Quoi de neuf sur l'île d'Enola ?

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Printemps 2025

~22 - 28° / Températures en hausse et grand soleil !

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Intrigue n°3 : « Ferveur »
L'Elu auto-proclamé des Monarchistes fait son entrée ! La Compétition, Elixir et le Gouvernement sont en crise et les Anarchistes demandent la démission du Chef du Conseil.
Mini event n°1 : Panique à Vanawi !
Un blocus Anarchiste est en cours à Vanawi, sous surveillance des forces de l'ordre.

Missions et Défis
Un guide dans les ruines (mission)
Faites découvrir les ruines du Titak !
La comète (défi)
Découvrez un mystérieux astéroïde.

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Interlude familial II (OS /!/ contenu sensible /!/)
Alexander Nagel-Jung
Interlude familial II
/!/ TW : manipulation affective sur un adolescent, perversion narcissique, entre autre choses. Il n'y a rien de réellement violent verbalement ou physiquement dans cet OS mais cela ne change rien au fait que l'attitude d'Alex à l'égard de Ludwig et Soltan est extrêmement toxique et vampirisante. Comme d'habitude, j'ai tout à fait conscience que quelque soient les justifications mises en oeuvre, aucunes des actions ou propos d'Alex n'est tolérable et ce genre d'attitude n'est jamais cautionnable. /!/

Fin avril 2023.

Ah, Ludwig. Je ne peux détester cet enfant et je pense que jamais ne ça se sera le cas. Il fut un temps où j’aurais tout donné pour lui, après tout. C’est étrange après de telles constatations, mais je ne suis pas spécialement nostalgique de cette époque. En un sens, si je me laissais aller à ce genre de pensées mélodramatique, j’en serais attristé et dans mon état actuel ne n’ai pas vraiment besoin de ce motif d’accablement supplémentaire. Oui, ouin, ouin, je sais, ma vie est bien dure, je vais tout de suite vous faire trois paragraphes sur ce sujet pour vous le prouver. En fait non, j’ai mieux à faire de ma vie. Enfin, si, je suis peut-être nostalgique, comme on est nostalgique de l’un de nos meilleurs rôles, d’un rôle qui nous a beaucoup donné.

Dans tous les cas, si jamais j’avais des regrets à l’égard de Ludwig, je ne pourrais m’en prendre qu’à moi-même car c’est moi qui ait provoqué et même forcé notre séparation il y a 6 ans désormais. Pourtant le jeune blond continue de venir me voir régulièrement et ses yeux continuent de s’éclairer en me voyant. Si je ne suis pas spécialement malheureux de le voir ou de ne pas le voir, je me sens assurément confus d’avoir Ludwig en face de moi. Je n’ai jamais vraiment parlé de ce qui s’est passé avec mon frère il y a 6 ans avec le psy mais… Pourquoi je lui en parlerais, d’ailleurs ? Je me fiche de son avis, ce n’est pas comme si c’était la seule personne qui acceptait de m’écoutait me plaindre de toute manière. Dans tous les cas j’ai comme la sensation que Ludwig n’a pas spécialement réalisé que je l’ai… Eh bien, abandonné. Non, je n’en ai tiré aucun plaisir si vous voulez tout savoir. Le seul plaisir que j’ai ressenti était celui découlant de ma liberté retrouvée. Mais quand le moment était venu, l’envie d’aller m’amuser à la guéguerre était plus importante que tout. Je crois qu’aller me battre était pour moi la preuve que je reprenais le contrôle sur ma vie et ma liberté, contrairement à ma vie avec Ludwig qui me faisait me sentir cadré par des responsabilités que je n’étais (et ne serais jamais) assez mature pour assumer.

C’était une porte de sortie facile, en fait, que j’ai empruntée sur un coup de tête, sans penser au futur et encore moins au gamin. Si j’avais été raisonnable, j’y aurais pensé par deux fois. Mais je ne suis pas raisonnable, je suis un sale con borné obsédé par une liberté factice qu’il n’a même pas su conserver. Une liberté définie par la liberté de tuer, d’avoir un pouvoir absolu, sadique, compensatoire sur son prochain pour le faire disparaître ensuite. Une liberté bien absurde. Tout comme l’écourtement des vies aussi vaines que la mienne que j’ai prises et tout comme le vide de mon existence derrière les barreaux. Et dans tout ça, je n’ai même pas su être assez lâche pour fuir ou m’enterrer pour échapper à la prison. Je n’ai pas pris la peine de voir ce qui se passait autour de moi, à ce moment-là. Probablement que même si j’avais fait attention, je n’aurais pas eu la force de comprendre et de me figurer la réalité de ce qui m’attendait. Je pensais que ne penser qu’à moi et mon bien-être, mon propre plaisir suffirait à échapper à mon destin. Je pensais qu’en me faisant maître de mes actes, dans ma petite bulle égoïste, engagerait un futur ou seul mes décisions rentreraient en compte. Malheureusement, c’est un peu plus compliqué que ça.

A vrai dire, j’aimerais surement pouvoir me suffire à moi-même. Mais il est maintenant trop tard, après ce qui s’est déjà passé chez le psy, avec Riku, Ludwig, ou même ma dépendance à l’idée que mon père n’oublie jamais les pires de mes actes, pour assurer que je supporte très bien de vivre livré à moi-même. Est-ce cela qui me rend confus ? Est-ce vraiment Ludwig qui a besoin de moi ? Bordel ce connard de psychiatre m’a vraiment bourré le crâne avec ses conneries, je me pose des questions débiles et inutiles maintenant et je me prends la tête pour… Quoi, non, j’ai toujours tergiversé inutilement, en réalité. Et d’expérience ce n’est pas dans les bons moments que ça m’arrivait, et ça se terminait souvent mal. D’ailleurs, c’est pour ça que ça s’est mal terminé avec Sky et Riku. Car ces histoires me rendaient confus et la confusion me rend taré.

C’est donc avec des réserves que je me retrouve devant Ludwig aujourd’hui. Est-ce que Soltan va en profiter pour me rappeler mes bêtises une fois de plus… ? Depuis quand est-ce que je crains qu’il donne son avis, d’ailleurs ? Tout ça c’est la faute de ce traitement… D’ailleurs, avec ses belles paroles comment est-ce que ce fichu psy ose s’absenter plus de 3 semaines ?! Des vacances, à ce qu’il paraît, mais je n’ai pas vraiment pour habitude de laisser des vacances aux personnes qui m’ennuient, moi, c’est donner de la confiture aux cochons… Un peu comme quand Soltan autorise Ludwig à me voir, en fait. C’est vraiment me donner l’occasion d’avoir un moment agréable alors que certains diraient que je ferais mieux de pourrir seul toute ma vie. Remarquez, je ne dis pas qu’ils ont tord. Mais bon, c’est surtout qu’ils me font chier à avoir raison.

A force de penser, j’ai un peu zappé ce que mon petit frère était en train de me raconter après son « bonjour, ça va bien, tu sais à l’école… » et pas mal d’autres trucs. IL doit se dépêcher vu le peu de temps qu’on a déjà. Normalement, on se voit dans le parloir le plus « ouvert » du pénitencier, pas derrière les vitres de plexiglace dégueulasses. Normalement on peut avoir une table ronde pour nous et Ludwig a le droit à un câlin en partant. Mais vu mon comportement de ces derniers mois… Eh bien, on a le doit au parloir de merde. Pas que ça change grand-chose à mon état de toute manière. Même si je semble être assagi, ou plutôt atrocement ramolli (et pas dans le bon sens du terme) par ces fichus médocs qui me foutent quand même la gerbe.

Le regard de Soltan sur moi me tire de mes tergiversations intérieures. S’il pouvait arrêter de me dévisager comme s’il cherchait une 579ème façon de me tuer, sachant qu’au bout de la 30ème ça devait déjà devenir assez ingénieux et je sais de quoi je parle. Et après, c’est moi le sadique, hein ? …Oui, tout à fait. J’en ai marre que l’autre me fasse les gros yeux, alors je vais plutôt regarder Ludwig et me re-concentrer sur ses paroles.

« … donc on visitait les ruines du Titak avec la classe et Monsieur Boniface, et là y’a ce… euh, bah, y’a mon pote, là, Raoul Duboutoneux, qui… »

C’est son vrai nom, ça ? Je ne peux pas m’empêcher de glousser car c’est encore pire que s’appeler « Ongle-Jeune » en allemand.

« Tu es sûr que c’est ton ami… ? »
« … Ouais, bon, laisses-moi raconter mon histoire… »
« Ouais, laisses-le raconter, t’es lourd. »


Dis-je pour soutenir mon frère ou plutôt, pour donner tord à Soltan dont la présence m’indispose un peu beaucoup. En même temps, inutile de lui demander de partir, il restera là, fidèle au poste, sachant bien de quoi je suis capable. Ludwig a l’air satisfait que nous lui demandions tous les deux de se taire… Est-ce que le blondin serait en train de faire sa crise d’ado… ? Il va bientôt avoir 14 ans, ça ferait sens. Après m’avoir lancé un sourire complice, ravi que son grand frère le soutienne, Ludwig continue. Son tuteur se renfrogne, pour son cas, sans oublier de m’avertir d’un regard assez clair de ne pas trop jouer. Pour une fois que j’ai un peu de distraction, hé.

« Bref, j’ai réussi à lâcher le groupe pour aller visiter les zones pas, euh, bah… »
« Des zones interdites au public… »
« Ouais, bon, je sais, c’est bon, je sais que c’est pas bien ce que j’ai fait, à la base et on en a causé avec... mais… Bref ! »


Ludwig envoie une moue blasée à Soltan, accompagné d’un regard noir quelque peu provocateur. Ouais, c’est bien la crise d’ado.

« …Je sais que c’était débile de faire ça, mais ! Bah, j’ai vu un suuuuper atrium et y’avait une Ranger, Li, bah, en gros, elle m’a punie, mais elle m’a fait faire des trucs de Ranger ! On a recensé les espèces ensemble, c’était génial ! »
« Et tu as été collé par ton prof d’Histoire, ensuite. »
« …t’es chiant… »
« Pardon… ? »
« …Rien. »


Marmonna Ludwig en me regardant l’air de dire « putain qu’il est relou ». J’avoue que je préfèrerais qu’il se casse.

« T’es tout le temps sur son dos, comme ça ? Sérieux, il a raison, tu fais chier. »

Soltan me lance des couteaux avec les yeux tout en restant impassible. Il avait plus de crédibilité avec son manteau noir, avec la chemise à carreaux il a juste l’air d’un fumeur de joints qui veut jouer au méchant papounet… Enfin, je crois. L’image mentale est pas très très claire dans ma tête.

« J’ai signé pour être le tuteur de Ludwig et assumer la responsabilité que tu n’assumes pas. Pas pour t’entendre geindre comme un adolescent de… 32 ans ? »


Mais quel emmerdeur. Je lâche un soupir agacé et Ludwig regarde ailleurs, visiblement embarrassé.

« Tu veux vraiment parler de ça devant lui ? »

Soltan jette un coup d’œil vers Ludwig, qui n’ose pas le regarder mais a l’air franchement mal à l’aise. Un silence lourd passe entre nous et Soltan se lève.

« Ludwig, il vaut mieux qu’on revienne un autre jour. »


Bah voyons, al fuite, quelle bonne idée. Moi, mal placé pour faire ce genre de reproche ? Ah, oui, je vois un peu où vous voulez en venir. Aussi vivement qu’il le peut, Ludwig regarde Soltan ou plutôt il le fusille du regard.

« Je veux pas partir, moi ! »
« Écoutes, ton frère n’est visiblement pas en forme et… »


Je roule des yeux. Il cherche des moyens d’éloigner Ludwig de moi, c’est plutôt évident. J’imagine que c’est ce qu’un bon tuteur ferait. Et Soltan est loin d’être con, c’est pas exactement le genre à ne pas voir les ficelles dans un comportement malhonnête ou égocentrique qui pourrait mettre Lulu mal en point.

« Mais je veux rester ! Je vois déjà moins Alex qu’avant car tu fais genre t’es moins dispo et tout pour m’emmener le voir et à cause de ce que dit l’assistante sociale et… J’en ai marre, j’ai envie de voir mon frère et à cause de toi, je le vois de moins en moins ! »
« Ludwig, tu ne… »

Soltan se masse l’arrête du nez en grognant. Je ne l’aurais pas cru aussi magnanime quand il joue au daron. Normalement, c’est le genre à dire les choses telles qui les pense. Probablement qu’en ayant des gamins, il est devenu plus diplomate. En même temps, je me suis mis à détester Soltan depuis des années pour diverses raisons… Donc si Ludwig commence lui aussi à lui casser du sucre sur le dos, ce n’est pas pour me déplaire. Ah, oui, je sais que c’est extrêmement pervers de se réjouir de quoique ce soit dans la situation qui se déroule sous mes yeux. Et Ludwig n’est pas là pour m’amuser, donc les observer sans rien dire, c’est du niveau du dernier des fils de chacal qui à bouffé la dernières once de décence pour la vomir, la re-manger puis la vomir à nouveau dans un caniveau dégoutant. Quand je regarde à nouveau Soltan, il m’envoie le regard du tueur professionnel. Il l’a dans la peau autant que moi cet instinct, autant qu’il ne l’oublie pas, cet hypocrite ex-tueur à gage qui semble avoir tout oublié à ce niveau.

« Qu’est-ce que tu regardes ? »

Me demanda-t-il histoire de me faire garder les pieds sur terre. Ah, je déteste quand il fait ça. Mais Ludwig, lui, n’apprécie pas que Soltan ne l’écoute pas et me fustige.

« Laisses-le tranquille ! Tu peux pas nous laisser avoir une discussion tranquille pour une fois ?! »


Les matons ont fini par être attiré par les cris. Pour une fois que c’est pas moi qui fout la merde… Ils me regardent quand même d’un air accusateur et font signe à Soltan et Ludwig de se calmer pour le confort des autres détenus et visiteurs.

« Ludwig, ton frère peut supporter la vérité, pour une f— »
« Ça veut dire quoi, ça ?! »


S’insurgea le blondin. Soltan soupira une nouvelle fois, visiblement peu enclin à lui mettre la vérité sous le nez. Mais qu’attend-t-il pour le faire ? C’est peut-être sa faute à lui aussi, de ne pas dire la vérité à mon frère car il veut le ménager… Hm, certes, je n’ai pas été honnête ce coup-ci non plus. D’ailleurs, c’est comme si le fermier lisait dans mes pensées.

« Tu n’aurais pas quelque chose à dire, toi ? »

Ludwig semble sur le point d’exploser et tenterait presque d’en venir aux mains face à un type qui fait des têtes de plus que lui. Mais il ne le fera pas, parce que, eh bien, c’est Ludwig, ce n’est pas son genre d’être agressif. Quand à moi… Si j’ai quelque chose à dire ? Je devrais, surement. Si j’étais un minimum responsable ou même concerné par le sort d’autrui, c’est ce que j’oserais faire. Car non, je n’ai pas le courage. Je suis fatigué, je suis à bout, je fais des crises, et pour compenser tout ça, j’ai juste besoin d’avoir l’impression de contrôler, comme dirait le psy. Mais je ne vais pas l’admettre, cette vérité. Je ne peux pas discuter avec Soltan. Il sait qu’il a raison. Je ne vais pas jouer à un jeu où je vais de toute manière perdre. C’est pour ça que je ne fais que regarder, impassible et cruel, la réalité que mon petit frère subit à ma place, car je suis bien trop lâche pour réagir pour lui. Et parce que je ne vais surement pas déballer toutes mes erreurs ici et maintenant, car je ne les considère pas encore ainsi et parce que… J’en sais rien, j’ai probablement pas envie de savoir et de ne plus avoir l’admiration de mon frère qui me fait encore me bercer dans mes illusions égocentriques. Je crois qu’il est la seule chose qui me pousse encore à ne rien faire et à me raccrocher au mensonge dans lequel je vis, car Ludwig a fait le sacrifice de m’y faire croire aussi. Je le laisse se dégrader, lui aussi, là-dedans, car je ne suis pas assez fort pour y survivre seul, mais lui, comme Riku, ils avaient l’énergie dont j’avais besoin pour reprendre le contrôle. Ou plutôt en avoir l’impression.  Et je ne réagis pas et c’est de toute évidence mal, très mal.

« Fous-nous la paix ! Je veux juste parler avec Alex et lui raconter des trucs qui… ! »

Ludwig a fini par crier de nouveau, non sans hésitation dans sa voix. C’est lui qui me protège, maintenant. Ce n’est plus Irina, ce n’est plus Riku, c’est Ludwig. Je n’ai pas évolué. On en viendrait presque à comprendre l’agacement de Soltan, c’est évident. Pourtant, Ludwig me protège. Et moi, eh bien… J’en profite tant que je peux. Car au fond, ça ne durera peut-être pas, hein… ?

« Tu fais chier, j’ai même pas pu tout lui raconter sur la Croisère de l’Opal… Tu savais que j’avais fait la croisière et que j’ai vu cette île qui est passé à la télé après, Alex ?! »

Je relève la tête. Non, je ne savais pas. Il voulait vraiment m’en parler. Je ne devrais pas être jaloux de l’aventure qu’il a vécue, mais c’est trop tard, je le suis. Si j’avais été à l’extérieur, j’aurais du vivre cette aventure moi aussi. Il se retourne vers moi en voyant que j’ai relevé la tête.

« C’était génial, même si c’était flippant… j’étais avec Alice, bien sur, et y’avait aussi Ellias, d’ailleurs c’est grâce à lui que… »
« …Quoi ? »


Tout d’un coup, j’ai réagi. C’est parce que j’ai entendu le prénom de mon cousin. Et parce que je déteste ce prénom et aussi ce cousin. Oui, certes, je déteste beaucoup, beaucoup de choses et surtout énormément de monde, mais, lui… Oh, disons qu’il y a beaucoup d’histoire là-dessous. Le genre d’histoire que je n’ai absolument pas envie de remettre à jour. Donc, ce type serait revenu dans la vie de Ludwig ? Bordel… Je suis dans la merde, si mon frère se rattache à ce con. Ce gars avait déjà failli m’enlever Irina. Il a visiblement une dent contre moi, mais pas autant que j’ai une dent contre lui.

« E-Euh, bah, Ellias, euh, notre cousin, tu sais ! Il bosse avec la Compet, maintenant et… »

Il a l’air embêté. Il a l’impression d’avoir fait une bêtise, visiblement.

« J-Je sais qu-qu’il m’a dit que vous aviez du mal à vous entendre avant m-mais… Bah, ça se passe vachement bien et tout ! »
« C’est pas la peine de te justifier. »


Lui fit remarquer Soltan sur un ton moins sévère, car il n’est pas stupide, il a bien vu que son protégé n’était pas très bien dans sa peau de me parler de ça. Et en soi, il n’a pas vraiment tord : le sujet ne me plaît absolument pas et en même temps… Je sens une force que je connais un peu trop bien mais que j’avais occultée monter en moi, tout d’un coup.

« Tu fais ce que tu veux. »


Dis-je, froidement, totalement déjà en train de penser à autre chose. Un maton nous indique qu’il va être l’heure et je me lève. Ludwig fait de même et Soltan m’adresse encore le regard du jugement et de l’avertissement. Je crois que je verrais de moins en moins Ludwig, à ce rythme. Tout ça à cause d’Ellias. Ou peut-être pas. Mais j’ai besoin de voir les choses ainsi pour le moment.

« Alex… T-tu n’es pas fâché, hein ? »


Je le regarde avec un grand sourire, que n’importe qui ne pourra percevoir comme naturel, avant de lui donner une réponse, on ne peut plus vague et malhonnête. Je ne sais même plus si c’est volontaire ou si c’est simplement que je suis bien incapable d’articuler le moindre mot qui informerait sur mon état. Les deux, très probablement. Ce qui ne me donne aucune raison d’être plaint, rappelons-le bien. Gardez bien votre pitié pour vous quand ça me concerne, vraiment, ça ne fera qu’empirer mon cas.

« Pourquoi est-ce que je serais fâché ? »

Ludwig sourit en coin pour me répondre, probablement pour avoir l’air rassuré. Il pose sa main sur le mur transparent qui nous sépare pour me dire au revoir, comme habituelle et pour lui répondre, je tends à mon tour le bras pour poser les doigts à l’endroit opposé à sa paume. Le blondin sourit tristement de nouveau avant que Soltan lui dise qu’il ne faut pas qu’ils trainent. Je n’aime pas les au revoir et je pars pour ma part sans me retourner, tout en ruminant le retour d’Ellias dans « notre » vie. Comme je l’avais remarqué, je sens quelque chose de fort qui revient en moi. Quelque chose que j’avais commencé à oublier mais qui pourtant est une source d’énergie non négligeable (et bien pathétique) dans mon cas. La haine. Détester. J’ai toujours détesté Ellias. Et le savoir dans la vie de Ludwig me donne juste de nouvelles raisons de le détester de ton mon cœur. Et ça, cette seule pensée, me redonne des forces. Probablement car ça n’a que pour effet de me faire penser à autre chose que moi-même et donc, ça fait tenir les mensonges. J’espère que ça va durer encore un bon bout de temps. Parce que j’en ai besoin.
Avec Lulu et le fermier.
Ne faites pas ça chez vous.
Alexander Nagel-Jung
Alexander Nagel-Jung
Ex-Régimeux
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Dim 1 Juil 2018 - 11:27
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