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Le bouc et le lapin [PV tu-sais-pas-lire-?]
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Alois F. Legrand


Le bouc et le lapin

C'est la ferme ici ou ?

Et deux petits chevreaux


Comment ?.. Un Concours aléatoire ?..
Mon attention se raffermit, curieux d'en savoir davantage. J'ai été plus que pour à l'ouverture de ces Concours. Si ça permettait à des néophytes (ou à des confirmés) de s'affronter entre eux par le biais de la coordination je ne pouvais qu'être favorable. Il est vrai que c'est moins fatigant et stressant que d'affronter un Champion, surtout qu'il y a une ronde solo supplémentaire à exécuter. Et puis ces défis doivent être très amusants à tester en compagnie de Pokémon que nous n'avons pas l'habitude de côtoyer. Je n'ai jamais trop osé y participer, cependant, laissant d'abord ce plaisir aux coordinateurs de tous niveaux. Être Champion et Milicien à la fois recquiert déjà pas mal de temps et ça me convient très bien pour l'instant, de me contenter de mon Amphithéâtre. Je crois que je regrette cependant un peu de ne pas avoir vu cette Strassie en action. Elle devait faire des trucs vraiment chouettes. Et vu comment le cadet en parle, elle devait également bien aimer ça. Lui, il est Hôte de Pension, alors j'imagine aussi qu'il n'a pas que ça à faire d'aller s'occuper de Concours, mais son ton laisse présager qu'il ne pense pas à mal pour son alliée non plus. Et en effet, il semble que les Concours manquent beaucoup à la Strassie. Elle ne doit pas pouvoir énormément s'épanouir aux côtés d'un éleveur, qui doit déjà s'occuper de tous les Pokémon qu'on a croisé (et ils sont nombreux).
L'intervention du petit Axel, toutefois, manque de me faire m'étouffer avec les mochis. J'avale comme je peux la petite pâtisserie molle avant de fixer l'enfant avec surprise, n'osant pas regarder tout de suite le hérisson plus âgé. Je cligne des yeux, rougissant légèrement de gêne.

« Euhm... Euuuh... »

Je déglutis, rendu mal à l'aise par la situation. J'ai tout à coup l'impression d'être un intrus. Enfin, pas comme si j'en étais pas déjà un, mais je ne veux que ma venue précipite certaines choses ou... Ou je sais pas.

« C'est une trop bonne idée ! Comme ça, elle pourra en faire des tas ! »

Bon euh, Maëlle, pas la peine d'en rajouter, non plus... Mais ma fille est devenue tout à coup très enthousiaste. Ses yeux bleus brillent d'une lueur nouvelle et elle sautille presque sur place, détaillant davantage la Strassie. Sans doute évalue-t-elle déjà les possibilités que la femelle rocheuse pourra offrir en performance. Son regard a aussitôt été attiré par les gemmes qu'il y a sur elle, faut dire. Noah reste plus discret mais l'étonnement est également passé sur son visage, et il semble plus sérieusement que moi réfléchir à la question. Mais bon, ce genre de truc, ça ne se décide pas comme ça non plus. Là, il s'agirait de me confier un Pokémon de quelqu'un que je viens à peine de rencontrer ?.. P-Pas que ça ait pas déjà été fait avant, me direz-vous, mais ce n'est pas moi que ça dérange le plus. C'est davantage par rapport à l'autre. Je n'ai pas trop de doute quant à ses capacités puisqu'il a l'air d'être un éleveur tout à fait compétent et qu'il est en plus spécialisé dans le type Plante, de ce que j'ai compris, mais comment pourrait-il, moi, me faire confiance ? Quand bien même, en vérité, c'est à la concernée de prendre la décision, mais... Elle non plus, ne me connaît pas encore.

« Qu-Quoi ?.. Ah euh... Euh... Ca-Café oui, je veux bien, merci... »

Oulah, faut que j'arrête d'être à l'ouest, moi. Allez, Alois, réveille-toi. Un peu de café me fera sûrement du bien, tiens. Je prends lentement la tasse qui m'est offerte et manque de me brûler en le buvant, encore un peu gêné par l'ambiance. Les Evoli de mes enfants, eux, se sont approchés de la Strassie pour la renifler un peu. Moi, mon regard s'est relevé une nouvelle fois vers la fille de ma Fragilady. Elle détourne un peu les yeux en sentant que je l'observe, avant de s'approcher de la fenêtre. Je la vois bien, son expression rêveuse et admirative.

« C'est plus joli qu'à Baguin, hein ? »

Les mots que je lui adresse tout à coup la prennent par surprise et elle sursaute avant de tourner vers moi. Je la fixe désormais avec un léger sourire tranquille. Embarassée d'avoir été prise en flagrant délit, la Chlorobule baisse un peu les yeux, avant d'inquiescer très doucement. C'est bien ce qu'il me semblait. Je ne l'ai jamais vu aussi vive, il faut dire. Point de monotonie ou de fatigue dans ses mouvements. Elle se déplace avec bien plus d'énergie qu'à la maison, et la voir ainsi, même si je ne suis pas le responsable de son bonheur nouveau, me réchauffe un peu le cœur et me redonne espoir. J'ai beau vanner de temps à autre en demandant à mes enfants s'ils préfèrent la maison de papa ou celle de maman, je peux moins plaisanter avec mes Pokémon. Puisque j'en ai pas encore énormément, je peux passer leur cas un par un pour m'assurer qu'ils soient heureux. Il est évident que je ne peux pas exercer mon métier ou ma passion si mes Pokémon n'ont pas l'envie ou la motivation de le faire. Mais je me demandais auparavant ce que je pouvais faire pour que la Chlorobule puisse trouver sa propre voie, sa propre façon d'être heureuse. Ce n'est pas en coordination qu'est sa place, ça je l'ai compris, mais ce n'est peut-être pas auprès de moi non plus...

« Je... Je ne veux forcer la main à personne. »

Maladroitement, je me suis remis à parler. En revoyant mes enfants et leur situation, j'ai peut-être eu une vague idée.

« Si Strassie veut vraiment faire des Concours, c'est quelque chose que je pourrais lui donner, mais... Cela reviendrait à confier une de vos alliés à un péquenaud que vous connaissez à peine. »

Et j'imagine très bien comme ça peut être compliqué de laisser un de vos précieux compagnons à quelqu'un en qui vous n'avez pas entièrement confiance. Qui lui dit que je suis un dresseur assez responsable, après tout ? Je pourrais très bien être un psychopathe qui tue des Pokémon tous les jours pour se nourrir de leur sang.

« Mais... Je sais que, de mon côté, Chlorobule ne pourrait pas trouver meilleur endroit qu'ici pour s'épanouir. Alors... »

La Pension du jeune homme n'est peut-être pas la seule dans son genre, mais je ne crois pas avoir croisé des Pokémon malheureux parmi tous ceux qu'on a vu. La différence entre le comportement de Chlorobule à la maison et ici est assez flagrante pour que je considère la laisser aux soins de cet Hôte. Je ne sais pas grand chose de lui non plus, mais je ne pense pas qu'il soit mauvais dans son domaine. Vu ses comportements, je n'ai pas trop de doute ; il me suffit de voir la douceur dont il fait preuve avec Chlorobule pour que je sois convaincu de son honnêteté (oui il m'en faut peu).

« Si vous voulez, on peut faire... Un échange temporaire ?.. Le temps, pendant quelques mois, que chacun teste quelque chose de nouveau, et... Puisse, à terme, faire un choix définitif ?.. »

C'est un peu hésitant que je propose cette solution. Je ne sais pas ce que l'autre peut en penser. Mon attention se reporte sur la tasse de café déjà bien entamée. Je n'espère pas trouver des réponses dans le liquide noir et amer, mais je ne veux pas mettre une quelconque pression sur le plus jeune. Maëlle n'a pas perdu un gramme de notre conversation pourtant, malgré qu'elle ne soit généralement pas attentive quand il s'agit de discussion sérieuse, et se remet sur la chaise avec un regard éclairé.

« Oh oui ! Vous avez qu'à faire comme avec maman ! Vous faites moute-moute !
- Pas 'moute-moute', Maëlle, moite-moite. »

Malgré moi, un léger rire m'échappe, attendri par la réaction de mes enfants. Ils rendent l'ambiance un peu moins bizarre, j'ai l'impression. Enfin, 'bizarre' n'est pas le mot, mais... Je me sens un peu moins coupable en sentant que Chlorobule pourrait être heureuse, ici. Le peu de temps que nous avons passé ensemble ne permettrait pas de faire des adieux déchirants de toute manière, mais j'étais perturbé quant à ce qui pouvait la rendre aussi malheureuse. La concernée, d'ailleurs, me regarde à présent avec étonnement et... Une certaine admiration, on dirait. Elle ose se rapprocher un peu de moi, et j'en profite pour lui caresser affectueusement la tête. Je ne veux pas qu'elle se sente mal non plus de partir de chez nous. Elle est libre de faire ce qu'elle veut tant qu'elle se sent bien.

« Bah... Bah moi j'suis sûre que Chloro elle sera bien, ici ! Parce qu'à la Pension de maman, bah tous les Pokémon ils sont heureux ! Puis on pourra venir la voir de temps à autre, hein, M'sieur ? »

Lentement, j'esquisse un mouvement de tête pour la féliciter. Ce n'est pas souvent qu'elle pense à demander l'approbation d'un tiers sans que je n'ai besoin de lui rappeler. Alors ça me fait plaisir de voir qu'elle retient les quelques règles d'éducation que je lui impose, car j'estime que le consentement, bah c'est un peu la base et que je ne suis pas peu fier de leur inculquer cette notion déjà à cet âge. En attendant la réponse de l'éleveur, ma fille réclame un dernier câlin à la Chlorobule, avant de reporter son attention sur l'Hôte. Et ce n'est pas la seule. J'observe Noah, qui a le regard fixé sur son Evoli. Hésitant, mon fils finit par descendre de sa chaise pour prendre Minuette dans ses bras. Enfin, il s'approche timidement du hérisson adulte en tirant doucement sur la cape de ce dernier.

« M-Monsieur l'éleveur ?.. C'est... C'est vrai que vous êtes super fort en P-Pokémon Plante ?.. »

Il lève ses grands yeux ardoise avant de présenter son alliée pour qu'il se penche sur son cas.

« Mi-Minuette, elle veut être Phyllali, mais j'arrive pas... J'arrive pas à la faire évoluer. Comment je fais, Monsieur, pour qu'elle évolue ? »

Ah, ouais, cette histoire... Je me masse l'arrière de la nuque, embêté. Je lui dirais bien de ne pas déranger l'éleveur avec ça, mais je ne voudrais pas parler au nom de ce dernier, et je sais que Noah tient beaucoup à ce sujet. C'est Makenzie, la spécialiste des évolitions, normalement. Mais sa mère a tellement de travail dans sa Pension ces temps-ci qu'elle n'a pas trouvé un seul instant pour l'aider et réfléchir convenablement au problème. Alors Miyano est peut-être le seul qui pourrait lui apporter le savoir dont il a besoin.

Réalisé par BlueBerry pour Orange


Alois F. Legrand
Alois F. Legrand
Elite
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Mer 16 Mai 2018 - 17:07
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Natsume Enodril-Miyano



Le bouc et le lapin
Ft les Chèvres de Monsieur Seguin

Nous voilà dans une situation assez gênante. Personnellement, je me retiens d'envoyer un regard blasé à Axel pour qu'il comprenne que j'aurais aimé qu'il m'épargne une intense session de gêne, mais je crois qu'il ne le remarquerait même pas, ou ne comprendrait pas : l'un dans l'autre, ça serait peu productif. Je suis moins embêté par l'exclamation de la gamine qui plussoie les propos de mon filleul, d'ailleurs, et cligne des yeux face à son honnêteté directe. Hm. E-elle n'a pas tort, m-mais... Je ne sais pas. Je suis encore un peu mal à l'aise avec l'idée, je crois. Normal, me direz vous. Confier une de mes amies à un type que je ne connais que depuis grand max une heure, c'est le genre de truc que je trouverais perché et inconcevable si je le voyais dans un film, quand bien même ça m'est déjà arrivé. Je veux dire, il m'est déjà arrivé de confier des pokémon, et en même temps c'est normal puisque je suis éleveur, mais... Là, c'est un peu plus compliqué. Malgré moi, je constate toutefois que j'envisage tout de même cette possibilité, en pesant le pour et le contre en silence. Faire du café ne sert qu'à m'acheter du temps de réflexion : je n'aime même pas ça, de base. Mais mon temps passé à faire divers petits jobs m'a appris à en faire du bon, enfin, ça c'est madame Kenway qui le dit, je ne saurais dire si ma version est trop serrée pour certains ou non. Dans tous les cas, là n'est pas le sujet. Bizarre comme on dirait que j'ai envie de penser à autre chose, hein ?
Toutefois, la réalité se rappelle à moi par les propos du coordinateur à la jeune Chlorobule. Je baisse un peu les yeux, me sentant coupable pour une obscure raison incompréhensible, et n'ose pas prononcer un mot. Ce n'est pas ma place, de dire quoi que ce soit : c'est leur conversation, pas la mienne, clairement. Je me sens déjà assez mal de les avoir mis dans cette situation... Même si je n'ai objectivement rien fait. Je suis flatté par l'attention que je suscite chez la jeune plante, mais de là à ne pas vouloir me cacher dans un trou...

On dirait, toutefois, que je ne suis pas le seul à être embarrassé. Le plus vieux me surprend en reprenant la parole maladroitement, visiblement embêté. Je plisse un peu les yeux. La fausse assurance qu'il affichait tout à l'heure, ou du moins toutes les manières bien superficielles avec lesquelles il parlait sont parties, remplacées par ce qui semble être une sincérité humble que je parviens bien mieux à comprendre. Je le laisse s'exprimer, devenu curieux, comme si j'examinais une bestiole inconnue et dont les réactions m'intriguent. Il a l'air conscient de la situation, et non déconnecté, ce qui ne peut que lui faire gagner des points d'estime dans ma tête : il n'y a rien dont j'ai plus horreur que ceux qui ne le font pas. Sans dire un mot, même si je hoche de la tête pour faire signe que je suis son raisonnement, il est vrai que nous sommes face à quelque chose de difficile à appréhender. Je n'aime pas confier des pokémon à des « péquenauds », quand il dit. Ma confiance est difficile, voir presque impossible (et ce n'est pas une bonne chose, qu'on se comprenne, j'en ai moi-même conscience) à obtenir. Si je me tempère dans mon métier car il le faut, c'est autre chose lorsque cela devient plus personnel. Et ça l'est, personnel.
Toutefois, en même temps, de la même manière que la Chlorobule du coordinateur a besoin d'un autre environnement, je ne peux pas nier qu'il en est de même pour Naminé. Il serait bien égoïste de ma part de lui refuser quoi que ce soit car je suis méfiant, ou un peu triste, au fond, de la voir partir. Je ne prendrais pas son départ personnellement. Comme avec les gens, parfois, il convient de changer de milieu. C'est juste... Compliqué. Et je sens revenir en houle les problèmes d'attachement et de dépendance que je peux avoir, ce que je tente de faire refluer comme je le peux ; je n'ai pas besoin de ça maintenant, très clairement. Si je me suis muré dans le silence, mon cerveau, lui, est en pleine réflexion, en atteste mes yeux attentifs qui examinent tout à tour la Chlorobule, Naminé, et l'intrus-pas-si-intrus-m'enfin-quand-même.

Sa proposition me fait m'arrêter une seconde dans ma dégustation de café. Je ne dis ni non ni oui pour le moment, pensif, et l'écoute calmement. Au delà du fait que cela me semble raisonnable, quoique toujours un peu imprudent, je fais plus attention à son comportement. Ayant toujours le besoin de me rassurer sur les intentions de mes semblables et d'analyser si oui ou non ils peuvent être des menaces, j'ai du mal à voir une quelconque trace de malhonnêteté. Honnêtement, j'ai beau être naïf, et avoir de grosses difficultés à lire l'implicite, je crois que je ne trouve rien de trop louche. Il m'inspire toujours un certain malaise par son caractère pour je ne sais quelle raison (en même temps, c'est un peu tôt pour que je mette le doigt sur un quelconque souci), mais... Il n'y a que de la sincérité, il me semble. Et la sincérité me rassure. Je prends un petit temps, toutefois, pour mûrir ma réponse dans ma tête. Je ne peux pas dire bêtement 'oui' ou 'non', tiens, même si Axel me somme de faire ainsi en tirant sur ma manche.
Je n'esquisse vaguement qu'un gramme de rictus face aux interventions des enfants qui, aussi, hm, 'touchantes' (je ne le pense pas vraiment en vrai), m'enquiquinent un peu car elles m'empêchent de réfléchir. Je profite de l'attention que le coordinateur donne à sa Chlorobule pour porter un coup d’œil vers Naminé, qui est devenu très pensive, tout à coup. Je n'ai pas besoin d'en voir beaucoup plus pour comprendre que l'idée ne lui déplaît pas, et qu'elle doit être en train de considérer le 'oui'. Honnêtement, quand j'y pense, je me dis que... Eh bien, la décision ne m'appartient pas, des deux côtés. Ou du moins, il n'y a qu'un détail sur lequel je peux influer, et la fillette m'y fait penser.

Je m'apprêtais à répondre quand le garçon se rapproche de moi en tirant ma cape (roh sérieux il aurait pu juste m'interpeller normalement), me coupant dans mon élan. Je me demande ce qu'il veut, et considérant qu'il désire sans doute juste un truc à grignoter, ne m'implique pas trop au début. Je fronce un peu les sourcils face à sa question, curieux quand à ce qu'il veut vraiment me demander. Non, parce que, pour l'instant... Si je réponds oui, ce serait être arrogant, si je réponds non, ce serait passer pour un gros 'bolosse', comme dirait Faust. Mais sachant qu'il y a forcément une suite, j'attends, quoique un peu interrogé quant au fait qu'il me présente son Evoli. Je saisis toutefois mieux lorsqu'il m'explique son souci. Bah, pas grand chose, en soit, mais je suppose que si on ne le sait pas...

« Personnellement, le mien a évolué, comme beaucoup d'autres, près des pierres d'Erode. Nous n'en sommes pas loin, donc si vous voulez vous y rendre, c'est faisable à pied. Enfin, les évolutions de Phyllali se font forcément dans un lieu où la végétation est importante, pas étonnant que la vôtre n'ait pas réussi jusque là. »

Je hausse les épaules, voulant lui faire comprendre que ce n'est pas grave. Je ne vais pas lui parler des circonstances de l'évolution de Yû, car ce n'est pas glorieux et personne ne devrait prendre mon exemple. Toutefois, si cette Evoli veut évoluer, cela m'embête qu'elle n'y arrive pas. J'avoue avoir plus de considération pour le souhait de la femelle que l'embêtement du gamin, ce qui n'est pas surprenant quand on me connaît juste un peu bien que cela reste douteux. Alors je jette un coup d’œil au paternel, l'air désintéressé mais pas moins sincère dans mes propos.

« Si vous voulez, je peux vous accompagner, à la limite.
- Oh oui, les pierres ! Elles sont trop jolies en plus ! »

L'exclamation d'Axel ne me surprend pas, vu qu'il aime un peu trop jouer par là-bas, alors même que cela me donne des crises cardiaques quand je le vois grimper sur les rochers comme si il s'agissait d'un simple jeu d'escalade en salle. Bon, bien évidemment, ce ne serait pas pour y rester longtemps, j'ai du travail, tout de même, faut pas déconner : je ne vais pas me mettre à faire des pique-niques dans les bois avec des inconnus. Mais tant qu'à faire... Cela fait longtemps que je n'ai pas vu de Phyllali tout juste évolué, d'ailleurs, donc je peux même y voir un avantage, ne serait-ce que pour ma connaissance personnelle. Toutefois, en plus de ça, il y avait une autre question à laquelle je devais répondre. Je redirige donc mon regard vers la fillette, après avoir pris une gorgée de ma boisson caféinée qui remplit définitivement très bien son rôle de doudou rassurant face à une situation stressante, pour l'instant.

« Quant à ce que vous demandiez, il est évident que si nous procédons ainsi, ce sera le cas. »

… Et il faudrait définitivement que j'arrête de parler comme ça à des mômes. Sérieux, tu m'étonnes qu'Axel me fixe avec un regard de poisson mort, des fois. Erhm. B-bref. Je voulais juste dire que je n'avais pas de soucis à ce qu'ils reviennent pour s'assurer que la Chlorobule va bien et se plaît ici, si elle tient tant à rester. Enfin, sous ma supervision ou celle de Yann, d'ailleurs, parce que je ne vais tout de même pas les laisser se balader à l'aise, je ne les connais pas autant que Blanchett, par exemple. Me rendant compte que mon propos n'est pas forcément clair par rapport à mon avis sur la question, je repose finalement mon attention sur le vieux barbu, me surprenant moi-même de ma reprise d'assurance.

« Personnellement, j'estime que cela relève du choix de Naminé et non du mien, et hm, du vôtre également. Si elle est d'accord, je ne vois pas de raison d'être contre. »

Je fais comme si j'étais neutre sur la question, mais en vrai, je suis partagé. Il est sûr, néanmoins, que la solution proposée par Maëlle saura infirmer ou confirmer mes doutes, ce qui me semble être la solution la plus raisonnable. Friand des situations raisonnable, je ne peux donc que sauter dessus, en me demandant si je ne suis pas aussi un peu lâche sur les bords, mais bon, on fait ce qu'on peut.
Pour appuyer mon propos, je porte ostentatoirement mon attention vers Naminé, qui semble surprise et déconcertée. Rien d'étonnant, elle a toujours du mal à s'imposer et à croire en son droit de choisir pour elle-même : sûrement un reste de son passé de pokémon trouvé, à vrai dire. Je ne lui en tiens pas rigueur, mais pour une pareille situation, il est impossible que je sois juge. La décision doit venir d'elle-même.
Quand, au bout de quelques secondes d'hésitation timide, la Strassie finit par s'avancer juste un peu vers le coordinateur, je comprends. Je lui adresse un sourire doux. Soit, si il doit en être ainsi... Je n'ai que son bonheur en vue, après tout. En revanche, si je me rends compte que l'autre se comporte mal, je lui réserve de sales moments à passer, mais nous allons tenter de ne pas être pessimiste, pour une fois.
2 Février 2023, matinée
Natsume Enodril-Miyano
Natsume Enodril-Miyano
Eleveur
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Sam 19 Mai 2018 - 19:49
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Alois F. Legrand


Le bouc et le lapin

C'est la ferme ici ou ?

Et deux petits chevreaux

Il y a un moment déjà que Noah sait en quoi veut évoluer son Pokémon. Quand il est venu m'en faire part, je lui ai promis d'aider Minuette a devenir une Phyllali, mais en vérité je m'attendais à ce que Makenzie me soutienne sur ce coup-là plus qu'autre chose, étant donné que c'est elle, la spécialiste des évolitions. Mais non seulement mon ex était débordée, mais en plus elle n'a pas pu apporter son soutien à notre fils pour une raison que j'ignore que ce dernier n'a pas voulu me révéler quand je les ai repris durant ma semaine de garde. J'y connaissais beaucoup moins que la King, mais s'il y a une chose que je ne pouvais que constater, c'est que Noah semblait peiné de ne pas pouvoir donner à son amie ce qu'elle désire, et qu'il paraît être le seul à donner. En découvrant l'Hôte comme spécialiste des Plantes, il a dû voir là un moyen de répondre à sa problématique et il n'a pas pu s'empêcher de demander à l'éleveur son avis. Au moins, il ne l'a pas fait rudement ; mais c'est Noah, après tout, il est toujours bien plus délicat que sa sœur. Et attentif, surtout. Il boit les paroles du hérissé comme si elles étaient très précieuses, et je fais d'ailleurs de même, curieux de la manière de procéder.

« Les pierres d'Erode... »

Je n'en ai que vaguement entendu parler, mais on m'a raconté à de maintes reprises qu'elles valaient le détour. Je me disais, naïvement, que ce n'était encore que des pierres, alors je n'allai pas faire tout un chemin juste pour les voir. Surtout qu'il y avait des tas de photos disponibles sur internet. Mais bon, ça, c'est mon côté flemmard, surtout. Si vraiment nous n'en sommes pas loin et si ça peut faire plaisir à mon garçon, alors je n'ai plus aucune raison de les éviter, maintenant. Mais ça ne me dérange pas plus que ça. Au pire, ça fera une balade sympa.

« Ouaiiiis ! Trop bien ! Moi aussi, j'veux y aller !
- C'est-C'est vrai ? On peut aller les v-voir ?.. »

Et mes enfants ont déjà l'air enthousiaste. L'une sautille déjà sur sa chaise et l'autre ouvre grand ses yeux gris-bleu, le cœur gonflé d'espoir. L'approbation d'un autre enfant ne les aide pas à être se contenir. Si Axel dit que c'est joli à voir, alors ça le sera certainement, de leur point de vue. Distraitement, je zieute en direction de la Chlorobule, qui a l'air de s'être détendue depuis que nous avons trouvé un compromis. Enfin... L'autre n'a pas explicitement dit qu'il était d'accord avec ma proposition, mais il n'y semble pas totalement opposé, puisqu'il prend même la peine de répondre à l'interrogation de ma fille. Cette dernière demadant déjà des précisions à Axel sur lesdites pierres dont il a parlé, s'arrête pour écouter Miyano qui a le regard dirigé vers elle, lui faisant comprendre que c'est à sa question qu'il répond désormais. Maëlle esquisse un sourire intrigué, avant de tourner la tête vers moi. Je pouffe légèrement, amusé. Elle n'a de toute évidence pas capté entièrement ce que l'éleveur lui a expliqué, et elle compte donc sur moi pour que je traduise dans son langage.

« Cela veut dire que oui, on pourra rendre visite à Chlorobule si elle décide de rester ici.
« YES ! »

Au moins, je crois qu'elle a compris. Mais pour être honnête, puisque Chlorobule semble prête à tester l'expérience aux côtés du hérisson, je ne suis pas du tout défavorable moi-même à prendre en charge la Strassie, si elle le désire. Et puisque ça revient à elle et moi de décider... D'ailleurs, la concernée s'est approchée de nous avec un pas moins hésitant. Timide tout à l'heure, je pense que la discussion qu'on vient d'avoir a dû la rendre un petit peu plus audacieuse quant à ce qu'elle voulait elle. Je me tourne de telle sorte à pouvoir la regarder plus clairement. Elle est vraiment jolie, avec sa 'neige' autour du cou, ses pierres précieuses et ses yeux bleus. Doucement, je lève la main au-dessus d'elle, avant de la poser sur sa tête, précisément entre ses antennes.

« Si tu le veux bien, alors je serais ravi de t'accueillir pour quelques temps. Ça serait un peu comme... Un stage, ou des vacances. Mais le principal, c'est que tu t'amuses. Je pourrais te ramener ici au moindre problème. »

Je lui offre une tendre caresse avant de la laisser tranquille. Je veux avant tout qu'elle se sente à l'aise, si elle vient chez moi. Peut-être que les montagnes de Baguin lui feront du bien là où elles n'attirent pas l'œil de Chlorobule ? Si c'est un Pokémon Roche, au moins, son type n'aura pas de mal à s'adapter. La forêt d'Erode est un peu loin, mais bon, si jamais un jour elle se rend compte qu'elle préfère rester à la Pension, je prendrais le premier autoroute jusque là-bas.

« Bon, allez ! On y va, au pierres ? J'ai hâte de les voir ! J'compte sur toi, Axel ! »

Je manque de pousser un soupir, mi-blasé, mi-amusé par l'entrain de Maëlle qui ne perd jamais une minute pour partir en exploration. Elle descend déjà de sa chaise pour fixer l'éleveur de ses prunelles bleues pétillantes. Son frère se fait plus discret mais le sourire plus timoré qu'il affiche montre quand même sa propre excitation. Il lâche même son Evoli, ne pouvant la porter plus longtemps, mais lui adresse quand même quelques mots qu'il lui chuchote plus ou moins secrètement.

« Tu as entendu, Mimi ? Tu vas bientôt évoluer ! »

Son alliée lui répond alors d'un rugissement jovial, agitant ses oreilles et sa queue de manière bien impatiente. Je me lève alors à mon tour de ma chaise, m'adressant cette fois à l'Hôte de Pension.

« Nous vous suivons, dans ce cas. »

Il connaît bien mieux cette forêt que moi, alors je peux lui faire confiance sur ce coup-ci. J'avais peur de l'ennuyer avec nos histoires personnelles, mais puisque c'est lui qui a proposé, je crois qu'il n'y a pas de soucis. Mais cela fait bien trop plaisir à Maëlle de partir en balade ; elle s'agite déjà et ne quitte pas Axel des yeux, suivant religieusement ses indications comme si c'était lui le guide, alors que j'aurais tendance à écouter, personnellement, l'adulte qui nous accompagne. Nous sortons donc tous de la Pension en un seul groupe, comme s'il s'agissait d'un banal balade dans les bois. Pas que ce soit autre chose, vous me direz, mais c'est particulier de faire une petite randonnée avec quelqu'un que je connais à peine. Son fils me dérange moins puisque je suis naturellement à l'aise avec les enfants, mais je ne sais pas encore trop comment me comporter en présence de l'éleveur. Je me contente simplement de garder le silence pendant que nous marchons dans la forêt, observant ici et là les environs qui sont, je dois dire, très colorés comparés aux montagnes froides de ma ville, mais je ne vais pas aller jusqu'à me plaindre de l'endroit où je vis ; Baguin me convient parfaitement.
Oh... Ce doit être là.
De grandes pierres étranges se dessinent devant nous, au cœur d'une clairière que je n'ai pas aperçu même de loin quand nous traversions Erode tout à l'heure. Mais je dois plussoyer les dires du petit Axel qui ne mentait pas en disant qu'elles étaient jolies. Même ma fille semble d'accord quand elle énonce un 'woow' impressionnée. Bon, d'accord, j'admets, c'est mieux de les voir en vrai que de se contenter d'une vulgaire photo. Près de moi, un mouvement me tire de ma contemplation : Noah, dont l'expression émerveillée rivaliserait presque avec celui de sa sœur, reste muet devant leur découverte et esquisse un pas lent avant de s'arrêter, comme s'il hésitait. M'accroupissant à ses côtés, je pose mes mains sur ses frêles épaules, avant de lui offrir un sourire doux et un regard encourageant, désignant du menton les pierres si célèbres.

« Vas-y, mon grand. À toi de jouer. »

Encore incertain, le blondinet réfléchit quelques instants, avant de lever les yeux vers l'éleveur, comme s'il demandait son approbation finale. Puis, il échange enfin un regard avec son Evoli.

« T'es sûre de toi, Mimi ? Tu peux changer d'avis, si tu veux. »

La concernée secoue la tête, enjouée, avant de s'approcher desdites pierres mousseuses aux côtés de son petit dresseur. S'arrêtant juste devant l'une d'elles, Noah reste figé encore quelques secondes lorsque ses pupilles bleu-gris scrute le rocher d'une taille surprenante. Puis, il se met face à Minuette et lui adresse, enfin, un visage réconfortant, qui l'incite à s'approcher de la pierre. Alors c'est ce qu'elle fait, laissant lentement reposer son front dessus, en fermant les paupières. Une vive lumière ne tarde pas à l'entourer, changeant au passage sa forme et sa couleur. Je n'ai jamais vu d'évolution de... Bah de d'autres évolitions à part Nymphali, justement, alors je ne dis pas mot jusqu'à ce que la transformation s'achève, laissant place à une ravissante Phyllali quand la lueur s'estompe finalement. Minuette se tourne ensuite vers son dresseur. Un ange passe, avant que celui-ci, stupéfait mais ému, se penche et vient entourer son Pokémon entre ses bras pour l'enlacer. Je pousse un léger soupir, rassuré. Tout s'est bien déroulé. Maëlle, qui s'est retenu avec force de les rejoindre, ne tient plus en place et accourre jusqu'à son jumeau, en même temps que Milo qui va à la rencontre de sa propre sœur pour la féliciter.

« Haaan ! Elle est trooop beeelle ! T'es super, Minuette ! »

Je suis heureux pour eux. Ils l'attendaient tant... Au moins, Noah sourit. Il rit, même, et c'est assez rare, d'habitude. Lui qui a tendance à être pudique sur ses émotions, le voir éclater de joie me fait chaud au cœur. Je l'aperçois d'ailleurs qui s'est détaché de son alliée pour revenir vers nous en courant. Je m'attendais à ce qu'il veuille me faire un câlin, mais tourne brusquement la tête au moment où il passe à côté de moi afin d'enlacer quelqu'un d'autre. La victime de son affection rare est aujourd'hui l'Hôte de Pension, envers qui il doit exprimer une profonde gratitude, désormais.

« Merci !.. »

Je serais presque jaloux si je n'avais pas déjà droit à des câlins à la maison quand nous sommes que tous les trois. En famille, il a tendance à moins se cacher et ça lui arrive même assez souvent qu'il réclame de l'attention quand je ne lui en donne pas assez à son goût. Je le laisse donc faire, étonné mais attendri par son geste qu'il ne réserve qu'à une poignée très limitée de personnes.

« Wow ! Eh beh... Vous avez de la chance, il fait pas ça avec tout le monde. »

Un peu amusé aussi, je me relève pour me remettre debout. Près de moi, je n'ai pu que remarquer le regard tendre que la Chlorobule réserve à l'éleveur. Sans doute a-t-elle été conquise par ses capacités en voyant la scène, mais je ne peux que la comprendre. Bien sûr, nous n'avons pas vu grand chose de ses connaissances en application, mais il n'a pas l'air malhonnête, alors je veux bien faire un essai. Si la fille d'Eve ne se méfie pas, alors je veux bien laisser une chance à Miyano. Je serai amené à le revoir, de toute façon. Je lui réserve déjà des commandes de fruis et légumes, après tout ! Et il a pas intérêt à mettre des pesticides dedans ! Enfin... Il a l'air de s'y connaître aussi en jardinage, alors je ne vais pas être celui qui fait la leçon.

« Mais je crois... Que je n'ai pas de soucis à me faire, concernant Chlorobule. Alors je vous la confie. Prenez-en soin pour moi. »

Et quand il s'agit du bien-être de mes Pokémon, je peux être très chiant. Il faudra encore que j'explique la situation à ma Fragilady, mais elle comprendra sûrement. Si je lui dis à quel point sa fille semble plus heureuse ici, alors elle pourra s'y faire. Et puis... J'ai une nouvelle recrue potentielle à lui présenter. J'esquisse alors un sourire avant de tendre le bras vers Chlorobule, lui offrant un tapotement affectueux sur la tête.
Ce qu'on a dit pour Naminé vaut aussi pour toi. J'espère que tu seras heureuse, ici.

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Alois F. Legrand
Alois F. Legrand
Elite
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Dim 20 Mai 2018 - 20:03
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Natsume Enodril-Miyano



Le bouc et le lapin
Ft les Chèvres de Monsieur Seguin

La Strassie a l'air d'être confiante. Enfin, aussi confiante qu'elle peut l'être, je ne vais pas mentir, mais c'est déjà un élément plus rassurant que le silence dans lequel elle tend à se plonger lorsque les choses s'accélèrent rapidement. Elle est sûrement encore intimidée, et c'est normal, je ne m'attendais pas à ce qu'elle devienne l'antithèse de ce qu'elle est en cinq secondes, mais elle ne se cache pas derrière mon manteau, ce qui est déjà un très gros pas en avant. Quant à moi, je... Je ne sais pas trop. Je suis assez mi-figue mi-raisin, pour l'instant, et j'alterne très légèrement entre ces positions d'une seconde à l'autre. Les paroles du plus vieux semble la rassurer, et c'est quelque chose qui me plaît, mais je ne vois pas l'utilité de m'attarder ou de commenter ce moment. C'est un instant qui ne concerne qu'eux, après tout : l'entente nouvelle entre un humain et un pokémon est un moment privé. Je me contente de hocher négligemment de la tête alors que je me relève, après avoir rangé les tasses et autres objets de vaisselles dans l'évier pour les nettoyer à mon retour.
Le chemin n'est pas très long, et je garde le silence tout le long alors qu'Axel se perd en (très) longues et inutiles explications sur tout ce que nous croisons auprès de la fillette, sûrement car il est plus qu'heureux d'être au centre de l'attention. J'ai l'habitude d'y aller, donc je connais la route par cœur : après tout, c'est souvent là que j'allais lorsque adolescent, je ne me sentais pas particulièrement bien. C'est aussi dans les environs que se trouvent mes emplacements de camping favoris. C'est presque une deuxième maison, en un sens.

J'esquisse un rictus un peu prétentieux en remarquant l'émerveillement des gamins lorsque nous parvenons à destination. Héhé. Ça en jette, hein ? Je ne fais pas de commentaire, mais mon air satisfait en dit long sur mes pensées. Je ne suis pas très expressif en soit, et il est rare que j'aime partager des choses, mais la nature, c'est différent. Des fois, j'aime imaginer que si tout le monde voyait tout ce que l'on peut y trouver, j'aurais moins à m'inquiéter de l'avenir de l'environnement ; mais bon, c'est un espoir très naïf que je me reproche souvent d'avoir, et qui me fait renoncer à un commentaire supplémentaire.
Cela fait un moment que Yû a évolué, alors j'avoue ressentir une certaine nostalgie en voyant la femelle s'entourer progressivement d'une lumière qui n'est autre que le prémisse de son avancée vers sa prochaine forme. Sur mon visage, toutefois, un minuscule sourire s'est dessiné. Hehe. C'est beau, les Phyllali, je n'y peux rien si je gagate. Puis bon, ça va, l'est... Je dirais pas 'touchant', faut pas abuser, mais c'est bien de voir que son dresseur en a quelque chose à faire. C'est bien, ça laisse préasager de bonnes choses, et mine de rien, c'est une manière sommaire pour moi de jauger du type de foyer dans lequel Naminé va vivre.

Le voyant se mettre à courir, je ne me méfie pas, m'attendant à ce qu'il saute sur son paternel car c'est ce que font les enfants, mais j'ai tort. Je ne remarque que trop tardivement que le gamin m'a pris pour cible, et voilà qu'il m'enlace avec une force qui me prend par surprise. Immédiatement, je me crispe et devient aussi droit qu'un 'i', tandis que mon expression se fige dans une grimace très laide et particulièrement ridicule. Erhm. Hm. Non. Non, s'il vous plaît, stop. Je suis à la fois gêné, embêté et franchement mal à l'aise, toujours aussi embarrassé par l'affection des autres que je tends à percevoir autant comme une menace que comme un... J'en sais rien et j'veux pas savoir. Bref. Si je ne pousse pas le gamin avec la même force avec laquelle je pousserais un adulte, c'est parce que mon cerveau a m'en empêche et que j’attends juste avec impatience la fin de cette torture. Je ne réponds pas à ses remerciements, devenu muet comme une carpe.

D'ailleurs, je ne remarque pas le regard de déplaisir qu'envoie Axel au blond, car je suis bloqué. Le commentaire du père me tire un rictus jaune, car je lui répondrais bien que je me passerais volontiers de ce « privilège ». Le sujet de la Chlorobule me met largement plus à l'aise, et j'en profite pour m'éloigner, me raclant la gorge. Son inquiétude est naturelle, et malgré tout, je me permets d'utiliser une voix un peu moins froide que d'ordinaire.

« Eh bien, je n'ai pas l'habitude de briser mes promesses. »

En revanche, j'ai l'habitude de raccompagner les invités à la sortie quand l'heure de fermeture approche, et c'est bientôt le cas.
2 Février 2023, matinée
Natsume Enodril-Miyano
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Eleveur
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Lun 21 Mai 2018 - 1:56
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