Quoi de neuf sur l'île d'Enola ?

Période en cours
Printemps 2025

~22 - 28° / Températures en hausse et grand soleil !

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Intrigue n°3 : « Ferveur »
L'Elu auto-proclamé des Monarchistes fait son entrée ! La Compétition, Elixir et le Gouvernement sont en crise et les Anarchistes demandent la démission du Chef du Conseil.
Mini event n°1 : Panique à Vanawi !
Un blocus Anarchiste est en cours à Vanawi, sous surveillance des forces de l'ordre.

Missions et Défis
Un guide dans les ruines (mission)
Faites découvrir les ruines du Titak !
La comète (défi)
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Thank Naminé [OS]
Alois F. Legrand


Thank Naminé

Eclosion de Mulan

Les rapports familiaux, c'est compliqué


« J'y arrive pas, Nono.
- Mais si. Regarde. Tu fais ça, puis ça. Et ça donne le résultat. Tu vois ? »

C'est compliqué en temps normal, les mathématiques, quand on ne saisit pas comment ça fonctionne. Maëlle a toujours eu beaucoup de mal avec ça, au contraire de son frère pour qui ça semblait presque être un jeu. Mais pour lui, c'est comme si tout était aisé, de toute façon, au regard de sa sœur qui envie ses bonnes notes, son comportement irréprochable, les compliments des enseignants, ses maigres efforts pour arriver à quelque chose de satisfaisant... Elle, elle n'arrive pas à faire tout ça. La brunette ignore cependant que ce n'est pas non plus forcément un avantage, pour son frère. Il en souffre, de ces 'facilités', parfois ; tant et si bien qu'il craint quand même ce qu'on pourrait dire sur lui. Sa maîtresse lui a demandé de s'entretenir avec son père au sujet de sa scolarité, et l'enfant n'est pas très rassuré par tout ça. Puisqu'il faut que ses connaissances servent, toutefois, il veut bien les mettre à profit pour aider sa jumelle à progresser là où elle ne réussit pas. Alors depuis tout à l'heure, installés sur le sol dans leur chambre commune, pendant que leur père est en train de préparer le repas, Noah tente de faire comprendre à Maëlle ce qu'elle a du mal à saisir dans ses devoirs d'école. Cependant, le blondinet tend à être prétentieux et impatient. Il trouve ça tellement simple... Pourquoi sa sœur n'y arrive pas ?

« Arrête, c'est pas comme ça !
- Mais Noah, c'est trop dur !..
- Non, c'est toi qui es nulle ! »

Vexée par la condescendance de son frère, Maëlle s'emporte et prend un de ses feutres qui jonchaient la moquette pour le lui jeter au visage.

« Hééé !
- T'es méchant, Noah, tu dis pas que j'suis nulle, d'abord !
- C'est pas ma faute si t'es bête !
- C'est toi qu'es bête, d'abord ! J'veux plus te parler ! »

Là-dessus, la petite fille de huit ans se relève et sort en trombe de la chambre, avant de claquer la porte de la salle de bains. Son frère peut être le plus gentil comme le plus cassant du monde. Mais elle déteste quand on la rabaisse en temps normal, alors lui encore plus. Cela lui fait plus mal, même si elle ne voudrait pas se l'avouer. Elle renifle et déglutit, sentant les larmes qui arrivent déjà. Elle ne sait même pas pourquoi elle est venue se réfugier dans la salle de bains, mais les petits dessins qu'elle a fait au mur et les nombreux jouets près de la baignoire ont le don de lui faire penser à autre chose. Mais tandis qu'elle essuie ses grands yeux bleus humides, elle aperçoit un mouvement dehors. La fenêtre donne sur la forêt qui borde la montagne près de Baguin. La nuit est tombée depuis un moment déjà, mais dans l'obscurité, à travers la vitre, Maëlle croit apercevoir une lumière. En se rapprochant, elle découvre, à quelques mètres, une flamme bleue qui attire aussitôt son regard et son attention. Curieuse, l'enfant tend les bras pour ouvrir les volets et monte sur un petit escabeau pour atteindre la fenêtre. La flamme bleutée est toujours là, mais elle la voit plus vivement encore. Elle bouge, laissant dessiner une forme qui fascine la petite fille et lui fait oublier ce qui l'entoure. Laissant sa curiosité prendre le dessus, elle finit par sortir à travers l'ouverture.

Noah croise les bras d'un air boudeur, et donne un coup de pied rageur dans l'une des caisses à jouets de leur chambre. Il ne comprend pas pourquoi ce serait si dur à comprendre, ses explications. De son point de vue, c'est elle qui n'est pas assez maligne, ce n'est pas lui qui raconte mal ses propos, d'abord. Automatiquement, toutefois, Noah se rend compte que quelque chose ne va pas et regrette aussitôt son comportement. Ce n'est pas de sa faute, s'il a des bonnes notes et pas elle. En vérité, Noah est assez gêné que Maëlle ait des difficultés. Ça l'énerve profondément de savoir que son aînée s'en sort moins bien parce qu'il a remarqué depuis quelques temps qu'elle en souffrait, de cette différence entre eux. Se sentant tout à coup un peu bête, le garçon aux yeux gris-bleu quitte la chambre pour se diriger devant la salle de bains. Il y a quelqu'un à qui il doit présenter des excuses. Toutefois, au même moment, la voix de son père retentit depuis la cuisine.

« Les enfants, c'est prêt ! Venez manger ! »

Ne voulant pas que sa jumelle s'aperçoive qu'il attendait devant la porte, Noah courre jusqu'à la cuisine comme si de rien n'était et vient s'asseoir à sa place, attendant que sa sœur arrive. Son papa commence déjà à servir les escalopes de veau à la crème dans les assiettes et remplit les verres d'eau avant de se mettre à table à son tour. Ils attendent que Maëlle vienne d'elle-même, mais au bout de plusieurs secondes, la fillette n'arrive toujours pas. Alois réitire l'appel un peu plus fort pour la prévenir, mais encore une fois, pas de réponse.

« Tu sais ce que fait ta sœur ?
- Elle est dans la salle de bains.
- Tu pourrais aller la chercher ? »

Noah hoche de la tête avant de s'exécuter, une boule commençant à se former dans son ventre. C'est étrange. Gloutonne comme elle est, sa sœur n'est d'habitude jamais en retard pour les repas. Le blondinet a peur que ses paroles l'aient tellement vexé qu'elle refuse de manger. Piteusement, il revient devant la porte de la salle de bains et commence à toquer.

« Maëlle ! Maeeeeelle ! On mange ! Tu viens ? »

Silence. Le petit cœur du jeune garçon se met à battre plus fort. Finalement, il ne tient plus et s'empare de la poignée.

« J'ouvre la porte ! »

Liant le geste à la parole, préférant prévenir avant d'entrer dans la pièce, Noah pousse doucement l'entrée en regardant de tous les côtés pour tenter d'apercevoir sa jumelle. À première vue, elle n'est pas là. Alors il se met à chercher dans les recoins pour voir si elle n'aurait pas décidé de s'y cacher. Cependant, il ne trouve personne. La fenêtre est ouverte. Mais Noah ne pense pas au fait qu'elle aurait pu s'échapper par là. Inquiet, il décide donc de chercher partout dans la maison, passant par leur chambre, celle de leur père, traversant rapidement le balcon donnant sur l'Amphithéâtre, et continuant de l'appeler en espérant de plus en plus désespérément qu'elle réponde. Aucun signe d'elle. La peur commence à le prendre soudainement. Il revient en quatrième vitesse jusqu'à la cuisine. Son père lève sur lui des yeux intrigués.

« Papa, j'la trouve pas ! J'ai cherché partout !
- Quoi ?.. Attends, on va chercher ensemble. Elle va forcément finir par se montrer, si c'est moi qui l'appelle. »

Ils refont le tour de la demeure en continuant de l'appeler. Ils retombent seulement, dans le dortoir des enfants, sur les Poké Balls de la disparue que cette dernière n'a pas pensé à prendre avec elle. Au bout d'un moment, une vague de culpabilisation s'empare de Noah. Il commence à s'en vouloir terriblement, à tel point que ses yeux s'humidifent en peu de temps et qu'il est pris de sanglots brusques et incontrôlable.

« Noah ?.. Noah, qu'est-ce qu'il y a ? »

Le Champion Coordinateur, surpris et soucieux, s'accroupit pour se mettre à la hauteur de son fils et pose doucement ses mains sur ses épaules, qui s'agitent en petits soubresauts.

« C'est... C'est ma-C'est ma fau-aute !.. J'ai... J'ai-J'ai dit que-qu'elle était nulle, et qu'elle était b-bête !.. »

L'adulte cligne des yeux, stupéfait, mais garde quand même son calme, même s'il a légèrement froncé les sourcils.

« Et tu le penses, ça ? Tu penses vraiment que ta sœur est nulle et bête ? »

Tout de suite, Noah secoue vivement la tête, comme si la réponse était évidente.

« Tu le sais, que Maëlle a un peu plus de difficultés que toi, n'est-ce pas ? C'est pour ça qu'elle a besoin que tu l'aides et que tu l'encourages. Tu comprends, Noah ? »

Là, au contraire, il opine lentement. Ses parents le lui avaient assez répété, pourtant, qu'il fallait qu'il soit là pour Maëlle. Elle l'aidait bien à améliorer ses notes en sport, après tout. C'est grâce à son soutien qu'il a pu avoir la moyenne. Alois n'est pas dupe non plus : des frère et sœur, ça se dispute, ce n'est pas foncièrement anormal ; il le sait, pour l'avoir vécu. Malgré tout, il n'aurait quand même pas pensé que Noah puisse dire des choses pareilles, lui qui est d'ordinaire si sage, calme et surtout très peu loquace. Il est vrai, toutefois, qu'avec sa sœur, il peut se montrer bien différent qu'avec les autres.

« Alors on va aller la retrouver et tu lui présenteras des excuses. Ne t'en fais pas, elle n'a pas pu aller bien loin. »

Le garçonnet admire un peu son père pour le calme dont il arrive à faire preuve. Il ne se doute pas qu'il est en réalité mort d'inquiétude mais qu'il estime que son fils n'a pas besoin d'être plus troublé que ça. Noah semble avoir compris la leçon, et il ne pensait sûrement pas à mal, connaissant son caractère et le lien qu'il entretient avec sa sœur. Le Coordinateur et son fils continuent leurs appels, jusqu'à ce qu'ils décident de faire intervenir leurs Pokémon pour approfondir les recherches. Aurore pourrait utiliser son flair, se dit-il immédiatement. Mais avant même que la Feunard ne puisse intervenir, c'est un bruit cristallin qui attire leur attention, résonnant dans les couloirs de l'Amphithéâtre. Noah, apeuré par le son particulier, se cache par réflexe derrière la jambe de son géniteur. Mais celui-ci garde davantage d'espoir : il reconnaît ce tintement.

« Naminé ! »

En effet, bientôt, Naminé apparaît dans leur champ de vision et flotte jusqu'à eux à toute vitesse. Alois la réceptionne maladroitement dans ses bras, faisant taire la douleur subite et passagère, mais c'est un regard azuré empli de panique que lève la Strassie sur lui. Cette dernière se détache du grand blond et tente de lui faire passer un message. S'il ne comprend pas son langage, il est facile de comprendre cependant ce qui l'amène : il a dû arriver quelque chose à Maëlle.

« Tu sais où elle est ? Je t'en prie, conduis-nous, alors ! »

Aussitôt dit, aussitôt fait. La fée part devant, suivie des deux humains. Elle les amène à l'extérieur, en direction de la forêt sombre qui borde le versant de la montagne. Comme il fait noir, Alois prend la main de son fils et tâtonnant sa poche pour en sortir son portable et l'utiliser comme lampe poche. Mais son mobile n'est pas sur lui, cette fois-ci. Tant pis, pas de retour en arrière. Sa fille a besoin de lui. Heureusement, Naminé tente d'émettre un peu de lumière de ses cristaux. C'est peu, mais ça suffira. L'important, c'est qu'ils puissent voir devant eux. Et bientôt, alors qu'ils commencent à s'enfoncer dans la forêt, un bruit étrange leur parvient. Des pleurs. Une faible voix qui crie à l'aide.

« Maëlle ! Elle est là-bas ! »

Là-bas où ça, peu importe. Guidés par Naminé, ils continuent d'avancer en se fiant à ce qu'ils entendent pour remonter finalement jusqu'à la source. Terrifié, le petit Noah tremble mais courre de toutes ses forces pour atteindre l'endroit où se situe sa sœur.

« Maëlle !
- Noah ! .. Papa ! »

Les pleurs proviennent d'un trou profond de quelques mètres dans lequel Maëlle a glissé. Naminé va la rejoindre pour la rassurer et l'éclairer comme elle peut. Elle est couverte de terre et un peu de sang s'échappe de sa jambe droite, mais à part son visage couvert de larmes et ses yeux rougis, elle n'a pas l'air de s'être fait plus mal que ça. Chose plus étonnante, elle tient entre ses bras un drôle d'objet sphérique qui ressemble à un Oeuf. Mais pas le temps ni l'utilité de s'attarder sur ce genre de détails.

« Papa ! Papaaa ! J'suis... J'suis coincée ! J'arrive pas... J'arrive pas à remonter !
Ne t'en fais pas, ma puce, j'arrive ! »


Plus facile à dire qu'à faire, cependant. Même pour son mètre quatre-vingt, le trou serait trop haut pour qu'il remonte lui-même ensuite. Des dresseurs malintentionnés ou des chasseurs ont dû fabriquer ce piège pour attraper un quelconque Pokémon rare. Alois peste. Il leur en foutra, des Pokémon rares. Sitôt sa fille sauvée, il rebouchera ce trou de malheur. En attendant, il droit trouver une solution rapidement. Seul problème : même s'il comptait sur ses alliés, il ne voit pas qui pourrait faire sortir Maëlle de cette crevasse. Soit ils ne sont pas assez évolués pour ça, soit ils n'ont pas les aptitudes nécessaires pour régler le problème. Il ignore même si Anna, malgré ses entraînements, aurait assez de pouvoir psychique pour la soulever par télépathie. Et puisqu'il n'a pas sa ball sur lui, il faut qu'il aille la rechercher. Et potentiellement laisser sa fille seule dans une forêt assez sombre alors que des Pokémon dangereux pourraient arriver à tous moments.

« Papa ! Papa, qu'est-ce qu'on fait ? »

Noah tire sur sa chemise et le presse, affolé par le sort de sa jumelle. Alois se mord la lèvre, indécis et frustré de ne pas savoir quoi faire. Impossible de partir, mais impossible aussi de venir la chercher lui-même au risque de se retrouver coincé à son tour tandis que ce seront ses enfants qui seront sans défense s'ils restent tous les deux livrés à eux-mêmes hors du trou.
Raaah et puis zut ! Ma fille avant tout !
Il trouvera une véritable solution plus tard pour lui si jamais il se retrouve effectivement bloqué, mais il ne peut définitivement pas laisser Maëlle comme ça. Il est prêt à descendre pour aller la chercher. Néanmoins, alors qu'il se prépare, Naminé remonte comme un éclair pour lui frapper la tête par des petits coup d'boule.

« Mais-Mais aïeuh ! Naminé, laisse-moi ! Je... Naminé ?.. »

Elle veut l'empêcher de descendre, mais il ne comprend pas pourquoi. La Strassie, une fois qu'elle fut remontée, se tourne vers le creux énorme dans le sol et ferme les yeux avant de s'entourer d'une aura rosée. Elle se concentre, faisant bouger les feuilles mortes de l'automne dernier comme si un vent se soulevait tout à coup. Alois ne bouge pas, intrigué et ébahi. Naminé tente quelque chose, alors il reste immobile, de peur de la brusquer. Elle tient à la fillette. Elle veut essayer de la sauver. Alors, soudain, des pierres jaillissent du sol, de toutes sortes, de toutes tailles, et flottent dans les airs comme si une force insivible les transportait.

« Non... Mais... C'est... ! »

Pouvoir Antique. Alois ignorait jusqu'à aujourd'hui que la Strassie maîtrisait cette attaque, mais il ne comprend pas en quoi cela peut leur servir. Il ne dit rien, toutefois, préférant laisser faire la femelle roche en qui il a toute confiance. Nouvellement arrivée dans l'équipe, cela n'a pas duré longtemps avant que le Champion Coordinateur ne lui fasse confiance, mais il a surtout essayé, les premiers temps, de la mettre à l'aise, sans penser à se renseigner sur les capacités qu'elle connaissait déjà.
Elle dirige les rochers sous son emprise vers le trou et les entasse de telle sorte à ce qu'ils forment une espèce d'escalier, ou du moins, un monticule qu'il serait possible d'escalader. Sautant sur l'occasion, Alois ne tient plus et emprunte ce nouveau passage, ne se demandant même pas sur le coup s'il est solide ou non. Il se contente de le descendre pour arriver jusqu'au niveau de son enfant.

« Papa ! Papaaa !
- Maëlle ! Maëlle, tu vas bien ? Ça va aller, mon cœur, je suis là. »

Sans hésiter, il prend la petite brune dans ses bras, son 'Oeuf' y compris, et remonte la pente de pierres que Strassie a fait pour eux. L'ancienne prisonnière s'accroche à son géniteur avec force, tout en continuant à garder son étrange sphère pour ne pas la faire tomber. Ses sanglots ne se sont pas arrêtés, mais elle a bien moins peur, désormais. Elle sent la présence de son papa près d'elle qui la réconforte. Noah s'inquiète aussi, mais lui comme sa sœur sont encore trop sous le choc pour oser parler davantage. Maëlle laisse éclater sa peur et son soulagement en hoquets et en pleurs tandis que le plus discret des deux se fait muet et suit religieusement son père ainsi que Naminé jusqu'à chez eux.


Il y a eu, au fond, plus de peur que de mal. Beaucoup de peur, même. Tout de suite, Alois avait emmené Maëlle à l'hopital le plus proche pour vérifier son état. Elle allait s'en sortir, bien sûr, mais elle avait la jambe cassée pour quelques temps, au moins. On lui confia alors des béquilles en attendant qu'elle puisse marcher avec ses deux pieds de nouveau. Son père s'en est voulu de ne pas l'avoir assez bien surveillé ; son frère, de l'avoir rabaissé ; elle-même, d'avoir quitté la maison par impulsion sans prévenir personne ou demander l'autorisation. Assise sur le lit de la clinique, Milo est allongé à ses côtés tandis qu'elle surveille de loin l'Oeuf qu'elle a ramené l'autre soir. Elle n'ose pas regarder son père dans les yeux mais se doit bien de le faire lorsqu'elle veut s'excuser de son comportement ainsi que de la frayeur qu'elle leur a faite faire. Honteuse, elle baisse un peu la tête, tentant de bouger sa jambe emplâtrée dans laquelle elle commençait à ressentir des fourmis à force de la laisser immobile.

« J'suis désolée d'être sortie de la maison... »

Alois, assis sur le rebord du lit avec Strassie, pousse un léger soupir fatigué, déçu par le comportement de sa fille qui est plutôt sage quand elle est avec lui d'ordinaire, mais malgré tout soulagé qu'elle aille mieux et qu'elle ne s'en sorte finalement qu'avec une jambe en moins temporairement, car il sait que ça aurait pu vite dégénérer si la situation avait été prise d'une mauvaise façon. Ils ont eu plutôt de la chance.

« C'est passé. Parle moi, la prochaine fois. Je me suis fait beaucoup de soucis, tu sais, et Noah aussi. Cela aurait pu être plus grave !.. Qu'est-ce qui t'as pris ? Tu ne fais pas ça, d'habitude. »

Il pensait éventuellement que sa fille avait été si frustrée de sa dispute avec son frère qu'elle se serait enfuie, mais en même temps... Ce n'est pas son genre. Elle n'a jamais fait ça auparavant, et en effet, cela ne viendrait pas à l'esprit de la fillette de partir seule quand son père n'est pas loin car elle est généralement très collante avec lui. C'était comme si elle avait été attirée par cette flamme bleutée qu'elle avait vu au loin. Alors elle tente de raconter la vérité comme elle arrive à s'en souvenir et relate les faites tels qu'elle les a connu.

« J'ai... J'ai vu une lumière toute bleue, dehors. J'sais pas pourquoi, j'ai voulu la suivre... Puis... Puis j'ai vu un Oeuf de Pokémon. Il était tout seul, alors j'voulais pas le laisser là. Je l'ai pris, puis après bah j'ai glissé et j'suis tombée. »

Elle ne savait pas que c'était un Oeuf, au départ. Dans l'obscurité, elle avait eu un peu de mal à voir. Ce n'est que lorsque la coquille avait commencé à clignoter d'une lueur vive que l'enfant avait reconnu qu'il s'agissait d'un Oeuf. Pour en voir à la Pension de sa mère, elle avait pu deviner l'identité de l'objet mais pas le contenu, évidemment. Ce dernier, à présent, repose sur une couveuse un peu plus loin. Depuis quelques minutes, il émet de nouveau un miroitement, signe qu'il va bientôt éclore. Le regard du Champion Coordinateur s'était fait plus dur mais s'adoucit légèrement.

« J'espère au moins que ça t'a servi de leçon, à l'avenir. Il n'y aura pas toujours quelqu'un pour te sauver. Si Naminé ne m'avait pas averti... D'ailleurs, tu peux la remercier. C'est elle aussi, après tout, qui t'a sauvé. »

Gênée, la concernée baisse ses antennes qui lui serts d'oreilles et secoue la tête, comme si elle ne désirait pas que les honneurs lui reviennent. Mais Maëlle n'ignore pas le rôle qu'elle a joué dans son sauvetage et son géniteur tenait à le lui rappeler dans le cas contraire. La gamine hoche donc de la tête et se tourne vers la fée.

« Merci, Naminé !.. Et pardon... Je t'ai fait peur, à toi aussi ? »

Naminé acquiesce silencieusement. Elle a fini par s'attacher à ceux qui ont bien voulu l'adopter parmi eux après l'échange de Pokémon qui a opéré entre Natsume et Alois. Son ancien dresseur lui manque encore, mais elle ne s'est toutefois jamais sentie très mal dans sa nouvelle maison, ayant été accueillie comme une vraie reine.

« Je... »

Maëlle sursaute. C'est la voix de Noah qui vient de s'élever. Un peu éloigné du lit de sa jumelle exprès parce qu'il avait peur qu'elle lui en veuille, le petit garçon a les yeux baissés sur ses pieds qui bougent nerveusement en même temps que ses doigts. Il renifle. Ses prunelles s'embuent bientôt et il est à nouveau au bord des larmes, mais son père l'encourage à dire ce qu'il retient depuis le jour de l'incident. Alors il tente de prendre son courage à deux mains et sort de son mutisme.

« Je-Je suis dé-désolé de... d'avoir dit que t'étais nulle et que t'étais bête. T'es-T'es pas bête. T'es la sœur la p-plus intelligente du monde. »

Son interlocutrice est surprise sur le coup, ne s'étant pas réellement attendu à ce que l'autre lui présente des excuses, même si elle ne crache évidemment pas dessus, et les accueille volontiers, émue. Il n'est pas quelqu'un de bien têtu ou trop fier pour ne pas demander pardon quand il se rend compte qu'il a blessé quelqu'un, toutefois son côté réservé peut cacher quelques gestes étonnants de sa part. Il peut être rancunnier quand il le veut, mais il apprend de plus en plus à reconnaître ses erreurs. Sa sœur s'attendait à ce qu'il s'approche davantage, mais au lieu de ça, le blondinet sort de la chambre d'hôpital. Curieuse, la patiente cligne des yeux, avant de prendre un air des plus étonnés lorsqu'elle le voit finalement revenir, un bouquet de fleurs entre les bras. En détournant le regard, Noah les lui tend devant l'expression attendrie de leur père. Enchantée, Maëlle prend le cadeau qu'on lui tend, des étoiles brillant dans ses pupilles bleutées.

« Oooh ! C'est pour moi ?.. Elles sont trop belles ! C'est des roses ? »

Face à la question de Maëlle, son frère hésite. Il connaît très bien la réponse pour avoir écouté et retenu les explications qu'on lui avait donné, mai n'ose plus le dire. Il n'a pas envie qu'elle le croit prétentieux. En temps normal il s'en ficherait, mais s'il ne tire pas de plaisir à se sentir supérieur et n'en voit pas l'intérêt de jouer à qui est le plus malin, elle est bien la dernière personne devant qui il voudrait se croire intelligent, surtout après ce qu'il lui a fait l'autre soir. C'est l'une de seules pour qui il éprouve un profond respect sincère, même s'il ne l'avouera jamais. C'est donc son paternel qui prend le relais en voyant son fils qui a du mal à parler, trop timide et gêné.

« Ce sont des camélias. Monsieur Miyano a dit à Noah qu'elles symbolisaient l'admiration. Alors il a tenu à t'en offrir pour se faire pardonner. »

Noah sent le rouge s'emparer de ses joues et monter jusqu'à ses oreilles. Il triture toujours nerveusement ses mains, embarrassé mais soulagé que ça soit au moins chose faite. Pendant que mal se faisait mettre son plâtre à la jambe, Noah voulait lui donner quelque chose afin de la réconforter et pour accompagner son rétablissement. C'est Alois qui lui a donné l'idée des fleurs avec un message caché, et il lui a donc demandé s'ils pouvaient repasser à la Pension de l'Hôte pour recevoir des conseils de ce dernier.

« C'est vrai ? Trop cool ! Merci, Noah ! »

Si le Coordinateur ne retient pas un léger rire amusé en voyant son fils se transformer en écrevisse avant de vaguement hocher de la tête -sans se moquer de lui-, Maëlle offre à son jumeau son plus beau sourire, ravie et touchée de l'attention qu'on lui préserve. Malgré leur dispute, c'est par des petites choses toutes bêtes comme ça qu'elle sait que son frère l'adore et que c'est réciproque. Ils ne peuvent pas s'empêcher d'avoir des petites bagarres, mais elles ne s'éternisent jamais bien vite et ils restent quand même assez complices.

« Et cet Oeuf, alors, qu'est-ce que c'est ? »

La conversation change soudainement, mais l'adulte de la pièce se trouve bien curieux de l'Oeuf de Pokémon que sa fille a trouvé dans sa mésaventure. L'objet ovale bouge de plus en plus.

« Je sais pas. Il avait pas de parents, je crois.
- Tu crois, ou tu en es sûre ? 
- Euh... Euh... Je-Je sais pas... »

La jeune brune baisse la tête, ne sachant pas quoi répondre. L'aîné ne lui en tient cependant pas rigueur très longtemps, se rendant compte qu'il est peut-être un peu tard pour ce genre de questionnement même s'il sera sans doute quand même tenté d'aller faire un petit tour dans la montagne pour voir si des Pokémon ne seraient pas à la recherche de leur petit.

« Bon, ce qui est fait, est fait. Si tu dis qu'il n'avait personne, je te fais confiance. Mais... Je suis quand même un peu curieux. Hé, ça vous dit qu'on essaye de deviner ce que c'est ? »

Le père de famille laisse un petit sourire joueur se dessiner sur ses lèvres avant de se lever pour prendre ledit Oeuf en question dans ses bras et le ramener près du lit. Les zébrures bleus sur la coque ne permettent à aucun des trois de comprendre tout de suite ce dont il s'agit, mais Noah s'est approché et monte à son tour sur le matelas de sa sœur pour s'essayer au jeu.

« C'est pas un Oeuf d'Evoli, en tout cas. Peut-être que Monsieur Miyano il sait ?
Faut voir... Peut-être qu'on pourrait le lui apport-... Oh ! Regardez ! »


L'Oeuf, à force de s'agiter et de briller par battement, s'illumine tout à fait d'une lumière très vive et presque aveuglante. Par réflexe, Alois le pose par terre de peur que ça soit un gros Pokémon -après tout ils ne savent pas- et laisse la lueur prendre forme. Quand cette dernière s'estompe, c'est un poney qui a pris sa place. Ou plutôt, un Ponyta. Un petit Ponyta qui lève ses grands yeux devant les humains autour de lui, découvrant le monde dans lequel il vient de naître.

« Ooooh ! Un Ponyta ! Il est adorable !
- Mais regarde ! Ses flammes, elles sont pas normales ! 
- Bah, si, elles sont normales. Mais elles sont juste chromatiques. Tu sais, c'est comme Aurore. Mais au-delà de ça, c'est un Pokémon tout a fait ordinaire. »

Il a beau admirer les couleurs particulières des Pokémon shiney quand il en voit, il n'oublie pas que ce sont des créatures comme les autres. Maëlle a l'air cependant bien trop émerveillée, ceci dit.

« Dis papa, on peut le garder ?
- Eh bien... Euh... On va pas l'abandonner, quand même.
- Ouais ! Hé, hé, si c'est moi qui l'ai trouvé, j'peux être sa dresseuse ?
- Tu ne crois pas que tu es un peu jeune pour avoir trois Pokémon, toi ? Et puis, c'est à lui, enfin plutôt à elle, de décider. »

À ces mots, Maëlle prie aussitôt Arceus pour être l'heureuse élue. Mais ce n'est pas vers elle que la Ponyta se tourne. Son attention est fixée en direction de son père, pour qui elle semble avoir une nette préférence. La femelle, en tenant maladroitement de tenir sur ses jambes, s'approche sans hésiter du Champion Coordinateur de Baguin avant de frotter sa tête contre lui. Comprenant le message, ce dernier, encore un peu déconcerté par tout ça, caresse néanmoins doucement l'encolure de la jeune ponette.

« C'est toi qu'elle a choisi, papa.
- Oooh...
- C'est pas grave, ma puce. Toi aussi tu auras d'autres Pokémon quand tu seras plus grande.
- Oui, Axel, lui, il en a même pas. »

Alois peut comprendre la déception de Maëlle, quelque part. Cela doit être déjà important pour elle,  à son âge, d'avoir plusieurs Pokémon pour montrer aux autres qu'elle sait s'en occuper, ou simplement par effet de mimétisme quand elle raconte qu'à l'école y'a Marie-Claude ou Jean-Charles qui a déjà une équipe complète à seulement six ou sept ans parce que les parents sont de gros irresponsables qui pensent que leurs gosses sont exceptionnels et assez matures pour gérer des espèces qui pourraient potentiellement être dangereuses pour eux ou leurs petits camarades. Alors forcément, Maëlle a l'impression d'être un peu inférieure à eux lorsqu'ils se vantent de leur team, mais elle sait pourquoi ses parents refusent qu'elle en ait plus de deux à l'heure actuelle. Même Noah qui est un peu plus sage possède le même nombre, et après tout, elle se rend bien compte chaque jour que ça leur suffit bien et que même un c'est déjà difficile à dresser pour elle à son âge. Alors elle prend son mal en patience, mais ça ne l'empêche pas de rêver au jour où elle serait assez grande pour capture plus de Pokémon et en capturer elle-même. Alois lui répète assez qu'elle a tort de se plaindre parce que c'est déjà merveilleux qu'elle en ait deux, dont un qui a évolué à son dernier stade. Elle arrête donc de faire la grimace et se contente de sourire à la Ponyta, s'imaginant déjà la chevauchant. Même si c'est pas son Pokémon à elle, elle imagine qu'elle pourra quand même l'avoir à la maison et s'en occuper de temps à autre, si son père est d'accord. Naminé et Milo saluent d'ailleurs en même temps la nouvelle venue dans le groupe d'un air jovial. Le grand barbu, lui, se résout enfin à la situation.

« Eh bien... Si tu souhaites vraiment rester, je te souhaite la bienvenue dans la famille. »

Incertain au début, il laisse sa main se porter jusqu'aux flammes de la Ponyta. Cette dernière, étrangement, ne le brûlent pas. Elles dégagent, à la place, une douce chaleur rassurante. Au moins, s'il y a une chose dont il est sûr, c'est qu'il devra bientôt se remettre à l'équitation.

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Alois F. Legrand
Alois F. Legrand
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Dim 17 Juin 2018 - 19:57
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