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~22 - 28° / Températures en hausse et grand soleil !

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Démasqué (partie 2)
Lionel Roque-Lartigue

Démasqué (partie 2)
Evolution de A'Tuin
Suite de cet OS

/!/ TW : homophobie internalisée, refoulement d'orientation /!/


« Au nom de la Milice… »

Quand le Maitre coordinateur dégaine son épée, sa lame scintille un instant sous les rayons du soleil crépusculaire. Au milieu du no man’s land uniquement dominé par un immeuble en béton délabré, des volutes de poussières s’élèvent, une brise fait voler sa cape noire et ses longs cheveux bleu-verts attachés derrière sa tête. Un mouvement assuré lui permet de diriger son épée vers son adversaire qui se tient debout à une dizaine de mètres de lui, bras croisés sur la poitrine et armée jusqu’aux dents, avec ses terribles bilboquets à pointes.

« …Je déclare que tes méfaits s’arrêtent ici, tueur au bilboquet ! »


Lionel ne sent aucune hésitation dans sa voix, ni lorsqu’il s’avance vers son adversaire sans trembler. Certain de sa victoire. En face de lui, l’armoire à glace au regard cruel et dont le crâne dégarni lui rappelle étrangement celui de son père lui ricana au nez. Son rire sardonique n’eut aucun effet sur le calme ni l’assurance du milicien.

« Hah ! Comme si les tirades d’un clown de la milice pouvaient m’effrayer ! »


Le coordinateur souffla du nez et en un instant, quelques enjambées, il fut sur son adversaire. Son épée trancha deux fois l’air et les armes de son adversaires tombèrent à terre. Le criminel émit un cri de terreur et roula par terre, se releva à quelques mètres et se prépara à courir pour sauver sa peau.

« Cela suffit ! Tu vas me dire où sont les enfants et les otages que tu retiens ! »


Lionel ne se retourna à peine et avait déjà rangé son épée. Aegis surgit de nulle part afin de barrer la route à celui qui serait bientôt leur prisonnier. En un instant, l’Ekaiser avait attrapé et saucissonné leur coupable afin de le livrer à Sirius et Méphisto restés sur la touche qui congratulèrent le Maître coordinateur qui avait une fois de plus sauvé la situation, mais qui avait encore à faire à l’intérieur avec les otages. En posant une de ses jambes sur les marches conduisant à l’entrée de l’immeuble, il se retourna vers ses collègues et fit signe à Aegis de le suivre. Une nouvelle bourrasque fit voler ses vêtements et sa chevelure sans même l’ébouriffer avant qu’il ne dise quelque chose d’apparemment super cool :

« Je serais bientôt de retour. »

Avec Aegis à sa suite et avec un mouvement de cape parfaitement contrôlé, le maitre coordinateur entra dans l’immeuble. Il ne tarda pas à trouver les enfants qui étaient enfermés et furent magiquement euphoriques de le voir arriver avec sa Ekaiser. Pendant que les enfants avaient l’air soudain très peu traumatisés et ravis de faire des câlins à Lionel, celui-ci était devenu capable d’en porter 6 à la fois (oui, il était très fort, aussi). Les enfants se rassemblèrent autour de la dragonne pour sortir mais le dernier tira la cape du coordinateur en lui lançant des regards soucieux.

« Oubliez pas votre ami, m’sieur ! »


Le garçon disparu à son tour au détour d’un couloir. D’une manière ou d’une autre, Lionel savait très bien de qui il s’agissait et se retourna pour emprunter un long escalier en colimaçon. Le milicien dégaina son épée au cas où d’autres malfrats lui tomberaient dessus, mais ils n’en fut rien. A la place il fut bientôt sur le toit et y trouva la personne qu’il cherchait : Zlatan complètement ficelé à un poteau avec des fils de bilboquets.

« Oh, Zlatan, ne t’en fais pas, je vais te tirer de là ! »

En alliant le geste à la parole, il découpa les liens du plus grand et le soutint quand il tomba dans ses bras, prenant appui sur son torse pour ne pas dégringoler par terre.

« Ils ne t’ont pas blessé, hein ? »


Le brun-chatain secoua négativement la tête et Lionel se mit à contempler le visage et le sourire  de son ami avec un soulagement certain.

« Merci d’être venu pour moi, Lionel. »


Les gestes du Eriksen était tendres, si doux, tandis qu’il entourait le cou du coordinateur de ses bras pour ne pas tomber. Lionel se rapprocha à son tour et entoura la taille de Zlatan avec sa main libre pour le soutenir contre lui. Le temps sembla se suspendre alors qu’une nouvelle bourrasque sur le sommet de cet immeuble délabrait les fit frissonner et se serrer plus fort. Ils s’échangèrent des mots et des regards qui ne cessaient d’apaiser et réchauffer le cœur de Lionel. Sa main passa contre la joue de Zlatan et dégagea la mèche de cheveux lui cachant la moitié du visage puis, alors que leurs visages se penchaient l’un vers l’autre…




Le réveil sonna à 7h pile, comme d’habitude. Lionel ouvrit brusquement les yeux et resta pétrifié quelques longues secondes, avec les sensations de son rêve encore bien gravées ans son espri et dans son corps. Se sentant rougir en se rappelant ce qui allait se passer avant qu’il ne se réveille, le Roque-Lartigue constata aussi qu’il était quand même frustré que tout ça n’ait été qu’un rêve, et regrettait de ne pas en avoir vu un peu plus.

Pfffff ! Et puis quoi encore ? Ça ne veut rien dire ! Je vais souvent des rêves avec mes ami.e.s, enfin, j’avais fait ce genre de rêves avec Reggie, déjà et ça ne veut pas dire que… voilà !

Lionel se hâta de sortir de son lit pour aller, comme tous les jours à son réveil, nager un peu dans la mer avant son petit déjeuner. L’eau marine fraiche au matin eut l’effet immédiat de lui raffraichir les idées et d’oublier un instant que son subconscient s’était un peu emballé en mélangeant n’importe comment ses insécurités des derniers mois, ses sentiments négatifs envers son paternel et son appréciation d’un certain unyssien qui…

Il est gentil avec moi, c’est tout ! J’aime bien les gens gentils. C’est juste… j’aimerais être ami avec lui, rien de plus.

Ce qu’il faut quand même admettre (comme Lionel est incapable de le faire en cet instant), c’est que si Zlatan avait été une femme, il n’aurait eu aucun problème à envisager qu’il se sentait attiré par lui. Ou elle. Bref. En voyant que ses Pokémon s’étaient levés pour déambuler sur la plage et au rez-de-chaussée de la maison, Lionel sortit de l’eau avec Murasama qui partageait toujours ses baignades matinales et s’en alla rapidement se sécher pour s’habiller pour la journée. Son uniforme était propre et tout prêt exactement comme prévu et il put le ranger dans son sac d’affaires en vue de la patrouille qu’il avait de prévue à Nuva Eja dans l’après-midi. La journée de travail allait passer vite et le coordinateur se rendit compte que ces temps-ci, il avait eu moins hâte d’aller à son boulot, il se lassait un peu de la routine, du fait de rentrer pour ne rien faire et potentiellement se lamenter. Aujourd’hui, il se disait qu’il trouverait peut-être Zlatan à son retour et cela suffisait à le motiver. Mais, tandis qu’il commençait à chercher dans son frigidaire pour choisir quoi mettre dans son panier repas, consultant la liste d’idées (3 pour chaque jour de la semaine) qu’il avait affiché à côté du plan de travail, le Roque-Lartigue fut percuté par la réalisation qu’il y avait aussi des chances que son invité soit reparti de Zazambes le soir-même. Le bleu fit de son mieux pour tenter d’ignorer que son cœur était en train de se serrer suite à cette constatation : Zlatan devait rentrer voir sa famille à Cayagane, il n’allait pas trainer pour lui. Par ailleurs, le Eriksen était visiblement encore en train de roupiller et il ne se verraient probablement pas avant que Lionel ne parte au travail.

Le Roque-Lartigue échappa un long soupir et entendit Zorin et Shamshir (le Kungfouine) entrer dans la cuisine pour lui dire bonjour et essayer de voler dans le frigo ouvert. Après les avoir fustigés mollement, le bleu décida d’écrire un mot pour son invité au cas où celui-ci ne se levait pas avant son départ : pour lui dire de faire comme chez lui, lui indiquer où ranger les clés s’il partait qu’il pouvait l’appeler ou lui envoyer un message en cas de soucis et n’oublia pas de lui mettre quelques mots pour lui souhaiter une bonne journée en réfléchissant un peu trop à sa formulation qu’il voulait absolument garder « amicale et sans sous-entendu car ce serait bizarre, sinon ». Avant de partir, il ne lui restait plus qu’à prévenir ses alliés que son invité était toujours là et de ne pas l’embêter quand il se réveillerait. Il regarda particulièrement Moloch afin de lui faire comprendre de ne pas stalker Zlatan avec son air de gros jaloux féroce.

Par la suite, Lionel dû partir pour Nuva Eja pour sa journée de travail. Celle-ci se passa plutôt bien, du moins, il fit au mieux pour que ce soit le cas. Comme il avait l’esprit qui vagabondait clairement ailleurs lors de ses pauses, il ne pensa même pas à aller importuner Sirius ou Mephisto ou ses autres collègues. Le maître coordinateur tenta d’ignorer son ventre qui se réchauffa quand il reçu un SMS de son invité vers midi, pendant sa pause repas.

Hey, thx pour le mot. Je vais chercher la moto, let’s do this shit u_u

Lionel s’empressa de répondre avec un large sourire non sans zapper de mettre un nmbre un peu trop important dans de smileys dans son message, comme d’hbaitude.

Bon courage !! (งòДó)ง Je croise les doigts pour ta moto !! ^‿^

Lionel ne s’attendait pas à ce que son invité ne lui réponde, mais fut quand même heureux de recevoir le message d’après avant de partir en patrouille.

Thx je te dirais comment ça s’est passé !


« Probablement juste par message et pas en direct », se dit naturellement Lionel qui n’osait pas espérer que son invité ne revienne le voir. Enfin, il aimerait mais d’expérience, il sait bien que quand on se fait des films, la réalité nous rappelle tout de suite que les choses ne se passent jamais comme on aimerait qu’elles se déroulent. Dans tous les cas, c’est un peu mélancolique qu’il se concentra sur le reste de sa journée de travail avant de retourner chez lui, non sans être plein d’espoir malgré l’absence de message de la part de Zlatan depuis midi. Après avoir été téléporté au centre-ville de Zazambes, Lionel parcourut la plage à pied pour rejoindre sa maison. Aegis qui l’accompagnait toujours au travail avec Kotetsu et Damoclès s’inquiétaient un peu du silence de leur ami humain et du fait qu’il avait l’air un peu triste avec le regard dans le vague depuis quelques heures.

Tout signe de tristesse s’effaça néanmoins du visage de Lionel quand il franchit la petite porte en bois conduisant à son jardin et retrouva son invité au garage en train de bricoler sa moto. Tout d’abbord surpris, Lionel resta les bras ballant à observer Zlatan occupé à fredonner tout en faisant de la mécanique (il semblait s’amuser), n’osant pas le déranger en plein ouvrage. Aegis se remit à lancer des regards en coin au coordinateur et si la dragonne avait pu pincer les lèvres d’un air sceptique, elle l’aurait fait. Ce fut finalement le Eriksen, qui, en se relevant, remarqua finalement la présence du propriétaire des lieux et se retourna en s’essuyant les mains avec un chiffon.

« Ah ! C’est pas trop tôt ! »


Oh… est-ce qu’il m’attendait… ?


Se demanda Lionel en essayant d’ignorer le fait qu’il s’emballait en regardant l’autre se rapprocher avec le sourire et l’inviter dans le garage pour commencer à lui parler de sa moto et de son bricolage avec enthousiasme. Assurément, le coordinateur ne comprendrait pas tout ce que l’autre lui racontait mais il trouvait son entrain assez adorable et l’écouta donc en se sentant se détendre après sa journée de boulot.

« …par contre, heureusement que j’prends toujours mes outils, car t’as pas grand-chose, chez toi… »

Lionel plaida coupable et haussa les épaules, admettant son incompétence dans le domaine sans trop rougir.

« Oui, c’est vrai, je ne suis vraiment pas un bricoleur… quand j’ai des soucis chez moi, j’appelle toujours des réparateurs, c’est plus simple et ça m’évite de faire n’importe quoi ! »

Interpellé par ses dernières paroles, le Eriksen se redressa en rangeant ses outils, émettant des « hm » pensifs.

« Hé, t’as des trucs à réparer, pendant qu’on y est ? J'peux regarder, si tu veux. I mean, je sais que t’as les moyens et tout m’enfin ça me ferait plaisir de… »


Le coordinateur se sentit tout de suite gêné que l’autre se propose de faire gratuitement le réparateur et agita les mains de manière négative pour l’interrompre.

« N-non ! Ne t’embêtes pas ! Tout marche très bien, je ne veux pas que tu fasses des réparations à l’œil alors que tu dois rentrer chez ton cousin ! »


Bon, en réalité, je mens un peu, il y a ma chaudière qui fait ce qu’elle veut depuis longtemps, mais, j’ai eu beau appeler des plombier et des chauffagistes, y n’ont pas réussi à faire quelque chose à long terme. Mais je ne vais pas lui demander de se déranger pour ça !

Zlatan fit la moue et haussa les épaules.

« Huh, ça m’embête pas, c’juste que j’voulais te remercier de m’avoir accueilli. »

Lionel eut l’impression que son invité était embêté de partir sans l’avoir remercié en bonne et dûe forme pour son hospitalité.

Mais il ne me doit rien !

« Et c’est bon, j’suis pas pressé pour rentrer chez mon cousin. »

Le Roque-Lartigue envoya un sourire d’excuse au plus grand qui avait terminé de ranger ses affaire et alla se laver les mains au passage. Il lui donnant l’impression de bouder un peu même s’il était sans doute juste pensif.

« Ne t’en fais pas, Zlatan, tu ne me dois rien et… ça me faisait plaisir de t’avoir à la maison. »

Il lui sembla que son invité s’interrompit l’espace d’un instant dans son lavage de mains, pris de cours par les paroles sincères du quarantenaire. Il est vrai qu’il y avait une part des paroles de Lionel qui venaient du fait qu’il voulait absolument se comporter en hôte exemplaire, mais cette fois, il pesait ses mots. Après un bref silence, Zlatan se retourna vers le coordinateur en s’essuyant les mains et passa à côté de lui pour retrouver sa moto, non sans un sourire narquois indéchiffrable pour le Roque-Lartigue.

« Bon. Bref. »


Déclara l’ancien psy en enfilant sa veste en cuir et ses gants. Lionel avala sa salive et força un sourire en constatant que c’était le moment ou son ami (enfin, lui le considérait ainsi) s’en allait finalement. Du moins, c’est ce qu’il pensa jusqu’à recevoir un casque entre les mains. Confus, il releva la tête vers le motard qui semblait bien s’amuser de son effet de surprise.

« Vas te couvrir, mets ça sur ta tête et on va faire un tour. »


Lionel cligna des yeux, toujours aussi confus. Puis, il se mit à bafouiller en regardant le casque noir, un peu honteux.

« Euh… mais j’ai jamais fait de moto, moi, Zlatan, tu es sûr que… ? »


Ce n’est pas qu’il avait peur, au contraire, le grand nigaud aux cheveux bleus adore les sensations fortes et a la chance de ne pas être malade sur la route (sur un bateau ou dans un avion, en revanche, c’est autre chose). Le brun châtain agita la main et émit un « braaah » qui signifiait sans doute « on s’en fout ».

« Bah, pas grave, ça, j’te dirais quoi faire. »


L’enthousiasme du plus âgé était contagieux et Lionel finit par accepter avec le sourire en retournant dans la maison pour se préparer. Il fouilla sa penderie et se dit que, peut-être, c’était le moment de mettre une des vestes en cuir qu’il n’ose jamais porter en public pour des histoires d’image stupide. Même s’il hésitait, il ne se préparait pas pour un gala et n’allait pas faire attendre l’autre pendant des heures pour des histoires d’apparence vestimentaire. Le bleu osa finalement passer une veste en cuir et se couvrit comme l’autre l’avait conseillé avant de redescendre, non sans redouter qu’on lui fasse une réflexion sur son accoutrement. Il se disait qu’il devait avoir l’air bête, avec ces vêtements qu’il n’osait pas porter d’habitude, qui ne sont surement pas faits pour quelqu’un comme lui et… bref. En revenant dans le garage, Zlatan avait avancé la moto à l’extérieur et attendit que Lionel ait fermé les portes et prévenu ses Pokémon qu’ils allaient faire un tour. Shamshir, Zorin, Gandiva et Rozen eurent l’air de vouloir venir, mais Aegis leur intima de vaquer pour laisser leur dresseur tranquille. Puis, en raccompagnant ses petits camarades vers la plage, la dragonne fit volte-face vers le coordinateur. La Ekaiser envoya un sourire en coin à Lionel qui enfila rapidement son casque, se sentant tout de suite rougir avec l’impression que son alliée protectrice lisait en lui comme dans un livre ouvert.

« Bon, on peut y aller ! »


Déclara-t-il au motard qui l’invita à s’asseoir derrière lui et lui donna des conseils pour leur trajet. Il lui refila aussi son sac et incita Lionel à bien s’accrocher à lui par mesure de sécurité, car celui-ci semblait un peu réticent pour des raisons que le coordinateur ne voulait pas explorer, surtout pas quand son rêve de la nuit d’avant lui revenait en tête au plus mauvais moment. De toute manière, il constata bien vite pendant le trajet qu’il devait bien s’accrocher et se resserrer contre son conducteur à cause de la vitesse et des virages. Passé ses quelques inquiétudes au début du trajet, Lionel se détendit puis put profiter pleinement de la promenade en moto et des sensations. Il n’aurait pas imaginé que cela puisse ainsi lui vider la tête, même si ce n’était pas lui qui conduisait. Certainement que la compagnie de Zlatan était pour beaucoup dans son amusement, aussi.

Le milicien pensait qu’ils rentreraient directement lorsque Zlatan passa vers les routes des falaises, mais ce dernier ralentit en passant sur un chemin moins passant, puis finir par s’arrêter sur une crête. Ils descendirent de la moto et Lionel fit au mieux pour retirer son casque sans que ses faux cheveux partent avec, vérifiant après coup que sa moumoute était toujours bien placée. Heureusement, Zlatan ne vit rien de cela car il était occupé à arrêter le moteur et observer la vue sur la mer éclairée par un beau soleil de fin d’après-midi. C’est vrai qu’ils avaient là un beau panorama. Le Eriksen se retourna vers son accompagnateur et tendit le bras pour que ce dernier lui rende son sac.

« So ? Comment c’était ? »

Lionel fit un grand sourire au motard en ouvrant sa veste en cuir qui lui tenait un peu chaud, même si le vent qui soufflait un peu sur la falaise ne tarderait pas à le rafraichir.

« C’était super ! Tu conduis bien ! »

Zlatan se mit à rire avec satisfaction puis déclara qu’il n’avait pas beaucoup de mérite comme il faisait de la moto depuis bien longtemps. Les deux finirent par s’asseoir sur la crète et le brun sortit des canettes de bière de son sac pour en refiler une à Lionel, pris de cours par l’initiative surprenante du plus âgé. Puis, une réalisation le traversa et il se mit à sourire en ouvrant sa canette.

« Hé, attends un peu… tu avais tout prévu ou quoi ? »


Son ton était à demi provocateur tandis qu’il penchait la tête en regardant son interlocuteur visiblement satisfait de son coup. Pas que Lionel s’en plaigne, il était très bien, là, avec Zlatan, bien qu’accusant encore le coup de la surprise.

« Heh. Maybe. »

L’ancien psy qui s’était assis en tailleur à ses côtés ouvrit sa bière à son tour et tenta de ne pas en mettre partout avec sa boisson qui avait été secouée pendant le trajet. Puis, il tendit sa canette vers le bleu qui fit de même pour les faire tinter ensemble.

« Thanks, Lionel. »

Lionel ne put s’empêcher de lui envoyer un regard en biais interrogatif, sans trop savoir pourquoi l’autre le remerciait quand il lui avait répété qu’il ne lui devait rien.

« De rien, mais, c’était pas grand-chose et c’était plaisant, tu sais. »
« Tsss, ptet que pour toi c’tait pas grand chose, hein. Tu m’as bien rendu service et t’as été sympa avec moi quand je me faisais chier tout seul dans le coin à cause de mes conneries et de ma moto. »


Le coordinateur ne sut pas quoi répondre sous le coup de la surprise. Il se demanda si Zlatan n’était pas tombé sur la tête pendant qu’il réparait sa moto… ou alors, c’est simplement que Lionel n’était mis en tête que parce qu’ils n’étaient pas toujours tombés d’accord durant leur discussions, l’ancien psy le dénigrait forcément. Mais apparemment, ça n’était pas le cas, c’était plutôt l’inverse. L’unyssien semblait content, il avait l’air d’apprécier sa compagnie.

« Oh… eh bien, j’apprécie aussi ta compagnie. »


Lionel tombait des nues et ne put trouver mieux à dire sur le coup, surtout quand son vis-à-vis lui souriait à nouveau et qu’il se hâta donc de prendre une gorgée de bière. Zlatan fit de même et les deux grimacèrent sur le gout atroce que cette bière bon marché avait, se regardèrent et tentèrent de ne pas exploser de rire avant d’avoir bu, réalisant que cette boisson n’était pas ce qu’ils avaient espéré. Au moins, c’était rafraichissant, désaltérant et très peu chargé en alcool, mais de toute évidence, ni l’un ni l’autre ne finirait le contenu de sa canette. Heureusement, Zlatan avait prévu le coup et avait emmené du Pepsi pour compenser.

Les minutes suivantes se passèrent dans un silence apaisé et agréable. Lionel avait encore des questions qui lui brûlaient les lèvres mais se laissa le temps de trouver comment bien les tourner avant de les prononcer, entre deux gorgées de soda.

« Zlatan ? »

Le brun châtain dévia de sa contemplation du paysage pour se tourner vers son interlocuteur toujours un peu intimidé par cette situation. Pas que Lionel trouve tout ça désagréable, bien au contraire, mais maintenant qu’il profitait de ce moment privilégié avec Zlatan, il ne pouvait s’empêcher de penser à après, à ce qui se passerait quand l’ancien psy serait reparti à Cayagane.

« Dis-moi, tu comptes rester encore un peu à Enola après être retourné à Cayagane ? »

Osa-t-il finalement demander, en redoutant un peu la réponse du plus grand qui redevint pensif l’espace d’un instant.

« Hm… j’sais pas encore trop. Faut que j’parle avec Soltan pour cet été. Ça m’gênerait pas de rester, mais, je veux pas trop squatter non plus. »


Bon, au moins, je ne le fais pas fuir, c’est déjà ça !


Un peu plus rempli d’espoir en réalisant qu’il est probable qu’il ait des chances de revoir le Eriksen, Lionel put rassembler son courage pour lui poser l’autre question qui lui trottait dans la tête depuis quelques jours.

« Je vois… et… est-ce que tu penses qu’on aura l’occasion de se revoir ? »


Il eut l’impression que son comparse mit fort longtemps avant de lui répondre. Quelques secondes s’écoulèrent en réalité avant que Zlatan ne reprenne, non sans une certaine hésitation.

« Euh, bah… ça m'dérange pas. Je sais juste pas trop ce que je vais faire pour le moment avec le cousin et tout, alors… »


Comme il prit la réponse pas vraiment enjouée du cinquantenaire pour une réponse pas très enthousiaste, Lionel failli se renfrogner et se sentit un peu peiné que son enthousiasme ne soit pas réciproque. Pourtant, l’autre reprit la parole.

« M’enfin, j'te tiendrais au courant de ce que je ferais, en tout cas. Promis. »


Le coordinateur sentit son sourire revenir et s’élargir tandis que ses joues devaient un peu s’empourprer. Son regard croisa les iris vairons de son comparse qui, il lui sembla, déglutit lentement en le regardant. Lionel n’était pas sûr, mais alors que Zlatan lui renvoyait son sourire, il crût le voir rosir un peu à son tour. Probablement n’était-ce que l’effet de la lumière solaire sur sa peau. Mais, qui sait ?

Après être restés à bavarder et profiter de la vue encore un peu, les deux amis décidèrent de retourner chez Lionel. Le Eriksen se contenterait de le déposer, de prendre ses affaires, puis de repartir comme il l’avait prévu. Dans de telles circonstance et après leur conversation sur la falaise, le Roque-Lartigue se sentait bien plus léger en regardant l’unyssien repartir sur sa moto. Evidemment, la tristesse l’envahit avec une impression désagréable d’inachevé qui lui serrait la gorge, mais il mit ça sur le compte de sa tendance à s’attacher trop vite et trop intensément. Puis il ne comptait pas le retenir, de toute façon. Tout lui paraissait néanmoins bien vide chez lui, à présent, même si Zlatan n’était resté qu’à peine 24h.

Lionel reprit sa routine tout naturellement et se hâta de retourner voir ses alliés dans le jardin pour les saluer et voir leur planning d’entrainement. Les plus jeunes et Moloch se jetèrent sur lui, plus câlins que d’habitude, comme s’ils ressentaient la morosité passagère du coordinateur. Moloch était particulièrement collant, dans ces contextes-là, même si son maître lui assurait que tout allait bien, il n’était pas dupe. Le bleu laissa donc ses alliés être des pots de colle et s’en alla voir Aegis et A’Tuin concentrées sur leurs entrainements. Les mouvements de la Carabaffe étaient devenus beaucoup plus fluides et vifs et sa senpai dragonne en armure semblait fière d’elle, et prit le coordinateur à parti pour que ce dernier voit les résultats de l’entrainement de la jeune tortue bleue. A’Tuin prit quelques instants pour se concentrer, puis commença sa petite performance en se mettant en garde. La Carabaffe s’ébranla à donna un premier coup dans le sol. A quelques mètres, une légère onde de choc se fit ressentir et par son attaque Vibraqua, des murs d’eau jaillirent autour de la tortue et retombèrent sur le sable, dévoilant que la place où se trouvait A’Tuin un instant plus tôt était désormais vide. Ou plutôt, c’était un mirage habilement concocté par la petite tortue qui avait réussi à se rendre temporairement inviable grâce à un jeu de mirages dans les flaques laissées par terre et l’abri translucide qu’elle avait construit autour d’elle réfléchissant les rayons solaires. L’illusion ne fut que de très courte durée et l’abri dans lequel s’était caché la Carabaffe ne tarda pas apparaître puis à se fissurer sous l’effet de la pression de la trop grande quantité d’eau qu’il contenait. L’abri vola en éclats où perlaient encore des goutes qui les firent briller au soleil et sur le sable. A’Tuin, pour sa part, avait profité de la diversion pour se mettre à rouler dans le sable. Embusquée dans sa carapace, elle ramassait les éclats disséminés sur la plage pour s’en faire une sorte de seconde carapace, puis bondit et sortit de sa carapace, brillant en redescendant vers le sol, où elle atterrit, solide sur ses appuis, grandie, et ses membres couverts d’éclats brillants lui formant une armure scintillante qui mettaient en valeur sa nouvelle forme évoluée. Fière d’elle, la Tortank prit la pose pour conclure sa performance, levant un de ses bras vers le soleil tel un personnage de shonen déterminé à attenidre les plus hauts sommets.

Lionel est toujours émue et terriblement fier quand l’un.e de ses allié.e.s s’épanouit lors des performances qu’iel a travaillé. Mais, aujourd’hui, il n’est pas aussi ému qu’Aegis qui file la première pour féliciter son apprentie. La complicité entre le jeune Tortank et la dragonne, toutes les deux en armure, fit chaud au cœur du coordinateur et il laissa un peu de temps aux deux Pokémon avant de les rejoindre pour féliciter la grande tortue bleue qui ne pouvait plus s’arrêter de sourire. Shamshir, Zorin et Rozen se hâtèrent bien entendu de se percher sur la carapace et les canons pour s’amuser à regarder ce qu’il y avait à l’intérieur. Sur la terrasse, Moloch bâilla et se roula au soleil, Kotetsu, toujours timide, observait la scène avec des yeux brillants, encouragé par Damoclès et Gandiva à faire un jour de même. Vaati, Valgrin et Murasama commentaient entre eux en restant dans l’ombre, l’air tout à fait satisfait du spectacle… Dommage pour les autres comme Vajra et Tuxedo Kamen qui étaient partis voler un peu ou encore Draupnir et Ness qui n’aimaient pas sociabiliser et également Stellaris qui se dorait la pilule. Lionel fut touché de voir que tout ce petit monde finissait par se retrouver unis tout en ayant des caractères bien éloignés les un des autres… oui, certes, ça n’a rien d’incroyable mais il n’y a pas un jour où il ne se sent pas fier de son équipe, que ses membres produisent des performances et se donnent en spectacle ou non. Sa morosité semblait partir petit à petit lors de ses constats. A force, il commençait à se dire que, peut-être, il ne fait pas toujours tout de travers.
Mi-Juin 2024 - Chez Lionel
Lionel Roque-Lartigue
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Mar 17 Sep 2019 - 18:27
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