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Le magical boy et le héros de shonen [PV Lilionenel]
Samaël Enodril-Miyano

&&&



Le magical boy
feat (Zi)Zingaro
"et le héros de shonen"

Il fallait bien y revenir, à cette Tour. Je n'aurais pas pu l'éviter indéfiniment ; après tout, si j'ai été en congé durant quelques jours, il était évident que je ne pouvais pas plaquer complètement mon travail comme ça. Je suis stupide, certes, mais pas au point de refaire des erreurs aussi grossières. De plus, si je ne me ménageais pas après ce qui s'est passé, je crois que Natsume, Faust et les autres vont me donner envie de ne plus jamais foutre les pieds ici. Malgré mon malaise, je n'ai pas oublié pourtant que j'ai des responsabilités à assumer, et je suis prêt à le faire de nouveau... Mais pas sans quelques réaménagements, cela va de soit. Moi-même je sais que je ne pourrais pas tenir un rythme similaire ne serait-ce que pour quelques temps supplémentaires. Je n'en ai pas envie, de toute façon. Ce qui est arrivé avec Natsume et notre conversation à ce sujet m'a suffisamment dissuadé pour que je retienne la leçon. Ou plutôt que je réalise ce que je savais déjà. Il faut croire que je devais plonger dans l'inconscience et faire face à mon copain pour m'en rendre compte, cependant. Que personne n'aille dire que les Maîtres sont invulnérables, hé... Nous restons tous humains, je suppose, mais si ça doit rassurer certaines personnes de nous croire plus forts que tout pour se dire qu'ils sont bien protégés, au moins. Ah, ça... C'est vrai que je fais tout ce que je peux pour assurer la protection de l'île, et c'est quelque chose que je ne laisserais personne me reprocher. Je fais peut-être trop intensément mon travail de telle sorte à ce que je m'évanouisse, mais... Je le fais, et c'est déjà ça. Je n'ai aucune raison de bâiller aux corneilles, et de plus, je suis une figure... d'autorité, je crois, ou du moins une personnalité publique qui peut avoir de l'influence. Je ne veux pas gâcher cette image en faisant n'importe quoi ou abuser de mon pouvoir pour faire ce qu'il me chante (bon, ça a dû arriver une fois ou deux, mais c'est toujours de manière exceptionnelle).

Ces quelques jours de repos m'auront au moins rappelé une chose. Il y a sept Champions, trois Conseillers... Et deux Maîtres. J'ai alors jugé légitime que je devais avoir une discussion avec mon collègue après les récents événements. Je ne doute pas que Zingaro acceptera de me recevoir pour que nous papotions un petit peu, mais je ne connais pas grand chose, en somme, de celui qui est censé partager mes tâches. J'ignore si c'est juste une impression, mais sans dire qu'il délaisse son job, j'ai simplement l'impression d'avoir la plus grosse part du travail. Un travail épuisant qui a amené à... Bah qui a amené à ce que je m'écroule dans mon bureau. Et je ne crois pas que ça soit très sain de continuer dans cette direction si c'est pour me retrouver une seconde fois à l'hosto. Pas que je déteste le Maître Coordinateur, hein, loin de là. C'est juste... Qu'il est ce qu'il est, quoi. Je connais davantage sa vie sur les réseaux sociaux qu'en vrai alors que nous partageons le même étage dans la Tour, c'est pour dire. Alors j'ai décidé qu'il était temps que j'agisse, et que je prenne mon courage à deux mains pour aller lui parler. Enfin... Ce n'est pas vraiment du courage, mais juste... Il fallait le faire. Et quand j'étais crevé, je n'ai jamais eu la motivation pour supporter-euh je veux dire pour aller rendre une petite visite au Roque-Lartigue. Honnêtement, j'avais un peu peur de le retrouver en train de faire des avions en papier avec les documents administratifs ou de se prendre en photo avec ces figurines de weaboo sur son plan de travail pour les poster sur son compte Intagram en y ajoutant des filtres colorés moches. J'admets que j'ai une vision de lui assez simplistes que j'aurais dû apprendre à mieux le connaître avant toute chose, mais je n'ai jamais eu la tête à ça, même quand j'allai bien, en fait. Je savais juste que c'était un gosse de riche (pas que j'ai moi-même vécu pauvre mais je veux dire riche riche) et qu'il adorait lustrer son image publique. Si j'aurais sans doute dû me renseigner bien avant, je craignais que nous en venions à parler de sujets fâcheux sur lesquels nous ne serions pas d'accord et que je découvre des trucs que j'aurais préféré ignorer. Je l'ai lâchement évité, on peut le dire, mais bizarrement, je ne crois pas que beaucoup m'en voudront pour ça.

Fini, toutefois, les évitements à tort et à travers. Je suis venu jusqu'à sa rencontre ce soir et je compte bien repartir en ayant dit... tout ce que j'ai à lui dire. Même si je ne sais pas encore comment formuler ça et que les tournures de phrases se bousculent un peu dans ma tête. Mais ça devrait aller. Je devrait m'en sortir, après tout, il n'est pas effrayant ni intimidant pour un sou. Enfin... De ce qu'on raconte. Comme écrit plus haut, je le connais pas trop. Enfin, je ne pense pas que Zingaro soit du genre à mordre ou à manger. Au pire, je sais que s'il fait ça, mon copain risque probablement de venir jusqu'ici pour tout saccager, et je ne tiens pas trop à ce que ça se produise (même si je serais curieux de le voir énervé pour ça). Je voulais attendre qu'il n'y ait presque plus personne à la Tour pour que nous soyons un peu tranquilles. En temps normal, il y a relativement peu de monde qui s'autorisent à venir à notre étage (faut croire que les titres ça fait quand même un peu d'effet, et je peux comprendre). Mais comme son bureau n'est pas très loin du mien, et qu'il n'y a pas beaucoup d'autres portes que les nôtres, il m'a été facile de reconnaître la sienne. Bref, voilà comment je me suis retrouvé devant, à attendre dans mon costume. Il fallait que je sache comment j'allais aborder la conversation avant de faire le pas. Mon visage est bien moins fatigué, c'est déjà ; j'aurais été un peu gêné quand même d'arriver devant lui avec l'air de zombie que j'ai eu pendant ces derniers mois. Je devais avoir les idées claires, aussi, pour discutailler. J'aurais pu facilement me perdre dans mes pensées, sinon, et je voulais qu'on parle à tête reposée, sans pression.

« Zingaro ?.. Tu es là ?.. C'est moi, Sirius. »

J'ai hésité pendant quelques secondes à entrer directement, mais ça reste pas très poli de faire ça alors je cogne trois coups à sa porte pour voir s'il me répond. C'est un peu étrange encore parfois quand je me présente sous mon nom de scène, mais au moins, je me dis qu'il me reconnaîtra facilement, puisqu'il est très branché potins, lui.

« Tu as... un peu de temps ? J'aimerais bien que nous parlions un peu. »

'Ou tu es encore en train de voir si t'as pas perdu quelques followers en chemin', je manque de dire. Je me retiens néanmoins, me sentant un peu méchant de penser à ça alors que, si ça se trouve, il fait son travail, à son propre rythme seulement.
Tiens, moi qui ne lui parle pas souvent, je me rends compte que le tutoiement s'est fait tout naturellement, et je m'immobilise. Si ça se trouve, il préfère qu'on le vouvoie... Vu qu'il est plus âgé que moi et qu'on a pas élevé les Gruikui ensemble, ça aurait été la chose naturelle à faire, mais bizarrement, j'ai tout de suite pensé à le tutoyer. Bon... J'imagine qu'il me le dira, si ça le dérange vraiment...
Samaël Enodril-Miyano
Samaël Enodril-Miyano
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Mar 14 Aoû 2018 - 1:51
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Lionel Roque-Lartigue

Le magical boy et le héros de shonen.
Avec Why so Sirius.
Se laisser aller à un dithyrambe fort salé qui décrirait l’incompétence intégrale de Lionel dans son travail laissant entendre qu’il passe son temps à ne rien faire qu’aller se prendre en photo avec un duckface sur instagram est extrêmement tentant. Malheureusement, le but ici n’est pas de mentir, même si, on le sait, bolosser gratuitement le coordinateur aurait fait le plus grand plaisir à la narration. C’est à grand regret qu’il faut souligner que Lionel est quelqu’un qui travaille quand il doit travailler, même pour les dossiers administratifs. Néanmoins, force est de se constater que la charge de travail n’est pas répartie de manière très égale entre les deux Maîtres. Quand l’un finit par tomber d’épuisement, l’autre semble se la couler douce et ne fait des heures supplémentaires que quand il y est forcé. Il faut dire aussi que Lionel n’est pas une flèche : il n’est pas de mauvaise volonté pour son travail de maître, mais il est lent, si lent que c’en est atrocement pénible pour tous les gens qui passent dans son bureau. Il vaut mieux le laisser travailler seul sinon il passe son temps à bavarder, ses capacités de concentration, sont, disons-le, franchement limitées même s’il essaie de se donner du mal et puis il a toujours des questions à poser sur des papiers qu’il ne comprend qu’à moitié. Finalement, le problème, c’est que Lionel ne dépasse jamais ses limites s’il ne s’agit pas de coordination. Il fait ce qu’il a à faire et se conforte avec l’idée égoïste que ça suffira, et se convainc qu’il fait toujours tout son possible alors qu’il suffit de le voir sur le terrain pour comprendre qu’il est bien heureux de laisser du travail aux autres afin de se protéger. C’est une attitude déplorable et tout à fait égocentrique, mais Lionel n’en est pas conscient. Sans l’excuser, c’est assez typique de sa famille de privilégiés, d’agir de manière si « naturellement négligente » et si détachée que c’en devient dégoutant. Lionel a l’habitude depuis sa naissance qu’on nettoie derrière lui, qu’on ne le force jamais, qu’on lui laisse le choix, c’est presque s’il attend pas d’instinct qu’on lui torche le cul. Bref, comme d’habitude, Lionel pense que faire le minimum suffit et qu’il passera au dessus du reste de conventions sociales et professionnelles… Et les autres en pâtissent tandis qu’il chantonne en pensant qu’il vit dans un autre monde et que, quand même, ouin ouin, les injustices, ça n’existe pas là où il travaille, quand même ! C’est seulement dans les endroits moins nantis qu’il y a ce genre de problème, donc pas chez la Compétition. Hehehe… Oui, tout le monde en a marre.

Dans tous les cas, Lionel n’avait pas pu ignorer les bruits de couloir en ce qui concerne le récent malaise de Sirius… Ce pauvre garçon était dans son bureau et a été retrouvé en PLS par terre, apparemment totalement épuisé. Et apparemment, ce n’était pas qu’un petit malaise car le jeune Maître Dresseur s’absenta plusieurs semaines à la suite de cette affaire. En dehors du fait que même Lionel trouvait ça inquiétant, c’est surtout la charge supplémentaire de travail qui devint très vite alarmante et pas seulement pour le Maître Coordinateur. Le travail qu’abat normalement Sirius fut dispatché ailleurs, enfin, surtout les dossiers à traiter urgemment qui ne pouvaient attendre le retour du Maître.

Aussi, Lionel avait été drôlement surpris de voir le quadruple de papier sur son bureau lorsqu’il arriva dès le lendemain du congé forcé de son collègue. Il ne réalisa pas tout de suite qu’il devrait passer encore plus de temps à son bureau mais les administrateurs finirent après une bonne heure de débats stériles et de pleurnicheries que le Roque-Lartigue n’aura pas vraiment d’autre choix que de s’y plier. Après avoir envoyé des messages façon « Absent cette semaine, beaucoup de travail *smiley triste* » sur les réseaux sociaux, Lionel avait fini par se mettre au travail avec du café et les capacités de concentration que son cerveau pouvait mobiliser. Le coordinateur écoula ainsi des semaines fatigantes pendant lesquelles il n’avait pas vraiment eu le temps de s’entrainer avec ses Pokémon et ça avait joué sur son moral, même si, il fallait bien reconnaitre qu’il avait aussi un peu moins bu, cette semaine. Mais les heures et les jours passaient trop vite et il n’avait pas le temps de terminer tout ce qu’il voulait, prenant un peu plus de retard chaque jour supplémentaire. C’en était désespérant et Lionel s’en plaignait bien entendu régulièrement. La spirale du travail ayant trouvé moins de résistance que prévu chez Lionel, ce dernier s’était habitué rapidement mais n’avait pas arrêté d’être lent pour autant. C’est simplement qu’il avait moins de distractions et qu’il avait compris que la situation nécéssitait (méritait) tout son temps… Enfin, au moins, il n’a pas l’outrecuidance d’en vouloir à Sirius pour son absence. Certainement qu’il a une bonne raison de ne pas être là. Une raison sérieuse. D’ailleurs, c’en est presque inquiétant, même Lionel commence à être préoccupé (enfin, à se demander s’il va encore devoir travailler ainsi longtemps, surtout) par l’absence de son collègue… ça l’embêterait qu’il manque à l’appel si une mission sur le terrain de première importance ou d’urgence tombe d’un coup et qu’il devrait gérer des interventions et… Bon, bref, il se plaint pour rien, comme d’habitude.

Pendant qu’il était occupé à éplucher des dossiers en pensant à autre chose, la providence sembla toquer à la porte du bureau de Lionel. Une voix qu’il ne parvint pas à reconnaître de suite l’interpella.

« Oui, oui, entrez ! »


Fit le maître coordinateur en vérifiant par réflexe que sa moumoute était bien fixée et ses habits impeccables. En voyant la porte s’ouvrir, il écarta d’un geste les deux piles de papier qui bouchaient encore la vue de sa meeerveilleuse personne et de la pose qu’il prit, un bras posé avec assurance sur la table et un sourire de grosse tête à claque sur le visage.

« Oh, Sirius, quelle bonne surprise ! »


Plus impersonnel comme salutations, tu meurs.

« Je t’en prie assieds-to-- »


Il lui désigna la chaise en face de son bureau au moment où l’une des piles de dossiers qu’il avait poussé sans vergogne il y a quelques secondes glissa sur le bord de la table et tomba sur la moquette.

« …Assieds toi… »


Marmonna-t-il pour terminer sa phrase, foudroyant du regard la pile de papier qui vient de gâcher son effet de la classe infinie (non). En ramassant les dossiers et en les rempilant maladroitement sur le bureau dans un silence gêné, car Lionel a un peu du mal à parler en faisant autre chose, le coordinateur se demanda de quoi Sirius pouvait bien vouloir converser avec lui.

« Arhem… Est-ce que ça va mieux ? Il paraît que tu as fait un malaise, quelle peur j’ai eu ! Je le dis toujours : il faut toujours faire attention lors des grosses chaleurs. » Il faudra apprendre à être plus convaincant et un peu moins superficiel. Et à ne pas donner de leçons aux personnes de 26 ans. « Je t’offre quelque chose à boire ? »

Demanda-t-il, toujours avec une politesse de rigueur insupportable, parce qu’il a assez envie de savoir les raisons de l’absence de Sirius. Il avait entendu parler de malaise et de surmenage mais… Bah, vous voyez, quoi, Zingaro c’est un gros con, il se dit que comme lui, il n’a jamais fait de malaise de ce genre (car il est très, très loin de savoir ce qu’est vraiment le brun out ou le surmenage), eh bien, il n’y a pas de raison que son collègue en fasse avec une dose de travail semblable… Sauf que c’est bien la le problème, il ne regarde tellement que son nombril qu’il n’a pas remarqué que Sirius travaillait considérablement plus que lui.

« De quoi est-ce que tu veux me parler ? Ça me fait plaisir de te revoir, tu sais ! Ça me fera une pause, l’administration est complétement folle depuis que tu es parti, c’est « ohlalala, les dossiers en retard, Zingaro, au secours ! » tous les jours, on peut dire que je n’ai plus une minute à moi et que je ne m’ennuie pas, hahaha ! »


Son rire mondain et son hypocrisie dégoulinante donnerait envie à Shaymin d’arracher la tête d’un pauvre Farfaduvet innocent d’une manière extrêmement barbare. Enfin, comme son collègue masqué semble encre un peu fatigué, Lionel fit signe à Aegis, sa Ekaiser, de s’approcher.

« Ah, et, Aegis fait de bons massages, si tu veux. »

Déclara-t-il sans se rendre compte qu’il commence à devenir gênant. Non, franchement, il ferait mieux de se taire et de laisser causer le monsieur. Mais pour le coup, c’est vrai que la dragonne est une bonne kiné amateure, quand elle se donne la peine.
Zazambes - Début Août 2023 - Début de soirée
Lionel Roque-Lartigue
Lionel Roque-Lartigue
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Mer 15 Aoû 2018 - 1:18
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Samaël Enodril-Miyano

&&&



Le magical boy
feat (Zi)Zingaro
"et le héros de shonen"


Autant des fois j'aime bien les bureaux pour le côté un peu classieux de la chose et parce que ça donne un air un peu 'sérieux' (et j'adore aller dans celui de mon copain pour l'embêter en gagatant comme un débile), autant là... Je ne sais pas si je suis super à l'aise. J'imagine que ce n'est pas le plus important à l'heure actuelle, cependant. Il ne faut pas que je perde mon objectif de vue, après tout, même si j'ignore totalement comment parler avec Zingaro. Très franchement... Je n'ai jamais particulièrement fait de gros efforts pour apprendre à mieux le connaître. J'avoue avec un peu de honte que je l'ai surtout jugé de loin, ne sachant de lui que ce qu'on dit dans les médias. Il n'a pourtant pas l'air si terrible, même s'il est assez grand en taille et que je n'en ai pas l'habitude. Il m'accueille pourtant dans son espace de travail avec un sourire et une pose ma foi... bien à lui, je dirais, avant de se rendre compte que la pile de papiers qui se trouvaient sur sa table vient de tomber par terre, faisant s'éparpiller quelques documents que je m'empresse de l'aider à ramasser brièvement. Haha... Ça me rappelle des souvenirs récents, tout ça, et pas forcément des bons. Il y a quelques jours, j'étais à la place de mon collègue, à m'épuiser pour terminer et des dossiers interminables. Je devrais avoir un peu pitié de lui et le plaindre, mais... Pour une fois, je vais être un égoïste sadique et me réjouir intérieurement de ne plus être dans le rôle du Maître qui se tape la plus grande part du boulot ingrat. Mais bon, qu'il se rassure, c'est pour ça que je suis venu le voir, après tout, parce que bon, je ne vais pas commencer à inverser la balance à mon retour et m'occuper que de la petite paperasse.
En le remerciant d'un signe de tête, je m'installe donc sur une des chaises en face de son bureau, réfléchissant à la manière dont je vais aborder le sujet. Je ne le connais pas assez pour appréhender sa réaction et savoir ce qu'il va me répondre (s'il va m'envoyer chier ou s'il sera d'accord pour que nous trouvions un compromis qui nous ira à tous les deux). Déjà, s'il aimait avoir des tonnes de charges supplémentaires, ça se saurait. Alors j'imagine qu'il est, tout comme moi, peu friand d'avoir autant de boulot alors que nous sommes censés le partager de manière équitable.

Au moins, il ose s'inquiéter de mon état. Enfin... Je ne sais pas s'il le fait parce qu'il s'intéresse vraiment à ce qui m'est arrivé ou s'il fait ça par courtoisie mais... Ouais probablement le second en fait, vu comment il parle et la raison qu'il évoque à mon malaise. Je ne savais pas que ça allait remonter jusqu'à ses oreilles, mais je ne devrais pas être surpris, alors qu'il fallait bien qu'on lui explique pourquoi du jour au lendemain il avait le double de travail dont il devait s'occuper. Mais la chaleur, sérieusement ?.. Le pire, c'est que je ne sais pas s'il est sérieux ou s'il se fiche complètement de moi... Et je ne crois pas que je veux lui demander, ça ne ferait que m'agacer un peu plus. Parce que là je suis vaguement blasé de la légèreté avec laquelle il parle de ce qui m'est arrivé. Un coup de chaleur... La température de l'île est assez haute, c'est un fait, mais j'y suis né et donc je m'y suis habitué, ça ne me tue pas tant que ce n'est pas la canicule, et je crois que dans ce cas-là, je n'aurais pas été le seul à souffrir de la chaleur. Mais bien évidemment, s'il dit ça, je doute qu'il sache très bien de quoi il parle. Enfin... Je devrais probablement me taire aussi : je n'osais pas me dire jusqu'à récemment que j'étais en burn-out total. Je me refusais à mettre le mot dessus car je craignais que ça m'arrive, mais après ma perte de conscience, je ne pouvais pas exactement faire comme si ce n'était pas quelque chose de grave qui m'arrivait.

« Haha, tu m'en diras tant... »

... Empêchez-moi de l'étrangler.
Poliment, je refuse sa proposition, n'ayant pas spécialement soif. Si j'avais un verre d'eau, de toute façon, je serai davantage tenté par lui lancer au visage plutôt que de continuer à l'entendre commencer à se plaindre de l'agitation à la tour et du travail 'monstrueux' qu'il a depuis mon absence. Bon, d'accord, il n'a pas encore parlé de ce dernier point, mais je sens qu'il est gêné par cette dose de boulot dont il n'a probablement pas l'habitude. Cela se voit qu'il n'est pas très à l'aise, disons, et moins je le suis de moins en moins, me retenant de le massacrer sur place alors qu'il résume avec un ton insouciant une partie de ce que j'ai pu vivre quand je devais gérer les mêmes tas de papiers qu'il a sur son bureau. Je manque de rire jaune, préférant sur ce coup me taire plutôt que de risquer de lancer une réplique cinglante qui trahirait mon énervement. Mais au fond, je ne sais même pas ce qui me frustre le plus. Est-ce vraiment contre lui que je suis en colère, ou contre moi ?.. J'aurais dû m'imposer plus tôt. J'aurais dû agir quand j'entendais les alarmes résonner dans ma tête pour me dire de toute urgence de m'arrêter dans ce que je faisais. Zingaro a l'air juste... On dirait juste un enfant, parfois. Ou du moins un adolescent dans le corps d'un adulte de deux mètres. Enfin, peut-être est-ce ça, d'être né dans une famille bien nanti et d'avoir été pourri gâté toute son enfance ? Loin de dire que j'ai été élevé dans la pauvreté, hein, loin de là, je suis conscient de la chance que j'ai eu, vous en faites pas. Mais je sais comme tout le monde et sa mère-grand que Lionel est un Roque-Lartigue. Il n'y a pas beaucoup de familles plus riches et hautaines que les Roque-Lartigue. Je suppose qu'on ne choisit pas notre environnement de naissance, hein ?.. Ou alors je me cherche encore des excuses pour ne pas essayer de trouver un coupable quand j'aimerais juste hurler au sein de cette tour que j'en ai marre de moi-même et de l'administration en général. Mais ça ne serait pas très mature de ma part. Quoique le rire atrocement faux du plus âgé fait déjà grincer mes oreilles et me donnerait envie de me jeter par la fenêtre (en sachant que nous sommes au dernier étage).

« Hm... Merci mais non merci, je vais passer mon tour pour cette fois. »

Honnêtement, je ne pense pas que ça soit un massage qui va me calmer, pour le coup. Et puis je ne laisse pas tout le monde me toucher non plus, surtout pour des massages. Enfin déjà y'a relativement peu de monde qui me touchent mais en plus pour des massages, y'a bien que Natsume qui a le droit de m'en faire. En l'occurrence, je n'ai rien contre les Pokémon du Maître Coordinateur, cependant il est inutile de les déranger pour une telle broutille. Je n'oublie pas pourquoi je suis là, après tout. Mais il faut que je la joue fine et que je parle correctement pour qu'il puisse comprendre mon idée. Quoique idée je n'appellerais pas ça comme ça, mais... Disons que je suis allé le chercher également pour voir avec lui s'il aurait quelques solutions à me proposer.

« Aheum... Tu t'en sors, quand même, avec l'administration, les papiers, tout ça ?.. Ça doit être épuisant, tout ce travail... »

Je m'éclaircis la gorge, feignant l'innocence et l'empathie. Déso pas déso, je sais pertinemment ce que ça fait et même que j'ai reçu la triple dose en bien pire, donc... J'ai bien voulu me bouger les fesses parce que j'ai envie de faire avancer les choses mais qu'il ne s'attende pas à ce que j'ai de la peine pour lui. Alors je me dis... Autant ne pas lui mentir sur ce qui m'est arrivé. On va voir s'il y capte quelque chose.

« Enfin... On t'a bien renseigné, ceci dit. J'ai effectivement eu un malaise. Un malaise vagal, qu'ils appellent ça. J'ai perdu connaissance, en gros. Je... Je vais mieux, si ça peut te rassurer. »

Bah, puisqu'il demandait !.. Enfin. Je ne pense pas qu'il s'inquiète réellement pour moi (ou alors il cache très bien une véritable sympathie pour autrui). Ce doit être juste pour la forme, à mon avis. Je ne vais pas le blâmer pour ça, hein, je m'en fiche, qu'il en ait quelque chose à carrer de ma tronche. C'est encore plus vexant les gens qui sont hypocrites là-dessus, d'ailleurs, je trouve. Personne ne va les gronder s'ils ne se préoccupent pas des autres. Zingaro et moi on est pas les meilleurs copains du monde, aussi. S'il lui arrivait quelque chose à lui, je serais vaguement embêté, mais comme je sous-estime un peu la gravité de ce qu'il pourrait avoir, je me dis qu'il aurait la possibilité d'avoir les meilleurs médecins à sa charge, de une, et de deux, je me demande s'il a déjà vécu des accidents particulièrements difficiles à supporter moralement, physique, ou les deux.
Avec une posture un peu plus insolente, je me rapproche de son bureau où j'appose un coude, le dévisageant d'un léger sourire caustique.

« Mais... Tu sais... Je crois que je me suis plutôt bien habitué à la chaleur de l'île, depuis ma naissance. »

Une demie-vanne qui cache du passif-agressif que je déteste utiliser mais que je n'ai pas pu retenir. C'était un peu trop facile de se moquer de ses propos là-dessus alors que je sors de convalescence et qu'il n'a sûrement aucune idée de ce qui s'est passé pour parler du sujet avec une nonchalance pareille. J'espère, naïvement, faire changer ça chez lui aussi pour qu'il se rend mieux compte de ses actes. C'est même étonnamment que j'enlève mon masque, que j'ai pris l'habitude de garder un peu plus souvent pour cacher une partie de mes yeux fatigués. Les cernes sont moins présentes qu'il y a quelques jours, mais ma mine n'est pas pour autant très réjouissante à regarder de près.

« La vérité, Zingaro... C'est que j'ai fait un burn-out. Tu sais, c'est quand... On travaille un peu trop. »

Depuis le temps, il m'a peut-être même déjà vu sans cet accessoire fantaisiste qui ne faisait que masque mon regard, et encore, c'est bien parce que mon plus grand idole de toujours me l'a confié que je le porte aussi fréquemment. Peut-être en aurais-je porté un qui cachait davantage mon visage, si je n'avais pas reçu ce cadeau. Mais bon, au fond, on s'en fout un peu, et je le trouvais très classe, ce masque. J'assume totalement mon look, j'espère que vous le savez, au moins. C'est toutefois pas la question. Ce n'est pas seulement Sirius, qui lui parle. C'est le dresseur derrière qui a inquiété son copain plus que de raison à cause des événements précédents qui doit maintenant réparer ses bêtises et faire en sorte qu'elles ne recommencent plus.
Samaël Enodril-Miyano
Samaël Enodril-Miyano
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Lun 20 Aoû 2018 - 1:56
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Lionel Roque-Lartigue

Le magical boy et le héros de shonen.
Avec Why so Sirius.
/!/ TW : Infantilisation, psychophobie. De manière générale Lionel minimise totalement les soucis de burn-out et psycho, donc, bah, voila, je ne cautionne pas cette attitude de caca pourri :V /!/

Passé le moment de gêne passager durant lequel Sirius prit le temps de s’asseoir, Lionel remarqua tout de même que le dresseur ne semblait pas spécialement enjaillé par le fait d’être dans son bureau. Probablement parce que son attitude envahissante ne met jamais personne à l’aise, mais passons, après tout tant qu’on lui saute pas à la gorge d’un air scandalisé Lionel se dit que son comportement n’est pas si nocif que ça. On a donc pigé qu’il est de toute manière totalement bouché quand ça touche quelque chose qu’il n’a pas vécu, mais il se sentit quand même un peu étrange lorsque Sirius devint sarcastique sous le coup de l’énervement. Mais comme il est inenvisageable à son sens qu’on veuille être désagréable avec son aimable et exceptionnelle personne, le coordinateur se contenta d’hausser un peu le sourcil et de passer à autre chose comme si ne rien était. Bah, oui, le second degré, il a du mal avec, ce crétin, il est vraiment en train de croire à la théorie du coup de chaud. Ce serait bête de se figurer que s’évanouir d’épuisement quand on en fait vraiment trop (donc pas quand on fait un petit quart d’heure en plus que d’habitude une fois tous les 32 du mois), c’est tout à fait possible, mais bon, on aura qu’a ricaner méchamment quand ce sera le tour de Lionel (si, si, dans le code civil ils disent que quand c’est un sac à merde, on a le droit de loler sur sa tombe).

A vrai dire, Lionel est pour le moment un peu plus heurté par le fait que son collègue refuses ses proposition de trucs à boire et de massage que par le passif-agressif légitime qui commence à émaner de son attitude. Lorsque l’autre compéteux s’intéressa (du moins Lionel est tellement désespéré que c’est l’impression qu’il eut) à l’hypothétique « surcharge » de travail du plus âgé, ce dernier haussa les épaules avec une fausse modestie évidente.

« Oh, non, tu sais, ce n’est pas grand-chose… je suis robuste, il m’en faut plus que ça. »


Dit-il en jouant la carte de l’humilité feinte pour se mettre en avant, comme si le plus jeune avait besoin d’écouter son collègue se donner en spectacle. Mais, pour une fois, sans le défendre pour autant Lionel ne pensait vraiment pas à mal et ne pensait pas une seconde que de telles paroles pourraient sonner fort arrogantes et prétentieuses aux oreilles de l’autre Maitre. Néanmoins Sirius arrivait encore à se contrôler, assez pour tenter d’inculper un peu de bon sens à Lionel dans son éternelle ignorance.

« Oh… En effet, je m’inquiétais car ça semblait sérieux, sur le coup. »
Parce qu’apparemment, tout d’un coup, ça avait cessé d’être « sérieux » pour devenir une sorte d’anecdote dans l’esprit du coordinateur… « Tu sais ce que c’est, hein. Les bruits de couloirs sont parfois très alarmants alors qu’à la fin, on découvre que c’était comme, euh… »

Il voulait donner un exemple rigolo pour détendre l’ambiance, mais ne trouva rien qui colle à l’ambiance décidément étrange. Là, même Lionel devait admettre que tout n’avait pas l’air de tourner très loin dans ce bureau.

« … Que ce n’était pas si grave que ça, quoi ! »


Le moumouteux s’apprêtait à rire de son insupportable rire mondain mais les paroles de Sirius l’interrompirent juste à temps. Et pour la première fois dans cette improbablement entrevue, le coordinateur sembla, à défaut d’enfin la fermer pour écouter poliment quand on lui explique les choses, tout de même un peu déstabilisé. Peut-être ne connaît-il pas son collègue si bien qu’il l’assure devant les paparazzi et en ce sens, le plus âgé ne sait pas de qui Sirius serait capable en cas d’agacement, mais là… Là, Lionel sentait la tension qui persistait à s’installer dans la pièce, amplifée par la pose désinvolte et impertinente du Maître dresseur en face de lui. Ce dernier lui laissa entendre qu’étant natif de l’île, il était plutôt paré aux grosses chaleurs de l’été tropical. Et là, Lionel n’osa pas le contredire car il en va de même pour lui. Ne comprenant pas ce qui provoquait un changement d’attitude chez Siruis et ce qui gâtait l’ambiance, Lionel se redressa avec malaisance sur sa chaise, plissant un œil et arquant un sourcil qui voilèrent un instant son sourire de poseur. En fait, le plus vieux n’entravait pas où son cadet voulait en venir mais il s’était tout de même crispé devant le comportement changeant de son vis-à-vis. Puis les mots furent lâchés et Lionel les digéra avec quelque difficultés, avec l’impression désagréable qu’on le prend un peu pour un imbécile (avec raison, et ce serait pas la première fois).

« Un burn-out… Ah… Ah bon ?  »

Bien entendu, ça le tuerait de plutôt demander de quoi il s’agit, mais Sirius venait de lui expliquer. Dans a tête de Lionel sonnait une alarme de « hein quoi comment ? un concept inconnu, mettez-vous en état d’urgence ! » pas franchement agréable. De plus, dans ces situations où ses certitudes (pas qu’il en ait beaucoup, en vérité) sont heurtées, Lionel se retrouve à se sentir obligé de minimiser les détails les plus douloureux. Parce que, il ne faut pas déconner, si Sirius peut tomber malade de trop travailler, alors… Bon, il faudrait admettre que ça peut le toucher lui-aussi.

« Je… enfin… C’est possible, ce genre de choses ? »


Répondit-il sans se rendre compte que ce n’est absolument pas la chose à dire étant donné que ça interroge inconsciemment la « possibilité » ses problèmes de son collègue et donc, les minimisent. En dehors du fait qu’il tombe des nues comme un gamin qui se voile la face, Lionel se sentait assez embarrassé. Pourquoi est-ce que Sirius lui confie tout ça ? A-t-il quelque chose à voir dans cette histoire… ?

« C’est-à-dire, euh… comment tu… Enfin, comment avais-tu trop de travail… ? Qui te lèse de la sorte ? »

C’est le moment où tu dois sérieusement penser à fermer ta grosse boite à camembert, là, Lionel… Si seulement le coordinateur pouvait entendre raison, de temps à autre. N’empêche qu’il était tout de même un peu inquiet pour de vrai, d’un coup. C’est étrange que les administrateurs se mettent d’un coup à donner trop de travail et surtout à Sirius. Est-ce que c’est qu’ils considèrent que Lionel n’est pas assez efficace… ? Le plus âgé se sentit un peu piqué. Si c’est ça… Bon, il se sentirait un peu insulté qu’on fasse plus confiance à un jeune de 26 ans qu’à lui (ohalala, le pauvre petit Doudouvet). Bien entendu, il se méprend, mais sur le moment, c’est la seule explication que Lionel trouva valable et bien évidemment, il fallait que ça tourne autour de sa pomme.

« Hm… Est-ce que les administrateurs de donnent trop de travail ? Je peux aller leur parler, si tu veux. »


« Et leur faire comprendre que je suis pas plus mal qu’un gamin de 26 ans ! », qu’il pensa mais il était bien trop hypocrite pour le dire à voix haute. Puis, accessoirement, ses propos sous-entendent que le plus jeune n’est pas capable de le faire par lui-même. Enfin, n’importe qui de normalement constitué qui se trouverait à a place du châtain actuellement aurait des envies difficilement répressibles d’étrangler Lionel pour le jeter par la fenêtre… Peut-être que ça ne lui ferait pas de mal, en même temps. Et le monde serait un tout petit peu plus vivable pour quelques personnes sans lui.
Zazambes - Début Août 2023 - Début de soirée
Lionel Roque-Lartigue
Lionel Roque-Lartigue
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Mer 22 Aoû 2018 - 19:40
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Samaël Enodril-Miyano

&&&



Le magical boy
feat (Zi)Zingaro
"et le héros de shonen"

Je ne m'attendais pas à ce qu'il comprenne tout de suite où je veux en venir. Bien sûr, j'ignore encore moi-même comment je vais formuler ça, mais je ne peux pas quitter ce bureau ce soir sans avoir eu à ce que j'avais à dire. Et je souhaiterais également savoir son point de vue à propos de tout ça, car j'estime que c'est important. Peut-être arriverais-je un peu mieux à le cerner à la fin de la soirée. Pour le coup, c'est méchant et égoïste, mais j'aurais presque voulu qu'il se plaigne du boulot supplémentaire qu'il doit gérer. J'imagine que soit il me ment pour ne pas m'inquiéter ou se prouver à lui-même qu'il assez grand pour assumer du travail en plus, soit il dit la vérité et alors il n'a pas eu assez de temps pour se rendre compte que la dose qu'on lui a fourni récemment est assez déraisonnable en soit pour une seule personne. Evidemment, mon état assez alarmant a dû faire le tour de... Bah de la Tour. Pas que chaque employé de chaque étage me connaisse, mais mon nom et mon apparence d'Elite sont connues à travers l'île. Je suis censé représenter un des visages de la Milice alors si on apprend que je suis tombé dans les pommes... Enfin, bien sûr, je ne pense pas que ça se saura dans le domaine publique. Je paris que Swan ne s'y risquerait jamais, de toute façon, c'est mauvais pour l'image auprès de la population, de savoir que son système comporte des faiblesses, après tout. En fin de compte, je découvre aussi que j'ai bien fait de ne pas accepter de rafaîchissement de sa part car je l'aurais sans doute craché à la tronche du Coordinateur en face de moi.
Pas si grave ?! J'sais pas ce qu'il lui faut !

Je crois avoir capté un minimum son attention, toutefois. Tiens donc... Il semble surpris de ce que je lui annonce. Il ne connaît peut-être pas les burn-out ?.. Enfin. Je doute que ça a pas dû lui arriver souvent, à lui. Et je ne dis pas ça parce que c'est un gosse de riche et que généralement ils n'ont pas à beaucoup lever le petit doigt pour obtenir un travail plus que convenable, mais surtout, s'il en avait déjà vécu un, il aurait sans doute deviné la raison de mon absence, ou du moins, n'aurait pas dit que ce n'était pas 'si grave'. Je devrais déjà me réjouir qu'il ait arrêté de faire le malin. Je vous avoue aussi que ça fait du bien de ne plus entendre son rire ô combien irritant. En vérité, je me demande si je ne préférerais pas qu'il se foute de ma tronche plutôt que d'afficher une naïveté pareille. J'ai un peu de mal à croire qu'il ose demander si c'est réellement possible, de faire un burn-out. J'aurais bien aimé mal entendre, pour le coup, mais son interrogation manque de me faire grogner. Le pire, c'est que je ne pense pas qu'il se moque.
L'envie de lui balancer une réponse bien cinglante est assez forte. Oh, mais on se demande bien qui ne prend pas entièrement sa part de travail comme il le faudrait... Pourquoi j'en avais définitivement trop, ça, j'aurais adoré le savoir. Il est un peu tard pour chercher un coupable, puisque c'est le résultat de plusieurs facteurs. Mais si je suis venu à la rencontre de Lionel, c'est parce qu'il est l'un d'eux.

« C'est... gentil, mais... Je ne crois pas que ça soit les administrateurs, le principal problème... »

Je ne dis pas que ceux-ci ne sont pas étranger audit problème, mais quand j'ai comparé les affaires à ma charge et celles à la charge de Lionel, hmm... Disons que j'y ai vu une partie du problème. Une grosse partie, même. Du genre aussi grosse que la différence entre nos dossiers respectifs. Est-ce que je dirais que c'est de la faute de Lionel... Je ne sais pas. J'aimerais bien. Je saurais sur qui me défouler, au moins, et je pourrais assouvir mon désir de l'étrangler parce qu'il doit bien être mort six fois dans ma tête déjà. Et c'est pas souvent que je souhaite la mort fictive de quelqu'un. Le seul côté positif de travailler avec lui, c'est que j'ai l'impression d'être moins bête et incapable que ce que je pensais. Pas que Zingaro fasse mal son job quand il l'assume, mais les chiffres parlent plutôt d'eux-mêmes. Soit je me dépense trop, soit il ne le fait pas assez, dans tous les cas, il y a définitivement quelque chose à régler de ce côté.

« Tu n'es pas sans savoir que... On est quand même censé travailler en équipe. Avec des tâches d'importance égales. »

Je ne m'énerve pas à voix haute. Du moins, pas encore. Ce n'est pas de ça dont il a besoin et moi non plus. J'aimerais éviter d'avoir à en arriver là, d'ailleurs, mais Lionel est plus imprévisible que ce que je pensais. Mon maximum, pour le moment, c'est appuyer certains mots pour être sûr qu'il finisse par comprendre le message que je dois lui faire passer. Je ne veux pas qu'il ait l'impression que je lui refourge tout le boulot non plus puisque ça n'a jamais été mon but, mais je sais que si je m'en vais sans avoir atteint mon objectif, ça sera très embêtant pour la suite, et le même manège qui s'est produit il y a quelques jours risque de recommencer. Inutile de préciser que je n'en ai pas du tout envie et je suis certain que mon copain ne laisserait pas ça non plus se faire. Même si je n'imagine pas de quoi il pourrait être capable s'il voit que je dois encore me pousser à bout. Lionel risquerait même de ne pas s'en sortir vivant s'il croisait Natsume, et encore pire si le Maître lui soufflait les mêmes mots que je viens d'entendre de sa part sur ma condition 'pas si grave'.

« C'est juste... Pas le sentiment que j'ai eu durant les derniers mois. »

Euphémisme, oui. Je n'ai même pas du tout eu ce sentiment. Du moins, à partir du moment où j'ai compris qu'il y avait un truc qui clochait effectivement. Et encore, j'essaye de ne pas dire directement mes pensées et d'alléger un peu mes propos pour qu'il ne se sente pas agressé, comme je ne connais pas très bien son comportement en général et que j'ignore encore s'il se rend compte de ce qui m'est arrivé. Parce que c'est bien quelque chose qui aurait pu lui arriver à lui si je n'avais pas fait gaffe moi-même et que je lui avais laissé la majeure partie du boulot.

« Le problème, il est... entre nous deux, quoi. »

Et par là, évidemment, je ne fais pas allusion à la table qui nous sépare.
Samaël Enodril-Miyano
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Mer 29 Aoû 2018 - 0:53
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Lionel Roque-Lartigue

Le magical boy et le héros de shonen.
Avec Why so Sirius.
/!/ TW : Infantilisation, psychophobie, gazlighting. De manière générale Lionel minimise totalement les soucis de burn-out et psycho, donc, bah, voila, je ne cautionne pas cette attitude de caca pourri :V /!/

Croyez-le ou pas, mais, oui. Oui, Lionel est bête à ce point. Il pense sincèrement qu’il est impossible d’être surmené au point de s’effondrer et le « burn-out », pour lui, est quelque chose qui n’arrive aux héroïnes dramatiques de fiction. Du moins, ça l’était. Jusqu’au moment ou Samaël (dans sa patience assez hallucinante), se décida à lui expliquer dans des mots simple, assez pour plus ou moins convaincre le coordinateur, que oui, le surmenage est réellement dangereux pour la santé. Maintenant, reste à expliquer le gros du problème. Et Arceus seul sait que ça risque d’être encore plus complexe parce que… Bah, parce que Sirius s’adresse malheureusement à Lionel Roque-Lartigue, et que le monsieur n’est pas bien finaud. De plus, il est persuadé que les administrateurs donnent plus de travail au plus jeune, le coordinateur commence sérieusement à penser qu’on le sous-estime pour son vénéraaaable âge canonique de 40 ans (snif).

Le plus jeune lui rappela quelques trucs assez basiques sur leur travail respectif, et c’est à ce moment là que Lionel commença à tilter (il serait temps). Son interlocuteur demeurait calme en apparence depuis le début de leur conversation, parvenait à mesurer ses mots, mais, même Lionel savait tout ça. A vrai dire, il commençait à se dire que le dresseur laisse entendre que c’est sa faute à lui, le maître coordinateur, s’il a eu des problèmes de surmenage.

« Hum… Oui… ? Je le sais, tout ça, tu sais. »


Répondit-il, tout de suite moins courtois que tantôt. Enfin, comme Lionel a la sensation que le châtain parle quelque peu par énigmes et y met quand même les formes, il le laissa terminer avant de ré-ouvrir sa bouche. Ce qu’il ne dit pas, c’est que dans sa conception archaïque des choses, eh bien, certes, le Maitre Dresseur et le Maitre Coordinateur ont une place de co-chef, ont des postes jumeaux qui sont au même niveau hiérarchique. Mais voilà, dans l’idée de Lionel, le plus jeune reste tut de même moins mature, moins expérimenté, dans sa conception des choses, l’ainé dit avoir le dernier mot. Compenserait-il stupidement comme une fausse victime le fait qu’il a toujours été le « benjamin débile » de sa famille… ? Oh, qui sait. Mais il n’allait quand même pas avouer le fond de sa pensée à son vis-à-vis non plus, hein. Ce serait bête de faire preuve d’un peu de respect de l’autre et lui-même. Car se respecter, visiblement, le « gamin de 26 ans », l’à bien mieux intégré que lui. Celui-lui finit par admettre avec honnête qu’il se sentait effectivement lésé, non pas par les administrateurs, mais par son collègue coordinateur lui-même.

Que ce soit de gêne ou d’agacement face à la prétendue arrogance (c’est un peu ainsi que Lionel ne percevait), le coordinateur se crispa. Son sourire stupide avait disparu et il prit quelques secondes de pause avant de reprendre la parole. Mais il aurait mieux fait de réfléchir d’avance à ce qu’il allait dire, comme l’avait fait le dresseur.

« Oh, voyons, Sirius. »

Dit-il avec une douceur fausse, prononçant le nom de son collègue avec une condescendance à peine feinte.

« Tu te doutes bien que je donnerais ma vie pour mon travail. Je sais ce que sont mes devoirs. »


Oh, voyons, Lionel, gardes-donc tes belles paroles stériles pour les journaux people et leurs scoops stupides. Même si n ne peut pas lui retirer que sa passion pour son métier est réelle. C’est bien sa seule certitude, d’ailleurs, probablement pour ça qu’il prend mal qu’on remette en question son « engagement ». Malgré les tournures de phrases utilisaient, elles ne camouflaient pas l’irritation du Maitre coordinateur véxé comme un pou. Bah, oui, mon dieu, monsieur s’agace dès qu’on le remet en question car il pense que sa position lui vaut plus de respect qu’aux autres mortels. Sinon, ce serait pas drôle, hein. Comme s’il fallait ajouter de la contenance à son charisme d’huitre et que ça pouvait impressionner le plus jeune, Lionel se leva et sortit sa bouteille de Cointreau de son tiroir, sortant deux verres par pure courtoisie.

« Tu en veux ? »

Demanda-t-il en se servant, puis en s’asseyant sur le bord de son bureau. Parce qu’il croit vraiment que ça va marcher pour faire croire qu’il est en contrôle de la situation et totalement détendu, en plus. On pourrait aussi dire qu’il se dit que boire lui fera mieux surmonter les conflits comme il ne sait absolument les gérer, mais chut, c’est un secret personne ne s’en doute, hein…

« Enfin, tu penses vraiment que c’est ma faute, tout ça ? Je serais ravi de t’aider, tu sais, mais ne t’imagines pas que j’ai souhaité qu’il t’arrive ce… ce malheureux « burn-out »… »


Prononça-t-il avec un accent anglais absolument inexistant et infâme à entendre. L’expression sortira comme « burne – août » jusqu’aux oreilles de Sirius (oui, haha, « burne », c’est rigolo, hihi). Enfin, bien sûr que Lionel ne voulait pas que Samaël fasse un malaise, mais ce n’est pas exactement le problème. Mais de là à dire que ses remarques à propos du fait qu'il serait « ravi de l'aider » sont sincères... Rien n'est moins certain.

« De quoi m’accuses-tu et que veux-tu que je fasse de plus, en réalité ? »


Interrogea-t-il, persuadé d'être dans son bon droit et de déjà donner tout ce qu’il a pour son travail (et probablement bien trop aux réseaux sociaux et à la diffusion de son image plus qu’à l’administratif).

« Et en plus, j’ai vraiment mis les bouchées doubles, ces temps-ci, tu vois, je ne suis pas indifférent à son sort ! Comme tu le dis, nous travaillons en équipe. »

Ohlala, quel courage, on va pleurer à chaudes larmes, si tu continues, Lionel. Et vomir un peu, surtout, et on n’attendra pas d’être dehors pour le faire.

« Et j’apprécie travailler avec toi, d’ailleurs, je tiens à le préciser, je ne te fais pas un procès, hein… »


Encore heureux, Lionel, car tu deviens franchement gênant. Et on croirait presque que tu te défends de ce dont tu as l’impression que Sirius te reproche… Alors qu’à aucun moment le plus jeune a été aussi insultant que son « ainé ». En continuant de siroter son Cointreau, le coordinateur se mit à contempler la vie par la fenêtre de son bureau.

« Mais, vraiment, je ne sais pas ce qui te fais dire que je travaille moins que toi… Tout de même, je ne suis pas idiot, à mon âge, je sais ce que tenir un tel poste implique. »


A force de parler, on va presque pouvoir remarquer qu’il compense le fait qu’il se sent probablement coupable. Car plus il y pense, plus sa conscience semble le rattraper pour lui chuchoter, avec le regard du jugement que… « Oh que si, Lionel, tu travailles largement moins que ce que tu devrais, et au fond, tu le sais un peu ». Pour la peine, il reprit une gorgée d’alcool.
Zazambes - Début Août 2023 - Début de soirée
Lionel Roque-Lartigue
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Dim 2 Sep 2018 - 19:29
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Samaël Enodril-Miyano

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Le magical boy
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J'avais émis trois possibilités : soit il comprenait ce que je disais et il assumait que j'avais raison, soit il ne voyait toujours pas honnêtement ce que je voulais dire et donc je devais lui expliquer une nouvelle fois, soit il niait absolument tout et refusait de voir sa part de responsabilité dans tout ceci. Il y avait un peu d'espoir en moi que tout se termine assez vite et bien. C'était après tout une évidence pour moi depuis le début et s'il n'était pas de mauvaise fois, il aurait pu concéder qu'il n'a pas peut-être pas assuré sur ce coup-ci. Je ne lui en aurais pas tenu rigueur très longtemps, d'ailleurs, s'il avait bien voulu admettre qu'il pouvait lui aussi faire ce genre d'erreur. S'il avait été question d'une simple maladresse et inconscience de sa part, j'aurais été plus enclin à rester courtois et, à la limite, compréhensif dans la mesure où il capté la situation pour ne pas que ça se reproduise. Heureusement (ou pas), au moins, il ne m'aura pas fallu beaucoup de temps pour comprendre que j'avais fait erreur sur la personne et que je n'aurais pas dû surestimer Lionel à ce point. Le fait qu'il soit très porté sur son image publique et ses performances en coordination pour délaisser le reste n'empêchait pas qu'il puisse quand même faire son travail. Et il le faisait, mais... à son échelle, on va dire. Le minimum. Et le minimum n'aurait pas été un problème si l'île n'était pas constamment en proie à des bouleversements de toutes sortes et si nous n'avions aucune responsabilités derrière. Mais déjà qu'on devait gérer quelques trucs avec la Ligue, voilà que nous avons aussi le devoir de faire fonctionner la Milice, à savoir donner des autorisations, prendre des décisions importantes, mener des missions sur le terrain qui pourraient s'avérer risquées, être les premiers sur la zone quand Enola se trouve en danger... Bref, des tas de trucs. Et personnellement, si je n'avais pas réalisé la montagne qu'il fallait franchir en atteignant ce poste, j'étais conscient que ça n'allait pas être de tout repos. Le soutien entre collègues à notre niveau est donc important pour s'assurer que l'un ne se surmène pas au détriment de l'autre : ce qui fut malheureusement notre cas. Alors faire des concessions avec une personne que je n'apprécie pas tant que ça, pourquoi pas, mais je ne dois pas être le seul à faire des efforts, dans cette histoire.

Et je sais, à partir du moment où il me dit être au courant de ce dont je l'informe, que ça va être difficile de continuer à rester calme très longtemps. Parce que j'ai tout à coup un mauvais pressentiment alors que j'aurais souhaité continuer la conversation de manière plus ou moins sereine. Mais plus l'heure tourne, plus je sens un changement léger mais progressif vis-à-vis de mon interlocuteur. Un changement qui ne me plaît pas trop. Susceptible, le Zingaro ? Probablement. Au moins, je l'aurais découvert aujourd'hui. Je ne suis pas sans me douter qu'il aurait pu mal prendre mes commentaires, même si j'ai fait de mon mieux pour qu'il ne les prenne pas comme un reproche méchant de ma part. Et si j'ai des raisons d'être amer, je me suis quand même retenu de lui résumer toutes mes nuits d'insomnies à bosser sur des documents ennuyants et complexes et à recommencer des tas de fois car la fatigue me faisait faire de nombreuses ratures. Mais bon bizarrement, son ton tout à coup mielleux, là... Je le sens moyennement. Je tente de garder mon sang-froid néanmoins. Il finira peut-être pas le deviner, à force, mais je dois pour l'instant conserver un semblant de quiétude. Le but n'est pas qu'il se sente attaqué, même si... J'ai de plus en plus l'impression qu'il essaye de me prendre de haut, ce qui me fait froncer un peu les sourcils. C'est définitif, quelque chose ne tourne pas rond, et il a l'impression d'arpenter à présent une pente glissante. Et les pentes glissantes peuvent être néfastes... Véritable piste noire, même, quand j'aperçois la bouteille d'alcool qu'il sort de son bureau et qui accentue de manière intense le sentiment de malaise qui me parcoure ainsi que le son des alarmes qui tournent dans ma tête. Je n'ai pas pu m'empêcher malgré moi d'être surprise et de me crispé d'un seul coup quand je le vois poser la liqueur sur la table avant de m'en proposer.
C'est combien de degrés, ce truc ?.. Est-ce qu'il en boit souvent ?..
Si j'avais la sensation de ne pas connaître le Maître Coordinateur... Eh bien je ne suis plus sûr de rien. Je n'ai jamais eu de problèmes personnels avec l'alcool. Je n'en bois souvent, voire rarement, et je n'ai eu aucun proche touché par l'alcoolisme. La vie m'en a épargné, heureusement. Pourtant la vue du Cointreau réussit à m'atteindre bien plus que ce que j'aurais cru, et j'en viens même à considérer l'aîné sous un angle différent. Un angle pas très rassurant. Presque terrifiant, même. Pas que le Roque-Lartigue me fasse vraiment peur, mais... Je me rends compte que je ne sais en réalité rien de lui.

Le plus énervant, en fait, c'est de ne pas réussir à savoir s'il se fiche de moi ou s'il est sérieux. Qu'il n'ait pas voulu que je fasse un burn-out, ça, c'est encore facile à concevoir. Ou du moins, c'est ce que j'aurais dit. Il semblait vraiment tel un adolescent perdu quand je l'ai trouvé dans son bureau tout à l'heure. Désormais... Je ne sais plus. Depuis qu'il a perdu son sourire, une certaine tension semble peser. Déjà, s'il se demande ce qui est attendu de lui, c'est qu'il n'a soit pas compris le problème, soit qu'il ne veut pas admettre qu'il pourrait en être l'origine. Et ce comportement va commencer à me tauser un peu, là. Je veux bien être patient mais s'il continue de minimiser ce qui m'est arrivé en feignant, je vais devoir être un peu plus sévère. Bordel, comme il le dit si bien, 'à son âge' (pardonnez cher monsieur d'être né après vous, je n'ai pas choisi), je ne devrais même pas à m'expliquer devant lui. Il va me faire croire qu'à quarante piges il sait pas ce que c'est, un 'burn-out' ? Oh, pardooon, j'oubliais que lui est plus mature, peut-être est-ce qu'il peut travailler vingt heures d'affilées sans crever de fatigue ? Nan mais je sais pas, hein, s'il a des solutions miracles, je suis tout ouïe, puisqu'il a l'air de s'y connaître tellement mieux. Est-ce qu'il s'attend à ce que je le félicite pour qu'il fasse enfin la part équitable du travail maintenant que j'ai été absent et qu'il s'est rendu compte de tout ce qu'on est censé gérer ensemble ? Bah oui, idiot, on est censés travailler en équipe, comme tu dis, alors pourquoi je suis encore là, à ton avis ?!

Je crois que ça se voit, que ça commence à m'agacer, quand je me mets à avoir des pensées aussi acides. Mais je ne dois pas m'emporter maintenant. Ce serait probablement contre-productif pour le moment. Pour être honnête, j'aimerais bien qu'il cède en premier. Mais il a l'air de préférer choisir ses mots en ne cachant pas l'amertume derrière ces derniers. Tandis qu'il me tourne le dos pour admirer la vue de dehors, je fais mon possible pour contenir mon calme afin que mes propos ne sortent pas mal ou avec une intonation qui pourrait compromettre le paraître que j'essaye de maintenir devant lui pour l'instant. Je n'ai pas envire qu'il croit que son air supérieur me fait quelque chose, mais c'est uniquement parce que je déteste les gens hautains qui prônent l'excuse de l'âge pour justifier une prétendue plus grande maturité. Je me contente alors simplement de jouer à son propre jeu, et de me remettre à parler sur un faux ton innocent.

« Je n'ai jamais dit que c'était de ta faute, Zingaro. J'ai juste signalé que le problème se jouait entre nous. »

Jouant volontairement sur les mots, je tente une autre méthode dans l'espoir de le déstabiliser.

« Mais... Peut-être aurais-tu des choses à te reprocher ?.. »

Je reste fixé sur lui, cherchant à détailler un quelconque mouvement qui pourrait trahir ses expressions.

« On a tous des problèmes, tu sais. Certains... plus graves que d'autres. »

Mon regard ne va pas se poser directement sur la bouteille de liqueur, mais la pensée, en outre, est là. Oh, mais... Loin de moi bien sûr l'idée de lui pointer ce problème en particulier. C'était en quelque sorte également une façon de lui dire que je ne suis pas le seul à avoir des difficultés parfois, qu'il en a sûrement aussi et que je le comprends tout à fait.

« Je ne te demande pas de te justifier, d'ailleurs. Il y a seulement que les faits parlent d'eux-mêmes. Demande aux assistants de notre étages. Aux employés de cette tour, que tu croises tous les jours pour venir travailler ici. »

Je me permets d'être un peu plus sérieux, cette fois, n'ayant pas tellement envie de rire, de faire semblant, ou même d'essayer d'être mielleux. Les traits de mon visage se font même plus durs et fermés. Je serre mes poings, sentant venir déjà des souvenirs terrifiants de ma chute progressive de ces dernières semaines, jusqu'à ce que mon malaise ne vienne finaliser tout ça.

« Durant des mois, il y a un bureau de ce bâtiment qui est resté allumé jusqu'à très tard le soir, parfois même des nuits entières, parce qu'il y avait des dossiers en retard ou non traîtés à prendre en charge. Et ce n'était pas celui-là. »

Je n'arrive pas à dissimuler mon acidité malgré mon désir de conserver un minimum de neutralité. Je n'aime pas ça. Je n'aime pas me sentir tendu comme ça. Cela me donne l'impression que je ne maîtrise pas la situation, et comme je dois absolument le convaincre, je n'ai pas le droit de le quitter sans qu'il ne comprenne que ce qui s'est passé est grave.

« Si vraiment tu n'as rien à te repentir, alors j'aimerais bien savoir, avec des rythmes de travail censés être similaires à la base, comment ce genre de situation peut être possible. »

Froid et sec, le regard devenu plus sombre, je me lève de la chaise, essayant de contenir l'agitation qui me secoue. J'en viens à regretter celui qu'il a remplacé. Au moins, son prédécesseur, si je n'étais pas meilleur ami avec, semblait plus ouvert à la réalité. Et je n'ai pas le choix d'exposer cette dernière à Zingaro, même s'il la trouve brutale et qu'elle ne lui est pas agréable ni à voir, ni à entendre.
Samaël Enodril-Miyano
Samaël Enodril-Miyano
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Mer 5 Sep 2018 - 1:24
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Lionel Roque-Lartigue

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/!/ TW : Infantilisation, psychophobie, gazlighting. De manière générale Lionel minimise totalement les soucis de burn-out et psycho, donc, bah, voila, je ne cautionne pas cette attitude de caca pourri :V /!/

Il ne faut pas avoir fait 10 ans de psycho pour comprendre que Sirius a mis dans le mille. Ce qui, en conséquence logique, a fait se braquer le coordinateur de mauvaise foi et trop orgueilleux pour admettre qu’il est probablement en tord et pas aussi travailleur que son collègue… Lionel se crispa et fut piqué lorsqu’on lui demanda s’il pouvait avoir des choses à se reprocher.

« Ne sois pas ridicule… Qu’aurais-je à me reprocher ? »

Dit-il en serrant les dents et en baissant le regard vers le contenu de son verre. Rien à se reprocher… Non, c’est un mensonge. A commencer par l’alcool, justement, mais il y a bien d’autre chose.

Je ne suis pour rien dans ce que ma famille a bidouillé par le passé ! C’est bien pour ça que j’ai choisi de m’éloigner de leur monde… Et pourtant…

La réalité nous rattrape toujours. On reste toujours un peu dans les schémas qui ont bercé notre enfance. Depuis toujours, Lionel accompagnait ses parents aux fêtes des gens riches, on lui répétait de de pas « faire honte », on lui parlait de l’image de la famille Roque-Lartigue, de ce qu’ils avaient accompli pour Enola. Qu’il fallait qu’il soit à la hauteur, et puis, il l’avait bien vu, que ça avait fait un choc à ses parents lorsqu’il avait décidé d’être coordinateur. Au fond il n’est pas complètement aveugle, il a bien vu ses parents se radoucir depuis qu’il est passé co-chef de la Milice. Enfin, Ces histoires de famille, dans l’absolu, c’est un peu une excuse. En bref, Lionel s’est convaincu si on l’a entretenu dans l’idée qu’il n’étais pas assez doué ou trop peu intelligent pour la plupart des domaines, c’était parce que la coordination, la milice, c’était son destin. Ce qui fait que le coordinateur est excessivement orgueilleux quand on a l’air de remettre en cause sa vocation. Mais bon, ça, c’est parce qu’il s’est mis en tête qu’il n’y a que ça qu’il fait bien et aussi parce qu’il est complètement habitué au fait qu’on ne remette pas en question son nom et donc, sa personne. Cela devait arriver un jour… Que quelqu’un ait l’audace de faire abstraction de son origine sociale pour oser lui rentrer dans le lard pour de bon et chambouler un peu ses convictions solidement ancrées. Juste, Lionel ne s’attendait pas à ce que ce soit Sirius qui franchisse le pas en premier. Et a son orgueil de coordinateur s’ajoute aussi son orgueil d’ainé stupide et bien abstrait.

Il ne cessait de se repasser en boucle la conviction improbable que Sirius était juste un gamin qui ne comprenait pas les enjeux de leur boulot, qu’il le respectait en tant qu’ainé, qu’il ne pouvait comprendre aussi bien que lui son « engagement. » Mais a vrai dire, il n’a jamais été question d’engagement dans cette « conversation ». Ce n’est pas ce que Sirius veut aborder, ce n’est pas une histoire de savoir « qui fait le mieux son travail » ou « qui est le meilleur ». Comme il le dit, tout le monde a ses problèmes et parfois les problèmes peuvent être graves et invalidants. Et un burn out eut être grave et invalidant, mais il ne vient pas de nulle part. Na sachant plus que dire, Lionel ravala ses remarques amères et tourna simplement sa tête pour regarder son collègue toujours assis derrière le bureau, non sans une lueur fuyante et hésitante dans les pupilles.

Ça gamin a la prétention de travailler mieux et plus que moi, hein… Mais qu’est-ce que je peux y faire, moi, s’il a décidé de se tuer au travail… ?

Les poings de Lionel se serrière tandis que dans sa vexation, il enchainait les pensées les plus rabaissantes et immondes. Pourtant, il se convainc toujours que ça ne lui ressemble pas. D’ailleurs, à la réflexion, il est bien content que ses pensées hâtives n’aient pas trouvé le chemin jusqu’à ses lèvres. Le coordinateur l’aurait regretté amèrement. Car, il le pensait, qu’il apprécie de travailler avec Sirius et qu’il n’a jamais voulu qu’il en arrive à de telles « extrémités », au point d’en faire un malaise. Mais… ça n’empêche que la charge de travail est là, et il faut que quelqu’un, ou en l’occurrence deux personnes, s’en occupent. Et ça, ce n’est pas un burn-out ou les caprices de star de Lionel vexé comme un pou et trop fier pour admettre qu’une personne qui n’a pas trente ans soit plus mature que lui qui va y changer quelque chose.

Bien qu’il commençait à comprendre (enfin) où veut en venir son collègue, le Roque-Lartigue se renfrogna en commençant à faire boudinette. Il fit volte face, reposa son verre à moitié vidé sur le bureau, et croisa les bras à la manière d’un enfant frustré.

« Hm… Mais… hm… mais… je travaille beaucoup, aussi… »


Marmonna-t-il avec un gonflement de joue infantile.

« Mais enfin, si je travaillais plus, tu aurais moins de risque de mettre ta santé en danger, c’est bien ça… ? »

Oui, bah, il serait temps qu’il comprenne que ça pouvait arriver à n’importe qui, lui compris. Comment est-ce possible que l’écart entre leurs doses de travail censées être égales soit telle, alors… ? Oh, oui, pour le coup, Lionel commence à se sentir (enfin) coupable.

« Enfin… J’ai tellement d’interviews, de choses à gérer autour de mon image et mes performances à préparer… ! Enfin, si je ne peux pas tout donner pour l’administratif, c’est aussi car ce n’est pas à ça que se résume mon… Enfin, tu vois ce que je veux dire, n’est-ce pas ? »


Se remit-il à geindre comme un adolescent à qui on demande de remplir une page supplémentaire de cours quand il aimerait aller glander devant Avengers (pas que ce soit un mal, mais dans l’absolu, c’est peu productif). En plus, on avait dit qu’on arrêtait de se justifier et de se donner des excuses mais Lionel se sent obligé de raconter sa vie. Irrécupérable.  

« Donc, euhm, voila, si tu voulais des explications, c’est que j’ai beaucoup de travail en dehors de l’administratif et… »


…et que tu ne fais pas franchement religieusement tes heures sup, Lionel.

« …et voilà ! Après, s’il faut vraiment que je prenne plus de paperasse administrative, j’imagine que je peux demander à mon agent… Après tout, je m’en suis plutôt bien sorti en ton absence, hein ? »


Oui, parce qu’il, n’avait pas le choix, précisons-le. Car s’il l’a le choix, il ne se gêne pas trop pour glander.
Zazambes - Début Août 2023 - Début de soirée
Lionel Roque-Lartigue
Lionel Roque-Lartigue
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Sam 8 Sep 2018 - 21:32
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Samaël Enodril-Miyano

&&&



Le magical boy
feat (Zi)Zingaro
"et le héros de shonen"

Je crois bien que ma patience est arrivée à sa limite. En vérité, probablement que j'aurais dû réagir bien avant et que je lui ai déjà laissé assez de marge comme ça. Mais je commence un peu à en avoir assez qu'il me prenne pour un imbécile ; et le malaise qui a commencé à s'incruster en moi n'arrange pas les choses. Si je ne suis pas quelqu'un de particulièrement brillant, je remarque toutefois que j'ai réussi à faire avancer les choses et à prouver mon point. Déjà, il semble un peu déstabilisé. Oh, bien sûr, Lionel, que tu commences à te reprocher certaines choses, et ce n'est certainement pas l'alcool qui va régler tes petits soucis. Mais inutile d'aborder le sujet de la liqueur sur la table maintenant et inutile même de répondre à sa question rhétorique. Le silence qui s'en suit m'indique pourtant assez clairement que j'ai touché quelque chose de sensible, et surtout, que j'ai visé juste, pour une fois. En même temps, Lionel n'a pas l'air, comme ça, de quelqu'un de vraiment fourbe ou malsain. Tout ce que je lui demande, là, en l'occurrence, c'est de revoir l'ordre de ses priorités. Loin de bien compliqué, en théorie, mais si la pratique suivait, je ne serais pas là actuellement, alors il faut pousser un peu le bougre dans le dos avec une petite fourche quand même pour qu'il daigne s'occuper d'affaires qui ne le concernent pas directement. Quoique si je faisais la même chose que lui et qu'il finissait par être débordé à son tour, ça le toucherait directement. À la différence que ça n'arrivera pas, pour la simple et bonne raison que je ne me permettrais jamais de me reposer ainsi sur un tiers en me la coulant douce à côté et que je ne suis pas un connard à ce point. En la présence de Lionel, cependant, j'ai juste l'impression rare d'être le plus âgé, ici, vu comment il se comporte, et je dois me retenir de me moquer quand il croise les bras tel un enfant qui ferait la tête après qu'on lui ait refusé une glace ou qu'on lui ait fait des petits reproches. Qu'il travaille beaucoup, peut-être, mais le problème c'est qu'il ne travaille pas assez. Et je ne peux qu'être désolé pour en arriver là.

Mais enfin... Enfin il semble comprendre ce que j'essaye de lui expliquer depuis tout à l'heure. Aurait-il finalement réussi à connecter un neurone ou deux ? On va peut-être pouvoir avancer un peu, maintenant que je me sens écouté. Il aura quand même fallu plusieurs minutes et beaucoup de patience à lui réserver pour lui qu'il capte un truc aussi simple que 'j'ai été con de m'être surmené mais tu n'as pas aidé en ne foutant que la moitié du travail'. Plus qu'il comprenne, maintenant, j'ai envie d'espérer aussi qu'il compatisse et qu'il fasse sa part du chemin pour que nous puissions assurer nos fonctions respectives sans que l'un de nous deux ne fasse un nouveau malaise. Force est de constater néanmoins qu'il cherche encore des excuses pour se dédouaner et justifier le fait qu'il ait 'légèrement' lambiné sur sa part du contrat. Non, Lionel, je ne vois pas de quoi tu parles, aimerais-je lui rétorquer. Pauvre petit Zingaro qui a teeeellement été occupé dans sa vie de célébrité privilégiée qu'il en a oublié de faire son taff pendant que je devais annuler des rendez-vous pour être sûr que les dossiers importants de patrouilles urbaines et autres rapports soient pris en charge dans les temps. Parce que bon, moi aussi j'ai un statut de privilégié. On peut pas dire que j'ai à me plaindre de mon salaire qui me permet de vivre plus que correctement alors que d'autres dans les rues galèrent ne serait-ce que pour trouver un toit. En tant que Elite surtout, j'ai également moi-même une image publique à tenir surtout après les spéculations dont la Compétition est parfois victime. Enfin... Heureusement que nous sommes encore un peu populaire dans le cœur de certains, mais nos méthodes ne font pas l'unanimité, loin de là. Alors bon, on essaye de tenir comme on peut en rassurant parfois la population. Je ne dis pas que ce qu'il fait est mal en soit, puisqu'être Elite c'est aussi tenir ce rôle-ci, cependant Lionel ne doit pas oublier que notre fonction est double depuis quelques années, qu'on le veuille ou non. Pour le coup, je ne vais pas aller le plaindre ou m'apitoyer sur son sort ; je compte bien lui rappeler les devoirs qu'il a envers la Compétition et ce que son titre implique. S'il tentait une approche pour m'attendrir et le prendre en pitié, c'est raté.

Cependant, à mon grand soulagement, je ne crois pas que je vais devoir perdre patience ce soir. Je crois entrevoir un semblant de positif lorsqu'il paraît déjà plus enthousiaste que tout à l'heure. La bouteille d'alcool est toujours loin d'être tranquillisante. Je me détends toutefois lorsque je sens qu'on va finalement pouvoir trouver quelque chose qui nous arrange tous deux (enfin qui m'arrange surtout moi pour le moment) et je dois dire qu'employer les grands moyens ne m'aurait pas forcément plu, alors si je peux éviter ça... Mais je n'aurais pas eu le choix dans le cas contraire, la situation actuelle et ce qui m'est arrivé sont beaucoup trop importants pour que je reparte bredouille sans que je n'ai eu gain de cause, alors j'aurais dû aller loin, s'il l'avait fallu. Il faut croire pourtant qu'il est moins naïf ou ignare que ce que je pensais. Si seulement son charisme et son sérieux égalaient ses performances en coordination... Il a quoi, une quarantaine d'années, de ce que je sais, non ? Je suis conscient que l'âge ne fait pas forcément la maturité, à ce stade, mais est-ce bien raisonnable que le type de vingt-six ans en soit rendu à faire la leçon à son aîné comme un adulte devrait réprimander un enfant ? Mais Lionel n'est pas un enfant, de ce que je sais. Il est Maître, bon sang, et l'un des chefs de la Milice de surcroît, à savoir l'organisation qui est censée s'occuper de la protection d'une île entière. Se rend-il au moins compte, de tout ça ?.. Non, sûrement que non. Ou alors il s'en fiche totalement. Je crois tout de même savoir comment m'y prendre avec lui, maintenant, avec ce qu'il vient de me raconter. Monsieur est sensible à la flatterie, n'est-ce pas ?.. Je vais lui en donner, moi.

« Lionel, Lionel... »

Je me masse l'arête du nez, avant de souffler un grand coup. Enfin, un faux sourire mielleux et amical apparaît sur mon visage tandis que je dois ravaler au moins dix bonnes fois ma fierté en réfléchissant à mes propos. Pas que cette même fierté soit très importante, mais il y a des moments où je dois quand même la préserver, et là, il faut au contraire que je l'abandonne complètement comme je le fais en présence de personnes comme Natsume. En marchant un peu dans la pièce pour me rapprocher du plus âgé, mon regard se lève vers ce dernier avec une sympathie factice.

« Tu t'en es même très bien sorti durant mon absence. Et je suis certain que tu peux accomplir des choses... tout à fait honorables. Tu n'es pas Maître pour rien, après tout, pas vrai ?.. »

Aaah je sais, c'est mal de mentir, mais j'imagine que c'est pour la bonne cause. Quitte à ce que nous devions travailler ensemble, autant que ça soit un minimum... cordial, je dirais, parce que sinon ça aurait risqué de devenir encore plus insupportable. Je me disais naïvement qu'il devait forcément avoir un moyen de faire un compromis, ou du moins quelque chose de similaire. Mon attention se tourne ensuite vers le bureau où trônent d'inombrables documents. Ah... J'aurais cru que c'était le mien, pendant un moment. Des tas qui sont loin d'être une partie de plaisir, et pourtant il faut bien des péquenauds pour s'en occuper, et j'en fais partie. Je pose quelques doigts sur une feuille avec du blabla administratif inintéressant dessus et joue un peu à la faire tourner, avant de tapoter l'une des piles qui forment des petites tours carrées.

« Ces dossiers t'effraient, n'est-ce pas ? Je peux comprendre. Ce n'est pourtant pas grand chose, quand on se répartie les tâches entre nous. »

J'y connais rien, en maths, je suis le dernier des nullos dans cette matière, mais à nous deux, tout ce qui traîne sur son bureau devrait pouvoir être géré en quelques heures, de telle sorte à ce qu'aucun d'entre nous ne veille trop tard, c'est-à-dire maximum huit ou neuf du soir, je dirais... En fait peut-être que le fait que j'ai réfléchi à tout ça pendant que j'étais en train de délirer à cause de mon manque de sommeil me permet de faire moi-même ces calculs, allez savoir. Toutes les fois où je me suis demandé 'aaah mais ne serait-ce pas à Zingaro de s'en occuper, ça ?.. Bah... peut-être que je pourrais l'en débarrasser cette fois-ci' en croyant naïvement que l'autre ferait sa part de manière tout à fait équitable et que je m'arrêterais à juste un seul fichier le concernant. Peut-être pour être bien sûr que je m'étais rendu utile. Peut-être pour chasser certains doutes qui ne devraient pas être très présent. Un instant, mon expression se fait un peu plus sérieuse.

« Mon burn-out... a été gardé secret. Tu dois savoir toutefois... que les murs ont des oreilles. Imagine... Imagine ce qu'on dirait du grand et talentueux Zingaro si on apprenait qu'il néglige certains de ses devoirs... Cela ne ferait pas très sérieux. »

Puisque son image est si importante pour lui... Méchamment, je m'étais demandé dans mon lit d'hôpital comment il pouvait toujours se regarder dans la glace alors que son cher collègue plus jeune a dû trimer pour lui. Mais comme je l'ai dit, je ne vais pas chercher les hostilités ce soir s'il y a une manière de nous entendre sans y avoir recours. Je reprends un peu de mon rictus malhonnête en ajoutant la cerise sur mon gâteau de compliments puant l'hypocrisie et le mensonge.

« Allons... Tu vois bien que la Compétition a du mal à tenir si tu n'es pas là. Nous avons besoin de toi, Lionel, tu es important. »

D'un sourire faussement confiant et amical, je prends quand même la peine d'éloigner plus ou moins discrètement la bouteille d'alcool sur la table, en faisant mine d'exécuter ce geste pour me rapprocher de lui et avoir de la place. En vérité, puisque je ne sais pas s'il tient bien la liqueur ou non et que je ne connais que son état de sobriété, je préfère ne pas tenter le diable. Ironique, pour quelqu'un qui s'appelle Samaël, en soit.
Samaël Enodril-Miyano
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Mer 26 Sep 2018 - 23:05
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Lionel Roque-Lartigue

Le magical boy et le héros de shonen.
Avec Why so Sirius.
/!/ TW : Infantilisation, psychophobie, gazlighting. De manière générale Lionel minimise totalement les soucis de burn-out et psycho, donc, bah, voila, je ne cautionne pas cette attitude de caca pourri :V /!/

Ce qui est pratique quand Lionel fait un caprice, c’est qu’il vend tout de suite le fait que pour lui faire comprendre quelque chose, il faut lui parler comme s’il était un gamin. Ce n’est pas glorieux et tout le monde s’en passerait. Néanmoins, le plus jeune, lui, a bien compris comment s’adresser à son collègue de manière à ce qu’il accepte plus facilement le fait qu’on lui expose des faits qui ne font pas très plaisir : il s’est autorisé à lésiner sur ses heures supplémentaires et ses devoirs administratifs, et cela a contribué à mettre Sirius dans une situation où il risquait sa santé physique et mentale. Cela n’est pourtant pas difficile à admettre… et être sceptique dans ce genre de situation ou minimiser en disant qu’on est assez fort comme un grand chène pour se relever « parce que bon, t’as des jambes, alors, marches, sinon, t’es une chochotte qui n’a rien vu de la vie », c’est d’une mauvaise foi innomable et aussi être un très mauvais ami. Car, oui, même si ce n’est pas réciproque, Lionel persiste à dire que le dresseur est son « ami » devant les paparazzi. Il serait peut-être temps, au moins pour ça, d’assumer ses actes et d’arrêter de minimiser les soucis et les préoccupations de Sirius.

En tout cas, le Maitre dresseur a bien compris que son collègue n’était pas prêt de sortir de son mode « meuhgneugneu c’est ma faute oui mais pas vraiment parce que, bah, tu vois, ouin ouin, et pis euh voilà » et il lui fallut tenter une autre approche. Eh oui, quand les autres ne font pas d’efforts, faut tout faire soi-même, et il faut croire qu’on aura pas Sirius à l’usure et par le pouvoir de la lassitude que Lionel provoque bien trop souvent chez les autres sans vraiment s’en rendre compte (ou plutôt il est dans le déni car il pense que n’être « pas méchant » suffit à être « gentil », sauf que… hehe, non), et qui lui permet un peu trop souvent d’avoir en partie ce qu’il désire.

L’expression de Sirius changea soudainement en un sourire mielleux. Sourire que Lionel lui rendit par pure habitude, en espérant et en croyant dur comme fer que c’était un signe que Sirius lui avait tout pardonné. Sans surprise, ce qui va suivre risque d’être extrêmement gênant pour celleux qui lisent, donc, préparez des sacs ou des bassines, on sait jamais. Lorsque Sirius commença à le complimenter de manière fort sucrée, sans grande surprise, Lionel tomba directement dans le panneau et posa une main sur son cœur d’un air attendri.

« Oh, Sirius… je savais que tu comprendrais… »


Enfin, au départ, c’est surtout toi, Zingaro, qui aurait dû te mettre à la place de ton collègue, hein… Le pire c’est que les paroles fausses du châtain allaient réellement directement au cœur du coordinateur, et c’est ça le plus navrant. A-t-il à ce point besoin de reconnaissance, même si c’est faux ? Probablement. Enfin, surement qu’une fois qu’il aura eu assez, il sera plus assidu à écouter et à faire avancer cette situation qui tourne en rond depuis presque une demi-heure. Flatté, il donna toute son attention à son interlocuteur sans discontinuer. C’est vrai, il faut bien être magnanime et partager les tâches, et… s’il travaille un peu mieux, peut-être qu’on le complimentera encore plus. Sirius a raison… s’il n’en fait pas assez, ce sera entendu, mais il en fait plus… eh bien ce sera aussi entendu et reconnu.

« … Oh… Oui, évidemment, tu as sûrement raison… »


Bizarrement, avec les faux compliments, c’est tout de suite plus simple. Lionel ne se sent plus « menacé » et n’a plus l’impression qu’on est en train de le gronder. Il sourit de nouveau et se tortilla, faussement embarrassé quand on lui redit qu’il était important pour la compétition (bon, surtout qu’il a pas l’air de  se rendre compte qu’être « important » pour la compétition, c’est aussi être pas mal son petit chienchien, donc ça n’a rien de très flatteur, mais, eh, c’est Lionel, vous vous attendiez à quoi).

« Roooh, voyons, Sirius, tu vas me faire rougir, à force, hahaha ! »

Oui, m’enfin, c’est toi, Lionel, qui veut tout le temps qu’on te lèche les bottes parce que sinon, tu penses directement qu’on te déteste et qu’on te veut du mal, mais la vérité c’est qu’en réalité, tout le monde s’en fout de ton petit confort.  

« Bon… Je te promets solennellement. » Ça ne veut rien dire mais pour Lionel ça signifie beaucoup et c’est surement tout ce qui compte, dans l’absolu. « Je te promets que je vais faire de mon mieux pour l’administratif… J’imagine qu’apporter un peu du Maître Coordinateur sérieux et soucieux de son travail hors de la coordination pourrait être intéressant pour mon image ! »

Mais il ne s’agit pas de… Visiblement ça ne sert à rien d’essayer de lui faire entendre raison sur ce point.

« Enfin, en dehors de ça, je passerais plus de temps à mon bureau et… Je ferais mes heures supplémentaires autant que possible. A vrai dire… »

Il eut l’air un peu plus piteux et baissa un peu les yeux, l’air soudain moins confiant.

« Eh bien, tu es important aussi pour la compétition, Samaël, enfin, euh, Sirius. Je ne voudrais, enfin, on ne voudrait pas qu’il t’arrive quelque chose. »

Pour le coup, il est difficile de dire si c’est une énième courbette faite par pure politesse, où si le coordinateur est sincère et tout à fait sérieux, et que cela voudrait dire qu’il a finit par comprendre quelque chose. Enfin, on comprendra qu’on n’ait pas envie de lui donner le bénéfice du doute. Quelque part, Lionel a toujours voulu et aimer prendre soin de ses cadets, peut-être est-ce une façon pour lui de le faire en promettant de mieux travailler. Au passage, il rangea sa bouteille, ayant la présence d’esprit que cela ne faisait peut-être pas très sérieux. Pendant qu’il finissait quand même le fond de verre qui lui restait, Lionel se rendit compte que son bureau était rempli par un silence de plus en plus étrange et gênant. Il se pressa de déposer le verre là où il pourrait le laver, comme s’il fallait un peu le cacher (c’est pas totalement faux).

« Enfin, euhm… Tu avais autre chose à me dire… ? »

Interrogea-t-il avec un son éternel sourire mondain et forcé. Il reprend un peu trop vite la confiance, cet abruti…
Zazambes - Début Août 2023 - Début de soirée
Lionel Roque-Lartigue
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Mer 3 Oct 2018 - 21:48
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Samaël Enodril-Miyano

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Le magical boy
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Ce n'est pas dans mon habitude, de mentir ainsi. Ou du moins, j'évite au maximum de le faire parce que je sais que les mensonges n'amènent jamais rien de bon et qu'ils finissent toujours par vous retomber dessus un jour ou l'autre. Et même ça, c'est un mensonge. Parce que même si j'en suis conscient, ça ne m'a pas empêché de cacher la vérité à des personnes pourtant importantes dans ma vie, notamment Natsume, bien sûr. J'en suis loin d'être fier, d'ailleurs. Je le faisais plus souvent auparavant mais en grandissant, je me suis rendu compte du mal que ça pouvait faire, à soi-même comme à d'autres. Avec Lionel, néanmoins, c'est encore différent. Je sais que j'aurais probablement dû être plus direct avec lui. Que j'aurais dû lui exposer à la figure toutes les conséquences que sa négligence et mon propre surmenage ont amené chez moi. Comme je ne le connais pas, toutefois, je craignais qu'une action aussi brutale ait une réponse des plus négatives. En l'occurrence, depuis que j'ai découvert la bouteille d'alcool que contient son bureau, je suis devenu davantage méfiant. Un peu de liqueur de temps à autre, vous me direz, ça ne peut pas faire de mal, du moment que c'est consommé avec modération. Mais puisque pour l'instant le Maître Coordinateur est à mes yeux plus un alien qu'autre chose, je me suis immédiatement tendu sur le coup et une part de moi ne reste pas rassuré même maintenant. Alors je n'ai pas eu de gros remords à lui glisser quelques paroles mielleuses pour le faire aller dans mon sens sans trop le brusquer et le prendre de court. J'ai tenté d'essayer de comprendre comment il marchait avant de tomber sur un point faible qui semble fonctionner. C'est ce qui peut marcher, avec les adultes. Tu les caresses dans le sens du poil jusqu'à ce qu'ils soient lustrés et ensuite tu les enveloppes dans un nuage de poussière quand ils s'y attendent le moins.

Bon, ça marche, mais c'est assez gênant. Je me retiens très fort de grimacer de dégoût en voyant le plus âgé se mettre à tomber dans le panneau. Je crus d'abord à une blague mesquine de sa part en voyant à quel point il exagérait, mais il est très sérieux. Est-il au moins conscient de la portée de mes propos ? Est-il conscient que je ne dis tout ça que pour espérer me le mettre dans la poche le temps d'une coopération pour ce soir ?.. Surtout que... Je vais me retenir de le lui dire car ça ficherait en l'air mes plans, mais c'est lui qui était censé comprendre ma situation. Enfin... J'imagine qu'on ne peut pas vraiment se faire à l'idée tant qu'on en a pas été victime, je suppose. C'est bien ce qui s'est passé avec moi, après tout.
Héhé... Evidemment que j'ai raison.
Faut parfois faire des sacrifices pour arriver à ses fins, j'imagine. J'espère que je n'aurais pas à le complimenter faussement une nouvelle fois sinon je vais finir par devoir partir pour exploser autre part. Mais on dirait que ça lui suffit. Au moins, il n'est vraiment pas difficile à flatter et encore moins à se mettre dans la poche quand on a les bons mots. Mais c'est drôle, j'ai l'impression d'être de moins en moins à l'aise, là... Je n'ai définitivement plus qu'une envie : rentrer. Je dois pourtant attendre sa réponse définitive pour savoir si ça a marché et si tout ce que j'ai fait a servi à quelque chose, sinon je serais venu ici pour rien. Je crois que c'est plutôt bien parti, toutefois, alors je continue d'être optimiste. Comme j'ai déjà dit, de toute façon, je ne l'aurais pas laissé filer sans obtenir gain de cause. Je n'ai pas trop le choix pour ma santé mentale et physique que de lui mettre face à certaines de ses obligations.

Son image ?! Mais bordel, il pense jamais à rien d'autre?!
S'il a une chose que j'aurais définitivement appris ce soir, c'est la raison pour laquelle Faust a bien du mal à le supporter. Plus les secondes passent, plus il arrive à me donner une furieuse envie de l'étrangler. Il faut que je reste calme, néanmoins. Le meurtre d'un Maître n'est clairement pas ce dont on a besoin maintenant. Qu'il comprenne surtout que ce ne sont pas ses promesses qui m'intéressent, mais ses actes futurs. Je ferais évidemment bien attention à ce qu'il tienne ses engagements dès que j'aurai quitté ce bureau, parce que je n'ai aucun désir particulier à revenir ici après ce soir. J'aimerais aussi si possible que ma relation avec Lionel ne soit pas hostile ou désastreuse, mais je crois qu'il a surtout besoin d'apprendre à être un chef de Compétition responsable. S'il est sûrement dans le souci de bien faire, on ne devrait pas avoir besoin de le pousser ainsi à faire ce pour quoi on l'a nommé à ce poste. J'aurais bien aimé que notre métier se limite à être des célébrités faites pour donner une bonne image à le Compet' avec pour seul objectif d'être au top dans nos domaines respectifs, mais les choses ont changé. Et des fois, j'en suis le premier désolé.
Je me demandais jusqu'à quand j'allai devoir garder un sourire crispé jusqu'à ce qu'il me fasse part de sa... euh... d'une déclaration ? Je ne suis pourtant pas du genre à faire des compliments dans l'objectif d'en avoir en retour mais il a l'air sincère, pour une fois, ce qui me surprend un petit peu. J'aimerais bien lui dire qu'aucun de nous n'est vraiment important pour la Compétition puisque nous ne sommes que des gouttes d'eau dans un immense océan de projecteurs et de secrets bien gardés au public mais je ne vais pas ruiner ses espoirs maintenant alors qu'il semble tant y tenir et qu'il paraît réellement éprouver pour moi ce que je devine être un semblant d'inquiétude. C'est pour ça que je ne crois pas que Lionel soit fondamentalement mauvais au fond de lui, ou du moins, s'il m'inspire du malaise, j'ai davantage le sentiment que le problème est plus profond que ça et qu'il cache lui-même de nombreuses choses. Enfin... Vu à quel point il fait attention à son image externe et à ce qu'on pourrait dire de lui, il devient aisé de deviner que quelque chose cloche définitivement et qu'on n'a pour l'instant qu'une surface d'un fond plus grand et sombre. Déjà, selon moi, quand on garde une bouteille d'alcool dans son lieu de travail, ce n'est pas spécialement bon signe. Bouteille qu'il a au moins finalement la présence d'esprit de ranger, ce qui est au moins appréciable pour ma vue et la sensation étrange qui me parcoure depuis tout à l'heure.

« Hein, quoi ?... »

Je me réveille après être resté un instant, muet, suite au souci qu'il se fait pour moi. Je ne cherchais pas vraiment son soutien mais je ne savais pas quoi dire après qu'il ait dit ça alors j'ai eu un instant le regard perdu dans le vague. Je ne m'y attendais juste pas. Il m'a demandé si j'avais autre chose à dire. Réfléchissant alors un peu, je viens confirmer en fait ce que je savais déjà quelque part. Je n'ai rien à rajouter personnellement et j'ai juste envie de partir d'ici. Lentement je secoue la tête.

« C'est... C'est tout ce que j'avais à dire. »

Je crois. Je n'ai pas une très grande mémoire, mais il me semble que c'était déjà bien assez, comme discussion. Je me racle la gorge, ne voulant pas baigner avec lui dans un nouveau silence gênant. Je m'en voudrais presque de partir aussi brutalement mais on va dire que le devoir m'appelle ailleurs. Dans mon lit, par exemple. Rien que penser au confort de la maison et à la chaleur que je vais y trouver, j'ai déjà envie d'y être.

« Sur ce... Hm... Je-Je compte sur toi... collègue. Merci pour l'écoute, et... Bonne soirée. »

Sans trop savoir pourquoi, je demeure néanmoins cordial, alors qu'il m'aura donné du fil à retordre. Il a bien dit qu'il ne voudrait pas qu'il m'arrive un truc, mais bon, s'il avait fait son boulot, on en serait pas là, et j'ai déjà fait un séjour de trop à l'hôpital, malheureusement. J'imagine que je devrais me montrer plus dur et ferme, ou rancunier, puisque j'ai gâché de nombreuses soirées à cause de ça. Mais je n'en ai pas l'énergie. Ou du moins, je ne l'ai plus. Je voulais juste que tout ceci se termine sans trop d'accrochage, et c'est ce qui s'est passé. En revanche, s'il recommence à négliger son travail pour des raisons aussi fugaces, je ne serais pas aussi 'tendre', la prochaine fois. Ma Ptéra a besoin de quelques vêtements à mâchouiller pour faire ses dents, après tout, et même si l'image de Zingaro en sous-vêtements de Doraemon (en vrai j'en sais rien et je veux pas y penser) ferait jaser les réseaux sociaux, j'aimerais quand même que nous échappions à de telles extrémités.
En parlant d'extrémité, je me dirige alors pour aller jusqu'à celle de la pièce et ouvre déjà la porte de sortie. Juste avant de partir pour de bon, toutefois, je reste un court moment dans l'entrebâillement pour lui jeter un dernier regard.

« N'oublie juste pas... qu'il y a certaines choses qu'il est bon de consommer avec modération. »

Parlais-je de l'alcool, parlais-je du pouvoir, ou parlais-je de la célébrité, qui sait... Dans tous les cas, un trop plein pourrait le faire descendre très bas. Je ne le considère pas comme mon ami mais je ne le souhaite pas de découvrir d'une manière trop brutale ce que la réalité pourra lui révéler à l'avenir.
Samaël Enodril-Miyano
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Elite
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Sam 27 Oct 2018 - 21:21
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