Enfin des congés, une semaine complète de vacances que je vais aller passer à la montagne du Nord. Je suis sortie du boulot il y a moins de deux heures et je suis donc actuellement en train de trier les affaires que je veux emmener puisque ma réservation débute ce soir. Et comme la logistique ce n’est pas trop mon point fort, je me retrouve à faire mes bagages juste avant de partir, comme d’habitude. Je fourre des pulls,, des sous-vêtements, des pantalons et mes affaires pour le ski dans une grande valise puis je vais tout charger dans la voiture aussitôt, certain que je vais oublier quelque chose de toute façon. Je vais au garage chercher mon snow, mon casque et mes chaussures que je fourre sur le siège arrière puis je décolle en réfléchissant à ce que j’ai pu oublier d’important… Il me faut rouler une bonne dizaine de bornes avant de me rendre compte du silence qui règne dans l’habitacle… Oh merde, les pokémons. Je fais demi-tour dès que j’en ai l’occasion et je retourne chercher la bande de joyeux lurons qui m’attend sagement derrière la porte d’entrée. Dès que je l’ouvre, ils se précipitent tous en direction de la voiture et je soupire en passant chercher Garnet qui pour une fois, accepte de nous accompagner. Et nous voilà de nouveau en route, Cachou et Alaska sur le siège avant et les autres se serrant à l’arrière. Et c’est parti pour quelques heures de route.

Après une courte nuit de sommeil, me voilà enfin sur les pistes. Tout le monde est bien au chaud dans sa pokéball sauf Alaska qui est bien plus à l’aise que moi dans ces montagnes et se fait une petite place dans mon sac à dos, il n’y a que la tête qui sort mais il est tellement heureux que j’accepte volontiers ses quelques kilos en plus sur le dos. Nous surfons toute la matinée sur des pistes allant de la verte de reprise à la noire un peu raide qui me demande plus de temps, n’étant pas un mordu des sports d’hiver, même si j’ai appris à surfer quand j’étais encore tout jeune. La neige est bonne et comme les vacances scolaires sont passées, il y a peu de monde sur les pistes, c’est très agréable. L’après-midi arrive rapidement et après un casse-croûte bien mérité, je décide de pratiquer le sport que je préfère, le mushing. Je connais un peu les gars qui s’occupe de l’animation, il me voit une ou deux fois par an et j’ai déjà travaillé avec eux plusieurs fois parce qu’ils ont une sacré équipe de pokémons pour tirer leurs traîneaux. Il me mette à disposition un petit traîneau qui nécessite deux tireurs et je fais venir mon Lougaroc qui sautille d’impatience à l’idée de courir dans la poudreuse. Je m’arrange avec eux pour qu’ils me prêtent un deuxième chien quand le Goupix s’extirpe de mon sac et court se positionner à côté du Lougaroc pour qu’on lui enfile le harnais. Tout le monde rigole mais il conserve un air très sérieux et déterminé et ça me fait sourire. Il ne comprend pas pourquoi les gens rient autour de lui mais quand on l’écarte, il revient aussi vite reprendre sa place.

«  Laissez les gars, je vais m’en charger. »

Ils me souhaitent bonne chance et partent s’occuper des autres clients. Quant à moi, je m’agenouille dans la neige à côté de la boule de poils qui me fixe avec un air revêche et je souris, à la fois amusé et charmé par le renardeau qui n’en démord pas. Très bien, je fouille dans mon sac et je sors une pierre glace que je lui présente. Son regard se pose sur l’objet d’évolution et il glapit d’impatience en remuant la queue, c’est donc un oui. Sans hésitation, il effleure la pierre du bout du museau et la vive lueur argentée qui émane de lui laisse aussitôt place à un feunard de grande taille qui est déjà en train de glisser ses pattes dans le harnais. Je plonge mes mains dans son épaisse fourrure duveteuse et souris béatement, émerveillé par la forme d’Alola qui se tient devant moi. Comme pour me rappeler sur terre, le renard gémit et je le gratte derrière l’oreille avant de lui passer et d’ajuster enfin son harnais de traction. Je répète l’opération avec le loup qui accueille la nouvelle forme de son ami avec quelques coups de langue sur le museau. Les hommes qui riaient tout à l’heure regarde le feunard avec un mélange de curiosité et de surprise et je jurerai presque que celui-ci les nargue. Puis nous partons enfin, les deux pokémons s’élancent en bondissant et le traîneau glisse sur la neige à la vitesse des foulées des chiens. La sensation est grisante et alors que je pousse quelques cris de joie, ils accélèrent et profitent autant que moi de cette course sous un soleil d’hiver, les pattes dans la poudreuse, au milieu des sapins enneigés et des quelques pokémons sauvages qui regardent curieusement notre attelage passer. La puissance du Lougaroc qui tire le plus gros du traîneau est dirigée par la souplesse et l’agilité du feunard. Le couple fonctionne à merveille et sans forcer, nous profitons de cette excursion toute l’après-midi.

Le soir, nous ne sommes pas encore arrivées à la maison que les deux canidés sont allongés à l’arrière, serrés l’un contre l’autre et endormis. Je profite de leur immobilité pour prendre un snap et l’envoyer à quelques amis et collègues puis je les réveille doucement et nous rentrons tous nous mettre au chaud, grignoter quelque chose et nous endormir, bercés par l’euphorie de la journée.