Quoi de neuf sur l'île d'Enola ?

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Printemps 2025

~22 - 28° / Températures en hausse et grand soleil !

Intrigues et Events
Intrigue n°3 : « Ferveur »
L'Elu auto-proclamé des Monarchistes fait son entrée ! La Compétition, Elixir et le Gouvernement sont en crise et les Anarchistes demandent la démission du Chef du Conseil.
Mini event n°1 : Panique à Vanawi !
Un blocus Anarchiste est en cours à Vanawi, sous surveillance des forces de l'ordre.

Missions et Défis
Un guide dans les ruines (mission)
Faites découvrir les ruines du Titak !
La comète (défi)
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Pluie diluvienne [OS]
Samaël Enodril-Miyano

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Pluie diluvienne
One Shot
"lave les âmes en peine"

Comme un flash, elle s'en était souvenue. La mémoire revenait lui rappeler des événements passés il y a longtemps, mais dont elle se remémore comme si elle les avait vécus hier.

Elle n'en avait pas rêvé depuis toujours, mais elle avait fini par le vouloir, ça, c'est sûr. Elle avait bien exprimé son consentement et son propre désir de faire un enfant, après tout. Rien n'avait été fait par hasard ou par accident. Et, au fond, elle était heureuse. Elle ne pouvait pas se dire le contraire, en tout cas, elle ne le voulait pas. Après tout, elle avait tout pour l'être : un boulot stable, une jolie maison en campagne d'Amanil, un compagnon qui l'aimait profondément malgré sa maladresse, un enfant nouvellement né... Pourtant, après son accouchement, tout ne s'est pas déroulé exactement comme elle l'imaginait. Durant une partie de sa grossesse, déjà, il lui arrivait de passer d'un état à un autre. Il était plus facile à ce moment-là de rejeter la faute sur les hormones. Elle s'était rendue compte seulement après que ce n'était peut-être pas aussi simple, en vérité. S'occuper d'un bébé, ça ne devait pas être si terrible, puisqu'elle avait eu des petits frères et sœur, se disait-elle à elle-même pour se convaincre. En sachant évidemment qu'un enfant était différent d'un chat ou d'un chien, le réaliser aussi brutalement lui comprimait la poitrine, faisant monter en elle des bouffées d'angoisse qui arrivaient le plus souvent juste avant de dormir.

Elle avait supplié pour des jours de congés supplémentaires à ses supérieurs à ce moment-là parce qu'elle ne se sentait pas bien du tout. Certains avaient compris. D'autres, avaient rejeté la faute sur elle. Quand ils lui avaient demandé pendant combien de temps elle pensait s'absenter, elle ne savait pas quoi répondre. Elle ne savait pas. C'était difficile à prévoir, après tout, et elle ne se connaissait pas assez là-dessus pour être précise non plus. 'On ne sait jamais, avec toi, de toute façon', lui avait-on répondu. Face à ça, elle ne savait pas quoi dire. Non, c'est vrai, on ne savait jamais, avec elle. Mais comment aurait-elle pu savoir ? Elle n'était pas capable de voir l'avenir, et elle ne pouvait pas lutter contre l'imprévisible. Elle essayait juste de faire avec, tant bien que mal. Et elle était autant frustrée qu'eux d'être dans cette situation. Elle aussi, aurait bien aimé savoir quand allait cesser cet épuisement, tant moral que physique. Alors elle s'était mise à culpabiliser, à se dire que c'était de sa faute, qu'elle aurait dû attendre avant d'avoir des enfants même si celui-là n'avait rien d'un accident et qu'il avait été attendu. Quand son mari pouvait la reléguer, il le faisait le plus souvent possible afin qu'elle se repose. Mais elle utilisait plutôt ce temps pour faire quelques heures au travail, se sentant toujours mal de leur causer des ennuis à cause de ses envies de famille égoïstes. Au moins, sur place, s'occuper de ses petits patients à quatre pattes lui permettait de penser à autre chose. De se dédier à fond dans sa passion, même si, entre les pauses, les larmes revenaient. Plus discrètes, celles-ci, mais pas moins humides. Parce qu'un moment donné, il allait bien falloir rentrer.

Elle aimait Samaël. Elle aimait le fait d'être mère, mais c'était tellement difficile, parfois... Le jour, à courir partout pour faire des études et un job déjà éprouvants, et le soir, à devoir parfois gérer seule leur enfant quand son époux doit s'occuper d'urgences immédiates après que des énièmes fumeurs aient jeté leurs mégots par terre pour créer un feu de forêt ou que des dresseurs inconscients aient laissé leurs Pokémon engendrer des flammes partout. Et quand Ikaël pouvait s'occuper de leur fils la journée, il avait souvent des missions le soir, à la dernière minute. Déjà épuisée, Lyra n'avait pas d'autres choix que de prendre le relais alors. Et le petit, malheureusement, avait du mal à faire ses nuits. Ces moments de solitude, toutefois, lui permettaient au moins de faire fondre l'anxiété qu'elle contenait par des flots de larmes incontrôlables, une fois l'enfant couché au bout de une heure à essayer de l'endormir. Il suffisait qu'elle se regarde dans le miroir de leur chambre pour véritablement avoir conscience qu'elle allait mal. Les maux de tête lui prenaient en même temps qu'elle voyait son reflet se tordre sous les sanglots, et elle se demandait ce qu'elle faisait, qui elle était, si vraiment elle avait fait les bons choix dans sa vie... ou même, si elle était une mère digne de ce nom. Si elle avait la capacité pour élever un être humain, pour l'éduquer correctement. La fatigue et le stress la faisaient craquer, alors quand elle était sûre que l'Enodril qui partageait sa vie ne pouvait pas l'entendre d'une manière ou d'une autre, elle laissait tout exploser. Ou alors, elle allait dans la salle de bains, prétextant vouloir prendre une douche froide pour contrer la chaleur, s'il le fallait, mais elle s'y réfugiait. Elle se calait au fond de la cabine, actionnait un mince filet d'eau parce qu'elle avait quand même véritablement chaud, et laissait tout sortir. Ce qu'elle accumulait de plus en plus, au fil des jours. Ce qu'elle ressentait à chaque fois que son fils pleurait. À chaque fois qu'elle pensait que c'était de sa faute, que c'était à cause d'elle qu'il n'était pas bien parce qu'elle ne s'en occupait pas comme il le fallait. Il lui était arrivé à quelques reprises d'avoir envie de partir. De partir loin. De ne plus avoir toute cette anxiété qui la faisait souffrir de l'intérieur. Et elle se haïssait pour ça. Elle se haïssait de vouloir s'enfuir. Elle se trouvait horrible. Horrible de penser à des choses pareilles alors qu'elle avait un devoir à assumer, et un être vivant à sa charge qui avait besoin d'elle. Elle s'en était voulu. Beaucoup. Mais elle était à bout de force. Elle lâchait prise. Elle n'en pouvait plus.

Plus fréquemment, il lui arrivait aussi de se demander ce que sa propre mère aurait fait, à sa place. Elle lui manquait beaucoup. Elle aurait aimé avoir un quelqu'un comme elle pour la guider. Sans doute qu'avoir eu cinq enfants était pratique pour apprendre à les gérer. Sans doute qu'elle aurait fait beaucoup mieux qu'elle, aussi, qu'elle aurait su quoi faire, quoi dire, pour remonter le moral de sa fille et lui dire que tout irait bien, que ça allait s'arranger. Qu'il faudrait probablement qu'elle en parle à son Ikaël, aussi, puisqu'il était le seul à pouvoir la soutenir et qu'il devait d'ailleurs déjà avoir quelques suspicions. Puisque, finalement, elle ne se sentait jamais aussi bien qu'après lui avoir fait part de ses peurs et qu'il avait cette force qu'elle n'arrivait pas à atteindre malgré ses efforts. Si sa mère était là, elle aurait pu lui dire. Elle aurait pu lui dire que ça n'avait pas été facile pour elle non plus mais qu'elle avait pu s'en sortir, et qu'il n'y avait pas de raison que Lyra non plus ne s'en sorte pas, même si cette dernière était à bout. Même si cette dernière ne se rappelait plus de la dernière fois où elle avait vraiment trouvé du temps pour se reposer pleinement et se détendre. Elle n'était pas non plus récemment sortie pour voir des amis, d'autres gens hormis les clients qu'elle recevait quotidiennement ainsi que les autres auxiliaires qui travaillaient en sa compagnie. Pas qu'elle se sentait enfermée, mais peut-être que ça lui ferait du bien, de voir du monde. De changer d'air. De profiter d'autres choses. La première étape toutefois consistait à ne plus laisser toute cette pression lui peser sur les épaules et en faire part à quelqu'un. Son confident le plus proche, par exemple, qui devait partager avec elle ce rôle de parents qu'ils avaient assumé tout de suite avec joie à la naissance de leur enfant, même si aucun des deux n'avait d'expérience là-dedans et que, comme tout le monde, ils avaient appris sur le tas, plus ou moins maladroitement. Si Lyra voyait en Ikaël quelqu'un de fort mentalement, qui ne pliait pas, elle ignorait qu'il était tout aussi perdu mais que ça se remarquait beaucoup moins. Et pourtant, il pouvait la comprendre. La comprendre et la supporter. Alors, quand un soir, un énième, elle essayait encore de cacher ses pleurs après un nouveau cauchemar et une boule d'angoisse dans la gorge, l'Enodril s'était levé en douceur pour poser sa main sur son épaule et ainsi qu'elle puisse savoir qu'il était réveillé, près à l'écouter. Elle était teigneuse, quand elle voulait. Elle pensait ne pas lâcher, quand bien même il savait qu'elle allait mal. Elle ne pouvait pas sortir de mensonge, toutefois. Ce n'était pas ce qu'elle désirait et il découvrirait le subterfuge aussitôt.
Au final, si elle fut surprise de le découvrir ainsi, la dévisageant avec ce regard triste et inquiet, Lyra ne résista pas bien éternellement. Après avoir laissé passer quelques secondes de silence où elle était devenue muette, la jeune mère s'était blottie dans ses bras et avait pleuré, longtemps, avant de lui parler de tout ce qui lui pesait sur le cœur. Elle n'avait pas 'guérie', mais elle s'était sentie mieux. Elle n'était pas seule, après tout. Pendant un temps, elle avait oublié, en effet, que quelqu'un continuait de veiller sur elle. Que peut-être, à eux deux, parents doués ou non, ils allaient s'en sortir.



« Je vais être... grand-mère ? »

L'information a du mal à faire son petit bout de chemin. Ou plutôt, elle est lente à se réaliser. Pourtant, Lyra regarde le papier de la procédure pour la GPA une énième fois pour être sûre d'avoir bien compris. Un peu nerveux, son fils hoche timidement la tête, frottant son alliance comme à chaque fois qu'il est stressé. Les doigts de sa mère tremblent sur les bordes de la feuille. Le Maître n'ose d'abord pas relever le regard. Mais lorsqu'il le fait finalement, il sursaute en voyant le visage de sa génitrice défigurée par les larmes. Et un sourire qui s'agrandit. Samaël se retient de pleurer à son tour, faible lorsqu'il la voit ne pas se retenir. Elle exprime pourtant beaucoup de joie sans parvenir à contrôler ses pleurs. C'est au cou de son enfant qu'elle finit par se jeter, dans un câlin qu'il lui renvoie avec force mais tendresse. Il finit par se laisser aller. Il attendait ça depuis longtemps, elle le sait. Quelque part, elle aussi attendait ça. Avoir un ou plusieurs petits-enfants. Pouvoir s'occuper d'eux comme elle s'est occupée de son fils, avec un peu moins de responsabilités mais tout de même. Elle n'a jamais osé le lui dire pour ne pas qu'il se mette de la pression, mais elle en rêvait secrètement un peu. Elle est certaine que Samaël et Natsume seront de merveilleux parents. Alors aujourd'hui, Lyra partage le bonheur de son unique garçon. Ce soir, ils auront quelque chose de grandiose à fêter. Le début d'une nouvelle vie. La sienne avec leurs nouveaux rôles, mais aussi celle qui pointera le bout de son nez dans quelques semaines, pour leur plus grand bonheur.
Samaël Enodril-Miyano
Samaël Enodril-Miyano
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Lun 12 Avr 2021 - 23:55
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