Diabolo menthe VIII
Plaines fleuries de Nuva Eja - Début Juin - Aprem

Les regards que me lançait mon oncle en me tendant ce que je lui avais demandé d’apporter étaient quelque peu troublants. C’est habituel de le voir sur la défensive lorsque le sujet abordé est celui de la famille. Mais, là, il avait eu l’air de s’excuser tout en étant assez visiblement méfiant.

« Martha m’a dit de te dire que ça s’appelle « reviens ». »
« Ah, bien reçu. »

Je n’oserais pas ne pas prendre au sérieux ma tante. Je me demandais tout de même si elle a un attachement affectif à ces albums photo, ou si c’est uniquement matériel. Quoiqu’il en soit…

« Tu vas en faire… Enfin, tu vas… »
« Les montrer à Ludwig, oui. »

J’avais pris mon oncle de court, ce coup-ci. Mais il aurait du s’en douter. Il ne proteste pas, sachant bien qu’il n’aura jamais rien à dire à ce sujet, au fond. Je ne lui en aurais pas vraiment tenu rigueur, mais, au fond, son attitude restera déplacée.

« Il est temps qu’il sache un certaines choses sur notre famille. »

L’inquiétude investissait le regard d’Helmut. Il avait refléchi longuement avant d’oser poser sa question.

« Et pour… Pour Irina… ? »

J’avais aussi pris une pause avant de lui donner la réponse qu’il redoutait.

« … Il faudra bien que Ludwig sache un jour ou l’autre. »



Une pensée m’a traversé l’esprit, récemment. Ou plutôt, une question. Pour qui fais-je tout ça, en réalité ? Pour Ludwig, pour expier les erreurs familiales, ou seulement pour moi, pour me libérer de choses auxquelles je n’ai pu qu’assister impuissant ? Je ne sais pas trop, mais je continue de voir mon cousin régulièrement. Je ne vais pas le faire attendre plus longtemps, d’autant plus qu’il a rapidement senti que je lui cachais quelque chose.

« Ludwig ? »

Je sors les album photo de famille de mon sac pour les lui tendre.

« Par rapport à ce dont on a déjà parlé… Je me suis dit que tu voudrais peut-être voir des photos de quand on était petit, avec les cousins. »
« Sérieux ?! »

Je ne m’attendais pas à autant d’enthousiasme. Il tend les mains en ricanant d’un air ravi et un poil mesquin.

« J’espère que y’a des dossieeeeers ! »

Modération : Eeeeet on repart ! Une apparition à Nuva Eja - Plaines Fleuries, pleaaase °W°

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Plaines fleuries de Nuva Eja - Début Juin - Aprem

Peut-être que j’aurais dû amorcer le sujet un peu plus en douceur. Mais, en même temps, ça fait plus de treize ans qu’on ignore le sujet de la mort d’Irina, de ce qu’est devenu Alexander et de comment Ludwig récupère les pots cassés, donc je pense que le temps n’est plus vraiment à la langue de bois. Mon but n’est pas de mettre mon oncle mal à l’aise ou de le faire culpabiliser… Je veux simplement que Ludwig aille mieux, qu’il grandisse sainement avec des réponses claires. Ce n’est pas que de mon ressort et je ne suis pas psychologue, ni son tuteur. Mais, si comme moi il a été affecté par les non-dits et les mensonges (car, au point où on en est l’omission et le mensonge, c’est plus ou moins la même chose) de notre famille et surtout de ses parents, alors je ne peux pas le laisser avant autant de doutes qui m’ont quelques fois empêché d’aller de l’avant… Et m’ont laissé avec un besoin de reconnaissance quelque peu prononcé.

« Et tu vas lui dire quoi… ? »

Je ne sais pas si c’était un appel de sa part pour que je lui remettre la réalité de manière bien directe et sale dans le visage. Je n’avais pas envie de lui répondre « Je vais lui dire qu’Alexander a tué sa sœur et s’est enfui pour se faire passer pour mort et ne jamais assumer son crime ni ceux qu’il a commis par la suite ». Car ce n’est pas ce que je dirais à Ludwig, mais…

« Je lui dirais la vérité. »

Celle qu’Helmut connaît par cœur. D’une manière ou d’une autre.



« Wah, c’est qui, ce gros bébé ? »

S’exclame Ludwig alors qu’il n’a pas encore tourné les 3 première pages. Il saute bien entendu les photos où figurent ses parents, puis se concentre sur un cliché montrent un nourisson aux grands yeux bleus qui louchent un peu, joufflu et fort potelé simplement habillé d’une couche culotte. Pour le coup, l’appellation « gros bébé » ne manque pas de m’amuser intérieurement de manière mesquine, vu que ce bambin…

« C’est Alexander. »

Ludwig écarquille les yeux et un ange passe. Puis il éclate de rire en s’asseyant à l’ombre pour mieux supporter son hilarité.

« Quoooiiii ? Mais il était énooooorme ! »

Il continue de rire et regarde les photos d’autres enfants en bas âge. L’une est bien plus petite que les deux autres, les yeux fermés et mécontente, l’autre est un petit brun qui se tient déjà sur ses deux jambes et qui regarde la personne derrière l’appareil photo d’un air stoïque. Lulu montre ce dernier du doigt.

« C’est toi, ça ?! »
« Oui. »
« Pfrt ! t’es tout ébouriffé ! »
« Ça n’a pas duré longtemps, ça. »

Puis il continue de tourner les pages et les bébés grandissent petit à petit pour devenir des enfants.

« Irina, elle a l’air de pleurer tout le temps sur les photos. »

C’est vrai qu’elle et son jumeau n’ont jamais été des enfants faciles.

« En fait, Irina est née avec quelques problèmes de santé… Elle était vraiment petite et faible quand c’était un bébé, à cause de son albinisme, du coup, elle était fatiguée et pleurait très souvent. »
« Oh… Je savais pas. »

Ce n’est pas vraiment étonnant.

« Et Alex, par contre, il est tout le temps en train de sourire, je le reconnais bien là ! »
« Oh, tu sais, bébé, il criait sans arrêt aussi. Il ne faisait pas ses nuits, mais il était quand même énervé et criait aussi la journée. Il a marché très tôt, ton frère et… C’était une catastrophe ambulante. »
« Tu te souviens de tout ça ? »
« Ah, euh, non, on me l’a raconté. »
« Meh, les bébés font tous des bêtises de toute façon ! »

Certes, mais ton frère il a très tôt cherché à les multiplier, quand même. Ais-je envie d’ajouter.

Modération : Fuite et nouvelle appa en Plaines Fleuries, s'il te plaît °W°

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Plaines fleuries de Nuva Eja - Début Juin - Aprem

Bien entendu, mes dernières déclarations ont été suivies d’un silence quelque peu glacial et extrêmement embarrassé. J’ai n’ai pas d’enfants, ne compte probablement pas en avoir malgré le fait que j’ai été élevé dans un milieu familial riche, classique et assez conventionnel… On pourrait donc dire que je ne suis pas capable de comprendre ce que c’est que fonder une famille en espérant que tout se passe bien et encore moins ce qu’induit le fait de perdre ses propres enfants. Enfin, en l’occurrence, seuls Irina est morte. Les deux autres sont aussi partis de la vie de leurs parents mais dans d’autres circonstances. Alexander est parti de lui-même en voulant surement marquer son départ sous le signe de la violence… On peut dire que ce salaud a bien réussi son coup et a laissé ses parents trop amoindris pour qu’ils cherchent à le retrouver en premier lieu. La place de Ludwig est complexe. Je ne saurais dire si cet enfant était voulu ou non. Mais le fait est que désormais, ses parents ne veulent plus parler de leurs enfants, c’est presque devenu un tabou. Mais chacun dans notre famille sait à quoi il est dû. La réalité implacable et difficilement acceptable qu’ils ont été de très mauvais parents et qu’ils n’ont probablement pas réussi à aimer leur progéniture. Je ne sais pas trop pour Irina mais Alexander et Ludwig n’ont pas bénéficié de cet amour parental comme j’ai pu l’avoir.

Sauf que tout ça, Helmut ne l’admettra jamais à voix haute ni devant quelqu’un d’autre. La vérité sur Irina, il n’ose pas vraiment en parler, car là aussi, ce serait se mettre face à ses propres erreurs. A une situation qu’il n’a pas pu prévoir ni arrêter car il n’était pas assez attentif et se voilait peut-être la face. Et qu’il rumine peut-être.

« J’y repense souvent. Au soir où… »

Je suis surpris qu’il aborde le sujet de lui-même. Mais je me doute qu’il mâchera ses mots. Cela ne me fait pas plus plaisir que lui d’aborder ce thème douloureux. Mais il le faut. Moi, en tout cas, j’en ai besoin.

« Ou Irina est morte. Enfin. Que… »

Sans rien dire, je l’encourage à terminer son laius. S’est-il finalement, avec les années, décidé à voir la vérité en face ? Ou plutôt, à l’admettre à voix haute.

« Que, par la faute de son frère, elle est… »

Il n’en mène pas large et essaie surement de ne pas trop céder devant moi.

« Mais on a aussi… Nos responsabilités, dans tout ça. »

J’ai soupiré en me laissant aller sur le dossier de ma chaise. Je ne pensais pas qu’il oserait le formuler à vois haute.



Assis à l’ombre, nous progressons dans la lecture ou plutôt l’observation des albums. Même si il grogne des fois sur les photos de ses parents, Ludwig garde le sourire devant les clichés qui retracent l’enfance de ses frères et sœurs et de ses cousins et cousines, bien que Liza et Riku ne figurent pas encore sur les photos. Curieux, il finit par désigner un homme plus petit que son oncle et son père qui apparaît de manière très récurrente. Il hésite un instant en désignant l’homme mal rasé et aux cheveux plus longs qui porte un air de ressemblance assez flagrant avec Hanz et Helmut.

« Dis, est-ce que lui, c’est… ? »
« C’est Klaus, notre oncle. »
« Aaah, le papa de Riku et Liza… »

Dit-il, l’air inspiré en continuant de passer d’une photo à l’autre. Sur les dernieres prises, je dois avoir dans les 8 ans et les jumeaux 6 ans. Une photographie nous montre tous les trois sur la grande table de la salle à manger de la demeure familiale, devant plusieurs cahiers et carnets, forts concentrés sur nos devoirs, visiblement. Tous les trois sur la même rangée, Alexander sur la gauche d’Irina et moi à sa gauche, occupé à lui expliquer des choses. Le blondin pour sa part semblait griffonner plutôt que faire son travail d’école. Un cliché pris quelques secondes plus tard nous montre en train de regarder la caméra, surpris, mais, pourtant, cette fois, Irina sourit.

« Oooh, vous êtes trop mimi ! »

J'émets un ricanement un peu embarassé.

« Tu trouves ? »
« Vous aviez l’air proches, tous les trois ! On dirait des frères et sœur ! »

Je ne sais pas si j'ai envie d'avoir l'air d'être le "frère" d'Alexander...

« Euhm... Bah... Eh bien... C’est parce que… il n’y avait que nous trois et on venait souvent avec Papa, à l’époque. »
« Dis… Irina et Alex, ils devaient vraiment être proches, non ? Ils étaient comment, entre eux ? »

Question plutôt épineuse.

Modération : Fuite, dernière appa en Plaines Fleuries, steuplé °W°

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Plaines fleuries de Nuva Eja - Début Juin - Aprem

J’espère bien qu’il a eu le temps d’y réfléchir pendant des années, donc je ne féliciterais pas mon oncle pour ce qu’il vient d’admettre. Peut-être bien qu’il le sait depuis longtemps mais n’en parle à personne, ça ne serait pas très étonnant. Ses proches sont toujours les derniers à être mis au courant de la moindre chose un peu importante qu’il fait. Je me demande si, comme dirait papa, il a fini par voir quelqu’un pour en parler, un psychologue ou autre chose. On ne croit pas assez en ce genre de choses dans la famille, même moi je suis sceptique vis-à-vis de tout ça. Mais nombreux sont ceux qui nous diront qu’on ferait mieux d’y appliquer un peu plus de crédit. Mais ce qui est fort possible aussi, c’est qu’on n’a pas très envie de savoir certaines choses sur notre cas. Enfin, quand on a des problèmes comme ceux de mon oncle ou de mon premier cousin, ce sont des choses qui ne sont surement pas très jolies à voir ou à admettre.

« Ellias, toi, tu… ? »

Je ne m’attendais pas à ce qu’il me demande mon avis sur quelque chose. Mais je suppose que c’est déjà arrivé par le passé, ce ne serait pas la première fois. Dans tous les cas, cela ne me déplaît pas, qu’Helmut passe outre le fait qu’il m’ait vu grandir et me considère comme un adulte. Car, lui et Hanz ont parfois encore tendance à me protéger sur certaines choses.

« Est-ce que, vis-à-vis de Ludwig, tu te sens responsable ou… » Je relève la tête et fronce les sourcils devant sa question on ne peut plus sérieuse et étrange. Mon regard devient plus concerné. « Ou alors, il y a autre chose… ? »


Si Alexander et Irina étaient proches… ? J’ai du mal à me dire que oui. Mais je ne peux pas honnêtement dire que ce n’était pas le cas. Il faut que je réponde en toute sincérité à Ludwig, je pense qu’il a eu assez de mensonges comme ça et c’est probablement un premier pas vers une forme de démystification. Et en même temps, vu le regard qu’il me lance, comme espérant une révélation incroyable et belle, je ne sais pas si j’ai le cœur à lui dévoiler des choses qui pourraient blesser. Je me sens tendu, mal à l’aise.

« Euh, eh bien… »

Une main passe sur ma nuque, d’un geste nerveux, cherchant mes mots.

« Tu sais, ta sœur et ton frère… Ils étaient jumeaux, mais ils étaient très différents. »

L’étincelle dans le regard de Ludwig n’a pas disparu tandis que je continue de chercher mes mots.

« Enfin, tu connais ton frère, il était très agité et Irina très calme. Donc… comment dire… Ils ne se comprenaient pas toujours très bien. »

Mes explications sont bien trop simplistes, à mon sens, il y a bien trop d’euphémismes là-dedans. Ludwig doit penser que je le prends pour un enfant à beaucoup d’égards. Mais, pourtant, la confusion le gagne.

« Ah.. ah bon ? »
« Les frères et sœur ne se comprennent pas forcément. »

Ludwig a l’ait de tomber de haut. Je ne voulais pas qu’il se sente choqué et je ne pense pas qu’il  le soit. Je pense qu’il se doute bien qu’être le la même famille n’implique pas forcément d’être les meilleurs amis du monde ou fusionnels. Mais, certainement qu’il idéalise beaucoup de choses.

« Mais… C’est bizarre… C’est pas ce que Alex il disait. Enfin… »

Je ne sais pas ce que lui a dit Alexander sur son lien avec Irina, mais il n’a pas l’air de savoir où il s’en va dans son argumentaire. C’est à ce moment là qu’un rongeur jaune se percha sur les épaules de Ludwig et le détourna de sa confusion temporaire… Je crois qu’en fait, ça l’arrangeait un peu de pouvoir passer à autre chose, sur le coup… Je ne devrais plus vraiment être surpris. Ce n’est pas vraiment la première fois que ça arrive, quand on avance quelque chose qui pourrait entacher l’image qu’il a de son grand frère.

Modération : Wééééé *dab*
On envoie donc Arthur le Musteflott (Floatzel) ; Talent Glissade (Swim swift) ; Jovial (Jolly).
-> Rapide Ball x2

Merciii

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Plaines fleuries de Nuva Eja - Début Juin - Aprem

Je ne m’attendais pas vraiment à me confier à mon oncle. Si je me sens responsable… ? Ah, j’ai envie de dire que non, de toute façon, il a un tuteur, c’est à Monsieur Green de s’occuper de lui. Sauf que… Je crois que ce serait mentir. Avec l’implication que j’ai envie de mettre dans ma relation avec Ludwig, le temps que je veux rattraper et les faits que j’aimerais lui dévoiler car on lui a camouflé la vérité par omission… Je ne peux pas dire que je ne me sens pas un peu responsable vis-à-vis de mon cousin. C’est assez compliqué, mais Helmut n’est pas exactement quelqu’un qui aime rendre les discussions simples. Ce qui ne veut pas dire qu’il prend plaisir à tout à l’alambiquer, je pense même que c’est l’inverse, mais, bon, le résultat est là : il complique les choses.

« Je suis responsable de lui quand il vient à Nuva Eja, oui… »

Répondis-je, l’air impassible, pour me détourner de la question qui me rend trop confus pour que je parvienne à y répondre. Sauf que l’autre n’est pas dupe. Moi qui voulait qu’on me traite d’égal et égal comme un adulte sur un sujet qui me tient à cœur, voila que je me dégonfle.

« Ce n’est pas ce que je veux dire, tu sais. »

Ah, oui, certes, je le sais bien, ça. Je ne sais pas comment formuler les choses sans être blessant. Car je pourrais aussi lui dire que c’est bien lui qui disait que Monsieur Green s’occupe bien de Ludwig, et donc, qu’il aimerait que je m’occupe de Ludwig à sa place, moi aussi. Je ne crois pas que ce soit le sujet, ni trop le genre de mon oncle… J’ai un peu du mal à comprendre ses intentions, là-dedans. Car probablement qu’il n’a pas d’intentions, aucune préméditation, dans ces actes-là.

« Je veux dire, par rapport à la mémoire d’Irina et aussi… Eh bien, comme tu veux t’occuper de Ludwig… Tu n’es pas obligé, m-mais, tu dois avoir des raisons pour tenir à le faire. Enfin, je crois… ? »

Des raisons, oui, j’en ai. Entre autres parce que sur la question de la mémoire, personne n’a daigné dire la vérité à Ludwig. Et c’est un élément parmi tant d’autres.

« C’est-à-dire que… à moins que tu aies décidé de lui dire toute la vérité avec Martha, ou qu’Alexander finisse par être honnête… »

Il baisse les yeux mais comprend bien où je veux en venir.

« Je me sens responsable… oui, peut-être… Mais, pour lui, je ne remplacerais pas des parents. Ni un grand frère. »


« Waaah, Pikachu, marches pas sur les albums ! »

J’ai réagi un peu vivement lorsque la souris jaune est descendue le long de l’épaule de Ludwig pour toucher aux photos et les voir de plus près. Avec des « ouste, vilaine bête, brrr ! », j’essaie mollement de chasser le rongeur enthousiaste dont l’attitude roublarde fait bien rire Ludwig. A force de m’entendre geindre (et craindre un peu pour ma vie car si Martha retrouve ses photos dans un sale état je ne donne pas cher de ma vie), Ludwig finit par demander au Pikachu de ne plus marcher sur l’album et le rongeur électrique s’exécute, tout en continuant d’observer sans ce gêner les clichés.

« Tu veux que je te fasse les présentation, Pikachu ? »

Dit Ludwig en prenant entre nous le Pokémon sauvage qui semble tout à fait ravi à l’idée d’en savoir plus. On dirait qu’ils s’entendent bien. Ou alors c’est que ce Pikachu n’a absolument pas peur des humaine. Ludwig repris l’album depuis le début pour expliquer tout à la souris jaune. Enfin… « tout », selon sa version. La version où Alex est Jésus dans le cœur de Ludwig et… Bon, j’aime beaucoup mon cousin mais il commence à m’agacer avec son Alexander idéalisé. D’autant plus qu’il sait très bien comment s’arrange pour changer de sujet quand on pourrait tenter de lui faire prendre un peu de recul en douceur.

Le temps est passé un peu vite de toute manière et il est temps de rentrer au centre ville.

« Bon, Ludwig, il est temps d’y aller. »
« Oh… je pourrais garder les albums ? »
« Hm… Je préfère les garder pour le moment, comme, hm, c’est à moi que Martha les a prêté et.. Bon, tu connais ta m… »
« Oui, oui, j’ai compris ! »

Ludwig m’envoie un regard boudeur. Oui, bon, s’il se braque à chaque fois qu’il est nécessaire d’évoquer ses parents, aussi… Enfin, on va pas se quitter fâchés, quand même. Surtout qu’on va se revoir bientôt pour… Eh bien, c’est bientôt son anniversaire, mais on ne va pas lui gâcher la surprise qu’on lui réserve pour le jour de ses 14 ans tout de suite.

Modération : Merci pour la modo