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Time and Confusion |OS|
Mercedes L. Blanchett


TIME AND CONFUSIONévolution d'Elyson


«Qu’est-ce que vous faites ici?»

Je ne parviens pas à réprimer l’animosité. Même si je la sais futile, même si je la sais infondée. À chaque fois que la cape grise traverse mon univers, je me sens me refermer. Probablement car chacun de ses regards me rappelle brusquement tout ce que nous avons en commun, tout ce que je pourrais devenir. Ou peut-être est-ce les douloureux souvenirs d’une époque qui m’a façonnée en quelque sorte, ou du moins qui a laissé ses traces, profondes et encore douloureuses, chez moi. Je n’aime pas la manière dont elle se déplace dans l’Arène, drapée de son silence. Seuls ses pas résonnent contre les dalles. Je la scrute en espérant une autre. Je n’ai pas envie d’elle ici, pas envie d’elle dans ma vie. J’ignore encore aujourd’hui expliquer mon ressentiment. Non pas que je lui en veuille vraiment. J’ai passé outre ma rancœur de l’abandon en me concentrant sur ce que la vie m’a offert en compensation : une famille aimante et totalement dédiée. Sauf qu’il y a quelque chose de faux chez cette femme qui se prétend ma mère, qui tente parfois d’agir comme telle pour mieux disparaître dans les ténèbres, toujours à jouer ce rôle dicté par des années de dictature, des années de rébellion. J’ai parfois envie de lui rappeler qu’avec moi elle n’a pas besoin de revêtir ce masque. Que je peux la comprendre mieux que quiconque.

«Cesses de me vouvoyer Mercedes.»

Même sa voix me ramène cinq ans à l’arrière, lors de la houle de nos premières rencontres. Je nous revois, juchées sur le toit de ce vieil immeuble abandonné, dans une ville où je n’ai plus mis les pieds depuis des années. J’entends encore les sirènes. Le chaos d’une capitale déchue. J’entends encore mon cœur qui bat, sans tempo, sans direction. Je me souviens aussi de la douleur. Mon regard glisse jusqu’à son visage et je regrette de tant lui ressembler. Parfois, j’aimerais simplement l’effacer pour tout ce à quoi elle me ramène, les heures les plus tristes de ma vie.

«J’avais espéré voir la petite. Tu ne me l’as toujours pas présentée.»

Malgré moi, je secoue la tête en claquant la langue. Pour qui se prend-elle? Je ne lui dois rien et certainement pas une audience avec ma fille. Je l’observe, sentant la colère me consumer peu à peu. Je ne devrais pas m’emporter ainsi, mais ses mystères m’épuisent. J’aimerais simplement qu’elle quitte et me laisse tranquille.

«Elle est avec son père aujourd’hui. Vous pouvez partir maintenant.»

Martha fait volte-face sous l’œil attentif de Elyson, mon Magicarpe. Le poisson la scrute depuis la piscine, ayant été celui pour me prévenir de son arrivée. Il ignore comment réagir devant mon évidente frustration, qu’il n’a pas souvent eu l’occasion de croiser. Comment expliquer au petit bonhomme ce qu’il n’a pas vécu? Le membre de le plus récent de mon équipe n’aura jamais à subir les mêmes déchirements que mon équipe et moi avons vécu par le passé. Il ne comprendra pas pourquoi je fuis, pourquoi je me terre dans la colère. Pourquoi je ne supporte pas sa venue et pourquoi je refuse de m’impliquer auprès d’elle. Si j’ai trouvé la paix avec Carter, je ne peux en dire autant de ma génitrice.

«Je voulais aussi savoir… comment tu te portes. Tu t’es faite discrète depuis ta sortie de prison malgré ce poste. Je sais que tu ne veux pas de mon aide mais… Tu ne peux pas m’empêcher de m’inquiéter.»

Je déteste qu’elle s’intéresse à mon sort. Qu’elle fasse comme si. Comme si nous avions un semblant de relation, comme si nous étions plus que des étrangers. Je me recule, par réflexe. J’entends le poisson s’agiter dans la piscine, comme s’il cherchait à mieux m’observer depuis sa position. J’ouvre la bouche en grand pour lui répliquer que je veux simplement la tranquillité, que ses déductions sur ma vie, mon expérience, qu’elle peut bien se les mettre où je pense. Sauf que je la sens s’avancer, mettre une fin à mes efforts pour la mépriser.

«Je sais, je ne fais pas partie de ta vie. Je serai toujours ce personnage en périphérie, cette mère à laquelle tu ne penseras et qui a sa vie à elle. Sauf que je sais ce que ça fait de quitter cette vie, Mercedes. Je sais que le quotidien n’a rien d’aisé. Tu as trouvé manière de te défaire de la routine, c’est une chance parce que moi je… Enfin, nous ne parlons pas de moi. Je veux simplement la chance de passer, de te voir un peu. Même si tu n’es pas ma famille, tu n’en restes pas moins une alliée. Je… j’ai sûrement trop demandé de voir Lexie.»

Elle prend une inspiration tandis que je me meurtris les mains à serrer des poings, incapable de faire du sens de ses mots. Je ne sens que la tension, celle qui me dévore et celle qui alourdit l’atmosphère.

«Je me suis dit que nous pourrions parler. Pas pour devenir amis, mais au moins pour ne plus être étrangers. Nous avons vécu des choses semblables, Mercedes, que tu le veuilles ou non. Ce n’est pas Weston qui comprendra, il t’a même puni pour ce que tu croyais être bon. Puis tu as purgé cette peine et…»

«ARRÊTEZ!»

Je l’ai poussée. Dans la piscine, j’entends un grondement sourd, une voix inconnue mais familière. Je ne détourne pas les yeux pour autant de celle qui vient de franchir une ligne à mon sens.

«Vous ne comprenez pas, vous n’aviez rien à perdre vous. Et j’essaie de l’oublier, d’accord? J’essaie d’oublier toutes ces années de merde que je viens de passer. J’essaie de reconstruire. De poser mes pieds dans ce monde qui a changé, de savoir qui je suis moi, cinq années plus tard. De rétablir la relation avec ma fille qui plus souvent qu’autrement me déteste pour ne pas avoir été là, une fille qui me regarde et qui me considère comme une étrangère et qui…»

Martha s’est tue. Elle se contente de me regarder à présent, cette même expression indéchiffrable au visage. Sauf que je sais ce qu’elle cherche à me dire. Je baisse les yeux, rougissant, confuse.

«Je ne suis pas votre fille.»

«Je sais.»


Elle ne flanche pas.

«Je l’ai accepté, tu sais? C’est juste que je pourrais aider pour ces choses. Tout comme tu pourrais m’aider je crois. Puis malgré moi, je suis curieuse.»

Je ne sais plus quoi dire.

«Tu as raison, nous n’avons pas le même vécu. J’ai fait des choix qui m’empêchent aujourd’hui d’avoir mal. Sauf que de ne pas avoir mal ne rime pas avec bonheur. Je n’aurais pas dû venir ici. J’ai peut-être eu envie de vivre un peu en te visitant, assister moi-même à ta réussite et voir comment tu t’en sors avec tout ceci. Je vais te laisser tranquille maintenant.»

Dans l’ombre du Léviator nouvellement évolué, elle fait volte-face et prend la direction de la porte, seulement quelques minutes après son arrivée. Pour une fois, j’ai le sentiment qu’elle a été sincère dans ses propos, même si c’est pour souligner son propre égoïsme.

«Je ne sais pas.»

Elle s’arrête, mes mots à sa suite.

«Je ne sais pas quoi penser de tout cela, je n’ai pas le sentiment d’avoir encore pris mes marques. J’essaie, même si à tâtons, même si au final ça ne servira peut-être à rien. Tout ce que je sais c’est que je n’arrêterai pas.»

La femme tourne sa tête en ma direction.

«J’ai juste… besoin de temps.»

Elle ne sourit pas, mais quelque chose se rallume dans ses prunelles éteintes.

«D’accord.»

En sentant la queue d’Elyson posée sur moi, je tente de mettre de l’ordre dans ce court mais intense échange. Dans tout ce que je ressens, tout ce que je peux penser, tout ce que je tais et tout ce je vis. Je ne ressens encore qu’une grande confusion. J’ai espoir que peut-être la venue de cette cousine appartenant à mon passé me rappellera qui je suis et où je vais. Car j’ai l’impression d’être à la dérive.
(c)Golden

Mercedes L. Blanchett
Mercedes L. Blanchett
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Jeu 12 Juil 2018 - 23:07
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