L'Elu auto-proclamé des Monarchistes fait son entrée ! La Compétition, Elixir et le Gouvernement sont en crise et les Anarchistes demandent la démission du Chef du Conseil.
Je cours à travers l'aéroport sans même faire attention aux regards étonnés ou dérangés qui me fixent, tandis que je saute par dessus chaque valise qui passe devant moi. Mes jambes ne veulent plus s'arrêter. Elles me transportent de façon mécanique depuis que j'aie été informé de la porte par laquelle Natsume allait arrivé. Je lève brièvement la tête de temps à autre pour regarder les panneaux et être sûr d'aller dans la bonne direction, tout en essayant de rentrer dans le moins de personne possible. Je suis pressé, certes, mais cela n'excuse pas que je puisse bousculer n'importe qui, quand bien même cela fait un mois que j'attends ce moment avec une impatience farouche. Un mois que je rêve de filer comme le vent pour rejoindre celui qui m'a quitté temporairement pour des raisons familiales vers son pays natale. Un mois que je trépigne d'excitation à l'idée de le retrouver, à tel point que je ne suis pas sûr d'avoir dormi cette nuit. Parti très tôt ce matin pour être sûr d'être là à l'heure convenue, je ne me suis autorisé qu'un peu de repos quand je me suis rendu compte que j'étais arrivé deux heures plus tôt. J'avais vaguement gloussé comme un idiot devant les gens de l'accueil alors que ces derniers avaient l'air plutôt blasés de voir quelqu'un venir autant en avance. J'en ai profité du coup pour dormir un peu, mais manque de sommeil oblige, je me suis réveillé en trombe quand on annonça que l'avion tant attendu se posait enfin sur la piste d'atterrissage. Je devais alors me dépêcher pour ne pas louper mon copain si je veux l'accueillir comme il se doit.
Oui, je sais, je fais ma midinette à être aussi intenable alors que nous ne nous sommes séparés que un mois. Mais j'avais l'impression que le temps passait tellement lentement... Même mon travail dans lequel je me suis plongé avec ardeur ne m'a pas permis de calmer ma hâte et ma frustration. Laissant Axel à Maxime, je sais que le gamin voulait sans doute lui aussi être là pour venir chercher Natsume, mais comprenez que je voulais d'abord l'avoir pour moi tout seul avant que le petit monstre-euh avant que le petit ange ne puisse le retrouver. L'enfant aura d'autres occasions pour profiter de son tuteur, mais je bosse vraiment dur vous savez alors voilà, quoi. Non, je ne me cherche pas d'excuse. J'ai simplement assez patienté comme ça alors j'ai le droit d'avoir des moments joyeux, aussi. Les vidéos Skype n'arrangeaient rien de ce côté-là, pour votre gouverne, au contraire, même. C'était pire de pouvoir le voir mais pas de le toucher, ou de le prendre dans mes bras. Au moins, je lui aurais laissé, avant qu'il ne s'en aille, une veste imprégnée de mon odeur pour qu'il puisse avoir une part de moi avec lui, aussi maigre soit-elle. Mais je sais comme cette simple attention peut être rassurante, et j'espère que cela lui aura donc été utile.
Il va sans doute me faire des remontrances à cause de mes cernes qui se sont encore agrandies ainsi que mon teint un peu pâle, mais au moins, je ne suis plus du tout épuisé. D'étranges sensations se sont logées dans mon ventre et ma poitrine, dont le cœur bat la chamade tant et si bien qu'il finirait presque par sortir de ma cage thoracique. Essoufflé, mon sourire n'a pourtant pas quitté mon visage, et si je manque de trébucher à plusieurs reprises à force de détaler comme un dératé, je suis heureux. Je me surprends même à lâcher quelques petits rires stupides. Je dois avoir l'air d'un fou, mais les voyageurs sont de toutes façons bien trop occupés à trouver leurs avions et à acheter leurs billets pour faire attention à moi. Qu'importe, de toute évidence, vous me direz. J'y suis presque. Vu l'heure, il doit déjà avoir récupéré ses bagages. En alerte, je regarde de tous les côtés afin de l'apercevoir de loin, au cas où il se serait avancé jusqu'à moi sans le savoir. Puis, enfin, je m'arrête. Je suis arrivé à l'endroit où il est censé passer pour m'attendre. Je reprends ma respiration avant de le chercher. Avec sa cape et sa tignasse, il devrait être facilement recnnaissabl-...
« Nat... Nats... Natsu... »
Mon cœur fait un bond dans ma poitrine, et un grand sourire éclaire mon visage alors que mes yeux dorés se posent sur une silhouette on ne peut plus familière. Impossible de se tromper sur sa touffe de cheveux plutôt impressionnante, ça, non. Je reconnais sa valise, entre autre, ainsi que, évidemment, son long manteau noir qu'il ne quitte jamais. Dos à moi, il ne m'a pas encore vu. Lui aussi doit sans doute se demander où je suis, quand j'arriverai. J'ai envie de crier son nom pour qu'il se retourne et qu'il puisse me voir. Pour que je puisse admirer ses beaux yeux noisette et ses traits fins auxquels je n'ai eu droit qu'à travers un écran d'ordinateur pendant un mois. Son nom, si je veux le clamer, reste toutefois bloqué dans ma gorge. À défaut du son de ma voix, il devra se contenter de celui de mes pas, qui se dirigent déjà vers lui. Pas la peine de commander plusieurs fois à mes pieds de bouger, ils le font tout seuls, décollant du sol pour foncer jusqu'au Shimomura.
Je sais qu'un mois est bien peu, comme séparation. Nous avons vécus pire. J'ai toutefois bien le droit d'être capricieux de temps à autre, moi aussi. Rester dans mon bureau jusqu'à très tard le soir (voire très tôt jusqu'au lendemain) n'a pas aidé à combler son absence, même si cela me permettait de penser à autre chose en m'épuisant. Pas une excellente méthode non plus, je vous l'accorde. Mais pour son retour, je vais faire une folie et m'autoriser un peu de repos à ses côtés (oui je sais trop hardcore) avant de retourner bosser. Je ne m'arrêterai pas non plus complètement car il doit reprendre la Pension de son côté et récupérer Axel, mais je vais travailler un petit moins le temps que nous ayons au moins déballer tous les cartons nécessaires à mon emménagement chez lui. J'ai aussi un peu hâte de lui montrer la salle de bains que j'ai installé au rez-de-chaussée. Bon, il ne va pas être très content, mais je le connais. Je sais comme il peut être faible avec ça, surtout qu'il pourra pas faire le malin longtemps, en voyant le jacuzzi. Mais ça devra attendre. Plus que quelques petits mètres. Quelques petits mètres, centimètres, et...
« NATSUMEEE ! »
Sans même voir s'il a eu le temps de se retourner, je me jette sur lui pour le serrer dans mes bras et lui donner un câlin que j'attends de lui donner depuis quatre grosses semaines. En plaçant une main dans ses cheveux et une autre autour de sa taille, je plonge mon visage dans son cou frottant ma joue et mon nez contre sa peau pour renifler son odeur qui m'avait manqué aussi, mine de rien, car les vêtements peuvent pallier un peu les premiers jours, mais le parfum finit par s'éventer plus vite qu'on ne le pense. Excité de le revoir, je le couvre de bisous. Si je le pouvais, je ronronnerais fort. Très fort. Quoi de mieux que retrouver son copain pour bien commencer la journée ?
Samaël Enodril-Miyano
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Mar 2 Jan 2018 - 16:28
Natsume Enodril-Miyano
Phoenix & Miles ft. Enodébile
C'est définitif, je n'aime pas prendre l'avion. Et pourtant, ce n'est pas comme si Enola était bien loin du Japon, dans les faits. La preuve, je suis parti à l'aube, et je vais arriver avant même qu'il ne soit midi. Mais rien à faire, je ne supporte pas de monter dans un de ces trucs, ou même de penser au fait que je suis bien trop haut en l'air. Enfin, je ne le suis plus, maintenant, puisque cela fait un certain temps déjà qu'il a débarqué et s'est posé à terre. Que je suis descendu, par la même occasion, même si j'ai encore emmêlé mes jambes en descendant. J'ai un peu de mal à me dire que je suis de retour, mais en m'avançant un peu bêtement dans l'aéroport et en jetant des regards circulaires aux alentours, la nouvelle finit par s'imprimer doucement dans ma tête. En même temps, la lourdeur de la valise que je porte est un rappel aussi pénible que constant. En parlant de valise, d'ailleurs, je maltraite la poignée de celle-ci depuis quelques minutes au moins, car la nervosité me remplit au fur et à mesure que le le temps s'écoule depuis mon arrivée. Je sais que c'est un comportement de gamin, mais je trépigne comme un enfant, faisant des cercles à pieds pour tenter de me défouler de mon énergie supplémentaire, quitte à me donner le tournis à moi-même. Je mentirais en disant que je ne suis pas souvent ainsi, car même si je le cache bien, mon tempérament nerveux a souvent le dessus malgré moi. Et là, question nervosité... Pas que j'appréhendais ce retour, hein, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. Mais disons que je ne sais pas trop bien comment je suis censé me comporter, puisque, euhm, eh bien... Je n'ai pas trop l'habitude de tout ce qui est retrouvailles. Et peut-être que malgré moi, l'impatience me frit le cerveau : cela expliquerait sans doute cette étrange sensation d'attente ambivalente, comme si j'avais à la fois un peu peur et... Eh bien... Comme si j'avais l'excitation d'un gamin de treize ans, vraiment. Car on ne va pas se mentir : c'est bien ce qui rend mon rythme cardiaque aussi rapide, et me fait jeter autant de regards aux alentours de moi. Car même si la foule est nombreuse, il n'y a vraiment qu'un seul visage que j'aimerais voir parmi tout ceux-là. Et, contrairement à mes attentes, je ne le trouve pas, ce que j'estime tout particulièrement étrange, le connaissant. Même si un peu d'inquiétude fait son chemin, j'évite toutefois de me faire du mauvais sang et me contente de continuer à tapoter le sol avec mes pieds.
J'entends des bruits de pas se rapprocher, toutefois. Très vite, tellement vite qu'un début de sourire fait son chemin sur le bout de mes lèvres, mêlant affection et amusement. Ah, ça, je sais qui c'est. Bon, ça pourrait aussi être un gros psychopathe, mais que voulez-vous. Et le corps que je sens se jeter sur moi, je crois le reconnaître, rien qu'à la voix qui me perce les tympans mais que j'arrive malgré tout à trouver touchante. Mon impression première est confirmée lorsqu'une odeur que je ne côtoyais jusque là que grâce à une veste m'arrive aux narines et mon sourire s'élargit bien vite. Je ne tente même pas de lui reprocher sa brutalité qui me fait tanguer et patiner sur mes propres pieds. Je m'en contrefous, à l'instant. Mon dos se colle de lui-même contre lui et je laisse une de mes mains rejoindre celle qui s'est lovée autour de ma taille. Jouant avec mes doigts, je ne peux pas m'empêcher de joindre nos mains, et bordel, que j'ai l'air niais, là. Je pourrais me moquer de la façon dont il frotte son visage contre le mien, mais il faudrait pour ça, bah, que... Je ne le laisse pas faire, en ne lui rendant pas la pareille avec un enthousiasme et une vigueur ridicules de mièvrerie. Ce qui n'est pas du tout le cas, et ma seconde main qui va remonter le long de sa nuque pour ébouriffer tendrement ses cheveux n'est pas vraiment une manière de me montrer distant non plus. Sa joie béate m'amuse toutefois, et je glousse joyeusement, ayant complètement oublié la nervosité d'avant. J'en oublie un peu les gens aux alentours, même si je prie dans un coin de ma tête pour ne croiser ni un de mes collègues, ni un de mes étudiants, parce que mine de rien, ma réputation serait ruinée à vie. Pas qu'elle soit très importante là, mais vous saisissez.
« D-doucement ! Je ne m'envole plus, c'est promis. »
Ce n'est pas prévu, et franchement, je n'en ai aucune envie. J'ai beau avoir apprécié la compagnie de mes grands-parents, le Japon n'est pas un pays dans lequel je veux rester bien longtemps, vu le malaise qu'il provoque chez moi. L'idée de rentrer suscite déjà dans ma poitrine un doux sentiment de chaleur, pas aussi fort que celui qui me parcoure déjà maintenant. Si les bras de mon copain m'ont terriblement manqué pendant tout ce mois d'absence, je vous avoue que mon chez-moi aussi, et je meure plus ou moins d'envie d'y retourner. Que ce soit la maison ou la pension, je considère un peu les deux comme mes havres de paix : rien d'étonnant, donc. Mais pour ce faire, je dois déjà bouger, ce qui est particulièrement compliqué. Je vous avoue que ça ne me dérangerait pas de continuer de câliner Samaël comme ça, parce que je mentirais si je disais que je n'en avais pas rêvé pendant un temps, surtout dans la dernière semaine qui était la plus dure. Mais il faut s'activer, et avec douceur pour ne pas lui faire croire que je le rejette mais avec une certaine fermeté car je sais à quel point il peut se transformer en sangsue collante, je me tire doucement de son étreinte. Un sourire tranquille au visage, je reprend la poigne de ma valise d'une main après l'avoir brièvement enlacé à mon tour, d'un seul bras néanmoins.
« J'ai beaucoup de choses à te raconter, enfin, ça peut attendre, mais- »
Je jette un coup d’œil aux regards qui se sont posés sur nous, certains amusés, d'autres exaspérés, et quelques airs un peu dégoûtés que je ne prends plus la peine de remarquer depuis longtemps. Franchement, je comprends ceux qui trouvent ça énervants, de voir des couples se sauter dessus et se bécoter à moitié quand on sort d'un vol de plusieurs heures ou qu'on trouve juste ça... Bah, chiant. Comme moi, en fait. Je suis le premier à lever les yeux au ciel d'une manière bien dramatique et exagérée quand je vois la même scène se dérouler dans un lieu public, alors je suis d'une hypocrisie crasse à l'instant. Mais bon. Qui ne l'est pas, par rapport à ce sujet, hein ? Mais même si je le gratifie d'un très maigre bisou sur la joue par pudeur, je ne suis assez mal à l'aise quant au fait d'être vu par les autres. En outre, comme dit précédemment, je meurs d'envie de retrouver le chemin de la maison.
« J'ai un peu envie de rentrer, je t'avoue. »
Mon visage a repris un air plus calme et neutre, mais la lueur affectueuse et douce dans mes iris quand je le détaille du regard parle assez pour moi, je pense. En même temps, pendant un mois, je n'avais que la caméra de son ordinateur, et même si je distinguais des cernes qui me faisaient vraiment peur, ce n'était pas pareil que de le voir devant moi. Plein d'énergie, et de bonne humeur, ce qui est tout ce que je demande, à vrai dire, avec la santé. Sans trop de difficultés, Synkro nous téléporte jusqu'à l'entrée de la pension, et je le remercie d'un signe de la tête, en me promettant de lui donner une des sucreries que j'ai ramené du Japon quand je le verrai plus tard. Dès lors, j'avoue que mon regard s'est un peu éloigné de mon copain. Une lueur passionnée dans les yeux, mes iris parcourent la pension avec rapidité. J'essaie de trouver la moindre différence avec le souvenir que j'avais inscrit dans ma tête quand j'étais parti, mais hormis quelques bourgeons qui se sont ouverts, pas grand chose, en soit. Enfin, ce n'est pas le cas, en réalité. Je reconnais bien les buissons et aussi... Psychopathe ? Oui, voilà, que ça ait l'air, je peux dire que le temps a fait son office sur beaucoup de plantes, mais rien que je n'avais pas prévu. Un ou deux papillons passent près de nous, et ils me saluent rapidement, si bien que j'en perds un peu mon sens des priorités. Gnih. Ils sont juste tellement mignons et intéressants et fascinants et- … Ah oui. Mon copain. Il pourra sans doute me renseigner un peu. En me retournant vers lui, j'en profite pour lui poser les questions qui me brûlaient depuis un moment déjà.
« Donc, les œufs de Bulbizarre ont éclot ? Yann m'a dit qu'ils étaient tous sortis de leurs coquilles le même jour, alors j'étais un peu inquiet, mais, je leur fais confiance, c'est juste que j'étais un peu inquiet et- »
Je blablate, je blablate. J'aurais pu continuer, si je n'avais pas aperçu la boîte aux lettres, et que la vue de cette dernière ne m'avait pas rappelé quelque chose que j'aurais presque oublié, imbécile que je suis. Un peu embarrassé, je rougis légèrement, m'en voulant de cette excitation impatiente qui m'a quelque peu fait oublier l'événement important d'aujourd'hui. Enfin, plus une formalité qu'autre chose, en réalité, même si je ne devrais pas dire ça, vu à quel point je me suis monté la tête tout seul après que nous nous soyons accordés sur le fait de le faire dans cette période. Avec mon voyage, un peu indirectement causé par ça, au final, nous avions décidé d'attendre le jour de mon retour.
« … Ah, oui. Tes cartons, tu veux aller les chercher tout de suite ? Je pose ma valise, et on y va, si tu veux. Enfin, il faut que je la vide, et j'ai de la nourriture à ranger parce que j'ai ramené des choses, bon c'est illégal mais dis rien, des vêtements à laver, et- »
Et évidemment, je me stresse tout seul. Rien d'étonnant à ça. C'est ma spécialité, et la surdose de choses à faire me monte très vite à la tête, même si j'oublie généralement que nous avons tout notre temps. Je parle vite, comme à chaque fois que je réfléchis un peu à haute-voix, et je plisse les sourcils, cherchant déjà un moyen d'organiser tout ça de manière impeccable. C'est plus fort que moi, de vouloir tout préparer sans laisser la moindre trace de hasard, même si, plus j'y pense, plus c'est absurde. Je sais bien que le jour de mon retour et de nos retrouvailles, j'aurais juste envie de larver pathétiquement, mais je dois avoir un reste de côté responsable au fond de ma tête. Un reste qui me fait également réaliser que j'ai oublié quelque chose, et je relève soudainement la tête pour enfin parler à mon copain. Je suis un peu désarçonné de la sensation de chaleur que me provoque le simple fait de le regarder, car c'est quelque chose qui arrive quand je gagate fortement, d'habitude. Mais je suppose qu'en un mois, bah... Ouais, voilà. Je pense qu'il pourrait vomir par terre et que je lui dirai qu'au moins il ne l'a pas fait à l'intérieur et que c'est bien. Vous voyez le délire.
« … Hm. Tu vas bien, tout de même ? »
On ne change pas, que voulez-vous. C'est presque rassurant, en un sens, de voir que malgré tout ce qui s'est passé là-bas, je suis resté le même idiot quand je suis avec lui. Mais ma question est sincère, en vérité. Je ne veux pas jouer au copain trop étouffant, mais j'avoue que j'étais préoccupé par son humeur et sa santé, en mon absence, au vu de ses tendances à se surmener. Je sais bien qu'il risque de me mentir, ou de tempérer, mais on ne se change pas, et je suis plus attentif à ça, ces dernières années.
18 Décembre 2022, environ 10h
Natsume Enodril-Miyano
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Jeu 4 Jan 2018 - 4:50
Samaël Enodril-Miyano
&&&
Phoenix & Miles feat Natàlaéroport
"Take that !"
J'inspire à répétition son parfum qui emplit mes narines avec plaisir. Qu'il est agréable de pouvoir de nouveau le sentir, le toucher, le serrer contre moi. Je me sens revivre, comme si je retrouvais une part de moi. On ne se rend pas compte comme un tout petit mois peut sembler long, et pourtant j'avais l'impression d'endurer chaque heure, chaque journée, comme si elles étaient interminables. Alors je ne lambine pas sur l'affection que je lui donne, car je sais qu'il en a besoin, et qu'il va y avoir droit pendant un petit moment. Je compte bien ne pas le lâcher de sitôt, même si, littéralement, il va bien falloir que nous rentrions à la maison, et que pour ça, je vais devoir desserrer mon étreinte. Sans que nous séparions nos mains, je m'éloigne un peu pour lui faire face et sourire comme un idiot, ronronnant sur place tant et si bien que je suis un peu agité. Je devrais être plus tendre mais mon nerd m'a manqué, et je ne connais aucune autre façon de célébrer dignement son retour que de lui sauter dessus. Cela aurait été en effet étrange de ma part, me connaissant, que je ne lui fasse pas sa fête alors que je le revois après plusieurs semaines. Je sais bien, qu'il ne s'envolera plus. Il n'a pas intérêt à me laisser de nouveau tout seul pour partir à l'autre bout du monde ! Enfin le Japon n'est pas si loin bien sûr, mais quand même, c'est quelques petites heures d'avion, et la prochaine fois, il est hors de question qu'il parte sans moi ! Ne serait-ce que parce que j'aimerais beaucoup visiter plus en détails son pays natal, même si je sais tous les mauvais souvenirs qu'il en a.
Je suis d'autant plus gaga qu'il me rend mes démonstrations d'affection avec la même ardeur que moi. Il faut croire que je lui ai manqué, moi aussi. J'aurais bien passé encore quelques minutes à le câliner, mais il faut bien que nous quittions cet aéroport un jour ou l'autre, après tout. En se défaisant doucement de mon emprise, je le vois reprendre sa valise avant de m'avouer son envie de rentrer. Je le comprends, et hoche vivement de la tête. Je ne doute pas qu'il a des choses à me raconter, et je suis bien impatient qu'il me dise tout ce qu'il a fait, mais je peux être assez patient pour attendre que nous nous installions tranquillement à la Pension. Il doit être exténué de son voyage, en plus, sans compter qu'il s'est levé tôt pour prendre son vol. Même s'il est habitué, les trajets en avion c'est pas ce qu'il y a de plus fun. J'ai bien du mal à me détacher de son regard en amande, toutefois, et je pousse un soupir transi, juste avant qu'appelle mon Gardevoir pour qu'il puisse nous téléporter. Si j'ai très envie de lui donner toute l'affection que je lui réserve depuis un mois, ce sera quand plus confortable de le faire une fois qu'il aura défait ses bagages et que nous nous soyons posés sur le canapé. Nous nous téléportons donc et, une fois arrivé à destination, je laisse Synkro repartir, probablement pour rejoindre Castiel et leurs enfants, avant de laisser Natsume observer sa Pension d'un œil brillant. J'imagine qu'il inspecte pour savoir si la moindre catastrophe est arrivée durant son absence, mais je sais encore surveiller une demeure, qui en plus sera également mon futur chez moi une fois que nous aurons fini de déménager les cartons. Mais une chose à la fois ; je ne veux pas lui imposer directement l'emménagement alors qu'il vient à peine d'arriver. Même si je préférais attendre qu'il rentre pour ne pas m'imposer et mettre mon bordel partout, nous avons tout le temps nécessaire. Même si j'ai hâte de pouvoir officiellement ajouter mon nom en dessous du sien sur la boîte aux lettres.
Je ne suis pas étonné qu'il s'inquiète beaucoup pour ses 'bébés' comme il les appelle, à force. Son inquiétude est réelle, et si je ne me moquerais jamais, je ne peux m'empêcher de glousser face à son empressement. Je me demande bien comment il a fait pour survivre. Limite il demande d'abord comment se portent ses chouchous avant même de se soucier de mon état. Oh non, je ne suis plus vexé, depuis le temps. Peut-être juste... Blasé de temps à autre ? Pas comme si ses Pokémons avaient été entre de mauvaises mains, après tout. Yann et Maxime sont des employés dignes de confiance et ils connaissent les pensionnaires aussi bien que leur 'patron' (oui c'est rigolo de dire ça). Il se rend compte toutefois bien vite que nous avions déjà quelque chose de prévu pour aujourd'hui et que ce n'est pas vraiment négligeable. J'avais vraiment besoin de son avis et surtout de son autorisation pour savoir où placer mes meubles, même si je n'ai pas grand chose non plus. Cela me gênait un peu de le mettre directement dans le bain, mais j'imagine que plus c'est tôt, mieux ce sera. C'est déjà une activité pénible à faire seul alors j'aurais pu comprendre s'il avait favorisé une pause tisane pour cette fois. Mais un bon déjeuner ce sera déjà une récompense suffisante après l'effort. Et puisque je parle de nourriture, j'ai bien hâte de voir ce qu'il a ramené dans sa valise, tiens. Juste avant que nous rentrions, toutefois, je me permets de le rapprocher par surprise en le tenant par la taille pour lui glisser un bisou esquimau sur le nez.
« Je vais bien, maintenant que tu es rentré. »
Il doit avoir remarqué ma mauvaise mine, mais qu'importe, ce n'est plus une nouveauté, maintenant. Il connaît mon rythme de travail, aussi déplorable soit-il. Cependant je ne peux rien y faire, pour l'instant, mais puisqu'il est rentré, je pourrais oser mettre en pause quelques dossiers, le temps que nous profitions l'un de l'autre. Et éventuellement, bon... Faudra récupérer Axel un jour l'autre, mais ce n'est qu'un détail. Je suis juste heureux de l'avoir avec moi pour de bon, et encore plus à l'idée de savoir que je pourrais vivre définitivement sous le même toit que lui. Il n'a pas besoin de savoir ce dont j'ai parlé avec le Donovan ou ce qui s'est passé avec le Weber. Je dois moi aussi lui raconter des choses, après tout, mais ce sera pour plus tard. Je n'ai pas envie de lui parler engagement alors qu'il débarque à peine de son looong voyage. Mais bientôt, peut-être... J'ai, avant toute chose, une sorte de cadeau personnel lié à mon emménagement chez lui.
« En soit, tu sais, je n'ai pas énormément de trucs à déballer, mais... Héhé j'suis quand même très content d'habiter avec toi pour de bon, même si ça va m'faire bizarre les premiers temps ! »
Pas que nous étions tous les deux collés déjà avant mais ce n'était pas pareil. Je ne pouvais pas prétendre être propriétaire des lieux à ses côtés jusqu'à aujourd'hui. Je me souviens encore pourtant comme si c'était hier du studio qu'il avait aménagé spécialement pour commencer sa vie en ermite solitaire dans la forêt. Rien de comparable à la merveilleuse baraque qu'il a construite de ses propres mains, c'est sûr. Il y aura moins d'insectes étranges et le lit ne fera plus de bruit bizarre, au moins. Enfin, il y a toutefois au moins une chose qui sera de mon ressort, à partir de maintenant. D'ailleurs, je crois qu'une petite visite s'impose...
« Allons défaire ta valise, mais avant, j'ai une surprise pour toi. »
Excité comme une puce, j'ouvre la porte de la maison sans plus tarder, impatient de lui montrer ce que je lui prépare depuis son départ. Je lui intime de laisser sa valise temporairement devant l'entrée avant de lui prendre les mains et de l'entraîner juste devant une porte à gauche des escaliers en colimaçon qui n'était pas là lorsqu'il est parti. Je serre la poignée de la porte et attends quelques secondes, le temps de laisser planer le suspens, un sourire stupide et un peu trop grand sur mon visage, avant d'ouvrir enfin en grand d'un geste brusque pour dévoiler la nouvelle pièce que j'ai agencé.
« TADAAA ! Voici ma modeste contribution à mon installation officielle chez toi. Je sais déjà ce que tu vas me dire, mais... Dis-moi quand même si elle te plaît. »
Je n'avais pas pu m'en empêcher. Au rez-de-chaussée, il y avait une pièce inutilisée dont on ne savait pas trop quoi faire. J'ai mis du temps avant de trouver une idée qui aurait pu lui convenir, mais quitte à faire une petite folie, je savais qu'il ne pourrait pas m'en vouloir bien longtemps pour celle-ci. Surtout qu'il a toujours refusé que je l'aide financièrement même un petit peu, et que je vais enfin pouvoir m'imposer un peu de ce côté-là si nous vivons ensemble. Il a déjà des prêts qu'il doit rembourser pour la construction de sa Pension, je ne vais pas non plus lui laisser tout payer alors que, clairement, je ne suis pas à plaindre côté finances. Si je travaille autant, ce n'est pas pour qu'il s'occupe de tout, quand même ! J'ai des sous, et je compte bien en utiliser une partie pour notre hébergement, c'est la moindre des choses, après tout, même si officiellement je crois que je ne gérerais que la moitié du loyer. Mais donc, qu'ai-je fait de cette pièce inutilisée ? Une salle de bains, pardi ! Assez grande, avec du superbe carrelage, des lavabos, des miroirs, une douche et, pour combler tout ça, un jacuzzi ! Un luxe que Natsume, je le sais, ne se serait pas permis avec déjà l'argent des banques qu'il doit payer, mais qui, pour moi, ne posait aucun problème. J'avais juste besoin d'un peu de mains d'œuvre et en quelques temps, nous avions une salle flambant neuve pour nous relaxer lors d'un bon bain chaud. Et j'ignorais pas, bien sûr, que mon copain était un grand adepte des bains et qu'il n'y avait bien que cette règle-là qui faisait entorse à con côté économe et écologique. Alors si j'allais avoir des remontrances, le Shimomura ne pourrait pas bouder éternellement cette décision, n'est-ce pas ? Je le connais trop bien pour connaître sa réaction.
Samaël Enodril-Miyano
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Dim 7 Jan 2018 - 1:40
Natsume Enodril-Miyano
Phoenix & Miles ft. Enodébile
Il a une sale tronche. Oui, je sais, ça ne se dit pas quand on aime quelqu'un, on est censé aimer jusqu'à la flagrance de leurs pets d'après certains imbéciles, mais je peux vous assurer qu'être un gros mièvre ne me retire pas mes yeux (ou mon nez m'enfin ç'pas la question). J'évite de trop le materner car je sais qu'agir ainsi ne ferait que le pousser à se rétracter sur lui-même et à éviter ma question à coup de diversion foireuse ou de blague vaseuse, mais mes yeux examinent tout de même son visage avec attention. Pas pour le fixer d'un air gagateux, hein, enfin ça je m'en empêche, car même si c'est ce que mon traître de cerveau désire, il y a d'autres priorités. Je ne suis pas vraiment convaincu par son approche niaise pour me changer les idées, mais j'avoue que j'ai esquissé un sourire malgré moi quand ses bras se sont enroulés autour de ma taille. Eh bah, il attendait le déluge ou quoi ? Comment ça j'aurais pu commencer ? Mm. Bon. Peu importe, mais le fait est que je me laisse faire, en grattouillant doucement sa nuque, une lueur tendre dans les yeux. Je glousse un peu, toujours perplexe face au truc où on se frotte le nez, mais je le laisse faire, parce que ça me fait rire.
« Hm-hm. »
J’acquiesce devant son propos. En soit, je vous avoue que ça ne va pas trop me surprendre, de me réveiller tous les jours à côté de lui parce que, bah... C'était déjà pas mal le cas. Quand j'y repense, c'était même quasiment ça, depuis un bail, et il n'y avait que l'officialisation qui manquait. Cette dernière m'angoisse moins, maintenant que j'y pense, sans que je ne sache trop pourquoi. Sans doute est-ce parce que c'est fait : comme d'habitude, je m'inquiète avant de faire quelque chose, et je me montre cent fois plus assuré pendant et après. J'ai juste hâte d'en avoir fini avec tout ça, d'avoir déballé les cartons, m'être douché, avoir mangé et pouvoir profiter de l'affection à laquelle j'ai naturellement le droit, et que je compte bien lui rendre aussi. Sincèrement, je crois que je vais éviter de repartir un mois, à l'occasion. Je plisse les yeux, toutefois, lorsqu'il me demande de le suivre. Hm. D'expérience, les surprises et Samaël, c'est... Bon, disons que j'ai la même réticence qu'avec Faust, hein, et pour des raisons que j'estime légitimes mais que je ne vous conterais pas ici, par pure et simple flemme, démerdez-vous. Mais, en le fixant d'un air blasé, je hoche de la tête, sachant très bien que si je refuse, il va juste faire un cinéma jusqu'à ce que je dise oui. Donc bon, foutu pour foutu, autant que ça aille vite. Je ne comprends pas trop pourquoi il gigote comme ça, mais je suppose que je vais bientôt le découvrir. Sérieusement, on dirait son Couaneton, là. Et c'est pas supposé être un compliment, cette bestiole a une gueule diabolique. Si je le laisse prendre mes mains, je dois tout de même avoir l'air bien emmerdé, là, parce que j'avance comme un demeuré jusqu'à l'endroit où il m'emmène. Si je fronce les sourcils devant son air stupide, ne comprenant pas trop pourquoi il pense que je vais être impatient de découvrir en ne sachant rien (quoi comment ça je suis casse-pieds), j'attends. Et... Je ne suis absolument pas étonné. Juste blasé. Blasé et très, très perplexe. Vous le savez, le luxe, ça ne me plaît pas. Ça me met mal à l'aise, autant pour des raisons politiques que familiales, alors je ne vais pas être très jouasse à l'idée qu'il ait transformé une pièce en salle de bains taille 5, et oui je sais que celle qu'on avait jusque là était un peu rudimentaire. Le carrelage, tout ça, franchement, j'm'en fiche un peu. Maiiiis... Et je sais que ce salopiaud y a pensé, je ne peux pas résister à une bonne baignoire, surtout quand cette dernière est assez grande pour qu'on puisse s'y prélasser à deux sans avoir des douleurs aux articulations juste après. Grmpg. Je m'efforce d'afficher une tête agacée, mais bon. On sait que c'est pour la forme, hein. Je n'ai pas envie qu'il se permette de refaire toute la baraque à ses frais, pour des raisons qui... Bon, écoutez, c'est compliqué. Disons juste que l'idée me mettrait extrêmement mal à l'aise. En attendant, je pousse un soupir. Bah. Je peux dire ce que je veux, mais il sait ce que je pense. Ca n'est que de la figuration, là, alors je me contente d'une œillade sarcastique.
« … Est-ce que le troisième lavabo avait une vraie utilité ? Sincèrement ? Tsss. Aucun contrôle de toi-même. »
Il comprendra ce qu'il voulait savoir, et moi, je sauverais mon assurance. Un bon accord qui me convient parfaitement, et qui me permet de passer à un autre sujet avec la discrétion d'un Mammochon dans un ballet dansant. Je ferme la porte, et lui tapote le crâne doucement, en me relevant un peu pour pouvoir le faire d'ailleurs, à la fois pour ça, et aussi pour autre chose. Un rictus plus taquin se dresse sur mon visage. La loueur joueuse dans mon regard est née toute seule quand j'ai pensé à la suite, et c'est comme un gamin que je continue sur ma lancée.
« Et arrête de dire 'chez toi'. Techniquement, à partir d'aujourd'hui, c'est surtout chez nous. »
Je sais que ça va lui plaire, et ça ne me déplaît pas non plus, à vrai dire. Mais bon, si il veut que je tolère son emménagement dans mooooon domaine, il va bien falloir qu'il surveille son vocabulaire, héhé... M'enfin. On a d'autres choses à faire, quoi qu'on en dise.
« Tellement 'chez nous' que tu vas me faire un plaisir de te bouger avec moi jusqu'en haut pour aller ranger tes affaires. »
Oui, j'aurais pu être un tout petit peu plus doux dans ma formulation, mais bon. J'aurais aussi pu naître un Florges, et même si l'idée aurait été très séduisante, ce n'est pas le cas, alors il faut s'y faire. Je me retourne donc vers l'entrée où je vais chercher ma valise, décidé à la monter, même si je grimace devant la lourdeur de cette horreur. Bon sang, la monter par l'escalier en colimaçon ne va pas être drôle... Et ce n'est pas drôle du tout, croyez-moi. J'ai dû lâcher trois ou quatre insultes dans ma langue natale, rien que ça. Mais au moins, elle est montée. J'expire difficilement une fois en haut, essoufflé, le visage rougi, mais expire longuement en entrant dans la chambre. Meh. Les kilos que j'ai vu sur mon ventre et mes hanches doivent me retarder. Ça m'apprendra à laisser grand-mère me resservir trois fois... Et oui je sais que ça me va mieux, mais tout de même, j'aimerais ne pas mourir à chaque fois que je porte quelque chose de lourd, vu mon métier. J'esquisse un sourire satisfait, toutefois, en voyant que cette dernière est enfin terminée. La peinture n'était pas encore finie quand j'étais parti, et si la pièce est encore un peu vide, j'avoue que ça me fait bizarre, de voir cette chambre terminée. Nous avions longtemps dormi au premier étage à cause des travaux, et même si l'étroitesse de cette dernière ne me dérangeait pas, je suis... Bizarrement content de savoir que nous allons dormir là à partir de maintenant. Que ce n'est plus juste 'ma' chambre, quoiqu'en dise la couleur verte des murs. Enfin. Nous avons tout le temps d'y installer d'autres trucs, de toute façon. Juste qu'il va falloir déballer les affaires. Je m'étire, pas franchement heureux de m'attaquer à ça plutôt que de larver avec mon copain, mais l'effort avant le réconfort. Et ça sera juste bien plus satisfaisant que de travailler jusqu'à l'heure du coucher, vraiment. Mais alors que je pose ma valise sur le lit (bordel j'ai perdu des muscles chez pépé et mémé ou quoi), je relève soudainement la tête vers Samaël. Un détail me triturait l'esprit, et je viens juste d'y repenser.
« … Mm, d'ailleurs... Ça a été, avec Axel ? Avec ce qui s'est passé à l'école, entre autre. »
Je sais ce que Kagami m'a dit sur l'accident, mais... Au delà, je m'en veux qu'ils aient dû gérer la situation en mon absence. Je sais, en plus comme l'enfant peut être pénible avec Samaël, pour une raison que j'ignore encore.
18 Décembre 2022, environ 10h
Natsume Enodril-Miyano
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Lun 8 Jan 2018 - 1:51
Samaël Enodril-Miyano
&&&
Phoenix & Miles feat Natàlaéroport
"Take that !"
« On a bien une troisième personne avec nous, pas vrai ?.. »
D'accord, d'accord. Peut-être qu'au niveau de la taille, j'ai un tout petit peu exagéré. Faut dire que, s'il ne m'a pas laissé l'aider pour construire sa baraque et qu'il a préféré faire un prêt à la banque, j'ai bien le droit de contribuer également à cette maison qui sera aussi mienne bientôt. Théoriquement c'est déjà un peu comme si j'y habitais, mais je ne me permettrai pas de m'avancer autant alors que c'est mon copain qui l'a construite lui-même (avec pas mal de support bien sûr, mais quand même). J'étais très heureux pour lui car il réalisait enfin son rêve de construire sa propre Pension, mais je grommelais un peu qu'il soit obligé de se tourner vers les banques par fierté, même si... Je n'aurais pas profité non plus de la fortune de mon copain, à sa place. C'est déjà presque miraculeux qu'il me laisse payer la moitié de tout ce qui concerne les charges, l'eau, l'électricité et la nourriture. Mais ça il était évident, de toute façon, que puisque je profite de tout ça également, que je remplisse ma part une fois installé définitivement. Dans notre relation, l'emménagement était une étape importante et nécessaire. Je sais comme il a du mal avec le fait de dépendre de quelqu'un, toutefois, dans une forme ou dans une autre, alors je suis soulagé qu'il ne semble pas éprouver de regret.
Au niveau des lavabos, je parlais bien sûr d'Axel. La présence de l'enfant a beau me faire bizarre et me donner une étrange sensation de malaise parfois, je ne peux pas omettre sa présence. Pour adapter à sa taille, j'ai même mis un petit escabeau afin qu'il puisse atteindre le robinet. C'est bien beau de jouer à l'enfant jaloux quand le gamin en question tente d'accaparer toute l'attention de l'éleveur, mais j'ai bien compris qu'il allait falloir que je m'habitue à la présence du fils de Clive. Mais bon, je le sais, qu'il ne me dit ça que pour le forme. Dans quelques jours, si ce n'est ce soir, il sera le premier à me traîner dans le jacuzzi pour le tester en bonne et due forme. Après le voyage et le déménagement qui devra être terminé d'ici là, ça nous fera du bien. Je m'immobilise cependant (et bêtement) quand il est celui qui me fait réaliser que c'est plus 'chez lui', mais...
« Chez nous... »
Mon regard fait le tour de la demeure un court instant. Je la connais pas cœur, mais jusque là, je n'avais jamais osé me dire ça réellement. Quand Natsume était absent, je n'arrivais pas à m'y sentir complètement bien non plus, mais si la Pension en elle-même avait quelque chose de réconfortant. Les Pokémons, les pièces, les meubles... Chaque agencement me rappelait l'Hôte et tout le chemin qu'il avait accompli pour arriver jusqu'ici. C'était son œuvre, en quelque sorte, et l'adolescent qui ne faisait que s'imaginer avec tout ça me paraît bien loin. Même en ayant été témoin des travaux et en sachant qu'il reste encore deux-trois trucs à faire pour terminer tout ça, je dois avouer que ça fait plaisir de voir le résultat. Et de pouvoir en profiter, accessoirement. Mais disons juste que c'était pas pareil, jusqu'à ce qu'il soit là. J'étais devenu étrangement plus familier avec mon bureau quand je devais y rester. Ce n'est pas secret que j'aie davantage de motivation à rentrer quand je sais qu'il m'attend. Quand il vient jusque dans mon lieu de travail pour vérifier que j'y suis bien, cependant, j'ai bien moins de mal à finir en avance et à exécuter ces tâches d'habitude ingrates. Avec un peu plus de motivation, mon regard s'illumine quand nous abordons le rangement de mes affaires qui nous attend depuis un bon bail maintenant, puisque je n'ai touché à rien jusqu'à ce qu'il revienne pour que nous nous occupions de ça ensemble.
« Ça marche, patron ! »
Je m'en vais chercher sa valise avec lui et l'aide à la monter, non surpris par son poids toutefois puisqu'il est quand même parti un mois entier. C'est un peu compliqué de la faire pivoter dans les escaliers en colimaçon, mais je pousse un soupir de soulagement quand nous arrivons enfin à la mener jusqu'à la chambre et qu'il est maintenant l'heure de la déballer. Je me frotte les mains en voyant mes cartons, excité comme une puce à l'idée que tout soit aménagé. Dès que ce sera fait, c'est un peu comme si une nouvelle vie allait s'offrir à moi. En somme, je n'aurais jamais vécu seul au préalable, mais ça ne me dérange nullement. Au contraire, quand je suis parti sur les routes, j'étais bien content d'avoir même ne serait-ce que Kame et Windie avec moi. Faut dire que j'aie beaucoup de mal avec la solitude et mes journées passées chez Faust n'ont pas aidé à me faire apprécier le calme constant. Je sais que c'est bête, mais je préfère être mal accompagné que... pas accompagné du tout dans certains cas (et dans la limite du supportable évidemment). Ma bonne humeur est néanmoins freinée par la question de mon copain, qui s'inquiète de ce qui est arrivé à Axel dernièrement. Lâchement, je détourne un peu le regard, moins à l'aise et ne sachant pas trop quoi dire. J'ai bien appris pour ce qui lui est arrivé avec un de ses petits camarades. Une rotule cassée qui a amené le gosse à l'hôpital après que Axel lui ait donné un coup. Avec ironie j'aurais pu balancer qu'il avait au moins le talent de son père au combat, mais bon, bizarrement je crois que ça passerait moyennement. Le petit qui vit avec nous a le sang chaud, je l'avais moi-même remarqué. Il n'a pas dû comprendre la gravité de son acte sur le moment. Je ne pensais pas toutefois qu'une bataille de maternelles pourrait aller aussi loin, mais j'étais tellement plongé dans mes papiers que je ne me suis impliqué dans l'affaire pas autant qu'il aurait fallu.
« Oh euhm... Y'a eu... une petite bagarre, mais... hm... »
Même s'il n'est techniquement pas sous ma responsabilité en l'absence de Natsume comme il l'avait demandé juste avant son départ, je m'en veux un peu de ne pas m'être davantage préoccupé de cette histoire. La dose considérable et exagérée de travail que je me donnais à moi-même m'arrangeait bien sur le coup pour me donner une excuse, mais ça ne justifie rien. Je devrais être plus présent pour Axel même si rien ne me rattache à lui. Je ne suis ni son parent, ni son parrain, et encore moins son tuteur officiel. Pourtant... Si je ne suis pas indifférent à son cas, je ne sais jamais comment me positionner vis-à-vis de lui. Il n'a pas l'air de m'apprécier beaucoup, et j'ai moi-même beaucoup de mal à le cerner et à l'apprivoiser. N'empêche qu'il faut que je fasse plus d'efforts si je veux pouvoir me dire prêt à assumer la responsabilité d'un enfant, que ce soit pour Axel ou pour ceux que nous aurons dans le futur.
« Axel a un sacré caractère. Peut-être... Que tu lui manquais, à lui aussi. »
C'était davantage plus dur de se séparer de lui que moi. Il est encore si jeune, il a plus besoin de Natsume que je ne peux l'imaginer. La peine que ressent Axel due à l'absence de celui qu'il considère comme son père n'excuse en rien la violence qu'il a fait subir à son camarade de classe, mais je me rappelle de l'état dans lequel j'étais lorsque le Shimomura était porté disparu il y a quelques années. Et même, plus intimement, je me rappelle également de mon état quand on m'a enlevé mon père. Je n'ai pas félicité Axel pour son comportement, mais je ne l'ai pas réprimandé non plus. Je suis juste resté interdit quand on m'a rapporté ce que les parents de la victime étaient venus réclamer. Que pouvais-je dire à ce moment-là ? Que ça ne se reproduirait plus ? Non. Ce serait idéal que Axel n'ait pas à souffrir de tout ce qu'il doit vivre, mais je n'ai pas la possibilité de réaliser ce genre de miracle, et... J'étais fatigué. Natsume me manquait. J'étais perdu, sans lui. Il a beau dire ne pas être à l'aise avec les enfants, le simple fait qu'il soit déjà le tuteur d'Axel lui donnait déjà une fonction importante. Comme il ne désire pas que je m'occupe de son filleul, je n'ai pas voulu me préparer à le faire. J'aurais dû. Je n'ai osé m'avancer sur rien à l'encontre du petit de cinq ans car je ne me le suis pas autorisé. Je ne me sentais pas assez légitime comparé à Max ou Kagami qui connaissent mieux l'enfant et... qui sont aimées de ce dernier, à raison. Je marque une pause, puis pousse un léger soupir et hésite quelques instants, cherchant mes mots.
« D'ailleurs, tu... Tu sais... J'ai beaucoup de travail, mais... Cela ne me dérange pas de m'en occuper avec toi. Comme tu as dit, c'est... c'est chez 'nous', désormais. »
Je me racle la gorge distraitement avant de me diriger vers un des cartons qu'il y a dans la pièce. Je l'ouvre pour en sortir le reste de vêtements que je gardais encore chez moi. Je retrouve d'ailleurs deux ou trois affaires à Natsu que j'avais oublié de lui rendre, mais nous ne sommes plus à ça près. Ce n'est guère étonnant en plus que j'aie 'omis' de les lui redonner. J'espère en l'occurrence que la veste que je lui ai confié a été bien utile. J'avais heureusement un t-shirt à lui avec son odeur dessus que je n'ai pas quitté un seul instant (littéralement), mais le parfum commençait à s'éventer un peu. Je défais les quelques plis que le voyage jusqu'ici a pu causer et dispose les vêtements en tas que je rangerai dans les armoire et commode plus tard. Je ne sais comment finir sur ma lancée sans être totalement maladroit.
« J'veux dire... J'ai encore un peu de mal à le comprendre et... J'sais pas s'il m'aime beaucoup mais... T'as pas à gérer ça seul. »
Je ne voulais pas dire que j'ai remarqué depuis un bail le fait qu'il n'était pas à l'aise tout court avec les enfants. Mais ça ne servirait à rien que je dise ça, d'autant plus qu'il n'a pas le choix d'en garder un. Et que je n'ai pas envie d'affronter cette réalité, moi non plus, quand j'ai envie que nous fondions plus tard une famille. J'ai peur qu'il comprenne mal mes intentions, toutefois, alors je fais en sorte d'être le moins ambigu possible. Je veux seulement l'aider comme je peux.
« P-Pas que tu t'en sortes mal, loin de là, au contraire. Je... Je veux seulement... Je ne veux pas rester impassible. Je vois bien que... que tu as besoin de soutien, et... Et lui aussi. »
Cela se voit à peine que je suis maladroit. Et ranger distraitement mes cartons ne va pas aider à rendre la situation moins awkward mais... Bon, je m'attends à ce qu'il me dise que ce n'est pas la peine, que c'est lui qui a pris cette responsabilité et que je n'aie pas à l'assumer cependant... Il n'a pas à être seul, et je ne parle pas de ce que Maxime ou Kagami peuvent déjà lui apporter. Je peux bien, d'une façon ou d'une autre, me montrer utile. Et peut-être me débrouiller pour commencer quelque chose avec le gamin.
Samaël Enodril-Miyano
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Sam 20 Jan 2018 - 3:00
Natsume Enodril-Miyano
Phoenix & Miles ft. Enodébile
J'aurais pu l'emmener avec moi au Japon, en théorie, oui. Sauf que cela aurait voulu dire manquer un mois d'école, et je ne savais moi-même pas dans quel état émotionnel je serais durant et après. Sur le coup, j'ai préféré qu'il rester ici : ce serait sûrement plus simple que de le trimbaler dans un pays dont il connaît rien et dont il ne parle pas la langue. Il a besoin de stabilité, de toute façon, alors... Oui, peut-être que je me trouvais une excuse, surtout quand je me rappelle de la crise de larmes qu'il a fait en apprenant mon départ. Je m'en voulais de le laisser à mes proches, surtout quand je sais à quel point il peut être dur à gérer, et le sujet est encore plus sensible avec mon petit-ami. Je ressens toujours un certain malaise quand il faut parler d'Axel avec lui, peut-être parce que j'ai l'impression d'avoir brisé ses images mentales, ou que ma décision l'ait vexé d'une quelconque manière. Je pense toujours que c'est la meilleure chose, mais... Juste, c'est compliqué. Tout n'est pas complètement aisé, et je comprendrais qu'il m'en veuille. Oui, vous me direz, je pourrais lui en parler et... Vous auriez raison. Je devrais lui dire, mais je n'en ai pas le courage. J'hésite, pour le coup, entre deux ouvertures de carton, où je découvre et redécouvre des choses. Sa remarque de tout à l'heure m'a fait me dire qu'au moins, il n'était pas hostile dès que l'on approchait ce sujet. Ça ne veut pas dire que j'étais plus à l'aise, et j'aurais bien caché ma tête dans un coin en abordant le sujet de cette bagarre. Malgré tout, je dois savoir ce qui s'est passé, même si ça ne me rassure pas du tout et que j'aimerais bien ne pas commencer à devoir prévoir un procès dès mon retour. Je me force à relativiser en l'entendant, me disant que le peu de détails qu'il me donne doit être un signe que je n'ai pas besoin de m'inquiéter outre mesure. Je me permets donc un soupir de soulagement, étant un peu trop confiant quant à son opinion.
Je me crispe, toutefois, quand il me rappelle que c'était peut-être dû à mon absence, et baisse la tête. Une pique de culpabilité me fait ravaler ma propre salive. Je sais, que Sam aurait voulu venir avec moi, comme Axel. Je ne lui réponds pas que je sais, car ce doit être évident. Mais j'avais ce besoin égoïste de faire le point, de me retrouver seul avec moi-même, bien que cela aille voulu dire écarter les autres pendant un moment. Bizarrement, je suis très intéressé par les cartons, même si je pose tranquillement ses affaires sur le lit et sur la table de nuit. Je le laisserai ranger comme il veut, car je ne suis pas dans sa tête et nos façons de faire sont très différentes : mon but est simplement de m'occuper d'une quelconque façon. La suite, toutefois, n'arrange pas mon malaise. Je triture de plus en plus nerveusement ce que je touche, et mes doigts glissement maladroitement sur les vêtements. D'un côté, cela devrait me rassurer. D'un autre, cette foutue culpabilité se réveille avec force et me noue l'estomac, si bien que mes épaules se haussent, comme si il venait de me réprimander alors que ce n'est pas du tout le cas. Je... Je ne peux pas, non. Je ne peux pas le mettre dans cette situation, c'est hors de question, ce n'était pas mon intention. C'est de ma faute, tout ça, et je ne veux pas qu'il se sente obligé à quoi que ce soit. Je sur-réagis, mais je ne le sais pas vraiment ; ma crainte d'avoir été un embêtement me fait obscurcir le tableau et je garde le regard baissé, honteux. Je devrais gérer ça seul. C'est moi, qui ai accepté de m'occuper de ce môme, qui ai pris la responsabilité car je me suis dit, peut-être avec arrogance, que je m'en sortirais toujours mieux que Faust à ce moment donné. Et encore, je me demande parfois si j'avais bien conscience de ce que je faisais. Crétin. Quel crétin inconscient je fais, sérieusement... Comment est-ce qu'il peut me supporter ?
Il veut bien faire, je le sais. Sa pensée n'est même sûrement pas négative, mais je réagis tout seul, sans réfléchir, porté uniquement par mes suppositions noircies et pessimistes. Ce sujet est très très sensible, et c'est sans aucun doute en partie dû à la crainte j'abrite en moi quant au futur de notre relation. Je sais ce qu'il veut, et moi... Je n'en sais rien. J'ai peur de me poser la question, je crois, car je me demande si mes choix auront des conséquences, et je crains les plus négatives. Peut-être que j'ai peur de ne pas avoir le choix, tout simplement, et justement, j'ai la sensation en abordant ce sujet, que ces choix vont devoir se faire plus tôt que prévu. Si vous découvrez que je suis naturellement nerveux et craintif, bienvenue en 2022, j'espère que votre sommeil n'a pas été trop long. J'ai l'air d'un con, là, à m'angoisser tout seul alors qu'il se comporte d'une manière que je ne peux qu'admirer. Je suis bien incapable de dire que j'aurais été aussi mature sur le sujet qu'il ne l'est maintenant. Mais alors que je pense à tout ça, je me dis que quitte à raser les murs comme un pleutre, car c'est presque littéralement ce que je fais, j'en suis presque au point où je me demande si faire comme si j'allais faire la poussière sous le lit serait une excuse valable, je lui dois au moins des explications. Mais des explications, j'ai bien du mal à en trouver, ou du moins, à les donner clairement. Pour moi, tout cela faisait sens l'année dernière, c'était tout naturel. J'avais suivi mon instinct, sans trop me poser des questions : je ne me rends compte que maintenant qu'il y avait peut-être quelques raisons à cela. Je prends donc la parole, hésitant, en me concentrant du mieux possible sur les cartons.
« C'est... Ce n'est pas comme si je comprenais plus pourquoi je l'ai fait. Juste... Il me faisait un peu penser à moi, je crois. »
Le ridicule de cette pensée me fait détourner le regard. C'est un peu évident, maintenant que j'y pense. Un gamin empêtré dans une situation familiale qui le dépasse, délaissé malgré lui, bien trop sensible et actif, qui en plus désespère à trouver sa place ; le parallèle était trop brutal pour qu'il ne me fasse pas quelque chose. Je ne dis pas que nos situations sont la même, loin de là. Juste, que... Je pouvais compatir à sa peine, et ses difficultés, je les ai connu. Je sais ce que c'est, de se comporter ainsi, de se sentir ainsi, même. Tous les vécus sont différents, et personne ne peut oser connaître mieux que quiconque ce que quelqu'un traverse. Mais... Je ne sais pas. Cette foutue sensibilité à fleur de peau me fait prendre des décisions brusques, parfois, et malgré tout, je ne regrette toujours pas celle-là. Peut-être que je devrais. Mais si on se base sur ce que j'aurais dû faire à chaque fois dans ma vie... On serait encore là dans cinq ans. Malgré tout, ce n'est à mes yeux pas suffisant. J'ai l'impression de chercher à me justifier, alors que je ne fais que dire honnêtement ce que j'ai pensé. Sans en être conscient, je cherche à me rendre coupable. De quoi, ça, je ne sais pas. C'est sans surprises que je me confonds en excuse, tout en évitant encore son regard, le visage fermé le plus possible.
« Je suis désolé. J'ai agi sur un coup de tête à ce moment-là, tu n'as aucune obligation et je ne veux pas que tu te sentes coupable. Je sais que je dois faire pitié, mais... »
Ma voix tente d'être plus assurée, car je ne veux pas qu'il croit que je dis ça à contrecœur. Mais c'est difficile de me concentrer alors que je me sens aussi mal à l'aise, et que je meure d'envie de changer de sujet. Il a sa vie, aussi, ses obligations, et je sais à quel point elles sont nombreuses, et son propre temps libre. Il n'a pas à payer pour mes choix, je trouve ça injuste. Car son malaise me fait me dire que son intention, aussi noble qu'elle soit, n'est que le fruit de la gêne. Et oui, c'est mal, de mettre des pensées dans la bouche des gens. Si j'étais adroit dans mes relations sociales, toutefois ça se saurait. Pour tenter de me donner l'air sûr de moi, je m'essaie à un trait d'humour et un sourire simple ; tous deux sont bancals.
« C'est rien. C'est gentil de ta part, tout de même. Tu peux te rassurer, au moins, je ne crois pas qu'il te déteste. Enfin, il ne te dessine pas en train de te faire manger par Ezekiel. »
Ahaha. C'est nul, hein ? C'est même carrément affreux. Personne ne croirait à ça, et je ne crois pas non plus qu'il sera dupe, il me connaît assez pour savoir lire mes réactions. Je persiste toutefois dans ce chemin et ouvre en grand ma valise pour en déballer le contenu. Je lui rends au passage sa veste, sans voir le besoin de le remercier pour cette dernière car c'est suffisamment évident comme ça. J'ai besoin de ranger, de m'occuper. Ça me divertit, à l'instant. Et tant pis si les pâtisseries et préparations de grand-père sont tout ce que j'ai pour récupérer mon assurance : j'ai fait avec moins, vous savez. Je lui envoie d'une main un ou deux paquets de confiseries, sans relever les yeux.
« Tiens, en parlant de manger. C'est pour toi. Il faudra que tu m'aides à terminer, mon grand-père m'a laissé trop de desserts et de plats à congeler et... Du natto, aussi. Je crois qu'il cherchait à s'en débarrasser. »
Ça, c'est moins ragoûtant, mais bon. Repenser à mes grands-parents, au moins, me met de meilleure humeur. Il faudra que je les prévienne que tout s'est bien passé et que je suis arrivé correctement, mais ça peut attendre. Et que j'explique certaines choses à mon copain quant à eux, aussi. Bon, rien de bien important, hormis-... Ah, oui. Ce détail-là, en revanche, est relativement important. Je ravale ma salive. Bon sang, moi qui voulait éviter les sujets épineux en ce jour de retrouvailles... Voilà que j'ai mis les pieds en plat dedans. J'inspire un coup, plutôt fier de moi pour le moment, et me masse la nuque, maudissant Faust de m'avoir refilé son tic. Mon air satisfait, malgré moi, se dessine sur mon visage.
« J'ai... Changé de nom de famille, d'ailleurs. J'ai pris celui de ma mère. »
Ce n'est pas grand chose, et à vrai dire, ce n'est pas ça que je crains. J'en suis même plutôt content, et ait assez hâte au moment où les modifications seront définitivement terminées. J'aime juste le dire, et même discrètement, un vrai sourire fait son chemin sur mon visage. Je n'ai plus à porter l'autre, comme un poids, un rappel constant de ce que je voulais éloigner, et de ce dont, malheureusement, j'ai dû me rapprocher pour couper définitivement les ponts. Un geste que je ne peux pas lui cacher, car c'est important, et qu'il finira par le savoir de toute manière. Mais je me sens un peu stupide, car j'ai pris un gros risque, et je termine de plier religieusement quelques vêtements.
« J'ai été le voir, aussi. Je voulais faire ça proprement, alors j'y suis allé. C'était... Bah, tu t'en doutes. »
Je ne me permets pas de développer, comme si je n'avais pas le droit d'en parler, comme si c'était risible et quelconque. Éluder, encore et toujours, quand cela concerne ce sujet, car je ne sais pas en parler. J'ai conscience que ça aurait pu très, très mal se terminer, pour moi, d'aller voir mon géniteur. L'abus ne laisse pas que des cicatrices : il aurait très bien pu me faire replonger. Mais étrangement, je n'arrive pas à me convaincre du bien-fondé de mon malaise à ce sujet, ou même du fait d'éventuellement m'en plaindre. Foutu syndrome de l'imposteur, hein ? Je relativise, comme d'habitude, parce c'est ce qu'on m'a appris à faire. Faut croire que les sales habitudes ont la vie dure : il m'a bien lavé le cerveau, jusqu'au bout. Je relève les yeux malgré tout, et me force à penser à du positif. Un positif qui me fait plaisir, car je m'attache à ce changement de nom comme une maigre récompense de ce qu'il a fallu faire pour en arriver là. J'ai bien le droit de vouloir penser à autre chose, non... ? Quand bien même c'est une forme de fuite et de lâcheté, où est le mal ?
« Donc, erhm, quand on mettra ton nom sous la boîte aux lettres... On va changer le mien aussi. Ça fera de la place, au moins ! »
Ça, c'est aussi quelque chose auquel je me raccroche. Même si cet emménagement m'a causé bien du souci et des inquiétudes, je l'appréhende avec beaucoup moins de crainte. Ce n'est plus une nervosité anxieuse, mais une nervosité de curiosité, en quelque sorte.
18 Décembre 2022, environ 10h
Natsume Enodril-Miyano
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Dim 21 Jan 2018 - 2:25
Samaël Enodril-Miyano
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"Take that !"
Je lui demanderai pas de se justifier auprès de moi pour l'adoption d'Axel. Connaissant les raisons qui l'ont poussé à ce choix, je ne peux qu'approuver en vérité sa démarche. D'autant plus qu'il sait être mal à l'aise avec les enfants et que donc il n'aurait clairement pas pris cette décisions à la légère. Je ne le croirais pas capable de prendre une telle initiative sur un coup de tête, et heureusement. Ce n'est pas tout le monde qui peut élever correctement un enfant. Parfois on croit que ce sera forcément mignon tout plein, mais quand la réalité vient frapper brutalement, on se rend compte à quel point tout ce qu'on croyait savoir était faux. Vouloir des enfants, c'est bien, mais je me dis qu'il y a forcément un moment où tu te mets à douter. Moi je... J'aurais envie d'une famille, c'est vrai, mais ce n'est pas aussi simple, et j'en suis conscient. C'est pour cela que nous avons tout le temps pour ça, évidemment, mais qu'il sera quand même nécessaire que je demande à mon copain quand il sera prêt. Je ne me fais pas d'illusions, contrairement à ce qu'on pourrait s'imaginer. Je ne me dis pas que ça sera forcément facile ou plaisant, mais cela ne m'empêche pas de rêver d'élever des gamins. Si j'ai du mal avec Axel, c'est surtout parce que je sais que Natsume n'est pas celui qui est supposé en prendre soin. Dans les faits actuels, oui, mais si les choses s'étaient déroulés autrement, c'est Clive qui aurait gardé son fils. Et ça serait moins douloureux de penser à lui quand je vois le gosse quand je suppose qu'il n'aurait pas eu un mauvais père auprès de son géniteur. Les choses étant ce qu'elles sont, c'est le Shimomura qui doit veiller sur le petit, et ça me convient pour ce que je sais de l'histoire. Il aurait été inenvisageable de laisser Axel à Faust quand nous avons été témoins du trouble que son neveu provoquait chez lui. Heureusement d'ailleurs que Natsu s'est proposé et que le jeune Donovan ait pu trouver quelqu'un pour s'occuper de lui. C'est juste... Que c'est toujours aussi peu évident parfois, quand j'entends l'appeler 'papa', et pas seulement par rapport à Clive. Pour des raisons plus personnels, plus égoïstes, je n'aime pas quand il le considère ainsi, même si pour l'instant il est vrai que le lapin est ce qui se rapproche le plus d'un père, pour lui.
Je reconnais avoir pu être hostile envers Axel à partir du moment où il est venu habiter avec Natsume. Je craignais qu'il n'accapare toute son attention, qu'il le fatigue, qu'il soit une raison pour que le hérisson me voie moins. J'étais surtout peiné pour Clive qui ne pourrait jamais voir son fils grandir même si sa peine, au vu de tout ce qu'il a fait, ne pouvait qu'être mérité, si j'avais pu être objectif et honnête. Je ne voulais pas non plus que le garçon écrase toutes mes chances de convaincre le japonais de fonder une famille ensemble. J'ai un peu honte, mais quelque part il a raison quand il dit que je me sens coupable. Pas seulement vis-à-vis de l'éleveur, toutefois, mais de l'enfant aussi. Je sais comme je peux être injuste sans m'en rendre compte, comme je ne suis pas encore vraiment habitué à sa présence, mais dois-je réellement avoir peur d'un enfant de cinq ans ?.. Peut-être pas. Et je ne suis pas dupe : il restera probablement avec nous pendant un moment, et... Même toute la vie. En le réalisant, j'ai pris conscience que je devais alors faire des efforts pour ne pas tout laisser à Natsume et pour pouvoir m'entendre avec l'enfant, comme je vais devoir le côtoyer assez souvent désormais. Enfin que je le verrai même tous les jours, ou presque, quand je travaillerai trop pour voir la journée défiler. Mais en aucun cas, je ne dirai jamais que l'Hôte me fait pitié. J'ai le droit, après tout, de vouloir m'impliquer dans cette situation, puisqu'elle n'est pas négligeable, quand même. Du jour au lendemain, il a dû assumer une parentalité, alors je ne vais certainement pas le laisser gérer tout ça tout seul, ce serait indigne de ma part ; et même s'il peut refuser que je prenne part à l'éducation d'Axel, je ne veux pas que ça soit parce qu'il se sent coupable ou qu'il ait l'impression de m'avoir imposé son filleul.
Le sujet, néanmoins, semble le mettre mal à l'aise. Comme à chaque fois qu'on l'aborde tous les deux, semblerait-il. Mais je ne vais pas lui en vouloir pour ça. J'imagine que c'est compréhensible, après tout. Si j'étais à sa place, je tiendrais exactement le même discours, et c'est autant légitime qu'il ne veuille pas reposer ça sur moi que mon désir de vouloir l'aider dans sa tâche. Je ne suis pas le seul à avoir des obligations, après tout. Il a toute une Pension à gérer, ainsi que sa thèse à finir. Je n'ai pas le loisir de le voir souvent au travail, mais je peux imaginer l'ampleur du boulot, quand bien même Yann et Max sont là pour l'épauler. Il est cependant inutile d'insister davantage là-dessus ; je devine qu'il veut passer à autre chose, et pour le moment, je ne le retiendrai donc pas plus. Mais il faudra de toute façon reparler de ça entre nous. Il doit savoir que j'accepte de mon plein gré de m'occuper d'Axel quand je le peux au même titre que lui et que je serais d'accord pour que nous fassions son éducation ensemble une fois que nous nous entendrions mieux. Cela me rassure quand même, malgré ça, d'entendre de la bouche du scientifique que le petit garçon ne me déteste pas. Je lui fais confiance, s'il me l'avoue. Et je ne crois pas non plus que Axel me déteste. Nos rapports sont juste... Compliqués.
J'ai arrêté un moment mon déballage de cartons pour me rapprocher de lui tandis qu'il ouvre sa valise, au cas où il aurait besoin de mon aide pour ranger ce qu'il a ramené. Comme elle était plutôt lourde, mine de rien, j'ai supposé qu'il ne devait pas avoir mis que des vêtements, et je lui avais après tout demandé de me ramener des souvenirs. Certes, ça sert peut-être pas à grand chose, mais quitte à ce qu'il parte un mois dans un autre pays, autant qu'il emporte pour Enola deux ou trois trucs typiques de là-bas. Et avec moi, il sait que n'importe quoi aurait fait l'affaire, même si j'étais très curieux de savoir quels goûts ont les différents Kit Kat nippons. Je récupère la veste que je lui avais passé, un sourire en coin en espérant qu'elle lui a été utile, mais sens mon estomac ronronner en voyant les paquets de friandises japonaises qu'il gardait dans ses bagages. Je me doute qu'il ne fait ça que pour penser à autre chose, mais je ne vais pas le blâmer non plus. Je respecterai ça s'il se sent plus à l'aise ainsi. Si je le poussais dans une direction qui ne lui plaisait pas, je finirais pas me bloquer à un mur et ce serait tout sauf productif. Je me contente donc de regarder les bonbons colorés, curieux. Je me retiens même de faire la moue quand il me parle de natoo. Bon, je n'en ai jamais mangé en vrai, mais on m'en a suffisamment décris la particularité et le goût prononcé pour que j'aie des réticences, même si je ne devrais pas juger avant d'avoir fait l'expérience moi-même. Je suis toutefois quelqu'un qui peut être assez influençable, de temps à autre.
Mais allez savoir pourquoi, l'information suivante a du mal à passer. J'arrête brusquement d'observer les sucreries pour le regarder, interdit. Lentement, je repose le paquet de bonbons sur la commode près de moi. Je reste là, sans comprendre. Changé de nom de famille ?.. J'ignore pourquoi je ne sais pas trop comment prendre la nouvelle. Je suis étonné, à vrai dire. Je ne pensais pas qu'il irait jusque là, même si ce n'est pas illogique en soit. Je manquerais de lui dire pour plaisanter qu'un mariage avec moi aurait donné le même effet mais je ne vais pas lui gâcher son bonheur. Même si... Peut-être qu'une part de moi aurait trouvé cette solution attrayante, s'il voulait vraiment ne plus porter le nom de son père. Néanmoins il semble heureux d'avoir fait ça, et je le vois rien qu'à son sourire, discret mais sincère, que j'aie appris à reconnaître. La nouvelle s'assimile doucement parce que je ne m'y attendais pas, mais je suis content pour lui si c'était ce qu'il souhaitait. Ce devait être assez important, pour qu'il en arrive à là. Alors... S'il fait son bonheur ainsi, ça fait également le mien. Il doit respirer de nouveau, si je puis dire. Si je m'attendais à ce qu'il le fasse, je ne saisis pas tout de suite quand il m'avoue être allé voir son père. Je finis par comprendre qui il désigne comme 'il', mais malgré tout, je n'ose pas lui dire que je ne vois pas ce qu'il veut dire à la fin de sa phrase, quand il ne la termine pas tout à fait. Son entrevue avec Kazuo a dû mal se passer, bien sûr, mais je me doute qu'il n'y a pas que ça. Qu'il y a quelques détails qu'il ne me dit pas. Et que je ne vais pas lui demander. Là aussi, s'il ne tient pas à en parler, alors je n'insisterai pas. Je n'ai pas besoin de savoir tout ce qu'il a fait là-bas, mais au moins, s'il peut me dire tout ça, c'est qu'il a su surmonter chaque épreuve que son passé faisait resurgir. Cela me rassure de voir comme il a pris en assurance. De lui-même, il a décidé de faire face aux démons qui le hantaient depuis de nombreuses années. En huit ans depuis que je le connais, je n'ai pas arrêté de le voir se transformer, pour devenir aujourd'hui un adulte plus confiant et sage. Ce changement fait plaisir à voir quand je sais l'adolescent réservé et hostile qu'il a pu être. Un adolescent déjà émietté par une vie qui était douloureuse à supporter. Je le vois, là, plus du tout anxieux à l'idée d'emménager avec quelqu'un. Il semble même impatient, quelque part. Sans doute voilà longtemps qu'il désirait effacer le nom de Kazuo pour mettre celui de Miyu. Je ne résiste pas à l'envie de l'embêter gentiment un peu là-dessus, d'ailleurs.
« Héhé, si tu voulais tant que ça changer ton nom de famille, t'aurais pu prendre le mien ! »
Je sais, je suis incorrigible. Je n'ai pas pu m'en empêcher. En blaguant de temps à autre, je pensais que ça le détendrait progressivement, sans savoir que je ne faisais que lui mettre la pression, en réalité. Je glousse en lui donnant un petit coup de coude affectueux et joueur. D'accord, peut-être éventuellement que ça ne m'aurait pas déplu. Cependant, je lui fais déjà bien assez de sous-entendus comme ça sans en rajouter. L'occasion était seulement trop belle pour que je ne la saisisse pas au vol, mais pour soulager mon copain, j'ai bien vite fait de préciser la nature de mon commentaire.
« Je plaisante, hein. Ne fais pas d'AVC juste quand tu reviens, ça serait bête. Alors voyons voir, comment s'appelle désormais l'éleveur le plus craquant de l'île ?.. »
Je me penche pour regarder le billet d'avion et vérifier que je ne me trompe pas sur le nom de famille en question. Il m'était bien arrivé de parler de ça avec lui, mais un oubli est très vite arrivé.
« Mi... Miyano ?... Ça m'plaît bien. »
En vérité mon avis importe très peu, mais il en est tellement fier... Je ne peux pas ne pas aller dans son sens. Il le voulait tellement, comme s'il réalisait un rêve de gamin. Il arrive même à être enthousiaste pour une boîte aux lettres, c'est dire. Et parce que je le trouve adorable à laisser ses émotions s'exprimer, je ne me retiens plus et m'avance vers lui pour l'arrêter dans ses gestes et l'enlacer doucement, plaçant ma tête contre son épaule.
« Cela n'a pas dû être facile, pendant tout ce mois. Mais je suis très fier de toi, tu sais. Pour chacun de tes choix. »
Je parle bien sûr de ce tout ce qui s'est passé au Japon (même si son départ était difficile), mais aussi de l'adoption d'Axel. Je ne vais pas revenir sur ce sujet-là, je voulais juste qu'il soit conscient de ma présence à ses côtés, car je ne veux pas qu'il hésite à solliciter mon aide si un jour il en a besoin. Doucement, je m'éloigne un peu de lui pour plonger dans son regard noisette.
« Fais toujours ce que te dicte ton instinct, Natsume. Moi, je serais là pour te suivre derrière. »
J'esquisse un sourire tendre et amoureux à son attention, de peur qu'il m'ait compris comme quelqu'un qui irait le prendre en pitié forcément. Sans parler directement d'Axel, je veux qu'il comprenne qu'il peut compter sur moi, même quand j'aie du travail. Natsume est ma priorité. (bon sauf quand c'est vraiment très très grave je présume). D'un mouvement de la tête, je désigne également les bonbons.
« Au fait, merci pour les friandises. Mais est-ce que tu crois qu'il y a moyen que je connaisse la seule partie appréciable de ta famille proche, un jour ? »
Mine de rien, Natsu a passé un mois entier chez ses grands-parents, mais il ne m'a pas encore montré ne serait-ce qu'une photo. Et oui, je sais, ça serait compliqué de me balader avec le Shimo-... Miyano devant le papy et la mamie en question, je suppose, mais s'ils sont gentils, peut-être qu'on pourrait s'entendre, éventuellement ?.. J'veux dire que ce serait dommage, si Natsume s'entend bien avec eux, qu'ils ne se voient pas souvent, et il est hors de question que je le laisse de nouveau partir sans moi. Mais à parler de réunion de famille, ça me rappelle quelque chose dont je voulais discuter avec lui, d'ailleurs.
« Oh, au fait, ça te dirait, qu'on le fête, notre emménagement ? Je me disais que ça pourrait être sympa, de pouvoir réunir tout le monde pour l'occasion. »
Bon, je sais, Natsu et les fêtes, ça fait quarante milles. Mais déjà ça m'empêche pas de lui proposer. Je repensais à la discussion que j'avais eu avec Faust, peu avant le retour de son cousin. Et je me disais à ce moment-là que nous ne nous voyions plus aussi souvent qu'on voudrait. Cela ne nous ferait sans doute pas de mal, de nous détendre un petit peu. J'ai toujours un peu de mal avec le concept de 'pendaison de crémaillère' parce que je n'y suis pas habitué, mais c'est surtout, là, un prétexte pour que je puisse nous retrouver autour d'un grill géré par le roi de la brochette : le Conseiller Ténèbres, bien sûr.
Samaël Enodril-Miyano
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Mer 24 Jan 2018 - 2:07
Natsume Enodril-Miyano
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D'accord, ce n'est pas grand chose, mais j'en suis fier, de ce changement de nom de famille. Aussi mièvre et quasi inutile que ce soit sur un plan purement productif, j'ai l'impression depuis d'être débarrassé d'un poids. Comme si on m'avait retiré une corvée, une tâche ingrate à décliner lors de chaque présentation, un rappel constant à chaque signature. Alors oui, peut-être que je fais ma précieuse, à considérer ça comme important. Mais je m'en fous pas mal, et c'est sans doute pour ça que je tenais à partager ma satisfaction à Samaël. Ça doit sûrement, et en toute logique, l'indifférer. Mais allez comprendre pourquoi, j'aime bien partager avec lui ce qui me rend heureux ; c'est l'un des seuls envers qui je me permets ça, mais voilà. Voilà pourquoi l'on pourrait presque entendre le bruit de verre brisé correspondant à mes rêveries cassées lorsqu'il me répond, en me mentionnant une possibilité qui me rappelle une autre pression croissante au fond de mon cerveau. Vous sentez ce truc lourd, épais, malaisant, qui me donne envie de me taire, là ? Ça s'appelle un malaise. Ou une grosse gêne. Voir les deux, dans ce cas de figure, car je me concentre bizarrement rapidement sur ma valise dans l'espoir de ne pas montrer l'anxiété qui se noue dans mon ventre. Oh, il dit ça pour plaisanter, hein, et je me force à un rictus pour signifier que j'avais bien compris. En un sens, oui, j'aurais pu faire ça, mais si j'avoue que je préfère le nom de maman (pas d'offense, mais... oui, bon), c'est davantage le sous-entendu qui me dérange et j'ai bien hâte qu'on change de sujet. Bon sang, j'ai l'impression de pédaler dans la semoule, depuis tout à l'heure.
Un air satisfait se dresse sur mon visage. Oui, c'est déjà mieux que Shimomura, en tous cas. J'ai toujours trouvé qu'il ne m'allait pas, et Arceus seul sait combien je n'aimais pas qu'on m'appelle 'monsieur Shimomura' dans un cadre administratif ou purement poli. J'aurais bouilli de rage en voyant ma thèse être soutenue sous ce nom, maintenant que j'y pense. Je ne m'attendais pas, toutefois, à ce qu'il se mette à m'enlacer aussi subitement. J'aimerais lui dire de s'éloigner, parce que ça va être très, très difficile de m'éloigner si il reste là trop longtemps, mais je suis bien trop faible, et fond dès lors que sa tête se pose sur mon épaule. Faut dire qu'il m'a manqué, et que l'odeur qui parvient soudainement à mes narines ne me convainc pas de m'éloigner. J'inspire sans trop de honte, les yeux clos, un début de sourire au bout des lèvres. Si ses paroles me font ravaler ma salive après un très ressemblant à un 'euh, d'accord, parce que je ne sais pas trop ce qu'il espère que je lui dis, je tente de poser ma tête contre lui, sans succès. Le salopiaud s'éloigne, et je le gratifie d'un regard désapprobateur capricieux : pourquoi est-ce qu'il ne reste pas, hein ?! … Et non, je ne suis pas collant.
J'ai toujours un peu de mal à comprendre ses... Disons, soudains aveux de soutien, comme ça. Bon, ça doit lui faire du bien, mais... Je me sens un peu con, après, à me contenter d'un 'ok' digne d'un mauvais jeu de vidéo économisant son temps de dialogue. Malgré moi, j'esquisse un rictus amusé, mêlant une certaine affection face à celle que je vois sur son visage, et un peu de moquerie dev ant tant de mièvrerie condensée.
« Oui, je sais. »
Je suis au courant, à force, je ne suis pas une grosse courge. Mais je ne fais que préciser ce qu'il savait déjà, à vrai dire. Sa question, toutefois, me prend au dépourvu et je cligne des yeux, ne saisissant pas trop pourquoi il voudrait les rencontrer. Comprenez que je ne... Saisis pas trop l'intérêt. M'enfin, les rencontres familiales, je vous avoue... Ça fait un bail que je considère la famille biologique comme étant uniquement des détails, et pas des obligatoires à rencontrer. Mais bon, il me manque quelques cases en codes sociaux, alors je ne me pose pas de questions et hausse vaguement les épaules.
« Je ne peux pas te dire comme ça, il faudra voir s'ils se décident à venir ici un jour. Ou si on y va ensemble, éventuellement. »
En soit, c'est évident qu'à partir de maintenant, je ne partirais plus au Japon sans lui. Je me rappelle bien de sa tête lorsque je lui ai annoncé, après tout, et j'ai passé le temps qu'il me fallait pour me sortir moi-même des ennuis. Je ne sais pas trop comment réagiraient mes grands-parents en apprenant que je suis à peu près aussi hétéro qu'un pinson, mais bon, j'ose croire que ça ne les dérangera pas. Ou j'évite de trop y penser car j'ai déjà ma dose d'homophobie banalisée à supporter, et que je n'ai pas trop envie de les associer à ces choses qui m'énervent bien trop souvent. Quand il me propose de « fêter » notre installation, toutefois, je hoche vaguement de la tête, ne me sentant ni particulièrement pour ni contre. Les fêtes, ça m'indiffère pas mal, mais je sais que cela lui plaît, et en soit, cela permettre de m'épargner un certain nombre d'interactions sociales forcées à base de 'salut ça va' pendant dix jours. Ça, par contre, en vacances, je vous avoue que c'est tentant.
« Si tu veux, à la limite. Juste que je refuse de nettoyer après si vous faites le bordel. »
J'esquisse un rictus, mais je suis à demi-sérieux, et oui, c'est égoïste. Mais franchement, vous avez déjà VU un résultat de fête lorsque Faust et Samaël sont dans la même maison ? Si en PLUS on ramène ma sœur ? Franchement, je n'ai pas envie de nettoyer, ou même de tomber sur des trucs bizarres, alors je préfère prévenir de suite. Mais bon, avant de penser à tout ça... Je m'éloigne un peu, et, maintenant que ma valise est vide, la pose au bord du lit pour faire de la place. J'attrape ensuite un carton bieeeeen lourd avant de lui poser dans les mains, me donnant volontairement un faux air prétentieux. C'est qu'on a du travail, mine de rien, même si je sens que mon dos va le regretter.
« En attendant, tu me dois des câlins, et un rangement. C'est de ta faute, tout ça, j'te rappelle. »
Je fais de l'humour, mais c'est avant tout pour me donner du baume au cœur. Parce que oui, j'aimerais plutôt être en train de réclamer de l'affection qu'en train de poser des affaires ou d'ouvrir des placards, mais il faut le faire maintenant, si on ne veut pas se retrouver à pleurnicher ce soir. C'est aussi ça, être adulte : faire ce qu'il faut faire, même quand c'est chiant. Je vous avoue que le repas d'après, ainsi que le bain et la nuit de repos, c'est tout ce qui m'a permis de ne pas égorger des chatons sur la place publique après. La nuit, d'ailleurs, m'a permis de récupérer de mes heures de sommeil perdues la veille. Même si mes jambes sont dans une position bizarre, que je bave, et que je dois avoir l'air bien digne, là, dans cette posture grotesque. Mais je m'en fiche, parce que je me sens plutôt bien, et que mon oreiller est bien trop confortable pour que je ne réagisse. Heureux comme un loir, je souris même sans m'en rendre compte. La chambre de ma mère n'était pas inconfortable, mais... Ce n'était pas la nôtre. Aucune n'était la nôtre, jusqu'à maintenant, en fait, mais vous voyez ce que je veux dire.
Je ne sais pas si il est réveillé et je n'ai pas l'impression de l'être totalement non plus, je suis assez ensommeillé encore. Pour le coup, je me colle un peu plus. Le reste peut bien attendre, maintenant que je n'ai plus à me briser le dos en portant des cartons ou à ranger je ne sais quoi. Mon corps est dans un bien meilleur état, comme je le constate lorsque m'étirer ne réveille aucune douleur ou courbature quelconque. Je me sens mou, toutefois, paresseux, et peine à me motiver. J'arrive doucement à ouvrir l’œil, et retrouve sans surprise les murs verts de la pièce, ainsi que la chaleur confortable de notre couverture. Mon expression, toutefois, tourne un peu plus mièvre lorsque je croise le regard du plus vieux. Sans rien dire, car depuis le temps ça ne sert plus à rien, je laisse une de mes mains passer derrière sa nuque pour la grattouiller en guise de salut matinal. Je ne sais même pas si on est au matin, à vrai dire, car les volets électriques sont solidement baissés et filtre toute potentielle lumière. N'ayant pas envie de me lever toute de suite ou d'agresser nos rétines avec les rayons du soleil, je me console en me disant que, vu que j'ai encore un peu de temps, je peux me permettre de ne rien faire, et je pose lentement ma tête sur celui qui me sert de peluche. Malicieusement, je m'en vais déposer quelques baisers dans son cou pour au moins m'excuser si jamais je l'ai réveillé, et car ces réveils en douceur m'ont manqué : la sonnerie stridente de mon portable, c'était un tout autre monde. Enfin, ça, c'était l'idée.
« Bonjouuuuuur ! »
Vous savez ce que ça fait, de se prendre une mini-bombe de dix-huit kilos sur le ventre d'un seul coup ? Genre, quand ça tombe sur votre bide avec tellement d'énergie et d'enthousiasme que vous vous demandez si vous allez recracher vos intestins ? Moi, je crois que je viens d'avoir une idée, là. Sous la forme du gamin de cinq ans qui vient de m'écraser d'un seul coup, sûrement pour me souhaiter bonjour, vu comment il me câline avec un énorme sourire sur le visage. Je ne vais pas dire que je suis mécontent de le voir : je l'aime bien, ce gamin, hein, c'est même pour ça que je m'en occupe. Après un mois, j'étais inquiet, et il m'était souvent arrivé de demander aux autres comment il allait. Sachant qu'en plus, il a fait une crise de larmes après mon départ... Je préfère le voir comme ça, et je l'accueille donc en tapotant doucement sa tête. Mmh. Bon. Faudra définitivement que je lui apprenne à toquer et respecter les limites, mais il a cinq ans, je ne peux pas m'attendre au mieux tout de suite. Je me redresse doucement, en veillant à bien remonter la couverture parce que même si je suis bien moins prude qu'il fut un temps je n'ai pas envie de me retrouver cul nu près d'un môme, et le considère avec un peu de fatigue dans le regard. Malgré tout, ma voix est assez douce, moins rude qu'elle pourrait l'être si un autre malheureux avait eu l'outrecuidance de me déranger. M'enfin, ça arrive rarement, en vrai : personne ne se lève à six ou sept heures comme moi, généralement. Du moins pas tous les jours et volontairement. Et ne posez pas de questions, j'ai toujours été comme ça.
« … Tu es arrivé un peu tôt, non ? - Bah, c'est Max qui a dit que c'était l'heure ! »
… Mouais. Maintenant que j'y pense, il me semble que je lui avais dit de me le ramener aujourd'hui, mais pas forcément à une heure aussi matinale ! Je m'abstiens toutefois de faire un commentaire, et le laisser se blottir dans mes bras. Je ne remarque pas son coup d’œil inquiet envers Samaël, comme si il craignait sa potentielle réaction, et ébouriffe tendrement ses cheveux. Je ne me rends même pas compte de la façon dont je deviens si mou, avec lui, parfois.
« Va jouer un peu avec Zeke, et je viens m'occuper de ton petit-déjeuner, c'est d'accord ? - Hm hm ! Tu me raconteras, hein ? - Promis. »
Je ne sais pas trop ce qu'il veut que je lui raconte, mais il avait été suffisamment curieux au sujet de mon pays natal pour que j'ai de quoi faire, je pense. Je trouverais bien. Et puis quelque part, c'est un peu une de ses origines aussi, même si il n'y a jamais mis les pieds et ne connaît en rien la culture. Ma réponse a au moins le mérite de le satisfaire, puisqu'il file aussi vite qu'il est arrivé, en... marchant sur son propre pantalon qui lui tombe maintenant jusqu'aux genoux. Je pousse un long soupir exaspéré. Seigneur, vraiment une chose que j'aimerais qu'il ait oublié de chez Faust, tiens... Et il faut aussi que je lui demande comment il s'est fait son tatouage à l'eau sur la fesse.
Enfin. J'ai d'autres affaires, en attendant. Je me retourne vers Sam, un début de sourire désolé sur mon visage. Je me rapproche un peu, glissant une main dans ses cheveux avant de laisser traîner mes lèvres sur son cou, pour remonter le long de ce dernier et m'arrêter sur sa joue. Mon autre main s'est glissée autour de sa taille, que je caresse distraitement et affectueusement.
« Désolé. Je sais que c'est un peu brusque. »
Malgré tout, je ne suis pas pessimiste quant à la journée qui va suivre. Techniquement, si je n'ai pas beaucoup de congés, après un mois de pause, je ne suis pas à ça près. Et j'ai bien envie de profiter, même si Axel doit définitivement apprendre à être moins brutal. Il se tiendra peut-être tranquille pour le petit-déjeuner, tiens...
18 > 19 Décembre 2022, environ 8-9h
Natsume Enodril-Miyano
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Jeu 25 Jan 2018 - 0:40
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"Take that !"
« Pffrt ! Comme si on ne savait pas se tenir... »
Bon, d'accord, je ne devrais pas faire ce genre de promesses alors que je sais ce qui va arriver si jamais j'invite Faust. On fera les cons comme c'est pas permis et on passera notre temps à faire des concours du plus gros mangeur de hot dogs. Puis, on vomira tout ça et on rigolera de notre stupidité en reparlant de nos meilleurs souvenirs d'il y a quelques années et en se disant que 'ah oui c'est vrai lol Isaac c'est mon beau-frère héhé Faust passe-moi encore du panachée'. Mais je sais être raisonnable aussi et... m'occuper de mes responsabilités, si je puis dire, alors quand vient le moment de réparer ou nettoyer mes dégâts, je sais prendre les choses en main. Pour le coup, toutefois, si je voulais rencontrer ses grands-parents, c'était juste par curiosité. Je pourrais quand même les remercier d'avoir pu supporter mon copain pendant un mois entier. Il est évident, de toute façon, que s'il retourne au Japon pour les revoir une prochaine fois, il ne partira pas sans moi. C'est quelque chose dont il se doute sûrement, d'ailleurs, mais il ne pourra pas y échapper; quitte à ce que je me glisse incognito (ou pas) dans sa valise. En parlant de cette dernière, puisqu'il n'y a plus rien que l'on peut en sortir, c'est le moment de ranger le reste des cartons. J'avoue que profiter pleinement de mon petit-ami après son absence me tente légèrement plus, mais je ne couperai pas à cette tâche durant l'emménagement. Même si j'ai juste envie de larver, je vais être productif pour une fois et terminer ce que j'aie commencé. Pas comme si cela m'enquiquinait beaucoup, en plus, de base. J'étais très excité pour l'emménagement. Seulement... Bah j'attendais aussi avec grande impatience que mon copain rentre pour le couvrir de mon affection que je lui réserve depuis plusieurs semaines alors m'occuper de déballer mes affaires n'était pas tellement ma priorité numéro une. Mais bon, quand faut y aller... Faut y aller. Et pour me motiver, je me dis que ce sont au moins des aménagements qui ne bougeront pas de sitôt. Je sais, au fond, que je serai extrêmement fier quand nous aurons fini et que je pourrai enfin me dire 'ça y est, je suis installé'. Et la maison de Natsu sera la nôtre.
« Hééé, dis que tu regrettes, aussi ! »
Je ricane, faussement vexé, m'occupant tout de même du carton assez chargé qu'il vient de me confier. Et pas étonnant qu'il soit lourd, d'ailleurs : j'y ai mis entre autre tous mes albums photos, et ils commencent à être nombreux, mine de rien. Mais quand faut y aller... Faut y aller. Tranquillement, j'achève de placer mes affaires selon les directives de Natsu, lui glissant de temps à autre des bisous que je ne peux retenir plus longtemps. Cela nous prend toute la journée, au moins, mais quand le travail est abouti, je soupire de soulagement, satisfait de nous. J'peux vous dire que le repas et le bain après tout ça sont des réconforts amplement mérités ; et j'accueille avec délice la soirée que nous passons ensuite tous les deux puis le repos que nous nous accordons lorsque la fatigue commence à se faire sentir. Blotti près de mon petit-ami que je viens de retrouver, je ne mets pas bien longtemps à m'endormir, son agréable odeur emplissant mes narines au moment du coucher. Je lâche même un soupir de satisfaction, heureux. Et pour la première fois depuis son départ, je dors vite et paisiblement, sans aucun cauchemar pour me réveiller.
Au lendemain, si je suis d'abord surpris de la douce chaleur contre moi, je me rappelle de ce qui s'est passé hier et ronronnerais de bonheur si je le pouvais, en croisant le regard affectueux de mon copain. Nos réveils ensemble m'avaient plus que manqué et je le serre un peu plus, profitant de sa présence maintenant que je peux me le permettre. Ses gratouilles et ses bisous sont plus que bienvenus et je les accueille en bougeant un peu pour dévoiler davantage mon cou. Je m'apprêtais d'ailleurs à lui faire un câlin mais c'était sans compter sur la petite pile électrique qui n'a pas hésité à débarquer dans notre chambre pour accueillir son parrain avec une voix d'enfant un peu trop forte pour mes oreilles. Je ne suis qu'à moitié victime du poids mais étant donné l'expression de mon copain, se recevoir un enfant de cinq ans sur le ventre ne doit pas être des plus agréables. Je fais légèrement la moue, regrettant de ne pas pouvoir avoir plus de temps avec l'éleveur ; car maintenant que son filleul est réveillé et qu'il est au courant de son retour, j'imagine qu'il ne va pas se gêner pour le monopoliser. Dommage. Mais bon, je comprends qu'il ait pu lui manquer, à lui aussi, alors je ne dis rien, laissant le gamin se blottir contre le japonais même si la vision me fait une drôle de sensation. Je me fustige mentalement d'ailleurs pour détourner le regard en sentant les yeux d'Axel posés sur moi, comme s'il attendait quelque chose de ma part. Si c'était le cas, rien ne se passe et il repart après que Natsume le lui ait intimé, et nous sommes alors de nouveau tranquilles. Je me détends en m'allongeant contre le matelas moelleux et souris doucement en voyant l'air désolé du Miyano.
« Oui. Fais en sorte que je te pardonne, maintenant. »
Je le laisse me refaire des baisers sur la nuque, appréciant le contact auquel j'ai droit après un mois sans avoir pu en bénéficier. Au fond, ce n'est pas très grave, que j'aie un réveil brutal. Je ne vais pas me plaindre alors que je peux avoir mon petit-ami près de moi, pour cette fois-ci une durée indéterminée. Je peux bien lui pardonner n'importe quoi, tant je suis gaga.
« Eh beh... Je ne suis pas le seul à qui tu as drôlement manqué. Je crois qu'il y a deux personnes en plus que tu devras ajouter à ton prochain voyage. »
Oui, je compte Axel dans le lot pour lui signifier aussi que je n'ai pas zappé notre discussion d'hier et qu'en parler ne me dérange pas, ou plus. En outre, je veux bien lui faire comprendre par la même occasion qu'il ne pourra pas partir loin comme ça et s'en sortir aussi facilement. Ou alors je lui rappellerai que je suis assez riche pour me permettre de prendre des billets d'avion à la dernière minute ! Mais pour l'heure, je n'ai pas envie non plus de lui mettre la pression en insistant sur le fait que son absence s'est bien faite ressentir. Il le sait, qu'il compte pour nous.
« Tu as faim ? Allons préparer le petit-déjeuner. »
Parce que c'est pas tout, mais je commence à avoir un petit creux ; et il n'y a bien que la nourriture qui peut me motiver à sortir du lit, même si y rester était une option tout à fait séduisante et que cela ne m'aurait pas dérangé de rester blotti dans ses bras encore au moins une heure. Mais malgré tout, si je ne suis pas pressé de savoir l'heure qu'il est, je sens mon estomac commencer à grogner, et Natsu a fait une promesse au mini Donovan, après tout. Sur ces mots, je glisse donc un bisou sur le front de l'Hôte et commence à bouger. Mais j'ai tout à coup un flash, et je replonge dans mes souvenirs. Tiens, c'est vrai, moi aussi j'aimais bien sauter sur le lit de mes parents les matins de Noël ou de réveillon, excité comme une puce à l'idée d'ouvrir mes cadeaux. De bons souvenirs, pour une fois, qui refont surface et qui me rappelle que Noël approche à grands pas. C'est même dans... Trois-quatre jours, à peu de choses près ?.. Eh beh. Et je ne sais même pas ce qu'on va faire, cette année. D'habitude on reste à la maison, faute d'idées originales. Enfin, y'avait bien cette fois où il avait neigé sur les montagnes du Nord et du coup on a été au chalet mais...
« Mais... C'est ça ! »
Un éclair de génie me traverse. Enfin de génie... Tout est relatif, je sais, et venant de moi c'est difficile à croire, mais... Mais ça pourrait être ça ! On pourrait louer un chalet dans les montagnes et fêter Noël là-bas, pour changer !
« Je sais ce qu'on va faire pour Noël : on va aller à la montagne ! Avec un vrai chalet, une vraie neige et tout ! Ce serait pas génial, ça ? »
Mon regard s'illumine d'un coup, tout comme mon visage, mais je me rends compte que je m'emballe peut-être un peu trop.
« Enfin, euh... je veux dire... Si ça te tente ?.. »
Je sais bien que tout ce qui est fêtes de réveillon... Bah Natsu y tient pas tant que ça, enfin du moins ce n'est pas autant un gamin que moi quand il s'agit de Noël, et je ne peux pas lui en vouloir. Déjà parce que j'ai cru comprendre qu'ils fêtaient pas tant Noël dans certaines régions au Japon, mais en plus parce que bah... J'imagine que ça devait pas être forcément la joie dans sa famille de base, alors si en plus on devait donner une raison à Kazuo pour être généreux... Ça devait être un peu chaud, quoi. Mais bon, au moins, je sais pas, je me dis... Que ça serait bien pour nous faire tous penser un peu à autre chose, et... Pour Axel, aussi. Peut-être que j'arriverai à quelque chose avec ce gamin, un jour, qui sait ?..
Samaël Enodril-Miyano
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Lun 29 Jan 2018 - 0:08
Natsume Enodril-Miyano
Phoenix & Miles ft. Enodébile
Gmbrl. Le sommeil m'a l'air soudainement bien plus attrayant, je vous l'avoue. Qu'est-ce que je rêverais de retourner dans les bras de Morphée et faire comme si je n'étais pas obligé de me lever pour me charger du petit-déjeuner d'Axel... Mais bon, je sais que c'est foutu. Une fois qu'il est levé, c'est juste trop tard. J'vous jure que je reconsidère ma santé mentale, des fois. Je baisse un peu la tête lorsqu'il me rappelle à quel point le gamin n'a pas trop apprécié mon départ, et me sens soudainement coupable de m'être montré égoïste dès le matin. Mrmmr... Je sais, ça va, merci, Sam. Oui, je suis grognon, et en levant les yeux au ciel comme un gamin, je ne fais que renforcer cette puérilité. Enfin, quand il faut y aller... Je me redresse difficilement, assez peu motivé, une moue sur mon visage devant le bisou sur le front qui est censé me donner envie de bouger. Honnêtement, là, j'ai juste envie d'un thé, et d'un bon documentaire sur les cycles de productions de poudres des Papinox. Vous n'imaginez pas le calvaire que ça peut être, de nourrir Axel, encore plus au du fait qu'il mange comme un gros cochon.
Je ne m'attendais pas à le voir s'exclamer pour... Enfin, pour rien, d’apparence. Je ne saisis pas trop pourquoi il réagit ainsi, et cligne des yeux face à son enthousiasme soudain. Mais qu'est-ce qu'il a, à bouger autant dès le matin, celui-là ? … Et oui, c'est moi qui dit ça, alors que d'ordinaire, je suis dès le réveil en train de partir courir, de déjeuner rapidement et de partir aussitôt au travail. Je sais. Mais on va dire que c'est la fatigue, et le fait que j'estime ne pas avoir suffisamment compensé le temps d'absence de mon copain en une journée à peine. Ouais, je deviens de plus en plus collant, avec le temps qui passe. Mais c'est qu'il parle fort, en plus. Et qu'il s'enthousiasme très, très vite, tellement que je peine un peu à comprendre ce qu'il veut dire, en vérité. Je finis par cligner des yeux lorsque l'information s'enregistre dans mon cerveau. Ah. Euh, pourquoi pas, à vrai dire. Si je ne comprends pas trop son envie de voir de la « vraie neige », je sais aussi qu'ici, c'est comme si ça n'existait pas, hormis sur les hauteurs de Baguin. Pour moi qui vient d'une région plutôt froide du Japon, c'est assez drôle, sachant que je viens tout juste d'en rentrer, et que j'ai encore le souvenir de mes jambes s'enfonçant presque entièrement dans cette dernière.
« Ah, euh... »
L'éloquence incarnée, toujours. Je vous jure que si mes étudiants de TD me voyaient comme ça, des fois, ils en riraient bien, je crois. Je ne sais pas trop quoi penser, en fait. Les fêtes, ça a tendance à me passer au dessus de la tête en règle générale, déjà parce que je ne suis pas très traditions, et ensuite, car... C'est ni vraiment ma culture, ni vraiment mon truc, les délires familiaux. Mais je sais que c'est important pour mon copain, alors je me force à mettre de côté mes quelques réserves... Et ma crainte pour mon compte en banque. J'vais faire comme si ça n'allait pas puiser dessus, parce que je sais ce qui risque de se passer si je fais une objection à ce propos, et je n'en ai aucune envie. En soi, pourquoi pas. Ça me changera peut-être, et au mieux, Axel sera content. Je peux mettre un peu du mien et cesser de faire le grinch, pour une fois. En m'étirant et après avoir fait craquer mes articulations, je sors du lit en lui jetant un regard. Paresseusement, je tire sur mes bras et baille comme un chat qu'on dérangerait de sa sieste. Les détails et arrangement attendront, en tous cas. L'air de rien, je m'approche de lui, avant de jouer machinalement avec ses cheveux.
« Pourquoi pas, si tu veux. Mais là... »
Un sourire machiavélique s'est dessiné sur mon visage, et je le fais retomber sur le lit, juste avant de monter dessus et de m'installer comme sur un coussin, la tête contre son cou. Oui, je suis capricieux. J'ai bien le droit de l'être de temps à autre, non ? Un rictus arrogant sur mon visage, je me love confortablement, jugeant que je ne fais que rattraper mon dû. Ma voix est encore un peu embrouillée et endormie, si bien que mes prochains propos sortent lents et pâteux.
« Juste deux minutes de plus. »
Du salon, j'entends la télévision brailler le son d'un générique que je connais très bien. Et lorsque je reconnais les premières notes de cette putain de série portant sur cette putain de gourdasse et son singe dégénéré, je ne retiens pas un grognement bruyant et écrase ma tête contre mon copain, marmonnant des injures si vulgaires qu'il ne vaut mieux pas les énoncer ici. J'essaie de cacher mes oreilles, mais ça ne fonctionne pas longtemps. La routine continue, quelque part, et je me surprends à me dire que malgré ça, cet emménagement n'était pas une si mauvaise idée. Peut-être que cette année va bien débuter, pour une fois.