« Et voila, on y est ! »
Déclara Lionel se garant dans le versant ouest de son domaine et en détachant sa ceinture. Sa grande baraque à colombages avait toujours l’air des plus hospitalières quand il rentrait le soir. Zlatan emboita le pas à son hôte, non sans être précautionneux et visiblement stréssé avec son sac sur les épaules. Il semblait vraiment fatigué et Lionel lui avait assuré qu’il ne l’empêcherait pas de se reposer s’il en avait besoin. Le Eriksen était occupé à observer le jardin donnant sur la plage et la taille de la maison tandis que le coordinateur s’occupait de saluer ses alliés Pokémon, en leur présentant le Kungfouine et leur invité a l’air paumé. Lionel prit un petit moment avant de finir son petit tour auprès de ses amis et que l’unyssien fut repéré par quelques-uns d’entre eux, principalement Aegis l’Ekaiser a l’air méfiant et Moloch le Moufflair à l’air jaloux. En revanche, le Floramantis et le Farfuret de Lionel le reconnurent et virent le saluer, formellement pour l’un et affectueusement pour l’autre. Quand le Roque-Lartigue eut terminé, il ouvrit la grande porte fenêtre terrasse et invita le brun-châtain à entrer par la salle à manger. Zlatan resta un instant à regarder la décoration riche du living-room pendant que Lionel allait remplir deux grands verres d’eau dans la cuisine. Il y avait définitivement beaucoup trop de médailles, de trophées dans les vitrines, mais les photos des Pokémon de Lionel égayaient le tout, ainsi que celles où il posait avec d’autres coordinateurices.
Quand Lionel revint de la cuisine et tendit son verre à son invité, il eut l’impression que ce dernier s’était détendu en entrant dans la maison plongée dans le calme. C’est quelque chose qui avait fait tomber amoureux le coordinateur de cette maison dès le début : qu’elle soit isolée sur la plage, à un endroit ou le calme n’était trahi que par le vent et le bruit des vagues, occasionnellement le bazar que les Pokémon pouvaient provoquer. Evidemment, il avait fallu avancer un bon tas de thunes pour acheter la propriété, mais le Roque-Lartigue était toujours aussi ravi de son investissement des années plus tard. En buvant doucement, Zlatan continua de regarder partout en déambulant doucement. Son hôte laissait faire, content d’avoir l’impression que l’autre se sentait mieux en découvrant les lieux.
« C’est vachement calme. »Releva finalement le Eriksen en revenant vers son hôte parti s’asseoir sur le canapé de la salle à manger. L’unyssien regarda encore une fois autour de lui d’un air un peu perplexe, puis reprit, d’un ton hésitant :
« Euh… Ta famille n’est pas là… ? »Ma famille… ? Lionel n’était pas certain de ce à quoi son comparse faisait allusion.
« Ma famille ? Je ne vis plus chez mes parents à mon âge ! »Il répondit, comme souvent, un peu à côté de la plaque. Il invita le Eriksen à s’asseoir, ce que ce dernier fit en soupirant d’aise sur le sofa confortable. En s’avachissant, Zlatan tenta de mieux s’exprimer comme Lionel ne voyait manifestement pas à quoi l’autre faisait allusion.
« Euh, non, I mean… tu vis pas tout seul ici, nan ? »Oh. Pensait-il qu’il allait se retrouver face à moi en mode père de famille ou homme marié complètement gaga ? Je n’ai testé qu’une seule de ces deux choses. Eh.
« Si, si, il n’y a que moi et mes Pokémon ! »Assura Lionel en désignant ses alliés visibles par la grande porte-fenêtre donnant sur la terrasse. Parmi eux, Moloch se traina jusqu’à son dresseur pour s’étaler sur ses genoux et réclamer des caresses. Le Kungfouine l’avait suivi de près et vint se réfugier sur les épaules du bleu, manifestement intimidé par toutes ces nouvelles têtes. Pour sa part, Zlatan semblait tomber des nues en découvrant un côté un peu ermite au Roque-Lartigue. C’est vrai qu’il n’a pas vraiment le look classique de l’ermite.
« Tu me fais marcher… »
« Euh, non… ? Pourquoi ça ? »
Pourquoi est-ce que je le ferais marcher sur ce genre de sujets ? Lionel pensait que Zlatan n’était pas vraiment curieux à ce sujet. Mais cette conversation lui faisait suspecter que son invité lui avait peut-être un peu inventé une vie qui ne ressemblait de toute évidence pas à ce qu’il s’était imaginé. Le Eriksen eut l’air un peu embarrassé, comme s’il avait dit des bêtises et se renfrogna un peu avant de finalement passer l’éponge.
« Quelqu’un comme toi qui… Huh. Nevermind. »Le coordinateur décida de ne pas insister non plus et se contenta de sourire en reprenant le verre vide du Eriksen afin d’aller le rincer avec le sien dans la cuisine. Tout en faisant cette petite vaisselle, il lança à l’autre, depuis l’évier :
« Je sais que j’en ai peut-être pas l’air comme ça, mais je supporte assez bien la solitude ! »Quand il s’agit de vivre seul, de payer ses factures et de gérer ses sous, du moins. Car sa solitude vient à lui peser tout de même assez souvent. Néanmoins, il en a pris l’habitude avec les années et apprécie bien de vivre avec une routine souvent sans accrocs. Après ses années à voyager, c’était fort reposant. Lionel profita d’être dans la cuisine pour prendre un fruit à grignotter et demanda à son invité s’il voulait quelque chose. Zlatan répondit que ça allait et s’avachit plus encore sur le sofa de la pièce à vivre, tentant d’ignorer les regards de gros jaloux que Moloch lançait dans sa direction. Quand Lionel revint, il reprit leur conversation, comme s’il avait un peu besoin de justifier ses questionnements au sujet de son hôte.
« Erh, pas ce que je voulais dire… mais t’as besoin d’une baraque aussi grande, pour ça ? »Lionel eut l’impression avec le roulement d’yeux et le geste de son comparse pour désigner l’intérieur de la maison que les paroles de Zlatan était désapprobatrices.
« Oh. Euh… »En un sens, ce ne serait pas le premier à me faire la réflexion et en réalité, oui, quel intérêt d’avoir une maison avec des chambre vides quand on ne les remplit pas… je ne sais pas, mais, c’est juste que je suis bien, ici… ? Et ça me fera une demeure pour trainer paisiblement mes vieux os dans 20-30 ans ?
« Sorry, c’est sorti comme une vanne mais c’était pas… »
Le brun-châtain qui était toujours à moitié allongé dans le fond du canapé s’excusa en se rendant compte qu’il avait pu paraître un peu condescendant. Lionel se contenta de hausser les épaules. Ça ne l’avait pas vraiment blessé ou embêté.
« Non, non, haha, c’est vrai que… bon, il faut bien que l’argent aille quelque part et puis comme ça, j’ai des chambres d’amis pour mes nièces et neveux et les invités ! »Se justifia-t-il en appréciant du regard l’intérieur de son foyer qu’il adorait. Evidemment, il devait tout ça à ses privilèges sociaux, mais, pour le coup, il ne se plaindra pas.
« Hm… I guess… »Le Eriksen se remit à marmonner. Ses paupières avaient l’air lourdes et son regard semblait de plus en plus embué.
« Les grosses barraques c’est pas trop mon truc. J’aime pas quand y’a des espaces pas utilisés. »
« Oh… navré si tu n’es pas à l’aise… »Lionel regarda son invité lui faire signe de ne pas faire attention à ce qu’il radotait.
« Euh, non, non, c’est pas ça. T’occupes, j’parlais tout seul. C’la fatigue. »Le Eriksen bâilla à s’en faire craquer la mâchoire et sa tête commençait à tomber contre l’accoudoir. En le voyant tomber ainsi de fatigue, Lionel se remis sur ses pieds en se rappelant pourquoi ils s’étaient dépêchés de rentrer à la base.
« Ah, oui, tu voulais te reposer ! Quel hôte tête en l’air je fais, moi ! »Il s’apprêta à proposer à l’autre de monter au deuxième étage pour lui montrer les chambre d’amis, mais en se retournant vers son invité, il vit Zlatan en train de se coucher sur le canapé, déjà à moitié endormi.
« Hm… Zlatan ? Tu ne préfères pas dormir dans un lit… ? »
Le Eriksen lui répondit par un « mghmhm no this is comfy » somnolent que Lionel interpréta comme du bien-être, car c’est vrai que ce canapé était bien confortable.
Bon bah… s’il est bien ici, alors… Le Roque-Lartigue resta un petit moment sans voix en voyant que son comparse s’était assoupi en quelques secondes. Du moins il en avait l’air. Il fit signe à Moloch et Kungfouine de laisser le living room vide et se chargea de tirer un peu les rideaux pour que Zlatan ne soit pas réveillé par la lumière, même si le soleil allait de toute manière se coucher de l’autre côté de la maison. Avant d’aller dans son bureau pour trier ses papiers, il repassa devant le canapé et couvrit son invité avec un plaid posé sur le dossier. Le coordinateur se remit à sa routine habituelle du soir bien installé dans son bureau, suivi par Moloch qui avait rejoint son panier et le Kungfouine qui s’installa sur ses genoux pour piquer un somme.
Tout le monde veut me donner sommeil, ou quoi… ?Il soupira et s’installa, mit ses lunettes de travail et ouvrit son laptop tandis qu’il commençait à ranger sa paperasse. Il se rappela en regardant l’écran que ses dernières recherches internet avaient porté sur les procédures d’adoption. Il changea rapidement de fenêtre comme s’il avait quelque chose à cacher ou comme si cela suffisait à lui faire oublier ce qui ne quittait pas son esprit depuis plus longtemps qu’il ne voulait bien l’admettre. Au moins, il y avait une certaine évolution, maintenant il osait se renseigner même s’il se disait encore que c’était « juste pour savoir au cas où »… ce n’était pas le cas, avant. C’est vrai aussi que maintenant, il se projetait, plus que d’habitude, avec des éléments concrets en tête. Sauf qu’il ne suffit pas d’avoir envie d’être parent pour en être un bon. Même si les problèmes matériels et financiers ne se poseront certainement pas dans son cas, il y a bien d’autres problèmes qui lui donnent l’impression qu’il échouera de toute manière. Sauf que s’il attend d’être lisse (non, pas comme son crâne) et irréprochable pour être parent alors… il ne le sera jamais.
Mais alors, est-on obligé de faire des erreurs blessantes pour son enfant… ? De lui faire vivre des choses qui lui feront mal et le marqueront à vie comme… comme ce que Papa a fait ? Le Roque-Lartigue ferma la fenêtre de ses recherches en vitesse pour se concentrer plus activement sur autre chose, en l’occurrence mordiller son crayon comme il le faisait à chaque fois qu’il devait se concentrer sur du travail. Son courrier et ses mails furent assez vite emballés ce soir-là, ce qui lui permis de sortir voir ses alliés plus tôt que prévu. Lionel ne repassa pas par la salle à manger pour ne pas réveiller Zlatan (même si ce dernier ronflait et écrasait comme une enclume sur son canapé) et sortit par l’entrée en essayant d’être silencieux.
Sur la plage, il retrouva ses alliés. Kungfouine ne s’était pas éloigné de lui à plus d’un mètre et restait caché derrière les jambes du coordinateur. Zorin avait l’air curieux en rencontrant un autre Pokémon qui faisait à peu près sa taille (pas comme tous les autres poseurs avec leurs formes évoluées). Le Farfuret semblait être pour le moment le seul qui n’effrayait pas le nouveau venu et reussit donc à prendre Kungfouine par la patte pour l’emmener sur la plage. Zorin commença à lui montrer un peu les combinaisons qu’il s’entrainait à faire, pour inviter le petit nouveau à s’exercer avec lui. Après avoir observé le Farfuret faire des acrobaties et trancher l’air avec ses griffes en gardant des positions de garde, Kungfouine osa se rapprocher et assista le chat ténébreux à corriger ses positions. De part son type combat et son espèce, il était de toute évidence plus érudit que son camarade dans le domaine et Zorin accueillit son aide avec enthousiasme.
Lionel regarda son emploi du temps sur ton téléphone pour voir avec lequel de ses alliés il avait prévu de travailler ce soir-là. Il tenait depuis des années un planning très organisé de ces sessions d’entrainement, mettant ses alliés en duo ou en trio en espérant les faire progresser au même rythme grâce à la guidance des membres de la team Elite et ses idées de combinaisons et de chorégraphies. Evidemment, il savait qu’il y avait des affinités entre ses Pokémon, que certain.e.s tenaient à travailler ensemble plus souvent, comme Kotetsu, Valgrin et Damoclès, le duo Safu/Murasama ou encore Gandiva et Draupnir, qui, malgré leurs caractères diamétralement opposés avaient réussi à inventer une petite performance très chouette de cerf tenèbreux avec son cavalier noir. Ce soir, c’était le tour d’Aegis et d’A’Tuin. La Carabaffe voulait apprendre à trouver des moyens de bouger plus vite et d’enchainer mieux ses attaques malgré le poids de sa carapace, et en tant que Pokémon lourd à armure, la Ekaiser avait moyen de lui venir en aide. Tandis que les autres vaquaient à leurs entrainements, Kungfouine et Zorin continuaient de répéter des mouvements de combats ensemble et semblaient bien s’amuser. Le Farfuret lui montra ses dernières découvertes et tandis qu’il répétait des mouvements d’arts martiaux que lui avait appris son nouvel ami, il exécuta un tour sur lui-même, et disparut dans une petite tornade noire gelée obtenue en combinant son attaque vent glace et une feinte. C’était un des principaux tours qu’il avait appris pour le moment, imité des mouvements furtifs de Murasama l’Amphinobi, mais Kungfouine n’en revenait pas. Il sursauta et poussa un petit cri quand Zorin surgit derrière lui pour lui faire peur. Le nouveau venu se mit à poursuivre son nouveau pote sur la plage en guise de représailles et ainsi passèrent les heures qui suivirent.
En voyant que l’heure avançait et que tout le monde commençait à avoir faim, Lionel arrêta l’entrainement et partit chercher de quoi manger pour ses alliés. Lui mangerait après (éventuellement avec Zlatan si ce dernier se réveillant avait 3 jours) et n’était pas pressé et en profiterait pour boire son apéritif habituel du soir. En passant, il vérifia l’état de l’œuf qu’il avait trouvé par hasard dans la forêt d’Erode récemment. Ce dernier n’appartenait visiblement à personne et au centre Pokémon, on lui avait dit que son occupant.e était en bonne santé et ne tarderait pas à sortir. Le coordinateur n’avait pas voulu savoir quel Pokémon allait sortir et se gardait la surprise. En arrivant devant la couveuse, le quarantenaire constata rapidement que l’œuf s’était brisé en son absence, et les bouts de coquille étaient vides. Il s’inquiéta rapidement et se mit à chercher autour de la couveuse, puis se pétrifia un instant en sentant quelque chose de tout léger tomber sur sa tête. Le Roque-Lartigue entendit un petit cri et porta très doucement sa main vers son crâne pour saisir avec le plus de délicatesse possible la créature qui avait atterri. Il y trouve une petite Granivol a l’air endormie qui se remit à flotter pour retourner se reposer dans ses (faux) cheveux. Elle avait l’air très bien à roupiller là-haut et donc, Lionel n’essaya plus de l’en déloger. Il vaqua à ses occupations en tentant de ne pas trop agiter la tête pour que la nouvelle venue de dégringole pas, puis finit par se poser à sa terrasse pour siroter son cognac tandis que ses alliés mangeaient. C’est le moment que son invité choisit pour sortir sur la terrasse à son tour, l’air dans les vapes et baillant encore tout en se grattant le bas du dos.
« Damn, j’ai beaucoup dormi… ? »Demanda-t-il, visiblement interpellé en voyant le soleil se coucher. Lionel regarda sa montre en buvant une gorgée de son apéritif et sourit en coin à Zlatan qu’il était content de revoir même s’il n’était pas parti bien loin.
« Oh, deux bonnes heures, quand même ! Tu en avais bien besoin ! »L’air encore un peu groggy, le Eriksen s’étira et fit craquer son cou par la même occasion. Toujours curieux, le Roque-Lartigue ne put s’empêcher d’observer plus en détail les tatouages sur les bras de son invité. Il n’eut pas le temps de bien détailler, mais cru distinguer une Branette et des symboles qu’il ne sut pas reconnaitre. Zlatan regarda la vue depuis la terrasse vers la mer en remettant ses mains dans ses poches.
« Je n’ai pas encore mangé, tu veux te joindre à moi pour l’apéro ? C’est un bon cognac de… »Le Eriksen agita la main dans un signe de refus.
« Euh, sans façon, je préférerais un soda. »Lionel lui fit, de tête, la liste de ce qu’il avait au frigo et dans ses placards, puis s’en alla chercher du pepsi pour l’unyssien. Ce dernier s’était avachi dans une chaise sur la terrasse et commença à siroter sa boisson, l’air détendu.
« T’étais pas obligé de m’attendre, hein. »Lui fit remarquer le Eriksen en pinçant les lèvres d’un air un peu gêné. Lionel devina qu’il faisait allusion au diner et haussa les épaules.
« Oh, je viens de terminer avec les Pokémon et je prenais juste une pause, c’est mes horaires habituels. Je ne sais même pas encore quoi faire pour diner. »
L’ancien psy eut l’air satisfait, un peu interpellé, même, par cette réponse. On pose souvent une question à Lionel qui est « ah bon, tu cuisines, toi ? », mais le bleu ne s’en offusque pas vraiment, vu qu’il aime bien surprendre les autres.
« Tu as envie de manger quelque chose en particulier ? Je pensais faire quelque chose de léger, mais… »Zlatan ne fit qu’hausser les épaules en fixant la plage où s’amusaient encore le Kungfouine et le Farfuret de Lionel.
« Comme tu veux, par contre, j’suis allergique aux cacahuètes. »L’hôte retint ce détail dans un coin de son cerveau et ils restèrent encore un petit quart d’heure sur la terrasse à siroter leur boisson et à regarder Zorin et son nouvel ami s’amuser sans avoir l’air de se fatiguer. Le Eriksen fut interpelé par la Granivol en train de roupiller dans les cheveux de Lionel et fit un peu la moue en remarquant que certains des alliés du coordinateur continuaient de l’espionner et de l’observer sans être vraiment discrets.
« Ne fais pas attention à eux, ils ne voient pas si souvent d’invités ! »A part Nadia qui ne compte pas vraiment comme « invité » comme elle peut clairement aller et venir comme elle le sent. Zlatan sourit en coin et roula des yeux.
« Heh, I wish, mais y me fixent quand même vachement pour que je les ignore. »Lionel se retourna vers Moloch et Aegis qui étaient les principaux concernés quand il s’agit de surveiller les fréquentations de leur coordinateur favori, et aussi les plus jaloux (même si Aegis cache bien son jeu derrière sa façade calme, il lui arrive de faire de gros caprices aussi). Ses deux alliés firent comme si ne rien était en voyant que le Roque-Lartique leur lançait des regards de reproche.
« Oh ! Moloch, Aegis, je vous ait déjà dit de ne pas espionner comme ça ! C’est malpoli ! Zlatan est très gentil et il dort ici cette nuit, donc ne commencez pas à l’effrayer ! »Dans son dos, le Eriksen gloussa un peu et les propos du bleu provoquèrent un hochement de tête et un sourire étrange chez l’Ekaiser qui croisa les bras puis s’éloigna après avoir lancé un regard en biais à son dresseur, l’air de dire « hmhm, je vois, je vois ». Lionel eut envie de réplique que le Eriksen n’était pas ce genre d’invité mais cette seule pensée suffisant à le faire rougir d’embarras jusqu’au trognon. Il passa rapidement à autre chose en annonçant qu’il allait passer à la cuisine, laissant Zlatan libre de le suivre s’il voulait. Ce dernier lui emboita le pas et se chargea surtout de faire la conversation à Lionel au sujet de sa maison pendant que ce dernier préparer à manger, demandant des détails qui surprirent un peu le bleu, concernant l’alimentation en eau, les circuits électriques et la rénovation des lieux, comme il avait remarqué que tout avait été « plutôt bien retapé alors que la barraque n’a pas l’air toute neuve ». Evidemment, ce n’est pas Lionel qui s’en était chargé, il avait encore une fois dépensé beaucoup en décoratrices d’intérieur et en travaux pour se sentir chez lui, même s’il avait en grande partie décidé de la décoration des murs, principalement pour les trophées et les photos dans le living-room et sa chambre de gros weeb. Le Roque-Lartigue répondit aux questions de l’autre, content de pouvoir un peu lui raconter des choses sans que Zlatan ait l’air ennuyé. Ce dernier lui parla aussi de sa voiture qu’ils avaient pris pour faire l’aller-retour à la forêt, une Citroën des plus basiques et lui appris des choses concernant son moteur, Lionel ne comprit pas grand-chose car il ne s’intéressait vraiment pas de près aux bagnoles et à ce qu’elles avaient sous le capot, mais le brun-châtain avait l’air content de déblatérer à ce sujet donc il le regarda faire… non sans retenir un sourire un peu attendri devant l’animation soudaine de son invité quand il aborde des choses qui le passionnent manifestement. Il se retrouvait un peu, dans ce genre de contexte, lui qui a également quelques intérêts spécifiques, pour la coordination, évidemment, mais aussi pour certaines saga de jeux vidéo, des types d’anime, le patinage artistique, le fait de bien ranger son chez lui et d’organiser son planning d’entrainement, entre autres choses. Avec tout ça, les deux eurent bientôt fini de manger leur salade de chèvre chaud aux noix et au miel (oui, on s’était pas foulés non plus) et Lionel eut l’impression que son invité n’avait pas mangé grand-chose mais ce dernier admit ne pas avoir beaucoup d‘appétit en général, sauf quand il s’agissait de pizza.
Une fois le repas fini, Lionel admit qu’il avait également besoin de se reposer, maintenant qu’il était 23 heures passées. La Granivol dormait toujours dans ses cheveux, ceci dit au passage et Lionel se chargea d’aller la déposer délicatement à un endroit où elle pourrait continuer de dormir paisiblement et non loin de ses autres alliés. Son invité au look un peu punk lui emboita le pas quand il lui proposa de lui montrer les chambres d’amis et ne put s’empêcher de faire une remarque sur l’aperçu qu’il eut de la chambre de Lionel remplie de goodies d’anime et ce dernier fanfaronna en lui montrant ses figurines favorites de Sailor Moon et d’Alucard, découvrant par ce biais que son invité adorait aussi Castlevania, au point qu’il avait apparemment le château de Dracula tatoué quelque part (Lionel était resté bouche-bée et n’en revenait toujours pas). Une chose en entrainant une autre, Lionel proposa à Zlatan quelques parties de Smash pour terminer la soirée, ricanant des multiples « non mais je t’ai laissé gagné » de son comparse quand celui-ci perdait avec les personnages qu’il assurait « bien maitriser ». Le Roque-Lartigue tenta d’encourager le tsundere qui se refrognait à force de perdre, non sans le taquiner sur le fait qu’il était un peu mauvais perdant. Evidemment, Zlatan fut extrêmement remonté et se vanta une fois qu’il finit par gagner contre le coordinateur avec Bayonetta. Comme il eut l’air de considérer que son honneur était sauf avec cette victoire, le Eriksen en profita pour prendre congé et aller se coucher à l’étage au-dessus.
En se retrouvant seul à nouveau dans sa chambre, Lionel en profita pour passer sous la douche et trainer un peu devant un anime avant de s’endormir, pas trop difficilement pour une fois, sans doute car la journée n’avait pas vraiment été reposante. Il fut un peu attristé en réalisant que son invité repartirait certainement de Zazambes dès le lendemain, quand il aurait récupéré sa moto. Même s’ils avaient passé une bonne fin d’après-midi et soirée ensemble, Lionel ne savait toujours pas que Zlatan l’appréciait vraiment, ou faisait juste bonne figure… c’est un inconvénient quand on passe son temps avec des gens qui font semblant, et quand on est aussi toujours à masquer qui on est vraiment. Quoique, ce soit, Lionel ne s’était pas senti trop « faux », pour une fois… difficile de trop mentir, quand on est chez soi, en un sens. Après, son chez-lui et sa décoration à base de prix et de médailles correspond bien à son côté superficiel aussi. Peut-être s’attache-t-il trop vite et donne-t-il trop facilement sa confiance aux autres, mais ça ne l’avait vraiment pas dérangé d’héberger Zlatan ici pour la soirée et la nuit. D’autant plus que ça leur avait peut-être donné l’occasion de mieux se connaître et… oui, Lionel réalisait qu’il avait vraiment envie de mieux connaître l’unyssien. Mais il n’arrivait pas à savoir si c’était réciproque. Il ne voulait pas avoir envahissant ou… trop « intéréssé », voire lourd, bien que son but ne soit pas du tout de l’obliger à rester. A force de tergiverser, il finit par s’endormir en bavant sur son oreiller, espérant quand même que son invité ne le croiserait pas le crane à l’air s’il va aux toilettes pendant la nuit. Certainement aurait-il l’opportunité de voir encore un peu le Eriksen avant que ce dernier ne reparte. Du moins… il l’espérait, au moins pour le lendemain.
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