Quoi de neuf sur l'île d'Enola ?

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Printemps 2025

~22 - 28° / Températures en hausse et grand soleil !

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L'Elu auto-proclamé des Monarchistes fait son entrée ! La Compétition, Elixir et le Gouvernement sont en crise et les Anarchistes demandent la démission du Chef du Conseil.
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Un blocus Anarchiste est en cours à Vanawi, sous surveillance des forces de l'ordre.

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Masques (partie 2) (OS, évolution)
Lionel Roque-Lartigue

Masques (partie 2)
Evolution de Vajra
/!/ TW : comportement familiaux toxiques (allusions) /!/

Les patrouilles ne sont pas la partie la plus intéressante dans le métier de co-chef de la Milice. Mais à force qu’on le lui répète 50 fois par jours depuis plus d’un an, Lionel avait fini par comprendre qu’il était nécessaire de s’y coller comme tout le monde. Ça et aussi le fait qu’il avait mauvaise conscience et tentait de se rattraper en espérant se faire un peu mieux voir.

Bah, quoi, ça me ferait plaisir de revenir au QG et d’avoir droit à un « bon travail » de la part de Sirius, Méphisto ou… ou n’importe qui, en fait… Je suis désespéré pour de l’attention positive, d’accord ?!

C’est même au point où il ne dirait pas « non » à l’idée de se faire tapoter la tête comme un bon toutou non plus. En réalité, ce n’est pas tant la patrouille en elle-même que Lionel n’aimait pas, c’est juste qu’il redoutait qu’un incident grave ou ingérable se produise et qu’il fasse de nouveau une connerie, soit encore une fois juste bon à faire le mort et indigne de son titre de chef.

Est-ce que ça existe, les cours de leadership ? Si je demande à Papa ou Hanson y auraient surement une idée m’enfin, je veux pas tomber sur un de ces rassemblements d’hommes qui jouent à se la comparer pendant des heures…


Pas sûr que des cours de leadership l’aident franchement dans son état actuel, en plus. Car il n’y croit pas et ne cesse de se comparer en se demandant ce que ses collègues feraient mieux que lui en situation de crise. Car, après tout, imiter les gens, il est assez doué pour ça. C’est comme ça qu’il a toujours réussi à triompher des situations sociales parfois insupportables dans lesquelles ses paren’ts l’entrainaient sans trop avoir le choix. L’avantage c’est que les galas et les rassemblements de riches, ce n’est que du paraître où chacun a son rôle à jouer. En observant, Lionel avait pris le pas très vite. Sauf que des fois, sans qu’il ne sache trop pourquoi, probablement car il était fatigué, ça ne fonctionnait pas et il se braquait et ses parents l’éloignaient pour qu’il aille foutre la honte à quelqu’un d’autre. Mais il s’égare encore. Ce serait presque à croire qu’il fait une hyperfixation sur les aspects moins bénéfiques de sa relation avec ses parents.

Et je n’aime pas ça !

S’il a le temps de penser à tout ça, c’est que même si cette patrouille de nuit dans Zazambes est nécessaire, elle est ennuyeuse à un assez haut degré. Lionel connaît Zazambes comme sa poche et sans trop se vanter, il a un plutôt bon sens de l’orientation. Et puis, il y a aussi le fait que son hypervigilance des derniers jours l’épuise et il aimerait finir son travail le plus vite possible. Même si sa nuit ne sera pas moins courte ou agitée que celles de ces derniers mois. En soi, qu’il reste à se trainer en patrouille en espérant faire un boulot à peu près décent dont il ne pourrait être satisfait en ce moment et d’aller ruminer au fond de son lit avec des douleurs et la nausée, eh bien, il ne sait pas ce qui est le moins attractif. Au moins, la patrouille lui donne l’occasion de côtoyer d’autres gens et de penser à autre chose. Enfin, il faut vite le dire, comme ses subordonné.e.s n’ont pas tous l’air ravis de surveiller la ville avec lui. Quoique, peut-être les nouveaux. Mais ça leur passera.

Il ne se passe rien, de toute façon. Enfin, je ne veux pas que ça se mette d’un coup à flamber, évidemment… c’est bien pour ça qu’on fait cette patrouille. Pourvu que ça serve à quelque chose. Que JE serve à quelque chose.


Tandis que lui et ses collègues entamaient la dernière partie de leur patrouille aux alentours de la cité du sud, la zone où il n’y avait pas grand-chose d’autre que quelques vieux immeubles abimés par les anciens cataclysmes et la fourrière à véhicules entournée par de hauts grillages… c’est une zone dite « sensible » sur laquelle on avait attiré leur attention, surtout maintenant que les rassemblements clandestins de communautés Monarchistes se font plus nombreux. Mais en l’occurrence, il n’y avait pas un chat dans le coin de la fourrière, si ce n’est le gardien à l’entrée. Il faisait noir et il convenait donc de bien inspecter les alentours et en fin de compte, d’aller interroger la personne chargée de surveiller le coin cette nuit. Mais, toute la patrouille qui commençait à s’habituer à la monotonie de cette inspection fut réveillée en même temps par un bruit de taules en fer tomber par terre, occasionnant au passage un certain vacarme. Lionel et les autres milicien.ne.s se tournèrent en même temps vers la source du bruit et trouvèrent rapidement un type étalé sur le sol, en train de se relever en grognant des jurons en anglais.

« Qu’est-ce que… ?! »


Lâcha le Maître en reconnaissant une silhouette et un visage familier tandis que l’intrus se tournait vers les membres de la patrouille en protégeant ses yeux de la lumière des lampes avec sa main en pare-soleil.

« Héhé. Hi. »

Fit Zlatan en se rapprochant, mains derrière la tête et l’air embarrassé. Des milicien.ne.s étaient en train de lancer des regards perplexes à leur chef qui ne savait pas où se mettre.

« …Mais… ! Enfin Zlatan, euh, monsieur, qu’est-ce que tu— vous—c’est une fourrière ici, on a pas le droit d’y entrer ! »


Aaaaah, mais quelle galère de rester pro dans ce genre de situation ! Je vais encore attirer des ennuis à bafouiller de la sorte ! J’ai l’air tout aussi suspect que Zlatan qui n’a rien à faire ici en pleine nuit (quoique, j’en sais rien) !


Le brun, qui gardait ses mains en l’air bien visibles, surement de manière à avoir l’air le moins suspect possible, se mordit la lèvre et ses yeux balayèrent rapidement de droite à gauche avant qu’il ne réponde, non sans s’embrouiller.

« Ah. Heum... mais j’tentais pas d’entrer hein ! Je passais juste dans le coin. »

C’était un peu vague. Lionel se massa les tempes et inspira pour se calmer. Il ne voulait froisser personne, même s’il n’avait guère passé que quelques heures avec le brun qui tentait de détendre l’atmosphère. Les surbordoné.e.s de Lionel échangeaient des regards perplexes, certain.e.s se demandant pourquoi le maître ne leur ordonnait pas au moins de fouiller leur interlocuteur. Pas que le type en question avait l’air dangereux, étant donné qu’il semblait pas peser bien lourd en terme de muscles avec son physique de baguette chinoise un peu émo, mais, on ne sait jamais. Mais s’il ne saurait surement pas se battre comme un chiffonier, l’unyssien ne pouvait visiblement pas s’empêcher d’avoir la langue bien pendue et d’en rajouter, ce qui n’aidait surement pas son cas.

« Et toi… vous… vous êtes mis en tenue pour faire du roller ? »


…Du roller ? Que… le fait-il exprès pour se moquer de nous ou n’a-t-il jamais vu une patrouille de la milice ?!


Le coordinateur eut un mouvement de recul, confus et un peu choqué à l’idée que Zlatan puisse se foutre d’eux ouvertement tout en jouant aux innocents. Sauf que Lionel avait déjà eu affaire à l’humour du « docteur » punk et se souvenait bien de ses sourires en coin appuyés lorsqu’il était ironique. Le quarantenaire se secoua brièvement et cligna des yeux pour sortir de son mutisme d’incompréhension.

« …Pardon ? Non ! Je suis en service ! Nous sommes en pleine patrouille ! »


Son ton avait quelque chose d’outré et il lança un regard appuyé à l’unyssien pour lui intimer de ne pas faire ce genre de vannes dans une telle situation. Mais, apparement, les paroles de l’autre avaient simplement dépassé sa pensé et il semblait tomber des nues en détaillant mieux les uniformes des patrouilleur.se.s.

Par Arceus, il n’avait vraiment pas percuté ?!

« Ah. Ah, oui… »

Lionel ne peut s’empêcher de souffler du nez en voyant l’autre enfin identifier les galons et les insignes de la compétition sur les uniformes.

Rohlala, j’ai l’air de quoi, maintenant ?


Pesta-t-il intérieurement en secouant la tête de manière désapprobatrice. Une de ses collègues d’avança et émit un raclement de gorge pour attirer l’attention de son supérieur.

« Un problème, Maître ? »

Elle lui adressa un regard entendu : ils n’allaient pas rester plantés là à écouter un type peut-être en train de les baratiner. Lionel comprit bien et se redressa, histoire de se donner l’air plus sérieux et digne. Ce n’est pas parce qu’ils ont bu un verre ensemble qu’il devrait commencer à penser à mal faire son travail. Le contexte l’oblige à agir en Milicien. Même s’il a de la sympathie pour la personne à interroger. Il y avait un protocole à respecter dans ce genre de situation et il n’allait pas commencer à refaire le même genre de bêtises qui l’avait mis, avec d’autres personnes, en danger. En esquissant un signe de main, il assura à sa collègue que tout allait bien. Ce qui n’était qu’un gros mensonge en réalité, mais bon, il n’est plus à ça près.

« Arhem… Qu’est-ce que vous faites par ici, monsieur… »


Quoi, je connais pas son nom de famille et c’est louche si je commence à être trop familier.


« Eriksen. »


Tiens, c’est Unyssien comme nom, ça ? Euh. Ce n’est pas du tout ça qui devrait m’importer et je m’égare.


Son interlocuteur leur avait même sorti sa pièce d'identité. La milicienne la plus gradée après Lionel la vérifia et hocha la tête en la rendant à son propriétaire.

« Hm. J’espère que vous n’êtes pas en infraction, parce que… hm… eh bien… il y a des caméras de sécurité ! »


Il indiqua l’une d’elle, perchée sur un poteau près du grillage entourant la fourrière, et une autre à l’intérieur du périmètre où étaient entreposés de nombreux véhicules. Le Eriksen se retourna pour les repérer à son tour puis leva les yeux au ciel en agitant les mains de manière négative.

« Naaaaaaaaaah ! Ma moto a été mise à la fourrière et… euh… j’ai pas les papiers pour la récupérer, c’est galère et… b-bref…»

Il s’interrompit au milieu de ses affirmations, ce qui interpella Lionel et qui n’aidait pas les autres milicien.ne.s présent.e.s à donner le moindre crédit à cette histoire. Le bleu arqua un sourcil, même lui trouvait tout ça un peu louche.

« … et tu—vous n’essayiez pas de rentrer par effraction, n’est-ce pas… ? En escaladant le grillage, par exemple… ? »


Je déteste faire çaaaaa ! Je suis certain qu’il n’a rien fait en plus, parce que… bah, il a été gentil avec moi l’autre jour, alors, euh…


Interroger et soupçonner des gens n’est effectivement pas l’activité la plus fun du monde mais ce n’est pas le tiraillement intérieur du bleu qui devrait l’influencer. Dans tous les cas, Zlatan allait encore lui assurer qu’il ne fomentait aucun plan louche de par sa présence dans le coin. Il recommença à agiter ses avant-bras singulièrement, histoire d’accentuer sa réponse négative.

« No way ! Je suis pas fou ! »


Effectivement, il faudrait avoir une case en moins pour commettre sciemment une infraction, surtout dans un pays où on n’est que de passage. Enfin, Lionel ne connaissait pas législation sur le bout des ongles, mais ça ne doit surement pas être bon de se retrouver sous surveillance ou en désaccord avec la loi dans un pays qui n’est pas celui où se trouve notre domicile. Ce qui ne l’arrangeait pas à décider comment agir. Ce n’est pas son but que de pourrir quelqu’un, mais il est hors de question qu’il soit trop coulant une fois de plus. Tandis qu’il tergiversait, le présumé intrus marmonnait dans sa langue maternelle quelque chose comme un « Soltan would kill me... ». Lionel n’eut pas le temps d’y prêter attention car l’autre enchaina avec une nouvelle fournée de blabla déblatéré fort rapidement.

« I know, je m’embrouille et des fois on pense que j’essaie d’baratiner les gens, mais… ! Je vous jure que je regardais juste si je voyais ma moto car le type de l’entrée a pas voulu me laisser entrer si j’avais pas les papiers et en plus, bah, y fait nuit… ! Y faisait noir, je vous ais vus passer au loin, mais j’ai pas capté que z’étiez une patrouille et j’ai préféré vous esquiver, donc… breeeef… »

Il s’interrompit à nouveau et son regard vira vers le sol tandis qu’il prenait visiblement conscience qu’il s’enfonçait plus à chaque mot qu’il prononçait. La milicienne casquée toujours aux côtés de Lionel secoua négativement la tête, mains posées sur ses hanches et l’air plus suspicieuse que jamais.

« Vous n’êtes pas en train d’arranger votre cas, là, monsieur… »


Maugréa-t-elle en fixant Zlatan qui, comme un signe de bonne foi, leva les mains plus haut et baissa la tête d’un air penaud. Visiblement inconfortable, l’unyssien semblait commencer à avoir mal aux bras à force de rester dans cette position.

« Mais, euh, si je comprends bien, vous ne pouvez pas prouver que vous n’êtes pas en train de préparer un mauvais coup… »

Marmonna le coordinateur qui avait de plus en plus envie d’en finir et d’aller se coucher, finalement. Il se massa les tempes tandis que Zlatan se crispait en haussant les épaules.

« Eeeeeerrrh… I guess so… »

Mais il n’hésita pas longtemps et redevint plus sérieux en un instant, visiblement traversé par une pensée qui allait arranger sa situation.

« Oh ! Mais si ! Allez demander au type à l’entrée ! »

Lionel et sa collaboratrice échangèrent un regard, la milicienne plus suspicieuse que son supérieur qui approuva sans attendre la suggestion de l’unyssien. Tandis que ces trois-là s’en allaient vers la cabine du gardien de nuit, ils envoyèrent les autres vérifier les alentours de la fourrière, histoire de s’assurer qu’il n’y avait aucun risque d’intrusion. Déjà, une fois qu’ils arrivèrent, le gardien reconnut Zlatan et les deux miliciens s’attelèrent à l’interroger sur ce que l’unyssien faisait dans le coin, ce qu’ils s’étaient dit. Le gardien (qui avait l’air de s’ennuyer comme un rat mort et content de voir des gens) fut même ravi de les inviter à vérifier ses caméras. A priori il n’y avait pas eu d’infraction et Lionel en fut largement soulagé. Comme l’unyssien est visiblement innocent, il n’aurait pas à interpeller et mettre en garde-à-vue une connaissance. Car c’est un peu sa hantise, même si ça risque d’arriver un jour ou l’autre.

C’est vrai que je le connais à peine mais ça m’aurait ennuyé qu’il me déteste à cause de ça…

S’il n’était pas aussi désespéré que tout le monde l’aime, même dans un pareil contexte, il serait probablement un peu plus professionnel, aussi. Très progressivement, il comprend qu’il lui faut apprendre à faire fi de ses contrariétés affectives afin de mieux faire son travail et ne mettre personne en danger.

« Bon, eh bien, pardon pour le dérangement et vous pouvez… vous pouvez rentrer chez vous. Bonne soirée ! »


Dit-il au Eriksen, sans voir l’autre milicienne qui leva les yeux au ciel en l’entendant s’excuser d’avoir fait son travail (pour une fois). L’unyssien leur envoya un sourire quelque peu mielleux, que Lionel lui rendit sans même réfléchir.

« Oh, mais ne vous en faites pas ! Vous faites votre job ! »

Fit Zlatan qui était évidemment content de s’en sortir sans trop de soucis. La collègue de Lionel croisa ses bras sur sa poitrine et réajusta son casque sur sa tête, l’air plus sévère que son supérieur qui se retrouvait flatté pour bien peu de choses.

« Oui, bon, n’en faites pas trop. Vous avez entendu le maître ? Circulez. »

Mais, euh, c’est pas parce qu’on est chargés de la sureté des citoyen.ne.s qu’il faut qu’on soit aussi froids… c’est pour ça que personne n’aime la milice ni les maîtres, après ! Enfin… je crois.

Lionel fit la moue en regardant l’unyssien s’éloigner. Il aurait bien voulu l’aider, maintenant, il doit surement être coincé à Zazambes alors qu’il voulait se promener ailleurs, pour ses histoires de fourrière et de papiers. Mais en se rappelant qu’il leur fallait terminer cette patrouille, le bleu se mit vite à penser à autre chose. Après tout, ce n’était pas sa mission ce soir, que d’aider le premier venu, mais ça l’ennuyant quand même. Ce n’est pas parce qu’il porte cet uniforme et qu’il en découle un certain nombre de responsabilités qu’il peut aider toutes les personnes présentes sur l’île juste par le pouvoir de sa bonne volonté. Certain.e.s seront toujours laissés sur la touche et peut-être que la justice n’est pas si juste que ça.

Mais, euh, ça devrait pas être compliqué de venir en aide aux gens ! Pourquoi c’est tout le temps comme ça ?


Lui, il tombait des nues en se rendant compte de ce genre de choses ces derniers temps. D’ailleurs, il n’a pas souvenir sur sa famille l’air jamais félicité de faire un boulot qui pouvait un tant soit peu aider d’autres personnes. Eux, ils appréciaient juste que ça fasse joli en soirée, du moins, c’est l’impression que le cadet Roque-Lartigue a de plus en plus souvent.

C’est sûrement juste une impression.

Après la patrouille, Lionel n’oublia pas de remercier ses collègues avant d’aller se changer et rentrer chez lui. En sortant, il trouva sa fameuse collègue en train de fumer, attendant visiblement quelqu’un et en train de jouer avec Vajra qui attendait fidèlement son dresseur, posée sur la rampe de l’escalier descendant de l’entrée du commissariat. La Brasillon fila sans attendre sur l’épaule de Lionel en le voyant sortir en réajustant la manche de sa veste.

« Ah, elle est à vous ? »


Fit la milicienne en jaugeant son supérieur et sa compagne volatile orangée. Lionel fit les présentations en se forçant à paraître jovial, même s’il avait plus envie de rentrer chez lui que de faire la conversation.

« Hm… Mlle Charron, c’est ça ? Vous attendez quelqu’un ? »

Il ne pouvait pas s’en empêcher, de peur d’avoir l’air malpoli et de donner à ses subordonné.e.s d’autres raisons de lui casser du sucre dans le dos. Pourtant, la brune n’avait pas l’air de voulour causer et elle écrasa sa cigarette dans un cendrier.

Ça sent pas bon.

Pensa-t-il, crispant un peu plus son sourire tandis que son interlocutrice reprenait la parole.

« C’est "Madame". Et je peux vous parler franchement ? »


… Quoi, mais qu’est-ce que j’ai fait ?


C’était comme s’il s’attendait déjà à ce qui allait s’en venir. La Charron n’était pas là pour parler de la pluie et du beau temps.

« Oh, euh, oui, bien sûr, après tout, nous ne sommes plus en service… »

Même si Lionel tentait de rester souriant et ouvert, il savait déjà qu’il n’allait pas aimer ce que l’autre allait lui dire. La franchise, c’est bien, sauf quand c’est pour parler de ses bêtises, voyez-vous. Monsieur préférerait être dorloté en entendant qu’il va s’améliorer.

« Secouez-vous un peu si vous tenez tant que ça à rendre service. Y’en a parmi nous qui sont pas aussi patients que moi. »

Elle la salua formellement puis s’en alla sans demander son reste. Le coordinateur se retrouva quelques instants bloqués à regarder dans le vide. Ça lui faisait un peu mal à l’égo et il avait envie de rentrer chez lui en shootant dans des pierres. Probablement parce qu’il n’y avait que la vérité qui blesse. S’il avait entendu quelques bruits de couloir, qu’on lui crache ça en face à face, c’était tout à fait autre chose. Il y a des vérités qu’on ne peut plus éviter dès lors qu’on nous les formule droit dans les yeux.

Ou, ben, je sais que je suis un abruti…


En voyant que le bleu regardait ses pieds piteusement en reprenant le chemin de la maison, Vajra commença à se faire du soucis. C’est rarement bon signe, quand il se braque de la sorte, surtout ces temps-ci, car il n’y a pas l’air d’avoir grand-chose pour lui remonter le moral. La Braisillon n’est pas la seule à s’inquiéter de ne pouvoir rendre le sourire à Lionel par des acrobaties et des combinaisons improvisées. Pas à cette heure si tardive, du moins. Lorsqu’ils arrivèrent par la plage reliée à la maison, c’est Tuxedo Kamen, l’Etouraptor, qui vint les saluer le premier, comme habituellement quand son amie Vajra était de sortie. Lionel remercia son alliée de l’avoir escorté puis laissa les deux Pokémon aviaires ensemble. Avant de rentrer dans sa demeure en passant par la terrasse, il se retourna en entendant les deux grosses dindes recommencer à piailler. Les deux n’étaient plus dans son champ de vision et s’étaient envolés pour faire un concours de figures aériennes. Le Roque-Lartigue resta un petit moment à les observer, amusé par les défis que les deux oiseaux se lançaient, puis sourit en voyant Vajra profiter d’une de ses cabrioles pour évoluer et fanfaronner encore plus devant l’Etouraptor qui pestait pour se donner l’air peu impressionné. La fatigue gagna finalement le coordinateur et il décida de laisser ses alliés à leur ballet aérien pour aller se coucher. On dit souvent que la nuit peur porter conseil, mais les conseils censés l’aider à trouver le moyen de ne plus être à la ramasse, Lionel les attend encore.
Zazambes - Début Juin 2024
Lionel Roque-Lartigue
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Ven 9 Aoû 2019 - 21:19
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