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The audacity [PV Natnat]
Tristan T. Weber


The audacity
avec Natapalèrekontan

Pendant un moment, il s'est demandé si ce serait vraiment une bonne idée. Si son besoin de réponses était tel qu'il n'avait pas eu d'autres choix que d'aller voir l'une des personnes qu'il n'aurait pas cru revoir de sitôt. Pourtant, malgré le lien houleux (si tant est qu'il y en ait encore) qu'il entretient avec le compagnon du concerné, ce dernier est en même temps le seul qui puisse l'aider dans ses recherches. En tant qu'Hôte de Pension qui commence à être reconnu, discuter de ses doutes à Natsume sur ses perspectives d'avenir pourrait sans doute lui être bénéfique ; surtout que le Miyano a toujours été de bon conseil. Il s'agit de quelqu'un de réfléchi qui est avant tout passionné par ce qu'il fait. Alors en terme d'élevage, quand Tristan ignore quelque chose, c'est bien lui qui peut l'aider. Enfin. Qui pouvait le faire il y a quelques années, du moins. Cela fait un certain temps qu'il n'a pas revu le spécialiste Plante et Insecte. Ce n'est pas l'envie qui lui manquait, toutefois, mais le fait que Sam vive avec lui ne rendait pas les occasions simples à saisir pour le Weber quand il souhaitait aller le voir. Il n'était pas sûr d'être bien accueilli non plus. Tristan était peut-être bête, mais il y avait certaines choses évidentes. Il avait quand même désiré tenter sa chance. Peut-être que Natsume n'allait pas être aussi véhément et colérique que l'Enodril ?.. Oui. Il est plus calme. Tristan s'en rappelle. Il n'imagine pas que l'autre lui proposera des petits gâteaux à son arrivée mais il espère qu'il sera plus empathique.

C'était difficile de demander à Mell l'adresse de sa Pension. Le Weber avait longuement hésité avant de se lancer, il faut dire. Mais il fallait bien qu'il tente sa chance. Alors il a fini par se décider d'un jour où il était sûr que Samaël ne serait pas à la Pension pour prendre sa voiture et aller rendre visite au japonais. Il aurait pu en parler également avec Cassandre, mais il lui fallait un point de vue autre et surtout il sait que Natsume sera très direct avec lui : il en a besoin. Rester Ranger ou redevenir éleveur relevait de son choix au final, dans tous les cas, mais il faut qu'il soit sûr de ce qu'il veut. Il savait que Sirius avait une interview aujourd'hui (les joies d'une vie dévoilée au grand public) alors il était tranquille de ce côté. Mais il appréhendait quand même la réaction du Miyano. Hors de question de reculer maintenant, toutefois, alors qu'il aperçoit déjà la Pension de loin.
Il se permet de se garer devant le chemin qui le sépare du bâtiment principal servant comme lieu de vie. S'il n'est pas là, c'est qu'il se trouvera à son bureau. L'Elixirien descend de son véhicule, admirant l'environnement entourant le domaine qu'il n'a jamais eu l'occasion de vraiment voir. Cette végétation abondante et cette forêt luxuriante le changent de ses plaines immenses. Son regard brille. Il trouve l'endroit magnifique. Les Pokémon qui se baladent librement rendent le tout enchanteur. C'est également très différent de la Pension de Cassandre qui abrite des Pokémon Dragon. Mais il n'est guère étonné de la qualité et du soin apporté à la nature environnante. Il n'y a pas meilleur que le Miyano pour s'occuper des plantes.

Le cœur battant, Tristan sait qu'il serait idiot de faire demi-tour mais prend un temps pour souffler un peu quand même avant de se lancer. Il arpente le sentier qui mène à la maison et s'arrête juste au niveau de la porte. Distraitement, ses yeux se posent sur la boîte aux lettres. Les noms des deux propriétaires collés l'un à l'autre ne l'étonne guère. On l'avait prévenu de leur union officielle. Si les choses s'étaient passées autrement, sans doute que le Weber y aurait assisté, lui aussi. Mais il ne regrette rien, pour le moment. Il ne se croit toujours pas en tort pour autant, même si de drôles de sentiments se sont mis à l'agiter dernièrement quant aux événements qui se sont produits des années auparavant.
Il finit par prendre une grande inspiration avant de faire retentir la sonnerie. Bientôt, des bruits de pas suivent. Natsume va-t-il voir, avant d'ouvrir, qui se trouve sur son palier ? Si c'est le cas, va-t-il quand même le laisser entrer ?.. Un coup de stress monte peu à peu chez le Ranger, mais lorsque la porte se dérobe enfin, il n'a plus le temps d'y songer. Il reprend son sérieux et son air calme, esquissant une expression qui se veut amicale.

« Bonjour, Natsume. Est-ce que je te dérange ?.. »

Question rhétorique. Quelque part, Tristan se doute de ce qu'il pourrait lui répondre, s'il était parfaitement honnête. Mais il veut croire. Il veut croire qu'il pourrait quand même se montrer accueillant, puisque Tristan ne lui a rien fait personnellement. Il est bien naïf.
Tristan T. Weber
Tristan T. Weber
Ranger
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Dim 3 Mai 2020 - 16:50
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Natsume Enodril-Miyano

The audacity

"of this b"
Je suis du genre patient.
Très patient, même. Bien trop, de telle sorte que dès lors que l'on me connaît un peu, on comprend que je suis en fait une bonne poire et que j'accepte beaucoup, beaucoup de choses. Probablement trop, des fois. Quelque peu marqué par mon comportement d'adolescent, j'essaie, maintenant devenu adulte, de me comporter calmement, de considérer les choses avec apaisement et d'avoir une réaction à la fois raisonnable et à la fois humaine. Même si mon interlocuteur.ice d'en face se montre revêche, j'essaie d'en mettre de mon côté, ne serait-ce que par compassion.
Le mot-clé, que j'avais omis jusque là, est « en général ».

Pour ainsi dire, je ne pensais plus du tout à Tristan. Au-delà du fait que je n'avais jamais été nécessairement proche du Weber puisqu'il s'agissait d'abord d'un ami de Samaël que je croisais plus qu'autre chose, je n'avais pas d'affinité particulière avec lui, à l'époque, et l'on ne s'est jamais vraiment rapproché. Si j'ai brièvement ressenti l'intense besoin de lui coller la droite de sa vie lorsque mon compagnon m'avait avoué, suite à son burn-out, ce que son ancien ami lui avait fait subir, j'avais d'autres priorités que d'aller voir ledit « ami ». Sam était dans un tel état de fatigue physique, émotionnelle et mentale qu'aller jouer au justicier de bac à sable et lui rajouter du stress en m'en mêlant n'était une conduite que je voulais adopter. Si j'ai gardé cette histoire dans un coin de ma tête pour être alerte quand je vois mon compagnon se remettre à accepter à peu près n'importe quoi de la part des autres, il n'empêche que je ne pensais plus du tout au Weber. Il était sorti de ma tête, probablement un peu volontairement, car j'espérais, même naïvement, le faire sortir de la tête de Sam en le mentionnant le moins possible. Et par ailleurs, j'avais l'impression qu'il se remettait de mieux en mieux de cette histoire ; pour moi, le problème était donc en grande partie dégagé, même si il restait encore les conséquences sur la santé mentale de mon partenaire à traiter. Avec le temps, j'espérais que cela irait mieux.

Et là, je me retrouve avec Tristan Weber sur mon perron, à me regarder avec une telle tronche de faux-cul que je devrais l'exposer pour qu'elle serve d'illustration dans un dictionnaire.
Ma main est fermement crispée sur la clenche. Sur le moment, je ne dis rien. Je devrais, peut-être. Mon visage est inexpressif, mais mes yeux, plissés, ne le quittent pas. Une seconde passe, puis une autre. Aujourd'hui devait être une journée tranquille ; j'avais pour une fois réussi à me débloquer mon après-midi pour prendre du temps tout seul, mais visiblement, je peux aller me brosser là-dessus. J'avais même prévu de faire du curry pour accueillir Sam quand il rentrerait, mais je crois que je vais surtout avoir besoin de me défouler urgemment avant ça. Fort heureusement, Axel n'est pas là non plus.

« T'as du cran. »

Ma voix est plate, indifférente. Mes gestes et mon expression ne dénotent aucune chaleur alors qu'une étincelle hautaine passe dans mon regard. Aucune émotion particulière ne me traverse, étonnamment. Je reste devant l'entrée en silence, sans faire de mouvement vers lui, au contraire. Je n'ai pas esquissé un seul pas en sa direction et je n'en ai nullement envie. Je ne recule pas non plus pour lui faire signe d'entrer : si la tentation de le faire pour le mettre mal à l'aise est là, l'idée de le laisser mettre un pied chez moi m'est assez insupportable pour me faire mettre une croix sur ce projet puéril.
Je suis honnête, toutefois. Qu'il montre sa tronche de gentil garçon innocent devant moi est franchement audacieux ; je n'aurais pas cru un lâche pareil capable d'un tel courage, mais il faut croire que lorsque l'on a pas de remords, c'est très facile d'en oublier de baisser la tête pour s'enfouir dans sa honte. Il pourrait au moins avoir le mérite d'avoir l'air légèrement gêné, mais non. Il me sourit comme si, en plus d'avoir tous les droits d'être planté là devant moi, nous étions de vieux amis venus prendre le thé. Non mais, il me prend vraiment pour un con... ? Ou alors, il pense que Sam a été assez bonne poire pour ne rien me dire car il a tendance à toujours vouloir se débrouiller seul, comme si il n'avait pas le droit à de l'aide... ? Pendant un moment, après tout, c'était le cas. Faut dire, ça devait bien l'arranger, l'autre enflure. C'est que c'est bien plus simple de s'attaquer à un type isolé dont l'on connaît les points sensibles que quelqu'un dont l'entourage saura réagir. Dans tous les cas, j'en sais rien. Je ne sais pas ce qu'il fout là, alors immédiatement, ma première interrogation est celle-ci.

« Qu'est-ce que tu veux ? »

J'essaie, surtout pour ma propre conscience, de supposer qu'il a une bonne raison d'être là. J'ose espérer, même naïvement, qu'il vient pour donner des excuses ou quelque chose du genre ; bien évidemment, je m'attends à être déçu, mais ce semblant de vague tolérance soulage amplement assez ma conscience pour qu'elle ne me travaille pas plus tard. Alors j'essaie. J'essaie, mais sans la moindre confiance, et à vrai dire, j'attends avec impatience l'instant où il me donnera une seule raison de ne plus me tenir.



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ft. Tristan T. Weber
Natsume Enodril-Miyano
Natsume Enodril-Miyano
Eleveur
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Dim 3 Mai 2020 - 20:19
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Tristan T. Weber


The audacity
avec Natapalèrekontan

Son sourire s'efface. L'expression de Natsume n'est pas des plus amicales et ce qu'il dégage l'est encore moins. Pas qu'il s'attendait à ce qu'il lui offre le thé s'il débarquait chez lui comme ça, mais... Mais rien, en fait. Il ne savait pas comment l'autre allait réagir, à vrai dire. Qu'il lui est ouvert est déjà un miracle, et qu'il n'ait pas refermé la porte aussitôt en est un deuxième. Sa réponse, pourtant, veut tout dire, accompagnant un visage fermé et peu aimable qui ne laisse aucun doute sur le fait que Tristan ne va pas s'éterniser ici, tout compte. Il n'allait pas le faire, mais il espérait, juste un petit peu, que son lien avec Natsume pourrait être différent de celui qu'il entretient avec le dresseur. Il n'en sera rien, et le Weber, aussi naïf soit-il, le comprend tout de suite. Il veut quand même tenter sa chance, essayer une ouverture. S'il l'avait voulu, le Miyano lui aurait donné une claque bien sentie. Parce qu'il sait. Du moins, il doit savoir. Il ignore ce que Sam a pu lui raconter si tant est qu'il lui est raconté quelque chose, mais Natsume n'est pas dupe. Il est au courant que la tension est des plus électriques entre les deux hommes depuis quelques années. Après tout, ils étaient plutôt proches avant l'Emergendémie ; mais depuis, plus rien. Et pendant ce temps, si Tristan pense toujours que rien n'était de sa faute, un doute persiste depuis quelques temps au creux de son estomac. Un sentiment qui le gêne et dont il n'arrive pas à se débarrasser. Ce n'est heureusement pas pour parler du Maître qu'il est venu. Ni pour s'adresser à lui, puisqu'il a attendu que ce dernier soit loin de chez lui. Alors la question ne se fait pas prier, puisqu'il est vrai que ça doit être étrange pour Natsume de le devoir devant son palier. Cela fait tout aussi bizarre à Tristan qui ne pensait pas mettre les pieds dans cette Pension un jour. Pourtant, tout peut arriver. Même de changer de voie en cours de route, ce qui l'a bien amené ici.

« Je ne vais pas te déranger longtemps. »

Il n'en a pas envie, de toute manière, et le comportement réactionnaire de son interlocuteur ne l'oblige pas à faire le contraire. L'autre n'a pas envie qu'il s'éternise non plus, il présume, s'il l'accueille d'une telle façon. Tristan a perdu son expression joviale pour en arborer une plus sérieuse, commençant néanmoins à sentir un vague malaise s'emparer peu à peu de lui.

« Je suis venu chercher... »

Avec soin, il tente de peser ses mots, conscient qu'il marche sur une corde raide et que le vide en-dessous est un gouffre sans fin dans lequel il vaudrait mieux ne pas tomber.

« L'expertise d'un éleveur reconnu. »

J'aurais besoin, aurait-il voulu dire. Mais il imagine que ses besoins ou sa quête d'aide est bien le cadet des soucis de l'asiatique. Surtout qu'ils n'ont, en soit, jamais été très proches. Seul l'intermédiaire de l'Enodril les unissait et encore. Ce n'est donc certainement pas maintenant, alors qu'ils sont plus éloignés que jamais, que Natsume pourrait être compatissant avec un type qu'il connaît à peine.

« Pour avoir un avis extérieur sur quelque chose. »

Il ne détaillera pas tout de suite. Difficile, quand on ne sait pas soi-même ce qu'on désire. Mais il pensait que ça pourrait peut-être l'éclairer. Que le cadet pourrait lui apporter des réponses. Toutefois, le froid qui émane de ce dernier est encore plus important que les montagnes du Bahute.
Tristan T. Weber
Tristan T. Weber
Ranger
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Dim 3 Mai 2020 - 21:39
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Natsume Enodril-Miyano

The audacity

"of this b"
Franchement, je ne m'attends à rien. Vu sa tête, il y a à fort à parier qu'il a compris qu'il n'était pas le bienvenu ici et que je suis à deux doigts d'appeler mon Luxray pour venir faire le ménage et qu'il me débarrasse ainsi le plancher. L'idée est tentante, et j'ai déjà deux trois images en tête qui me donnent envie d'oublier ma conscience cinq secondes. Mais bon, si Sam doit (encore) venir me chercher au commissariat, mon ego ne s'en remettra jamais, alors j'essaie, je vous le jure, de me comporter en adulte responsable. Cela me demande un self-control de titane, mais je peux tenir le temps qu'il me débecte ce qu'il a besoin d'entendre. Au moins, je n'ai plus à supporter son sourire d'apparence qui me donnait envie de lui arracher les yeux.
Devant ce qu'il me dit, toutefois, je fronce les sourcils. Mais qu'est-ce qu'il me raconte... ? Si il tente de me flatter l'ego en me sortant des compliments téléguidés, ça ne va pas marcher. Ce serait presque grossier, alors j'attends juste encore un peu. La suite, toutefois, ne m'éclaire pas plus. Qu'est-ce qu'il me... Attendez, je rêve, où il a cru que mon salon était un salon de psychiatrie, là...? Non, non, j'ai dû mal comprendre. Il n'est pas venu pour me faire un mélodrame, ça serait tout de même le comble de l'indécence. Même lui ne serait pas aussi culotté. Les yeux plissés, j'essaie donc d'en arriver à la seule conclusion que je juge acceptable.

« Tu as un pokémon en danger ? »

Ma voix est lente, mesurée, mais tendue malgré tout. Ma question est presque rhétorique, en réalité ; c'est presque la seule bonne réponse. Si c'était vraiment ça, j'accepterais, et encore, de supporter mon envie de lui faire un croche-pattes, même si c'est incroyablement difficile, je vous l'avoue. J'ai du mal à ne serait-ce qu'imaginer qu'il oserait venir chercher quelque chose d'autre.

« … Parce que sinon, je vois pas ce que tu viens chercher ici. Ne tourne pas autour du pot. »

J'attends, mais pour être honnête, ma main s'est crispée sur la clenche que je tiens encore. Ce n'est pas l'envie qui m'en manque de la lui claquer au visage.



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Natsume Enodril-Miyano
Natsume Enodril-Miyano
Eleveur
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Dim 3 Mai 2020 - 23:46
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Tristan T. Weber


The audacity
avec Natapalèrekontan

« Non, ce n'est pas pour une affaire de Pokémon. »

Il la sent, la tension. De plus en plus. Elle amplifie son malaise et fait battre sa poitrine avec davantage de force. Mais il ne flanche pas. Ce serait vraiment pathétique de sa part, et il n'a pas besoin de l'être devant le Miyano, qui en a vu d'autres et qui n'est pas du genre à tendre la main à n'importe qui sans broncher, surtout avec un mec qui a eu des déboires en rapport avec son compagnon. Sa supposition sur un potentiel Pokémon en danger le met d'ailleurs mal à l'aise. Il a l'impression qu'il n'a pas le choix. Que le cadet veut entendre certaines paroles. Ce serait sans doute plus simple s'il avait pu dire qu'il venait le voir pour autre chose que sa pomme. Mais il se doute que, à partir de là, ses espoirs peuvent commencer à retomber.

« C'est... personnel, si tu veux tout savoir. J'ai besoin de conseils. »

Il ne sait pas comment le dire. Lui-même ignore ce qu'il est venu chercher, précisément. Peut-être des encouragements, ou une preuve que les doutes qui sommeillent en lui sont fondés. En temps normal, il aurait demandé du soutien à son père puisqu'il était lui-même Hôte, mais... Pour des raisons évidentes, il doit avoir ce genre de discussion avec quelqu'un d'autre. Natsume lui semblait tout trouver puisqu'il était calme, intelligent et réfléchi. Aux yeux de Tristan, c'est l'éleveur le plus expérimenté qu'il connaisse, alors il s'imaginait que ça ne lui poserait pas de soucis. Il se plaisait à penser ça, du moins. C'était bien plus simple. Bien plus rassurant, aussi. Il aurait évité de repartir bredouille, mais il a peut-être trop pris ses rêves pour des réalités.

« Il paraît que tu as bien aidé Shirani, alors je pensais... »

Que quoi ? Qu'il allait gentiment lui proposer son support sans poser de questions ? Probablement. Il ne voulait pas penser au fait qu'il était logique que Natsume ait des réticences avec le Weber en sachant que son copain et lui sont fâchés. Il faut dire que le Ranger comptait sur le spécialiste plante et insecte, alors il devra revoir ses plans, si ça finit par mal tourner.
Tristan T. Weber
Tristan T. Weber
Ranger
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Lun 4 Mai 2020 - 1:07
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Natsume Enodril-Miyano

The audacity

"of this b"
Je bous. J'ai été patient jusque là, mais j'ai l'impression que je vais exploser, dès lors que je le vois se mettre à faire des manières d'une voix hésitante, comme si il se rendait lui-même compte de l’indécence son comportement. Mais non, bien sûr, qu'il ne le voit pas. Si il le voyait, il ne serait pas planté devant moi, chez moi, presque prêt à me sortir les violons pour accompagner ses petites peines de pauvre privilégié avec la tête d'une pauvre victime de la vie(tm). Il ne serait pas en train de m'expliquer, même sans être entièrement serein, qu'il a cru bon de venir me voir pour que je lui fasse un chocolat chaud et qu'il me déblatère ses problèmes personnels. Non mais, il ne veut pas que je le borde au lit, non plus... ?! Je pourrais presque croire qu'il se fout de moi si cela ne faisait pas plusieurs minutes que j'essayais d'éclairer la situation au maximum afin de ne pas (tout de suite) lui sauter à la gorge. Mais non.  Non, il est parfaitement sérieux, et plus les secondes passent, plus je sens que je bous. La frustration et la colère s'agitent dans ma poitrine, montant jusqu'à ma tête et jusqu'à mes doigts qui se crispent d'autant plus. Très sincèrement, dès lors qu'il me dit que ce n'est pas pour une urgence vitale, j'ai envie de lui claquer la porte dans la tronche, en espérant au passage qu'il se casse accidentellement le nez de cette façon (oups).

Je rêve. Pincez-moi, mordez-moi, ce que vous voulez. Pour peu, si mon visage n'était pas entièrement fermé, je crois que ma bouche s'ouvrirait, tellement je suis déconcerté par l'audace dont il fait preuve alors que je suis pourtant bien engagé dans le fait de calculer combien de temps je passerais au commissariat pour une ou deux droites. Des conseils. Il veut des conseils. Et mon code de carte bleue, aussi, quand on y est... ?! Non mais, j'ai l'air d'être le bureau des pleurs de sa majesté, vraiment ?! C'est quoi, ici, le bureau d'Amnesty International ?! Je jure, je vais l'étrangler. « Ouin mais t'as aidé Shirani », mais pauvre truffe, Shirani n'a pas harcelé et traité la personne que j'aime avec tellement de mépris que j'ai encore peur des dégâts que ça a provoqué ! Est-ce qu'un seul neurone fonctionne dans cervelle, où il vit à ce point uniquement en se servant des autres ?

« … Tu as pensé que j'allais papillonner des yeux et t'écouter me raconter tes problèmes de pauvre petit garçon malheureux ? »

C'est ça. C'est exactement ça. Je n'ai même pas besoin d'attendre sa réponse, et pour cause, ma question est entièrement rhétorique. Il était vraiment dans cet état d'optique, sans la moindre petite once de honte. J'ai l'impression d'halluciner ; et en même temps, alors que je parle et que ma voix s'est faite incisive, je sens que mon contrôle est en train de s'échapper par la porte d'entrée. Il a plié bagage devant si peu d'efforts de la part de mon interlocuteur pour apaiser la situation. Mes sourcils se froncent, mon visage se crispe.

« Tu as cru que j'allais limer les ongles de quelqu'un qui a fait autant de mal à la personne que j'aime ?! Que j'allais en avoir quelque chose à foutre, de tes petits problèmes ? »

Mon ton monte. J'ai du mal à me contenir. Je bous, et la soupape ne tient plus : pour être honnête, elle ne tenait plus depuis un moment déjà, mais je me retenais surtout pour moi-même. Car je me disais qu'il ne méritait même pas un regard, que je devais me tenir, car que je perde mes moyens devant cette raclure serait risquer de faire de la peine à Samaël en lui rappelant cette histoire.  J'essayais, sincèrement, d'être patient. Mais je n'y arrive pas. Je crois qu'il était même complètement illusoire que je tente le coup, tant la colère que je sens bouillir dans mon ventre et venir serrer mes traits est ancienne, grommelant dans mes tripes depuis presque deux ans. Alors tant pis ; tant pis pour la forme, tant pis pour cette tentative aussi naïve que vaine d'être « plus mature » et qui, de toute façon, ne m'aurait pas satisfait. Ma voix est froide, sifflante, comme celle d'un serpent prêt à mordre.

« C'est quoi, le souci ? T'as plus personne à blâmer pour ta vie de merde, maintenant ? Plus moyen de faire la sangsue pour que les autres te lavent le cul en permanence ? »

Oh, ne me regardez pas comme ça. Je m'en fiche complètement, de la délicatesse, ou même juste de la dureté de mes propos actuels. Je ne suis pas là pour le câliner comme un pauvre petit chaton alors qu'il est bien loin d'être innocent et qu'il serait peut-être temps qu'il entende quelqu'un lui cracher la vérité à la tronche. Mais encore une fois, je m'implique. Un peu trop. J'ai la rage, quoi que j'en dise, quoi que je fasse, c'est la seule chose qui soit à peu près honnête chez moi, à l'heure actuelle. Le mépris et la rancune avec lesquels je le regarde l'est peut-être plus : c'est pour l'instant la seule émotion que j'arrive à distinguer, bouillante dans mes veines et dans mes tripes.

« Donne-moi une seule raison de pas te lâcher mon Luxray à la tronche, là. »

Je ponctuerai bien ma phrase par une insulte, mais elle ne vient pas sur le coup ; j'ginore, pour le moment, pourquoi.



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Natsume Enodril-Miyano
Natsume Enodril-Miyano
Eleveur
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Mar 5 Mai 2020 - 1:54
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Tristan T. Weber


The audacity
avec Natapalèrekontan

Il ne va pas mentir. Il est quand même surpris de la rage qu'il peut sentir jusqu'ici. Natsume la dégage avec une telle intensité que même Tristan est capable de la voir. Et pourtant... Et pourtant il fait mine de ne pas la comprendre. De ne pas savoir pourquoi elle est dirigée vers lui. Il tente de se persuader que cette colère est aussi infondée à ses yeux que les crimes dont on l'accuse quant à l'Enodril. Alors oui, devant le véritable regard noir que l'autre lui lance, il est surpris. Surpris et presque outré de sentir cette fureur s'emparer du Miyano sans pour autant qu'elle finisse par exploser. Devant ses propos âpres, il esquisse un bref mouvement de recul, sans comprendre. Il ne cherchait pas de la pitié en venant le voir ; juste des réponses. Mais on dirait qu'il va devoir se brosser pour de bon, s'il espérait obtenir de l'aide de l'éleveur. Tristan a toujours admiré Natsume. C'est quelqu'un d'intelligent, réfléchi mais surtout passionné par ce qu'il fait. Alors même s'ils n'ont pas eu les meilleurs rapports il y a quelques années, il continuait malgré tout à trouver son travail impressionnant. Voilà pourquoi ses mots le blessent et le vexent, même si le cadet n'en a cure actuellement, comme il tente de le faire comprendre. Il évoque même Samaël alors que la conversation ne tournait pas autour de lui. Le Weber serre les dents. On se fiche bien de ceux qui lui ont fait du mal, à lui ! Tristan bout à son tour. Il ne veut pas s'emporter tout de suite pour se défendre, mais il en assez d'entendre parler de cette histoire. Qu'est-ce que ça peut bien faire à Natsume, de toute façon ? Il en aurait, des choses à lui dire, sur son copain si parfait ! Ah ! S'ils savaient tous, pense l'Elixirien, à quel point le Maître peut être égoïste et égocentrique ! Mais il ne dira rien de toute ça à Natsume. Il se doute que ça ne lui plaira pas, et il est en position de force, de toute façon. C'est son domaine, sa propriété. Le serpent siffle. Il crache un venin qu'il contient depuis longtemps maintenant et qu'il attendait de sortir. Sa menace ne fait pas broncher son interlocuteur mais il sait que le Luxray est bel et bien capable de lui sauter à la gorge si son dresseur le lui demandait. Natsume est quelqu'un de patient, mais il est arrivé à ses limites, constate Tristan, amer. C'est pourtant en essayant d'être calme qu'il tente de se justifier. Parce qu'il ne sait faire que ça, au final.

« Ce n'est pas pour parler de lui que je suis venu. C'est une histoire qui ne concerne que lui et moi, ce qui s'est passé, et je me fiche bien de ce qu'il a pu te raconter. Rien de tout ça ne te regarde. »

Il essaye de se contenir. De se mesurer. De garder un ton calme et sans animosité. Mais il se doute que la réponse ne lui plaira pas, de toute façon, quand bien même il se permet tout de même de demander.

« Mais j'imagine que je peux aller voir ailleurs, si j'ai bien compris ?.. »

Malgré lui, il s'est retrouvé tendu, lui aussi. L'électricité dans l'air l'a atteint plus qu'il ne l'aurait voulu. Il faut dire que peu de gens ont osé s'adresser à lui de manière aussi brutale et directe. S'il en est déboussolé, il n'en laisse rien paraître, souhaitant juste quitter la discussion de manière calme, si seulement c'est possible. Mais il sait que la suite ne risque pas de lui plaire...
Tristan T. Weber
Tristan T. Weber
Ranger
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Mar 5 Mai 2020 - 3:11
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Natsume Enodril-Miyano

The audacity

"of this b"
Oh, mais c'est de mieux en mieux. Le voilà qui va me sortir le couplet du « ça ne te regarde pas » comme un ado en train de faire une crise. Sincèrement, est-ce que ce type n'en a pas l'âge mental, à ce stade ? Sur quelle planète vit-il, pour croire que ce qu'il a fait à mon compagnon ne me regarde pas ? Bien sûr, Sam dirait la même chose pour justifier que je ne m'en mêle pas trop, ou quelque chose du genre, mais là, je n'ai aucun regret à le faire. Il y a des choses qui dépassent largement les bornes et je crois qu'il le sait lui-même ; quand je me dispute vaguement avec Mell, ça ne regarde que nous. Mais si Mell se mettait à me traiter comme la dernière des merdes et à m'utiliser comme défouloir pour sa frustration, il ne serait pas anormal que d'autres interviennent. Même si je protesterais sur le moment car, pour être honnête, j'ai des grosses séquelles d'abus émotionnel qui font que j'accepte des choses qui ne devraient pas être acceptées. Pour autant, je sais que ce serait la meilleure chose à faire.
Je sens qu'il s'énerve. Peu m'importe, et pour ainsi dire, ça ne m'impressionne pas. J'ai un gosse de huit ans à la maison, j'ai vu des crises plus conséquentes (et raisonnables) que ça. C'est que ça fait mal, la vérité, mais je me fiche bien des conséquences sur son ego. Vu comme il se justifie, en plus... On ne se cache pas derrière des excuses avec autant d'insistance quand on est parfaitement à l'aise avec ce qu'on a pu faire. Je suis droit dans mes bottes, alors ses gesticulations me donnent plus envie de rire qu'autre chose. Le petit chou est vexé, on dirait. Non mais oh, ça va bien cinq minutes, ses conneries ; il devrait déjà être franchement flatté que je ne lui ai pas mis ma botte dans le nez. Ce n'est pas l'envie qui m'en manque, d'ailleurs, parce qu'elle est bien terreuse. Je ne suis ni son psy, ni son père, et clairement pas son ami non plus. Sa manière de couiner comme si il s'agissait d'une grande injustice me fait rire sèchement.

« Oh, pauvre chéri, on aime pas avoir à gérer les conséquences de ses propres actions ? »

Ma voix est moqueuse, minaudante et roucoulante alors que je cligne des yeux d'un air faussement choqué. Oh, bah oui, j'aurais dû lui servir des gâteaux sur un plateau, aussi, pourquoi pas. Je ne lui dois absolument rien, que je sache, mais il a l'air d'être incapable de le comprendre. Faut dire que quand on vous nettoie les pieds en permanence, ça doit faire bizarre, qu'on vous claque le torchon au visage.

« Mais attends... Tu crois que ce que tu fais n'a aucune résultat ? Que les gens doivent tout accepter de ta part et te dorloter comme un petit bébé parce que monsieur a une vie triste ? Que j'ai envie de côtoyer quelqu'un d'aussi immonde et manipulateur ? Je ne suis pas comme toi, je ne pense pas qu'à ma pomme. »

Je ricane, mais franchement, mon rire est partiellement honnête. On dirait une parodie vivante. Une parodie d'un enfant gâté qui ne supporte pas qu'on lui reproche d'avoir étalé le contenu de sa couche sur les murs et qui aurait bien voulu ne jamais avoir à gérer le moindre petit reproche. Je ne sais pas si quelqu'un dans son entourage a déjà eu l'idée de le mettre face à ses actions ou si tout le monde, trop embourbé dans la pitié qu'on peut ressentir pour ce pauvre petit garçon (de trente ans), l'a laissé faire à peu près n'importe quoi sans jamais mettre de stop. Manque de bol, parce que moi, je n'en ai absolument rien à carrer, de ses problèmes, de sa dépression et de ses pauvres angoisse de choupinet qui casse absolument tout autour de lui en se disant qu'il en a le droit. Contrairement à Sam, je n'ai pas ce désir qu'il a de vouloir aider ceux qui ne veulent pas d'aide ; ou du moins, je ne me sens pas responsable de mes amis comme si il était mes gamins. J'admire sa patience, mais des fois, ce n'est plus ça ; et je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il s'agit du moment où il faut que j'intervienne. Mon expression se fait plus sèche, narquoise et clairement médisante. Si il croit que son cinéma va marcher avec moi, il se met le doigt dans l’œil jusqu'à l'os.

« Ça t'arrangeait bien, que personne d'autre ne soit au courant. Si ce n'était pas le cas, tu sais très bien que tu n'aurais jamais pu faire ce que tu as fait. Tout le monde aurait la nausée. Mais non, il t'a protégé en gardant tout ça secret et tu en as profité. »

Il n'est pas idiot. Même si il a la tête enfoncée dans sa merde jusqu'au cou, il doit savoir tout ça, au fond. Il n'aurait pas agi ainsi, sinon. Je connais bien cette façon de procéder, parce que dans le fond, je faisais la même chose quand j'avais treize ans. La différence étant qu'entre temps, je n'ai utilisé personne. Je me faisais du mal à moi-même, certes, mais pour une raison que j'ignore, son cas en particulier me chauffe les nerfs ; et je crois, peut-être, qu'il n'y a pas que ce qu'il a fait à Sam. Mes sourcils se froncent. Je siffle, le regard mauvais, un avertissement dans le coin de mes yeux.

« Personne ne te doit rien. Personne ne t'a jamais rien dû. Ta dépression, ta vie et tes soirées à pleurer dans ton oreiller, je m'en bats splendidement les reins, parce que tu n'es rien d'autre qu'un petit con égocentré qui pense qu'il a le droit de faire ce qu'il veut sans jamais être tenu responsable. »

Même si mes paroles se font plus invectives, plus acides, débordantes d'un mépris que je ne cherche plus du tout à cacher. Les sifflements que j'entends ne sont pas seulement les miens, toutefois. Derrière, sur les côtés de la maison, ils se rapprochent. Les serpents glissent vers nous. Des Lianaja, des Abo, des Séviper, quelques Arbok. Ils rôdent d'ordinaire toujours dans l'ombre, ceux qui savent se tenir et que je n'enferme pas dans des enclos ; ils se cachent la plupart du temps pour ne pas effrayer les invités ou ceux qui ont peur d'eux, mais je sens qu'ils s'agitent devant mon énervement. Ils m'ont entendu, je m'en doute. Que je hausse le ton ainsi est particulièrement exceptionnel ; sûrement se sont-ils inquiété qu'un danger rôde. Nul danger, toutefois, hormis ma pressante envie de leur dire de prendre en chasse l'individu que je fixe avec hargne et rancune.
Peut-être, que dans le fond, je suis aussi en colère de lui avoir fait confiance. De m'être dit que mon compagnon avait un ami en qui il pouvait compter, quelqu'un avec qui discuter et partager ses peines, mais il n'en est rien. L'aide a toujours été à sens unique, et j'en vois maintenant les conséquences avec amertume et colère. J'aurais dû intervenir avant, bien avant. J'aurais dû lui faire remarquer qu'il était anormal que Tristan se raccroche ainsi en permanence, que ce n'était pas sain, qu'il fallait aborder le sujet, mais... Mais j'ai été stupide, et je m'en veux, dans le fond. Cette colère n'est pas seulement dirigée vers lui.

« Mais en plus, tu viens chez moi pour me faire ton cinéma ? Tu t'es pris pour le roi du monde ?! »

Mon ton monte, et j'esquisse un pas en sa direction. J'entends les serpents siffler davantage. Ils n'attendent qu'un mot, qu'un ordre, mais je ne leur donne pas. J'ai encore un peu d'humanité ; plus que l'énergumène en face de moi.



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Natsume Enodril-Miyano
Natsume Enodril-Miyano
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Mar 5 Mai 2020 - 16:53
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Tristan T. Weber


The audacity
avec Natapalèrekontan

Ses poings se serrent. Il ravale comme il peut l'agacement grandissant qui monte en lui, mais les accusations du cadet le blessent et amène sa colère, comme pour répondre à la sienne. Il ne comprend pas quelles conséquences devrait-il attendre. C'est lui qui l'a abandonné, pas l'inverse ! Pourquoi devrait-il pardonner ça et faire comme si rien ne s'était passé ? Il n'était pas en mauvaise santé, lorsque l'Emergendémie a touché Enola. S'il s'était moins préoccupé des affaires de la Compétition et qu'il avait fait davantage attention à ses proches, ils n'en seraient pas là, et Tristan aurait préféré. Mais est-ce là, le vrai visage de celui qu'il considérait autrefois comme un de ses plus fidèles amis ? Quels mensonges a-t-il profané auprès des autres pour qu'on le croit aussi égocentrique comme l'affirme le Miyano ? Il aimerait savoir. Juste par curiosité. Cela ferait peut-être taire la frustration et la rage qui se mettent à son tour à bouillonner au fond de lui. Il fronce les sourcils, dévisageant à présent l'Hôte qui ne cesse de lui cracher un venin aussi fort que celui de ses serpents. Qu'est-ce que Natsume sait de sa vie, au fond ? Qu'est-ce qu'ils savent, tous, de ce qu'il a traversé ? Il a perdu son père, sa mère, sa grand-mère, s'est éloigné de ses sœurs, a perdu la tête à cause de vapeurs toxiques que le Régime n'a pas été fichu de contrôler. De belles promesses en l'air, alors qu'ils avaient juré l'utiliser pour en faire une nouvelle énergie. Mais de leur part, Tristan n'est pas surpris. C'est plutôt la malhonnêteté de l'Enodril qui le répugne. Il a retourné ceux qu'il pouvait contre lui afin de le mettre dans une position de faiblesse. Et alors qu'il en avait besoin, il se retrouve maintenant en face d'un mur, d'un chat qui feule. Les insultes se mettent à pleuvoir. Trop, c'est trop. Il était venu frapper à une porte amicale, mais il semblerait qu'il se soit trompé. Alors il confronte le regard noir du japonais en lui en rendant un semblable, empli de foudre.

« Je me suis pris pour quelqu'un qui pensait trouver de l'aide ! Mais apparemment tu ne sais faire que feuler et perdre ton temps à défendre quelqu'un qui n'en vaut pas la peine ! »

Il peut sentir derrière lui les serpents de son interlocuteur s'agiter. Sans qu'il n'ait besoin de se retourner, il entend l'herbe bouger, les sifflements s'élever dans l'air, et perçoit la présence de prédateurs dans son dos, prêts à se jeter sur lui. Mais il n'a pas peur. Ce n'est clairement pas le pire danger qu'il aurait affronté, et il en a vu d'autres. Il sait que Natsume ne leur demanderaient pas vraiment de l'attaquer. Ou du moins, peut-être aura-t-il une petite morsure, mais rien de bien mortel. Il attendrait presque de voir si le cadet oserait le défier et lancer l'offensive. Tristan ne sortira pas ses Pokémon pour se défendre, mais il n'en a pas fini. Les éclairs qu'il lance à l'éleveur sont plus que visibles dans ses traits déformés par l'aigreur et le courroux. Il s'en ira. Il va s'en aller. Mais il a encore du poison en lui qui ne demande qu'à sortir au grand jour. Il veut des réponses.

« Pourquoi ! Pourquoi est-ce que le monde tourne toujours autour de ce... ce crétin ? Qu'a-t-il fait pour mériter autant d'attention ? Qu'est-ce qu'il a de si spécial ?! »

Peut-être cherche-t-il, finalement, à le provoquer. Il sait ce que sa remarque, sa perfidie, va entraîner. Il le fait exprès. Et en même temps, il n'arrive plus à se contenir. À garder pour lui ce qu'il pense vraiment de celui qui fut une personne importante à ses yeux. Celui qui fut son ami. Celui qui l'a sauvé. Celui qui l'a trahi.
Tristan T. Weber
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Mar 5 Mai 2020 - 18:17
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Natsume Enodril-Miyano

The audacity

"of this b"
Ah, ça y est. Maintenant qu'il a définitivement compris que la situation ne tournera pas en sa faveur, il laisse de côté la façade de gentil garçon aimable pour me montrer sa véritable tête : et elle est aussi hideuse que ce que j'imaginais. Capricieux, égocentrique, il n'écoute absolument rien et refuse catégoriquement de remettre le moindre de ses comportements en cause. Pire, il trouve le moyen d'arriver à se plaindre que je l'envoie sur les roses, essayant même de me faire culpabiliser en geignant sur la pseudo-injustice de la chose. Oh, mais sérieux... J'en ai connu, des têtes de cons, mais celui-là est quand même pas mal haut dans le panier. J'ai rarement vu quelqu'un se regarder le nombril à ce point. « Bouhouhou, je m'appelle Tristan et mes parents sont MORTS alors ma peine IMMENSE est plus importante que la vie de tout le monde et d'ailleurs j'ai même le droit de faire caca sur la table »... Purée. On dirait moi à quatorze ans, là. Sauf que j'ai un adulte de trente ans en face de moi, normalement. Rien à faire, y'a rien à tirer de lui. C'est que ce pauvre choupinou va réclamer du doliprane pour son petit cœur brisé, maintenant.

Le couplet varie, toutefois ; je crois qu'il est en train de craquer son nerf devant moi. M'est avis que ce qu'il est en train de geindre n'est pas quelque chose qu'il exprime souvent mais qui lui tourne en tête depuis un moment déjà, et franchement... C'est pathétique. Tellement pathétique que ça serait triste si j'avais un gramme de peine pour lui, mais non. Il n'aura pas ma pitié : ça suffit. Il en a tellement reçu que personne ne lui a mis de limites, et les résultats sont plus que parlants. Son obsession malsaine ne mérite pas d'être traitée comme un petit détail. Même si il se fait très probablement du mal dans sa propre bêtise, c'est le dernier de mes soucis. Et puis, sincèrement, sa fixette est risible si elle n'était pas dangereuse : « et gniagnia, et Sam il m'a pas changé ma couche, et il m'a mis une compote fraise à la place de ma compote framboise dans mon goûter »... Non mais, je suis persuadé que ce type pense plus à mon compagnon que moi, à ce stade. Mais je vous jure, on dirait presque qu'il s'attendait à ce qu'il lui fasse les ongles. Alors face à ses cris, ses protestations et ses crises, je le fixe simplement durement, sans rien dire au départ, attendant qu'il en termine. Mon dos est toujours droit. Ma voix est plate.

« Rien. »

Je ne vais pas tourner autour du pot. Je n'en ai pas l'envie, et j'estime que j'ai déjà été largement assez patient pour ça ; alors je vais droit au but.

« C'est ton monde, qui tournait autour de lui. C'est toi, qui est obsédé, Weber.  »

Je suis passé au nom de famille, mais c'est déjà largement assez : j'aurais préféré « tas de merde », à choisir. Mais pour moi, la situation est limpide : l'admiration maladive de Tristan s'est transformée en une immonde dépendance affective. Et dans ces cas-là, dès lors que l'autre personne ne fait pas exactement ce que l'on désire, alors l'agressivité prend le dessus. Une forme d'objectification qui me répugne, mais qui me fait regarder tout ça avec fatigue et lassitude. Ses insultes puériles n'ont qu'un seul objectif, et je ne suis pas assez stupide pour tomber dans le piège. Oh, il est tentant, je ne dis pas. Je pourrais juste lui foutre la plus belle mandale de sa vie et en rester là, mais... Je serais insatisfait. Alors je reste aussi calme que possible, un sourire narquois passant sur mon visage pendant que je le fixe avec une condescendance étrangement calme.

« Il t'a juste laissé croire que tu pouvais le rendre responsable d'absolument tout ce qui n'allait pas dans ta vie. Que tu pouvais attendre qu'il te dédie toute son existence car tu n'as jamais été capable de te débrouiller seul. Sur ça, peut-être qu'il a eu tort, mais tu n'es rien qu'un profiteur répugnant. »

Oh, n'allez pas me faire dire ce que je n'ai pas dit : ce n'est pas de la faute de Sam si les autres tendent à profiter de sa bonne volonté. Simplement, c'est un élément qui n'a pas aidé la situation. Au fond, tout ça me désole et me fatigue. Je parle froidement, sans coupure dans ma voix, maintenant. Tristan me dégoûte, mais en même temps, tout ça me laisse juste un désagréable sentiment d'amertume dans la bouche, quand je repense à ce qui m'a été avoué il y a deux ans.

« Il t'a protégé, jusqu'au bout. Jusqu'à ce que j'aille le récupérer sur un lit d'hôpital et que je doive lui tirer les vers du nez. Mais tu n'en as jamais valu le coup. »

Mes muscles se crispent. Le souvenir est pénible, très douloureux, et je me rappelle bien que ce jour-là, lorsque mon compagnon m'avait avoué tout ça après être passé à deux doigts de graves complications médicales, la colère et la rancœur que j'avais ressenti outrepassaient presque tout. Je me rappelle encore de son air triste, comme si il avait honte de m'avouer ça, comme si il se sentait encore coupable et qu'il avait du mal à s'avouer que la personne qu'il considérait comme un ami ait pu le traiter ainsi. Alors, quand je vois ce gamin s’époumoner devant mes yeux, honnêtement...

« Tu es jaloux qu'il ne soit pas aussi malheureux que toi ; tu es jaloux jusqu'au bout des ongles, de tout le monde. »

Oh, que je connais la sensation. Je la connais tellement bien que rien que le souvenir m'est désagréable. Ce n'est pas compliqué à comprendre, quand je regarde l'épave que j'ai déjà devant moi ; mais je ne lui lancerais pas d'ancre. Pour moi, le lien est déjà coupé depuis un bail.

« Tu le prends pour un défouloir parce que tu refuses de passer à autre chose et de te regarder en face. Tu es incapable de te débrouiller seul sans utiliser les autres. »

J'avance d'un pas, saisissant son col avec virulence pour le faire basculer et tomber au sol, juste devant mon perron. Après avoir jeté un bref coup d’œil à un des mes Arbok, mon visage se fend d'une expression dure.

« Moi, en revanche, tu ne m'utiliseras pas. »

Le serpent se glisse comme une ombre jusqu'au ranger, s'enroulant autour de son corps pour le maintenir et le saucissonner, sans douleur et sans faire usage de ses crocs. Ce n'est pas mon but. Une fois que je suis assuré qu'il est immobilisé, je m'avance encore, venant poser mon pied sur sa cage thoracique sans l'appuyer, comme dans une menace implicite. Pour autant, je ne bouge pas, le toisant plutôt avec un mépris condescendant et une voix exaspérée.

« Tu veux que je te frappe ? Que je te fasse mal ? Que je t'insulte ? Dis-moi, ça devait te trotter, pour que tu continues à me provoquer comme un enfant.  »

Il est aussi transparent que du verre pour quiconque a déjà ressenti quelque chose d'à peu près similaire. Les tendances auto-destructrices, c'est incroyablement simple à remarquer, surtout quand c'est aussi grossier. Je ne peux pas mettre toute sa bêtise sur le dos d'un simple manque de honte : il devait se douter de ma réaction, encore plus en insultant mon compagnon devant moi. La provocation est trop grosse, trop évidente, et ce type sous ma botte me donne plus envie de rire qu'autre chose. Je le toise d'un air hautain, exaspéré et révulsé.

« T'en meures d'envie. T'aurais enfin une justification pour te faire passer pour une victime, encore. Pour pas réfléchir. Pour avoir mal, même. »

Je me fiche des justifications qu'il me balancera pour encore une fois se faire passer pour un ange. En revanche, hors de question de lui donner ce qu'il désire. Je trouve que c'est encore mieux, d'ailleurs, de le laisser frustré. Frustré par ses questions, frustré par la situation, frustré par ses émotions. C'est bien plus vicieux qu'une simple beigne qui, aussi défoulante qu'elle soit sur le moment, ne me donnerait pas la satisfaction que je ressens actuellement. Je crois que l'humiliation de la chose est bien mieux, bien plus violente et bien plus inéchappable. Alors je retire ma jambe, remontant tranquillement sur le perron de la maison.

« Tu as trente secondes. Dans trente secondes, mes serpents te chassent. »

Ma voix se pose comme un avertissement, et pour cause : c'en est un. Je suis parfaitement sérieux. Oh, il ne mourra pas, et ils ne mordront pas jusqu'au sang, mais ils sauront lui faire regretter son insistance si il s'acharne. Alors je jette un dernier coup d'oeil derrière moi, le réservant à mes reptiles sifflant qui n'attendaient que mes paroles.

« Les enfants, débarrassez-moi de ça. »

Et, sur ces mots, je claque la porte derrière moi.



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Natsume Enodril-Miyano
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Mar 5 Mai 2020 - 22:04
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Tristan T. Weber


The audacity
avec Natapalèrekontan

Il s'attendait sûrement à une vraie réponse. Le ton plat de son interlocuteur contraste pourtant avec les grognements qu'il pouvait discerner dans son comportement tout à l'heure. Il est surpris. Son monde ?.. Tourner autour de Samaël ?.. Qu'est-ce qu'il raconte ?.. Tristan ne comprend pas. Il ne voit pas le rapport. Ou plutôt, il ne veut pas le chercher. Il ne considère pas ça comme une obsession. Pour lui, c'est normal qu'il veuille savoir pourquoi les autres semblent vouloir protéger l'Enodril à ce point alors qu'il n'en mérite pas tant. Cela le fout en rogne de savoir qu'il y a encore des gens pour le défendre alors qu'il n'a eu personne de son côté pour se relever. Quand bien même il pense ça... Quelque chose dans les mots de son interlocuteur le perturbent. Il n'a pas tort. Au fond de lui, une corde sensible est touchée, et il a pointé juste. Natsume est un observateur. Lisant le Weber comme un livre ouvert dont il n'hésite pas à froisser les pages sous le coup de la colère, il lui avoue ses quatre vérités, lui avouant même des informations qu'il n'a jamais obtenu. Il a bien du mal à croire que le dresseur l'ait protégé, mais une part de lui sait que c'est tout à fait son genre, quelque part, et que le Miyano n'a aucune raison de mentir. C'est faux, a-t-il pourtant envie de hurler, même s'il est vrai que Tristan voudrait voir le Maître souffrir. Il conçoit également qu'il est peut-être jaloux de la vie des autres. Parce qu'elle est meilleure. Parce qu'ils ont encore leurs parents. Parce qu'ils n'ont pas eu à grandir trop vite. Parce que Sam a tout ce dont il rêvait et que ça le fait chier, de savoir qu'il est heureux pendant qu'il ressasse ses peines toutes les nuits.

Je n'utilise pas les autres ! C'est moi qui suis utilisé ! Moi !

Il a envie de lui hurler au visage toute l'injustice qu'il perçoit à son égard. Qu'est-ce que Natsume peut bien savoir de ce qu'il a traversé ? Rien. Rien du tout. Mais si Tristan aime rugir, il se rend compte que les quelques réflexes qu'il a pu avoir du temps de la Résistance se sont envolés. Sans grande difficulté, l'éleveur le fait tomber au sol pendant qu'il le foudroie du regard. C'était une mauvaise idée d'aller le voir. Il voulait pourtant réellement croire que l'Hôte pouvait l'aider. Qu'il voudrait l'aider. Se dire qu'on ne l'avait pas abandonné ; qu'il pouvait quand même compter sur des gens. Mais ça serait inutile de lui crier dessus. Il ignore ce qu'il pourrait dire. Le contact du serpent qui s'enroule autour de lui ne l'aide pas à réfléchir, impressionné par la discrétion et la vitesse du Pokémon qui n'a pas mis longtemps à l'immobiliser totalement. Le rythme cardiaque du Ranger s'accélère, et il se débat comme un beau diable pour se défaire de l'emprise de l'Arbok. Il ne le tuerait pas et ne le blesserait pas gravement, mais il peut reconnaître un éclair de vice parmi tous ceux qu'il lui lance. L'écrasant de sa botte boueuse, nul doute que cela laissera des marques sur son haut. Mais ce n'est guère l'important à cet instant. Les pensées du châtain aux yeux verts se perdent, se croisent, et se confondent en des mots qui ne sortent finalement jamais, comme bloqués dans sa gorge. Que raconte-t-il ? Pourquoi aurait-il voulu qu'on le frappe ? Qu'on le blesse ? Parce que c'est ce qu'il mérite ? Parce qu'il a besoin de sentir quelque chose ? De se faire remarquer par quelqu'un ?.. Je suis déjà une victime, se dit le Weber sans penser aux conséquences de ses actions. Sans penser qu'il a pu blesser l'Enodril mentalement. Il se dit que, de toute façon, il s'en fiche de blesser le cadet. C'était même ce qu'il désirait aussi, quelque part : lui faire mal comme on lui a fait du mal. Mais face au compte à rebours qu'il lui impose, auquel cas ses serpents se chargeront de lui, il sait que ce ne sera pas productif de jouer au plus malin et de rester ici dans l'espoir que Natsume craque. Mais il ne le fera pas. Pire encore, il est celui qui pourrait creuser sa tombe. Son regard noisette en dit bien assez long sur ses pensées, et la présence des serpents venimeux n'y est pas pour rien, après tout. Ces derniers se rapprochent. Lentement. Sûrement. Ils viennent accompagner leur camarade enroulé autour de son corps. Celui-ci le libère d'ailleurs afin de lui donner le temps de s'en aller. Alors quand la porte de la Pension claque devant lui, il grogne, peste, et finit par se remettre debout pour partir. Il ne comptait pas rester une minute de plus chez un type qui ne le supporte pas, après tout. Il pensait trouver des réponses, mais au final, non seulement ils ont parlé d'autre chose, mais en plus cela a augmenté sa confusion. Nul doute que les mots du cadet vont résonner en lui même des mois plus tard.
Tristan T. Weber
Tristan T. Weber
Ranger
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Mer 6 Mai 2020 - 3:26
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