Je suis mes trois autres collègues en salle de repos. Je sais même pas pourquoi, j’ai fait ça. D’habitude, je mange tout seul en bouquinant. Mais bon, je crois que j’ai aussi oublié mon livre sur ma table de chevet. Rien ne me réussit, aujourd’hui. Quitte à pourrir ma journée, allons écouter des commérages en mangeant. C’est pas que je suis pas curieux, mais je déteste les ragots ou autres trucs du genre. C’est aussi pour ça que j’ai une grande aversion pour la presse people qui est juste une insulte au journalisme.
Installé à table, occupé à manger mon sandwich au thon, j’écoute mes collègues parler. Ça parle de leur enfant. Donc, clairement, je ne me sens pas concerné. Donc, je me contente d’écouter. Ainsi, je sais que Jessie, la nièce de Géraldine, va faire un lycée professionnel pour suivre des cours de cuisine. Je sais que les vrais jumeaux de Sylvia ont commencé à faire leurs premiers pas et que ça remue beaucoup chez elle. Je sais qu’Allison, la fille de Sullivan, est première de sa classe et commence à prendre des cours d’équitation sur le Ponyta de son père. Puis Géraldine se tourne vers moi.
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Et toi, Lavender ? Tu voudrais avoir des enfants plus tard ?-
Non merci, j’ai déjà ma sœur à gérer.-
Tu vas pas la gérer toute ta vie, quand même. -
Pourquoi, tu ne veux pas d’enfants, sans indiscrétion ?-
Parce que j’aurais pas la patience. Je ne supporte pas ni le bruit, ni le bazar.-
Ah ça, maniaque comme tu es, c’est sûr que tu risques d’avoir du mal avec un enfant. C’est que ça bouge, ces petits bêtes.-
C’est dommage, tu as pourtant les moyens d’élever correctement un enfant.-
Si l’argent faisait le bonheur d’un enfant, ça se saurait.Et je sais de quoi je parle. Je ne sais pas ce que c’est que d’avoir besoin de quelque chose. Et la richesse de ma famille est telle qu’elle pourrait facilement acheter un continent et qu’on aurait encore de quoi faire. Bon, j’exagère peut-être un peu. Mais je dois pas être loin de la réalité.
Et pourtant, j’ai pas eût ce que j’appelle une enfance heureuse. Entre une mère qui nous a abandonnés, nous considérant comme les pires choses qui ont pu lui arriver dans la vie, et un père qui a pris toutes les plus mauvaises décisions, sans jamais se remettre en question, ça partait déjà mal. À ça, tu rajoutes des tantes connes comme des gobelets, des cousins qui te prennent de haut gratuitement et des grands-parents paternels qui ne sont rien d’autres que des trous du cul. J’ai le quinté gagnant. De toute façon, mon contexte familial est tellement de la merde que c’est juste impossible d’élever un enfant dans des conditions correctes. Il aurait forcément un problème.
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Oh, tu dis ça parce que t’es jeune. Tu finiras par changer d’avis.-
On dirait ma grand-mère, j’te jure. Je déteste qu’on me dise ce genre de chose alors qu’on ne me connait pas.Sur ces mots, je me lève de ma chaise, ayant fini de manger et je quitte la salle. J’avais bien raison, ce repas m’a un peu plus pourri ma journée. Je suppose qu’après cette conversation désagréable, tout ne pourra qu’aller mieux. Qu’est-ce qui pourrait être pire, de toute façon ?
- Modération:
Et je fuis le Chinchidou. Et comme c'était la troisième apparition, ça clot le RP. Merci pour la modération !