Ça mène loin, de perdre des copies
Il n'a pas l'air trop casse-pieds, et puis bon, le souci est que si Axel l'aime bien, il ne me pardonnera jamais de l'envoyer bouler, alors... Bah, je fais ce que je peux. Faut dire qu'il l'écoute avec une telle attention que j'en suis un peu bluffé, mais je me rappelle que j'étais plus ou moins dans le même état, lorsque maman m'expliquait des choses, bien qu'elle ait toujours eu, disons, ses... Ses petites histoires. En gros, ce n'est pas pour rien que j'ai pendant longtemps cru qu'il vallait mieux éviter de manger les graines de nashi si je ne voulais pas finir avecc un arbre dans le ventre. Et on ne rit pas, au fond. Le shogakko a déjà été suffisamment dur avec moi (oui je sais bouhouhou, violons, drama, tout ça)
« D'apesanquoi ? »
Je glousse un peu devant la difficulté qu'Axel a à cmprendre les propos du jeune scientifique. Oui, bah, pour une fois que ce n'est pas moi qui dit des trucs qu'il ne saisit pas, je vous avoue que je ne me gêne pas trop pour rire. C'est plus amical que franchement moqueur, toutefois. Il hoche toutefois de la tête comme pour faire signe qu'il a bien compris, sûrement par crainte de ne pas passer pour un idiot, et je ne vais donc pas le gêner en lui expliquant les choses tout de suite.
Blanchett, d'ailleurs, a l'air de connaître Fisher, ce qui est pratique, car je ne suis pas vraiiiiment pas type à aimer faire les présentations. J'veux dire, je n'aime déjà pas me présenter, alors les autres... En clair, ça m'angoisse au possible, et j'ai toujours l'impression que je vais faire une bêtise. Donc pour le coup, vraiment, ça m'arrange. Je hoche distraitement de la tête pour faire signe que c'est bon, et l'écoute en continuant de garder les yeux sur mes papillons, toujours bien plus à l'aise pour parler aux gens quand j'ai les yeux ailleurs. Et je sais que ça doit me faire paraître pour un empaffé hautain, mais... Bah, écoutez, je fais ce que je veux, et ça m'évite des ennuis, des fois.
Bon, visiblement, si sa responsable est d'accord (et heureusement qu'elle l'est, seigneur, un scientifique qui reste dans son coin ne progresse pas), ça ira, m'enfin, je ne m'attendais pas trop à attendre une autorisation pour lui donner un contact. Je hausse les épaules lorsqu'il me remercie, me disant qu'il doit sûrement plus faire ça par politesse qu'autre chose. Malgré tout, je reprends la parole, car l'heure file, mine de rien. Je crois que je peux me gratter pour ma pause habituelle pour le coup, mais ça en vaudra peut-être le sacrifice, qui sait.
« Vous en discuterez avec lui, si il veut bien vous voir. Personnellement, je crois que je vous ai dit tout ce que j'ai à dire. Pour être honnête, il faut même que je retourne travailler. »
Il n'y a pas de manière plus polie de dire ça, et je suppose que c'est mieux que 'en fait faut que je vous lâche'. Mais bon, les faits sont les faits, et je crois que je vais être dans une sacrée mouise si je ne me dépêche pas, surtout que je n'ai pas particulièrement envie de rester jusqu'à la nuit tombée. Un détail me triture toutefois encore, et c'est par chance (ou par le fait que ma joueuse est un peu fainéante) que je remarque enfin les couleurs et les formes inratables des ailes de ma Pyrax. Mon expression se fait plus douce et avenante, alors que j'esquisse un sourire attendri en la voyant s'avancer timidement. Elle a encore un peu de mal, il faut le dire, et sa timidité naturelle n'aide pas. Elle se pose discrètement derrière moi, examinant le nouveau venu avec intérêt. Je la récompense de ses efforts en caressant sa tête, concentrant mon attention sur le cadet pour éviter que ma Pyrax ne se sente submergée.
« Ah, voilà. Quand vous venez, essayez de passer par l'accueil pour que le réceptionniste vous guide, et au pire, suivez Himiko. Elle est assez bonne pâte pour que vous ne risquiez rien. »
Et surtout, assez puissante pour calmer n'importe quel pokémon un peu casse-pieds, mais vu comment il flippait tout à l'heure, je vais éviter de le dire. Je crois, d'ailleurs, que j'ai dit tout ce qu'il fallait, et si je fais le point dans ma tête, c'est uniquement pour éviter de m'en rappeler cette nuit (encore) et de me lever de mon lit pour alller envoyer un mail à quatre heures du mat (si je refais ça, je crois que Sam me tue). Pendant mes réflexions parfaitement inutiles et bien trop longues, la voix criarde d'Axel me rappelle à l'ordre, et ses petites mains tirent avec force sur mon pantalon (un jour, je vais finir avec le caleçon à l'air avec ses bêtises) pour que mon regard se porte sur lui.
« Papaaaa, ça va être bientôt l'heure de manger... ? »
… Manger, mais comment ça manger, il est à pein-... Oh. Ah. Oui. C'est que ça va être l'heure, mine de rien, et que j'avais carrément oublié qu'il fallait que je m'occupe du gamin. Zut. On dirait que je vais en avoir pour la journée, à ce rythme. M'enfin, c'est comme ça. Puis je suppose qu'il va falloir que je grignote aussi, ne serait-ce que des biscuits ou un fruit. Quoi, comment ça, c'est insuffisant, comme apport ?
Dans tous les cas, il est temps que je me bouge. Ne sachant toutefois pas comment exactement je suis supposé partir sans que ce soit gênant, désagréable ou impoli, je reste quelques secondes sans rien faire, l'expression quelque peu... Bon, clairement, j'ai l'air con, soyons honnêtes. Je me racle la gorge, un peu embarrassé par mon incapacité totale à ne pas être un zombie, et baffouille une réponse.
« … Bref. Prévenez juste quand vous partez, et, hm. Eh bien, bonne journée. »
… Sérieux, c'est toujours aussi gênant, de s'en aller et laisser quelqu'un en plan. Enfin, c'est comme ça qu'il faut faire, non ? Bah. Au pire, ça sera vite oublié. Et, euh, j'ai... Ouais. Des trucs à faire. Comme d'habitude. En espérant que je ne perde pas de nouveau une de ses copies, car je serai bien dans la mouise. |
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