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Grincheux et Stroumph Grognon sont sur un bateau... [PV Jian]
Patrick Olson
Beuverie et camaraderiePatoche & Jiji
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••• Une effervescence toute particulière avait gagné le bar depuis quelques heures. Au milieu du tumulte de plusieurs dizaines de personnes obligées d’élever la voix pour se faire entendre de leur camarade, des rires et des conversations animées, Patrick évoluait avec sa serpillière et son saut avec la sensation de braver un ouragan un chaque pas. La demeure d’Hank était, pour ainsi dire, bondée. Qu’il y aille du monde à cette heure et spécialement un vendredi soir n’avait rien d’étonnant mais la population qui avait pris possession des lieux depuis l’ouverture ne possédait pas la retenue qu’on observait chez les habitués. Si Patrick devait nommer le tableau qui se peignait en face de lui il l’aurait sans aucune hésitation baptisé : « Vieux qui essaye de se la jouer soirée BDE ». Il était, si on reprenait ses mots exacts, légèrement soulé par la vision de ses hommes en costards qui jouait à qui pouvait s’enfiler le plus de verre avant de rendre ses tripes. Les accidents n’étaient pas « rares » (après tout, cela faisait même partie intégrante du métier) mais après avoir nettoyer les toilettes pour la quatrième fois en moins de deux heures, notre brun commençait sérieusement à perdre patience.

- « J’te jure ! » grommela-t-il en passant derrière le comptoir pour poser son matériel « Quarante ans et c’est pas capable de s’autogérer. C’est quoi leurs problèmes, nom d’un chien ? Sérieux, j’ai l’impression de revenir en primaire et aux concours de qui pissera le plus haut. »

Hank, occupé à servir des clients, haussa les épaules avec désinvolture tout en souriant. Ce n’était pas la première ni la dernière fois que ses toilettes se retrouvaient dans des états pitoyables. C’était uns des aspects « un peu moins cool et vachement cracra » de la vie d’un bar. Si c’était classe sur le cv de la drague il ne fallait pas oublier que les sessions nettoyage de vomis et débouchage de toilettes à la fermeture existaient. Hank avait déjà eu affaire à ce genre de soirée mais, jusqu’à maintenant, Patrick avait eu la chance d’en être épargné. D’ailleurs, le gérant du bar n’avait pas besoin de se demander d’où venait toute cette populace : la dernière fois que son bar avait été remplit a craqué comme cela c’était parce que la Compétition avait rassemblé ses forces le temps d’une semaine. De toute évidence, elle avait remis ça.

Patrick détourna son visage du dos de son ami, légèrement vexé par son manque de réaction. C’était pourtant, de son avis, ignoble de se montrer aussi sale et irrespectueux. Si ça n’avait tenu qu’à lui, vas-y qu’ils les auraient jetés tous dehors et par la peau des fesses en prime… Si ça n’avait tenu qu’à lui… Et s’il avait eu les couilles en plus. Enfin bref. Après un regard hautain sur la foule pour satisfaire son égo malmené, Patrick se saisit d’un bac en plastique pour rameuter le plus de verre et d’assiette abandonnées vers la cuisine. Bizarrement, la perspective de se taper vingt minutes de planche, loin du brouhaha et de la serpillière, lui paraissait presque agréable. Il slaloma entre clients et tables pour gagner la vaisselle désirée, grogna plusieurs fois à la suite de bousculade et finit par se faire interpeller par un petit groupe, niché autour d’une table et visiblement… Très très heureux d’être-là.

- « Hééééééé, m’sieeeeeeeeeeeeeeeeur ! On peut ravoir du rab ? » lança un des hommes en secouant son verre vide.

Patrick eu un mal fou à ne pas rouler des yeux. Sa mauvaise humeur montante lui dictait de rétorquer que s’il le voulait, son rab, il n’avait car se lever et aller au comptoir, comme tout le monde. D’un autre côté, la plupart des occupants de la table avaient l’air d’être bien éméchés et si on pouvait éviter de déplorer d’autres verres cassés ce ne serait pas plus mal. Puis bon… Pas sûr qu’Hank apprécie qu’il s’engueule avec un client et, étrangement, l’adolescent ne tenait pas spécialement à se mettre à dos. Il s’approcha donc et fit comprendre qu’ils les écoutaient d’un signe de tête.

Tout ce petit monde commanda et alors que Patrick notait mentalement ce qu’il devait rapporter à la tablée il remarqua la présence d’un autre individu… Et vu la tronche que ce dernier tirait il se demanda comment diable il ne l’avait pas remarqué avant. Un dernier homme à l’allure taciturne et au visage qui exprimait tout sauf l’envie d’être là était resté silencieux lors de la commande. A bien l’observer, notre dresseur se fit la réflexion qu’un autre Grumpy Cat (comme l’appelait des fois Hank) était présent dans le bar, ce soir. Néanmoins, le jeune-homme était plutôt soucieux de ne pas oublier un client et se permit donc de demander.

- « Et vous, je vous sers quelque chose ? »

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Patrick Olson
Patrick Olson
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Mer 27 Juin 2018 - 19:32
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Le milicien ravala sa mauvaise humeur sous la douche. La journée était terminée, il en avait bavé avec les autres mais il pouvait enfin se reposer. Il n’aimait pas particulièrement ces stages d’entraînement. D’abord, il devait quitter la ville où il se sentait chez lui mais en plus, ça lui rappelait le temps où Lucas lui bottait les fesses pour lui apprendre à se défendre. Pas que ce temps-là soit un mauvais souvenir, le résistant l’avait recueilli, lui avait donné un but, l’avait pris sous son aile et il s’était rapproché le plus de ce qu’il pensait qu’était un grand frère. Mais cette époque lui rappelait toujours durement la mort de son père, il n’y pouvait rien, c’était comme ça. Il avait prévu de sortir se balader sur la jetée, dans le calme avant de profiter d’une nuit réparatrice et d’être prêt pour le lendemain, son dernier jour de stage. Il avait hâte d’en finir et de rentrer à Vanawi, retrouver son arène, ses habitudes, ses devoirs mais avant ça, il avait encore un entraînement intensif à terminer ici.

Il avait été naïf, si naïf. Il était en colère contre lui-même pour cette erreur qui lui avait coûté sa soirée. Il aurait dû vérifier, il aurait dû attendre une quinzaine de minutes de plus, le temps que ses collègues se soient envolés pour une nouvelle tournée des bars mais perdu dans ses pensées, il était machinalement sorti de sa chambre, sans faire attention au danger qui rôdait dans le hall de l’hôtel. Bras dessus, bras dessous, il s’était fait entraîner par le groupe de miliciens, sans pouvoir émettre une protestation alors que la fine équipe poussait déjà des cris de joie et se préparait à entonner des champs de soirée. Il avait même renoncé à s’éclipser en douce quand Hannah l’avait attrapé par la veste pour le traîner avec eux, l’encourageant et lui assurant qu’il allait s’amuser. Etrangement, il en doutait mais il finit par accepter l’invitation à contre cœur, se répétant que ça pourrait être un bon moment à passer et puis une petite voix ne cessait de lui hurler qu’à son âge, il devait se sociabiliser un peu plus, sortir et se faire des amis. Hm, à d’autres.

Contrairement à ses collègues, il se contenta de boire une bière par pub qu’ils visitaient et compte tenu de son gabarit et de sa fatigue, il avait choisi de s’arrêter après le troisième, remplaçant l’alcool par de l’eau ou du jus de fruit. Il se fichait bien des commentaires de ses camarades qui s’amusaient à la taquiner, il ne comptait pas rentrer en rampant et contrairement à eux, même si ça ne l’enchantait pas, il prenait ses entraînements très au sérieux. Il prenait toujours tout très au sérieux. Peut-être un peu trop ? Alors qu’il envisageait de rentrer enfin à l’hôtel, après plus de trois heures à sillonner les bars, il se rendit compte avec horreur que son sens de l’orientation lui faisait défaut et qu’il serait incapable de retrouver son chemin. Son téléphone portable était resté dans son sac dans sa chambre et il n’avait plus de monnaies pour prendre un taxi. Délicieuse soirée qui s’annonçait donc loin d’être terminée.  

« Et vous, je vous sers quelque chose ?
- Un plan de la ville et beaucoup de patience. »

Il grommela sa réponse, conscient qu’il se montrait impoli avec le jeune serveur qui n’y était pour rien. Il soupira en glissant une main dans ses cheveux détachés pour les tirer vers l’arrière, grimaçant quand ils collèrent sous ses doigts parce que cet imbécile de Franck lui avait renversé de la bière dessus. Oh qu’il aimait cette soirée.

« Désolé, un coca, ça ira. »
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Mar 24 Juil 2018 - 9:22
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Patrick Olson
Beuverie et camaraderiePatoche & Jiji
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••• De toute évidence le Grumpy Cat était en effet bien Grumpy. Enfin, Patrick n’eut pas besoin de chercher longtemps pourquoi, il comprenait plus que bien l’agacement que pouvait susciter de tels camarades. En soit, ce n’était pas le fait de boire qu’il déplorait. Contrairement à ces deux homologues Patrick n’avait aucun problème à consommer de l’alcool régulièrement. Il appréciait sa petite bière quotidienne mais à la différence des miliciens autour de la table il n’aimait pas « boire pour boire » et « surconsommer pour surconsommer ». Il avait connu ce genre de comportement en soirée et n’avait jamais, à vrai dire, très bien comprit où était le fun à se bourrer la gueule dans le but de finir la tête dans la cuvette en fin de soirée. Comme pas mal de jeunes suiveurs, il avait expérimenté ça une fois, pour s’intégrer, parce que tout le monde le faisait et qu’être raisonnable c’était être « une tapette ». Etrangement avoir vomi ses tripes une nuit entière l’avait vite détourné de cette pratique. Cette expérience l’avait tellement vacciné contre les gueules de bois qu’il fuyait aujourd’hui les soirées. S’il buvait encore aujourd’hui, c’était souvent seul pour se détendre après une journée de boulot ou avec Hank pour accompagner une discussion. Aussi face au sarcasme de l’homme en face de lui, l’adolescent ne put que sourire. Il comprenait très bien.

- « De la patience, malheureusement on en a plus en stock mais j’ai une super appli pour se localiser sur mon portable, si vous voulez. »

Pour une fois qu’il faisait de l’humour. Il nota le coca dans un coin de sa tête et rapporta son bac de vaisselle sale près de la plonge avant de l’abandonner pour préparer ses commandes. Hank était débordé au comptoir et n’avait pas vraiment le temps de lui accorder de l’intention, aussi il ne prit même pas la peine de lui demander ce qu’il faisait. Après tout, en six mois Patrick avait pris le coup de main et les erreurs se faisaient de plus en plus rare. De plus, Hank tenait à lui faire confiance et à le lui montrer, le barman était persuadé que c’était en laissant son ami expérimenter et gérer qu’il progresserait et jusqu’à maintenant la formule avait plutôt bien fonctionnée. Patrick s’afféra donc à la préparation des différents cocktails, peinte et autre coca avant de revenir à la table où… La plupart des occupants étaient sorti prendre l’air, fumer, discuter joyeusement ou (et Patrick pria très fort pour que ce ne soit pas le cas) vomir dans ses toilettes. Il déposa chacun des verres sur la table en énonçant les commandes comme le voulait la tradition.

- « Voilà. Je crois qu’il y a tou- »
- « Dites, vous savez où sont les toilettes ? »

C’était l’un des deux derniers occupant de la tablé qui venait de l’aborder. Il ne restait que lui et l’homme à la tronche d’acier et, vraiment, il aurait préféré que ce soit lui qui lui pose cette question parce que vu la tronche du type, Patrick se voyait déjà refaire le grand nettoyage des chiottes après son passage. Il lui indiqua néanmoins l’endroit et fit un gros effort pour masquer sa perplexité quand ce dernier refusa sa proposition de l’accompagner dans un « tkt je gère ». L’adolescent fit un gros effort sur lui-même pour ne pas lui dire que, non, il ne gérait rien du tout parce que bon… Gérer les clients beurrés c’était toujours délicat. Le métier lui avait appris que l’approche agressive n’était pas toujours la meilleure pour gérer ce genre de cas. Il suivit du regard un moment l’homme bourré dans la foule du bar puis tourna son regard vers le dernier homme attablé. Ce dernier semblait toujours aussi peu content d’être-là et plus le temps passait plus il ressentait une certaine sympathie pour cet inconnu qui semblait être le seul à comprendre que l’alcool c’était pas comme de l’eau.

- « Vous voulez sortir un peu ? Je peux vous faire passer par l’arrière-boutique si vous voulez, on a une petite cour, vous y serez au calme. »

De plus, ses épaules commençaient à se faire douloureuse et notre jeune dresseur était loin de cracher sur une petite pause.

- « Je dois prendre mon quart d’heure de pause dans pas longtemps, je vous emmène avec moi si vous voulez. Je pourrais peut-être vous aider à vous repérer. Vous êtes un peu paumé si j’ai bien compris, non ? »


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Patrick Olson
Patrick Olson
Compétiteur
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Mer 25 Juil 2018 - 22:01
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Malgré son humeur de chien et la fatigue qui commençait à l'assommer, le milicien adressa un sourire au jeune serveur, acceptant sa proposition de l'aider à se retrouver dans la grande Nuva Eja. Il le suivi un instant du regard quand il s'éloigna pour rapporter les commandes de ses camarades avant d'étouffer un grognement et de grincer des dents quand son voisin l'avala dans une étreinte alcoolisée qui lui cloua presque le menton sur la table. Il le repoussa avant de soupirer, la fatigue prenait petit à petit le pas sur la colère ou l'indignation et il n'avait qu'une hâte : rentrer à l'hôtel. Faire le choix d'essayer de se socialiser avait été une erreur, il préférait sa solitude et ses ordinateurs plutôt que la compagnie pleine de vie arrosée de ses compagnons. Toute cette animation lui donnait le tournis, il se sentait mal à l'aise, sobre et complètement à côté de ses baskets. Et il n'aimait pas se sentir comme ça. Il aimait sa routine, ses habitudes. Il aimait contrôler ce qu'il faisait et être maître de lui, de ses émotions, raison pour laquelle il n'abusait jamais sur l'alcool, jamais. Mais là, au milieu de tout ce monde, de toute cette euphorie, des cris, des rires, il se sentait écarté, refoulé. En réalité, il était le seul à se mettre de côté, à prendre de la distance. A se convaincre que ça lui convenait ainsi.

Il sursauta quand le jeune serveur lui adressa la parole, il ne l'avait pas entendu revenir. Il jeta un coup d'oeil à la table qui s'était vidée pendant qu'il était dans la lune et accepta la proposition du jeune homme, rêvant d'une cigarette pour se détendre un peu. Bientôt, le stage serait terminé et il retrouverait son appartement à Vanawi, son bureau, son arène, son travail. Il emboîta le pas au serveur qui le guida à travers l'arrière-boutique jusqu'à une ruelle mal éclairée où il respira l'air frais de la nuit, se revigorant un peu et réveillant ses réflexes endormis. Il fouilla machinalement ses poches à la recherche de son paquet de clopes, chou blanc, il était resté à l'hôtel.

« J'ai un mauvais sens de l'orientation et mon téléphone est resté à l'hôtel. Vous... Vous ne fumez pas par hasard ? »

Il regarda un instant le ciel voilé d'étoiles avant de reporter son attention sur le serveur, se rappelant qu'il n'avait vraiment pas été agréable en début de soirée. Il soupira, tendant une main au jeune homme.

« En fait, je m'appelle Jian. Merci. »

Il détourna le regard, un peu gêné de son comportement précédent et soupira. Dès que les relations sortaient du cadre du professionnalisme, il était mal à l'aise. Il se sentait presque systématiquement obligé d'agresser verbalement les gens ou tout au moins, les ignorer et se montrer désagréable. Le jeune homme n'avait pas fait exception. Même s'il se sentait plus tard coupable, il avait rarement l'occasion de présenter ses excuses ou se comporter en adulte. Ce soir, il avait décidé de prendre sur lui, de faire un effort.

« Excusez mon comportement de tout à l'heure, ils me rendent grincheux. »

« Ils », ses camarades qu'il entendait chanter ou plutôt hurler une énième chanson de soirée, pleine de fougue et d'entrain. Tout ce qui lui faisait défaut dans l'instant. Il s'adossa au mur et fourra ses mains dans ses poches, jouant avec la doublure du tissu pour s'occuper l'esprit et oublier qu'il était toujours perdu et incapable de rentrer seul.
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Lun 8 Oct 2018 - 19:07
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Patrick Olson

Moi aussi j'aime pas les gens /PAN/

L’air qui caressa son visage lui fit le plus grand bien. Il n’en était pas à son premier passage dans l’arrière cours mais ça lui faisait toujours aussi bizarre, à chaque fois, de constater le calme qui y régnait. C’était… Comme passer d’un mon à un autre. Derrière cette porte il y avait le bruit, l’animation, le monde, la chaleur étouffante mais ici il n’y avait que le silence, le calme, l’espace et la fraîcheur. Patrick appréciait passer ses pauses ici, ça lui aérait l’esprit, ça l’empêchait d’avoir une tête trop meurtrie par le bruit incessant de l’intérieur. Même si les pauses étaient encore trop courtes à son goût (parait qu’on s’y habitue au bout d’un certain temps) le jeune-homme devait bien avouer à quel point elles étaient salvatrices.

Son regard se tourna sur le client qu’il avait emmené avec lui. Le pauvre avait l’air au bout de sa vie. Nul que, lui aussi, avait besoin d’air. Patrick lui offrit un léger sourire, il comprenait très bien à quel point on pouvait être agacé par le comportement des gens alcoolisés. Lui-même, avait un mal fou à se contenir face à ce genre de gros lourd qui pense que se bourrer la gueule c’est « tro drol ta vu ? ». Fin, dans un sens, se confronter à ce genre d’énergumène régulièrement était quelque chose de positif parce que… Baaaaaah, au moins, comme ça, il avait l’occasion de travailler régulièrement sur lui et sur ses excès de colère et de violence. Ceci dit, exercice positif ou pas, il lui fallait une pose de temps à autre.

- « J'ai un mauvais sens de l'orientation et mon téléphone est resté à l'hôtel. Vous... Vous ne fumez pas par hasard ? »

Ah. Oui. En effet. C’est pas de bol. Surtout que c’est pas une petite ville, Nuva Eja. On s’y perd facilement. Pour le coup, Patrick ne pouvait qu’hocher la tête, concilient. La situation de son client devait être assez lourde comme ça. Fin, y a de quoi être agacé à l’idée d’être paumé dans une ville dont on ne connaît rien, sans portable, avec des gens lourds qui estiment que soirée réussie = FAISONS PETER NOTRE TAUX D’ALCOOLEMIE SA MAMAN !

- « Nan, navré, je ne fume pas. Mais je crois que mon patron doit avoir quelques clopes en stock. C’est pas un gros fumeur, mais ça lui arrive. Je peux aller lui demander si vous voulez ? »

Puis, de ce qu’il en savait, Hank n’était très attaché à ses paquets de cigarette. Il appelait ça « sa mauvaise habitude de jeunesse ». Son ami lui avait un jour expliqué qu’il avait commencé à fumer par pure provocation envers son père et qu’il avait depuis du mal à s’en passer. Il avait beaucoup travaillé sur lui-même pour limiter sa consommation et si aujourd’hui il faisait partie des fumeurs occasionnels, Hank restait tout de même attaché à son habitude d’avoir un paquet près de lui.

Patrick s’excusa auprès de son client pour aller gratter une unique cigarette qu’Hank lui accorda en lui demandant si il avait besoin d’une pause plus longue pour raccompagner le pauvre gars à son hôtel. En lui répondant qu’il ne savait pas trop, mais que dans tous les cas il le préviendrait si jamais il devait s’absenter quelques minutes, Patrick passa de nouveau la porte de l’arrière-cour.

- « La voilà. Et j’ai du feu, aussi. Tenez. Moi c’est Laurell, enchanté.»

Sans doute qu’il aurait pu faire un effort pour dévoiler son vrai prénom maiiiiiiiis les mauvaises habitudes ça vous colle tels des verrues.

- « Nan bah… Heu… Je peux comprendre. Je veux dire, c’est plutôt lourd le bruit, l’odeur d’alcool tout ça. Surtout qu’ils ont l’air plutôt partants pour consommer, vos amis. Fin, si vous voulez, je peux vous raccompagner ou vous appelez un taxi ? Je connais la ville comme ma poche et mon patron est pas opposé à l’idée. »

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Patrick Olson
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Ven 2 Nov 2018 - 19:12
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