Quoi de neuf sur l'île d'Enola ?

Période en cours
Printemps 2025

~22 - 28° / Températures en hausse et grand soleil !

Intrigues et Events
Intrigue n°3 : « Ferveur »
L'Elu auto-proclamé des Monarchistes fait son entrée ! La Compétition, Elixir et le Gouvernement sont en crise et les Anarchistes demandent la démission du Chef du Conseil.
Mini event n°1 : Panique à Vanawi !
Un blocus Anarchiste est en cours à Vanawi, sous surveillance des forces de l'ordre.

Missions et Défis
Un guide dans les ruines (mission)
Faites découvrir les ruines du Titak !
La comète (défi)
Découvrez un mystérieux astéroïde.

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Le temple des rêves I (OS)
Alexander Nagel-Jung
Le temple des rêves I
/!/ TW : dépression, troubles du comportement alimentaire, manipulation verbale, narcissisme, omission et déformation de la réalité. De manière générale la mauvaise foi et très présente dans cet OS et Alex bien dégueulasse, donc, bien entendu, on est pas là pour le plaindre :V /!/

Fin septembre 2023.
(Titre à trouver)
« Tragédie-ironique » en 5 actes.

Acte II


Il n’y a pas grand-chose à faire pour moi, il faut croire. Moi non plus, je ne sais pas quoi faire pour moi-même, depuis deux mois. Les journées sont longues, lourdes, sont toutes les mêmes, on toute la couleur d’une faïence fade, pas assez sale, pas assez propre. Les repas ont tout ce gout écœurant de bouillie trop ou pas assez salée, mélangé quelques heures plus tard au gout de mon suc gastrique lorsqu’il remonte jusqu’à ma gorge. J’en suis venu à plus apprécier le gout de ma gerbe que celui de la nourriture censée me remplir. Ah, non, je ne fais pas ça tous les jours, sinon, je ne serais pas debout, mais dans un lit d’hôpital. Il faut croire que j’arrive encore à tenir le coup même avec le peu que je mange. Enfin, je n’ai guère le choix. C’est l’après, qui peut arriver de temps à autre, mais relativement fréquemment, le fait de rejeter les repas. Ça m’arrive seulement quand j’ai besoin de me sentir vivant, car tout est fade et insipide. Ni vraiment mauvais ni un tout petit peu interpellant, juste médiocre, rien qui ne puisse stimuler les sens. Probablement est-ce à cela que servent les brûlures d’estomac, à me prouver que je suis en vie, et à compenser la sensation de lourdeur qui pèse sur mon esprit ces derniers temps. Ah, c’est moche, hein. Dommage que je n’aie pas les jolies tournures pour m’épancher tel un poète sur ma si grande et magnifique souffrance, tout de suite, ça se savourerait mieux ! Oh que non. Ça ne se savoure pas. C’est simplement dégoutant et ça a le gout âpre de la bile.

La scène représente un immense palais à l’architecture atypique et atemporelle. Imposant, sans colonnes, sans arcs brisés gothiques, sans remparts ou meurtrières. Il semble se modeler à l’image de l’esprit de son gardien : impulsif, secret et dangereux. Forteresse encore imprenable à ce jour, des fissures commencent néanmoins à strier l’édifice, prouvant qu’il peut céder…

Heureusement (ou malheureusement, en fait, comme la suite n’est pas très heureuse), je survis (je vous l’avais dit, que ça n’était pas une bonne nouvelle), et grâce à une seule idée qui persiste. Quelque chose de probablement irréalisable, car je suis en prison, je n’ai pas un moment d’intimité ou de paix, et je ne connais vraiment pas grand monde à l’extérieur. En tout cas, personne qui accepterait de me rendre un « service » en rapport avec mon cher cousin Ellias. Et de toute manière, même s’il y a toujours des gardiens pourris par l’attrait du gain et des gens qui ont des contacts à l’extérieur, eh bien, je voudrais le faire tout seul. Enfin, « seul » je ne le peux pas : je ne peux pas sortir de prison, mais… Il y a toujours mes Pokémon qui sont à l’extérieur et certains m’obéiraient surement encore au doigt et à l’œil.

L’intérieur du palais est spacieux. Il semble bien trop spacieux pour une seule personne. Des arches s’entrecroisent au plafond, créant un ensemble chaotique, dissonant, étrange. Le plafond est haut, pourtant il a l’air de menacer de s’effondrer…

Je réussis enfin à m’isoler et à me faire autoriser d’utiliser un fichu stylo et du papier et la didascalie d’exposition avance au compte-goutte. La bonne nouvelle dans tout ça c’est que mon apathie fait que je reste dans mon coin sans embêter personne et même si je n’ai rien à dire au psy à part des histoires de Toto et m’inventer un passé où j’ai été élevé par des loups, eh bien, avec tout ça, les maton ont un peu levé le pied, même s’ils ne sont jamais loin surtout quand j’ai un crayon dans les mains. Enfin. J’écris, j’écris, peu, mais j’écris. Du théâtre, et j’ai aussi écrit mon prochain discours pour les Monarchistes, au cas-où ils me remettraient un peu avec les autres dans les locaux communs… Avec ce qui s’est passé récemment sur l’île de Regirock j’ai été inspiré. Et j’aurais aimé y être, aussi, voir Kyogre, voir le golem de pierre. A ce qui paraît, bien entendu, Ludwig a eu la chance d’y être, tss. Toute cette rage accumulée m’a fait me défouler sur le papier et les Monarchistes désespérés qui trainent dans le coin vont certainement adorer entendre mes bêtises. J’aurais pensé que ce jour aurait été le bon pour l’inspiration en ce qui concerne mon théâtre, mais…

« Hé. Promenade. »

Enfin on ne peut jamais vraiment s’isoler dans cet endroit. Bien entendu, on ne me laisse pas seul avec un objet comme un stylo qui pourrait s’avérer dangereux utilisé de manière malicieuse. Le mieux c’est de parvenir à assez se concentrer pour se créer comme une bulle mentale protectrice, et espérer qu’aucun intrus ne fasse son apparition dans notre espace personnel. Et actuellement je n’ai ni la concentration requise pour une telle chose, ni le loisir de me trouver seul. Le maton qui s’est ramené m’ordonne de le suivre pour un temps à l’extérieur. Je ne dis jamais « non » à ça. Le grand air me manque bien trop pour que je m’en prive. Même s’il ne s’agit que de monter sur la grande terrasse pour faire des tours sous l’œil des gardiens… Je me demande si ça ne doit pas un peu les endormir. Et peut-être verrais-je Christopher mon Scorvol tourner dans le ciel, au loin ? Ça, ça pourrait égayer ma journée.

Bref, le principe est simple, on tourne les uns derrière les autres en gardant une distance d’au moins un mètre et son signale si on veut doubler, il faut éviter les collisions bien sûr, les altercations que certains petits malins utilisent pour se refiler diverses sortes d’objets et de consommables… Et si quelqu’un a ce genre de comportement, bah, on passe tous à la fouille par mesure de sûreté et c’est la fin de la promenade. C’est très nul. Je vous juge très fort, les gens qui font ça ! J’ai laissé mon carnet à l’entrée et je profite de la caresse du soleil de la fin de matinée avec mon éternel faux sourire.

C’est en ouvrant mes yeux tandis que je regarde le ciel que je me fige un instant, puis ralentis la cadence. Je connais cette silhouette qui vole au loin. Je suis pratiquement sûr qu’il s’agit de Christopher, mon Scorvol. Il vole en décrivant des mouvements répétitifs. Je ne réalise pas tout de suite dans mon état de fatigue, mais… Se pourrait-il… ?


***


« Bon, les amis ! Est-ce que tout le monde me voit ? Est-ce que tout le monde m’entend ? »

Alexander Nagel, alors âgé de 25 ans, est fin prêt à faire son petit speech explicatif dans son jardin, devant son tableau où sont dessinés quelques dessins obscurs avec des flèches et des représentations approximatives de Pokémon volants… Diantre, dans mon souvenir, je dessinais mieux que ça. Enfin.

« Parfait ! »


Et j’en vois qui discutent. En posant les mains sur les hanches, je commence à les fustiger. Diantre, mes lunettes me manquent, c’est fou ce que ça m’allait bien et comme ça me rajeunissait en cachant sommairement mes cernes. Je me tenais droit, à l’époque, aussi, et mes cheveux étaient encre tous blonds… Ahlala… Enfin.

« Dis-donc, c’est vrai que ceux qui volent doivent être très très attentifs, mais les autres, ça vous concerne aussi ! Allez, Val, Kaiser et Berthold, on arrête de bavasser, dans le fond ! »


Ma Cizayox, mon Kabutops et mon Capidextre s’étaient retournés vers moi et s’étaient décidé à écouter mollement. Ah, ils me manquent, ces petits… Je me retourne vers le tableau et commence à m’expliquer avec mes alliés.

« Bon. On est une armée et on commence à être un peu nombreux. »


Je tapote le tableau.

« Chris, Liz et Cali, vous allez m’apprendre ces schémas de vol par cœur. »

Avec ma baguette (ça donne tellement l’air autoritaire et charismatique, oh oui), je tapote le tableau puis commence à dessiner les signaux inscrits sur le panneau dans l’air. Je commence par un simple cercle.

« Quand vous verrez Chris, Liz ou Cali voler comme ça, en cercle, ça veut dire qu’il faut se rassembler, ici, au château. »


Je continue mes explications jusqu’à arriver à un dernier signal, à mon sens le plus important. Ma baguette trace une croix en « X » dans l’air, répétant l’opération plusieurs fois.

« Et pour celui-ci… Ce signifie qu’un ou plusieurs des nôtres sont en danger et qu’il faut partir au combat contre nos ennemis. »

J’avais vu les pupilles de mon Scorvol s’éclairer, alors.

« Allez, on passe à la pratique ! »


***


Je ne crois pas me tromper, après avoir regardé le vol répétitif du Pokémon volant pendant cinq bonnes minutes. C’est le signal en « X » que je vois là. Je cligne des yeux, sentant l’anxiété me gagner et ne sachant comment réagir tandis que mes yeux ne quittent pas la scène une seconde. Il continue de voler… sûrement appelle-t-il les autres et veut-il me prévenir moi aussi ? Crotte… Je ne voulais pas repenser à cette fichue entrevue avec Phantom mais je repense au Coatox que j’avais vu en photo. Et si c’était Marnie et que d’autres partageaient son sort ?! Je suis trop sur le coup de la surprise pour savoir comment réagir et de toute manière, aussi frustrant que ce soit de l’admettre… Je ne peux rien faire. Et dans l’absolu je suis bien trop apathique pour me laisser aller à la colère. Et pour être tout à fait franc, je suis le premier à être interpellé par mon propre calme, ces derniers jours… Enfin, les choses n’ont visiblement pas fini d’être surprenantes, pas aujourd’hui en tout cas. Mes doigts tapotent tout de même nerveusement le papier de mon carnet replié sur lui-même, que je garde contre moi comme un enfant garde son porte-bonheur, tandis que mes neurones s’activent en réfléchissant à ce que j’ai vu. Nous rentrons après la balade dans le bâtiment et je me résous déjà l’idée de retourner dans ma cellule, privé de récré avec mes petits camarades, comme d’habitude.

« Ah, hé. »

Fait un maton en me retenant par l’épaule sans ménagement. Trop léthargique pour réagir vivement, je contente de lever les yeux vers le gardien (fichus médicaments... enfin, mon alimentation trop légère et mon manque de sommeil doivent aussi jouer dans ma fatigue et mon apathie).

« Tu vas avec les autres dans les communs. »
« …Quoi… ? »

Je ne peux pas vraiment cacher ma surprise. Cela fait des mois que je n’ai pas profité de la salle commune de la prison avec les autres détenus, à cause des bêtises que j’ai fait au parloir en présence de ma mère il y a quelques temps et… Bon, pas mal d’autres choses, faut dire.

« Ouais… » L’autre lève les yeux au ciel, il a l’air tout aussi sceptique que moi, ce qui n’est pas franchement étonnant. « Chais pas, ton psy est allé ramener à la direction que ton comportement permettait que… bah, voila. Et que fallait sociabiliser. Ça tiendrait qu'à moi tu serais en train de pourrir dans une cellule d'isolement. »

Tss… Qui lui a dit que son avis m'importait ? Il a jamais violenté aucun détenu, lui, d'ailleurs, j'en suis certain, même pas quand il m'a une fois ou deux tapé bien fort derrière les genoux. Eh. Enfin. Si le psy le dit et sait mieux que tout le monde ce dont j’ai besoin, alors… Je ne vois pas ce que ça changera, à part que des abrutis vont forcément venir chercher les ennuis pour des vieilles histoires et que je n’ai aucune idée de si je résisterais plus d’une demi-heure à aller les mordre jusqu’au sang. On nous fouille quand même au passage et le gardien me retire judicieusement mon stylo. Avant qu’on aille vers les communs, il me plaque contre un mur et m’observe avec sévérité, à travers mon regard bleu glacé de poisson tropical mort.

« Pas de chahut, c’est clair ? »
« Hm-hm… »
« C’est « oui monsieur », le zombie. »
« Ja, herr Wärter (*). »


Il me pousse dans le dos pour m’avertir et m’emmener vers les communs.

(*) Wärter = gardien.

***


Une fois dans la salle commune, je me demande ce que je vais bien pouvoir faire ici et en quoi tout ça peut espérer me sortir de mon ennui et du gris qui abonde où que je pose mon regard et tenter d’interpréter ce que je vois. Les autres sont juste « là ». Gênants et peu digne d’intérêt, comme d’habitude. Je ne vois même pas cet abruti de Clive qui aurait pu me distraite et lire mes textes histoires que j’ai un public pour me gonfler l’égo… Je vais simplement me mettre dans un coin à la vue des gardiens où aucun mortel ne viendra m’ennuyer et attendre, je crois. Et c’est là que mn regard se posa vers une table entourée d’un groupe qui m’est familier. Oh, mais ne serait-ce pas ces pauvres garçons Monarchistes qui seront ravi d’avoir leur prêcheur pour leur dire ce qu’ils sont censé penser des évènements récents sur l’île de Regirock… ? Un sourire s’allonge sur mes lèvres. Voila qui pourrait peut-être me distraire… Après tout, n’ai-je pas écrit et lu à la suite de ce qui est passé aux nouvelles… Autant que cela serve à quelque chose à et me faire garder le contrôle sur cette partie de ma vie. Oh, je sais ce que dirait mon psy… « Pourquoi est-ce que vous y tenez tant, à ce contrôle ? ». Mais, bon, cet être insidieux qui a l’air de toujours interpréter trop loin en s’immisçant dans mes pensées n’est pas là. Donc même si ses paroles frappent toute la journée à l’arrière de mon crâne de manière fort désagréable, il ne me fera douter de rien. Car, je ne doute jamais.

Je salue les Monarchistes et deux d’entre eux (les plus stupides et désespérés du lot) se lèvent pour que je m’asseoie, me congratulant pour mon retour et me demandent des nouvelles. Apparement ils étaient trèèèès inquiets de ma disparition. Tss… Parlant d’être gênants et désespérants. Grand sourire faux-cul à l’appui, je m’adresse à eux et au reste de la table.

« Je suis navré pour mon absence, chers amis. » Hmmmm… D’ordinaire je n’aime pas le miel mais là je dois avouer que ce n’est pas si mauvais. « Mais, en priant notre Maître, il m’a accordé la faveur de sortir de mon isolement, pour vous faire part de sa parles liée à la découverte de l’île de son vassal Regirock. »

Oh, j’ai l’air si inspiré. Les débiles se regardent et s’exclament. Ils sont interpellés. Pauvres tarés apathiques… Quoi ? Si on a plus le droit d’être de mauvaise foi, hein… Au moins je n’irais pas me victimiser pour ce genre de pensées tout à fait gérantes. Car ce n’est qu’un jeu, tout ça. Je ne crois pas en cette légende… C’est un conte pour enfants. Alors si c’est un conte, j’ai bien le droit de faire comme si j’étais quelqu’un d’autre, juste quelques minutes.

« Vous le savez, la vie en prison n’est pas simple, surtout ces temps-ci, quand la légende, où plutôt la prophétie qui éveille en nous tant de passions, ne fait que commencer à se réaliser au dehors. »


Oh, oui, Imbécile crédule de monarchiste détenu n°3 qui s’exclame… C’est ce que je crois. Enfin, c’est ce que mon personnage de prêcheur faux-cul croit dur comme fer. Ah, ils l’aiment tellement, « Nagel-Jung leur prêtre »… Et ce dernier le leur rend bien. Moi, derrière, je m’amuse et cela fait longtemps que je n’avais pas eu aussi envie de rire intérieurement. Allons, continuons.

« Nos alliés Monarchistes ont comme nous vu en l’apparition de Regirock un signe, et si l’on en croit les recueils et les traductions de la légende. » Ou plutôt les Pokédex et les encyclopédies des légendes. « Il est dit en effet que ce gardien des roches et des montagnes réapparaîtrait une fois que les pierres formant son corps se seraient résorbées… »

Il est temps d’y ajouter un peu de symbolisme qui fera faire « OOOOOHHHHH » aux demeurés attroupés autour de moi.

« Et si ces roches… étaient une manière de représenter la foi des fidèles de la légende ? » Et, non, même pas besoin d’avoir fumé la moquette pour ça… Quoique, les paradis artificiels me feraient peut-être du bien, ces temps-ci (plus que les médicaments, assurément). Le potager de Papa me manque un peu pour ça. « Attendait-il donc que la foi des fidèles soit elle aussi plus solide pour se montrer de nouveau ? Peut-être bien. »

C’est tellement drôle d’inventer des liens, des théories farfelues. J’avais oublié comme tout cela me manquait et me remontait le moral. Du moins me donnait l’impression qu’en maître de cérémonie, tout roulait, tout était sous contrôle. Une dizaine de clampins qui sont là pour m’entendre parler et raconter n’importe quoi… Enfin, n’importe quoi, certes, mais j’y ait quand même mis les formes. Je suis renseigné, j’adore les légendes et la mythologie, après tout, alors je ne suis pas en train d’improviser exclusivement des salades… Si vous saviez comme j’ai travaillé mon texte depuis que les nouvelles sont passées à la télé. J’ai mon rôle dans la peau et j’y croirais presque. Cependant je ne suis pas l’élu… Enfin, je le serais très certainement si tout ce baratin était vrai (avouez que ce serait très flatteur), mais il ne l’est pas, n’est-ce pas ? Il est aussi réel que les fantaisies héroïques que j’écris dans certaines de mes pièces et autres textes auto-satisfaisants… Malheureusement, nous vivons dans un monde bien plus morose que ça, et il est bien dommage que tout cela ne soit que des histoires.

« Enfin, dans tous les cas, le gardien Regirock a voulu que l’on trouve son temple, et par « on », je parle bien des Monarchistes. »

Eh oui, de « nous » aussi, donc. Enfin, eux, surtout. Je ne vis pas dans un songe stupide raconté par un dépressif bipolaire comme ces Monarchistes qui ne savent pas quoi faire de leurs journées interminables en prison… Car je suis ce gros dépressif qui adore raconter des histoires en jouant un rôle de prêcheur fantasque et… Oh, eh bien, je ne vais pas vous faire l’affront de vous expliquer en long, en large et en travers car ça en dit suffisamment long sur ma personne, non ?

« Pourquoi aurait-il ouvert l’île, si ce n’est pour récompenser les fidèles narrant la légende de son grand maître et créateur ? »


Je soupire avec un air faussement mélancolique.

« Car, en voyant des sans-foi fouler du pied son île, il a probablement décidé de ne plus se montrer. Si l’île était aux Monarchistes, les choses en auraient surement été autrement. »

Mon regard se fait plus suave, ma voix également. Mon envie d’attiser la colère et de taquiner la foi des autres me tente un peu trop.

« Anarchistes, Compétition, Elixir… Ont osé s’opposer à cette vérité. S’opposer aux véritables maîtres de cette île et… » Je me donne l’air affecté et courroucé par ce que je vais dire par la suite. « Cette personne qui a été sacrifiée n’était que le témoin de ce qui se passera si ne laisse pas les lieux de la légende aux élus. Soyez-en convaincu, et dites-le à vos camarades… Nous serons plus grands que ces Anarchistes qui ont osé s’opposer à la légende qui commence à se réaliser. »

Je n’ai pas pu continuer car la sonnerie du repas à retentit. Quand sonne l’heure de la cantine, certains oublient assez vite mes sermons et passent à autre chose. D’autres me remercient et je souris comme un niais. Ah, oui, remerciez-moi. Et contentez-vous dans la mesure du possible d’attiser les flammes d’un conflit… Qui sait. Les légendes ne sont-elles pas faites pour faire rêver et amuser les gens… ? Et personnellement, dans l’absolu, je m’amuse beaucoup, et j’oublie temporairement ce qui me traine vers le bas au profit de récits rocambolesques. Ce n’est peut-être pas si terrible, de se conforter dans les rêves. Enfin… n’y suis-je pas habitué, depuis le temps ?

Le soleil se lève et une lumière d’or inonde le palais, la salle du trône où il viendra bientôt reprendre la place qui lui est dûe. Au-dessus des mortels et de la morosité de leur univers

Avec des gardiens et des détenus.
Tout va bien.
Alexander Nagel-Jung
Alexander Nagel-Jung
Ex-Régimeux
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Mer 10 Oct 2018 - 12:42
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