Quoi de neuf sur l'île d'Enola ?

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Printemps 2025

~22 - 28° / Températures en hausse et grand soleil !

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Intrigue n°3 : « Ferveur »
L'Elu auto-proclamé des Monarchistes fait son entrée ! La Compétition, Elixir et le Gouvernement sont en crise et les Anarchistes demandent la démission du Chef du Conseil.
Mini event n°1 : Panique à Vanawi !
Un blocus Anarchiste est en cours à Vanawi, sous surveillance des forces de l'ordre.

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Faites découvrir les ruines du Titak !
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Dans les Alpes avec Annette [PV Annetsume]
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Samaël Enodril-Miyano


&&&



Dans les Alpes avec Annette
feat la famiglia
"Quand te reverraiiiiii-jeeeee pays merveilleuuuuux"


« Ouiiiiii ! »

Je n'attends pas davantage quand j'aperçois la neige autour de la maison. Je bondis avant de me rouler dedans. J'ai choisi un coin suffisamment haut pour que nous ayons de la bonne poudreuse toute blanche. Il y avait vraiment un moment que je n'étais pas allé aussi loin en montagnes, cela commençait à me manquer. J'en avais vraiment marre de voir toutes ces pubs pour des vacances au ski dans des pays lointains parce qu'il ne fait pas très froid ici. En temps normal, cela aurait été une bonne occasion pour nous faire voyager, vous me direz, mais Natsume revient à peine de son voyage au Japon et pour le coup je n'avais vraiment pas envie de repartir en avion. Cela doit lui faire du bien, en plus, de se poser à la maison. Ou du moins pas très loin. Oui, parce qu'on ne va pas se mentir, l'île est quand même petite, même si elle paraît immense quand je dois faire mes rondes aux alentours pour vérifier de loin s'il n'y a aucun problème. Mais ne parlons pas travail maintenant. Je suis en congé de Noël, et c'est peu de le dire : le réveillon est tout proche. Demain, pour être plus précis. Pour l'occasion, je nous ai tous emmené (enfin presque) au cœur des montagnes du Nord pour nous plonger dans une véritable ambiance hivernale. Et oui, dans un vrai chalet, même. Qui sent bon le bois et avec plein de neige autour. Des vacances de riches à la montagne un peu clichés, mais... Ne suis-je pas riche et cliché ?
Je disais que 'presque' tout le monde était là mais une grande partie a quand même pu venir. Il n'y a que Faust, ses filles, Nagisa et Isaac qui n'ont pas pu venir. Bon, d'accord, ce n'est peut-être pas la plus grande partie qui est venue, mais il y a quand même du coup Natsume, Axel, maman et Kagami que j'aie pu invité. Prévues à la dernière minute, ces vacances arrivaient au mauvais moment pour les autres, alors c'était compliqué pour l'organisation. Mais je suis sûr que nous allons quand même bien nous amuser. Quand il s'agit de Noël, de toute façon, c'est la seule option possible.

« Eh bien... Si on savait que le Maître s'amusait encore à jouer dans la neige comme un enfant... Je connais des journalistes qui seraient amusés de voir ça. »

Je dessine un ange dans la neige, avant de me redresser pour observer ma mère, penchée sur moi avec un sourire joueur. Je me contente de hausser les épaules en gloussant.

« Et moi je serais bien plus amusé encore de voir leurs têtes en découvrant l'accueil qui les attend s'ils osent s'approcher. »

D'un geste de la main, je désigne brièvement les Pokémons que j'ai sorti pour l'occasion alors que nous nous trouvons sur leur domaine. Kasumi, Cher, Cream et Koyu jouent toutes les trois avec leurs attaques de type glace à faire un concours de sculptures. Bon, là, elles sont un peu distraites, mais euh... Elles peuvent être super balèzes, quand elles veulent. Enfin, normalement. Mais bon, l'avantage aussi d'être en hauteur comme ça, c'est que nous avons l'impression d'être isolés du reste de l'île. Comme à la Pension, en un sens, mais c'est différent. Et puis Noël est une de mes fêtes préférées, alors j'avais un peu hâte de venir ici. C'est une chance que j'aie les moyens pour nous offrir un endroit aussi tranquille. Et plutôt pas mal, question maison. Mais il était évident que je n'allais pas faire les choses à moitié pour cette période toute particulière. Je me secoue pour faire tomber les quelques morceaux de neige et me relève pour de bon afin d'aller aider les autres à ranger nos affaires dans le chalet. Bon, on a pas beaucoup de trucs à installer et sapin et cadeaux ont déjà été placés dans la maison la veille par mes soins, mais j'ai juste oublié que c'était moi qui avais la clé, héhé... Oui j'suis un peu con, des fois. J'ouvre donc une fois que tout le monde se trouve devant le chalet, entre le premier en m'avançant bien dans le salon pour qu'ils puissent rentrer et visiter un peu à leur guise. Bon, j'ai peut-être un peu abusé sur la taille mais... Bah, quand on aime, on ne compte pas ! Enfin quand on peut se le permettre, plutôt. Tout en bois, le salon assez spacieux donne sur une cuisine ouverte avec, près de l'entrée, des fenêtres sur les plaines enneigées devant des canapés et coussins et une cheminée collée au mur. Ici et là, on retrouvait également des tapis moelleux à souhait. Le tout était en soit très confortable et chaleureux. Je ne regrettais vraiment pas la location de ce chalet, car on s'y sentait agréablement bien.

« Bon bah... Les chambres sont au premier étage, je vous laisse les choisir. Elles sont un peu toutes pareilles, de toute façon. »

Je désigne les escaliers menant à l'étages supérieur où se trouvent les chambres ainsi que deux salles de bains. Fournies avec une baignoire, bien sûr. Je ne fais pas les choses à moitié, moi. Mais vous savez c'est quoi, le meilleur ? Natsume voulait, au départ, que nous partagions la facture. Mais quand il a vu qu'il y avait quelques zéros en trop, il a bizarrement bien voulu que je m'occupe de tout. Bon, faut dire que honnêtement, c'était en effet pas trop dans son budget, mais je l'ai fait exprès. L'idée de ces vacances venait bien de moi, après tout. Mais ça, c'est déjà une grande victoire !
Samaël Enodril-Miyano
Samaël Enodril-Miyano
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Dim 4 Fév 2018 - 20:49
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Natsume Enodril-Miyano



Dans les Alpes avec Annette
Ft la smala

Vraiment, qui a jugé bon de dire aux enfants que le Père Noël existe ? Ça les rends hyperactifs, intenables, et en plus, je suis obligé de jouer le jeu dans tout ce pataquès car sinon, je me prends des regards noirs de la part de tout le monde. Ça m'arrangeait bien quand il fallait se déguiser et me faire payer pour faire le clown, mais c'est un peu plus compliqué lors qu’arrive la période de Noël et qu'Axel est bien, bien trop excité. C'est tout juste le second qu'il passe avec nous, mais laissez-moi vous dire que je pleurniche à chaque fois que j'entends résonner dans mes oreilles une seule de ces musiques criardes et insupportablement niaise. Déjà, de base, je n'ai jamais été trop fêtes : d'une part parce que ce n'est pas vraiment dans ma culture, et en plus parce que je trouve ça, eh bien... Un peu chiant, en fait. Les trucs à base de chantons-tous-ensemble-dans-la-joie-forcée, c'est pas trop mon truc, et ça me met même super mal à l'aise. Bon, peut-être que c'est également un peu lié au fait que tout ce qui est familial me hérisse le poil pour des raisons purement personnelles.
Toutefois, j'essaie de faire quelques efforts, en grognant dans un coin, mais tout de même. Quand je vivais chez Faust, je devais bien faire avec et me contentait de lire un bouquin dans mon coin. Le seul moment où je faisais un peu plus d'effort était l'époque où je vivais chez mon copain et sa mère, même si j'avais toujours l'impression d'être un intrus, pour des raisons liées à un syndrome d'imposteur que nous ne décrirons pas ici. Depuis que j'ai enfin mon chez moi, je... Bah, disons que c'est surtout pour Axel et Samaël. Moi, ça m'dérangerait pas d'épargner à un pauvre sapin de déguiser son cadavre, ou de faire tout ce cinéma quant au fait de donner des cadeaux ou non. En soit, je fais surtout ça pour faire plaisir aux autres.

Après, je dois avouer qu'il y a une autre motivation qui m'a poussé à accepter son idée de sortie montagnarde. Voyez-vous, cela fait un bail que l'autre andouille n'a pas pris de vraies vacances et que nous n'en avons pas passé ensemble. Je savais, en outre, que nous éloigner le plus possible de tout le reste serait un bon moyen de le faire respirer un coup, même si il fallait pour cela rentrer dans le jeu de ses délires noëliens et son... Disons son grand enthousiasme. Et puis, plus égoïstement, je n'étais pas contre le fait de profiter de cette absence de travail chez lui pour compenser le fait que j'étais encore ailleurs depuis un moment il y a tout juste quelques jours. Là, au moins, je n'aurais pas à me demander si il rentrera à trois heures du matin.
Enfin, ce n'était pas comme si c'était une mauvaise idée pour Axel. Voyez-vous, le gamin aime la neige. Il l'AIME. Sûrement bien plus que tout ce qui est humain ou vivant dans son entourage, et ça, c'est quelque chose dont je me rends compte à chaque fois que nous traînons dans les montagnes avec lui. C'est assez rare, d'ailleurs, parce que bah... J'ai pas le temps d'aller faire des bonhommes de neige, c'est tout. Mais on va dire que je tente de rattraper un peu mon absence envers eux deux de cette façon.

Je me suis fait à la compagnie de ma belle-mère avec le temps, et cela fait un moment déjà que je ne bafouille plus avant de me cacher sous la table quand elle me demande de lui passer le sel. Ma grande-tante Kagami, en revanche, j'avoue être encore un peu intimidé et hésitant à son sujet : je n'ai pas vraiment l'habitude de pouvoir être détendu devant une Shimomura, après tout. Mais je sais qu'elle est largement différente, ne serait-ce qu'à cause du fait qu'elle se soit éloignée de tout ça. Alors en somme, je ne suis pas mécontent de voir qu'elles nous accompagnent. C'est... Bizarre, pour moi dire ça, mais ça me fait même... Plaisir. Oui, bon. N'allez pas vous dire qu'on est dans un film Disney et que grâce à la magie de la famille et de l'amitié je vais finir par vous chanter des poèmes de Noël en playback (quoique avec ma voix je ferais détester ça à tout le monde, c'est à creuser). C'est juste que je me permets d'être un peu optimiste, pour le coup.

Et je vous vois venir. Non, les cache-oreille, ça ne fait pas vieux pépé ! C'est confortable, et ça permet de ne pas avoir froid aux extrémités, c'est même carrément indispensable pour ne pas choper un gros rhume. Et puis j'aime bien la couleur, l'orange c'est joli. D’ailleurs, en plus des gants, de l'écharpe et des cache-oreille, Axel a aussi le droit à un gros bonnet qui peine à contenir sa chevelure volumineuse. J'ai eu un mal fou à le forcer à le garder, et je le vois bien qui essaie de le perdre 'malencontreusement' sur le chemin, mais... Je crois qu'il est un peu plus ridicule que moi, là, dans sa veste qui lui donne l'air d'un vrai petit bonhomme michelin. D'accord, d'accord, on dirait un petit Goinfrex, mais c'est le plus pratique et-... Ok, même moi je ricane.  
Ma tante, elle, semble bien plus accommodée par le froid, et je me demande comment elle ne gèle pas sur place, vu le manque d'épaisseur de son manteau. Devant mon regard sincèrement interloquée, elle glousse comme si elle savait déjà ce que je pensais. Meh. C'est qu'elle sautillerait presque sur place, en plus... Comment ils font pour être aussi fanas de cette couche de cendres blanches, hein ?!

En parlant de fana, tiens, voilà que l'andouille qui me sert de copain depuis maintenant huit ans vient de sauter dedans. Je grimace en imaginant la fraîcheur qui doit d'un coup le traverser, mais ça n'a pas l'air de lui faire grand chose. Un peu blasé de voir que l'enfant à qui je tiens le main se tient plus tranquille que l'adulte devant mes yeux, je glousse malgré moi en me pinçant l'arrête du nez. Bah. Pas comme si je m'attendais à autre chose, hein, ce serait mentir. Même si je ne l'avoue pas directement car nous ne sommes pas seuls, ça m'attendrit aussi un peu, de le voir aussi décontracté et jovial : l'absence de ces comportements ayant tendance à m'inquiéter.
En voyant l'Enodril jouer comme un gosse, voilà que le véritable gamin de cette histoire tire un peu sur ma main pour me faire signe qu'il a lui aussi envie d'aller jouer. Je le laisse faire des petites boules l'air de rien, pendant que je supporte les propos de ma belle-mère avec un gloussement moqueur. Je vous le dis, des fois, je suis pris de fous rires quand je vois la façon dont on peut parler de lui ailleurs. Si ils savaient, sérieusement.

Mais je me perds dans ma contemplation de la montagne pendant qu'Axel s'amuse dans son coin. Vrai que là, au moins, nous serons relativement bien isolés, et ce n'est pas pour  me déplaire, vu que mon côté ermite sera pleinement satisfait de cette manière. Je hausse un peu les sourcils devant la taille de la baraque, me demandant à quoi diable est-ce que ça sert de prendre un truc aussi péteux et spacieux quand nous ne sommes que cinq. Mais bon, j'ai mes doutes sur la raison, à vrai dire : quand j'ai commencé à insister pour payer la moitié, étrangement, il m'a sorti un montant tel que même avec tout la volonté du monde, je n'aurais pas eu les moyens. J'ai donc laissé faire en soupirant, mais je ne serais pas surpris d'apprendre que c'était volontaire. Je veux dire... Quel intérêt de se caser dans un truc aussi inutilement large, hein ?

Je hoche vaguement de la tête face aux propos de mon copain, sachant que je m'en fiche un peu, de l'endroit où nous allons dormir. Enfin, même si ça casse un peu son délire, ça m'indiffère, le lieu où nous allons passer le réveillon. Faut dire que j'ai vécu dans une cabane pendant presque deux ans, donc bon, je suis relativement indifférent à beaucoup de choses. Kagami hoche de la tête poliment et, levant ses affaires et celles de Lyra pour je ne sais quelle raison, accompagne sa... euhm, compagne, je suppose, j'en sais rien ? Vers l'étage supérieur. Ouais, voilà. Moi, je ne sais pas trop quoi faire. J'ai un peu la flemme de m'installer, alors j'envisage d'aller lire un livre dans un coin ou je ne sais quoi d'autre, pendant que je retire mes cache-oreilles et mon écharpe. La voix d'Axel, toutefois, me tire de mes pensées.

« Waaaah, c'est super graaaand ! Comment qu'il va faire le Père Noël pour nous trouver tout en haut d'la montagne ? »

Je cligne des yeux et grimace un peu devant sa voix joyeuse. Disons que depuis qu'il a appris qu'on « allait à la neige », il est intenable. Il n'arrêtait déjà pas de me harceler de questions avant, mais là, j'ai la sensation qu'il va finir par atteindre le plafond à force de sautiller sur place. D'accord pour qu'il soit content, mais il était obligé de me casser les pieds, hein... ? Oui bon, certes, c'est pas très bien de penser ça. Sa dernière question, en outre, me fait hésiter et j'en viens même à me demander pourquoi je m'embête à perpétuer ce mensonge commencé par Faust. Lui dire que tout ça n'existe pas est très tentant, mais je me l'interdis, me disant que je ne désire pas de crise de larmes dans l'immédiat. Hm. À moitié préoccupé par sa question innocente, je hausse les épaules.

« Il a sûrement un GPS. »

On va jouer le jeu, hein, ne serait-ce que pour éviter de passer pour un trouduc. Axel, en plus de ça, a l'air satisfait par ma réponse (c'est con un enfant) et s'empresse de retourner courir partout, ce qui finira sans doute par une chute et une séquence de larmes après laquelle il refusera de me lâcher et laissera de belles traces de morve sur mon manteau. Je connais la chanson, à force.
Enfin. Nous sommes en vacances, alors je peux me permettre d'être un peu optimiste, pour une fois. Je m'étire en baillant un peu, et hésite quant à  la marche à suivre. En fait, bah... Bon, n'allez pas croire que c'est pour faire du drama ou mettre de mauvaise humeur tout le monde, mais je ne mens pas quand je dis que je ne sais littéralement pas ce que je suis supposé faire. Au niveau de l'enfance, disons que je n'ai pas vraiment vécu ce genre de choses : mes vacances, dans le meilleur des cas, je le passais en ville avec maman, avec quelques rares explorations de parcs. Je n'ai, pendant longtemps du moins, connu que les allées bétonnées. Alors les vacances à la montagne, franchement... Un peu perdu, je tente donc de m'approcher distraitement et l'air de rien de mon copain sans avoir l'air d'un gros couillon, mais je crois que c'est foutu. Je vais me taper la honte, mais déjà un peu moins que si j'allais demander à ma tante. Une fois arrivé à côté de lui, j'essaie de faire en sorte que ma voix ne fasse pas transparaître mon hésitation, mais c'est peine perdue.

« Dis, euh... Je sais que je vais avoir l'air stupide, mais... »

Quand on commence sa phrase comme ça, c'est forcément le cas, malheureusement, mais bon. Je me gratte la nuque, un peu confus, cherchant dans les plaines enneigées une trace d'espoir quant à mon imagination qui s'est faite particulièrement... Oui bon, d'accord, je n'ai jamais eu d'imagination et je le sais.

« On est supposés faire quoi, durant des vacances dans ce genre d'endroits ? Faire des sculptures avec de la neige ou décorer des trucs ? »

Je suppose. Enfin, si c'est comme dans les dessins animés cucul la praline d'Axel, du moins. Dans les faits, je serais bien incapable de dire ce qui est « acceptable » de ma part comme action à faire, là. Je théorise que rester dans mon coin serait impoli, mais je n'ai pas non plus envie de faire de gaffe. C'est con, hein, mais... Bah, je veux bien faire. Bizarrement, je me mets la pression, comme craintif de ne pas être à la hauteur des attentes des autres, comme si il y en avait, et comme si je pourrais tout ruiner en faisant une gaffe. Oui, je sais, c'est me donner beaucoup d'importance, mais e n'est pas le problème que je me pose.
Je jette un regard au chalet. Pour être tout à fait honnête, c'est aussi la première fois que je viens dans ce genre d'endroit. Pour un gamin né dans une ville réputée pour son festival de la glace, c'est ironique, je sais.

« Enfin, pas que je sois mécontent d'être venu, c'est juste, hm, je ne veux pas déranger si tu avais un programme en tête. »

Il va très probablement me dire que ce n'est pas le cas. J'essaie un peu de me rassurer, je crois, en me montrant le plus prudent possible... Ouais, je suis nerveux, en fait, et c'est pas mal pathétique.

23 décembre 2022 (matinée)
Natsume Enodril-Miyano
Natsume Enodril-Miyano
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Lun 5 Fév 2018 - 23:44
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Samaël Enodril-Miyano


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Dans les Alpes avec Annette
feat la famiglia
"Quand te reverraiiiiii-jeeeee pays merveilleuuuuux"


Bon, d'accord, je ne devrais pas glousser, mais... La réponse de mon copain à son filleul m'a tiré un petit rire malgré tout, autant par les mots que par le désintérêt total avec lequel il les a prononcé. Faut dire que je le savais, que le Miyano n'était pas très fête, et encore moins Noël. Et encore moins tout ce qui touche de près ou de loin au Père Noël. En dépit toutefois du malaise que je ressens encore envers Axel malgré mon réel désir de faire des efforts, j'aurais été mécontent s'il avait gâché le plaisir du petit en lui disant que Santa n'existait pas. Dans les faits, bien sûr que c'est vrai, et l'enfant finira par le savoir tôt ou tard, mais je trouve ça dommage de le priver de ce plaisir d'enfant alors que je me souviens de l'excitation qui me gagnait chaque fois que la période approchait et que je me réveillais le lendemain pour apercevoir des cadeaux au pied du sapin qui, je le croyais alors, apparaissaient comme par magie, déposés par un gros bonhomme tout rouge, blanc et noir. Nous n'avions pas une famille excessivement grande, mais cela me suffisait, et généralement, nous finissions très souvent par sortir pour aller profiter de l'ambiance festive à l'extérieur. Ce sont des souvenirs doux et chaleureux que j'aimerais pouvoir faire partager à Axel, car il mérite mine de rien de connaître la même douceur qui accompagne les fêtes de Noël, même si mon petit-ami peut les trouver pénibles. Peut-être qu'un jour, j'arriverai à l'habituer, qui sait. En attendant, j'espérais également, en venant ici, me rapprocher un peu du fils de Clive. Avec ma mère, nous avons même pensé à des cadeaux. Heureusement qu'elle était là, d'ailleurs. Avec toutes les visites qu'il rend à Kagami (et à elle par la même occasion), bah... Ouais, j'ai un peu honte de me dire qu'elle le connaît mieux que moi. Une chose sur laquelle je vais devoir la rattraper un jour ou l'autre, si ça continue ainsi. Non pas que j'imaginais que Clive allait récupérer son enfance lors de sa potentielle libération, mais celle-ci ne viendra pas avant un bail, je le sais, je m'y suis résolu. Je ne peux donc que présumer la présence d'Axel dans la vie de Natsume (et par conséquent dans la mienne), et donc il faut que je me fasse à lui. Lentement, mais sûrement. D'ailleurs en parlant d'approche, mon copain tente d'en faire une plus ou moins discrètement à mon encontre, me demandant ce qu'il est supposé faire. Si je suis attendri devant son inquiétude quant à mon programme, j'esquisse un sourire mi-doux, mi-amusé et taquin. Je ne savais même pas que je pouvais le trouver adorable avec des caches-oreilles, tiens. J'suis grave.

« Oui, décorer des trucs ou faire des sculptures, comme tu dis, entre autre. Allez, détends-toi un peu. C'est pour ça, que je nous ai fait venir ici. Tu sais, en vacances, on est censés faire des trucs cool, genre... S'amuser. Mais bon, toi je sais que tu aimes bien les truc ennuyeux, aussi. »

Bah oui, hein, parce que lire des sudokus ou faire des mots croisés en buvant une tisane comme un papy, y'a moins chiant, quand même. Assez heureux n'empêche qu'il m'avoue être content quant à sa présence ici, je glousse en me frottant contre lui pour signifier que je ne fais que jouer, avant de déposer un bisou sur son nez rougi par le froid. Je me disais que l'isolement pourrait lui plaire, mais je n'étais pas sûr qu'il ne s'ennuie pas quand même un petit peu. Bien sûr je ne l'oblige à rien dans tous les cas, mais j'avais peur qu'il soit déçu d'être venu, qu'il ait des regrets. Avec espoir, j'imaginais pouvoir le réconcilier avec tout ce qu'il n'aime pas dans cette période, mais... Je devrais probablement arrêter de me faire des illusions. Si un jour Natsu en vient à aimer Noël, je sais que ce ne sera pas tout de suite. Je voudrais néanmoins lui tirer de bons souvenirs de ces vacances-là, ne serait-ce que pour son propre repos, vis-à-vis de ses cours, de sa thèse, tout ça.

« Je n'ai rien de prévu, hormis ce qui va se passer pour le réveillon. L'ouverture des cadeaux, le repas, et tout le reste. Mais que tu sois là me suffit. Cependant, je ne t'obligerai à rien. Si tu préfères rester dans un coin pour lire un livre, tu en as le droit. »

Je lui glisse un sourire sincère, voulant qu'il comprenne que je ne le jugerai en aucun cas s'il se décide à faire ça. En huit ans, j'ai appris à le connaître. Même s'il faisait de son mieux quand il habitait chez Maman et moi, je sentais qu'il n'avait pas l'air très à l'aise, des fois. Je veux qu'il puisse oublier, pendant quelques jours, tout ce qui le tracasse et l'angoisse. Ses devoirs à rendre, les contrôles qu'il doit préparer, sa thèse, sa Pension, son potager... Je veux simplement qu'il profite d'une journée où... Il n'a rien à faire, tout simplement. Où il peut mettre de côté ses soucis le temps d'une semaine à la montagne où de toute façon il ne trouvera rien qu'il connaît hormis cette réclusion que j'ai choisi exprès. Je sais qu'il y a une salle de bain avec une baignoire qui l'attend s'il souhaite se laver, qu'il y a une chambre avec un lit confortable s'il souhaite faire une sieste, qu'il y a une cuisine prête à être utilisée s'il souhaite faire à manger... Je voulais que nous ne manquions de rien, et surtout que Natsume pense à autre chose tant qu'il le peut. Moi, je me remets à peine des nombreuses heures de sommeil que j'aie manqué, mais que je retrouve peu à peu.

« Tu peux en profiter pour te reposer un peu, aussi. Je peux surveiller Axel, j'ai des activités à lui proposer. »

Je le sais, Axel lui attire beaucoup de soucis. Il l'aime, ce gamin, c'est indéniable, et... Je ne le déteste pas non plus, je ne peux pas le nier. Mais que c'est épuisant, pour lui... Je le sais, je le vois, je le sens. Il n'a jamais été habitué à prendre soin d'un enfant humain et le petit en question réclame également beaucoup d'attention de son côté, voulant remplir ce manque que son père et que son oncle n'ont pas pu combler. Enfin... J'imagine que son 'père', maintenant c'est...
Peu importe. En voyant le jeune Donovan jouer tout seul dans la neige, j'en viens à me dire que même à moi, il fait de la peine, là. Si seulement au moins il avait un compagnon avec lequel s'amuser... Mon regarde s'attarde sur lui, mais derrière le garçon, à quelques mètres, j'aperçois mes Kaimorse, Polagriffe et Dragmara qui regardent laquelle a fait la plus belle sculpture. Je ne suis pas là pour juger leurs créations, évidemment, mais en apercevant Koyu, je pousse un sifflement sonore pour attirer son attention. Bon, d'accord, c'est pas très malin parce que avalanche, tout ça tout ça, mais j'ai regardé, y'a peu de risque... En théorie. Je vois donc ma fossile vivante se déplacer lentement avec ses grosses pattes de dinosaure, engendrant de très légères secousses, pour venir se mettre à notre niveau. J'vais pas dire 'à notre hauteur' parce que venant d'une Dragmara ce serait cocasse, mais... Vous m'avez compris. Intriguée, Koyu incline sa tête vers moi comme elle le peut, me laissant lui donner quelques caresses au passage. Puis, je me tends vers son oreille pour lui susurrer une demande, qu'elle s'empresse d'acquiescer un peu plus vivement que je ne l'aurais cru. Enfin, une fois cela fait, je m'adresse à Axel.

« Hé, Axel... Tu veux faire du toboggan sur Koyu ? Elle adorerait ça ! »

Comme pour approuver mes dires, Koyu hoche de la tête, ravie, avant de tendre son long cou pour en faire une sorte de toboggan et déroule même sa queue pour permettre au gamin de monter sur son dos. Contrairement à moi, tous mes Pokémons se sont habitués à Axel assez rapidement. Surtout mon Rexillius, en fait. Malheureusement, Peeta est bien trop brusque encore pour que je puisse le laisser s'approcher du hérisson miniature, même sous ma supervision. Je serais trop effrayé qu'il lui arrive quelque chose par ma faute. Ma belle Dragmara, en comparaison, peut être vraiment féroce et brutale quand elle veut, même sans faire exprès, mais elle se maîtrise un peu plus et sait se montrer très douce. Je la vois même faire onduler ses voiles de toutes les couleurs pour tenter d'impressionner le petit.

« Mais... Tu peux essayer aussi, si tu veux. »

Je lance une œillade à mon copain, avant de rire un peu. Une ambiance légère comme ça, c'est exactement ce que je suis venu chercher dans ces montagnes. J'aimerais que mon humeur soit contagieuse, cependant.
Samaël Enodril-Miyano
Samaël Enodril-Miyano
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Jeu 8 Fév 2018 - 2:16
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Natsume Enodril-Miyano



Dans les Alpes avec Annette
Ft la smala

Je suis... Un peu nul. Ouais. Faut vraiment être con comme un bateau, sérieux. Je me sens stupide face à sa taquinerie, et ne répond pas tout de suite. J'ai l'impression d'être un boulet, de ce qu'il en dit, de ne pas faire d'efforts. Je me crispe un peu quand il me parle de mes centres d'intérêt. Je ne sais pas pourquoi, mais je le prends mal. Je sais qu'il ne voulait pas se moquer ou m'humilier, mais je me sens honteux, et je baisse le regard. Ma poitrine se refroidit un peu, serrée, et je ne dis rien. Je dois être... Relativement chiant, hein ? Je m'en rends compte, que je ne suis pas facile à vivre, et qu'il n'y a pas grand chose de très excitant à traîner avec moi. Il n'est pas le premier à le dire. Si en général je n'écoute pas, c'est différent quand c'est lui qui le fait remarquer : je me sens tout de suite coupable de gâcher ce dont il voulait profiter. Je ne réponds pas à sa blague, hormis par un rictus qui se serait voulu sourire, mais qui a l'air plus crispé que d'ordinaire. Je ne lui en veux pas vraiment. Je me sens juste... Bête.
Je le laisse se frotter contre moi, mais je ne lui rends ni son étreinte, ni son bisou. En hochant vaguement de la tête face à ce qu'il dit, je n'arrive toutefois pas à y croire en toute sincérité. Oui, j'ai le « droit », mais est-ce que ça veut pour autant dire que ça n'embêtera personne ? Je hoche vaguement de la tête, encore plus confus.

Je suis toutefois surpris quand il me propose de s'occuper d'Axel. Je sais que le gamin le met mal à l'aise, et qu'il se force, avec lui. Je sais reconnaître ses sourires crispés de ses honnêtes, et je crois y voir un certain déplaisir de sa part quant à ma décision de s'occuper de lui. J'ignore comment gérer cette situation, à vrai dire : je me contente de faire comme si ça allait passer, ou que cela ne comptait pas, puisqu'il était complètement admis pour moi que mon copain n'aurait jamais rien à faire à ce sujet. Je suppose toutefois que je peux le laisser jeter un coup d’œil de temps à autre pour que je puisse respirer, mais c'est un peu à contrecœur. Je hoche distraitement de la tête en m'éloignant.
Je connais bien Koyu, à force. Comme à peu près tous les pokémon de mon copain, en fait, à l'instar de sa Polagriffe ou de sa Kaimorse. Même en tant que éleveur, et encore plus en tant que scientifique, je suis toujours un peu plus impressionné par la Dragmara que les autres, sûrement à cause de son statut de fossile. Lorsqu'il la siffle, j'en profite pour l'admirer, et un minuscule sourire refait son chemin sur mon visage. Je m'inquiète un peu face aux petites secousses, et je remarque avec amusement qu'Axel a ouvert de grands yeux émerveillés face à la femelle. Rien de surprenant, c'est un gamin : il aime les dinosaures, bien que... Son enthousiasme est peut-être particulièrement élevé : il m'a réclamé une fausse tête de tyrannosaure, récemment, et je ne sais absolument pas comment il fait pour dormir avec cette horreur juste au dessus de son lit.

Je me demande toutefois pourquoi Samaël fait venir la Dragmara par là, surtout pour parler à son oreille. Je suis étonné, d'ailleurs, quand il révèle la raison au gamin. Des étincelles brillent dans son regard, et il a l'air fou de joie. La vision a le mérite de me faire sourire et de me réchauffer un peu la poitrine. C'est plutôt gentil de sa part, et je lui en suis reconnaissant, enfin, à lui comme à Koyu. L'enfant fait un grand sourire, un de ceux qu'il me fait du bien de voir quand je me sens ainsi. Il se tourne vers l'Enodril, l'air surexcité, sautillant sur place.

« Oooh ! Je peux ?! »

Il me jette un coup d’œil, pour vérifier qu'il a bien mon assentiment. Je ne me méfie pas trop : de une, nous sommes là, et de deux, je connais assez Koyu pour savoir qu'elle fera attention. Le petit est bien trop content, de toute façon. Il passe doucement l'une de ses mains sur les voiles de la femelle, émerveillé par ce qu'il voit. J'esquisse un vrai sourire doux en le voyant grimper joyeusement et de descendre tout aussi rapidement, en poussant de petits éclats de rire joyeux.
C'est... Agréable. Je me permets de me détendre un peu, attendri. Tant que Sam ne me regarde pas, je passe une main sur sa nuque que je masse distraitement, ne serait-ce que pour le remercier. Au moins, j'ai la certitude qu'il ne s'ennuiera pas trop. Son trait d'humour me fait un peu lever les yeux au ciel, après avoir brièvement expiré d'amusement.

« Ça ira, j'ai ma dose de gaminerie. »

Oui, c'est un peu snobinard, mais ça reste dans l'ambiance légère. Axel, lui, est aux anges. Je suis content de voir ça. Je  marmonne un merci à mon copain, car l'idée est là même si je ne sais pas comment l'exprimer. Je m'étire un peu et observe le gamin s'amuser à monter puis descendre et ainsi de suite, et fond un peu en voyant toute la douceur qu'il met dans ses gestes. Aussi brute que soit Axel, je vois bien qu'il fait de son mieux pour être plus délicat avec les pokémon et les autres, quoique davantage les premiers que les derniers, je l'avoue. Les marques d'affection qu'il offre à la Dragmara, sous la forme de caresses et de petits câlins me prouvent qu'il retient peu à peu, à sa façon, ce que je lui apprends. Ça me fait sentir utile.
Suite à quelques descentes, d'ailleurs, l'une d'elle fait tomber Axel la tête la première dans la neige. Sa chevelure épaisse laisse des traces de pic dans le lit blanchâtre, et je m'immobilise, l'examinant attentivement. C'est une chute. Et après une chute, généralement, un gamin va se mettre à pleurer, même si il n'a pas mal, soit parce qu'il a peur, soit car il voit que ça vous inquiète et qu'il y a moyen de récupérer votre attention. Le deuxième cas arrive souvent, avec Axel. Je crains la crise de larme, mais j'ai tort. L'enfant me jette un coup d’œil, puis se relève, l'air de rien, et secoue vivement la tête pour se débarrasser de la neige qu'il a sur le tête. Ça l'amuse, d'ailleurs, et il rit l'air de rien. Je glousse un peu, à mon tour. Bon, il faut vraiment que j'arrête de m'inquiéter, d'autant plus que la tenue de bonhomme michelin du petit porte plus à rire qu'autre chose.

L'enfant, d'ailleurs, tourne la tête vers mon copain, l'air curieux. Sa voix détendue m'étonne, à vrai dire : d'ordinaire, il prend d'énormes pincettes avec lui, comme par crainte. Mais là, la présence de la Dragma semble lui faire oublier le reste.

« Dis, euh, comment que ça se fait qu'elle ait des jolies couleurs comme ça ?

Ah. Euh. Dans la liste des questions compliquées... Je m'éloigne d'un seul coup de quelques pas, ne serait-ce que parce que je n'ai pas la moindre idée de la réponse et que je préfère éviter de passer pour une andouille en répondant. Oooh, qu'ils sont bons les arbres, à côté ! Hehe. Ahaha. Oui, je suis lâche. Bon écoutez, c'est pas parce que je suis scientifique que j'ai toutes les réponses, hein !
Pendant que je m'éloigne un peu, je remarque que la neige est... Bah, intacte. Je m'arrête, et m’accroupis pour en prendre un peu dans mes mains gantées, comme quand j'étais petit. J'ai pendant très longtemps vécu dans des tours et dans des appartements, alors les seuls moment où je pouvais jouer avec, c'était quand maman m'emmenait dans des parcs, ou quand je jouais dans la cour de l'école, du moins jusqu'au collège. C'était des bons souvenirs, je crois. Je ne sais plus trop à vrai dire, car tout cela commence sérieusement à remonter maintenant. Je me rappelle alors ce que mon copain m'a dit tout à l'heure, et une idée me monte au cerveau. Une idée, très, très puérile.

Une boule de neige est envoyée prestement dans le dos de mon copain, dans la zone de la nuque. Pris sur le fait par le regard accusateur d'Axel, j'ouvre et ferme la bouche à répétition, tentant de me faire une voix un tant soit peu assurée. Je pointe le petit garçon du doigt, sans la moindre honte.

« C'est pas moi. C'est lui. Je-je, je suis vraiment, outré, oui c'est ça, outré qu'on puisse croire que c'est moi. »

J'en fais bien des caisses, mais c'est volontaire. Le gamin, en revanche, ne comprend pas tout de suite que je plaisante et jette un regard paniqué envers Samaël pour que celui-ci ne le croit pas coupable. En même temps, c'est un peu évident : le gamin a trop peur de lui pour avoir ne serait-ce qu'oser y penser.

« M-mais c'est pas vrai ! »

Puis, finalement, il se tourne de nouveau vers moi, les joues gonflées et le regard un peu courroucé.

« Papa, c'est pas bien de mentir ! »

Je ne réponds pas. La petite boule de neige que j'ai envoyé sur son manteau en revanche, en dit bien plus. Le Donovan a l'air surpris, mais mon grand sourire joueur et provocateur en dit bien assez sur mes intentions alors que je tasse une nouvelle boule de neige dans mes mains. Je dois avoir l'air un peu flippant, là, à sourire comme un cannibale devant une brochette de petits enfants.

« D'accord. Là c'est moi. »

Hé, l'autre voulait s'amuser, non ? Je ne fais que rentrer dans le programme. Axel, lui, ne se gêne pas pour riposter, et j'ai le droit à une belle offensive sur l'épaule. Bon, bah je sens que ça n'est pas parti pour être intelligent, mais... Vous connaissez la suite, de toute façon. Ma « dose » de gaminerie tout à l'heure, c'était un beau mensonge.
23 décembre 2022 (matinée)
Natsume Enodril-Miyano
Natsume Enodril-Miyano
Eleveur
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Jeu 8 Fév 2018 - 16:51
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Samaël Enodril-Miyano


&&&



Dans les Alpes avec Annette
feat la famiglia
"Quand te reverraiiiiii-jeeeee pays merveilleuuuuux"


Lentement, sûrement, je me fais à la présence du petit. J'ai compris qu'il ne servait à rien de me battre, que ce serait égoïste en plus d'être vain. Clive ne verra jamais son fils grandir, et c'est avec regret et amertume que j'ai fini par accepter cette idée. Ne me restent alors que quelques gestes, quelques mots pour que le gamin s'habitue à ma présence, maintenant qu'il devra me côtoyer davantage, et ce tous les jours désormais. Les repas en sa compagnie sont encore un peu étranges, mais je serre les dents à chaque 'papa' qui résonne lorsqu'il appelle Natsume, à chaque câlin qu'il vient lui faire, à chaque... À chaque pensée qui me traverse quand je me dis 'oui, c'est vrai, que pour un peu, on y croirait, qu'ils sont père et fils'. C'est vrai que Natsume et Axel se ressemblent. C'est vrai que je suis le premier à dire que les liens du sang ne sont guère les plus importants. C'est vrai que Axel a le droit d'avoir quelqu'un pour l'aimer et l'éduquer. Même s'il est venu contrarier mes plans et mes images mentales. Même si je ne pensais pas devoir l'inclure dans le futur que je me réservais avec le Miyano. Mais je ne peux pas mentir en disant que les sourires du gamin ne me font rien. Je ne peux pas mentir en disant que je préfère le voir heureux que triste. Je ne peux pas mentir en disant que j'approuve le choix de mon petit-ami en sachant le destin qui aurait attendu l'enfant s'il était resté avec son oncle, qui ne pouvait plus s'occuper de lui.
Car là, il semble comblé. La venue de la Dragmara a illuminé son regard et il demande la permission à son tuteur pour monter sur son dos. Alors Koyu et moi l'aidons à monter si jamais il n'y arrive pas, et je vois le petit garçon descendre le long de son cou avec joie. La fossile sourit à son tour, satisfaite de pouvoir se rendre utile et surtout d'apporter le sourire à ce jeune hérisson qu'elle a appris à aimer. Elle fait même onduler ses voiles de plus belles, les couleurs miroitant sous forme de vagues. Et je comprends l'admiration d'Axel. Il est vrai que la Dragmara est forte jolie et élégante.

Je sursaute très légèrement néanmoins en sentant quelque chose derrière mon cou, avant de reconnaître la chaleur des doigts du japonais qui me gratouille l'arrière de la tête. Je souris bêtement, surtout après qu'il m'ait remercié, prenant cela comme une récompense pour mes efforts. Pour le moment, rien ne se passe mal. Je suis soulagé. Je craignais que ce séjour ne soit pas si agréable pour tout le monde, mais j'avais peut-être tort. Enfin, il n'est pas fini, je ne vois pas ce qui pourrait arriver pour gâcher ces moments. Même Axel, après une mauvaise chute qui nous paralyse, Natsu et moi, il ne pleure même pas comme à son habitude. Il rit, même, et je sens mon copain se détendre suite à ça. Plus de peur que de mal, semblerait-il, mais je ne m'attendais pas à ce que le petit me pose une question. C'est pourtant à moi qu'il semble s'adresser plutôt qu'à son parrain, puisque je suis le dresseur de la Dragmara. Le scientifique, d'ailleurs, s'éloigne un peu pour me laisser répondre, bien que je ne sois pas un spécialiste des fossiles en soit. Je ne sais après tout que ce que j'ai pu lire dans certains bouquins quand j'ai eu la chance de voir deux Pokémons préhistoriques revenir à la vie. J'ai peur de dire une bêtise, mais puisque Axel attend avec de grands yeux curieux, ma peur de le décevoir est plus forte que mon modeste savoir. Alors j'étale un peu ce que je connais.

« Aheum... Euh... Eh-eh bien c'est parce que tu vois, y'a les cristaux de glace qui reflètent les couloirs et euh... B-Bah quand un Dragmara est en bonne santé, ses couleurs elles sont plus jolies, tu comprends ? »

Je me confonds un peu dans mes explications, peu sûr de moi pour certains informations, mais tente d'être le plus concis possible afin qu'il ne soit pas perdu. C'est difficile de se mettre à son niveau. Je ne sais pas ce qu'il peut comprendre ou non de lui-même, alors j'hésite, je bafouille un peu. Pour au final espérer lui avoir donné ce qu'il attendait de moi. Mais je n'ai pas le temps de m'en assurer que je sens tout à coup un truc froid au niveau de ma nuque et que le contact aussi soudain que désagréable me fait frissonner. Je me retourne brusquement, incrédule devant l'identité de mon 'agresseur', surtout face aux piètres excuses que celui-ci me donne, pour plaisanter. Et ça marche pour moi : j'éclate de rire lorsqu'il pointe Axel pour désigner un faux coupable, même si l'enfant ne doit pas bien saisir l'intention. Je le plaindrais presque, pour le coup. Et encore plus quand lui aussi se prend une boule de neige, mais qu'il renvoie bien vite au lanceur originel. Tiens... Pour tout avouer j'ignorais que Natsume pouvait trouver ce genre de chose amusante, mais... Comme quoi. Il ne peut pas y avoir de neige ou de vacances à la neige sans bataille, c'est bien connu. Alors, avec un sourire joueur, je me prépare moi aussi une réserve pour continuer les hostilités. L'éleveur ne portant pas sa cape, je sais que je peux en profiter autant que je veux sans risquer d'abîmer le précieux manteau que Yann lui a offert. Je n'hésite donc pas à le mitrailler (sans trop de violence toutefois), avec des boules plus ou moins grosses, souvent que je lance à l'arrache pour qu'il en reçoive un maximum avant de prendre sa revanche. Quand Natsume est occupé à bombarder Axel, je tente de construire une petite forteresse le plus rapidement possible pour pouvoir m'abriter derrière. Mais c'est plus facile à dire qu'à faire quand je dois en même temps esquiver les offensives des deux hérissons. Je glousse comme un enfant, osant enfin en lancer une sur Axel, en évitant toutefois de viser sa tête. J'aurais peur de lui en envoyer une dans l'œil, malgré tout. Je me permets davantage avec mon copain car il a plus de force dans les bras et est plus solide, mais ce serait injuste de faire de l'Hôte ma seule cible alors que nous sommes trois.

« Hééé, Koyu ! »

Cette petite maligne vient en aide à l'enfant en fabriquant un petit igloo pour lui grâce à sa glace. Elle, Polarhume et Kaimorse préparent également des grosses boules de poudreuse qu'elles font souffler sur nous pour nous déconcentrer. Je ris en les suppliant d'arrêter, mais c'est peine perdue. Elles s'amusent beaucoup trop à me déstabiliser pour me faire perdre l'avantage face à mes 'adversaires' du jour. Avec un sourire taquin, je forme une énième boule pour espérer la balancer sur Axel, mais j'ai un moment d'hésitation. Un moment de flottement durant lequel je percute que c'est Clive qui devrait être à notre place, à jouer avec son fils. Ce n'est guère le premier noël du petit avec nous, mais je suis frappé par cette réalisation. Mon bras tenant mon arme inoffensive s'abaisser, quand je me revois à sa place. J'étais plus âgé déjà, mais je me souviens de tous ces noël où ma mère tentait de me remonter le moral m'emmenant faire des activités de ce genre pour que je ne pense plus au fait que mon père ne pouvait pas être avec nous lors de ce jour spécial. Un instant d'arrêt qui me plonge dans des souvenirs lointains.
Et cet instant d'arrêt profite malheureusement à Cher qui m'envoie une boule. Mais cette dernière me fait perdre l'équilibre et je tombe à la renverse, roulant dans la neige, ou plutôt glissant sur une pente qui se trouvait à quelques mètres de moi. En m'arrêtant, je cligne des yeux, puis finis par pouffer. Une idée me traverse l'esprit. En me relevant, j'enlève un peu de neige et remonte la petite pente.

« Hé ! Ça vous dit, un peu de luge ? Y'a des descentes super chouettes ! »

Mes Pokémons, dans tous les cas, semblent enthousiastes à l'idée. Je fais sortir Kame de sa Poké Ball. Eh bah oui, personne n'a dit qu'on utiliserait des vraies luges pour faire de la luge ! C'est plus marrant à dos de Pokémon !
Je mets sur la carapace de mon vieil ami tandis que Kasumi se prête également au jeu et invite Natsume et Axel à faire de même avec elle. Je me recule quand même pour laisser une place avec moi au cas où l'un des deux voudrait monter sur Tortank. Non, ce n'est pas parce que c'est noël que j'ai décidé de faire des efforts juste pour ce jour. Je veux réellement m'améliorer, et ça doit commencer quelque part. De loin, j'aperçois une rivière assez large et gelée en bas d'une des pentes.

« Le dernier arrivé à la rivière de glace devra se déguiser en père noël ! »

Je glousse, espérant secrètement que ce sera mon copain le perdant. Il serait juste tellement drôle, dans un costume rouge et blanc. Je sais qu'il a déjà dû le faire pour recevoir de l'argent il y a quelques années dans des grands magasins, mais je ne le regardais que souvent de loin pour éviter de le gêner, comme je savais que c'était important pour lui. Cela ne m'a pas empêché de prendre des photos, évidemment. Mais bon, je pourrais être aussi bien celui qui devrait porter le déguisement. En terme de glissade sur la neige, je sais que Kasumi et Kame se valent tous les deux question vitesse.
Samaël Enodril-Miyano
Samaël Enodril-Miyano
Elite
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Lun 12 Fév 2018 - 15:19
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Natsume Enodril-Miyano



Dans les Alpes avec Annette
Ft la smala

Je ne m'y connais pas trop en jeux, soyons honnêtes, mais il y a une chose que je maîtrise : faire le gamin puéril et provoquer des embrouilles. Causer des batailles de neige, en soi, n'est donc pas si différent de mes talents plus originaux. Je ne saurais dire si je m'y prends bien, en fait, et j'espère un peu ne pas avoir fait de bourde. On verra bien, je suppose. Axel a l'air d'être surpris, mais mon copain éclate de rire, et j'esquisse un sourire prétentieux, mêlant malice et amusement. Il m'était arrivé quelques fois de faire ce genre de choses avec Nagisa, bien que ma sœur avait, disons... Ses méthodes, qui consistaient souvent à me mettre de la glace dans le caleçon ou à me plonger la tête dans la neige, et que je ne vais évidemment pas reproduire ici. Non, je crois que se contenter de marteler mon copain et plus doucement mon filleul, c'est une option amplement plus intéressante.
Mes offensives sont grossières, peu concentrées. En vérité, je ne tente pas de les toucher à tout prix, je trouve déjà ça amusant de les viser avec plus ou moins de force. Axel, lui, par contre... Bon, faudra que je lui apprenne à y aller doucement, parce que je commence à avoir des craintes pour mon corps, si il continue à y mettre autant de force. L'enfant pleurniche et se débat quand je fais tomber un peu de neige sur sa tête, mais il me le rend bien, alors je ne m'inquiète pas. Si il n'est pas le dernier à m'attaquer, nous faisons toutefois front pour martyriser l'Enodril à deux, un peu à cause de moi : le môme n'aurait pas osé si je ne lui avais pas donné la permission. Il reste timide, mais j'esquisse un sourire amusé en voyant leurs attaques se confondre. Aussi con que ce soit, ça détend, ce genre de choses. C'est déjà mieux que s'angoisser pour rien.

« Ouaiiiiiiiiiiis, merciiii Koyuuuuuuu ! »

Je tourne la tête, étonné à la fois par ce cri et par les protestations du plus vieux. Je ricane toutefois bêtement en remarquant que la Dragmara a clairement choisi son camp, fournissant de la poudreuse à l'enfant qui peut ainsi se défendre bien plus aisément que nous. J'vais pas bouder qu'un gosse se fasse aider, sincèrement. C'est pas comme si j'avais un jour été vraiment compétitif : en vrai, je ne fais que suivre le rythme, et je glousse bêtement face aux « trahisons » de Kasumi et Cher.
Alors que Sam est occupé à je ne sais quoi, je saisi mon filleul par l'abdomen et le soulève subitement, sous ses multiples protestations. En me voyant le soulever, le gamin craint le pire et hoche vivement de la tête de droite à gauche, souhaitant à tout prix éviter son sort funeste.

« Ah nan, nan, naaaaan ! Pas dans la neige ! »

Oh non, je ne lui réserve pas quelque chose d'aussi cruel. Un grand sourire se dessine toutefois lentement sur mes traits, presque machiavélique, et je m'empresse de souffler dans son cou pour imiter des prouts qui doivent sans doute beaucoup, beaucoup le chatouiller, vu les cris hilares qui sortent de sa bouche. Mon filleul gigote et se tortille dans tous les sens, en dépit de mes gloussements narquois.
Néanmoins, un bruit de chute me surprend et m'arrête, si bien qu'Axel parvient à se débarrasser de mon emprise et à s'échapper, le gredin. Je ne suis pas très inquiet, mais j'avoue que je n'aime pas trop voir Samaël disparaître de mon champ de vision en pleine montagne : je ne veux pas être parano, mais j'estime avoir de pleines raisons de m'inquiéter. Je fais donc quelques pas sur le coté et souffle de soulagement quand je parviens à distinguer sa silhouette. Il n'a que tomber donc, cet empoté. Pas comme si je pouvais vraiment parler, vu que... Bon, disons que les cheveux mouillés vont me faire ressembler à un inconnu, et que je vais salement regretter le moment où la glace dans mon cou va fondre ou couler le long de mon dos. Je me suis un peu ramassé plusieurs fois, en réalité, et ce n'est pas comme si le coup vicieux d'Axel que je n'ai pas vu, sur mes fesses, là, allait rendre ma situation moins grotesque. Gjgrirugh. À l'aide.

Je ne m'attendais pas à m'entendre parler de luge. Si je suis moins « chaud » comme on dit par ici pour une descente, mon filleul semble bien plus enthousiaste, et je saisis bien vite à la lueur dans ses yeux que je ne vais pas y couper. Je hoche donc de la tête, laissant les cris surexcités du petit parler pour moi. Si je salue brièvement Kame, je suis... Euh, attends, il veut vraiment prendre des pokémon pour une luge, là ? Sérieusement ? Ok, d'accord, je suppose que je vais suivre, un peu par obligation. Je m'excuse un peu auprès de la femelle, car supporter mon poids (oui je sais je pèse pas lourd mais j'ai grossi récemment) plus celui du petit risque d'être compliqué. Je me rassure en me disant que les pokémon ont bien plus de force que nous, mais je suis vite tiré de mes pensées lorsque nous nous mettons à glisser jusqu'en bas. 

« Hé, j'ai pas dit oui ! »

Voilà que je m'exclame avec mon plus bel air indigné face au gage mis en jeu par mon copain. Hé, je suis pas d'accord, là ! Je n'ai jamais dit oui, et si j'avais su, je-... J'aurais fermé ma gueule, parce qu'Axel me regarde maintenant avec de grands yeux de chien battu, triste à l'idée que je refuse ce défi stupide. J'envoie vers Sam un un coup d’œil agacé, mais me tait. Le sale petit emmerdeur a fait exprès, j'en suis quasiment persuadé. Je n'ai plus trop le droit de perdre, là.
Je vous avoue que... Je ne m'attendais pas vraiment à ça. Mais genre, pas du tout. La descente est brusque, tellement que je peine à garder mon équilibre, mais Axel rigole comme un petit fou. J'enserre mes bras autour de lui au cas où, plus préoccupé par sa sécurité que par le reste, mais lui semble bien loin de ces crainte.Le gamin caresse gentiment la Kaimorse, mais je sens bien à ses petits sauts qu'il n'a pas envie que nous soyons dépassés par Kame et son cavalier.

« Plus vite, Kas'mi ! »

J'aimerais bien avoir son enthousiasme, mais je sens que je vais gerber, personnellement, plus la glissade se fait rapide. Je ne sais pas trop comment guider notre course, et je laisse à la grande morse le choix de la technique ; sûrement s'y connaît-elle plus que moi. Mais au fond, je sais bien ce qui m'attend. Je m'en doute, très très fort, et c'est sans doute pour cela que je n'affiche rien d'autre qu'une tête blasée une fois arrivé en bas. Axel, lui, s'en fiche et ricane bêtement, surtout en me tirant les joues. J'ai déjà accepté mon sort, car je sais que ça tombe toujours moi ce genre de conneries. Sans surprise, nous avons perdu, et j'écrase ma tête contre le blouson du petit. Lui m'offre sa plus belle expression joviale.

« C'est toi qui va te déguiser-euh !
- Oui, je sais, Axel. »

Nianianiania. Hmgr. Bon, le jeu c'est le jeu, mais ne comptez pas pour que ça devienne une tradition, sérieusement ! Dans quoi est-ce que je me suis encore fourré, sérieusement... ?
D'ailleurs, en repensant à notre petite course qui nous a emmené à une certaine distance du chalet, je réalise un détail plus que crucial auquel je n'avais pas pensé avant. Je suppose que l'Enodril non plus, et c'est pour cela que je l'interpelle avec ma plus grande expression blasée et fatiguée.

« … Hé, dis, avec tes bonnes idées, là. »

Mon sarcasme doit être dégoulinant, mais ce n'est pas pour rien. Je pointe du doigt le chalet qui se trouve maintenant tout en haut d'une pente, bien en haut de la pente que nous ne pouvons pas remonter aussi aisément que nous l'avons descendue, dorénavant. La maison et sa chaleur semblent trèèèèès lointaines, subitement.

« T'avais prévu la remontée, je suppose ? »

Et j'ai bien fait de supposer que non.



Oui, je vous avoue que c'était moyennement fun de refaire tout le chemin à pied jusqu'au chalet, SURTOUT en considérant que Axel s'est fatigué au bout de deux minutes et a fait une crise pour que je le porte, mais soit. On a pas tout ce qu'on veut tout le temps. J'ai été un peu grognon et pénible pendant les premières minutes de montée, grommelant et fronçant les sourcils dans une expression constipée d'enfant boudeur, puis j'ai vu la tête d'Axel. Il était plutôt content, même si il s'accrochait un peu trop à mon dos. Puis je me suis rappelé que mon copain avait aussi l'air ravi, alors j'ai un tout petit peu moins grogné. J'ai pas complètement arrêté, faut pas déconner : j'vais pas non plus me transformer un prince charmant parce que j'ai vaguement entendu un rire de môme. C'est juste que... Ça fait tempérer un peu les inconvénients, disons.

Une fois rentrés, il a évidemment fallu faire sécher le gamin, le caler devant ses dessins animés, rangé ses affaires, puis prendre le temps de ranger les nôtres, et s'installer convenablement. J'ai vite oublié que ça pouvait être pénible, toutefois, quand, l'après-midi s'écoulant doucement, la soirée s'était installée tranquillement. Si je n'ai pas particulièrement besoin de calme, j'avoue que ce n'est pas désagréable non plus de ne pas entendre de cris de pokémon toute la journée.
Je m'étire distraitement, plus détendu maintenant que j'ai un peu de temps libre. Puisque Axel est dans son bain, bien surveillé par Vanitas (désolé mon vieux), je me permets de me balader sans trop de raison dans le chalet, surtout pour occuper mes pieds. Enfin, pas seulement pour ça, en fait. Je me masse la nuque après avoir passé un coup d’œil à travers la fenêtre, mais saisis le plateau que j'ai chargé de sucreries et de boissons chaudes pour l'emmener avec moi. Il n'y a pas vraiment plus cliché que se regarder un film ou une série sur un canapé dans un chalet avec une cheminée qui crépite à côté, vraiment. Encore plus quand j'ai fait du chocolat chaud (enfin, du thé pour moi, faut pas déconner), mais... Bah, oui, certes, j'essaie de faire des trucs qui vont plaire, parce que je suis un peu angoissé de ne pas réussir, justement. Et non c'est pas forcément très sain de se mettre la pression comme ça, je sais, merci bien, on peut passer à autre chose ?

Je pose donc le plateau sur la table basse, l'air un peu indifférent, toujours habillé de vieux pull en laine coloré vert-rouge aux motifs de Cerfrousse, un peu trop large chopé je ne sais où mais qui est diablement confortable. J'ai un peu l'air un d'un vieux pépé, avec mes grosses pantoufles et mon pantalon en tissu, mais... Soyons honnête, je n'ai jamais vraiment été un esthète dans le privé. Plutôt adepte de « ça marche, je le garde », disons. On ne va pas faire dans le gaspillage pour satisfaire quelques egos mal placés non plus.
Je me pose paresseusement sur le canapé, en me lovant un peu contre mon copain par la même occasion, ou du moins en le ramenant contre mon torse, sans trop m'inquiéter du fait qu'il va donc galérer à attraper sa tasse. Ça, ça n'est pas mon problème.

« Tiens, j'ai essayé de me rappeler de ce que tu aimes. »

À peu près. Ma mémoire étant ce qu'elle est (étrangement sélective quand il ne s'agit pas d'élevage ou de bio), je suis prêt à croire que j'ai fait quelques erreurs. Mais bon, il ne me fera pas de cinéma, alors je ne m'inquiète pas outre mesure : pour l'instant, je profite juste du fait de pouvoir souffler un coup, sans qu'Axel ne vienne ruiner le moment en me demandant un énième verre d'eau qu'il ne boira de toute façon pas. Je pousse un soupir satisfait, et absolument pas désolé ou gêné par ma niaiserie abominable, je resserre un peu ma prise distraitement. Question journée, je ne peux pas dire qu'elle ait été très difficile, en tous cas, et à ce propos, je crois que je dois quelque chose au plus âgé, ne serait-ce qu'en termes de mot. Un peu maladroitement, j'esquisse un sourire doux, une lueur tendre dans les yeux.

« Merci, pour tout à l'heure, au fait. Je ne savais pas vraiment comment l'occuper, en vrai. »

Non parce que je peux me forcer ou écouter les autres comme je peux, maiiiis... Bah, en vrai, j'sais toujours pas comment je suis supposé le faire s'amuser. Une chose que j'envie un peu à Samaël, d'ailleurs, l'aisance avec les mômes. Des fois, j'avoue que ça me rassure de voir que je peux essayer de m'inspirer de ce qu'il fait même si c'est toujours un désastre de mon côté. Je sais, en plus, que ce n'est pas aisé pour lui de supporter le gamin : je ne lui en veux aucunement, puisqu'il n'y a pas de raison qu'il ait à le faire. Je lui suis en revanche reconnaissant quand il m'aide à ne pas être aussi... Eh bien, nul. Légèrement embarrassé, je souffle d'exaspération. En vrai, il y a autre chose qui me travaille depuis quelques jours au sujet d'Axel, et je ne sais pas si je dois ou non en parler à mon copain. Il faudra bien, pourtant, si je fais ce que je veux faire, et pour le coup, j'ai besoin de son aide, que ça me plaise ou non. J'ose donc aborder le sujet en évitant un peu son regard, semblant préférer le contenu de ma tasse de thé.

« Je suis pas toujours sûr de bien m'en occuper, mais...J'en sais rien. Je me dis que je devrais peut-être te demander un moyen de lui faire rencontrer Clive, mais en même temps... »

Je me masse un peu la nuque. Je devrais peut-être en parler à Dufresne, puisqu'elle est en charge du dossier, mais... Bah, j'ai pas envie, disons. Je n'aime pas trop profiter de la position de mon copain, surtout vu le déplaisir que je ressens face à la présence de la milice, mais j'avoue que je fais moins de chichi quand cela concerne Axel. Son père, après tout, est dans un des couloirs les plus sécurisés de la prison d'Amanil, et rien que lorsque je vais le voir, j'ai le droit à une fouille bien invasive et qui me fait souvent un retenir un commentaire sarcastique et vulgaire face à ce que je considère comme des manières franchement exagérées. Alors disons que lui faire rencontrer son gamin... Ça risque d'être légèrement compliqué, et peut-être même carrément risqué pour le tempérament d'Axel : je doute que ça passe très bien, en fait, mais en même temps, je... Je me sens un peu coupable, des fois. Je pousse un soupir fatigué. J'ai l'impression de le priver de son père, le vrai, je veux le dire, enfin, pas que j'en sois un, m-mais... Je me dis, peut-être puérilement, que si ils se voient, alors il n'aura plus besoin de moi et je n'aurais plus à être cet imposteur que je me considère auprès de lui, culpabilisant de prendre un rôle que je n'avais pas voulu, mais que Clive s'était engagé à assurer. C'est juste... Compliqué. Très compliqué, et je crains un peu cette idée, tout comme le fait de la confier à mon copain.
Je ne veux pas l'embêter avec ça, ni qu'il voit à quel point je suis préoccupé par tout ça. Mais en périodes de vacances, alors là... Bah. Je me force à redresser les traits de mon visage, avec une expression plus simple. Normalement, je ne devrais pas avoir de souci à trouver un sujet facile-

« Désolé, c'est déjà gentil de ta part de me supporter même quand je suis pénible. J'ai... J'ai un peu eu la sensation de l'être, tout à l'heure, quand tu m'as parlé de ce que je faisais d'habitude. »

… Et merde. Pourquoi est-ce que je remets ça sur la table... Je sais pourtant qu'il ne visait pas à mal, et c'est bien pour ça que j'évitais d'en parler. Mais même moi, j'ai conscience que ce genre de choses doit être abordé. Quand il y a un souci, il faut le dire et ne pas traîner autour du sujet. Ça n'était pas un reproche, toutefois, mais bien une façon de confier ce qui m'était passé par l'esprit. En même temps, je sais bien pourquoi j'ai réagi ainsi. N'étant plus aussi immature qu'à l'époque où je cachais la raison, je reprends la parole, presque tenté par l'hypothèse de me cacher derrière ma tasse de thé malgré moi.

« J'ai pas envie de vous décevoir. Surtout que pour une fois que tu as des vacances... Pas que ce soit un reproche, hein ! E-enfin, tu vois ce que je veux dire... J'ai du mal avec tout ça, mais je n'ai pas envie que quelqu'un se sente mal. »

Je... Vraiment, je veux bien faire. Je m'exaspère moi-même du temps qu'il me faut pour obtenir des réflexes, ou m'y habituer. Je sais bien, toutefois, que je dois avoir l'air un peu con, avec mon ton pataud et mon côté mou. M'enfin, on fait ce qu'on peut, désolé de ne pas savoir faire des monologues long de cinq kilomètres parfaitement lyriques et propres comme si ils sortaient de la bouche d'un robot, hein.
23 décembre 2022 (matinée => soirée)
Natsume Enodril-Miyano
Natsume Enodril-Miyano
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Mar 13 Fév 2018 - 19:10
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Un des avantages d'Axel, au moins, c'est qu'il peut faire craquer Natsume lorsque moi je n'y arrive pas. Mais j'avais bien trop envie d'une course de luge après ma petite glissade, alors il ne pouvait tout de même pas refuser ! Même ma Kaimorse les invite joyeusement à monter sur son dos pour démarrer la course. Forte comme elle est, le poids des deux humains ne la dérange nullement. Cela lui permettra peut-être même d'aller plus vite que nous. Mais je ne fais même plus attention à tout ça -ni même à ce que je risque en perdant- une fois que nous sommes lancés dans la pente. Je dois m'accrocher fermement à la carapace de Kame, mais à son sourire, je remarque qu'il prend le défi très au sérieux. C'est d'ailleurs bien l'un des seuls qui ne me 'trahirait' jamais même pour rigoler, quand j'y pense, alors que si j'avais été sur Kasumi, elle aurait été capable de ralentir pour me faire perdre. Héhé, je connais mes Pokémons, à force ! Mais si la compétition est rude, c'est nous qui finissons par l'emporter. Et le petit a l'air aussi enthousiaste que moi à l'idée que ce soit Natsu qui se déguise. Il sait ce qui est bon, parfois, je dois l'admettre. Et le japonais, sans surprise, n'a pas l'air duuu tout enchanté par ce qu'il devra faire. Mais comme c'est un homme de parole (comme il veut), je n'ai aucun doute que le costume que j'ai commandé spécialement pour l'occasion lui ira à merveille. Mais alors que je ricane d'avance intérieurement à propos de l'image mentale que ça pourrait donner, je suis interrompu par mon copain qui a décidé de me ramener à la réalité, de manière un peu brusque en me rappelant que la pente que nous avons dévalé, bah... Faudra bien la remonter. Je hausse toutefois simplement les épaules en gloussant. Oups.

Mais bon, ces vacances à la montagne, pour une première, bah elles commencent pas si mal, avouons-le. Pour cela, je me permets de pousser un soupir de contentement lorsque je m'installe plus confortablement dans le canapé moelleux du salon, juste devant la cheminée dans laquelle j'ai allumé un feu, avec plus ou moins de succès (bon d'accord, j'ai fini par demander à ma Passerouge de m'aider). Axel au bain, ma mère et Kagami je-ne-sais-où, et Natsume qui (j'espère) ne devrait pas tarder à me rejoindre, je profite du fait de pouvoir mettre les rares vêtements d'hiver que je possède ; en l'occurrence, un jean confortable assez simple et un pull en laine blanc mais assez léger au niveau de la forme (je suis assez satisfait d'en avoir trouvé un qui ne me gratte pas, d'ailleurs). Mais la chaleur du foyer est déjà agréable en soit. Il fait bon vivre dans ce chalet, je ne regrette pas du tout sa location. Je n'aurais pas hésité à aller me plaindre auprès de l'agence, s'il y avait eu le moindre problème avec la baraque en bois. Enfin, je ne regrette rien. Il me semble que cela faisait tellement longtemps que je ne m'étais pas senti aussi... détendu ? Je ne serais pas contre un petit arrêt dans le temps pour rester ici encore un peu. Je ne pense plus au travail, mais je sais que je vais devoir y retourner bientôt. Peut-être pourrais-je seulement changer de rythme... J'y songerai sûrement. Il faut bien que je puisse avoir mon copain pour moi aussi, et également... Axel, je suppose. Je ne pourrai pas toujours fuir devant ce gamin, je l'ai bien compris. Je suis en outre soulagé qu'il ait pu apprécié autant nos jeux d'aujourd'hui malgré ma présence qui semble pourtant toujours le déranger. J'ai le sentiment qu'il y a quelque chose chez moi qu'il n'apprécie pas, et pour le moment j'ai mis ça sur le compte de la jalousie, car j'accapare beaucoup son parrain. Mais je me demande s'il n'y aurait pas autre chose. Peut-être que Natsume en sait plus à ce sujet, toutefois.

En parlant de ce dernier, il arrive justement me rejoindre sur le canapé. Je m'émerveille à la vue délicieuse du plateau qu'il a apporté avec lui, remarquant deux tasses dont l'une contenant du chocolat chaud : une boisson qu'il sait être l'une de mes favorites ; ainsi que quelques sucreries permises une fois le dîner achevé. Des douceurs de plus qui viennent s'ajouter à celle que procure la présence de mon petit-ami alors qu'il vient s'installer à mes côtés sur le canapé pour se blottir contre moi. Ou plutôt, me ramener contre lui. Je l'aurais bien laissé reposer sur mon épaule afin de rester dans cette ambiance de tranquillité, pour une fois. Mais je ne vais pas me plaindre non plus. Alors je laisse ma tête se coller contre son torse, ou plutôt le pull ma foi étrange mais rigolo qu'il porte (j'ai promis que je ne me moquerai pas). Evidemment, si je ne lui en demandais pas tant, ça me fait plaisir qu'il se souvienne de mes goûts. Après tant d'années, c'est normal, me direz-vous, mais je ne lui en aurais pas voulu d'oublier quelques détails. Maintenant qu'il en parle, cependant, je ne sais toujours pas comment j'ai trouvé le courage de proposer un jeu au petit garçon. J'étais conscient, mais je n'éprouvais pas autant de mal que d'ordinaire. Je voulais simplement que Natsu se repose, alors j'ai fait ce qu'il me semblait le mieux. J'étais prêt à distraire le petit si cela voulait dire enlever du poids sur les épaules de l'éleveur. Et... Tenter de nouer quelque chose avec l'enfant également. Lentement mais (j'ose le croire) sûrement, j'essaye de faire des pas minuscules mais sereins en sa direction. Je sais que le contraire, dans tous les cas, embêterait fortement mon Hôte. Et je n'ai pas envie de le mettre mal à l'aise. J'ai une petite pensée pour Clive aussi, qui ne peut pas profiter de son fils. Pour Faust qui s'en veut probablement de ne pas avoir su s'en occuper. Bien sûr aussi pour Natsume lui-même qui l'a pris à sa charge pour que Axel ait quelqu'un sur qui compter. Si je peux rendre utile au scientifique, alors dans ce cas, tant mieux.

Distraitement, je savoure une des sucreries du plateau pour continuer l'écoute en silence. Je mâche toutefois plus difficilement lorsqu'il aborde le sujet d'une rencontre avec Clive. Est-ce que Axel a même un seul souvenir net de son père biologique ? En vérité, même moi je ne sais pas si c'est une si bonne idée que ça. Je ne sais pas si ça apportera quelque chose de bon pour le gamin. Il apprendra que celui qui devait s'occuper de lui à la toute base est en prison et ne pourra pas l'avoir auprès de lui avant un bon bail, et alors ?.. Je ne sais pas non plus si pour Clive ce serait forcément bon. Il pourra revoir son fils, mais les conditions sont loin d'être idéales. J'ignore ça leur apportera vraiment quelque chose, à tous les deux. Mais... Je ne suis pas le tuteur d'Axel. Ce n'est pas à moi de juger tout ça. Natsume est loin d'être bête, alors s'il m'en parle, c'est peut-être parce qu'il a quelque chose derrière la tête ?.. Ce n'est pas mes visites mensuelles, après tout, qui pourraient changer la situation mentale de l'ancien Officier, mais Axel pourrait peut-être faire la différence ?.. Mais c'est vrai, j'ai ce genre de pouvoir, maintenant. Le faire rencontrer Clive, si je me débrouille un peu, devrait se faire sans d'énormes difficultés. Pour une fois que ma position est avantageuse... Enfin pas que je sois à plaindre en soit puisque y'a peut-être des gens qui rêveraient d'être à ma place, mais je suis conscient du regard que certains peuvent porter sur la Milice, mon copain le premier. Alors parfois, c'est juste pas tous les jours évident d'endosser ce rôle qui le met tant mal à l'aise. Néanmoins, il y a des cas où je ne peux pas nier que c'est bien pratique. Je ne pourrai pas surveiller aussi aisément Clive et un certain autre prisonnier, sinon.

C'est encore sur la suite cependant que je n'arrive plus à le suivre. Ou du moins, je ne m'y attendais pas trop. Si j'avais perçu un léger coup de froid de sa part tout à l'heure, je pensais que c'était parce que je l'ennuyais plus qu'autre chose. Il m'affirme pourtant l'inverse. Interloqué, je secoue légèrement la tête pour désapprouver ses dires. Je n'oserais jamais penser ça de lui. J'ai beau ne pas pouvoir partager certaines choses avec Natsume parce que nous avons des passions différentes, cela ne veut pas dire pour autant que nous ne pouvons rien faire ensemble. Ou que je le trouve pénible. C'est au contraire moi qui lui exige des choses. C'est moi qui désire sa présence dans des lieux où il n'a peut-être pas envie d'être. Qui l'éloigne de sa Pension alors qu'il l'aime tant et qu'il a travaillé dur pour l'obtenir. Alors en un sens, je devrais être celui qui doit l'ennuyer, avec mes caprices.
Je ne peux m'empêcher de grimacer un peu lorsqu'il évoque mes vacances. Ah, oui... Elles se font désirer, celles-là. Autant par lui que par moi. Je m'en veux de devoir travailler quand tout ce que je veux c'est me reposer et oublier mes responsabilités un temps en me blottissant contre mon copain. Mais je sais pouvoir compter sur les quelques employés de la tour pour me rappeler ce qui devrait être mes préoccupations principales, et surtout pour alourdir un peu plus la pile de documents dont je dois m'occuper. Mais je délaisse le boulot, je sais qu'il y a des choses qui ne pourront pas se faire. Des demandes des habitants qui ne pourront pas aboutir alors que je leur promets de m'en charger en priorité, ce que je m'efforce toujours de faire. Mais ce n'est jamais assez. Et je commence à fatiguer un peu de ce rythme incessant. Au moins, depuis quelques jours où je me suis permis un petit congé, mon moral va mieux, et je me sens moins épuisé. C'est assez agréable, d'ailleurs comme sensation. Lorsque tu as l'impression que tes batteries sont rechargées d'un seul coup alors qu'elles furent vides pendant des mois. Enfin, 'd'un seul coup'... J'exagère beaucoup, mais je vous assure que je sens la différence depuis que le Miyano est rentré.

Il n'a pas envie de me vexé ou de se sentir en trop, je crois. A-t-il réellement compris tout à l'heure que je plaisantais ?.. Ce n'était pas mon but qu'il le prenne au pied de la lettre. Certes, je ne comprends pas certains de ses petits hobbies comme les mots croisés parce que je trouve ça particulièrement inutile et que je n'ai pas la patience pour en mener un à terme, mais ça ne reflète en aucun cas ce qu'il est. Et surtout, je ne me suis pas lié avec lui pour ce qu'il aime faire. C'est normal que nous nous supportions mutuellement. Mais quand quelque chose le perturbe, il sait qu'il peut me le dire. Comme là. Je suis embêté si je l'ai vexé, mais au moins il n'a pas tout gardé pour lui comme il pouvait le faire à une époque. Et comme je pouvais faire de même. Après tout, s'il doit avoir quelques doutes, je n'ai jamais vraiment osé aborder le sujet de Tristan avec lui. J'estimais que c'était mon problème. Que le Weber garde une rancœur envers moi pour des raisons qui ne valent pas le coup qu'il m'ait rejeté ainsi. Mais ce qui est fait est fait, et il ne m'écouterait pas si j'essayais aujourd'hui de le raisonner et de lui assurer qu'une réconciliation serait possible.
Lentement, je me redresse pour m'emparer de la tasse de chocolat qu'il a apporté à mon attention. Je me permets de savourer d'abord l'odeur avant d'en boire un peu. Mon expression est calme tandis que je laisse planer un silence, essayant de trouver les mots qu'il faut. Je finis par lui sourire doucement.

« Natsume... Tu es de loin l'une des personnes les plus fascinantes que je connaisse. »

Je ne partage pas ma vie avec lui depuis tant d'années sans qu'il y ait une bonne raison derrière. Si je me suis autant épris de lui, c'est parce qu'il a su s'améliorer sans toutefois être totalement différent. Ce n'est pas le même éleveur qu'il y a quelques années, mais je reconnais encore dans ses traits ce qui m'a fait tomber amoureux de lui. Il possède des tas de qualités et est plein de ressources. J'aimerais parfois qu'il me voit comme je le vois lui.

« Les personnes ennuyeuses, je ne sors pas avec. Comment pourrais-tu m'embêter ?.. C'est une question rhétorique, ne réponds pas. »

Pas une seule fois que je me suis ennuyé à ses côtés. Je ne suis jamais à l'abri de l'ennui en soit, mais jamais il ne m'a embêté pour être... lui-même. Je ne lui demande pas de se transformer en un être parfait ; personne ne l'est. Il y a des choses que nous devons encore tous les deux apprendre, mais ça se fera pas à pas, quand le moment sera venu.

« J'ai encore un peu de mal avec Axel, mais... Je sais que tu as pris la bonne décision quand il le fallait. Je suis déjà content que tu sois là et que nous puissions profiter de vacances ensemble. »

Il le remarque bien assez, que l'enfant me rend mal à l'aise. Je ne suis déjà pas très discret, mais le fait que je me crispe à chaque fois qu'il l'appelle 'papa' doit être assez parlant. Un truc auquel je vais devoir m'habituer, je crois, même si pour l'instant la perspective ne m'enchante pas vraiment. Sur ce point-là, toutefois, je ne suis pas le seul. Je reprends un peu de chocolat chaud, savourant le goût sucré qui me détend davantage. Je ne sais pas si je pourrai être mieux, à être installé ainsi dans un cadre aussi chaleureux, en compagnie de mon petit-ami et de bonbons. Non, vraiment, je ne suis pas pressé de retravailler, même si c'est une fatalité. J'imagine, au moins, que si Natsume veut vraiment que j'organise une rencontre avec l'un des prisonniers les mieux gardés d'Amanil, alors je devrais pouvoir arranger ça.

« Mais si tu as besoin de quoi que ce soit, je ferais ce que je peux pour t'aider. Par n'importe quel moyen. »

Un double sens qui peut se comprendre au sens général comme à sa demande concernant le géniteur d'Axel. Je pourrai veiller à ce qu'ils soient un peu plus tranquilles que lors de rencontres ordinaires, même si là j'abuserai de mon pouvoir pour un arrangement personnel. J'imagine qu'il faut que ça serve, des fois, d'être chef de la Milice même si notre popularité laisse à désirer dans certains coins de l'île, et que Natsu ne les porte pas tellement dans son cœur.
Je repose ma tasse en silence. Mes yeux parcourent un instant les flammes qui crépitent dans la cheminée, un air étrangement serein sur le visage. Il s'accompagne d'ailleurs d'un ton posé lorsque je reprends la parole.

« Pour quelqu'un qui n'est pas très à l'aise avec les enfants... »

Lentement, je me tourne vers lui en souriant avec légèreté, avant de me rapprocher de lui pour poser ma tête contre son épaule et entourer son bras de mes mains afin de me lover contre lui.

« J'trouve que tu te débrouilles pas si mal. »
Samaël Enodril-Miyano
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Mer 21 Fév 2018 - 1:54
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Ft la smala

Je ne sais jamais trop comment réagir face à ses... Disons, violents moments de niaiserie démesurée. Alors oui, j'y suis plus ou moins habitué, mais c'est toujours un peu désarçonnant quant il en vient aux compliments hyperboliques d'un seul coup. Je ne sais pas trop quoi dire face à ce que j'entends, d'ailleurs, et bredouille un « ah » très maladroit et légèrement malaisant, à la fois gêné, un peu blasé car je trouve qu'il exagère franchement, et aussi plus flatté que je ne l'aimerais être, même si venant de quelqu'un d'autre, je m'en serais foutu. Faut dire, que quoi que j'en dise et malgré tous mes faux airs de gamin edgy, bah... Ce qu'il dit a une importance, disons. Même si j'avoue l'écouter d'une oreille distraite lorsqu'il blablate incessamment au sujet des matchs et d'autres choses : au moins, il est content de partager, je suppose. Mais là, je me sens un peu con, et ravale ma salive distraitement en prenant une gorgée de mon thé, soudainement très intéressé par le fait de regarder le mur de gauche. Meh. Il sait ce que ça me fait, quand il me sourit comme ça, l'empaffé ; la chaleur dans ma poitrine semble brûler davantage. Je lui dirais bien d'arrêter, car je ne cherchais pas du tout à ce qu'il me couvre de louanges, mais quand il est lancé, bah... J'ai appris qu'à force, il vaut mieux attendre, et au moins, il est content ; c'est bien tout ce qui m'intéresse, au fond.

Je me crispe un peu quand il parle du fait d'avoir du mal avec Axel, parce que, bah... Je le sais. Et je m'en veux souvent à ce propos. Mon objectif n'a jamais été de lui imposer la présence du gamin, mais les choses se sont déroulées de telle façon que j'ai fait le choix de m'occuper du petit, quitte à perdre un peu de temps avec mon copain. En outre, nous n'étions pas du tout installés ensemble à ce moment-là, alors je jugeais que j'avais encore le droit de prendre cette décision seul, mais maintenant, je suis toujours un peu gêné. Je veux dire, je le sais, que j'ai ruiné ses images mentales. Si je m'en veux, néanmoins, je ne regrette pas. Mais je suis au moins un peu soulagé si il ne me reproche pas et me fait remarquer avoir pris la bonne décision. J'esquisse un sourire timide. J'ai un peu honte, par conséquent, de m'être demandé si il n'était pas légèrement jaloux du gamin : non, à ce sujet, je me suis sûrement fait des idées. Il est passé au dessus de ce genre de choses, depuis le temps. Mais oui, l'important est que nous pouvons passer un peu de temps ensemble, chose qui a été légèrement, eh bien... Impossible, même avant mon départ. Ou du moins, pas autant qu'il y a quelques années. Au moins, depuis notre emménagement, j'ai la certitude de pouvoir le retrouver chaque nuit pour dormir, même si il m'arrive parfois de tomber de sommeil avant qu'il ne lâche son maudit bureau. Si je m'en veux un peu de l'égoïsme qui me pousse à être satisfait de ne pas avoir à aller le chercher à minuit, je suis déjà moins inquiet pour sa santé. Au moins, il va bien, et n'est pas trop harassé par des pensées noires : c'est largement suffisant pour me satisfaire.

Devant la suite, je me masse la nuque. Je n'aime pas du tout abuser de sa position pour ce qui m'arrange, en plus du fait que je ne suis pas fan du tout de la Milice et du pouvoir qu'ils possèdent, mais j'avoue que je ne peux que le remercier pour son aide, sur le coup. J'ai l'impression d'être quelque peu hypocrite quant à mon idéologie, alors j'évite de trop m'éterniser sur ce sujet, mais tapote doucement son bras pour lui faire signe que j'apprécie le geste.

« Merci. »

Comme d'habitude, je suis relativement direct sur les sujets sérieux, et je n'aime pas m'éterniser en drama larmoyant. Il comprendra bien, de toute manière. Il est habitué, à force. La taquinerie qui s'en suis, alors qu'il s'accroche à mon épaule et se love contre moi, d'ailleurs, me permet de changer de sujet. Si je suis un peu agacé par le sujet sur lequel il choisit de me taquiner, et que je lève les yeux au ciel, j'en profite toutefois pour trouver une excuse me permettant de le chahuter un peu. Une de mes mains vient légèrement lui tirer une joue, sans force aucune toutefois, puisque c'est surtout pour jouer.

« Hé, n'en profite pas pour te moquer. »

Je tire la langue comme un enfant puéril, à la fois car j'ai envie de passer à autre, et aussi car je suis d'humeur joueuse. Je l'ai toujours été, hein, mais disons que depuis quelques temps, il m'arrivait de l'être un peu moins, autant à cause de sa fatigue que de la mienne. Ce qui est assez ironique, quant on voit à quel point je suis devenu plus, eh bien... Plus gamin, avec le temps. C'est un peu grâce à lui que je me suis détendu à ce point, dans les faits. J'ai toujours eu un tempérament très taquin, mais divers choses m'avaient rendu, pendant un temps, bien plus imperméable et... Trop hautain pour « m'abaisser » à ce genre de choses ridicules. Maintenant, je m'en fiche, et je m'y donne à cœur joie. Enfin, seulement en privé, évidemment. Vous ne me verrez pas faire des couettes avec ses cheveux devant mes étudiants, par exemple, mon image en prendrait un coup.
Grâce à mon autre bras, je le fais légèrement s'incliner contre le canapé, de telle sorte à ce que je puisse lui monter dessus et ainsi m'allonger comme une larve immonde sur mon oreiller personnel. Si lui dispense quelques prouts dans le cou par pure volonté d'emmerdement, je n'ai pas non plus envie qu'il s'éloigne, et cesse donc bien vite. J'écrase ma tête sans me gêner en dessous de la sienne, d'humeur câline puisque je suis reposé, et relativement calme. Mes angoisses s'éteignent doucement et je pousse un soupir satisfait, un sourire plus doux et tranquille s'étirant sur mes lèvres. Non, rien à dire, aussi cucul la praline que ce soit, je ne pourrais pas être mieux, là. Le feu crépite doucement en face, et la chaleur qu'elle apporte me fait un peu penser à celle de la maison de mes grands-parents, au Japon. Un soupir m'échappe alors que je ferme brièvement les yeux.

« Au moins, quand le démon est au bain, on a la paix. »

Je rigole, hein. Je ne suis pas entièrement sérieux. Mais j'avoue que des fois, ça fait du bien d'avoir un peu d'air et de temps seul avec lui. Les moments où le petit est dans le bain ou au lit sont les seuls que nous avons d'ordinaire, alors j'en profite sans grande honte. Et puis, je sais que si il ne me le dit pas forcément directement, il doit penser un peu la même chose.

« Si je dois me déguiser en Père Noël demain, n'empêche, j'espère au moins que j'aurais le droit à un bain mousseux après. Tu me devras bien ça. »

Je tire un peu la langue, simulant une fausse vexation contre le petit pari de tout à l'heure auquel j'ai concédé de céder, par principe plus qu'autre chose. Enfin, je ne suis pas du touuut porté sur l'honneur et autre chose, mais je n'ai pas envie de passer pour un pleutre, alors mon ego a joué pour moi. Oui, malgré tout, je crois que l'orgueil ne m'a pas complètement quitté non plus : ceci explique son doute ma tendance à toujours aller à contre-courant des attentes et faire ce qu'on ne me croit pas capable de faire. Enfin, essayer, du moins. Le taux de réussite est plutôt variable, je l'avoue. Mais bon, je survivrai.
Après m'être étiré le dos pour relaxer mes muscles, je me relève légèrement. Relevant le dos et la tête, je jette un coup d’œil circulaire dans le salon. Il est vide, et bien trop grand pour nous, même avec Kagami et Lyra qui sont je ne sais où. Mais bon, avec la nuit qui est tombée, j'avoue que j'aime bien l'ambiance. C'est calme, et c'est tout ce qui m'importe. J'offre un regard au coin à mon petit-ami, un air volontairement prétentieux sur le visage.

« Pour une fois, on pourra dire que tu as eu une bonne idée. Mais ne prends pas la grosse tête non plus, hm ? »

Je sais bien que ça ne sera pas le cas. J'essaie pourtant de le rassurer quant au fait que je ne regrette pas d'être venu. Malgré tout ce que je dis, ça ne me dérange pas du tout d'être là. L'explication, au delà du simple plaisir de la sortie, est relativement évidente, quand j'y pense. Et puis, dans les faits... Je me rappelle que je ne lui ai toujours pas dit, mine de rien. Pas même lorsque je suis descendu de l'avion : j'étais encore trop planté dans l'objectif de terminer l'emménagement et de ranger mes affaires pour penser à énoncer quelque chose d'aussi évident. Mon ton, tout naturellement, s'est fait plus tendre, et une lueur qui l'est tout autant vient de s'illuminer dans mes yeux. Ma main vient caresser l'une de ses joues, et si mon sourire est suffisamment discret pour que mes dents restent cachées et que seul le bout de mes lèvres s'arque légèrement, il est tout aussi jovial qu'une des pubs colgate de Faust. C'est juste que j'ai ma façon de le montrer.

« … Tu m'avais manqué. »

C'est évident, bien sûr. Plus jeune, je n'aurais jamais vu l'utilité de l'énoncer, et j'aurais trouvé ça juste immodérément mièvre « pour rien ». Surtout parce que j'étais un edgelord qui flippait devant la moindre possibilité d'énoncer des sentiments positifs, de crainte qu'on ne se moque de ce que j'osais confier. J'aurais même nié, peureux que j'étais. Maintenant, toutefois, ce n'est plus le cas. J'ai compris, en outre, que cela pouvait le rassurer de l'entendre, et que, bah... Ça fait plaisir, et que je n'ai pas de honte à avoir. Alors je ne me cache pas, et je ne fais pas de passif-agressif pour diminuer ce que je viens de dire. Je me permets même un petit gloussement. Ouais, je suis vraiment, vraiment niais, hein ?
23 décembre 2022 (soirée)
Natsume Enodril-Miyano
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Dim 25 Fév 2018 - 20:23
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"Quand te reverraiiiiii-jeeeee pays merveilleuuuuux"


« Héhé, doucement... »

Je glousse quand même quand il me pince les joues, non désolé de ma taquinerie. Il sait bien que ce n'est pas méchant, de toute façon, je veux juste qu'il sache en plus que je ne suis pas sérieux et que je ne veux pas qu'il se mette de pression là-dessus par rapport à ça. Des enfants, j'en voudrais bien, mais pas tout de suite. Vingt-cinq ans c'est beaucoup trop jeune, après tout. On va pour l'instant contenter de profiter du moment. Avec la chaleur qui nous entoure et les sucreries dont je me gave, je suis plutôt bien. Me manquerait plus que... Ah bah. Il y a pensé aussi, apparemment. Natsume me bascule en arrière pour s'allonger sur moi et je me cale sur le canapé pour être installé plus confortablement, avant de l'entourer de mes bras. C'est tellement agréable, de l'avoir contre moi. Juste un câlin suffisait pour que je sois comblé. Il n'en faut pas beaucoup plus, parfois, et c'est déjà pas si mal. Je pousse même un léger soupir de satisfaction. J'ai rien contre Axel, hein, mais ça fait quand même du bien d'avoir du silence et de la tranquillité de temps à autre. Si traîner dans le bain peut le faire rester plus longtemps dedans, je ferais mieux d'investir maintenant dans quelques jouets pour qu'il puisse demeurer davantage dans la baignoire. Et d'ailleurs, l'autre commencerait presque à en être jaloux, tiens. Il attend que je lui donne un traitement spécial pour l'obliger à porter un déguisement demain. J'en avais presque oublié, tiens, alors que j'attends ce moment avec impatience pour prendre une photo à laquelle il n'échappera pas. Ce serait vraiment trop bête de gâcher une occasion pareille. Mais soit, il l'aura, son bain mousseux. Je pense qu'il l'aura bien mérité, pour au moins honorer le pari que je lui ai lancé tout à l'heure, et parce qu'il était évident que lui ou moi allions le réclamer tôt ou tard. Enfin surtout lui, vu son amour des bains. J'aurais été étonné du contraire, d'ailleurs. Il me faudra au moins ça pour me faire pardonner quand j'aurai cesser de rire de lui en Père Noël.

Mais tu sais bien que je n'ai toujours que des bonnes idées, avais-je envie de lui rétorquer même si ce n'était pas du tout vrai. Je me retiens de le dire simplement pour ne pas briser le moment ni pour qu'il ne me rétorque autre chose alors qu'il me fait enfin un compliment. Je me contente juste de faire un sourire fier, sachant qu'il pourrait deviner aisément ma pensée puisqu'il me connaît trop bien à présent. Il n'a pas besoin que je fasse le kéké pour prouver que je pourrais effectivement prendre la grosse tête à la moindre de ses paroles flatteuses, moi qui ne suis avare de louanges qu'avec lui. Et je suis servi, ce soir. Je ne pensais pas qu'il allait réellement m'avouer que je lui avais manqué, même si... Eh bien je m'en doutais assez facilement. C'est toujours agréable de l'entendre, pourtant. Surtout venant de lui, qui a moins de difficulté à dire ce qu'il pense mais se retient parfois encore d'user de la mièvrerie. Je me sens rougir légèrement malgré moi. Je ne réponds pas à ses paroles tout de suite, lui offrant d'abord un sourire, touché par son aveu. Mon cœur a même fait un bond dans ma poitrine en l'écoutant, ne m'étant pas attendu à ça. Je reste là, à le regarder paisiblement en me demandant que répondre face à ça. Mais les mots me semblent alors bien inutiles, et je me contente de me rapprocher pour poser mes lèvres contre les siennes avec douceur. Mes mains caresses son dos, remontent jusqu'à ses cheveux, descendent même jusqu'en dessous de son pull ; tout ça pour apprécier son contact. Je ne sais pas ce qui m'a manqué le plus. Ses baisers, ses câlins, ses sourires, sa voix suave... Sûrement tout à la fois. Je ne pouvais pas réellement enlacer un écran d'ordinateur pendant un mois, durant les temps où je le voyais sur la caméra de Skype. Mon pauvre PC aurait rompu sous le choc, si je l'avais vraiment fait. Difficile pourtant de ne pas sentir la présence de mon petit-ami à la Pension. Tout semblait contenir son odeur ou les traces qu'il y avait laissé. Son jardin, ses fleurs, ses Pokémons, même les pièces de la maison -hormis la nouvelle salle de bains- me rappelaient à lui. Même Axel, qui réclamait parfois sans le dire son parrain, ou celui qu'il considère comme un père malgré le grincement de dents que ça a longtemps provoqué chez moi. C'est encore plus stupide, mais... J'avais l'impression, les premiers jours, de m'incruster chez lui. Après le déménagement, je veux dire. C'était son œuvre ; faites avec notre aide, mais quand même. Je n'osais pas y toucher beaucoup quand il n'était pas là de peur de casser quelque chose. Je sais comme il y tient, à sa Pension. Qu'il lui arrive malheur serait sans doute très pénible pour lui qui y a mis tant d'efforts. Cela m'arrangeait bien, des fois, de rester dans mon bureau froid, silencieux et vide, quand il était au Japon et que revenir à la maison signifiait devoir dormir dans notre lit sans lui. Mais je suis terriblement heureux de savoir que notre installation est terminée. De savoir que je pourrai considérer son chez lui comme chez nous, puisqu'il l'a si bien dit lui-même ainsi. Si vous aviez vu mon sourire quand j'ai rajouté mon nom sur la boîte aux lettres... C'était ridicule. Mais il y a des choses, aussi simples soient-elles, qui suffisent pour me combler. Et si j'aurais bien prolonger cet échange encore un peu, je dois y mettre un terme, de peur de l'étouffer avec mes besoins d'affection (oui je suis con).

« Tu en as mis, du temps. Je pensais que tu ne me le dirais jamais. »

C'est à mon tour de rire un peu, bien content qu'il puisse profiter des vacances, lui aussi, même si je l'ai arraché à son précieux quotidien dans la forêt. Je constate toutefois qu'il n'a pas l'air de m'en vouloir. Il semble même être de bonne humeur. Moi qui pensais l'avoir fâché, quand il ne répondait pas à mes câlineries, je suis maintenant rassuré. J'espère que ça pourra continuer comme ça. L'air ambiant est apaisant. C'est cliché, mais le crépitement du feu, puisque nous sommes devant la cheminée, est également agréable à entendre. Mais demain et après-demain, ce sont les journées les plus importantes qui nous attendent, et il se fait déjà tard. Je me redresse sur mes coudes pour le regarder lorsque je m'adresse à lui, mais toujours avec tendresse.

« On monte ?.. Axel doit avoir fini. »

Pas que parler du gamin maintenant alors que j'aurais bien voulu profiter encore un peu de son tuteur m'enchante, mais... Je dois être réaliste, des fois. Et je sais que le gamin réclamera bientôt qu'on (enfin surtout Natsume) lui raconte une histoire pour s'endormir. Je me dis au moins que quand il dormira, nous pourrons en faire de même. Après avoir embêté mon copain pour un câlin et parler avec de lui choses inutiles pendant que nous nous envolons dans les bras de Morphée, bien sûr.

Mais j'avais hâte au lendemain. Alors quand j'ouvre les yeux et que j'aperçois de minces rayons de lumière filtrer à travers les volets, je souris avec faiblesse mais satisfaction. D'habitude, les matins de réveillon, je suis le premier à me lever pour aller réveiller tout le monde afin qu'on prenne le petit-déjeuner. J'ai une exception depuis quelques années cependant, et évidemment, la lapin qui dort encore un peu à mes côtés en est la raison. Lentement, je me rapproche d'ailleurs pour le coller et chercher sa chaleur, ronronnant intérieurement de la nuit que j'ai passé. Elle était complète. Encore. Et sans cauchemar. Encore. Des faits devenus si rares pour que je les notes, mais ça me rappelle de plus en plus comme c'est agréable, de dormir normalement, et je pourrais bien y reprendre goût, puisque l'éleveur est rentré de son pays natale. En sentant quelques mouvements venant de lui, d'ailleurs, je colle davantage et glisse des bisous ça et là pour le réveiller en douceur. On ne sait pas, après tout, si Axel sera du genre à pénétrer en trombe dans la chambre pour sauter sur lit comme une pile électrique afin de nous répéter en boucle que c'est enfin Noël. Même si je suis aussi impatient que lui.
Mais puisqu'il n'est pas encore là, je continue mon ascension de bisous pour remonter jusqu'à sa joue en passant par sa nuque. Puis, je me pose près de son oreille, et attends qu'il se réveille tout à fait. Je le laisse faire son rituel habituel pour bien émerger de son sommeil, puis, une fois cela fait, je me lève pour aller chercher une grosse boîte que je gardais dans l'armoire de la chambre que je nous ai choisi. Un paquet plutôt gros avec un papier vert aux motifs de Germignon qui renferme en réalité juste une Poké Ball contenant la Coxy que j'ai capturé spécialement pour lui, puisque je savais qu'il n'en avait pas encore. Paquet que je pose juste devant lui, sur le lit, pendant que je le contemple avec un sourire jovial, heureux de pouvoir enfin lui faire ce don.

« Joyeux Noël, Nat'. »
Samaël Enodril-Miyano
Samaël Enodril-Miyano
Elite
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Ven 2 Mar 2018 - 3:49
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Natsume Enodril-Miyano



Dans les Alpes avec Annette

Ft la smala

Je m'étire un peu les épaules. Malgré le fait qu'il fasse le kéké depuis tout à l'heure, je me doutais que mes propos risquaient de lui faire plaisir et effacer ce sourire de trou du cul de son visage (je ne peux rien dire, je suis pire). C'était un peu le but, je l'avoue. Au delà du fait de dire sincèrement ce que je pense, j'avais également la curiosité de voir le résultat, et j'aime bien, je dois l'avouer. Enfin, il faut dire que c'est plutôt difficile de le faire rougir, alors je profite des occasions pour voir ce qui marche ou non. Mais, en plus de tout ça... Bah, je suis sincère, disons. Et je continue de sourire stupidement, comme un imbécile. Des fois, je comprendrais presque ma sœur quand je vois qu'elle se moque de ma mièvrerie.
Néanmoins, le sourire que je vois sur son visage en vaut le coût, à mes yeux. Je m'apprête à le taquiner un peu plus en le vannant d'une manière ou d'une autre, mais suis surpris en le voyant se redresser pour venir m'embrasser. Ce n'est pas pour me déplaire, toutefois, et j'esquisse un sourire amusé en lui rendant son baiser, passant distraitement mes mains de ses épaules à sa taille. Les caresses dans mon dos, près de mes cheveux ou même en dessous de mon pull ravivent une chaleur douce dans ma poitrine, et je ronronnerais presque, plus que content d'obtenir un peu d'attention. Oui, peut-être que je suis un peu collant, ces derniers temps.

Si je le laisse s'éloigner, c'est en chignant un peu à ma façon, c'est-à-dire en fronçant les sourcils et en resserrant un peu ma prise. Ce qu'il dit me détend toutefois et j'esquisse une moue attendrie face à son rire. Honnêtement, un peu comme sa présence, sa bonne humeur m'avait manqué. Je vous avouerais qu'au Japon, parfois, cela aurait été utile. Et cela me rassure aussi sur son état.
Oui, peut-être que j'ai pris mon temps, comme d'habitude en somme. Je suis toujours... Lent, quand il faut dire des choses de ce genre, mais je me gargarise en pensant qu'au moins, eh bien, je les dis, au final. Avec un peu de retard, certes, mais tout de même. Voilà pourquoi je ne prends pas sa plaisanterie pour une moquerie, et pourquoi je la lui rends avec un sourire narquois et un ton joueur.

« Je sais me faire attendre. »

Ces échanges puérils et immensément niais me manquaient aussi. Alors bien sûr, c'est cucul la praline comme tout, mais c'est notre façon d'échanger, et c'est plus qu'agréable de retrouver cette complicité après un mois de séparation. Toutefois, et la réalité se rappelle bien vite, j'ai d'autres obligations qui me forcent à me déplacer. Laisser Axel dans son bain pendant trois ans n'est pas une très bonne idée, même si je suis persuadé qu'il s'amuse bien, car il sera impossible de le mettre au lit dans le cas où cela s'éterniserait ; il râle dès que ses cheveux sont un peu humides. Alors je hoche de la tête, en m'éloignant à contrecœur. De toute façon, une fois sorti du bain et terminé tout ce qu'il y avait à faire, comme le coucher ou ranger mes affaires, je ne me fais pas prier pour aller dormir.

Le réveil se fait en douceur, au moins. J'ouvre difficilement les yeux, un peu pâteux, et grognerait presque car je ne suis pas un amoureux des réveils, mais je sens quelque chose de chaud contre moi que je crois reconnaître, par la force de l'habitude. Les bisous que je sens de ma nuque à ma joue me confirment mon impression, et j'esquisse une légère moue amusée. Paresseusement, alors que j'ouvre à peine les yeux, je laisse ma main passer dans ses cheveux pour le remercier de l'attention dont il me gratifie. Je suis plutôt rapide au réveil, donc quand il n'est pas là, il ne me faut que quinze minutes pour être prêt à partir travailler une fois les yeux ouverts. Mais dans le cas contraire, eh bien... Disons que je peux devenir une larve immonde, oui. Je remercie gracieusement le fait qu'Axel ne semble pas encore avoir eu l'idée de toquer à la porte. Pour peu, j'en viendrais presque à rêver d'une matinée sans que ce démon ne me fasse quitter le lit avec toute la brutalité qui est la sienne. Je l'aime bien, hein. Mais... Bah j'aime aussi qu'on ne m'écrase pas les côtes, vous comprenez.

Si je chigne un peu lorsqu'il s'éloigne, je m'étonne de le voir s'atteler à ouvrir l'armoire. Je ne comprends pas tout de suite, encore un peu à l'ouest, mais me redresse très légèrement pour voir ce qu'il fabrique. J'ouvre des yeux un peu étonnés lorsque je comprends que le paquet qu'il est en train de ramener m'est destiné. Je ne m'attendais pas trop à ce qu'il fasse ça maintenant, alors du coup, je dois avoir l'air d'une andouille un peu surprise. Ah. Euhm. Mince. Il a l'air content, alors j'essaie de ne pas montrer que je ne sais pas quelle émotion afficher, d'autant plus que je vois bien au papier cadeau choisi qu'il tenait absolument à me faire plaisir.
Je ne vais pas répéter que je ne suis pas fervent de Noël, et que je ne le deviendrai pas en un claquement de doigts car il m'a offert quelque chose, mais je vois bien qu'il est content, et au fond, ça suffit à me décontracter à ce sujet. C'est pour ça que j'ai accepté ces vacances, d'un côté, car au delà de ma petite personne, Axel, Kagami et même ma belle-mère étaient ravis d'avoir un peu de temps en fa... Non. Du temps en groupe. J'ai beau me sentir comme un gros balourd bien loin de son élément, j'ai conscience de toute l'affection qu'il met dans ce geste, alors je lui offre un début de sourire.

« Tu étais à ce point impatient de me le donner... ? »

Vrai que dès le réveil, c'est un peu tôt, mais en même temps, je comprends. Si il avait fallu jouer au cinéma devant Axel en mode 'le père noël l'a déposé pour toi et je l'ai récupéré', je crois que j'aurais sincèrement saturé. Pour le coup, il a eu raison et je lui en suis grandement reconnaissant. Doucement, je m'en vais lui donner un bisou sur la joue avant de me poser à côté et d'ouvrir le paquet. Amusé, je tourne un peu la ball remplie dans ma main et ne prend pas la peine d'en découvrir le contenu. Peu importe le pokémon dont il s'agit, je doute qu'il s'agit d'un de ceux que je désire ardemment, et il me tarde de faire connaissance à cette bestiole, mais cela attendra un peu. Au lieu de ça, je saute au cou de mon copain sans aucune honte, plutôt enjoué.

« Merci, du coup. »

Je ne suis pas très expressif de base, et encore plus sur les cadeaux. Déjà parce que ce genre de choses me gêne, et en plus parce que je ne sais jamais trop quelle réaction est attendue de ma part. Mais bon, je sais depuis le temps que je n'ai pas à me forcer pour quoi que ce soit. Si j'ai bien sûr encore du mal à être naturel sur beaucoup de points, j'ai au moins assez d'assurance sur celui-là.
J'aimerais beaucoup, beaucoup rester là à larver comme je pense le mériter au vu de la journée de travail qui nous attend (un réveillon ça demande du travail), mais après ça, je lui dois bien quelque chose. Encore un peu paresseux et lent, je lui adresse un faux regard blasé.

« Mais bon, tu m'obliges à te donner le tien maintenant, espèce d'impatient. »

Je me relève comme je le peux, et je vous assure que je n'ai pas envie. Mais il faut, et je m'en vais jusqu'à ma valise que j'avais soigneusement rangée dans un coin hier soir, mais qui contient encore un paquet à l'emballage couvert de scotch et autres joyeusetés qui le rendent tout simplement hideux. Hé, ho, on fait ce qu'on peut. Déjà que c'est nouveau pour moi, de daigner mettre du papier cadeau... Fut un temps, je me ramenais directement avec au mieux un sachet plastique, donc. J'ai fait un effort cette année par volonté de bien faire, mais j'aurais peut-être dû m'en dispenser, tout compte fait. C'est... C'est maladroit, disons. Et par maladroit, je veux dire que c'est tellement moche que c'est probablement interdit par la Convention de Genève de faire un truc aussi laid. Honnêtement, je n'ai jamais eu le moindre talent artistique, et ça se voit. Si je suis un peu embarrassé de lui donner un truc aussi moche, je me réconforte en me disant que tout cela sera bien vite déchiré et oublié. Je pose sans trop de délicatesse le paquet sur ses genoux, me remettant assis sur le lit, rapprochant un peu mes genoux de mon corps pour ne pas prendre froid. C'est que j'en deviendrais presque frileux, à force.

« Hm... Tu m'excuseras, j'ai fouillé un peu dans ta collection pour savoir ce qui pouvait te manquer, et... Enfin, j'ai eu deux idées, donc j'ai mis les deux. Au pire, l'un sera foiré et pas l'autre. »

Bon, deux cadeaux pour être sûr, c'est un peu tricher. Mais... Bah le second est un peu délicat. Disons que j'ai dû demander de l'aide de Faust, et faire quelques achats sur des sites internet variés, mais avec de l'huile de coude, j'ai réussi à trouver et faire des montages (merci au service d'un de mes étudiants, moi qui n'y connait pas grand chose) des combats de son père en tant que compétiteur il y a... Il y a longtemps, disons. Heureusement que les archives de la compétition existent, sérieux... Et que des fous furieux collectionnent des vieux « best-of » d'il y a des dizaines d'années. Parfois, internet est utile. Mais je ne compte pas trop lui dire ce dont il s'agit maintenant, car je n'ai pas envie de rendre ça gênant. L'autre est un album photo vierge, et j'en explique l'intérêt en me massant la nuque.

« Tu pourras voir par toi-même les combats qui y sont enregistrés. Pour l'autre, disons que... Bah, vu que tu passes ton temps à prendre en photo tout ce que tu trouves, je me suis dit qu'un album photo à remplir, à partir de notre emménagement, ça pourrait te plaire. Enfin, je crois. »

Manière comme une autre pour moi de lui faire comprendre que je suis à l'aise avec cette étape et que je vais, bah... Mmm, c'est gênant. Disons que je veux bien, enfin... Qu'on remplisse ça de souvenirs. Bordel. C'est nul. J'aurais dû partir sur le coffret à tisane du début, mais... J'ai fait ce que j'ai pu, au moins ?
Je vous avoue que c'est relativement compliqué de trouver un cadeau à quelqu'un qui peut plus ou moins avoir tout ce qu'il veut quand il veut. J'ai dû chercher un peu, mais j'espère au moins que cela lui plaira d'une façon ou d'une autre. Enfin, le but n'est pas vraiment de faire le meilleur cadeau du siècle, c'est plus une attention qu'autre chose. Je ne m'inquiète pas outre mesure de ces trucs, faut dire.
Ne voulant pas terminer sur une note gênante, je prends une voix un peu taquine, et passe distraitement une main dans ses cheveux, une lueur affectueuse dans mes yeux.

« Ah, et j'ai hésité sur une machine à tisane, pour te forcer à te reposer un peu. Mais visiblement, je n'aurais pas à m'inquiéter pour ces vacances, je pense. Et si un de tes assistants t'appelle, je lui refais la tête. »

Je rigole, hein. Je voulais juste lui faire remarquer que c'était une bonne chose. De toute façon, nous n'aurons pas le temps de nous reposer aujourd'hui. Je sais bien ce qui m'attend, dès que je sortirai de cette pièce. Faire avaler son petit-déjeuner à un Axel hyperactif, préparer le repas avec ma belle-mère et ma grande-tante, essayer de ne pas trouver tout ça ridicule sur les bords en sirotant de l'eggnog à la paille, puis m'habiller en vieux délinquant à barbe, et enfin aller me coucher quand toute cette torture sera terminée. Ensuite, j'aurai la paix et tout ira bien dans le meilleur des mondes. Alors oui, pour l'instant, je profite un peu du calme avant la tempête. Et j'espère que lui aussi. Je ne vais pas lui poser trop de questions délicates maintenant car j'espère profiter de la bonne humeur de ce début de matinée, mais la pensée est là. Si je fais des efforts, ce n'est pas pour rien non plus.
24 décembre 2022 (matin)
Natsume Enodril-Miyano
Natsume Enodril-Miyano
Eleveur
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Dim 4 Mar 2018 - 3:55
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Samaël Enodril-Miyano


&&&



Dans les Alpes avec Annette
feat la famiglia
"Quand te reverraiiiiii-jeeeee pays merveilleuuuuux"


Je trépigne d'impatience sur le lit, attendant avec des yeux pétillants qu'il ouvre son cadeau. Cela faisait un moment que je voulais le lui en faire don, mais en sentant Noël arriver, je me suis dit que ça serait pas mal qu'il puisse l'avoir à ce moment-là. J'avais peur qu'il puisse trouver un autre cadeau 'superficiel' alors que j'ai l'argent pour m'acheter tout ce que je veux. Mais Natsume n'est pas comme ça. Il sait distinguer les présents sincères du reste. Je suis tout de même content d'avoir pu trouver quelque chose qui lui plaira à coup sûr. J'ai bien fouillé parmi tout son élevage, même, de fond en comble autant que je l'ai pu (en évitant soigneusement les nids de serpents, bien sûr), mais après plusieurs vérifications minutieuses, j'étais persuadé qu'il n'avait pas encore de Coxy avec lui. Vous auriez vu ma tête, quand j'en ai découvert... Je me suis dit 'ah, lui, je sais avec qui il irait'. J'espère seulement qu'il ne trouvera pas ça trop modeste, mais j'ai bien hâte de voir la rencontre de ces deux-là et ne peux contenir un sourire lorsqu'il me fait un bisou. Mais... Je crois que la rencontre devra attendre un peu, de ce que je vois. Surpris et un peu dépité, je le vois poser la ball sur le côté, décidé à ne pas savoir ce qu'elle contient tout de suite. Un peu gêné, en train de me demander s'il ne fait pas tout ça pour me faire plaisir, comme je sais qu'il n'est pas tant friand de Noël que ça, je me laisse faire néanmoins quand il se jette à mon coup et oublie d'être déçu, profitant simplement de sa chaleur contre la mienne et de l'affection qu'il me réserve tant que le mioch-aheum le gentil petit Axel n'est pas encore levé.

« Un cadeau... pour moi ? »

Surpris, je le regarde se lever pour récupérer dans sa valise ledit cadeau à mon attention. Curieux et un peu gêné, je cligne des yeux en prenant dans mes mains avec délicatesse le paquet qu'il pose devant moi. Je reste muet, ne sachant pas quoi dire, me contentant de scruter l'emballage maladroit avec un sourire attendri. Il aurait pu demander à un vendeur de le faire ou même juste me le mettre dans un sac pour dissimuler le contenu, mais non, il a tenu à le faire lui-même. Et je trouve ça adorable, même si je ne lui en demandais pas tant et que j'espère qu'il n'a pas trop eu de galère à cause de ça. Je sais comme il peut être pénible de trouver le bon endroit pour scotcher ou les bonnes pliures à faire. J'aurais presque envie de le laisser comme ça pour faire honneur à son travail, mais vu la tête qu'il tire dessus, il doit vouloir, au contraire, que je m'en débarrasse bien vite pour découvrir ce qu'il a choisi pour moi. Je m'exécute donc, comme il doit vouloir connaître également ma réaction, pour sortir de l'amas de scotch une ribambelle de cassettes inconnues ainsi qu'un album photo vierge. Si je ne comprends pas encore ce que sont les cartouches, je souris déjà davantage en voyant l'album puisque Natsume sait à quel point j'aime prendre des photos. Et puisqu'il me parle de combats que je verrai moi-même plus en détails, je suis sûr qu'il n'aura choisi que des séquences importantes ou qu'il sait qu'elles me plairont. Je suis touché en outre qu'il veuille m'encourager dans mon caprice d'immortaliser les moments de notre vie puisque je sais comme je peux être un peu lourd avec ça.

Je voudrais rire franchement par la suite, mais je n'y arrive pas totalement quand je me rends compte qu'un set de tisanes n'aurait en effet peut-être pas été si inutile que ça. Si je me sens bien mieux ces derniers temps, j'ai un peu honte de comment j'ai maltraité ma santé jusque là. Je n'ai pas été très intelligent à me plonger dans le travail pour combler l'absence de mon copain, mais depuis qu'il est revenu, je redécouvre la joie d'avoir les batteries pleines et surtout la disparition d'incessants maux de tête dus à la fatigue. Je ne doute pas toutefois de son capacité à refaire la tête à quiconque tenterait de me ramener au boulot ; sa vanne n'en est qu'une moitié une. Mais pendant les vacances, il est de toute façon hors de question que je me remette au boulot. Non seulement je me refuse à le faire durant la période des fêtes, mais en plus... Bah c'est un peu le cas de tout le monde, enfin presque. Il doit bien y en avoir quelques uns qui préféraient rester dans la tour de la Compétition, mais il est évident que la plupart passent noël en famille, alors il est normal que j'en fasse de même. Il n'y a pas que mon rôle de Maître, dans ma vie.

« Tu n'étais pas obligé, mais... Merci, ça me touche beaucoup. »

À mon tour, je le remercie mais en me jetant sur lui pour le faire basculer sur le lit et le couvrir de bisous dans le cou et sur la joue. Il n'est pas très noël, mais je vois bien qu'il fait des efforts, ne serait-ce que parce qu'il sait que ça me fait plaisir. Alors je veux lui donner l'affection qu'il mérite en lui faisant des câlins, mais j'entends bientôt de l'agitation en bas, et je pense qu'on ne va pas tarder non plus. Je m'étire donc, sentant que mon ventre va bientôt crier famine par ailleurs -même si nous avons bien mangé hier- et regarde l'heure. Ou plutôt la date. Nous sommes déjà le vingt-quatre. Et je sais ce que ça veut dire.

« J'ai autre chose pour toi, d'ailleurs... »

Avec un sourire plus mesquin cette fois, je me penche vers le bord du lit pour en sortir une autre boîte, non emballée cette fois-ci que je prends pour la poser juste à côté de mon côté. Comme il ne s'agit pas réellement d'un cadeau, je me permets de l'ouvrir pour en sortir, en ricanant comme un con, le fameux costume de père noël qu'il a promis de porter pour faire plaisir à Axel. Mais je sais déjà que ce petit moment mièvre que nous venons de partager ne va pas durer si j'ai le droit à un beau regard noir de sa part suite au pari que je viens de lui rappeler par le biais du déguisement.

« En piste, Santa Claus ! »



Après nous être habillés, nous descendons les escaliers pour rejoindre les autres au rez-de-chaussée. Ma mère et Kagami sont en bas en train de prendre leur petit-déjeuner avec Axel. Je me retiens d'ailleurs de glousser en remarquant le regard transi de ma génitrice porté sur sa compagne. Je ne l'avais plus vu fixer quelqu'un comme ça depuis un sacré bail, mais ça ne fait pas de mal de la voir comme ça. Au moins, je la sais heureuse. Mais en nous apercevant descendre les marches, ma mère lève les yeux vers nous avant de pousser un faux hoquet de surprise et tapote doucement l'épaule de son... beau petit-fils ?..

« Regarde, Axel, c'est le vrai Père Noël ! »

Je me pince les lèvres pour me retenir de rire franchement cette fois-ci. Je n'ose pas me retourner pour voir la tête de Natsu parce que tout ceci est entièrement ma faute, mais elle doit certainement être très belle à voir. Je me dépêche d'ailleurs un peu plus de descendre pour pouvoir augmenter légèrement le volume des chants de Noël qui passent à la radio. Je n'oublie pas de dire bonjour quand même à ma mère et ma belle-mère même si la première est occupée à prendre mon appareil photo -que j'avais laissé en bas- pour prendre quelques clichés. Je sais déjà quelles seront les premières photos qui inaugureront l'album que je viens de recevoir, au moins. Je sens que je ne vais pas aimer le traitement que je recevrai ce soir pour toutes les blagues faciles que mon copain va se recevoir, mais je ne peux pas m'en empêcher. J'ai déjà raté les moments où il devait porter un costume similaire pour payer ses fins de mois, alors j'avoue utiliser cette excuse pour plus trop me gêner aujourd'hui.

« Tu veux prendre une photo avec le Père Noël, Axel ? On ouvrira les cadeaux après. »

Je ne sais pas si j'ai l'impression de me forcer dans les moments pareils, avec lui. Cela me fait toujours une sensation étrange et j'ai encore du malaise, mais... Je ne sais pas. Cela me semble plus naturel, là. J'ai envie de me prêter au jeu, mais pas seulement pour embêter gentiment mon petit-ami. Il y a des fois où je suis gêné quand le fils de Clive accapare l'attention du Miyano, et d'autres... Où j'arrive à le voir comme un enfant 'normal'. Pas qu'il soit anormal, mais disons... Un enfant dont le comportement envers Natsume ne me gênerait pas. Qui me donne envie de sourire inconsciemment quand je le vois si heureux et énergique. Je me revois malgré moi à son âge, quand j'avais tout autant hâte que lui de voir le fameux bonhomme rouge et blanc. Papa ne se sachant pas assez crédible, mes parents m'emmenaient sur la place d'Amanil où un Père Noël avec un faux char se baladait un peu partout dans la ville pour que les enfants puissent le voir. Il ne s'arrêtait qu'au grand sapin de Noël dressé au centre de ce qui fut la capitale et ce n'était qu'à ce moment-là qu'on pouvait prendre des photos avec lui. Pas de neige naturelle, mais il me semble que des Pokémon glace s'occupaient d'en fabriquer. De bons souvenirs quand j'ose y repenser maintenant, lorsque nous finissions par traîner au marché pour aller boire des chocolats chauds et manger des sucreries pour l'occasion. La présence d'Axel me dérange encore, mais... Je dois passer au-dessus de toutes les attentes que j'ai eu concernant mon futur avec Natsume pour me concentrer sur la réalité. Je lui ai bien dit que j'approuvais son choix, et c'est le cas. Il me faut sûrement... Encore un peu de temps. D'ailleurs, heureusement que ma mère m'a aidé pour trouver un cadeau à Axel. Je n'avais pas vraiment d'idées, en fait. Elle connaît bien mieux le gamin que moi, en vérité, alors j'étais plutôt content de l'avoir le jour où on a fait l'inventaire ensemble. Finalement, pour lui, nous avons opté pour un set du petit archéologue ; vous savez, là, les trucs que les gamins doivent déterrer eux-mêmes. Apparemment, ça aurait pu lui plaire. Mais comme on trouvait encore ça pauvre, j'ai proposé alors une figurine de Rexillius mécanique qu'il peut faire bouger lui-même avec une télécommande. Je crois que ça lui a fait plaisir, à ma mère, que je veuille m'impliquer auprès de lui malgré tout. Elle semblait vraiment heureuse. Moi... je ne sais toujours pas comment décrire les sentiments qui m'ont parcouru ce jour-là, et ceux qui me parcourent encore aujourd'hui à l'encontre du petit.
Samaël Enodril-Miyano
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Dim 18 Mar 2018 - 22:23
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Natsume Enodril-Miyano



Dans les Alpes avec Annette

Ft la smala

Oui, je n'étais pas obligé, mais je vois bien que cela lui fait plaisir, ces histoires de cadeau. Je ne me force pas jusqu'à m'en rendre malade, néanmoins. Ce n'est pas comme quand j'étais au Japon, et que je me pliais aux caprices de ma famille paternelle car je craignais bien trop ce qui m'arriverait si jamais j'allais contre leurs exigences, même quand j'étais jeune adolescent. Je ne fais pas ça par crainte d'un retour de bâton, ou en gardant au fond de moi un dégoût et un agacement grandissant. Je ne me sens pas forcé, alors ça ne me dérange pas de faire ce petit geste, si ça peut lui faire plaisir. Je ne vais pas prétendre être un saint non plus, hein, si ça s'éternise ça me soûlera, mais... Bah, quand je vois son sourire, je ne peux pas m'empêcher d'en avoir un tout petit aussi. Si je lui dis qu'il est adorable, je suppose qu'il va  se mettre à gagater pendant cent-cinquante ans, alors j'évite. Je me doutais d'une réaction positive, mais ça ne m'empêche pas d'apprécier comme le bon gros niais que je suis.
Je lève un peu les yeux au ciel, mais une moue amusée se dessine sur mon visage lorsqu'il me fait basculer sur le lit, traîtresse de mes véritables pensées. Plutôt satisfait de l'attention à laquelle j'ai le droit, je n'ai pas trop de remords à tendre le cou pour le laisser me couvrir de bisous. Héhé. Au moins de quoi me dire que j'ai bien fait, en somme. Si je redirige mon regard vers son visage lorsque je le sens s'étirer et s'éloigner, je ne le force pas à rester auprès de moi. Il est vrai que l'heure devrait nous faire nous déplacer : nous ne sommes pas seuls dans cette maison, après tout. Je me relève donc doucement sur mes coudes, entièrement réveillé, et me serais engagé vers un lever si il ne m'avait pas arrêté. Curieux, je ne suis malgré tout pas berné par son sourire mesquin. Bordel. Je me doutais bien qu'il ne pouvait pas être affectueux et gentil sans finir par m'emmerder, c'était presque trop beau.

Je force mon plus beau lever d'yeux au ciel pour bien lui faire comprendre qu'il ne suscitera pas chez moi l'énervement et l'agacement qu'il désire voir. La seule chose qui me travaille en le voyant sortir le fameux costume, c'est que je me dis qu'il a forcément dû prévoir ça avant : sauf à avoir acheté un costume à ma taille pour rien... Je soupire. De toute façon, je suis un homme de parole. Pas d'honneur, hein, l'honneur c'est pour moi une sacrée connerie, mais je n'aime pas revenir sur les choses que j'ai promis, aussi stupide que ce soit. Alors soit, je vais le mettre, ce truc. Mais qu'il ne compte pas sur moi pour tenir le rôle.

« Connard. »

Ca sert à rien, mais ça fait du bien.


J'ai faim. J'ai faim, j'ai envie d'un eggnogg ou d'un thé abusivement fruité, et certainement pas de jouer à tout ça, mais c'est trop tard. J'ai à peine le temps de voir Kagami dégager une mèche sur le visage de ma belle-mère (elle est vraiment bienveillante), que déjà, je me demande si je n'aurais pas mieux fait de me lever plus tôt. En effet, Axel est juste à côté d'elles, et je m'en veux quelque peu de leur avoir laissé une partie du travail. Mais ils ont l'air... De bonne humeur, visiblement. Il faut dire que toute les deux, elles ont déjà élevé des enfants, donc je ne devrais pas être surpris de voir qu'elles s'en sortent aussi bien. En outre, je suis plutôt content qu'elles soient venues : sans doute avaient-elles également besoin d'un peu de temps loin de leurs carrières respectives, ou juste, pour...
Prendre des vacances, comme à peu près n'importe quel être humain normal.
J'en oublierais presque ma tenue grotesque, du moins je l'oublie jusqu'au moment où je remarque que le regard d'Axel s'est bloqué sur moi. Si je manque de lui demander ce que j'ai sur le visage, je me rappelle alors de mon apparence, et qu'en toute logique, eh bien... Si le gamin est suffisamment con, il devrait me prendre pour-... Et il l'est, visiblement. Bon, on en fera pas un détective, c'est certain, en tous cas. Et voilà que Lyra appuie un peu plus sur la plaie saignante : heureusement que derrière ma fausse-barbe (qui gratte), ma grimace de gêne ne se voit pas, car je vous avoue que je meurre d'envie de détaler. Tous ces regards fixés sur moi ne me mettent vraiment pas à l'aise, et le clou du spectacle, c'est peut-être les borborygmes stupides qui viennent de quasiment doubler de volume car mon copain est visiblement très fétichiste des voix de petits enfants de chœur. Je ne retiens pas un soupir, pas très regardant du fait de « cramer » ma couverture. Je jette juste un regard blasé à Lyra en voyant que cette dernière s'empresse de me prendre en photo : certaines choses s'expliquent, d'un seul coup, on dirait.

Axel, lui, semble toujours aussi émerveillé, et aussi un peu intimidé. Il se cache dans les genoux de Lyra, inquiet pour je ne sais quelle raison. Je suis quelque peu circonspect, mais ce doit sans doute être le vêtement... Et le fait qu'il me prenne vraiment pour un bonhomme descendu du ciel pour distribuer des cadeaux. Un père Noël qui aurait fait un sacré régime, soit, mais visiblement, ça a l'air de passer.
Au moins, pendant que mon copain parle au môme, celui-ci ne fait plus attention à moi, ce qui me permet de souffler un coup. Non parce que là, papa noel, il veut surtout son petit-déj, en fait... Mais je ne l'aurais pas maintenant, c'est sûr et certain. Car la proposition fait plaisir au petit, qui hoche vivement de la tête, plus excité que courageux. J'aimerais juste que ça se termine, moi, sérieux. Au moins, je sais qu'une fois devant ses cadeaux, il sera sage. Si j'ai donné mon agrément pour le cadeau choisi par ma belle-mère et mon copain, je suis personnellement resté sur quelque chose d'assez simple, comme un nouveau set de figurines de poneys (ne posez pas de question, il a une fixette sur les petits et gros dadas, roses, gris, verts, bleus).

Vient pourtant le moment où le gamin me monte sur les genoux avec toute la douceur qui est la sienne (spoiler : aucune, et je vais sûrement avoir des traces de griffures sur la cuisse), avec une telle timidité et hésitation que j'en suis quelque peu surpris. Je ne l'ai quasiment jamais vu aussi sage, à vrai dire, et ça me perturbe. Profitant du fait qu'il soit plongé dans le silence, j'intime silencieusement aux autres de prendre rapidement leur photo, mon regard quelque peu pesant signifiant bien que j'ai hâte d'en finir. Je vais en entendre parler pendant longtemps, je le sens.
Néanmoins, Axel me prend par surprise lorsqu'il tire très légèrement ma manche, le visage un peu plus sérieux.

« Dis, Père Noël, je peux te demander quelque chose ? »

Je cligne des yeux. Je ne sais pas trop quoi faire, pour le coup, et mon regard vide de carpe doit bien le transmettre. Je chercherais bien un peu d'aide du côté des autres adultes, mais je crains de passer pour un idiot si je le fais. Alors je balbutie une réponse peu sûre, manquant presque de trahir la supercherie (car c'en est une, peu importe comment on l'habille) avec mon timbre que j'oublie presque de rendre plus grave.

« Hm, oui. Je crois.
- Tu crois ?
- N-non, je veux dire, oui. Tu peux. »

Paie ta crédibilité. Je n'ai jamais été fait pour être comédien, et je crois que je le prouve à chaque seconde qui passe. Je me reprends comme je le peux, mais Axel n'a pas l'air d'être perturbé par mon comportement pour le moins étrange, se contentant de continuer sur sa lancée. Il s'approche de mon oreille pour chuchoter d'une manière qu'il croit discrète, mais il est trop bruyant pour que ce soit vraiment le cas.

« Tu pourras retrouver ma maman ? »

Et je crois que vous pouvez vous représenter clairement la gêne intense, doublé du malaise, qui vient de se loger au fond de ma tête. Si je me suis crispé, j'essaie de ne pas le montrer, Je... Je suis franchement incapable de répondre. Ma gorge s'assèche et je ne sais pas quoi répondre, mais je balbutie un 'peut-être' bien faible qui semble satisfaire le gamin, dont le sourire s'élargit comme si il ne venait pas de faire peser un sacré malaise sur la pièce toute entière. Il n'a pas l'air triste, c'est déjà ça, mais sa décontraction me perturbe et je l'invite donc à aller s'occuper d'autre chose : un changement de sujet tombe bien, à l'instant.

« Hm, oui, bon, tu veux aller déballer tes cadeaux ? Moi, je vais m'en aller.
- D'accord ! »

Je hoche un peu négligemment de la tête alors qu'il s'exécute. C'était gênant pour tellement de raisons, mon dieu.
Pendant que le petit se dirige vers le sapin pour aller ouvrir ses cadeaux, je me permets de respirer une seconde. Néanmoins, alors qu'il s'apprêtait à s'attaquer aux emballages, je le vois froncer les sourcils, regarder autour de lui, puis me jeter un coup d’œil intrigué. Quelque chose semble le perturber.

« Mais, il est où, papa ?
- ... Il fait à manger.
- Ah ! Tu lui donneras plein de légumes, il aime bien ça, les légumes ! »

… Oui, bon, ça va, je n'aime pas QUE ça, aussi, Axel. Je fausse un sourire crispé, me demandant des fois si je ne devrais pas l'oublier au supermarché pour de vrai, et lui fais signe de s'atteler à ses cadeaux plutôt qu'à continuer de m'enfoncer dans un malaise tellement profond que j'en suis à me demander si la mort ne serait pas moins pénible.
Au moins, une fois concentré sur ses cadeaux, l'enfant a cessé de poser cent cinquante mille questions. J'observe en ne sachant pas trop quoi faire, ne me sentant bizarrement pas à ma place pour une raison que j'ignore et que je n'arrive pas à identifier, tandis que le môme s'enthousiasme pour les présents qui lui ont été faits par le « Père Noël ». Si je lève un peu les yeux au ciel en le voyant aussi jovial pour si peu, j'admets que... Bah, ça fait du bien, de le voir comme ça, quelque part. Rendu content par quelque chose que je n'ai pas vraiment connu, mais qui a l'air d'être spécial pour lui, et au fond, c'est un peu tout ce qui m'importe. Meh. Je suis toujours aussi mal à l'aise, mais ça valait peut-être le coût, en fait... J'avoue que lorsqu'il m'adresse un énorme sourire, comme aux autres adultes présents dans la pièce, avec ses yeux pétillants de curiosité pour ses nouveaux jouets,   je me dis que même si ça reste débile, bah ça marche.

« Woah, c'est super cool ! Merciii ! »

Grmblb. Sale môme. Je hoche discrètement de la tête, un peu gêné, avant de m'avancer vers la sortie, autant par volonté d'en finir avec cette mascarade que pour m'éviter plus d'embarras que nécessaire. Et, sans surprise, alors que je croyais pendant quelques secondes m'en sortir en faisant vite, le môme m'interrompt une dernière fois.

« Voyage bien et sois gentil avec les rênes ! »

Seigneur, que c'est stupide. Mais soit, si tu veux Axel.



« Comment est-ce que tu fais pour tenir le coup ? »

Je suis sérieux. Fatigué, mon regard s'éloigne alors que je viens de terminer de disposer les fruits sur le gâteau, tout ça pour que mes mains saisissent la bombe de crème chantilly qui reste. Je ne me gêne pas pour me baffrer comme un porc, étant désespérément en manque de sucre alors que je peux enfin me permettre une pause. Tant pis si je m'étrangle même, car je sens que si je ne le fais pas, je vais tomber par terre, raide comme un zombie. Depuis le réveil, nous n'avons pas arrêté, entre tout le cinéma avec Axel, ou simplement les préparatifs du repas de ce soir. Même si j'ai été énormément chapeautée par Kagami car cette dernière a sans l'ombre d'un doute plus l'habitude que moi (en même temps avec 4 fils, vous me direz), je ne  peux pas m'empêcher de presque m'affaler contre le mur en me goinfrant. C'est pour cela que j'interroge mon copain, presque sérieusement, sur la raison qui fait qu'il ne déteste pas profondément Noël au vu de la fatigue que cela provoque. Je suis probablement juste une petite nature peu habituée au fait de m'impliquer autant avec les autres pendant un pareil laps de temps, mais, bah... Je l'admirerais presque, là.
La cuisine étant un peu séparée du reste, et Kagami s'occupant d'Axel pendant que nous terminons le dessert pour ce soir, je ne me suis pas gêné pour me débarrasser de ce maudit costume à deux francs. Bon, je vous avoue que quand j'ai dû sortir pour que le gamin comprenne que « père noël » était parti, j'ai beaucoup pesté, d'une part car il fait froid, de deux parce que j'ai encore les pieds gelés, et de trois car j'ai ensuite dû prendre les premiers vêtements que j'ai trouvé : le pull vert par dessus la chemise, c'est légèrement trop cliché à mon goût, mais je n'étais plus à ça près.

En soupirant, je me redresse un peu, conscient que je ne peux pas rester comme ça éternellement. Je n'ai plus vraiment seize ans, âge durant lequel je pouvais me permettre de rester dans ma chambre toute la journée jusqu'à ce que Faust m'en tire passé vingt-deux heures. Ça m'emmerde, mais c'est comme ça. Quand je songe un peu à ce que nous allons faire, je me demande aussi comment nous aurions pu organiser tout ça avec un peu plus de temps  (plutôt qu'à la dernière minute juste après mon retour). Peut-être qu'on se serait retrouvé avec Alice, Nagisa ou-

« Dis, au fait, tu sais ce que faisait Tristan, aujourd'hui ? Enfin, il était sûrement avec sa famille, tu me diras, mais c'est juste que ça fait un moment. »

Je hausse les épaules, pas franchement inquiet par l'absence du Weber qui semble décidément très occupé depuis quelques années. Sûrement son travail de Ranger, même si je n'y connais pas grand chose, mais je ne fais que supposer. D'ailleurs, en parlant de travail...

« Hé, euhm... »

Bon, je fais moins le malin que quand je m'empiffrais, et je pose d'ailleurs la bombe de sucres et de graisses sur le bord d'un îlot de travail. Un peu plus sérieux, je vais le chercher du regard, peut-être pour essayer de m'assurer qu'il ne mentira pas.

« Rassure-moi, tu ne vas pas retourner bosser dès que Noël sera passé, n'est-ce pas... ?»

Je ne le menace pas, mais il est clair et net que je m'opposerais si jamais il tente le coup. J'avoue que ces temps-ci, je commence à m'inquiéter, même si je tente de ne pas être oppressant ou pesant par ce fait. Mais bon, malgré tout, il y a des choses qui transparaissent, des fois.
24 décembre 2022 (matin => soir)
Natsume Enodril-Miyano
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Mar 27 Mar 2018 - 15:55
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Samaël Enodril-Miyano


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Dans les Alpes avec Annette
feat la famiglia
"Quand te reverraiiiiii-jeeeee pays merveilleuuuuux"


Il avait l'air tellement heureux. Juste voir Natsume déguisé en Père Noël suffisait afin de créer une illusion parfaite pour Axel. Je ne pensais pas que ça marcherait aussi bien, à vrai dire, mais je n'étais pas peu fier de l'avoir acheté. Je me disais bien que ça pourrait nous servir à quelque chose le moment venu, même si je sais que le Miyano n'a pas forcément grandi avec la légende du bonhomme barbu habillé de rouge. Maman n'a bien sûr pas hésité sur les photos, immortalisant l'instant que je pourrai rajouter à mon album photos plus tard. C'est mesquinement que je souriais en voyant la scène, imaginant l'embarras de mon copain qui ne méritait pas un tel traitement ; mais c'était trop beau pour que je laisse passer cette opportunité-là. La seule chose que je n'avais pas prévu, c'est la question aux apparences innocentes d'Axel concernant sa mère. Aussitôt, mon sourire s'était fané. Un silence gênant et lourd fut posé dans la pièce un court instant, mais qui me sembla pourtant très long. Je cherchais quoi dire, évidemment, pour essayer de diriger la conversation autre part, mais ce ne fut pas la peine : Natsume proposa au plus jeune d'aller plutôt ouvrir ses cadeaux et ce fut assez afin que son attention soit distraite. En même temps, cette technique-là reste imparable pour tout enfant qui se respecte. Alors je ne pus m'empêcher de pousser un soupir de soulagement lorsque Axel courut vers le sapin pour déballer ses présents. Il était même assez content de ses derniers, ce qui me rassura également. Au moins, nous n'avions pas fait d'erreurs. Enfin... C'était bien pour ça que j'avais demandé à ma mère de m'accompagner, après tout. Et... Malgré ce que je peux penser d'Axel, je crois que je le trouve... touchant, ce soir. Quand il se préoccupe de ce que Natsu peut manger, quand il demande au 'Père Noël' de prendre soin de ses rênes, quand il a les yeux qui pétillent en voyant tout ce qu'on lui a offert... Je ne sais pas. Je crois que je n'arrive pas à ne pas comparer avec l'enfant que j'ai pu être à son âge. J'étais tout aussi excité que lui, après tout. Mais tous les gamins le sont, de toute façon, n'est-ce pas ?.. Quand même...




« T'en fais pas. Tu t'y feras, toi aussi. »

Je glousse devant l'air épuisé de mon copain, mais en réalité, si je suis un peu plus enjoué, je n'en mène pas large. Disons que je suis simplement trop heureux que nous ayions pu organiser ces fêtes pour me permettre d'être fatigué. Je m'active depuis tout à l'heure aux fourneaux en compagnie de mon copain tandis que les plus âgées sont en compagnie du petit, l'aidant à essayer ses nouveaux jouets. Parce que mine de rien, quand on a besoin de mettre des piles, par exemple, bah ce sont pas les petits qui vont les mettre tout seul. Bon, elles sont un peu plus douées en cuisine que nous, en revanche, et quand je dis 'un peu plus'... Bah vous comprenez que je veux dire 'beaucoup plus' ; alors elles ont quand préparé deux-trois plats un peu complexes mais pour le reste, j'ai promis que je m'en occupais. Après tout, cette idée de vacances était bien la mienne, donc il est normal que je veuille assumer jusqu'au bout. Moi, de toute façon, tant que j'ai mon petit-ami... Je suis d'autant plus motivé à préparer à manger, disons, même si je sens qu'il commence à s'épuiser. Il m'a bien aidé jusque là, alors je ne vais rien dire. Déjà, le boulot ingrat du costume du Père Noël, même si ce fut le résultat d'un pari raté, bah fallait le faire, quoi. Cela ne m'aurait pas dérangé, mais ça aurait été beaucoup moins drôle. Puis bon j'aurais eu l'air moins naturel que Natsume en présence du gamin.
Je suis bien plus à l'aise, en l'occurrence, à m'occuper de la bûche de Noël aux fruits rouges, même si j'ai aperçu le cadet me voler plus ou moins subtilement la bombre de chantilly. Enfin, de toute façon, il ne me reste pas grand chose à faire. Juste rajouter un peu de glaçage à la framboise pour faire un effet miroir que j'ai toujours voulu tester, et mettre quand même quelques pastilles en chocolat par dessus (on est pas des sauvages). Et, bien sûr, je dispose dans un petit panier en osier toutes sortes de confiseries ainsi que des crackers. Fier de mon travail, il ne me reste plus qu'à disposer le reste de glaçage avec la douille sur la bûche. L'outil en main, je commence à appliquer soigneusement la touche finale, quand Natsume reprend la parole. Mais lorsque le nom de Tristan sort, je sursaute et provoque un faux mouvement qui me fait rater ma finition. Déconcentré et rendu aussitôt mal à l'aise par le sujet que j'évite soigneusement d'aborder avec Natsu, je me fais hésitant et balbutie quelques mots inintelligibles, ne sachant pas quoi répondre. Je détourne le regard, essayant plutôt de rattraper mon échec artistique et culinaire.

« Oh hm... Tu-Tu sais, il doit être avec sa famille, oui... Et-Et puis on s'est un peu perdu de vue depuis quelques temps. Avec les catastrophes, mes nouvelles responsabilités, tout ça... Héhé... »

Mensonge, quand tu nous tiens... Je ne devrais pas cacher ça à Natsume, je le sais bien, mais... Je préfère considérer que ce qui s'est passé entre Tristan et moi doit rester entre nous. Je n'ai pas envie que mon jugement biaise celui des autres. Après tout, si le Weber a changé, je sais qu'il reste le même que celui qu'il a toujours été quand il est avec sa famille. Il n'y a vraiment qu'avec moi que l'ancien éleveur se montre hargneux au possible et sévèrement farouche. Et les Miliciens en général, je ne vous en parle même pas... Je sais que Natsume ne s'entendait pas mal avec Tristan avant notre dispute, et vice-versa. Alors s'ils veulent continuer à se fréquenter malgré tout, pourquoi je les en empêcherai ?.. Je sais très bien que réside tout au fond de lui ce chiot bon et doux qu'il était autrefois avec tout le monde. Même à ce Régime qui lui a fait tant de mal, il savait que rien n'était tout blanc ou tout noir. Généreux, aimant, affectueux... L'Emergendémie a réveillé une part de lui insoupçonné, au contact de la folie et de la dépression qui le rongent toujours. Et l'endoctrinement d'Elixir qui n'arrange rien, mais ça... Je reste impuissant face à ceux que la Compétition considère comme des rivaux. Mais moi, leurs histoires, je m'en fiche. Je veux simplement récupérer mon ami...

J'aurais cru devoir devoir fournir des justifications supplémentaires, mais un autre sujet semble tracasser mon petit-ami. Je ne m'attendais pas à ce qu'il me parle du travail. Ou du moins, pas maintenant. Les vacances viennent tout juste de commencer après tout, alors nous avons tout le temps de nous reposer encore un peu. Mais je devine l'inquiétude dans son regard avant même qu'il ne s'explique par des mots. Et c'est peu honnête, mais je préfère largement qu'il me parle de mon boulot plutôt que de Tristan, dont j'ai bien du mal à parler même avec mon copain (ou particulièrement avec lui, justement). Je m'en veux quand même toutefois un peu quand je prends conscience du souci que je lui donne avec mon job. S'entraîner aux combats Pokémon et assurer quelques matchs par an, ce n'est rien. Mais assurer avec Lionel la protection de l'île et devoir gérer d'autres trucs compliqués comme nos problèmes avec Elixir... C'est une autre paire de manches. Et je ne suis pas sans savoir l'angoisse que ça amène chez mon Hôte de Pension. J'en suis d'ailleurs le premier désolé. Je n'ai en effet jamais voulu lui imposer ça indirectement, mais le fait est que je dois rentrer de plus en plus tard, et encore, les fois où je rentre. Bon, j'exagère un peu : je n'en suis pas au moins où je dors tous les jours à mon bureau. Même moi, j'en deviendrais taré. Mais il y a bien deux ou trois nuits par moi que je dois passer à mon lieu de travail pour achever des projets qui me semblent interminables. Mais au moins, je peux caser dans ce cas-là une journée tranquille que je peux réserver à ma famille. Et ce n'est pas parce que j'aime les moments où c'est Natsume qui finit par me rejoindre au travail que je voudrais cette solution à long terme : clairement pas. Si je veux vivre avec lui comme je l'entends, il va falloir sérieusement que j'arrange mes horaires. Mais c'est quelque chose à laquelle j'ai de plus en plus réfléchi au cours des derniers jours quand je me suis rendu compte que Natsume m'avait terriblement manqué durant son voyage et que, de ce fait, je n'ai pas arrêté de le coller pendant au moins une semaine : semaine durant laquelle je n'ai pas ou peu travaillé, et donc je me suis reposé. Et j'ai pu constaté la différence en revenant à mon boulot après cette période. J'étais bien plus productif.

« Je ne vais pas me remettre à travailler juste après le jour de Noël, si c'est ce que tu me demandes. »

Pour être honnête, je ne l'ai même pas considéré, car c'était pour moi une évidence. Tout le monde (ou presque) va profiter des fêtes de Noël, de toute façon, alors j'ai le droit d'en faire autant. J'esquisse un sourire plus léger en me tournant vers Natsume. Il a peur que je l'abandonne, ou que je lui échappe pour me jeter corps et âme dans les papiers ennuyeux. Je ne vais pas mentir, je l'ai fait durant un mois, quand il n'était pas là. Mais c'était différent. Je ne compte plus... Du moins, je n'ai pas envie que ça recommence. J'ai bien failli aller à l'hôpital, s'il n'y avait pas eu la présence d'Axel pour me forcer à rentrer de temps à autre, ou même les visites de Faust pour m'aider à me détendre quand j'en avais besoin.

« Mais je ne peux pas quitter définitivement mon rôle. Après les vacances, je devrais y retourner. »

Je ne veux pas lui faire peur et l'alarmer davantage. Je le vois bien, qu'il s'en fait pour moi, et je ne peux pas lui dire de ne pas s'inquiéter : ce serait d'une mauvaise foi considérable. Il sait comme je suis peu raisonnable, mais... Il me donne la force d'être plus responsable, à mesure que les jours passent. Je me penche pour lui offrir un baiser sur la joue, avant de prendre le gâteau -que je n'ai pas réussi à sauver de ma bourde, mais bon, on va dire que c'est le goût qui compte- pour l'amener dans le salon afin que nous entamions le dessert pour clôturer ce copieux repas.

« Mais disons que j'ai une motivation non négligeable pour m'inciter à en faire moins, maintenant. »




Ma mère repose le thermomètre sur la table de chevet, avant de soupirer. Moi, de mon côté, j'agite nerveusement les doigts, attendant avec impatience qu'elle nous annonce le verdict concernant Axel.

« Il a 37 de fièvre. »

Je déglutis par réflexe, mais en voyant mon air stressé, Maman s'empresse de relever son regard vers moi. Il faut dire que je n'ai été malade que de très rares fois durant mon enfance. Cela tombait bien si mon petit-ami, au contraire, avait une santé fragile. Mais les maladies, c'est sans doute ce dont j'ai le plus peur. Mettez-moi face à Sulfura et je survivrai comme je peux, mais devant une mauvaise grippe, je suis assez désemparé... Les maladies font partie du domaine scientifique, aussi, et... Je ne maîtrise pas du tout ce rayon-là, comme vous pouvez vous en douter. Pour le coup, je suis assez content de sortir avec un nerd et un rat de bibliothèque qui peut me déballer des connaissances utiles, v'voyez.

« Il a la diarrhée, Sam, ce n'est rien. Il a surtout besoin de repos et de chaleur. Boire beaucoup d'eau, aussi, ça pourra l'aider. Je vais voir s'il n'y aurait pas une boîte à médicaments, ici. Mais ne vous approchez pas trop, ça peut être contagieux. »

Ma mère nous laisse seuls avec le petit, mais je ne sais pas trop quoi dire ou faire, en réalité. Axel est tombé malade ce matin. Enfin, on ne sait pas trop exactement depuis quand il ne se sent pas bien, mais... J'ai peur qu'il soit tombé malade à cause d'un des plats que j'ai préparé. Est-ce que c'est à cause... De la bûche, peut-être ?..

« Hmm... T-Tiens, Axel, je t'ai apporté tes jouets... Pour que tu t'ennuies pas trop dans le lit. »

De manière très awkward, je dépose ses poneys sur la couverture près de lui pour qu'il puisse les atteindre facilement. Mais honnêtement, je suis un peu perdu, dans ce genre de situation.
Samaël Enodril-Miyano
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Mar 17 Avr 2018 - 4:04
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Dans les Alpes avec Annette

Ft la smala

Je me doute bien que je ferais bien de parler à un mur sur ce sujet. C'est pour cela que cette tentative, ou du moins amorce de discussion, ne constitue pour moi qu'une façon de voir sa réaction et potentiellement, à quel niveau de mauvaise foi je vais avoir affaire : oui, c'est mal d'être aussi pessimiste, mais à force, on s'y fait. Et sur ce sujet, je crois que j'ai le droit d'être cynique, aussi hypocrite que cela soit quand on considère sérieusement mon cas. Son malaise de tout à l'heure sur le sujet de Tristan avait déjà éveillé chez moi de nombreux soupçons, mais je n'avais rien dit, plus attentif à la seconde réponse. Je soupire un peu face aux propos que j'entends. Je le savais bien, qu'il n'allait pas y retourner tout de suite, ce n'était pas vraiment le but de mon interrogation, et je crois qu'il s'en doute. J'ai toutefois la sensation que titiller le problème du doigt ne suffira pas, et cette impression se confirme. Ce n'est pas ce que je lui ai demandé, mais il faut croire qu'il ne répondrait pas de toute façon. Il faudra à un moment ou un autre que je rentre dans le sujet, mais ce n'est clairement pas aujourd'hui que cela se fera : ce n'est pas le moment, et je ne m'en sens pas le courage. La pensée assombrit mon visage, et c'est sans doute pour cela que je peine à apprécier le bisou déposé sur ma joue : il fait pâle consolation, face à l'inquiétude grandissante en moi. Je ne fais que soupirer, en outre, devant son dernier commentaire.
Sans vouloir t'offenser, Sam, entre ta motivation et les faits, je vais croire les faits.
Je me garde toutefois de faire la moindre remarque. Pour le moment, ça ne serait d'aucune utilité, et je crois que nous avons d'abord besoin de profiter de nos vacances avant de penser aux autres choses ; quand bien même une part plus raisonnable de mon cerveau me reproche mon inaction. Je ne suis plus à ça près, si l'on veut tomber dans le sarcasme jaune.



Axel exhale fortement. La couette se soulève et s'abaisse au rythme de ses inspirations, tandis que son regard, perdu sous l'effet de la chaleur, peine à se fixer sur quoi que ce soit. Les mots de Lyra sonnent donc davantage comme une confirmation que ce que je savais déjà plutôt que comme une nouveauté. En soupirant, je me pince l'arrête du nez, tentant de faire refluer comme je le peux l'inquiétude qui me parcoure, sans surprise. La nuit déjà, Axel m'avait tiré de la chambre en se plaignant de maux de ventre et, le matin, voilà qu'il vomissait et, eh bien, disons qu'il évacuait un peu trop. La fièvre était montée rapidement, et maintenant, le voilà couché au lit, en train de subir bien malgré lui les affres de ce qui ressemble ni plus ni moins qu'à une sale indigestion, ou une maladie quelconque. J'ai été pris de court, et étant donné qu'il s'agit d'une des premières fois que cela se produit, j'avoue être désarçonné. Je remercie toutefois Lyra d'un mouvement de la tête, quand bien même je peux être exaspéré.
Néanmoins, contrairement à mon copain qui semble à deux doigts de se liquéfier sur place, je ne panique pas complètement, puisque j'ai beaucoup, beaucoup, connu la maladie. Pour ainsi dire, la plupart des souvenirs de mon enfance sont teintés d'une manière ou d'une autre par ces allers-retours chez le médecin, ces ingestions régulières de médicaments, et autres douleurs pénibles auquel je me suis habitué par la force de l'habitude. Je sais donc très bien à quel point la situation d'Axel est embêtante, mais je ne suis pas terrorisé non plus. Par contre, dire que je ne suis pas dépassé serait également une exagération. Je n'ai pas la moindre idée de comment je dois ordonner mon action, alors même que mon rôle auprès d'Axel exige de ma part une réactivité d'adulte raisonnable.

« 'Veux pas jouer. »

Sam avait tenté de lui changer l'esprit en lui donnant ses jouets : ce n'est visiblement pas quelque chose de désiré par le môme. Je le reprendrai bien sur son ton grognon et un peu sec, mais en vérité, j'ai du mal à le faire quand je vois à quel point son corps se tord sous le coup de la douleur. La vision ne me plait en rien, et je ne supporte pas de rester là, à attendre que les choses se passent comme le dernier des imbéciles. En soupirant, je me lève donc du fauteuil où j'étais assis.
Distraitement, je m'en vais remonter la couette pour border l'enfant, non sans une certaine maladresse, alors que je sais bien que ça n'aura aucun effet concret. Si j'empêche l'inquiétude de se montrer sur mon visage comme je le peux par peur d'inquiéter l'enfant, je sais bien, toutefois, que mes yeux ombrageux racontent une toute autre histoire. L'une de mes mains passe sur son front brûlant, dont je chasse quelques mèches humides, tandis que mes sourcils se froncent. Plus décidé, je m'éloigne délicatement et me retourne vers mon petit-ami.

« Je vais lui préparer de quoi manger et aller aider ta mère. Si il n'y pas de médicaments, je vais descendre en ville en chercher. Je suis désolé de te demander ça, mais tu veux bien le surveiller jusqu'à ce que je revienne... ? »

Je suis vraiment embêté, hein, même si le sérieux de mon ton pourrait le faire oublier. C'est juste que dans la situation actuelle, j'avoue être un peu moins préoccupé par les bonnes manières que d'habitude. En soi, cela revient à laisser du travail à Sam, et je n'aime pas ça du tout, encore plus quand cela concerne Axel, mais je suis à court d'options. Kagami et Lyra n'ont pas à tout faire ; c'est bien moi, qui suis responsable en premier lieu, non ? Je fais toutefois assez confiance à mon copain pour le coup, et attrape distraitement mes affaires posées pour me préparer à partir. Enfin, c'était le projet au début.
Je ne l'avais pas remarqué tout de suite, mais l'une des mains d'Axel s'est accroché à mon pantalon. L'enfant s'est redressé, et me regarde avec de grands yeux paniqués, encore embourbé dans la chaleur et la confusion. Sa voix laisse transparaître une peur évidente. Je crois qu'il ne saisit pas tout ce qu'il se passe, et clairement, personne n'a à s'attendre du contraire.

« M-mais ! Papa, tu vas où... ? »

Je ne le reprends pas sur son appellation pour cette fois, ce serait vraiment de mauvais goût. Il a l'air sincèrement inquiet, et ça n'a rien de très étonnant. Moi-même, quand j'étais petit, je poussais de véritables crises lorsque j'étais particulièrement touché par la maladie et que ma mère quittait parfois simplement la pièce. Bien évidemment, Nagisa me rappelait que « c'était complètement débile », mais la logique des plus vieux ne s'applique pas à celle des enfants. J'hésite sur la marche à suivre. Honnêtement, je ne sais pas quoi dire hormis lui répondre bêtement tout ce que je viens d'énoncer à mon copain, mais je me retiens en me rappelant que, lorsque j'étais dans son cas, une seule chose me préoccupait vraiment. Une seule information, donc, que je lui donne après m'être accroupi et avoir ébouriffé ses cheveux avec bien plus de douceur que je ne m'en serais cru capable.

« Je reviens, c'est promis. »

Si il me fixe avec doute, je sais d'où il vient, et... Et même si ça me désole, c'est légitime. Je sens toutefois qu'il m'accorde sa confiance en lâchant lentement mon pantalon, me permettant de partir faire ce que je désirais à la base. Angoissé mais pas moins décidé, je prends le temps de déposer un baiser très bref sur le front de mon copain, bien que je doive certes abaisser doucement sa tête avec mon bras pour le faire. C'est une excuse parmi tant d'autres et un moyen de le remercier sans avoir à l'exprimer trop vocalement, et peut-être aussi une promesse d'affection offerte lorsque j'aurais l'esprit plus tranquille.

« Désolé pour ça. J'fais vite. »

Je me force à une expression neutre, mais je crains que mon anxiété ne la corrompe quelque peu. Sans plus d'attente, toutefois, je quitte la pièce.

Axel suit des yeux la porte jusqu'au moment où elle se ferme. Une étincelle de déception passe au travers de ces derniers. Pour être sincère, l'enfant aurait préféré que son tuteur soit resté, et c'était un peu le but de son intervention, mais rien à faire. Si l'autre était parti à sa place, il n'aurait pas été mécontent, mais ce n'était pas comme si il avait le moindre contrôle sur la situation, alors il n'imagina pas une seule seconde le fait de se plaindre. Tout au plus se contenta-t-il de se caler davantage dans le lit, en jetant un coup d’œil vers ses figurines.
Nonchalamment, et comme si il ne les avait pas refusé plus tôt, le gamin en saisit une qu'il fit trotter discrètement sur la couette, le regard distant. La chaleur persistante, toutefois, en plus des contractions de son ventre qui ne refluaient toujours pas, le fit cesser. Il joua avec la couette, la triturant sans grand but pendant quelques instants, avant que son regard ne passe avec hésitation, et non sans une certaine appréhension, sur le dernier adulte présent dans la pièce. Dans ce cas de figure, il était le seul avec qui Axel pouvait parler. Le seul qui, potentiellement, pourrait répondre aux questions qui lui  brûlaient les lèvres depuis tout à l'heure, et dont l'absence de réponses suscitait chez lui une angoisse grandissante.

« Dis, tu crois que je vais mourir ? Thomas à l'école il m'a dit que sa mamie elle avait été malade et qu'elle a été mourrue après. »

Axel ne sait pas trop ce que c'est, la mort, mais ça a l'air d'être un truc de maladie un peu effrayant, vu la tête que font tous les adultes à chaque fois qu'ils en parlent le plus discrètement possible. Puisqu'il ne connait rien non plus au fait d'être malade, il suppose un peu tout et n'importe quoi, comme si de rien n'était, la main toujours posée sur sa figurine de poney comme pour se soulager du stress que fait naître chez lui le fait de parler. Mais plus il parle, plus Axel se rend compte que d'autres interrogations lui passent par l'esprit : il les exprime alors tout naturellement.

« Tu vas tomber malade toi aussi si tu restes là ? Et Papa aussi ? »

Les sourcils froncés, l'enfant semble presque en oublier ses douleurs. Du moins, pendant quelques secondes : il se remet à geindre juste après.
24 Décembre => 25 Décembre 2022
Natsume Enodril-Miyano
Natsume Enodril-Miyano
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Jeu 19 Avr 2018 - 1:04
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