Quoi de neuf sur l'île d'Enola ?

Période en cours
Printemps 2025

~22 - 28° / Températures en hausse et grand soleil !

Intrigues et Events
Intrigue n°3 : « Ferveur »
L'Elu auto-proclamé des Monarchistes fait son entrée ! La Compétition, Elixir et le Gouvernement sont en crise et les Anarchistes demandent la démission du Chef du Conseil.
Mini event n°1 : Panique à Vanawi !
Un blocus Anarchiste est en cours à Vanawi, sous surveillance des forces de l'ordre.

Missions et Défis
Un guide dans les ruines (mission)
Faites découvrir les ruines du Titak !
La comète (défi)
Découvrez un mystérieux astéroïde.

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La loi c'est mouah.
Angarade Dufresne
ANGARADE DUFRESNE
INFORMATION GÉNÉRALES

Nom : Dufresne.
Prénom : Angarade ; elle a aussi un second prénom : Salomé.
Surnom : Angaga, Ang, Angy, Angou, Angdouille... Elle n'est pas fan des surnoms mais peu lui importe que vous en fassiez ou non usage, à part si c'est trop familier alors qu'elle ne vous considère pas assez proche d'elle ; là, elle vous rembarrera assez sèchement. Elle traîne quelques surnoms plus amusants (ou lourds, au choix) tels que Musclor, Bulldozer, Stéroïdes, Miss Hulk, l'Autre chieuse avec les cheveux dans la gueule, Matt Angarade, etc.
Âge : 30 ans.
Date de naissance : 5 septembre 1992.
Genre : Elle se genre au féminin par habitude mais se sent clairement non-binaire.
Origine(s) : Enolianne, originaire d'Amanil.
Date d'arrivée sur l'île d'Enola : A sa naissance. Aussi loin que remontent les souvenirs généalogiques, sa famille a toujours vécu dans le coin d'Amanil ou d'Anula.
Métier/Occupation/Études : Actuellement milicienne. Officie depuis presque 8 ans dans la Brigade de Protection des Familles, à Amanil. Intervient surtout sur le terrain, dans les quartiers difficiles et les bidonvilles d'Amanil. Comme tout officier, il lui faut équilibrer ses heures sur le terrain avec des moments au commissariat afin de s'informer des enquêtes, se pencher sur les dossiers en détail et organiser avec les civils et ses collègues les interventions.
Lieu de résidence : Nouvelle ville d'Amanil. Un appartement de 2 pièces et une salle de bain sobre sans espace superflu.
Groupe : Compétition.
Sous-Groupe : Milicienne.
Rôle : Officier de police. Lieutenant dans la Brigade de Protection des Familles d'Amanil. Elle intervient surtout sur le terrain, dans les quartiers difficiles et les bidonvilles d'Amanil.
Pseudonyme : //

FICHE DRESSEUR
Informations
Rôle : Milicienne
Voulez-vous utiliser le dé shiney? : Oui.

Équipe Aventure
- Ratatta Alola ♀  - Rogue – Agitation - Docile
COMMENT L'AVEZ-VOUS CONNU?: Rencontré récemment lors d'une intervention dans un vieil immeuble squatté de l'ancienne ville. Les squatteurs avaient déserté et Rogue était occupée à mangé ce qu'il restait de leurs provisions oubliées. la souris avait en quelque sorte guidé Angarade à travers l'ancien building sur les traces des anciens réfugiés. Bien qu'elle rentra bredouille ce soir-là, la Ratata n'avait pas lâché la policière d'une semaine et n'a toujours pas servi de repas aux mygales de sa nouvelle propriétaire.
- Statitik ♂ - Big – Œil composé - Malin
COMMENT L'AVEZ-VOUS CONNU?: C'est connu, Angarade craque sur n'importe quelle bestiole s’apparentant à un arachnide. La policière avait commencé par se moquer sans vergogne de son collègue "attaqué" par le petit Statitik qui s'était perché dans ses cheveux. Etant donné que la bestiole ne semblait être à personne, Angarade l'apprivoisa sur-le-champ et profite du fait d'avoir des Pokémon peu encombrants pour l'emmener tous les jours au boulot avec Rogue.


PHYSIQUE
Couleur de peau : Blanche, bronze facilement au soleil. On remarquera qu'elle a pas mal de grains de beauté pas toujours bien placés.

Description des cheveux : Bruns foncé, épais et touffus. Les coiffer n'a jamais été une mince affaire. Angarade a vite abandonné de les laisser pousser trop longs pour ces raisons et on ne peut pas dire qu'elle soigne sa coiffure : ses mèches lui tombent sur le front et le visage et sont toujours ébouriffées. C'est elle-même qui se les coupe et on remercie le ciel qu'elle ne soit pas devenue coiffeuse pour ne pas mettre plus de gens en danger. Les attacher s'est avéré assez peu concluant également. Enfin, pour le moment, leur propriétaire apprécie encore sa « choucroute » brune comme elle l'est, mais peut-être décidera-t-elle un jour de tout raser sur un coup de tête.

Description des yeux : On lui a souvent dit que ses grandes yeux gris tombants, tirant sur le sombre, ont tendance à être intimidants ou étranges. Angarade peut avoir un regard très noir pas spécialement invitant surtout quand elle est concentrée, il paraît qu'elle est « flippante ». D'autres fois, ces yeux mi-clos lui donnent un air absent, bête, boudeur, flegmatique, voire triste. Vous l'aurez compris, la brunette a tendance a faire la tronche malgré elle, ce qui ne rend pas son visage particulièrement sympathique. Néanmoins, les rares fois où elle est détendue et qu'elle se fait plaisir, son visage perd son côté rigide et devient plus doux.

Taille : 172 cm.
Poids : ~80 kg.

Description de la silhouette : Comme elle est accro au sport depuis plus de 15 ans, Angarade possède une apparence sculpté par l'exercice physique, notamment la course à pieds et la musculation. Cependant, sa taille ne la rend pas si monstrueuse et elle n'a pas un « corps de rêve » pour autant : sa silhouette et ses traits sont très sculptés, anguleux par endroits.. Bref, c'est une anatomie peu naturelle. Elle d'ailleurs souvent faite chambrer en ce qui concerne ses épaules, ses cuisses et son ventre musclés, carrés et « peu féminins » ; chose à laquelle et sait répondre par des réparties fort cinglantes et des moqueries sur l'absence d'originalité de ces remarques. Elle se fiche bien du regard des autres sur son anatomie : elle l’apprécie comme ça, car un tel physique lui permet de tester ses propres limites. Ceci dit, des fois, cela tourne à l'excès et elle se claque parfois des muscles... mais ne vous avisez pas de la titiller là-dessus ou d'avoir l'air de vous en soucier un peu trop, la policière est bien trop orgueilleuse sur ce terrain-là.

Les habits qu'elle porte vont de l'uniforme de Milicienne au tailleur ou au costard, en passant par les pantalons et débardeur de sport et l’indémodable jean/T-Shit. Autrement, dit, là non plus,  Angarade ne se torture pas l'esprit et ne passe que peu de temps devant la glace. Néanmoins, elle aime beaucoup se déguiser et se maquiller quand l'envie et l'occasion se présentent. Pour s'amuser avec sa sœur, par exemple.

Problèmes de santé physique : Fait des réactions allergiques cutanées au cuivre. A le nez qui peut saigner lorsqu'il fait trop sec.

Particularités autres : Angarade ne touche pas à l'alcool et ne fume rien.

CARACTÈRE
Personnalité : Stoïque – Confiante – Patiente – Peut-être très butée – Sûre d'elle – Orgueilleuse - Active – Capricieuse – Chiante – Solitaire – Réservée – Sauvage – Ouverte – Apprend encore à être à l'écoute des autres – Ne supporte pas toujours bien la critique et les conseils – Susceptible (elle ne l'assume pas bien) – Prend beaucoup (trop) sur elle – En devient parfois impulsive – Fière comme un pou (souvent à son grand dam) – Très (trop) franche et sèche – Abrupte – Brute de décoffrage – A du mal avec les concessions – Critique – Cassante – Vaniteuse – Hypocrite – Indépendante vis-à-vis des autres – Dépendante de ses propres habitudes – Difficile à vivre quand elle doit sortir de sa routine – Robuste – Très maniaque – Exigeante – Loyale – Ponctuelle – Radine – Apprécie quand elle peut rendre service, mais pas trop en faire non plus – Pas très tactile – Reste optimiste malgré certaines expériences de son métier la rendant souvent amère – Terre-à-terre – Pas très fantasque – Ne s'autorise pas à rêver

Goûts/Dégoûts :
Musclor aime : Son métier - La tranquillité et les endroits avec des ambiances chaleureuses - Sa sœur : Clotilde – Amanil et Enola – Pouvoir aider les gens par le biais de son métier - Ses joggings matinaux quotidiens - La muscu et le sport en général (elle y est carrément accro) - Expérimenter avec son corps - Les livres d'anatomie - L'art contemporain (aime beaucoup d’œuvre très perchées qui feront arquer des sourcils à certains) - Les endroits insolites voire un peu glauques (en dehors du travail) – Les vidéos et émissions web d'urbex - Passer des moments simples et sans prise de tête avec des gens qu'elle apprécie - La franchise et la sincérité - Le naturel et la simplicité - Se déguiser – Les jeux de société – Le chocolat blanc – Les araignées (elle possède d'ailleurs deux mygales de 3 ans chez elle dans un grand terrarium, surnommées Titan et Tanos) – Sa routine

L'emmerdeuse n'aime pas : Les séries policières mal fichues - Les personnes envahissantes – Les incompétents – Ceux qui se prennent pour des justiciers sans être capables d'être objectifs – Les conversations stériles sur la pluie et le beau temps – Les gens qui en font trop – L'humour à base de cringe (vraiment, elle peut y réagir excessivement mal, comme une gamine de 4 ans) – Devoir affronter ses contrariétés - Sa susceptibilité - Que quelqu'un fasse les frais de son sale caractère – La critique - Les discussions stériles et les trivialités - Le sexisme et la discrimination – Les gosses de riches – L'ignorance – La négligence – Les situation forcées - Les gens insistants ou indiscrets - Qu'on donne son avis sur son comportement - La violence gratuite – Le fanatisme – L'injustice – Être amère – Le chocolat noir – Cuisiner – les cafards et les mouches - Sortir de sa routine - Les opportunistes et les profiteurs abusifs

Objectifs et aspirations : Faire en sorte d'aider plus de gens dans son métier, grimper les échelons de la Milice pour ne plus être aussi « bloquée » dans certaines de ses interventions. C'est un peu utopique et elle se gardera bien d'avouer qu'elle garde une certaine naïveté à cette égard, mais elle aimerait que venir en aide aux gens judiciairement ne soit pas aussi compliqué. Autre chose qu'elle ne s'avoue pas : Angarade aimerait et a besoin de se laisser un peu vivre. Elle aimerait prendre parfois plus de repos, avoir la capacité de « lâcher du lest » plus souvent, mais elle est bien trop orgueilleuse pour se faire aider à cet égard.

Peur(s) : Perdre foi en son métier et en l'humanité. Perdre sa sœur. Devenir inutile ou être remplacée par quelqu'un de « meilleur » qu'elle. Terrifiée par les cafards, les coquerelles, les cloportes et les nuisibles de grande taille : même en image, elle supporte mal leur vue et saute au plafond (par contre, elle ricane de manière assez flippante en regardant ses mygales se régaler d'une blatte).

ALIGNEMENT
Votre personnage a-t-il/elle connu Enola entre 2008 et 2017, sous le joug du Régime, et que pense-t-il de cette époque ? : Comme beaucoup de gens, Angarade a intériorisé sa colère et le sentiment brûlant d'injustice qui l'habitaient lorsque le Régime était au pouvoir. Elle a fait ses premières années dans les brigades spéciales de la police à ce moment-là et a failli abandonner plusieurs fois devant les murs que dressaient le Régime et ses propres supérieurs, menés par le bout du nez, devant les interventions de son équipe. L'idée de se joindre aux Résistants lui a effleuré l'esprit lors de ses premières années dans la police, mais s'est dissipée avec le temps et la réalisation que le mouvement opposé au Régime était tout aussi destructeur et dangereux pour Enola. Pour elle, l'injustice doit être combattue par des institutions adaptées et des gens compétents... Le combat du Régime comme celui de la Résistance a entraîné de nombreux retards à cet égard et aux yeux d'Angarade, cette guerre civile et d'idéaux a décrédibilisé le rôle de la Police et des institutions judiciaires.

Que pense-t-il/elle de la manière dont les choses ont évolué, et du nouveau gouvernement ? : Malgré elle, la brunette nourrit beaucoup d'espoirs vis-à-vis d'Allard et de son conseil des Régions (d'autant plus qu'il est arrivé au moment ou elle songeait à abandonner la police et à quitter l'île). Peut-être qu'avec le retour de la démocratie, le système judiciaire et policier pourra se réinstaller « normalement » en Enola et recommencer à aider et gagner la confiance des gens comme c'était bien plus le cas avant le Régime.

Que pense-t-il/elle de la légende de Regigigas ? : C'est une jolie histoire pour les enfants. Et sur un ton moins sympa, elle a fortement envie de tordre le cou à ces fanatiques de Monarchistes afin qu'il ferment leur clapet.

Qu'est-ce que votre personnage pense d'Elixir ? : Angarade pense que leurs actions sont louables et qu'Enola en a besoin. Néanmoins, tout ceci deviendrait dangereux si leurs agissements s'emballent en élans de Justiciers du dimanche, ou dans des crise d'ego stupides avec la Compétition. Pour cela et malgré son approbation vis-à-vis de leur progressisme, elle n'ira pas s'engager aux côtés d'Elixir. Ils restent à ses yeux des scientifiques et une institution encore jeune et cela ne raisonne pas avec sa vision des choses.

Qu'est-ce que votre personnage pense de la Compétition ? : La Compétition lui semble pour le moment être l’institution la plus légitime de l'île, de part son ancienneté et son importance dans les traditions et la sécurité d'Enola. Néanmoins, elle ne les défendrait pas bec et ongles et ne peut approuver toutes leurs idées. Angarade n'aime pas l'Elitisme, la construction pyramidale et le libéralisme financier qui caractérisent la Compétition et ne voudrait pas qu'ils deviennent trop conservateurs ou se prennent trop pour des Chevaliers blancs. Mais ce sont ses employeurs qu'elle n'a pas réellement pu choisir et les garants actuels de la sécurité d'Enola, donc ce serait hypocrite de cracher sur eux ouvertement. Publiquement, elle préfère ne pas trop se prononcer (mais ne se gênera pas si elle entend des énormités fanatiques pour autant). Elle attend d'eux une nette amélioration par rapport à la guerre civile et compte bien participer à rendre Enola plus paisible et vivable pour tous.

Qu'est-ce que votre personnage pense des Anarchistes ? : Le groupe est trop hétéroclite pour qu'elle puisse les juger. Elle serait prête à écouter leurs plaidoyers et leurs doléances, qui selon elle représentent la parole du plus grand nombre de manière bien plus réelle qu'Elixir ou la Compétition. Néanmoins, elle déteste fouteurs de merde que peuvent abriter leurs rangs et profiter de ce système d'idées... Mais ça, ça vaut aussi pour tous les autres groupes.

Alignement/Allégeance ? : Pour toutes les raisons soulignées ci dessus et même si elle préférerait que la Police soit indépendante, Angarade prête pour le moment allégeance à la Compétition.
ET VOUS?
PUF/Surnom : Cobabache.
Âge : 24 chaises.
Disponibilité : Vous risquez de me croiser souvent !
Comment avez-vous connu le forum ? : Vous pouvez répéter la question... ?
Suggestions ? : Reblochon ?
Personnage sur l'avatar : Chain Sumeragi [Kekkai Sensen]
Code : Glups miam, mangé o/
Autre:
Angarade Dufresne
Angarade Dufresne
Milicienne
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Mer 27 Déc 2017 - 0:57
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Angarade Dufresne
HISTOIRE

Lundi
Le jogging du lundi matin est le favori d'Angarade depuis des années. Le début de la semaine, c'est une renaissance dont elle adore profiter. Certes les lundis sont ce qu'ils sont et le boulot est le boulot, mais la brunette aime considérer que tout va toujours mieux après une bonne suée. Ses petits-déjeuners du lundi, aussi, sont toujours plus copieux que deux du reste de la semaine. Au travail, elle a toujours été ponctuelle, surtout les lundi matin. Néanmoins, sa bonne humeur, elle la garde pour elle dès qu'elle entre dans la sphère du travail. Comme dit précédemment « Le boulot c'est le boulot », même si elle aime et se dédie corps et âme au sien. Il faut dire qu'elle est encore plus attachée à son grade, son uniforme, son badge et son devoir professionnel depuis la disparition du Régime.

Une fois sa course finie, elle rentrera manger un petit déjeuner copieux afin de terminer de marquer le plaisir que lui inspire commencement d'une nouvelle semaine de travail. Ces débuts hebdomadaires lui rappellent de nombreux soulagements, tel le sentiment de victoire qui a opéré en elle quand cette dictature à fini par tomber, et qu'elle s’apprêtait à abandonner pour de bon la Police dont elle rêvait pourtant depuis toute petite. Les débuts de semaines la renvoient à toutes les aubes qui ont illuminé sa vie et au deuil obligatoire du passé qu'il faut faire pour avancer. Angarade n'est pas du genre à s'égarer dans la nostalgie ou les regrets. Même si elle repense avec le sourire au repas de famille du dernier week-end, durant lequel ses parents et grands parents lui ont rappelé qu'elle n'était pas une gamine toujours facile. Après tout, c'est souvent ça les repas de famille : se retrouver autour des bons souvenirs, un peu comme une séquence visionnages de vielles K7 enregistrées sur le camescope de Papi.

Une chose était sûre, Angarade enfant était passionnée dès le jour où, du haut des épaules de son père, en voyant défiler les uniformes bleus, elle décida qu'elle voulait en être et aider les gens. Comme tous les enfants, elle idéalisait les policiers au début, elle se figura bien vite par les enseignements des plus âgés qu'ils n'étaient pas des justiciers ou des sauveurs, mais bien une institution judiciaire, sécuritaire et sociale avant tout, loin d'être autonome hors des consignes des chefs du pays. Malgré toutes ces explications, cela ne l'empêchera pas de tomber de haut des années plus tard. Angarade était déjà vers ses 10 ans animée par une envie d'aider les gens en difficulté ou de remettre à leur place les profiteurs. On ne pouvait pas appeler ça une vocation pour faire régner l'ordre, cependant, car à cet âge, ses jugements étaient souvent biaisés et sources de troubles. Aussi, la brunette ne faisait pas l'unanimité auprès de ses camarades d'école. Sa franchise et son côté abrupt faisaient qu'elle était refoulée aux élections des déléguées, et on lui reprochait que de sa haute taille, elle faisait peur. Apparemment, personne ne voulait se faire aider par quelqu'un au regard parfois patibulaire et qui ne savait pas bien contrôler sa force. Elle complexa et pleura beaucoup à l'époque sur ces reproches enfantines qu'on lui adressait. Sa famille, les Dufresnes, étaient de bons parents et tentaient de la réconforter, tout en lui rappelant qu'au lieu de crier et rapporter sur tous les toits ou d'aller à la bagarre, il valait mieux être attentive aux problèmes des autres.

Ne pas pouvoir esquiver cette séquence souvenir manqua d'agacer la brune alors qu'elle allait passer son uniforme, une fois sa vaisselle faite et les affaires du petit déjeuner rangées. Ce qui avait suivi, néanmoins, avait été un nouveau départ pour elle, et la manière la plus efficace qu'elle trouva de se découvrir à ce jour. A 11 ans, ce qui l'avait frustrée n'était pas tant le fait de devoir écouter. C'était de ne pas parvenir à canaliser sa force ou son énergie. Elle commença donc dès le collège, période de sa poussée de croissance, à faire du sport. Et quelle révélation ce fut. Le sport à l'école avait toujours été sa partie favorite (parce que le reste... autant dire qu'elle était trop dissipée et agitée pour s'y concentrer), mais il lui en avait toujours fallu plus. Aujourd'hui, elle est fière d'avoir essayé tant de sports, et avait commencé comme beaucoup d'enfants les arts martiaux, pensant qu'il s'agissait là d'une manière d'apprendre à se battre comme les asiatiques dans les films de baston. Elle fut bien déçue en comprenant que ces « arts » lui enseignaient plus à contrôler sa force qu'à la canaliser. Mais les Dufresnes étaient réticent à l'idée d'envoyer leur fille de 11 ans à la boxe ou au free-fight... C'est ainsi que la grande brune découvrit l'athlétisme et ne le lâcha plus jusqu'à la fin du lycée, ne le lâcha plus du tout, d'ailleurs, comme elle continue d'effectuer religieusement ses courses quotidiennes.

Peut-être est-elle un peu nostalgique, finalement, les lundis. Il faut dire que celui-ci incarne ce qu'elle a choisi pour cimenter sa vie.. La police, les joggings matinaux, cette routine sobre mais confortable. C'est bien simple : les lundis, Angarade ne doute jamais. Elle est persuadée d'être exactement là où elle devrait-être pour être heureuse.

Mardi
Les premiers jours de travail d'une semaine sont ardus et nous rappellent souvent comme le week-end est loin. Humaine comme tout le monde, c'est en croisant des collègues mous  ou en croissant des dossiers épineux qu'elle soupire bruyamment et ne se sent parfois pas aidée. Oh, son comportement n'est pas irréprochable non plus, simplement, Angarade est orgueilleuse, très confiante, et accepte difficilement la critique ou le refus dans son métier. Et le début de la semaine s'est déjà bien chargé de lui rappeler que tout le monde n'appréciait pas sa mentalité. Quoiqu'elle en dise, la policière a toujours gardé une certaine naïveté qu'on puisse tout lui laisser faire tant que c'est pour aider les gens, ce depuis qu'elle sortit vers 21 ans l'école de Police après 3 ans de préparation au concours d'officier de Police. Concours qu'elle obtint vers 22 ans.

Angarade n'était pas bonne à l'école et réussir un concours avec de bons résultats avait été une première pour elle. Elle avait foncé dès que le lycée était fini, oubliant bien vite son redoublement de sa seconde et le fait que le Bac avait failli lui passer sous le nez si le jury avait voulu la plomber et ne pas réguler sa moyenne au « 10,00 » pile. En dehors du sport et de l'éducation civique (où elle avait eu la chance de tomber sur une prof convaincue et passionnée) et de quelques personnes, elle ne regrettait pas grand chose du lycée. Ce fut surtout long et chiant, bien qu'elle était loin d’être à plaindre : en dehors de boutons bien présents sa puberté ne fut pas des plus sévères et lui laissa le temps de grandir jusqu'aux 175cm, confiante et franche, elle n'hésitait pas lorsque quelqu'un lui plaisait non plus, elle ne fut pas victime de brimades ou de harcèlement scolaire... Du moins, les moqueries qu'on lui adressaient ne la visaient pas elle, personnellement. On se moquait à travers elle de sa petite sœur, Clotilde, de 4 ans sa cadette, venue au monde avec une trisomie 21.

Que voulez-vous, le monde est petit et les ragots stupides circulent rapidement. L'ignorance fait dire bien des choses bêtes et méchantes lorsqu'on est mal informés. C'est une autre chose contre laquelle Angarade voulait se battre à l'école et en entrant dans la Police. Il est possible que depuis le début des moqueries adressées à sa sœur, Angarade se soit parfois changée en justicière, voulant défendre les originaux envers et contre tous. Au point d'en devenir incapable d'être objective. Elle en a grandi, a pris du recul, selon elle. Mais se voir refuser une aide sur le dossier compliqué d'un mineur en proie à de réels troubles sociaux ou mentaux la fait encore enrager et fulminer. Comme lorsqu'elle s'en prenait aux gens qui se moquaient, elle pense la plupart du temps avoir raison de s'offusquer et d'affronter ses supérieurs en oubliant la hiérarchie. Bien sûr, dans ces cas-là, elle doit accepter de se faire remettre à sa place et laisse ses collègues lui dire de se calmer. A chaque fois qu'elle frappe ainsi du poing sur la table, regarder sur son bureau la photo d'elle et de Clotilde datant de 2019 occupées à faire des grimaces est la meilleure solution pour l'apaiser et lui rappeler encore une fois le plus important : au moins, elle ne s'est pas trompée de vocation. Et surtout, elle a hâte de voir sa sœur le mercredi qui s'en vient.

Mercredi
C'est pendant certaines pauses d'Angarade que les deux sœurs ont le temps de se voir. La plus âgée peut profiter du cours de danse de sa cadette pour passer quelques heures avec elle, jusqu'à ce que les parents viennent chercher Clotilde. Même si cette dernière est désormais plutôt indépendante et peut conduire sa voiture sans permis à la campagne, leurs géniteurs préfèrent qu'elle ne soit pas rendue nerveuse par la conduite citadine. Même si se concentrer et la plupart des choses lui demandent de grands efforts et qu'elle se voit parfois frustrée par ce fait et les résultats parfois négatifs de sa propre candeur, Clotilde est une jeune femme heureuse de vivre et qui a eu la chance d'être bien entourée. Actuellement âgée de 26 ans, elle vivra probablement toujours dans la grande maison familiale, néanmoins ses parents pensent à lui aménager les combles de manière à ce qu'elle ait son propre chez-elle, juste au dessus du foyer familial. Ses premières années n'ont pas été aussi faciles que cela l'est aujourd'hui et les Dufresne se sont souvent retrouvés désorientés et épuisés face aux particularités de Clotilde et la frustration qu'en retirait la cadette. Et il leur fallait en plus de cela affronter parfois la jalousie d'Angarade, qui avait du mal à accepter le fait que sa petite sœur monopolise un peu trop la vigilance et les conversations de leurs parents à son goût. D'ailleurs, la plus âgée qui accompagnait sa famille lors des séances d'apprentissage de Clotilde s'en sentait parfois mal aisée et se mettait à l'écart volontairement au début, n'arrivant pas à comprendre malgré les explications des parents. Angarade fut longtemps partagée entre la peur d'être délaissée, de faire du mal à sa sœur au moindre contact, et l'agacement que le retard de la plus petite provoquait parfois chez elle. Encore une fois, c'est une chose dont elle a fini par grandir et se rassurer au milieu de son adolescence. Son amour envers sa petite sœur est indéniable tout comme son côté protecteur à son égard, qu'elle conservera toujours même en sachant qu'il faudra bien laisser Clotilde décider toute seule de ce qu'elle veut. Couper le cordon avec sa sœur est encore difficile, surtout après la peur qu'elle lui a fait il y a quelques années... Mais, ça, Angarade n'a vraiment pas envie d'y repenser actuellement.

Parfois, Angarade a le temps de venir voir le cours de danse de sa sœur, qui se trouve rapidement déconcentrée par la présence de son aînée et répète alors à tout va et avec fierté que sa sœur est dans la police. La brune, pour sa part, s'émerveille intérieurement sur l'aisance décomplexée de sa sœur à danser et la fluidité de son corps souple et de ses mouvements perfectionnés par la pratique régulière de Clotilde depuis ses 16 ans. Plus de 10 ans, déjà. 10 années qui furent riches en émotions pour leur famille pourtant plutôt normale. Peut-être Angarade ira-t-elle manger chez ses parents à Anula, ce prochain week-end... Sûrement que Clotilde sera la première à réclamer sa grande sœur et que l’aînée craquera en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire.


Jeudi
« Faites ce que je vous dis Dufresne et arrêtez avec vos petites crises d'égo. »

Et vlan, retour à la réalité. Alors ça. Même si c'est dit objectivement et sans attaque personnelle, Angarade ne peut jamais le laisser passer sans frapper du poing sur la table ou hausser le ton pour se défendre. Ce laius lui rappelle trop de mauvais souvenirs. Des commissaires soumis à l'autorité du Régime et qui s'en accommodaient bien avec un salaire supérieur à celui qu'il avaient avant de leur appartenir. Des pots de vin pour laisser la Police sous la responsabilité de ce gouvernement totalitaire obsédé par le contrôle, rien de plus. Il est vrai que la Police ne peut sauver tout le monde et tout le monde ne veut pas être sauvé... Angarade ne le sait que trop bien même si elle serre les dents dès qu'elle y repense. Comme pratiquement tout policier ayant choisi sa voie avec un minimum de conscience, cette réalité la poursuit, la hante bien souvent et la pousse à rester professionnelle de manière à garder son optimisme intact. Néanmoins, même si le temps du Régime et l'époque où la police n'était plus rien qu'une bande d'exécutants au service d'un système qui n'en avait plus rien à faire des mesures sociales, certaines paroles, certaines mesures hanteront toujours la Policière, qui n'était alors âgée que de 23 ans.

C'est à 22 ans qu'elle sortit triomphante des concours de police. Quelques mois plus tard, elle fut mutée à Amanil, puis dans les brigades spéciales, puis dans la Protection de familles. Probablement qu'elle était toujours pleine d'espoir à ce moment-là, même si le Régime était en place et dominait déjà Enola. Angarade se voilait la face, car on lui avait bien dit avant de passer ses concours que ses futurs employeurs crachaient volontiers sur tout type de mesures sociales au profit de leur soif de puissance. 1 an ainsi, elle fit avec. Faire régner l'ordre dans les rues, obéir, finalement, ce n'est pas si terrible et quand on est nouvelle, c'est une nécessite, s'était-elle dit. 2 ans, elle endura. La protection des familles ne pouvait intervenir comme elle le devait. Pratiquement tous leurs dossiers passaient à la trappe ou étaient jugés obsolètes par le gouvernement ou les commissaires. C'était intolérable et révoltant. Mais Angarade nourrissait toujours l'espoir que les choses se retournent d'une semaine sur l'autre. Mais quand le lundi arrivait et qu'elle sortait courir de bonne heure, son regard s'assombrissait en voyant grandir chaque fois le nombre de soldats en blanc dans les rues d'Amanil. 3 ans, ce fut l'année de trop dans des conditions empirant encore et toujours et faisant totalement disparaître la confiance des civils en la Police. Angarade eut ses premiers accrochages avec un commissaire qui s'engraissait chaque semaine un peu plus des pots-de-vins offerts par le Régime. Ses collègues avaient dû l'emmener dehors pour qu'elle ne se fasse pas suspendre au moindre haussement de sourcil de trop.

2017 approchait alors et nul ne prévoyait que cette année marquerait la fin du Régime. Angarade, elle, songeait à trouver un échappatoire. La Résistance radicale lui était un jour apparue comme une alternative et un moyen de se décharger de sa colère accumulée. Les mots de sa famille sur les événements du début de l'année au rassemblement citoyen de Zazambes l'avaient finalement retenue de revirer du côté de la Résistance. Après une année à voir de moins en moins ses parents et Clotilde, Angarade avait fini par redevenir plus dépendante d'eux sur les derniers mois du Régime. Ces derniers avaient heureusement quitté Amanil depuis longtemps pour une maison dans la périphérie d'Anula, loin des angoisses de la capitale dominée par le blanc Régimeux. Voila au moins une chose qui rassurait un peu Angarade à ce moment-là... Que sa famille ne soit pas au cœur du conflit et des pressions, même si c'était un peu la même chose partout, elle les savait au moins épanouis à Anula avec un voisinage plus ou moins solidaire et épanouissant.

Ce jeudi soir, Angarade est finalement apaisée suite à une intervention sur le terrain. Ils avaient finalement retrouvé un jeune fugueur et avaient fait une entrevue avec sa famille plus positive que d'habitude. Tout reste à faire, mais cela termine la journée sur un goût un peu moins amer que celui avec lequel elle avait commencé. On est pas à l'abri que le travail avec une famille doive s'arrêter brusquement pour diverses raisons, mais ce genre de moments prouve à Angarade que ne pas lâcher le morceau paie bien souvent. Pour cela, elle est bien contente que le Régime ait disparu juste au bon moment, avant qu'elle ne se détourne complètement de sa vocation. Et sa famille l'avaient aussi aidée et guidée autant que possible pour qu'elle n'abandonne pas. Aujourd'hui, il lui faut encore travailler dur, pourtant. Les civils recommencent petit à petit à faire confiance aux institutions judiciaires et peut-être qu'en suivant pour le moment la Compétition, la Police regagnera une meilleure image, assez pour redevenir indépendante un jour. Ayant retrouvé sa foi en elle-même et en son job, Angarade n'a plus qu'a faire preuve de patience. Et cela tombe bien, elle en a à revendre, désormais.

Vendredi
Ce n'est pas car elle assure le contraire avec virulence qu'Angarade dit systématiquement « non » à toute forme de détente. Cette fois encore, son binôme l'avait bien eue et entraînée dans un bar avec d'autres collègues. Une soirée pizza en perspective et le fait qu'elle connaisse plus ou moins les gens présents avait décidé la trentenaire à suivre son partenaire. Elle a beau s'afficher la plus sérieuse et compétente possible, Angarade ne peut nier bien longtemps les bienfaits d'une bonne soirée détendue sur son moral, si possible avec quelques jeux de société. Oh, oui, quand elle souhaite se détendre, elle en est tout à fait capable, comme lorsqu'elle nourrit ses mygales avec un sourire gaga, mais il lui faut oublier la culpabilité qu’entraîne ce genre de démarches. Depuis qu'elle a commencé à travailler, Angarade a toujours eu cette mauvaise conscience qui la poursuivait. Il y a toujours une petite voix pour lui rappeler qu'elle ne devrait pas prendre une seconde pour se détendre alors qu'elle est censée travailler à aider les gens et à les faire se sentir en sécurité et qu'il est donc bien égoïste de sa part de s'autoriser ne serais-ce que quelques heures de vacances. Et le fait qu'elle aime son travail renforce et sa dépendance et sa culpabilité. Enfin, avec le temps, il faut également apprendre à ne pas se donner trop d'importance et à accepter ses limites. C'est une chose à laquelle la policière se fait difficilement, même après 8 ans de carrière.

D'ailleurs, quand on lui a présenté Ajax il y a presque 2 ans comme son nouveau binôme, le courant n'est pas bien passé. Le Régime avait pourtant disparu, mais la confiance d'Angarade était alors à fleur de peau sans qu'elle n'ose le montrer ni en parler. Même si on parlait d'un nouveau gouvernement à l'époque et que les Régimeux étaient alors sous les verrous, tout était à refaire dans son métier. Puis il y avait les cauchemars du passé, encore frais, qui la hantaient, et l'empêchaient parfois de se concentrer comme il le fallait dans son boulot, surtout lorsqu'elle voyait son binôme l'air si détendu de prendre des pauses ou de bavasser entre deux dossiers pour tenter de sympathiser avec sa collègue. A vrai dire, à ce moment-là, Angarade se sentait stupide. Avant le Régime, avant sa fin et les cataclysmes, elle ne doutait de rien. Elle avait eu une enfance sans grands soucis, une famille aisée et ordinaire, lui semblait-il, puis elle avait réalisé son rêve à 23 ans. Elle pensait que rien ne se passerait mal. Mais elle était tombée de haut par le passé et la policière avait eu l'outrecuidance de penser que tout le monde avait vécu les choses comme elle. Ajax bossait à Nuva Eja avant d'être muté à Amanil, il avait pris le train en route en 2020, lorsqu'ils se sont rencontrés. Tout lui semblait simple, facile, de part son regard extérieur qui pouvait vivre à neuf les problèmes majeurs laissés par la négligence du Régime et par les reconstructions malaisées de l'ancienne capitale. Angarade jalousait ses nouveaux collègues dont elle souhaitait se démarquer, qu'elle voulait persuader de sa supériorité, abreuver de son expérience, surtout les plus jeunes. Personne n'était vraiment dupe, il faut croire, quand elle faisait la vie dure à ses collègues pour mieux camoufler son malaise.

Puis, un soir, pour la première fois, Ajax l'avait piégée pour l’entraîner avec les collègues en boite histoire de se détendre. Angarade avait commencé par lui hurler son mécontentement, lui rappelant à quel point son comportement était inacceptable à ses yeux, qu'ils n'avaient pas que ça à faire. Puis, voyant l'absence de réaction de son collègue et son air plus inquiet qu'embarrassé, elle avait craqué. La brune se sent encore bien stupide en se rappelant ce qu'elle avait pleuré et vidé son sac ce soir-là, sans même avoir jamais bu mais elle est plutôt certaine que c'était nécessaire. Et vu là où elle en est aujourd'hui : redevenue plus confiante et calme, et surtout capable de s'occuper d'elle-même... Oui, elle ne regrette pas vraiment l'idée de peut-être se coucher à pas d'heure ce vendredi soir. Peut-être ramènera-t-elle quelqu'un chez elle ce soir, aussi, comme elle avait remarqué une personne plaisante en entrant. Ce ne serait pas la première fois, après tout. Angarade n'est pas trop avare ni mal à l'aise avec son corps ou la drague lorsqu'elle est respectueuse et plaisante pour tout le monde ; il ne s'agit pas là de chasse, simplement de passer de bons moments. Elle n'a de toute façon jamais souhaité s'engager et ne pense pas que ça arrivera un jour. Sa vie de célibataire lui plaît beaucoup trop et elle n'a vraiment pas de temps à consacrer à quelqu'un d'autre qu'elle-même, sa sœur et son boulot. Sans prises de tête et en se laissant vivre un peu quelques fois, c'est de cette façon qu'elle veut profiter de ces soirées. Et celle-ci s'annonçait assez bonne.

Samedi
Une nuit comme elle en a eu d'autres, Angarade se réveille en sursaut, couverte de sueur, les images de ses cauchemars persistantes, comme scellées à ses pupilles. Elle gémit, pleure, plaque ses mains contre ses yeux en pleine panique, pour chasser les mauvais rêves. Des démons des années passées. Des cauchemars lui faisant revivre l'époque du Régime, ses années passées à se taire, à être inutile, à collaborer pour perpétrer des massacres sur des personnes qu'elle était censée aider... Et surtout, bien plus récemment, le souvenir de Clotilde, tombant sans crier « gare », secouée de tremblements et de spasmes depuis le haut de l'escalier, suite aux cataclysmes et aux débuts de l'épidémie. La santé fragile de Clotilde, dûe à sa trisomie, l'avait rendue hypersensible à l'Emergendémie et ses crises avaient surgi de manière brusque alors que toute sa famille espérait avait été épargnée. Ils avaient pris garde à ne pas sortir, pourtant. Mais Angarade était à Amanil le jour de l'accident et encore une fois, elle se donnait trop d'importance dans cet enchaînement d’événements. En voyant sa sœur souffrir et s'affaiblir, Angarade se sentait coupable. Ses cauchemars le lui rappelaient avec virulence : « et si tu avais transporté avec toi une particule de l'Emergya ? », « et si c'était ta faute ? », « et si tu avais tué Clotilde ? ». Les petites voix ont tord, bien entendu, ne sont que le reflet amplifié et exagéré de ses pires craintes.

A l'époque, Angarade était à son état le plus fragile et les crises de Clotilde avaient été la bourrasque de trop, achevant de détruire le château de cartes. « Tu ne l'as même pas aidée, tu l'as regardée souffrir ». En effet, Angarade n'avait rien su faire. Ses parents avaient pris le relais, avaient fait des pieds et des mains pour donner des soins efficaces à leur cadette tandis que l’aînée tremblait, pleurait, était tourmentée par les événements et la peur de perdre sa sœur. Ses parents lui avaient plusieurs fois dit qu'elle n'était pas en état, qu'elle devait se reposer, mais Angarade ne pouvait l'accepter pour des raisons évidentes. Ses parents avaient eu la chance de rester plus ou moins éloignés de la guerre civile. Sa mère, Clarice, est psychologue et leur père, Pierre, professeur d'Histoire-Géographie : ils avaient pu faire profil bas en s'installant aux alentours d'Anula, même si leurs idées s'opposaient bien à celles du Régime. Mais avec leur vie stable et leurs responsabilités familiales, s'engager dans le conflit aurait été pure folie. D'autres autour d'eux avaient perdu des gens, les Dufresne s'estimaient chanceux tout en serrant parfois les dents sur leur propre lâcheté. Il écoutaient Angarade se plaindre, tentaient d'apaiser ses souffrances même si cette dernière leur disait des fois qu'il ne pouvaient pas comprendre.

Quand l'antidote arriva enfin, les Dufresne traversèrent une accalmie étrange. Les deux sœurs se retrouvaient petit à petit, non pas sans appréhension du côté d'Angarade. Fort heureusement, le pire qu'elle pensait voir arriver ne s'était pas produit : la mémoire de Clotilde ne semblait pas trop endommagée. La vie de famille revint à la normale progressivement et Angarade fut en état d'aider ce qui restait de la police éparpillée dans la traque des Régimeux. Quelques années après, bien que ses démons la hantaient toujours, elle retourna au commissariat et son contrat fut renouvelé tandis que de nombreuses mutations eurent lieu : Amanil avait besoin de beaucoup d'aide dans sa reconstruction. Cela signifiait qu'enfin, Angarade pouvait faire ce pourquoi elle avait rejoint la police et la brigade de Protection des familles : aider les gens, les rassurer. Ces deux ans furent longs, éprouvants, difficiles malgré l'optimisme ambiant mais ce fut le moment pour la policière de faire de l'ordre dans sa vie, dans les souvenirs venant la hanter. L'espoir revint bien plus vite qu'elle ne l'espérait. Avec ses collègues et Ajax, Angarade avait des personnes sur lesquelles se reposer, qui l'aidèrent aussi à réapprendre son métier qu'elle n'avait pu exercer comme elle le souhaitait auparavant. On ne peut dire que tout irait toujours bien : les murs étaient toujours là, bien qu'affaiblis. Mais au moins, Angarade est désormais préparée à l'adversité et aux revers du métier.

Dimanche
La suite de l'histoire, vous la connaissez. La semaine s'achève et une nouvelle va bientôt commencer. Quand elle ne travaille pas le dimanche, Angarade a tout de même ses rituels afin de ne pas commencer à se détester de se poser. Faire son jogging quotidien, nourrir Titan et Tanos d'une souris vivante, se préparer peut-être pour aller manger en famille et serrer Clotilde dans ses bras. Peut-être aller à la plage avec elle en fin d'après-midi. Après, ce sera déjà le soir, elle n'aura pas vu le temps passer. Et, doucement, sereinement, la semaine pourra recommencer.
Angarade Dufresne
Angarade Dufresne
Milicienne
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Mer 27 Déc 2017 - 1:50
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Reshiram
Reuh-bienvenuuue toué (a)

Quelle persotte, j'ai dévoré sa fiche d'une traite ! Elle change radicalement des autres, et j'avoue que c'est très intéressant de voir une policière qui a dû vivre les contraintes de son métier depuis le Régime jusqu'à aujourd'hui, on a tendance à ne pas y penser, les pauvres :v

Bon ce qui m'ennuie c'est que j'ai rien à te reprocher, rooh /MUR/
Plus sérieusement, je t'ai déjà dit tout ce que j'en pensais sur la CB et je ne vois pas de modifications à apporter à cette fiche, so te voilà validée !

Tu connais le chemin, hein, je vais pas te montrer, je te laisse faire ton sac et en attendant je vais m'occuper de ta couleur.

Amuse-toi bien avec Musclor, et au plaisir de la voir en RP o/
Reshiram
Reshiram
Staff
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Mer 27 Déc 2017 - 20:51
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Regigigas
Le membre 'Reshiram' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'Dé shiney' :
La loi c'est mouah. Dommag11
Regigigas
Regigigas
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https://enola.forumactif.com
Mer 27 Déc 2017 - 20:51
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