Quoi de neuf sur l'île d'Enola ?

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Printemps 2025

~22 - 28° / Températures en hausse et grand soleil !

Intrigues et Events
Intrigue n°3 : « Ferveur »
L'Elu auto-proclamé des Monarchistes fait son entrée ! La Compétition, Elixir et le Gouvernement sont en crise et les Anarchistes demandent la démission du Chef du Conseil.
Mini event n°1 : Panique à Vanawi !
Un blocus Anarchiste est en cours à Vanawi, sous surveillance des forces de l'ordre.

Missions et Défis
Un guide dans les ruines (mission)
Faites découvrir les ruines du Titak !
La comète (défi)
Découvrez un mystérieux astéroïde.

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Accords dissonants 2 (OS, évolution)
Ludwig Green
Accords dissonants 2
Ferme des Green-Onizuka - Mai 2024
   
Je suis allongé dans la grange, à l’étage. Près de quelques tas de paille et de quelques trucs entreposés, car cette partie du bâtiments ne sert plus à grand-chose d’autre que du stockage. C’est l’endroit ou Soltan n’aime pas trop qu’on aille, surtout quand il commence à faire chaud, car il peut y avoir des rongeurs et des insectes et accessoirement, il ne voudrait pas qu’on tombe par-dessus la rampe ou qu’on rate l’échelle. C’est vrai qu’à la montagne, en vacances, on peut croiser des trucs qui piquent un peu fort… Je me rappelle qu’un jour, on jouait dans un coin du jardin plus caillouteux avec Iris et Marilyn et on a vu un tout petit scorpion sortir de derrière une pierre. J’avais hurlé avec Iris et Marilyn l’a poursuivi en criant, mais, le pauvre petit truc à pinces était mille fois plus effrayé que nous !  Enfin, je ne m’en fais pas trop en ce moment, je profite du calme de la grange maintenant que les vaches sont dehors et Bizbee, ma Larvibulle, veille au grain et a déjà poursuivi deux ou trois araignées pour être bien tranquilles. Bref, même si je me ferais peut-être un peu fustiger quand mon tuteur saura où je suis, c’est l’endroit idéal pour être tranquille. Petit, déjà, j’allais me cacher ici quand j’étais contrarié. Enfin, aujourd’hui, je ne suis pas contrarié, mais… Quoique, peut-être un peu, en fait.

« Contrarié » n’est peut-être pas le meilleur mot… préoccupé, plutôt, révèle mieux mon ressenti actuel. Ma conversation de l’autre jour avec Marilyn me trotte dans la tête sans cesse. J’y pense aussi à l’école et je dois vraiment saouler Lize en classe et Guillaume au volley avec mes histoires de famille… euh, enfin… les histoires de la famille de Marilyn, je veux dire… Je ne sais pas si mon cœur se serre sous le coup de la culpabilité ou de l’émotion suscitée par mon lapsus en pensée. Mais est-ce que c’est vraiment un lapsus ? Je pense à Alex que je n’ai pas vu depuis presque deux mois, qui avait pourtant l’air très en forme la dernière fois et je… je sais pas, j’ai l’impression de le trahir, en pensant ce genre de choses. Surtout que je sais que lui et Soltan ne s’entendent plus vraiment, alors, s’il m’entendait appeler (sans le vouloir, hein, c’est juste un automatisme car je ne fais pas attention) la famille de mon tuteur « ma famille »… Erg. Il ferait un caca nerveux. Je sens mon ventre qui recommence à me faire mal en imaginant tout ce que Alex aurait raison de me dire s’il savait. Que je l’oublie, que j’oublie tout ce qu’on a vécu ensemble et il aurait raison… déjà que je ne vais plus autant le voir, il… a cause de moi, il doit se sentir tellement seul. Argh ! Et moi je suis en train de me prendre la tête pour les caprices de Marilyn, de ne penser qu’à ma tronche alors que… ! Ça ne devrait pas me mettre autant le ventre en vrac que de penser un peu à mon grand-frère, pourquoi a-t-il fallu qu’il aille en prison, hein… Je plisse les yeux sur cette dernière interrogation.

Oui… pourquoi ? Je me rappelle que très vaguement cette période, je n’avais que 8 ou 9 ans. C’est très flou mais je crois que j’avais demandé  beaucoup, beaucoup d’explications à Soltan quand il m’a accompagné au château pour prendre mes affaires. Je me rappelle quelques très vagues flashs, de quelques fractions de secondes. Le moment où j’ai pris une photo de Alex, Riku et moi sur ma table de nuit, le moment ou Soltan a fini de ranger le contenu de ma commode et des étagères, le moment où j’ai demandé si Alex avait déménagé, si j’allais avec lui. Le moment ou j’ai fondu en larmes quand il a fallu quitter le château avec mes affaires, que j’ai refusé de bouger pendant longtemps et que j’ai fini par m’épuiser à force de crier. J’ai effacé de ma mémoire les explications de Soltan et la suite, le moment où on est rentrés et que je suis resté longtemps dans ma chambre. Mais au fond… je sais. Ne serait-ce qu’en faisant preuve d’un peu de bon sens… car on ne va pas en prison pour rien et… on est pas vraiment innocent quand on travaille pour le Régime. Mais… Alex a toujours été gentil avec moi, donc, ce n’est pas… je ne sais pas où je veux en venir avec cet argumentaire mais j’en ai l’angoisse qui me monte à la gorge.

B-bref, donc, je pensais à quoi avant… ah… oui, à Marilyn et au fait que j’embête tout le monde avec les histoires inutilement complexes de mon entourage. Je suis sûr que des fois, Lize doit se dire que je mythonne pour me rendre intéressant et que j’exagère. Probablement que j’exagère, oui, que je veux juste me sentir spécial. Après tout, est-ce que je peux vraiment me plaindre quand Marilyn a vécu pire et… ah, j’en ai marre de ses raisonnements tous plus confus et bizarres les uns que les autres ! Je me retrouve avec les histoires de mon amie d’enfance et je fais quoi avec… ? C’est pas rien, plusieurs fois j’ai pensé à faire part de ce qu’elle m’avait dit à Soltan mais je me sens mal vis-à-vis d’elle. M’enfin, c’est quand même important…

Je sursaute quand j’entendre l’échelle menant à l’étage de la grange ou je me trouve grincer et me redresse sur mes fesses et retient mon souffle. Ce n’est que mon tuteur le fermier dont je vois apparaitre le buste à l’entrée de l’échelle. Il semble un peu surpris de me voir et je suis un peu péteux mais il se contente de souffler du nez sans faire plus de réflexions sur ma présence ici.

« Ah bah, j’me disais bien que tu serais là. »


Je réponds un « euh, oui » un peu penaud et débarrasse les cheveux des brins de paille qui se sont logés dans ma tignasse. Mais Soltan n’est pas là pour me faire des reproches.

« On va bientôt manger et c’est ton tour de mettre le couvert avec Mikoto. »

Déclara-t-il sans détours. C’est vrai que j’avais un peu oublié l’heure et le jour et donc, mon tour de couvert.

« Oh… Ok, je vais descendre. »

Lui répondis-je avec un sourire un peu forcé et encore pensif. Le Green arque un sourcil intrigué puis regarde autour de moi. Il n’a pas l’air de bien comprendre ce que je peux être en train de fabriquer tout seul ici, maintenant que Bizbee a dû partir se cacher quelque part dans un tas de foin. Le fait que je me sois isolé de la sorte et mes sourires crispés met la puce à l’oreille de Soltan qui a beau être mou, il a quand même le sens se l’observation.

« Eh, t’es sûr que ça va… ? »

M’interroge-t-il, l’air toujours aussi perplexe. Je ne suis pas vraiment « sûr », non, c’est bien le soucis, je ne sais pas trop par où commencer. Je pince les lèvres et reste interdit en regardant ailleurs. Ça n’a pas l’air de franchement rassure le plus vieux qui ne bouge pas de son échelle et me lance des regards confus.

« Bah… chais pas trop… »


Je sens que je vais finir par craquer et tout lui dire. Je ne vais pas résister, finalement, j’ai pas envie de garder ça pour moi, ça m’inquiète trop pour Marilyn et aussi pour lui. Si je ne le dis pas j’ai… j’ai peur des mauvaises surprises, je crois. Je veux plus de changements brusques ou d’imprévus qui me feraient du mal et aux autres aussi.

« En fait… Marilyn m’a dit un truc l’autre jour et… »

J’entreprends de raconter ma discussion avec Maril’ a Soltan qui ne sembla pas vraiment surpris ou choqué d’entendre que son ainée voulait partir avec sa mère. Enfin, ça ne le réjouissait clairement pas d’entendre tout ça mais il me donna l’impression que ce n’était pas vraiment la première fois que mon amie fait ce genre de suggestions. Je ne sais pas trop quoi en penser et j’ai un peu de peine pour Soltan. Je sais que ça ne me regarde pas vraiment, que c’est compliqué mais je trouve parfois que Marilyn lui en fait baver. C’est vrai qu’il peut être chiant et un peu vieux relou assez souvent, mais c’est pas comme s’il voulait nous rabaisser ou nous empêcher en permanence de faire ce qu’on veut. Mais ces derniers temps j’ai l’impression que la brunette s’acharne sur son paternel comme pour lui montrer comme elle préfère Shizune et lui reprocher parfois d’être la cause des absences répétées de sa mère. Je n’ai pas l’impression qu’elle le pense vraiment, mais… des fois, Maril’ donne l’impression de vraiment vouloir qu’on pense qu’elle déteste son père. Quand j’ai fini, le quarantenaire soupire sur son échelle et hausse les épaules.

« Ouais, je sais, ce serait pas la première fois qu’elle dit un truc comme ça, faut pas lui en vouloir, elle a vraiment un lien fusionnel avec sa mère. »


Oh, non, je ne lui en veux pas vraiment, j’ai juste peur pour elle. Je crois comprendre que Soltan tente de me rassurer et de me dire de ne pas m’en faire pour ça, m’enfin, c’est un peu facile. C’est un truc de famille, ça, de dire des trucs comme « roh t’en fais pas laisses moi stresser tout seul dans mon coin je m’occupe de tout », ou quoi ? Et de faire genre on est détaché et... je sais pas, ils ont l'air un peu insensibles, des fois. Ou alors, je ne comprends pas bien.

« Mouais, enfin… c’est bizarre qu’elle dise des trucs comme ça, quand même. »


J’ai l’impression qu’il ne prend pas vraiment la chose au sérieux. J’ai moi-même du mal à croire que Marilyn partirait vraiment, même avec sa mère. Mais… elle ne doit pas dire ça pour rien.

« Ah, oui, mais, euh, je fais attention, ne t’inquiète pas pour ça. Je dois en parler à Shizu d’toute façon… »

Il avait marmonné en déviant son regard boudeur vers le côté dans la seconde partie de sa déclaration. J’ai comme l’impression que parler de Marilyn de manière reposée est toujours compromis pour les deux parents. Enfin, je dis ça parce que vu certaines scènes auxquelles j’ai déjà assisté, j’ai pu remarquer que c’était pas très confortable, aussi peu pour eux que le reste des habitants de la ferme.

« C’est tellement compliqué pour rien vos histoires d’adultes… »

Grommelais-je à mon tour en croisant mes bras sur mon torse et en faisant la moue. « Pour rien », peut-être que j’en sais rien, au fond, mais c’est l’impression que ça me donne des fois. Ce que je me dis bien souvent quand je vous les adultes en train de galérer c’est « mais pourquoi vous vous parlez pas ? »… Ou-ouais bon, non, c’est pas vrai, ça a rien à voir avec les moments ou je veux pas parler de mes soucis, d’abord, c’est pas du tout la même chose ni le même contexte, pff… Soltan me regarde un peu en biais mais ne répond que d’un air un peu blasé.

« Bah, laisses-nous avec nos histoires. On gère. »


Même s’y « craignent un peu parfois » et que ça leur arrive de « faire des grosses conneries », pour reprendre les propos de Monsieur Miyano et de Zlatan… J’imagine que c’est une manière de dire que les adultes aussi font des erreurs dont ils doivent apprendre. Mais j’ai quand même l’impression que certains, comme Papa et Maman, n’apprennent jamais… Quand Monsieur MIyano, Soltan et son cousin me disent de rester en dehors de tout ça, me disent que je ne peux pas aider, je ne peux m’empêcher de le prendre un peu mal comme si on me disait que j’étais inutile ou trop bête pour comprendre. Mais… peut-être qu’ils ont de bonnes raisons de me dire ça, après tout, je suis pas un adulte moi, je suis juste un ado et donc je devrais faire… des trucs d’ados… ? Ça parait un peu con-con mais ça fait sens de me dire qu’en étant un ado, je peux pas agir comme le ferait quelqu’un de l’âge de Soltan. Meh. Moi, j’ai tendance à me dire qu’y faut que j’aide tout le monde, mais… de ce que j’entends de plus en plus souvent ces temps-ci c’est peut-être pas obligé. Même si beaucoup de choses me travaillent en ce moment, je me sens un peu plus détendu.

« Bon, d’accord… »

J’ai toujours une certaine réticence mais je me suis un peu résigné. Je me lève tandis que mon tuteur me rappelle de descendre pour le couvert et s’en retourne hors de la grange. Je mets bien cinq minutes à appeler Bizbee. La Larvibule a dû aller se cacher quelque part dans le foin en poursuivant un insecte. Je commence à rouspéter et à m’inquiéter quand elle ne me réponds pas, alors je prends un baton pour aller fouiller les tas de paille. Le résultat ne se fait pas attendre et Bizbee saute soudain du foin et grimpe sur mon bras. Je m’aperçois qu’elle a grandi et qu’elle a pris la forme parallélépipédique d’une Chrysapile bien dodue ! Elle se dandine comme un paon devant mon grand sourire fier et pendant qu’on descend finalement pour quitter la grange… Mikoto fait une moue un peu « osef » en voyant l’insecte évoluée sur mon épaule et m’attendait pour mettre le couvert sur lequel il commence à s’appliquer, comme à son habitude, à replacer les couverts bien parallèles aux assiettes, et les motifs des vieilles assiettes « à l’endroit », en passant derrière moi. Je dois bien dire que ça m’irrite un peu, qu’il soit aussi maniaque, mais je laisse faire, sinon ça le rend un peu nerveux. En réalité, j’avais hâte d’être au repas puis à la soirée qu’y suivrait pour glander et me détendre… ouais, comme un ado de 14 ans, quoi.
Ludwig Green
Ludwig Green
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Mer 12 Juin 2019 - 0:46
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