Avouer tout ça me soulage bien plus que ce que j'aurais cru. Un large s'est enlevé de mes épaules, emporté par Natsume qui me témoigne une fois de plus un soutien indispensable. L'éleveur calme et serein en face de moi est bien loin de ce chat sauvage que j'ai connu il y a plusieurs années. Mais je suis bien content qu'il soit la force tranquille de notre duo. Que ça soit sa voix, ses mots, ses gestes... Il arrive toujours à m'apaiser. Comme c'est le père d'adoption d'Axel, même si la décision revient de toute façon au concerné, je trouvais normal de lui faire part de ce désir d'être reconnu aux yeux de l'enfant davantage que comme juste le mari de son tuteur ou même simplement un beau-père. J'aurais pu me contenter de ce sobriquet en soit, puisqu'il n'est pas vraiment gênant. Mais je souhaitais plus que ça ; autant pour moi que pour lui. C'est peut-être ridicule que je devienne émotif pour ce genre de chose d'ailleurs, mais j'étais assez nerveux de la façon dont j'allai le présenter à Natsume maintenant que l'idée avait germé. J'ai eu peur qu'il trouve cela inutile ou superflu, même si je savais, au fond de moi, que ce n'était pas du tout son genre. C'est pour ça que j'accueille sa main dans la mienne comme une caresse qui vient me dire que je ne fonce pas dans un mur et que je n'ai pas forcément tort de vouloir être plus que ça aux yeux d'Axel.

« Tu veux dire... Qu'il pourrait... ? »

Je dois contenir mes yeux humides mais toute cette situation m'agite de sentiments forts qui reviennent. Je sais qu'il plaisante. Mais s'il ose le faire, justement, c'est qu'il m'encourage à faire ma démarche auprès du gamin, et qu'il me dit, sans l'avouer clairement, que cela pourrait réellement arriver. Je l'espère, en tout cas. Bien sûr, Axel sera peut-être toujours plus proche de Natsume, mais si j'arrive à lui faire ressentir au moins la moitié de ses sentiments pour son père adoptif, alors... j'en serais heureux. À l'évidence, tout comme Arsène, j'apprends moi aussi à marcher.
Sans le prévenir (puisque ce n'est de toute façon pas dans mes habitudes), je viens enlacer l'hôte de pension, le serrant fort contre moi pour relâcher un peu la pression que je me suis mise.
Peu à peu, j'arrive à me détendre. Je me sens d'un coup plus léger, comme un oiseau qui se mettrait de nouveau à voler après avoir été blessé pendant des jours.

« Je ne dis pas que je n'en désire pas un troisième, mais je crois que deux enfants, c'est déjà pas mal, pour l'instant. »

Avec lui, je pourrais en avoir trois, quatre, huit, autant qu'il le désire. Je n'ai pas peur de la parentalité si je suis à ses côtés, et je suis prêt à donner à autant d'enfants que possible la chance d'avoir un père comme Natsume. Le plus dur reste encore à faire, mais je sens que nous sommes sur la bonne voie, et que nous ne pouvons que progresser.