Loutres et crêpage de chignon.
Ferme des Green-Onizuka - Fin Avril 2023 - Vers 10h

On s’entrainait beaucoup, avant, avec mes loutres, quand on avant le grand jardin d’Alex et, eh bien, les Pokémon d’Alex pour nous superviser. C’est vrai qu’en vérité, les entrainements, si ce n’est pas avec mon grand frère, ça m’intéresse beaucoup moins. Aussi, j’avais l’impression d’avoir un talent particulier pour me lier d’amitié avec les Pokémon, enfin, j’en fantasmais comme pas mal de gamins, j’imagine, mais, ce n’est pas si évident que ça, en réalité. Bien sûr, les Pokémon de mon grand frère m’approchaient naturellement car ils voulaient faire connaissance avec le cadet de leur maître, et parce que ce dernier leur disait de me protéger. Mais, quand il s’agit d’aller capturer par moi-même… Bon, c’est un peu moins évident. Il n’y a qu’à voir quand je suis en face des Pokémon de Soltan qui m’ignorent royalement, ou même ceux d’Ellias qui n’ont pas l’air d’avoir spécialement envie de jouer avec moi et mes alliés. Et puis, il y a Enzio, le Furaiglon que j’ai attrapé, qui est toujours aussi capricieux. Je n’ai vraiment pas d’autorité… Comment fait Alice pour se débrouiller avec sa grosse douzaine de Pokémon ?! Je veux bien qu’elle soit entourée de son père ou de son oncle éleveur, m’enfin, y’a du talent, là-dedans, quand même… Un talent que j’ai pas manifestement.

Je viens de passer plus d’une heure à essayer d’entrainer Zozio, mon Furaiglon, mais il n’en fait qu’à sa tête… Résultat, j’ai fini par me vexer et quitter notre petit terrain d’entrainement derrière la ferme, pour me balader près des champs. Marilyn est encore à l’école (plus pour longtemps) mais les jumeaux, Iris et Mikoto, viennent de rentrer à la maison. La cadette, comme à son habitude, dit bonjour aux vaches et me salue avec de grands « coucou » en me voyant approcher. Comme je fais un peu la tronche, la petite brune s’approche de moi et de mon Mateloutre, qui me tient compagnie après mon fiasco de jeune dresseur en herbe. Mais bon, en même temps, est-ce que je suis sûr que je suis capable d’être un bon dresseur ? Il faudra bien un peu, si je veux être Ranger, pourtant.

« Pourquoi t’es pas content, Lulu ? »

Me demande la petite fille aux longs cheveux noirs et quelque peu en pétards. Elle quitte un instant de vue ses vaches avant d’y retourner, pas si curieuse que ça de ma réponse à sa question. Les bovins l’emportent toujours, avec elle.

« C’est rien… »

A mes côtés, mon Mateloutre voit bien que je ne suis pas d’en mon assiette. Il se rapproche et grimpe agilement le long de ma jambe puis de mon buste pour s’accrocher à mon bras et m’offrir un câlin. Iris n’a rien raté de la scène et regarde la loutre bleue avec les yeux brillants.

« Oooh ! Moi aussi j’veux des câlins, Loulou ! »

Elle étend les bras, et je hoche la tête, signalant au Pokémon eau qu’il peut y aller, mais en faisant attention quand même, comme Iris n’est pas aussi grande que moi. Eh. Dire que quand j’ai rencontré Loulou, j’étais à peine plus grand que la petite Green-Onizuka… La voir faire des câlins à Loukas me rappelle les circonstances dans lesquelles je l’ai rencontré, perdu dans la Jungle d’Anula, accompagné d’Arthur, mon Mustébouée… Puis, le jour où ce petit Moustillon a évolué en Mateloutre. Eh, j’y pense, je n’étais pas si nul que ça, alors. Et parlant d’Arthur, il avait encore un peu de foi pour rester avec Enzio pour qu’ils s’entrainent tous les deux. De toute façon, le Zozio, je le boude, pour le moment, il a été super désagréable avec moi, tout à l’heure !

Iris s’amuse toujours avec la loutre qui s’enroule autour de son cou pour la câliner doucement et finalement, je songe à retourner voir derrière la ferme. D’un pas peu motivé, je retourne sur notre petit terrain d’entrainement et j’entends les éclats des cris mécontents d’un Mustébouée. Tutur est en effet en train de se crêper le chignon avec mon Furaiglon.

« Euh… »

Bon, je me sens un peu de trop, là, mais… Mais je voulais pas qu’ils se disputent pour ce qui s’est passé, quand même ! Ou alors, c’est pour autre chose, mais vu comme Arthur s’arrête en me voyant arriver… J’ai comme l’impression qu’on parlait de moi. Hm. L’ambiance est un peu bizarre.

« Euh, mais, euh, les gars… Fallait pas vous disputer… »

Mon Mustébouée pointe le Furaiglon d’un doigt accusateur pour recommencer à crier dans une langue que je ne comprends pas. Enfin, peut-être lui reproche-t-il de m’avoir froissé… ? Peut-être que je n’aurais pas dû m’énerver contre Zozio. Ouais, c’est jamais une bonne idée, de s’énerver, toute façon, me direz-vous.

« Mais, Tutur, t’énerves pas comme ça… Je suis pas assez doué encore pour vous entraîner bien, mais je… »

Alors que je me dévalorisais, le Mustébouée s’interrompt soudain et me fixe. Puis il pousse un nouveau cri… ça va être mon tour de me faire enguirlander maintenant… Ah, non. La loutre rousse se met à briller sous mes yeux ébahis de gros niais. Même Enzio s’arrête de ronchonner pour regarder le Mustébouée entamer son évolution. Quelques instants plus tard Arthur secoue son pelage roux couvrant son corps grandi par son évolution, puis me lance un regard de gros kéké, les pattes posées sur ses hanches.

« W-Waaaaaah… »

Ma mâchoire pourrait tomber par terre d’admiration, je crois. Mon Mustéflott a trop la classe ! C-c’est vraiment mon Mustéflott, qui a fait une super évolution ? Eh, je suis peut-être pas si nul que ça, comme dresseur.

« Ooooooh ! Tutuuuuur ! »

Iris surgit de derrière la maison et tombe à son tour en admiration avec la loutre fraichement évoluée. Elle s’en va réclamer son câlin sous mon regard de gros gaga attendri. Hm… Faudrait pas que j’oublie un truc important, quand même. Je me retourne vers Enzio, l’air un peu coupable. Le Furaiglon boude un peu, mais daigne quand même m’écouter.

« Euhm, Zozio… j’aurais pas dû m’énerver. S-Si tu veux pas t’entrainer comme je dis et que tu préfères le faire dans ton coin, je devrais pas te forcer ou t’en demander trop donc, bah… J’suis désolé. »

Le petit aigle a l’air encore boudeur, mais je l’ai vu hocher doucement la tête. Arthur vient s’excuser à son tour en lui promettant (j’imagine) qu’il s’entraineront dans de meilleures condition et la bonne humeur, la prochaine fois.