La parlotte, y parait que c'est mainstream.
Ferme des Green-Onizuka - Printemps 2025
/!/ TW : évocation d'abus familiaux / manipulation affective. C'est léger mais voila, autant prévenir.
Le fermier leva la tête du manuel de son nouveau téléphone portable lorsque les pas préssés de deux adolescents dévalèrent l’escalier. Il était presque 19h et Ludwig devait raccompagner son amie Lise chez elle. Soltan les regarda mettre leurs bottes en se préparant à sortir, sans trop se rendre compte qu’il avait tendance à les fixer avec son air patibulaire habituel. Aussi, il ne comprit pas vraiment pourquoi Lise semblait intimidée et hésita en lui disant au revoir. La présence du blondin à ses côtés semblait la rassurer.
« Au… au revoir Monsieur Green ! »
Fit-elle avant de sortir avec le jeune Nagel. Soltan n’eut qu’à peine le temps de dire au revoir. Il resta encore un petit quart d’heure seul avec son manuel, finissant par jouer avec un des jeux de son nouveau téléphone pour tuer un peu le temps, laissant ses pensées vagabonder. Le fermier avait beaucoup à penser, ces temps-ci. Enfin, plus que d’habitude. Il pensait beaucoup à ses dernières conversations au téléphone avec Illéas, son frère ainé, qui lui avait proposé de le visiter dans les mois à venir, pendant ses vacances. Que le plus vieux reprenne contact avait été une surprise pour l’enolian qui s’était retrouvé à bégayer au téléphone sans savoir s’il devait s’excuser, être mal à l’aise, anxieux ou heureux d’avoir des nouvelles. Après quelques messages échangés et d’autres conversations, Soltan se rendit compte qu’il était plutôt heureux d’avoir repris contact avec Illéas. Il entreprit même de proposer de venir le voir à Unys mais confessa rapidement que ce n’était pas commode à organiser avec la ferme et les enfants. Une chose en amenant une autre, c’est finalement le grand frère qui proposa de rendre visite quand il aurait d’assez long congés. Et maintenant, c’était officiel qu’il viendrait au printemps, sans doute avec une partie de sa famille. Même si le fermier avait dit oui après avoir consulté le reste de sa famille et que ça ne lui posait pas de problème, il ne pouvait s’empêcher d’être un peu anxieux quant à ces retrouvailles. Il était aussi angoissé quant à la manière dont tout ça se passera avec les enfants. Il pensait à Ludwig et aux réactions que le Nagel pourrait avoir. Depuis sa fugue, c’est certain que le blond avait l’air d’aller mieux (probablement que le fait de ne plus penser constamment à Alexander et ses parents aidait aussi). Seulement, la dernière fois que Ludwig allait mal, Soltan n’avait rien vu venir. Il se demandait simplement si, au milieu de ces histoires de familles, l’adolescent n’allait pas encore se sentir mis de côté. Mais, comme d’habitude, le fermier taciturne avait des choses à dire, mais du mal à formuler sa pensée en paroles. Il se disait que, peut-être, il lui faudrait l’écrire.
***
Je remonte le chemin de terre vers la ferme après avoir accompagné Lise jusqu’en bas de la colline, d’où elle venait de partir avec son vélo. J’ai l’impression que les choses se passent bien en ce moment. Juste « bien », pas trop, pas mal, c’est tranquille j’ai l’impression que ça va tout seul. A la maison, à l’école, avec ma bande de potes, c’est sympa depuis quelques semaines. Alors j’en profite, je souris probablement un peu trop, aussi, mais bon, j’aime bien l’idée que les gens voient que je suis heureux ces derniers temps.
En franchissant la porte d’entrée, je voie que Soltan galère toujours sur son téléphone. Il me dévisage un peu tandis que je retire mes bottes déjà boueuse. J’ai l’impression qu’il a quelque chose à me dire, mais il semble se résigner.
« Bah quoi ? »
Lançais-je avec un air rigolard à l’adresse de mon tuteur. Ce dernier buggua un instant puis me renvoya mon sourire en coin. Ça me fait rire car il a l’air un peu bête en retroussant les lèvres pour sourire un peu. Il est bizarre, ces temps-ci, ce n’est pas le première fois qu’il me fait ce genre de scène, je me demande s’il n’a pas quelque chose à me dire. Comme il ne répond pas, je hausse les épaules et lui rigole encore un peu.
« Si tu te rappelles, dis-le moi ! »
Lançais-je avec une œillade joueuse en remontant à l’étage pour aller terminer mon DM que j’avais mis en stand by le temps de la visite de Lise. On était censé travailler un peu mais on a juste discuté de tout et rien pendant 3 heures. Je lui ait montré des trucs marrants sur l’ordinateur et des photos que j’ai faites récemment de mes Pokémon et des paysages montagneux du coin. Comme Lise l’a relevé, je pense que je m’améliore quand même un peu, à force de prendre des photos tous les jours ! J’ai aussi de plus en plus des gens qui me suivent sur les réseaux sociaux… des gens dont j’aime bien les photos ou les dessins, de fois, aussi ! Je ne sais plus trop quand est-ce que j’ai commencer à prendre autant de photos tout le temps et à aimer faire attention à la lumière, au cadrage… je crois que ça a commencé quand j’ai eu mon premier téléphone. A l’entrée au collège, du coup. Au début c’était juste des paysages que je trouvais jolis et mes Pokémon et ceux d’Alex principalement, sans faire gaffe au cadre où à ce qu’il y avait dans l’arrière plan. Puis je me suis diversifié petit à petit. Depuis environ 1 an j’ai commencé aussi à prendre des gens en photo aussi (enfin, quand les gens en question veulent bien). Je ne veux pas encore trop montrer ces derniers clichés, n’empêche que je suis content de regarder ceux que j’ai pris avec Lise tout à l’heure. C’est fou ce qu’elle est cute sur les photos, elle ne s’en rend pas bien compte. Enfin, euh, bref. Albert aussi est mimi d’abbord, hein, il adore poser comme un crâneur. Je devais me concentrer sur mes devoirs mais j’y repense et j’ai du mal à me concentrer. Et pour pas aider, il y a Riley et Albert qui sont en train de spammer sur notre discord au sujet d’un nouveau jeu donc, bon, je crois que le DM il va être un peu bâclé. En même temps, c’est trop dur l’histoire-géo. Puis j’ai faim. Je suis en pleine croissance, alors mon estomac doit passer avant le travail ! Marilyn ne devrait plus tarder à se mettre à crier qu’elle a faim et ça marquera l’heure d’aller mettre le couvert.
J’essaie toujours de me concentrer lorsque j’entends le pas familier de mon tuteur monter à l’étage. Je me dis qu’il a peut-être quelque chose à me demander à moi ou à ses enfants. Ou alors il va voir les combles pour bricoler ou ranger un truc. Comme Soltan s’arrête devant ma chambre et qu’il frappe, je vais lui ouvrir et le trouve avec sa mine embarassée. J’arque un sourcil et penche la tête sur le côté.
« Hm… oui ? Qu’est-ce qu’y a ? »
Comme l’adulte ne dit rien et semble tout tendu, je prends les devants. Pour me répondre, Soltan me tend une enveloppe.
« Euh, tiens, c’est pour toi. »
j’ai reçu une lettre ? Je retourne l’enveloppe pour ne trouver que mon prénom dessus. Ce n’est pas timbré, donc j’imagine que c’est justre un truc de lui à moi. Je ne comprend toujours pas très bien.
« C’est quoi ? »
Le pauvre Soltan a l’air tout gêné. Dans un autre contexte, ça aurait pu être rigolo de voir une telle amoire à glace qui serre les épaules et emmêle ses doigts sans savoir ou se mettre. Mais là, il me fait un peu de peine. Ces derniers temps, avec la future venue de son frère et ses occupations habituelles il est à côté de ses pompes.
« Bah, euh, c’est une lettre. »
Ah bah oui. J’aurais pas deviné, tiens.
« C’est pour toi, euh, tu peux la lire quand tu veux. » Un silence. « Voilà. Euh. Je commence à préparer le repas on devrait manger dans une heure. »
« Euh. D’accord. Mais-- »
Et le voila qui presse le pas pour faire volte-face et prévenir les autres au sujet du diner. Je le regarde descendre l’escalier, clignant des yeux dans ma confusion. Bon. Je me demande ce qu’il y a dans cette lettre, maintenant… j’espère que c’est rien de grave ! Une fois sorti de mon instant « bug », je vais refermer ma porte et m’assois sur mon lit à côté de Riza, ma Nounourson, qui sort en boule. L’oursonne s’éveille et s’étire puis repose sa tête contre ma cuisse afin de se réinstaller confortablement et se rendormir. Je prend un moment pour regarder mon prénom inscrit dans le style carré de l’écriture de Soltan, retourner plusieurs fois l’enveloppe. J’hésite à garder la lecture pour plus tard, mais en même temps je suis trop curieux. Hm. J’irais bien consulter les grands sages sur Discord, mais en même temps, c’est assez personnel. Une partie de moi ne peut s’empêcher d’être un peu inquiet, mais je veux faire confiance. Avec des geste précautionneux, j’ouvre finalement l’enveloppe le cœur battant et me sens trembler de l’intérieur en commençant à lire.
Ludwig,
Comme je n’arrive pas bien à verbaliser ce dont je voudrais te parler ces temps-ci, j’ai essayé de l’écrire.
Bref, comme tu sais, Illéas va bientôt passer nous voir avec une partie de sa famille. Je sais que tu as dit que ça ne te dérangeais pas, mais je veux être sûr que tu ne te sens pas mis à part. Connaissant tes craintes à cet égard, je voulais simplement te rassurer sur le fait que la venue d’une partie de ma famille biologique ne te demande pas de te comporter différemment de d’habitude. Tu fais autant partie de la famille que mes enfants à mes yeux. En renouant avec mon frère et peut-être mes parents, mon idée n’est pas de t’éloigner ou de te faire te sentir comme non-appartenant à cette famille. Après, si tu penses préférable sur le moment de rester dans ton coin, nous respecteront aussi ta décision.
Si tu veux, tu pourras venir m’en parler. Comme dirait l’autre je suis « totalement awkward » mais je peux toujours t’écouter quand tu as besoin.
La dernière phrase de cette courte lettre me fait sourire. Je suis touché que Soltan se soit donné du mal pour m’écrire ça. Je voyais bien comme il avait l’air embêté ces derniers temps quand on se parlait, je ne pensais pas que c’était à cause de quelque chose qu’il n’arrivait pas à me dire clairement. Et puis, j’avoue que voir écrit noir sur blanc que je fais partie de cette famille, je l’espérais depuis longtemps. Ça, ou juste qu’on me le dise. Je suis tout de même intrigué de ne pas être trop surpris de finalement lire ça, j’ai comme l’impression que c’est dans l’ordre des choses ? Une partie de moi a tout de même du mal à y croire, c’est vraiment étrange comme sensation. J’ai les yeux humide en relisant plusieurs fois la lettre, comme pour m’assurer que je n’ai pas rêvé. Quand j’en ai terminé, je replie le papier dans l’enveloppe et pose le tout soigneusement sur le bureau. Je garderais ça précieusement.
Encore abasourdi, je reste assis sur mon lit un petit moment. Riza s’est réveillée et escalade mon bras pour s’accrocher à mes épaules. Je la laisse faire, lui souriant tandis que je suis encore perdu dans mes pensées. Je me demande ce qui va se passer maintenant… je ne peux pas m’empêcher de penser à Soltan comme je pense à un père depuis un bon moment déjà, mais n’ai jamais osé aborder la chose auprès de lui. Est-ce que par cette lettre, il chercherait aussi à m’inviter pour avoir cette discussion ? Alice m’avait dit que c’était une histoire de choix de ma part plus que de la sienne, alors, peut-être que le Green ne veut juste pas décider pour moi ? Ça semblerait logique… Je n’ai jamais eu le choix sur ça jusqu’à maintenant et si on parle de ma famille biologique, bon, bah, ce n’est pas très positif. Puis bon, de toute façon Alex est en prison. Qu’est-ce qu’il dira si Soltan m’adopte ? Je ne l’ai pas vu depuis très longtemps et j’ai l’impression que… ce n’est pas si mal, en fait. Des fois, il me manque, des fois, son absence me fait de la peine, mais, si Soltan m’adopte, je ne l’oublierais pas pour autant, c’est sans rapport. Même si c’est probablement ce que Alex dirait. Que je ne pense plus à lui ou à notre vie d’avant. Je fais quoi s’il se sent abandonné ? Mais en même temps, c’est pas ma faute s’il est en prison… non ? Si ? Ces tergiversation me font un coup au coeur. Tout ça ne me demande pas de faire une croix sur les bons moments passés avec mon grand frère ou avec des membres de ma famille biologique comme Riku ou Ellias. Je ne trahis personne, hein ? Je ne suis pas un abandonner… je crois ?
A force de ranimer tous ces questionnements, je sens mon esprit s’embrouiller. J’ai la gorge qui se serre, les larmes qui menacent de couler et j’ai l’impression de manquer d’air sous le coup de la panique. Je me sens mal, j’ai la sensation d’étouffer dans ma chambre que je connais pourtant bien, il faut que je sorte prendre l’air. En inspirant profondèment, je me lève pour sortir de ma chambre et emmène Riza avec moi. La chaleur du pelage de la Nounourson sur mon épaule me rassure un peu. J’essaie de faire attention en descendant l’escalier même si je tremble et que j’ai légèrement le tournis. Soltan est dans la cuisine et je crois qu’il a vu que je ne me sentais pas bien comme il prononce mon prénom. Il vient m’ouvrir la porte et hésite à me suivre.
« Ludwig, ça va ? »
Enfin à l’air libre, je sens que j’arrive à mieux trouver mon air. Ça va passer. Je dois m’asseoir sous le porche. Soltan est sorti mais reste à distance, attend que je me calme pour s’approcher. Riza couine dans mon cou, inquiète. Je ferme les yeux et sens que mes pensées redeviennent clair au bout de quelques minutes. Ça faisait longtemps que ça n’était pas arrivé, une crise d’angoisse de ce genre. J’avais complètement oublié. Cette sale expérience. Quand je me calme, je sens une présence chaude, douce dans mon dos, et deux grosses pattes qui entourent mon cou. Riza a évolué et grandi en devenant une Chelours, j’ai un mouvement de recul en le découvrant lorsque que je me retourne pour la voir. Cela dit, sa présence me fait du bien et je la laisse rester à mes côtés le temps que je m’apaise. Je prends encore un petit moment avant de finalement me tourner vers Soltan qui n’a pas bougé de devant la porte.
« Pardon… la crise est montée sans que je... »
« Pas grave. »
Soltan a l’air de dire que je n’ai pas à m’excuser. Je sourie en coin. Mon tuteur se masse le côté du cou et s’asseoit à une petite distance de moi, sans perdre son air inquiet.
« C’est à cause de la lettre ? »
Je secoue négativement la tête. Non, vraiment pas. Sa lettre m’a vraiment fait plaisir. En revanche, j’aurais aimé que mes pensées ne s’emballent pas si vite, qu’elles me laissent au moins profiter. Je soupire sans savoir comment verbaliser ce qui m’a pris. J’emmêle mes doigts, caresse le pelage doux des pattes avant de ma Chelours.
« Dis Soltan… »
Je n’ose pas regarder mon tuteur. Je ne sais pas pourquoi j’ai honte de poser des questions sur la famille, sur l’adoption.
« Est-ce que… est-ce que si tu m’adoptes… est-ce que je… est-ce que ça veut dire que j’abandonne Alex ? Que je l’aime plus ? »
Perturbé par ma question, Soltan ne dit rien dans un premier temps. Après une pause de plusieurs secondes, il inspire brièvement afin de répondre.
« Non, c’est… t’as le droit de choisir ta vie. Tu lui dois rien. »
C’est vrai. Je ne dois rien à ma famille biologique qui ne m’a certainement pas aidé à grandir. A l’inverse de Soltan qui… il est là pour moi depuis si longtemps. Pas juste depuis qu’Alex est parti. Même avant, quand j’avais peur de lui (enfin, de sa carrure, surtout), il n’a jamais refusé de m’accueillir chez lui ni de veiller sur moi comme il veillait sur Marilyn puis sur Iris et Mikoto. Tout le temps, il était là, pas comme Helmut, Martha ou Alex n’était pas toujours, voire jamais présents. Je cligne des yeux, renifle et l’observe, j’ai l’impression que mon cœur se réchauffe et va s’envoler par ma gorge sous le coup de l’émotion. Je suis confus de ne pas avoir compris ça avant, de ne pas l’avoir vu. Peut-être que je ne voulais juste pas le voir, car je pensais que c’était mal vis-à-vis d’Alex.
« T’as le droit d’être bien même s’il est pas là. »
Cette fois j’ai des larmes qui sortent pour de bon. Je ne comprend pas bien ce qu’il m’arrive, mais ça me fait du bien, je crois. Je me laisse pleurer doucement, repensant parfois aux mots écrits par mon tuteur qui me font encore plus plaisir quand je me les remémore. Riza s’est assise à ses côtés, Soltan a étendu son bras pour me réconforter en passant sa main contre le haut de mon dos. Je ne sais pas bien à quel moment j’ai fini par sauter dans les bras de l’adulte à mes côtés, dont j’entends le cœur s’emballer sous le coup de la surprise. Aha, il doit tirer une drôle de tête ! Je le serre fort contre moi et sèche ainsi mes larmes.
« Je t’aime, pap-- Soltan. »
C’est sorti tout naturellement. Je souris et repose ma tête contre mon tuteur qui ne sait pas ou mettre ses bras. Après un petit moment, je sens qu’il m’ébouriffe les cheveux affectueusement, comme je l’ai déjà vu faire avec ses enfants et comme il a commencé à le faire avec moi depuis quelques temps déjà.
« Moi aussi. »
Je me sens si bien, d’un coup, même si je pleure encore un peu. Mon coeur finit par se calmer jusqu’au moment ou je finis par lâcher Soltan. J’entends ce dernier renifler très brièvement. On s’échange un sourire un peu embarrassé.
« Hé, euh, pour la lettre, elle était… enfin, euh… »
A peine a-t-il fini d’essayer de complèter sa phrase qu’on entend un grand cri venant de la cuisine.
« PAPAAAAAAA ! Y’A D'LA FUMEE PARTOUUUUUUT ! »
Soltan blanchit d’un coup et se retourne vers la porte.
« Putain de MERDE ! J’ai laissé le repas cramer ! »
C’est pas très malin mais j’ai pas pu m’empêcher de glousser de rire en voyant mon tuteur sauter sur ses jambes et partir en courrant et jurant par d’autres mots encore plus fleuris dans la maison. Il dit aux trois autres zouaves d’aller attendre dehors avec moi. Mikoto n’a l’air de rien comprendre, Iris rigole beaucoup trop et Marilyn est complètement paniquée. Pff… quel bande de neuneus, je vous jure ! Ma Chelours est allée donner de l’affection à Marilyn pour la rassurer, jusqu’au moment où Soltan sort de la maison, juste à temps pour voir Shizune revenir de Baguin à dos de Rapasdepic.
« Bah y s’passe quoi, pourquoi z’êtes tous dehors ? Pourquoi ça sent le cramé ? »
On se regarde avec Soltan et lâchons un « euuuuuuhhhhh » simultané qui laisse tous les autre perplexes. Le fermier tripota ses bretelles en cherchant quoi nous dire maintenant que le repas avait un peu brûlé dans la casserole. Ça aurait pu être dangereux cette histoire !
« On peut commander des pizza alors ?! »
Pfrt. Marilyn. Toujours là quand il s’agit de ne surtout pas perdre le nord. La réaction de ses frères et sœurs (et moi, donc) ne se fait pas attendre, c’est un grand « oh ouaaiiiiis » à l’unanimité. Soltan retroussa les lèvres et roula des yeux.
« Tsss. Ok, va pour les pizza. »
Et c’est l’explosion de joie. Shizune est bien contente aussi et donne une claque affectueuse dans le dos de l’autre adulte en lui disant qu’elle s’occupera de téléphoner, ce qui a l’air d’arranger grandement le fermier. Ça fait de moi et de mon pèr-- tuteur les deux derniers qui ne se sont pas encore jetés sur la carte de la pizzeria où on commande habituellement. Je me lève pour le rejoindre près de la porte. Il m’adresse une petite tape affectueuse sur l’épaule.
« Bon, euh… on s'en reparle, ok ? »
J’hoche la tête avec enthousiasme puis me dépêche d’aller voir la carte en entendant Marilyn crier que si on traîne ils choisiront sans nous. Pfiou, pour me remettre de tout ça je vais vraiment avoir besoin au moins d’une pizza format familial !