Quoi de neuf sur l'île d'Enola ?

Période en cours
Printemps 2025

~22 - 28° / Températures en hausse et grand soleil !

Intrigues et Events
Intrigue n°3 : « Ferveur »
L'Elu auto-proclamé des Monarchistes fait son entrée ! La Compétition, Elixir et le Gouvernement sont en crise et les Anarchistes demandent la démission du Chef du Conseil.
Mini event n°1 : Panique à Vanawi !
Un blocus Anarchiste est en cours à Vanawi, sous surveillance des forces de l'ordre.

Missions et Défis
Un guide dans les ruines (mission)
Faites découvrir les ruines du Titak !
La comète (défi)
Découvrez un mystérieux astéroïde.

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Charlie's Diaries
Charlotte S. Laurens
CHARLOTTE SÉRÉNA LAURENS
INFORMATION GÉNÉRALES

Nom : Laurens
Prénom : La Ranger porte deux prénoms, Charlotte, ainsi que Séréna. Ces prénoms, ainsi que son nom, dissimulent une part de ses origines.
Surnom : Comme vous n'entendrez presque jamais quelqu'un la désigner de par son prénom aussi bien vous renseigner au sujet de ses surnoms. Le plus classique et fréquemment emprunté de la part de la majorité est Charlie, un nom qu'elle est venue à considérer de manière plus significative que son véritable prénom. On la surnomme aussi parfois Cha, pour faire plus court encore. Puis elle portait autrefois le surnom Tabitha, un espèce de pseudonyme qui la désignait en tant que dresseuse. Finalement, on la connaît en tant que «La fille au Sapereau», ce nom qui désormais ne fait plus sens pour elle depuis que Ned est parti, l'ayant abandonnée, du moins dit-elle, comme de nombreux représentants de son équipe.
Âge : 26 ans, difficile à croire, même pour elle.
Date de naissance : 4 août 1996
Genre : Féminin même si Charlie ne s'est jamais particulièrement identifié à un genre ou à un autre. Les questions de genre ne l'importent que peu à vrai dire, tout comme la sexualité qui l'a toujours mis un peu mal à l'aise. Elle se demande encore si elle n'est pas asexuelle, tout simplement. Il vaut mieux éviter de la questionner à ce sujet.
Origine(s) : Américaines du côté paternel et japonaises du côté maternel. Elle a grandi au Japon une bonne partie de sa vie et s'identifie fortement à la culture de sa mère. Elle pratique encore régulièrement le japonais, notamment avec son ami Natsume. Lorsqu'elle accepte de parler, bien entendu.
Date d'arrivée sur l'île d'Enola : Quelque part au courant de l'année 2004
Métier/Occupation/Études : Charlotte a obtenu son bac S en 2014 de peine et de misère. Après quelques années à occuper le titre de Championne Dresseuse à Zazambes, fière représentante du type Combat, la jeune fille a entamé au courant de l'année 2018 des études en archéologie à Baguin. Elle n'a néanmoins jamais terminé dans ce domaine. Elle a aussi suivi une formation de Ranger qui lui permet aujourd'hui d'exercer ce métier.
Lieu de résidence : Un appartement de Zazambes, en périphérie de la ville. Un endroit plutôt modeste qu'elle déteste mais qui la loge pour l'instant.
Groupe : Elixir
Sous-Groupe : Ranger, Monarchiste
Rôle : Patrouilleuse Ranger affectée à la zone du Sud. Si son travail l'amène souvent à bouger d'un endroit à l'autre, elle a la charge particulière de la région aride et des ruines de la civilisation du Titak. Elle protège aussi une partie de la forêt d'Érode, un lieu qu'elle connaît comme le fond de sa poche puisqu'elle y a habité de nombreuses années.
Pseudonyme : Li, son surnom de patrouilleuse qu'elle aime utiliser pour éviter qu'on ne la reconnaisse comme étant la dresseuse reconnue de Zazambes et l'ancienne Championne de la ville. Elle préfère qu'on évite de lui parler de cette époque.

FICHE DRESSEUR
Informations
Rôle : Patrouilleuse Ranger
Lien vers le Sac de la version 1 : Charlisac
Voulez-vous utiliser le dé shiney? : Non, pas possible de toute façon.

Modifications à votre équipe
- -  Lamantine ♀ - Mistumi - Hydratation - Fofolle
DESCRIPTION DE LA MODIFICATION: A quitté l'équipe.
PREUVE: Voir l'histoire.
- - Sablaireau ♀ - Celena - Baigne Sable - Solo
DESCRIPTION DE LA MODIFICATION: A quitté l'équipe, relâchée dans les ruines du Titak.
PREUVE: Voir l'histoire.
- - Phanpy ♂ - Carey - Ramassage - Assuré
DESCRIPTION DE LA MODIFICATION: A quitté l'équipe.
PREUVE: Voir l'histoire.
- - Grotichon ♂ - Asaki - Brasier - Modeste
DESCRIPTION DE LA MODIFICATION: A quitté l'équipe.
PREUVE: Voir l'histoire.
- - Galvaran ♂ - Adexan - Peau Sèche - Docile
DESCRIPTION DE LA MODIFICATION: A quitté l'équipe.
PREUVE: Voir l'histoire.
- - Onix ♂ - Henry - Fermeté - Pudique
DESCRIPTION DE LA MODIFICATION: A quitté l'équipe.
PREUVE: Voir l'histoire.
- - Scarhino ♂ - Ely - Cran - Jovial
DESCRIPTION DE LA MODIFICATION: Obtention pendant l'ellipse à ses débuts en tant que Ranger.
PREUVE: Voir l'histoire.
- - Pikachu Catcheur ♀ - Maria Libre - Statik - Assurée
DESCRIPTION DE LA MODIFICATION: Obtention pendant l'ellipse, offert par un élève du dojo de combats et de karaté à l'époque où elle s'en occupait encore.
PREUVE: Voir l'histoire.
- - Baggaïd ♂ - Fukuo - Mue - Jovial
DESCRIPTION DE LA MODIFICATION: Évolution à l'époque où elle avait son dojo.
PREUVE: Voir l'histoire.
- - Mammochon ♀ - Mycah - Benêt - Rigide
DESCRIPTION DE LA MODIFICATION: Évolution au retour de Charlie de son hospitalisation.
PREUVE: Voir l'histoire.
- - Braségali ♀ - Akemi - Brasier - Naïve
DESCRIPTION DE LA MODIFICATION: Évolution en aidant lors de l'évacuation de Zazambes. Akemi a trouvé beaucoup de sens à aider les autres et a finalement revêtu sa forme finale. Charlie et elle n'ont plus jamais retrouvé ce sentiment depuis.
PREUVE: Voir l'histoire.


PHYSIQUE
Couleur de peau : Caucasienne tirant tout de même vers l'orangé compte tenu des nombreuses heures passées au soleil. Sous les rayons torrides de la région aride dont elle a la responsabilité, elle ne met pas bien longtemps à brunir. Elle est sujette aux rougeurs et fait de l'eczéma sur quelques parties de son corps, particulièrement sur les mains.
Description des cheveux : Certains l'appelleraient «strawberry blonde», car il est plutôt vrai que sa chevelure a pâli depuis ses débuts en tant que Ranger à cause de leur exposition régulière au soleil. Or, elle est plutôt châtain clair, tirant fortement sur le roux. Coupés plus courts que les épaules, dans un dégradé négligé, elle les laisse la majorité flotter autour de sa tête sans la moindre entrave. De toute manière, ses cheveux sont si fins qu'ils se rassemblent difficilement en une queue de cheval ou quelque coiffure qui pourrait dégager un peu son visage et adoucir ses traits.
Description des yeux : Marrons, tirant vers l'ambre selon les caprices du soleil et l'angle depuis lequel on la regarde. Il s'agit de deux soucoupes plutôt expressives et changeantes, passant de l'absentéisme total aux émotions les plus vives. Plutôt grands par rapport au reste de son visage, ses yeux viennent souvent se colorer de profondes cernes sombres. Ces indices silencieux de ses longues nuits d'insomnie lui donnent parfois un air plus âgé que ses vingt-six années et certaines rides encadrent déjà son regard.
Taille : 1 mètre et soixante centimètres.
Poids : 52 kilos.
Description de la silhouette : De prime abord, Charlotte vous apparaîtra maigre, voire même faible, bâtie non seulement en petitesse mais aussi en étroitesse, en faisant un tout petit bout de femme. Rien de bien impressionnant en soi. Charlie a effectivement ce corps menu et noueux, formé majoritairement de petits os qui bien qu'étroits n'en reste pas moins plutôt solides et saillants sous sa peau, particulièrement au niveau des genoux et des épaules. Néanmoins, elle cache sous cette maigreur une musculature fine et endurante de ceux ayant pratiqué des sports toute leur vie et le feront encore pour longtemps. La seule part de son anatomie qui se montre un peu plus généreuse ce sont probablement ses cuisses, endurcies par de longues séances de marche dans le cadre de son travail de patrouilleuse. Finalement, on remarque chez elle un corps généralement dépourvu de courbes, que ce soit son petit bustier, ses hanches sans forme et ses fesses discrètes.

Problèmes de santé physique : Aucun problème physique à proprement parler, néanmoins les anti-dépresseurs qu'elle prend tous les jours lui occasionnent beaucoup de problèmes tels que la perte de poids l'ayant mené à cette présente maigreur (en fait, les médicaments lui causent des nausées parfois intenses et lui coupent souvent l'appétit) en plus de problèmes de sommeil. Autant dire que ces substances causent une excitation et une agitation qui l'empêchent souvent de dormir. Charlotte réfléchit régulièrement à arrêter sa prescription maintenant que ses symptômes dépressifs se trouvent sous contrôle mais craint les effets du sevrage, mais aussi de perdre l'équilibre précaire qu'elle est parvenue à établir sur sa santé mentale.
Particularités autres : Parmi les particularités physiques notables de Charlotte, on dénote son talent pour les arts martiaux, plus particulièrement le karaté. Ayant toujours eu de grandes affinités avec ce sport, elle le pratique encore régulièrement après une certaine période d'arrêt. Elle a tâté le terrain d'autres formes d'arts martiaux que son karaté original et y réussit plutôt bien mais y manque de pratique. Elle cherche à garder sa flexibilité et son endurance en s'entraînant tous les matins. Elle pratique aussi la méditation et le yoga.

CARACTÈRE
Personnalité : Il est plutôt difficile d'identifier certains traits de caractère à Charlotte comme ses réactions et comportements dépendent énormément des contextes et des personnes qui l'entourent. Dans un environnement favorable, on connaîtra une jeune femme plutôt animée, parlant rapidement et changeant de sujet de manière plutôt désorganisée, une personne très énergique parfois même difficile à suivre. Rien ne semble être en mesure de l'arrêter tandis qu'un projet lui traverse l'esprit. Elle s'entraîne durement et s'entête pour des détails qui ne feront probablement pas énormément de sens aux personnes qui l'entourent. Il s'agit d'une jeune femme qui appréhende le changement et se plaît dans les routines et la prévisibilité. Le monde qui l'entoure suscite chez elle des réactions souvent vives émotionnellement. Elle peine encore à garder son sang-froid, autant dans ses périodes de grandes joies comme ses colères les plus dévastatrices. Les émotions la dominent et viennent trop souvent altérer son jugement. Elle aime profondément et sans demi-mesure, prend la trahison très difficilement et a très souvent de la difficulté à mesurer son propos. Cependant, elle sera généreuse et disponible pour ses proches et entièrement dédiée à leur cause. Elle a le rire facile, tant que l'humeur s'y prête, un humour un peu noir parfois ou même gamin. Charlotte possède encore cette sorte de naïveté qui la pousse à avoir des opinions très tranchées sur bien des sujets. Elle s'intéresse un peu plus au monde qui l'entoure désormais néanmoins, sur le ressenti des autres aussi et parvient à se questionner désormais là où elle se contentait d'avancer auparavant.

Reconnaître un tort lui est excessivement difficile. Elle a tendance à se croire intouchable dans ses actions et à rejeter la faute sur elle-même. Son estime est chancelante et elle compense très souvent de diverses manières, souvent en se détachant des autres car «ils ne comprennent pas de toute manière». Elle se remet difficilement en question et doit cheminer par elle-même... La forcer à agir contre son gré serait une perte de temps car il n'y a pas plus bornée que miss Laurens (sauf peut-être sa soeur Carla). Elle est orgueilleuse, la Ranger, et refuse qu'on lui marche sur les pieds. Elle a plutôt mauvais caractère lorsqu'elle juge qu'on marche sur ses plate-bandes ou qu'on tente un peu trop de la questionner si qui elle est. Elle se réfracte rapidement mais se manipule aussi avec aise. Il est plutôt aisé de l'ouvrir si elle ne vous perçoit pas comme un danger. Aux gens qu'elle aime elle dédie réellement les meilleures parts d'elle-même, étant pour eux ce qu'elle ne parvient pas à être pour elle-même : affectueuse, drôle, clownesque parfois et très dédiée, elle possède un charme qui gagne à être connu au fil des rencontres. Son côté sensible la rend particulièrement propice à proposer son aide parfois même au détriment de son confort. De toute manière, Charlie se soucie assez peu des choses matérielles. Autrement, elle est plutôt froide et réservée avec les inconnus, maladroite dans ses échanges. Elle paraîtra peu avenante à ceux ne la connaissant pas énormément. Elle se donne peu souvent la peine de se familiariser avec autrui ce qui cause la construction de jugements hâtifs chez elle.

Charlotte émerge maintenant du pire contexte de sa vie après la mort de ses parents et de son frère. La dépression l'a rendue lâche, prompte à fuir ses problèmes plutôt que de les surmonter. Elle s'isole énormément et se sent encore plus démunie socialement qu'elle ne pouvait l'être dans son adolescence. Son affect est généralement neutre, mais il lui arrive encore d'avoir des passes plus creuses et de broyer du noir. Elle est aussi très nerveuse et anxieuse au quotidien et résiste avec encore plus de détermination aux changements. Néanmoins, ces événements lui ont aussi permis d'être plus critique, paradoxalement, envers ses choix. Elle sait maintenant qu'elle doit s'améliorer en tant que personne mais n'est pas convaincue de pouvoir y parvenir. Il existe encore une part jeune et puérile en elle qui ne demande qu'à maturer.

Goûts/Dégoûts :
Charlie aime : Les sports individuels (particulièrement le karaté mais aussi d'autres arts martiaux, le yoga, l'athlétisme mais surtout la course à pieds/le marathon) qu'elle tente de pratiquer le plus souvent possible avec une préférence pour la course, le yoga et bien sûr le karaté - les sports d'équipe (course à relais, basketball parfois même soccer ou rugby) qu'elle pratique pratiquement jamais mais aime bien - la danse (même si pas très douée... ahem) - écouter de la musique comme le hip hop mais pas trop l'électronique - la nature (l'étudier à sa façon, ça la fascine et a toujours l'impression d'y apprendre) - l'histoire surtout des civilisations anciennes et disparues - visiter les ruines du Titak ou se promener en forêt - imaginer la vie des gens du Titak - entendre parler des communautés indigènes de l'île - le sujet de l'emergya (elle est persuadée qu'il faut investir dans cette énergie qui pourrait être plus propre que bien d'autres) - l'environnement et y faire attention - les animaux et ne pas les manger (elle est végétarienne mais elle triche souvent chuuut) - la malbouffe malgré elle (surtout le poulet frit) - apprendre - être déroutée dans ses apprentissages - la nuit - la pluie - les cartoons - les films d'action vraiment exagérés - les combats Pokémon (ceux-ci ont toujours fait partie de sa vie, elle les respecte énormément) - les jeux de société quand elle gagne - les fêtes et anniversaires - les Centre Pokémon - les jeux vidéos de combat - le type Sol et le type Combat (mais c'est moins important pour elle maintenant, elle a une préférence mais elle est moins marquée désormais) - les chiens - la noix de coco - la méditation - les câlins mais pas de n'importe qui

Charlie fera la gueule devant : Le fait de rester assis - lire un livre - se planter des heures devant un ordinateur (surtout qu'elle semble être incompatible avec la technologie) - les activités qui demandent de la patience ou de la concentration - les gens qui rabaissent les autres - les conversations sur son passé ou son ancien statut de Championne - les choses trop «féminines» - le magasinage - faire les courses - faire le ménage - cuisiner - le froid (même si elle aime l'idée de la neige) - le langage trop soigné - devoir bien s'habiller - les foules - parler de ses sentiments - devoir être délicate  ou ce qui demande de la délicatesse - travailler en équipe (elle se traite dans son travail de Ranger) - les enfants malpolis (son neveu et sa nièce sont plus mieux) - perdre - qu'on la dérange pendant sa méditation - son appartement - son téléphone portable - les kékés (même si elle en est une à ses heures) - les boissons gazeuses - les inconnus - les trucs trop sucrés (elle préfère le salé) - les bains tourbillons - s'exposer physiquement (elle est très pudique)

Objectifs et aspirations : Difficile pour Charlie, à ce point-ci de sa vie, de formuler des objectifs concrets. Elle vit particulièrement dans la peur de rechuter une fois de plus dans la dépression. Elle aspire donc à maintenir et améliorer sa santé mentale du mieux qu'elle le peut. Elle désire aussi poursuivre son investissement à la fois dans la vie familiale de sa soeur auprès de son neveu et de sa nièce, de ses cours de karaté qu'elle donne encore à quelques enfants et adolescents, et de son travail de Ranger. Pour ce qui est du reste, Charlotte ne se questionne plus. Prévoir à l'avance serait de prendre le risque de vivre des déceptions et elle ne peut s'y résoudre. Elle vit donc au jour le jour, entretenant simplement de petits projets tels que d'avoir suffisamment d'argent un jour pour acheter un condo ou du moins changer d'appartement (elle le déteste vraiment...).
Peur(s) : La peur caractérise bien trop souvent Charlotte. L'anxiété toujours en dormance à guetter le moindre de ses gestes, la forçant à douter sans cesse. Son quotidien s'en ponctue, ses actions l'alimentent. À force de fuir devant ce qu'elle ne peut pas contrôler, la jeune femme en est venue à un point où elle s'en laisse parfaitement dominée. Charlotte craint avant toute chose sa propre personne, la violence dont elle fait parfois preuve, la force démesurée de ses émotions qu'elle ne parvient pas encore à gérer totalement, et toutes les erreurs qu'elle a pu faire dans sa vie et qui l'ont entraîné dans cette pente descendante. L'évitement, devenu un réflexe profondément ancré, l'empêche de véritablement cheminer et de construire des projets à long terme. Elle évite par exemple de renouer avec ses anciens amis car elle craint de les avoir blessés, de ne plus jamais être en mesure de réparer ce qui a été brisé et par ce fait même elle empire les choses. Elle préfère se tenir loin de tout maintenant, y compris la société qui lui inspire une sorte de dédain inspiré par sa peur ne jamais véritablement parvenir à s'y intégrer. Même si elle le nie encore, le regard des autres la terrifie, ce qu'on peut penser d'elle. C'est aussi pourquoi elle refuse de s'ouvrir sur de nombreux sujets, y compris son passé de Championne. Charlotte n'est simplement pas prête d'accepter certains événements de sa vie.

Elle a néanmoins cheminé ces dernières années, à certains égards. Elle est parvenue par exemple à vaincre sa phobie du sang et celle des enfants de manière générale, au contact de son neveu et de sa nièce. Au travers une thérapie intensive, elle a mis de côté une bonne part de ses anciens démons touchant les événements tragiques de son enfance. Son problème se situe ailleurs désormais, au niveau identitaire. Charlotte cherche encore à découvrir qui elle est et comment se définir mais ne s'en laisse pas réellement la chance. Elle utilise constamment la voie aisée et se laisse dominer par ses inquiétudes qui se cristallisent de plus en plus.

ALIGNEMENT
Votre personnage a-t-il/elle connu Enola entre 2008 et 2017, sous le joug du Régime, et que pense-t-il de cette époque ? : Charlotte n'a pas vraiment vu Enola libre jusqu'à sa libération en 2017. Pour elle, le Régime a longtemps représenté la seule référence politique et le cadre dans lequel elle a vécu, tout simplement. Les revendications ont toujours eu le don de l'effrayer, et elle a considéré la Résistance d'un oeil froid, ne désirant pas briser l'équilibre précaire dans lequel elle vivait alors. Néanmoins, le Régime ne lui inspirait alors pas beaucoup plus de sympathie. En fait, Charlie a cherché à éviter le plus possible les confrontations avec la dictature en place tout comme les discussions politiques. Elle a préféré ne pas s'engager dans une opinion et vivre sa vie un peu égoïstement, de façon parallèle. Aujourd'hui encore, elle se ravit de leurs découvertes sur l'emergya mais préférerait voir l'île conserver sa démocratie, bien entendu.
Que pense-t-il/elle de la manière dont les choses ont évolué, et du nouveau gouvernement ? : Si Charlie se plaît à éviter les questions politiques même encore aujourd'hui, elle ne peut s'empêcher de se demander ce qui va suivre. À ses yeux, il subsiste encore de nombreux questionnements existentiels au sein de l'identité politique d'Enola. Le gouvernement présent lui semble fragile, la milice peu entraînée et teintée par les idéaux de la Compétition, elle a l'impression que l'île va partout et nulle part tout à la fois. Néanmoins, il ne lui vient pas vraiment de solutions, ni l'envie de s'engager et de changer les choses. Elle espère simplement que les idées d'Elixir parviendront à atteindre la population vers un changement pour le mieux.
Que pense-t-il/elle de la légende de Regigigas ? : Comment dire qu'elle en raffole? Charlotte pense... non, elle sait que la légende n'est pas qu'une histoire fabuleuse racontée par les anciennes civilisations d'Enola. Au contraire, elle a assez visité et revisité les temples et assisté à l'étrange pouvoir du Titak pour se douter qu'il y a réellement un élu. Charlotte aime penser qu'il s'agit d'elle-même, même si elle ne s'autorise que rarement cette pensée. Que ferait-elle avec le pouvoir de Regigigas de toute manière? Elle erre parfois dans les ruines à la recherche de réponses ou d'indices, animée par le désir de rencontrer l'élu, mais surtout ses gardiens.

Qu'est-ce que votre personnage pense d'Elixir ? : Pour la Ranger, son employeur représente non seulement la sécurité financière mais aussi l'avenir de l'île d'Enola. Ses idées progressistes en matière d'énergie, d'environnement et de protection des Pokémon lui plaisent énormément. Ses valeurs résonnent en elle. Charlotte étant en rejet total du passé, Elixir lui est comme un nouveau souffle d'espoir et elle les prend très au sérieux, étant même prête à pardonner bon nombre d'erreurs de leur part. Pour la première fois dans sa vie depuis un bon moment, la jeune femme se sent bien et en sécurité, mais aussi respectée par l'organisme l'ayant engagée et faisant partie d'un tout qui la dépasse.
Qu'est-ce que votre personnage pense de la Compétition ? : Son rapport avec la Compétition s'avère complexe. L'organisme représente d'abord pour elle une grande déception et un lot important de regrets. Charlotte fut bien sûr heureuse dans son rôle de Championne avant que l'île ne vole en éclats, mais ce souvenir lui apporte beaucoup de douleur. Elle rage encore de ne pas avoir été contactée par la Compétition pour assumer son rôle de nouveau, même si elle sait maintenant qu'elle l'aurait refusé. Elle se souvient amèrement des pression de cette organisation pour rentrer dans un certain moule, pour être quelqu'un qu'elle n'était pas. Leur tendance à couvrir la vérité, par exemple avec l'histoire des refuges pour anciens Pokémon du Régime, lui inspire un très grand mépris et elle ne comprend pas pourquoi ce groupe a pris autant de pouvoir dans les décisions politiques de l'île. Sa milice, aussi louable soit-elle, lui paraît peu compétente et trop floue encore pour vraiment assumer sa tâche (et en plus ils se mêlent souvent de ses affaires non mais!). La petite dresseuse en elle continue de s'émerveiller de son tournoi, malgré tous ses regrets.
Qu'est-ce que votre personnage pense des Anarchistes ? : Les Anarchistes? Les Anarchistes! Euh... Charlotte n'a pas une opinion forgée sur ce groupe. En vérité, elle ne comprend pas tout à fait ce que leurs valeurs de liberté impliquent réellement, du coup elle préfère ne pas trop se prononcer à leur sujet. Ils lui rappellent néanmoins énormément les Résistants, ce qui l'emmène tout de même à entretenir certaines réserves envers eux.

Alignement/Allégeance ? : Elixir.
ET VOUS?
PUF/Surnom : Goldinette pirouette
Âge : Toujours 24 ans
Disponibilité : La même
Comment avez-vous connu le forum ? : Hahaha
Suggestions ? : Aimez-vous les uns les autres
Personnage sur l'avatar : Petra Ral [Attack on Titan]
Code : Mangééé
Autre: Nothing
Charlotte S. Laurens
Charlotte S. Laurens
Ranger
Voir le profil
Mar 10 Avr 2018 - 2:15
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Charlotte S. Laurens
CHRONOLOGIE
|!| Attention : histoire contenant de la violence et autres thématiques sensibles telles que la santé mentale |!|

Ses petites mains parcourent ces pages de son histoire comme pour s’approprier chacun de ses souvenirs. Tous plus précieux que le dernier, vestiges récents d’une vie à laquelle elle n’a pas toujours pris part. Ces cinq années d’existence n’auront pas suffi à couvrir tout le vécu de sa famille, ce n’est pas pourtant qu’elle ne s’approprie pas chacun de ses instants. Blottie contre son père, la tête lourde de sommeil après une longue journée occupée par les matchs de ses parents, ses cours de karaté et ses entraînements approximatifs sous forme de jeux qui occupent tout ses temps libres en compagnie de sa petite Poussifeu. Celle-ci dort d’ailleurs contre elle. On lui a offert ce matin, pour couronner son cinquième anniversaire. Charlotte lui caresse doucement les plumes, les yeux lourds d’autant d’émerveillement et de joie dans une seule journée.

«Ça c’est toi papa?»

Luttant contre l’endormissement, l’enfant se concentre sur les photographies de l’album que son père a ouvert contre leurs genoux. Stephen est le parent affectueux du couple, dédiant énormément de temps à l’éducation de ses trois enfants malgré leur train de vie et l’adversité quotidienne.

«Oui, et ta mère. À cette époque, on voyageait ensemble à la conquête des Badges. C’était le bon vieux temps. Maman et moi on se combattait tous les jours, mais je gagnais toujours.»

«Stephen, ce n’est pas très bien de mentir.»


De l’autre extrémité de la pièce, Tamiko scrute son mari d’un œil sévère. Ainsi Charlie connaît sa mère : compétitive, peu démonstrative, mais joueuse. Un caractère difficile à cerner pour ceux qui ne la connaissent pas bien.

«Si je me souviens bien, c’était plutôt l’inverse.»

Stephen sourit. Effectivement, le jeune homme n’a jamais eu la dévotion méticuleuse de sa femme au combat. Elle et son fidèle Lucario, Soren, entretenaient une réputation de guerriers intraitables et sans la moindre pitié. Lors de leurs premiers voyages tous les deux, l’américain n’a pas tout de suite compris que derrière cette froide façade se dissimulait un être sensible et appliqué. Charlotte scrute avec admiration les clichés de leurs exploits, de cette époque où ses parents épuisaient leur jeunesse en accumulant gloire et renommée, vivant chaque jour comme le dernier et prenant des risques qui mèneraient aux photographies suivantes. Effectivement, les dresseurs chevronnés cèdent lentement place à de jeunes parents aux traits fatigués et heureux, accompagnés d’un poupon blond comme Stephen. Le père regarde les premiers portraits de son aînée avec un léger soupir. Sa vie aurait été bien différente sans cette grossesse surprise. À l’époque, Tamiko et lui assumaient à moitié les sentiments qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre. Ils étaient jeunes, un peu trop peut-être. Mais ils n’avaient jamais regretté de mener la grossesse à terme malgré les difficultés engendrées.

«C’est Carla, ça, papa?»

«Oui. Regarde, elle a les yeux de maman.»


Charlotte acquiesce, révélant la vie de sa sœur en tournant les pages. Sous ses yeux, l’enfant grandit. Ses parents, à l’époque, travaillaient pour le père de Stephen, dans un dojo de combat qu’ils ont réussi à acheter quelques années plus tard pour y faire leur Arène. Un rêve réalisé seulement quelques mois avant la naissance de la rouquine. Cette dernière regarde son aînée en fronçant les sourcils. La petite fille qu’elle voit évoluer sur les clichés lui paraît bien différente de l’adolescente renfrognée et agressive qu’elle connaît. Elle se redresse un peu contre son père, se demandant si elles auraient pu être amies, à l’époque. Carla semble maintenant décidée à repousser sa petite sœur coûte que coûte, un sentiment que lui rend l’enfant avec une hargne blessée. Stephen remarque le silence de sa plus jeune fille, sans toutefois le relever.

«Elle est où Carla, papa?»

L’adolescente n’a pas encore daigné pointer le bout de son nez pour le jour de son anniversaire, une absence qui laisse tout de même l’enfant meurtrie. Pour tous les jours où elle a pourtant souhaité la voir disparaître lorsqu'elle fait de sa vie une vraie misère, sa grande sœur décide tout de même de ne pas se présenter la journée la plus importante de sa vie, la journée où Charlotte est devenue dresseuse. Retenant ses larmes par orgueil, la petite serre un peu plus Akemi contre elle en plantant son regard noisette dans celui, perdu, de son père. Il n’a pas envie de lui avouer la vérité. Qu’en fait, il ignore tout des sorties de son aînée. Qu’elle fume et côtoie des adolescents plus âgés, qu’elle disparaît souvent. Il ne veut pas lui dire qu’il craint pour Carla, qu’il ne l’a pas toujours connue ainsi. Que la naissance de ses deux cadets l’a frustrée, l’a fragilisée.

«Je crois qu’elle est partie t’acheter un cadeau digne de ce nom pour ton anniversaire.»

Charlotte n’y croit pas. Elle baisse les yeux à nouveau vers l’album, sur le cliché pris lors du cinquième anniversaire de sa grande sœur, neuf ans auparavant. Son Medhyéna, Dexter, sur les genoux, elle respire le bonheur. Charlotte tourne la page sur le visage souriant de sa sœur. Là, elle reconnaît sa mère, plus vieille, tenant un bébé. La rouquine sait aussitôt qu’il s’agit d’elle-même.

«J’tais vraiment si petite, papa? Même Akemi est plus grande que moi sur la photo!»

«Oui. Un très petit bébé, mais tu as vite grandi. Regarde, sur celle-là tu marchais déjà, même qu’il fallait toujours te surveiller. Tu courais et grimpais partout, maman te surnommait son petit singe.»

«Oh, elle est encore mon petit singe.»


Tamiko sourit à son tour. Un de ses rares sourires, qui réchauffent le cœur de l’enfant. Charlotte rigole en se voyant, plus petite encore, dans son kimono de karaté, lors de son tout premier cours. Plus elle tourne les pages, plus un petit bébé blond apparaît, son petit frère Tomnen. Alors que les photographies défilent, il devient évident que les deux cadets de la famille sont proches, voire inséparables. La petite fille caresse d’ailleurs une photo de lui, le regard tendre. Son partenaire de jeu, son protégé. Il y a rarement quelque chose au monde que Charlotte préfère à passer du temps avec le bambin de presque trois ans son cadet. La petite ferme les paupières, prête à se laisser emporter par le sommeil, quand la porte de la maison s’ouvre brusquement sur Carla qui pose négligemment son sac à l’entrée. L’adolescente a disparu toute la journée, comme à son habitude, laissant la maisonnée dans le doute quant à ses lieux de fréquentation. À son arrivée, tous les regards se tournent vers elle. Considérant la scène devant elle, la jeune fille réalise avoir manqué l’anniversaire de sa sœur. Le regard rivé vers le tout nouveau Pokémon de la maisonnée, la Poussifeu, elle sait qu’elle a vraiment échoué auprès de sa cadette. Aussi difficile soit Charlotte à vivre, elle regrette de l’avoir laissé en plan. C’est pourquoi elle s’approche de la petite, visiblement mal à l’aise.

«Hé Charlie. C’est ton premier Pokémon?»

Charlotte ne dit rien, se contentant de toiser la blonde avec animosité. Carla se mord la lèvre, cherchant une issue à sa bêtise. Un éclair d’argent attire son attention à son propre poignet et d’un geste prompt, elle retire le bracelet qu’elle y garde depuis toujours, la première breloque qu’elle s’est achetée de par ses propres moyens avec son argent de poche.

«Tiens, je voulais te le donner. Joyeux anniversaire, Chacha.»

La petite écarquille les sourcils devant le bracelet qu’elle recueille dans ses mains comme s’il s’agissait de la chose la plus précieuse qu’elle ait jamais porté. Carla se recule, testant la réaction de l’enfant. Mais celle-ci s’est mis à sourire.

«Merci Carla.»

Je ne saurais dire si avant que tout ne change, si nous avons un jour touché à la normalité. Nous avions une famille différente somme toute, sans pour autant se distinguer particulièrement. Tout d’abord ma mère, au caractère renfermé voire taciturne et aux réactions étranges. Spécialiste du type Combat, je crois qu’elle a poussé son premier cri dans ce monde qu’elle connaissait déjà sa destinée : celle d’être une dresseuse de renommée. Une ambition bien éphémère pour une famille plutôt conservatrice. Tamiko faisait tache parmi ses frères et ses sœurs dont la majorité étaient plus âgés qu’elle et qui oeuvraient dans les domaines tels que la médecine, les lettres ou le droit. Ma mère était différente, animée d’une passion qui lui attirait bien des foudres, mais difficile de la faire changer d’avis. Elle a rencontré mon père dans un Centre Pokémon à l’âge de dix-sept ans, un américain nommé Stephen Laurens. Mon père, lui, était au Japon depuis plusieurs années déjà. Son propre père était un investisseur important dans la compétition Pokémon de la région d’Hoenn. Stephen suivait les traces de son géniteur en tant que dresseur, comme mon grand-père l’avait été de sa jeunesse, ayant une préférence marquée pour les types ténèbres. Il n’en fallut pas bien longtemps pour que les deux s’affrontent et ne développent une rivalité. Leurs combats attiraient très souvent les foules car spectaculaires. On m’a dit qu’il était plutôt drôle de les voir s’insulter gentiment pendant les batailles.

Quelques mois après leur rencontre, Tamiko s’ouvrit un peu à Stephen sur son ambition de devenir dresseuse. Elle économisait depuis longtemps pour partir sur les routes mais craignait un peu les représailles de sa famille. C’est papa qui l’a convaincue de partir avec lui. C’est ce qu’ils ont fait, à parcourir le Japon à la recherche des Badges. Ils développèrent rapidement une certaine réputation, tous deux s’entraînaient depuis longtemps et étaient reconnus comme étant de jeunes dresseurs prometteurs. Deux ans durant, leur amitié se développa jusqu’à ce qu’une attirance ne se pointe. Je vous épargne les détails, mais malgré leur tendance à nier, leur relation n’avait rien de platonique. Ne prenant pas toutes les précautions nécessaires, ce qui devait arriver arriva. Ma mère tomba enceinte, une annonce qui a forcé les deux tourtereaux à reconnaître leurs sentiments l’un envers l’autre. J’ai toujours soupçonné que papa était plus attaché à elle que l’inverse à l’époque, mais ma mère… était difficilement déchiffrable. Mon père, lui, rêvait d’une vie familiale bien remplie. L’annonce du bébé ne lui fit pas bien peur. Il y avait toujours son père pour réparer ses erreurs de toute manière.

Effectivement, le grand-père Laurens prit soin du couple et de l’enfant à venir. Ma sœur naquit finalement et déjà, le couple projetait de manager le dojo de combats Pokémon que le père de Stephen allait ouvrir prochainement. Le projet les occupait beaucoup, le dojo ouvrit et gagna rapidement en popularité. Mes parents y proposaient des combats incroyables, dit-on. Leur fille, Carla, a grandi dans le tumulte de ce projet et dans celui d’en faire une Arène officielle. Elle avait six ou sept ans lorsque l’Arène vit effectivement le jour et que mes parents en prirent officiellement possession, se détachant progressivement de l’aide financière de mon grand-père. La famille vit pour la première fois depuis longtemps un moment d’accalmie. Stephen y vit là l’occasion de faire d’autres enfants, un projet qui emballait un peu moins ma mère mais qui vit tout de même le jour. Je naquis à mon tour quelques années plus tard alors que Carla avait presque dix ans. Ça a été un dur coup pour elle, de voir naître tour à tour une petite sœur et un petit frère. Elle ne l’avait jamais prévu et vivait son enfance sans le regret du partage. Elle qui avait déjà du mal à obtenir l’attention de nos parents et qui ne s’en suffisait jamais… Je crois que son amertume n’a fait que grandir à partir de ce point. Elle et moi nous ne nous entendions pas. J’aimais lui tirer les cheveux, aller dans sa chambre et lire son journal intime à voix haute en scandant le nom de son amoureux secret du moment. Elle, elle m’insultait constamment et me faisait sentir comme une moins que rien. Mais au moins j’avais Tomnen, mon frère, un bambin joyeux et fidèle. J’avais aussi Akemi, ma Poussifeu, ainsi que le karaté qui me passionnait.

À l’école, je ne réussissais pas très bien néanmoins. Les autres enfants me trouvaient trop autoritaire, trop émotive, trop surexcitée. J’avais de la difficulté à comprendre comment échanger avec eux, ainsi je me trouvais souvent seule. En classe, j’obtenais des résultats souvent mitigés. Je ne parvenais pas vraiment à me concentrer quand tout ce qui m’importait était les matchs de mes parents, tous leurs Pokémon dont je pouvais m’occuper à la fin des classes, mes combats avec Akemi, le soleil qui brillait haut dans le ciel. Je détestais les professeurs, leur autorité, la déception dans leurs yeux. Les longues heures passées sur les bancs d’école à apprendre des notions qui refusaient de me rester en tête. Pourtant, j’imagine que c’est ce qui m’a sauvée. Je me demande souvent ce qui se serait produit si j’avais été là, ce jour-là. J’aurais peut-être subi le sort de mes parents et de Tomnen. Ou peut-être m’aurait-on épargné. Peut-être aurais-je réussi à tout arrêter, peut-être…


«Depuis combien de temps elles sont là?»

«Depuis 20 heures environ.»

«Elles ont mangé quelque chose?»

«Je… je ne sais pas. Non, je ne crois pas.»


Dans les yeux du policier, un novice arrivé moins d’un mois auparavant dans la ville de Clémenti-Ville, on lit sans mal un profond malaise. Le malaise de ceux qui ont vu la tragédie, qui ont vu ce qui reste cloîtré derrière les portes closes, derrière les rubans jaunes. L’officier qui lui fait face, le sergent Shinozaki, le considère d’un mélange de fatigue et de compassion, tirant contre sa propre moustache comme dans l’espoir d’en obtenir des réponses.

«Bon. Avant que je passe les voir, j’ai besoin de toutes les informations. Pouvez-vous me faire votre rapport, s’il vous plaît?»

«O-oui, bien sûr monsieur. Nous avons reçu l’appel à 16h34 au sujet d’un couple et leur enfant trouvés sans vie dans leur domicile. L’appel provenait du domicile lui-même, c’est la fille aînée du couple qui a a-appelé. Vers 16h48 nous sommes arrivés sur les lieux. La porte était ouverte. Nous avons découvert à l’intérieur, étendus sur la moquette du salon, les corps de Tamiko Iwasaki et de son époux Stephen Laurens. Les deux ont été poignardés à de nombreuses reprises. Il y a des signes évidents de lutte, de nombreuses blessures aux mains par exemple. Nous avons pris un échantillon du sang se trouvant sous leurs ongles afin d’identifier les meurtriers. E-enfin, le troisième corps se trouvait à l’étage, celui de leur fils Tomnen Laurens, âgé de cinq ans. Sa gorge a été tranchée et la cause de son décès est une hémorragie. À l’intérieur de la chambre où nous avons trouvé le petit, nous avons aussi déniché les deux sœurs. Elles n'étaient pas présentes lors du meurtre, toutes deux à l'école. Elles sont rentrées et ont découvert les corps, les meurtriers avaient alors disparu.»


Alors que le policier se tait, le silence s’installe entre les deux. Le cadet reprend néanmoins la parole rapidement. D’évoquer les faits l’aide à passer par-dessus l’horreur à laquelle il a assisté ce soir.

«De nombreux objets ont été volés, dont les Poké Balls occupées de nombreux des Pokémon de la maisonnée. Madame Iwasaki et son époux étaient des Champions d’Arène. Nous pensons que la maison a été cambriolée dans le but d’obtenir les Pokémon du couple.»

«Trois morts pour quelques Pokémon.»


Le sergent soupire, lève le regard vers la fenêtre de son bureau qui offre une vue de la salle d’attente. Il y voit deux jeunes filles, main dans la main, pâles et absentes. Il y voit deux âmes brisées trop rapidement, le poids du monde contre leurs épaules. Il voit deux orphelines.

«Elles ont de la famille, quelqu’un pour les réclamer?»

La plus vieille doit avoir seize ou dix-sept ans, l’enfant à ses côtés environ huit ans. Le sergent soupire. Il a l’habitude, mais les années ne rendent pas ces instants plus faciles.

«Un grand-père, présentement hors du Japon. Il a été contacté et devrait les recueillir demain soir ou dans deux jours.»


Le sergent Shinozaki reste silencieux. Il sait qu’une longue enquête les attend.

Nous avions tout perdu. Des vestiges de notre vie, il n’est resté que la maison où nous n’osions plus mettre les pieds, Agatha la Corboss, Soren le Lucario et Liho le Pifeuil, ainsi que l’œuf qui éclot quelques jours après en un petit Bagguiguane que je nommai Fukuo. Et de trop nombreux silences. Je me souviens de toutes ces larmes, dissimulées aux yeux de notre grand-père, mais surtout de ceux de Carla. Nous avons toutes les deux tenté, à notre manière, de composer avec la tragédie. Mais le souvenir des corps mutilés de ma famille me hantait la nuit. J’ai participé à des thérapies, j’imagine que Carla aussi. Je m’asseyais devant cette femme aux traits tirés, son calepin, la détresse dans ses yeux. J’ai vu la souffrance, partout où je suis passée. Les sourires gênés. Les mots d’encouragement, les condoléances. J’ai œuvré dans ce monde à contre-sens, en réservant ma peine aux instants de solitude et à Akemi et Fukuo, en dissimulant le deuil au plus profond de moi. Chaque nouveau jour dans le silence n’apportait que plus de tension au sein de notre nouvelle famille. J’ai vu que Carla tentait de nous maintenir à la surface mais j’avais oublié comment on respire. J’ai la sensation de m’être noyée, que cette époque m’a fragilisée, que je n’ai pas véritablement vécu ma souffrance. Je la gardais si jalousement contre moi. Avec ma sœur, je n’avais pas la sensation de pouvoir m’ouvrir. Nous avions toujours été adversaires, après tout.

Les dix huit ans de Carla ont tout changé, quelques mois après la tragédie. Touchant son héritage et la succession de la maison, elle a pris une décision qui m’a probablement sauvée. Avec l’aide de grand-papa, elle a vendu la maison de nos parents. Elle a entamé les démarches pour devenir ma tutrice légale. Puis nous avons quitté le pays. Laissé derrière nous les regards de pitié. Nous avons trouvé refuge à Zazambes sur l'île d'Enola, la ville du tourisme, de la chaleur et des festivités. Nous avons goûté à la liberté. L’inconfort d’un petit appartement côtier ne nous a pas trop entravé. Carla travaillait comme simple serveuse et cherchait du boulot. Moi, j’intégrais le système scolaire enolian dans une classe d’intégration pour les immigrants. Elle a eu un coup de chance, j’imagine. Quelques mois après notre arrivée, elle fut engagée comme garde-forestière dans une réserve naturelle de la forêt d’Érode. Ainsi, nous avons emménagé dans une petite cabane située sur la réserve et entamé une toute nouvelle vie. Pour le meilleur et pour le pire.


Un soleil récalcitrant envahit la fenêtre de la petite cuisine, offrant une lumière pâle dans la pièce. Carla s’active à la vaisselle tandis que sa petite sœur fait ses devoirs derrière elle, à la table chancelante dont elles se servent pour manger entre autres choses. La jeune femme a les traits tirés. Une situation particulière l’a gardée éveillée toute la nuit, à surveiller la réserve. Sa tête dodeline d’une épaule à l’autre, son cou raide d’un stress quotidien, constant. Elle se demande comment a pu se trouver dans une telle situation si jeune. En s’acharnant contre une tache qui refuse de quitter l’assiette qu’elle frotte, elle pense à ses parents. Ils avaient environ son âge à sa propre naissance. La blondine leur en a longtemps voulu d’avoir été aussi dépourvus, de ne pas avoir toujours comment faire, comment agir, de l’avoir parfois laissé en plan. À présent elle comprend. Ce qu’il fait de s’occuper d’un enfant alors qu’on en est un soi-même. Cette décision, Carla regrette parfois de l’avoir prise. Elle aurait pu laisser Charlotte aux soins de leur grand-père et partir seule pour Enola. À certains moments, elle l’a considéré. De goûter à la solitude lui aurait peut-être permis de guérir. L’aînée du duo regarde par la fenêtre la forêt silencieuse qui lui fait face, tâchant d’y trouver la paix. Elle est fatiguée. La fatigue emmène toujours le doute.

Charlotte se montre souvent difficile. Refusant de se nourrir, d’aller à l’école, de se laver. Chaque moment quotidien s’avère une véritable guerre que Carla est en train de perdre. En entendant l’enfant poser brusquement son crayon contre sa feuille, la jeune femme soupire, sachant qu’une nouvelle bataille s’amorce. Elle fait volte-face pour regarder la petite qui, boudeuse, a posé sa joue dans sa paume. Elle donne des coups de petits coups de pied à la chaise d’à côté, ce qui généralement annonce une crise. Sauf que la grande sœur n’a pas la patience ce soir. La colère l’embrase déjà.

«Arrête ça, Charlie! Qu’est-ce qui se passe encore?»

L’enfant, sans répondre, accentue la force de ses coups de pied contre le meuble. Carla tente de respirer, s’avançant vers elle après avoir posé son assiette qui décidément, ne se décide pas à devenir propre.

«Tu me fais pas ce coup-là ce soir, toi. Qu’est-ce que t’as?»

Charlotte lève les yeux vers sa sœur. Carla n’y voit que la haine, une telle violence qu’elle en recule presque. Ses prunelles là, elle en a l’habitude. Chaque jour pour la blesser un peu plus.

«J’en ai rien à foutre de ton français de merde!»

La gamine s’empare de son cahier et le balance de toutes ses forces à travers la pièce avant de se rasseoir, rageuse, en croisant les bras. Carla se met à trembler, furieuse. Cette petite la rend complètement folle. Cette fois elle va trop loin, même si elle a vu pire. Charlotte l’a usée à la corde.

«NAH MAIS ÇA VA PAS BORDEL?! Va me chercher ce cahier tout de suite! C’est quoi cette histoire de jeter des objets à travers la pièce?»

«Je fais comme toi!»


Charlie s’est mis à crier du haut de ses neuf ans. Elle crie de tous ses poumons, de toute sa petite âme perdue. Carla ne voit rien. Elle aussi est à la dérive. Elle marche d’un pas lourd jusqu’au cahier de sa sœur qu’elle repose brutalement contre la table. Elle cogne si fort contre la planche de bois que le coup fourmille dans tout son bras.

«Tu fais ton devoir.»

«NON!»

«SI!»

«Non non non non non non non! Je vais pas l’apprendre le français, c’est trop dur!»

«J’te préviens ma p’tite, tu vas faire ce devoir ou tu peux oublier tes Pokémon pendant un mois!»


Furieuse, Charlotte pousse brutalement sa sœur et court jusqu’à sa chambre où elle claque violemment la porte. Lorsque Carla entend le bruit du loquet et les cris de Charlotte à l’intérieur, en pleine crise de colère, elle se précipite vers la porte où elle distribue une série de coups qui la font trembler. La jeune femme a perdu toute contenance et ses dernières réserves l’empêchent d’arracher la porte de ses gonds. Elle aussi se met à crier jusqu’à ce que sa voix ne se casse et qu’elle ne vienne s’échouer le dos contre la porte de la chambre de sa sœur. Là, elle se brise en sanglots. Elle repense à sa décision. Elle se demande s’il est trop tard. Elle pleure longtemps ainsi. À culpabiliser de cette émotion en elle, de cette rage. Elle se demande si c’est normal d’haïr son propre sang. Lentement, elle se calme, se lève et poursuit sa vaisselle. La jeune femme ne remarque pas tout de suite que la porte de Charlie s’est entrouverte. Elle le constate seulement sa tâche terminée, tandis qu’elle se retourne, complètement épuisée, pour balayer la maison des yeux. L’entrebâillement de la porte l’encourage à aller à la rencontre de l’enfant, qu’elle trouve recroquevillée contre elle-même, à regarder par la fenêtre. Carla s’approche prudemment. Parfois, elle a peur de sa petite sœur. Peur de la violence dont elle peut faire preuve. Il lui arrive de s’en prendre à son aînée physiquement, dans ses rages les plus intenses. La blonde se pose au pied du lit, le regard rivé sur le sol, la gorge nouée.

«Des fois, tu as envie que je retourne au Japon avec grand-papa.»

Charlotte le sait. Et cette idée la blesse.

«Et toi? Tu as envie de t’en aller?»

«Souvent.»


Les deux sœurs restent silencieuses, scrutant le ciel où le jour cède à la nuit. Lentement, Carla lève les yeux vers la gamine, qui la regarde aussi. Charlie s’est mise à pleurer et Carla voit dans ses yeux sa détresse, son dépaysement, le deuil qui lui pèse encore. Mais elles ne parlent jamais de ces choses-là. Elles parents de devoirs de français, de tâches ménagères, elles parlent en reproches. Sauf peut-être ce soir. La grande sœur vient cueillir Charlotte dans ses bras. La rouquine se laisse entraîner, se blottit même contre elle. Elles n’ont plus souvenir de leur dernier câlin.

«Je suis désolée Charlie.»

«Moi aussi, Carla.»

«Je t’aime, tu le sais?»


Même si certains jours sont moins faciles. Charlie ferme les yeux. Elle le sait.

Carla a fait ce qu’elle pouvait. Elle a utilisé les moyens qu’elle possédait de l’héritage et de la vente de la maison pour me payer les meilleures écoles, des tuteurs de français et des professeurs de karaté. Elle a tout fait pour que je ne manque de rien, pourtant je ne lui rendais pas la vie facile. Il y avait beaucoup de cris, des conflits constants dans la maison. J’éprouvais énormément de difficulté à m’intégrer à l’école enolianne. La langue représentait un défi de taille, moi qui n’avais jamais été très douée dans le domaine scolaire. J’ai progressé pourtant, j’imagine que Lily a énormément aidé. C’était ma meilleure amie à l’époque, elle n’habitait pas très loin avec ses parents dans un refuge pour Pokémon. Avec elle, j’avais l’occasion de pratiquer la langue tandis que tous mes échanges à la maison se faisaient en japonais jusqu’à ce que Carla ne se décide à imposer le français. Ma sœur vivait énormément de stress, je suppose. Elle devait mettre ses propres projets de côté pour m’élever. Je regrette encore qu’il a dû en être ainsi. Elle voulait devenir médecin Pokémon un jour, peut-être participer à la Compétition. Elle était douée, ma sœur. Spécialiste des Pokémon ténèbres aguerrie, nous combattions souvent et elle gagnait la majorité du temps malgré mon affection pour le type Combat. À cette époque, je me rapprochais aussi du type Sol. Je ne sais pas pourquoi, mais ces gros bourrins au cœur tendre me rappelaient un peu moi-même.

J’ai grandi, cahin-caha dans cet environnement. J’ai fini par trouver un équilibre approximatif. C’était facile avec le karaté. J’ai multiplié les leçons, les compétitions. Tout pour éviter les confrontations avec Carla. Je suis devenue très douée. Lorsque Thomas est entré dans notre vie, c’était pire. J’ai trouvé toutes les excuses pour éviter la maison. Thomas, c’était le petit ami de ma sœur. C’était un garçon charismatique, je suppose. Sauf qu’il ne servait à rien. Un véritable déchet qui passait son temps à boire et à profiter de notre hospitalité. Ivre, il lui arrivait d’être violent avec Carla. J’étais trop occupé à ma petite vie d’écolière pour véritablement m’en rendre compte. Ou peut-être ai-je juste refusé de voir les bleus, de lui venir en aide. Qu’aurais-je pu dire ou faire de toute manière? Avec moi, il se montrait infect, cherchant toutes les excuses pour me rabaisser et isoler Carla de moi. Ce fut trois années pénibles qui prirent fin lorsqu’elle eut enfin assez. Vous vous dites que ça ne peut pas vous arriver à vous, pas à Carla, une femme aussi forte. Eh bien si. Lorsqu’on vous emprisonne dans ce cycle, ce n’est pas si facile de s’en libérer.

Je lui en ai voulu. Je n’avais plus aucun respect pour elle à vrai dire. Du haut de mes quinze ans, je la méprisais. Je fuguais souvent, me réfugiant chez des amis. Jusqu’à ce qu’une grosse dispute n’éclate entre nous, que tout ce que nous retenions depuis probablement des années ne soit posé sur table une bonne fois pour toutes. Cette soirée-là a scellé une paix, un pacte. Mais changer n’a pas été aisé. La démarche a pris des années encore, une démarche vers la guérison.


Les projecteurs éclairent le terrain. La foule applaudit. On entend les trompettes, les cris, les rires. Charlotte sent son cœur s’affoler tandis qu’elle serre la balle bicolore dans sa paume. Son adversaire, une jeune femme à la chevelure rose, semble bien apprécier l’attention, offrant des salutations à la foule qui lui répond avec autant d’enthousiasme. L’adolescente tente de garder son calme, mais elle est nerveuse. Elle n’a jamais combattu devant autant de gens. Encore, leurs regards l’étourdissent. Elle respire. Chaque mouvement lui est naturel. Elle a l’habitude des luttes chaudement disputées. Elle décide donc de se concentrer là-dessus en libérant Akemi, sa plus fidèle amie. De la même manière, la dresseuse adverse fait appel à un immense Aligatueur à l’air mauvais pour lui faire face. Heureusement pour Charlie, la Galifeu ne se laisse pas impressionner. Elle saute même à sa rencontre, son poing animé d’une lueur violacée. Le Direct Toxik atteint le mâle directement à la mâchoire mais ne semble pas lui avoir fait énormément de dégâts. Il se contente de gronder, visiblement mécontent. Akemi étant à sa merci, il en profite pour s’emparer d’elle et la jeter au sol avec Attrition. Puis il se stoppe dans son mouvement… il est empoisonné! Charlotte crie à son alliée de se relever au plus vite. Elle enchaîne avec un jet de flammes qui semblent plus chatouiller le crocodile qu’autrement. Il réplique par un Pistolet à O qui heurte la Galifeu de plein fouet. Elle est aussitôt mise au K.O. La rose est déclarée vainqueur et Charlotte rappelle son amie à sa balle, amère. L’adolescente avait espéré pouvoir offrir un meilleur combat, on dirait que sa journée de tournoi s’achève de manière prématurée.

Le 1er janvier 2014 aura marqué de nombreux esprits. Cette journée de combats acharnés et de vives prestations a pris un tournant tragique quand a explosé la première bombe, sous les gradins. Charlotte se trouve près de sa sœur alors que les soldats pénètrent dans le stade, vociférant des ordres. Charlie n’a jamais assisté à une confusion pareille. Son réflexe est de fuir, fuir en s’accrochant aux autres, en bousculant, en se frayant un chemin parmi la foule qui dans sa panique, entraîne tout dans son passage. Carla rattrape la jeune fille, la tire par le bras malgré les protestations de sa sœur totalement terrifiée.

«Écoute-moi bordel Charlie arrête de crier! Prends Agatha et rentre tout de suite à la maison tu m’entends?»

Charlotte ne prend même pas la peine de demander pourquoi, de demander comment. Tandis que la Corboss de sa sœur apparaît devant elle et que les soldats capturent des innocents au loin, elle agrippe l’oiseau, s’hissant sur son dos, obéissant à la plus primitive des émotions humaines : la peur. Elle ne pense pas au sort que pourrait subir Carla tandis qu’elle s’envole en laissant derrière. Cette pensée lui vient plus tard, alors qu’elle rejoint leur cabane, perdue dans la forêt d’Érode. Devant le silence de la maisonnée, Charlie ne s’est jamais sentie aussi seule.

Ce furent deux jours pénibles. J-j’ai tenté de me montrer courageuse. Mais quelques heures ont suffi pour ternir mes espoirs de la revoir. Pourtant Carla a eu énormément de chance, étant parvenue à quitter non seulement le stade mais aussi la ville, à pieds. Lorsqu’elle s’est présentée à la porte en cette fin d’après-midi, presque quarante-huit heures après les événements d’Amanil, j’ai cru à un mirage. Je me souviens encore des silences. Je crois que ce jour-là, Carla s’est mis à profondément les haïr, le Régime. Mais moi, je n’y ai vu qu’un adversaire que je ne pouvais affronter. Alors j’ai continué à me conformer.

Puis j’imagine que mes projets adolescents ont pris le dessus. Le premier janvier s’est muté en un mauvais souvenir alors qu’il restait gravé dans la mémoire de ma sœur. Je faisais tout en mon pouvoir pour enfin terminer mon bac. Je n’en pouvais plus de l’école à vrai dire. Mais j’ai tenu bon. Puis il y avait Sky Vassily. Champion de l’Arène de Zazambes, il est devenu mon mentor après m’avoir remarquée pour mes combats dans les rues de la ville. Presque toutes mes soirées, je les passais à l’Arène, assistant à ses matchs ou suivant ses apprentissages. C’était quelqu’un de plutôt renfermé à vrai dire. Il y a bien des choses que j’ignorais, comme sa double-vie de Résistant. Je n’ai vu que la personne que j’admirais. Ça a été difficile, lorsqu’il est parti. Je n’étais pas prête à assumer ce qu’il m’a demandé ensuite, de reprendre les reines de l’Arène de Zazambes. Je n’avais que dix-sept ans, j’étais encore très immature et surtout démunie en son absence. Pourtant j’ai pris la relève après avoir passé les tests exigés par la Compétition. C’est ainsi que je suis devenue Championne.


La bâtisse lui semble étonnamment silencieuse. La jeune fille avance sous son arche de briques, ce trajet qu’elle a effectué des centaines de fois lors des derniers mois, la tête remplie de rêves. Aujourd’hui, ce sont plutôt les doutes qui l’alourdissent, tout comme l’émerveillement, deux émotions qui prennent racine de ses pensées contradictoires. À ses côtés, trois silhouettes bienveillantes, les pionniers de ce grand projet qui prend aujourd’hui son envol. Charlotte y croit à peine encore en ouvrant la grande porte, trouvant l’Arène déserte. Au détour d’un couloir, elle trouve le terrain vidé de toute vie et sa gorge se serre de se réaliser seule dans cette entreprise, alourdie du poids de grandes responsabilités. Elle sait qu’il y a plus jeune à ce titre avant elle, mais peut-être plus mature aussi. Dans tous les cas, elle se pose la question tandis qu’elle visite ce lieu qu’elle connaît pourtant par cœur, s’étant longtemps faite spectatrice de sa gloire et sa renommée. L’air sent ici la sueur, les tapis neufs, le cuir. Charlie effleure les gradins en se disant qu’elle ne se postera plus jamais à cette place, ses yeux admiratifs suivant chaque coup, chaque esquive du Coatox de Sky. Elle revoit intérieurement les scènes les plus épiques s’étant déroulées ici, projetant sa vision vers le terrain comme si les adversaires se disputaient toujours le Badge tant convoité, celui qu’elle offrira désormais à ses challengers.

Un frisson d’angoisse et d’excitation la parcoure toute entière. Des visions du passé, elle se projette dans l’avenir. Soudain la nostalgie se change en euphorie tandis qu’elle imagine Fukuo se lancer tête première contre un ennemi plus gros que lui. À sa gauche, Akemi combat en distribuant des coups de pieds enflammés, l’œil déterminé. Et à sa droite, c’est Soren qui frappe d’un coup précis, détrônant son adversaire et l’expédiant au sol. Charlotte a beau n’avoir aucune expérience dans la gestion de son nouveau domaine, elle sait qu’elle a toujours été taillée pour le combat. Que cette vie l’inspire, qu’elle l’appelle. C’était peut-être trop tôt pour elle, mais il s’agit d’exactement tout ce dont elle a toujours rêvé. Elle compte faire honneur à son mentor, à la confiance qu’il a placé en elle. Pour la première fois, la jeune fille se met à sourire. Désormais elle vivra ici, chez elle. Son Arène, son Badge, son titre.

Ma vie a pris un détour imprévu qui m’a pourtant comblé. Elle s’est mise à accélérer, les événements se chevauchant sans me laisser le temps de respirer. Mon installation dans l’appartement adjacent l’Arène a causé quelques tensions entre Carla et moi. Elle n’était pas d’accord à ce que je vive seule à un si jeune âge et j’ai dû lui rappeler que dix années plus tôt, elle veillait déjà à mes besoins plein temps et d’occuper un travail. J’ai dû honorer son ambition de me voir terminer mes études secondaires néanmoins et j’ai décroché mon bac S cette année-là, non sans difficultés. C’est vers la fin de l’année que je me suis liée d’amitié avec un garçon de mes classes, un dénommé Nathan. Attiré par la popularité que m’offrait mon titre, il s’est mis en tête de faire de moi sa copine. Nous reviendrons sur son sujet rapidement. J’ai aussi rencontré Cesar, un garçon bien étrange aux prises avec de gros problèmes. Même que cette nuit-là, il a défoncé ma porte pour entrer dans l'Arène et se cacher de gens qui le poursuivaient. Nous avons appris bien plus tard qu’il s’agissait en fait d’une histoire familiale… Enfin. Cesar a été l’une des rares personnes dans ma vie à qui j’ai pu faire réellement confiance. Il y avait quelque chose chez lui de si honnête… Lorsqu’il est parti le lendemain sans dire un mot, j’étais terriblement déçue, mais j’étais loin de me douter de ce que le destin avait réserve pour nous. J’ai aussi retrouvé Hayate à cette époque, le Karaclée, un des Pokémon de ma mère. Les enquêteurs au Japon ont mis la main sur un des voleurs et j’ai pu récupérer mon vieil ami qui a pris sa place au sein de mon équipe Élite et comme défenseur de l’Arène. J’étais aux anges.

Un matin de juillet, je me suis éveillée en sentant la terre trembler. J’étais à Vanawi en compagnie de ma sœur, en visite chez ses amis. En voyant la ville en péril, ma sœur et moi avons accouru en direction de la bête qui la menaçait, Sulfura. Nous avons participé à la bataille, combattu vaillamment. Mais nous sommes tombées. Je me suis cassé le bras cette fois, et sans l’intervention d’Edwin, un jeune dresseur au cœur d’or, j’y serais peut-être passée. Carla et Agatha ont subi d’importants dommages elles aussi et nous avons dû quitter les lieux, menées vers l’hôpital grâce à un Gallame chargé de transporter les blessés. Cette expérience nous a beaucoup rapprochées, ma sœur et moi. Nous avions peut-être besoin d’une autre tragédie pour nous rappeler la vraie valeur d’une famille. Les mois suivants, nous avons pansé nos plaies. Or, la vie semblait déterminée à nous amener le bonheur. J’ai retrouvé, quelque temps après, Cesar. Cette fois pour de bon. Mon ami est venu s’installer à l’Arène avec moi et nous sommes devenus colocataires. Il s’occupait de l’entretien des lieux, avec toute sa maladresse, et moi je défendais mon titre, y prenant de plus en plus goût. Carla a rencontré Alexis à cette époque aussi, un garçon dont je me suis méfiée tout d’abord vu l’historique amoureux de ma sœur mais j’ai été rapidement charmée par la manière attentionnée dont il prenait loin d’elle, tout le respect qu’elle lui inspirait. Rien n’aurait pu me rendre plus heureuse que le bonheur de ma sœur.

Pourtant, ce sentiment ne dura pas. Le stress auquel j’étais exposée en tant que Championne me rendait vulnérable. Lorsque Sky a quitté le pays, j’étais dévastée. J’ai connu pour la première fois des symptômes qui s’apparentent à la dépression. J’étais très envahie mais heureusement, Cesar était là pour m’aider à passer par-dessus ce que je jugeais telle une trahison. N’avait-il pas promis de toujours être présent pour moi? J’ai perdu un ami cette journée-là, sans me douter que j’en dénicherais rapidement un autre, de la manière la plus improbable qu’il soit. La banque où j’attendais sagement en ligne afin de faire une transaction s’est trouvée victime de l’attaque d’une bande de voleurs, tenant clients et employés en otage tandis qu’ils dévalisaient l’endroit. J’ai trouvé un allié dans toute cette pagaille, un adolescent nommé Natsume. Je ne sais pas trop pourquoi j’ai fait confiance à cette tête à piques, mais ensemble nous avons regagné la banque. Lorsque la police est arrivée, nous avions neutralisé les voleurs et leurs Pokémon. Nous avons échangé nos coordonnées par la suite sans se douter que nous venions de sceller une amitié qui durerait malgré l’adversité.

Cette année-là j’ai aussi enterré pour une dernière fois la hache de guerre avec ma sœur. Je lui ai remis la part d’héritage que j’ai touché à mon 18e anniversaire. C’était important pour moi, de faire un geste pour souligner tous les efforts qu’elle a pu faire pour moi toutes ces années. Carla a refusé au début, mais devant mon insistance, elle a bien vu que cet argent avait une valeur symbolique. J’ai perçu cet événement tel un soulagement. Enfin.


Ses pas se précipitent contre la chaussée, leur démarche désaxée. Son cœur bat de manière inégale tandis qu’elle mesure le dégoût que lui inspire les événements récents de sa soirée. Une fête entre «amis», s’est-elle dit, voilà une occasion de découvrir quelque chose, de changer les habitudes. Puis il y avait Nathan à qui elle tentait de plaire un peu malgré elle. Elle s’est crue entichée, s’est jetée un peu trop rapidement dans la gueule du loup pour en subir amèrement les conséquences. Charlotte frissonne, encore habitée par la sensation honteuse des mains du garçon contre elle, ces mains indésirées. Son ami avait préparé son coup, l’isolant dans sa voiture dans l’espoir d’obtenir d’elle quelque chaleur sauf qu’il n’a pas prévu que la rouquine le repousserait avec autant d’ardeur. Devant son insistance malsaine, Charlie s’est trouvé coincée et sans l’intervention d’Alastor, son Carchakrok tout juste évolué dans l’altercation, la jeune fille se demande jusqu’où celui qui se prétendait intéressé par elle, par sa personne, ses qualités et ses défauts, serait allé.

Ses mots la hantent, elle désespère d’y prêter autant de pouvoir, de vivre cette honte alors qu’elle n’est coupable que de naïveté. Peut-on poser la faute sur la victime, de toute manière? Peut-être culpabiliser un être de la violence d’un autre? Charlotte bouille de colère qui se manifeste sous forme de larmes amères. Quelque chose se durcit en elle cette soirée-là, quelque chose qui se laissera encore moins approcher. La rancune lui entrave la gorge et elle désire vengeance. Probablement que la portière de la voiture, arrachée par le dragon, suffira pour le moment. La jeune fille se dirige vers l’Arène où elle sait qu’elle retrouvera l’accueil d’un véritable ami, de celui qui ne la jugera jamais et qui sera toujours présent pour elle.

J'ai trouvé réconfort auprès de Cesar ce soir-là. Nous nous sommes étonnamment rapprochés malgré la honte qui me dévorait encore. Il a su m’apaiser, détourner mes craintes et me faire reprendre confiance. Je développais de forts sentiments pour lui à l’époque et je commençais à peine à le réaliser. Peu de temps après cette fameuse soirée, il partait pour quelques temps afin de régler certaines choses au niveau familial. Je le laissai me quitter, habitée par l’angoisse de ne plus jamais le revoir. Je me sentais encore abandonnée par Sky et ne pouvais vivre avec l’idée que la même chose pourrait se produire avec le garçon ayant su subtiliser mon cœur. Heureusement, il y avait plusieurs choses pour m’occuper l’esprit, dont l’annonce heureuse de la grossesse de ma sœur. J’ai aussi revu Natsume à la soirée du nouvel An à Nuva Eja. L’année 2015 promettait de grandes choses. Je sus plus tard que le résultat fut plutôt mitigé.

J’étais fragile à l’époque. Souvent habitée de sentiments de tristesse profonde et d’énormément de stress qui se manifestaitent souvent sous la forme de colère. Il y a eu plusieurs situations où j’ai perdu le contrôle de mon tempérament, et j’avais de plus en plus mauvaise réputation. Nathan a profité de l’histoire de sa portière arrachée pour m’entraîner un peu plus vers le bas et cette mauvaise presse a attiré le courroux de la Compétition. J’étais constamment surveillée et remise en question par mon employeur ce qui au final ne causait que plus de détresse et de repli contre moi-même. Je me distrayais du mieux que je le pouvais en accompagnant Carla à ses échographies et autres rendez-vous médicaux pour le bébé que j’avais si hâte de rencontrer. Heureusement, Cesar choisit ce moment-là pour revenir. J’avais alors enfin rassemblé le courage pour lui avouer mes sentiments à son égard et il devint mon premier petit-ami. Ça ne changea pas grand-chose entre nous au final. Nous étions toujours aussi complices et inséparables.

Quelques mois plus tard, ma sœur mettait au monde le petit Manolo après treize heures très éprouvantes d’accouchement. Le bébé était venu par le siège et ils ont dû procéder à une césarienne en toute urgence. Le petit enfin sorti, les complications se sont poursuivies quand l’état de Carla s’est déstabilisé. Grâce aux efforts de l’équipe médicale, on la remit sur pieds, mais elle n’était pas au bout de ses peines. Son enfant naissait avec une malformation au niveau des cordes vocales le condamnant à une vie de silence. Cette journée-là, je n’ai pas considéré le petit poupon différemment. Il était parfait à mes yeux et je crois que ma sincérité a inspiré ma sœur et Alexis à accepter son handicap. Manolo est donc entré dans notre vie. Il était mon monde, mon espoir. Je n’avais jamais eu quelque affinité avec les enfants, au contraire. Sauf que celui-ci était mon neveu et je l’aimais plus que tout au monde.


Sa poitrine tel un poids lourd. La révélation la noie. Déjà des mois qu’elle tente de se sortir la tête de l’eau, que quelque chose l’alourdit, l’entraîne vers le fond. Cette fois, les ténèbres se resserrent sur elle. Elle peine à croire les mots de Samaël. Son amoureux, disparu dans la brume sans laisser de traces? Charlotte a presque envie de rire, mais le poids de l’abandon pèse encore dans sa poitrine et avec elle une angoisse qui la dévore. Elle rentre bredouille chez elle, incapable d’accuser la nouvelle, de l’accepter, de s’en détacher. Ses pensées oscillent constamment autour de ce problème qui ne semble pas trouver solution. Ce mal la dévore, fragilise d’autant plus ce qui menace de s’écrouler à tout instant. Elle se fait de plus en plus distraite, de plus en plus réactive, parfois elle perd le contrôle sur elle-même et ses actions, mais surtout elle attend son retour. Natsume ne peut avoir disparu, il fait partie de ses intouchables d’une vie, de ceux qu’elle a décidé de préserver à tout prix. Elle se sent coupable, passe de longues nuits sans trouver sommeil. Et elle frappe. Car de frapper lui apporte au moins défoulement de toute cette frustration qu’elle accumule de voir chaque jour passer sans le retrouver. Cette fois, aucune distraction ne parvient à lui faire remonter la pente, ni même Manolo ou Cesar. Charlotte semble déterminée à s’enfoncer, toujours plus bas.

L’attente était insoutenable. L’incertitude encore pire. Il y avait quelque chose de pire dans l’espoir, celui de le retrouver, que dans l’idée de sa mort. Une annonce en ce sens aurait au moins apaisé nos esprits en controverse, et tut ma culpabilité. Or, il est revenu, sauf pas tout à fait sain. Cet événement l’a changé. Il ne m’a pas tout dit, je ne désirais pas avoir toute l’histoire de toute manière. Puis au départ, il ne se souvenait de rien. J’ai vraiment cru l’avoir perdu. Sauf que sa mémoire a retrouvé son chemin et il est venu me visiter à l’Arène pour vivre sa confusion. Nous avons parlé cette journée-là et je lui ai dit que je le considérais tel un frère. J’ai ressenti un certain soulagement devant cet aveu. Notre relation a toujours été particulière, je ne saurais vraiment la décrire. Pour véritablement trouver sens ce lien il me fallait probablement qu’il s’égare. J’ai cru que son retour dans ma vie stabiliserait la souffrance que je ressentais bien trop souvent et que je conservais cachée au creux de moi. J’avais tort.

Je trouvais distraction dans la découverte des ruines du Titak pour lesquelles j’éprouvais une fascination grandissante. Je les visitais quotidiennement, me procurant peu à peu le matériel nécessaire pour poursuivre mes recherches amatrices des lieux et trouvant tous les jours de nouvelles cavités et salles à explorer. J’aimais m’imaginer à leur place, dans leurs coutumes. C’était une manière probablement de m’éloigner de mes soucis quotidiens. Lors d’une de mes explorations, j’ai trouvé une très large salle, en forme de dôme. Je me souviens encore des peintures ancestrales, dessins de créatures légendaires et d’une cérémonie quelconque. Au centre de la pièce trônait un autel agrémenté d’une pierre verdâtre. Pendant mon passage, elle s’est mise à illuminer. J’ai été projetée au sol par une force invisible, levant les yeux vers une voûte dont les fresques prenaient vie. La lumière du joyau nous a imprégnés, moi et Akemi. Je me suis sentie faible et je me suis évanouie. À mon réveil, Asaki le Grotichon, un Pokémon d’un de mes anciens professeurs de karaté, se tenait au-dessus de moi. Nous étions à l’extérieur du temple. J’ai tenté souvent de retourner sur mes pas mais je n’ai jamais retrouvé cette fameuse salle. Par contre j’y ai gagné un nouvel allié et Asaki a rejoint mon équipe Élite tandis que Akemi pouvait enfin jouir de la liberté d’évoluer.

J’ai souffert des premiers symptômes de l’emergendémie quelque temps après. D’abord de la fièvre et des faiblesses, puis des hallucinations, des cauchemars… Parfois je perdais totalement contact avec la réalité. C’est lors de la présentation du Régime près du désert que j’ai su que mon mal avait quelque chose à voir avec l’Emergya, cette étrange énergie issue des civilisations anciennes. Pendant que Résistants et Régime s’affrontaient, je n’avais qu’une idée, retrouver cette source d’énergie. Je ne pensais plus très droit. Heureusement, Cesar m’a emmenée à l’écart. Mais mon état empirait. J’ai tenté de trouver de l’aide, manquant plusieurs matchs à cause de ma santé. J’ai vagabondé entre plusieurs spécialistes avant d’être prise en charge par la compagnie Elixir qui s’est penché sur mon cas. Il a fallu que l’île éclate pour que je ne reçoive de véritable traitement, alors que bien d’autres se trouvaient affligés de la même maladie. Je me trouvais à Zazambes le jour où la vie que j’avais alors a volé en éclats.

Charlotte S. Laurens
Charlotte S. Laurens
Ranger
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Mar 10 Avr 2018 - 2:22
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Charlotte S. Laurens
HISTOIRE
|!| Petit avertissement : contenu sensible sur la santé mentale notamment la dépression, la médication et la sexualité |!|

Lorsqu’on m’interroge à ce sujet, je réponds toujours évasivement «c’était difficile». Une réplique large, souvent accompagnée d’un haussement d’épaules qui cherche à banaliser mes dires. La majorité du temps, on n’insiste pas. Rien ne m’y oblige, à ouvrir sur mon passé récent. Mais je sens parfois le regard de tous ceux que j’ai pu blesser à travers ces cinq années d’égarement et je sens, parfois, devoir des réponses à certains pour tout le tort que j’ai pu causer. Je tente de ne pas culpabiliser. Certaines choses devaient être vécues, le fond devait se toucher pour mieux remonter la pente. Sauf que je ne suis pas certaine d’être parvenue à mon plein potentiel à nouveau, même si à la lumière de tout ceci je me pose la question à savoir si je l’ai un jour atteint. Cette idée a quelque chose de rassurant, vous savez? De savoir qu’après tous mes efforts, j’y arriverai peut-être. De vaincre ce marathon qu’est la vie et de parvenir à la ligne d’arrivée. Sauf que parfois, j’ai le sentiment de m’essouffler. Particulièrement ces cinq dernières années.

J’imagine qu’on peut débuter par la chute du Régime. Je n’en avais pas grand-chose à faire à l’époque, de la politique. Ou plutôt je m’efforçais de ne rien voir des horreurs perpétrées par la dictature. J’étais encore jeune après tout, je suis arrivée à Enola avec le Régime et j’ai cru qu’ainsi agissait un gouvernement. Je n’ai pas cherché à le questionner. Puis, à l’époque, il y avait l’Arène, mon titre, mes déboires avec la Compétition d’autant plus qu’à cause de la maladie, je m’absentais beaucoup sans donner de préavis. Ça, c’était avant que tout explose. Une visite dans les ruines du Titak m’avait infecté de ce que je saurais plus tard être l’émergendémie. Je perdais tous mes repères, animée de visions et hallucinations, de fièvre et autres symptômes qui rendaient ma vie difficile. Lorsqu’est survenue l’explosion aux ruines, j’ai cru que quelque chose me déchirait de l’intérieur. J’ai entendu… une voix dans ma tête. Je suis sortie sous les tremblements de terre, le regard vide, et j’ai cherché sans trouver. Puis mon esprit s’est éclaircit, le carnage s’est imposé à moi. Je me souviens que Cesar m’a rattrapé, que nous restés là longtemps sans bouger, sans savoir que faire. Il a fallu attendre. Attendre que la fureur ne s’estompe, que la poussière ne retombe. Je brûlais de fièvre mais j’ai cherché, parmi les décombres, des survivants, aidée de mes alliés. Parmi l'horreur, Akemi a trouvé un sens à aider les autres, à s'investir alors que nous étions toujours restée loin des conflits et des tragédies.

Le chaos a duré plusieurs jours. Nous avons été recueillis à Nuva Eja quelque temps mais mes symptômes empiraient et j’ai dû être hospitalisée. Je n’ai jamais eu aussi mal, cloîtrée à mon lit, attachée pour éviter que je ne m’inflige des blessures. J’ai perdu beaucoup de temps de ma vie ainsi, aux mains de l’épidémie. Lors de mes instants lucides, j’ai pu me porter volontaire pour un programme de test de vaccins. Je dois avouer qu’au mois de janvier, lorsque le produit fut finalement complété, que je fus profondément soulagée d’enfin me retrouver. J’étais profondément redevable envers Elixir de m’avoir libéré du joug de la maladie et avoir prodigué des soins aussi attentionnés pendant la durée du programme de test. J’émergeais d’un rêve, ou plutôt d’un long cauchemar. Je m’éveillais pour constater les dégâts de la libération du Régime : mon île et surtout ma ville particulièrement affectée par les inondations et tremblements de terre. J’ai visité mon Arène, en très mauvais état après le retrait des eaux. J’ai vu que j’avais tout perdu, dans un sens, que je n’étais plus Championne car il n’y avait plus de titre à défendre, plus même de Compétition. Ce fut un deuil, le premier coup à mon psyché déjà fragilisé par les dernières années. Mais je tenais encore bon.

Puis, j’avais un tout nouveau projet. Avec les quelques sous accumulés ces dernières années, j’avais pour ambition de reprendre mes études en me lançant en anthropologie/archéologie. Les ruines du Titak me fascinaient toujours autant, un intérêt que je n’ai pas perdu même à présent. C’était un grand pas pour moi. Les études ne m’avaient pas bien réussi jusqu’à présent. Sauf que Carla m’y a fortement encouragée. Je crois qu’elle était fière de me voir sortir de mes habitudes, de me mettre au défi. Elle-même venait tout juste de compléter son cursus d’infirmière Pokémon et d’obtenir du boulot au tout nouveau Centre Pokémon de Zazambes et projetait avoir un deuxième enfant. Il y avait quelque chose en moi de profondément optimiste, de déterminé et confiant, mais quelque chose aussi qui évitait systématiquement de voir l’adversité qui nécessairement se manifesta rapidement. Déménager à Baguin voulait dire m’éloigner de tous mes proches, y compris Cesar qui s’était mis à voyager autour de l’île, fidèle à lui-même. J’ai vécu difficilement la séparation. La ville du nord m’apparaissait bien différente de Zazambes. J’ai dû m’adapter, je suppose. J’ai fait la rencontre de plusieurs personnes qui étaient différentes à moi et qui m’ont fait connaître… autre chose. Je baignais désormais dans un monde universitaire où on m’encourageait à réfléchir, me remettre en question et à me questionner tout autant sur mon monde. À côtoyer les autres étudiants, je me suis conscientisée sur bien des choses, à commencer par mon propre comportement individualiste. Je me suis intéressée au nouveau gouvernement même si j’étais toujours la moins engagée politiquement de mon cercle d’amis. J’ai remis en question mon mode de vie, mes choix. C’est grâce à ces gens que j’ai pu avoir une meilleure conscience environnementale et de faire le choix de devenir végétarienne (bien que je consomme encore poulet et poisson occasionnellement, pas le choix vu mon niveau d’activité de manger encore un peu de viande).

L’université a été une drôle d’expérience dans ma vie. J’ai eu le sentiment de vieillir d’un seul coup et de laisser derrière moi une part de ma jeunesse, d’avoir ouvert mes horizons. Sauf que je ne réussissais pas bien dans mes cours. Je ne parvenais pas à rattraper les autres étudiants qui me semblaient destinés à intégrer le contenu. Je lisais sans rien retenir, et mes examens revenaient avec des résultats bien au-deça de la moyenne. C’était frustrant, car j’aimais toujours l’archéologie mais ne pouvais me résoudre à apprendre les détails de l’histoire, les dates et tout le reste. Mon optimisme s’est effrité et le sentiment m’a vite habitée de ne pas véritablement appartenir à ce monde. Plus les mois défilaient, plus je me sentais fatiguée et mal. Je pleurais souvent, sans la moindre raison. J’avançais comme à contre-courant tandis que les autres sprintaient au-devant. Au mois de mars, lorsque l’angoisse et l’épuisement m’empêchèrent progressivement de rendre mes travaux à temps, d’arriver à l’heure en cours et de réussir mes examens, je dus arrêter une bonne fois pour toutes. Ce n’était pas bien grave, me disais-je. Je n’avais jamais été faite pour les études, je devais me rendre à l’évidence. Je prenais l’expérience de manière positive, rejetais la faute sur le contexte plutôt que de m’intéresser au mal qui se faisait de plus en plus intense. Je n’ai pas vu, je n’ai pas su. Mais en même temps, depuis quand trainais-je cette dépression en refusant de la voir?

Mais elle était bien là. J’ai projeté de lancer mon propre dojo, comme il en avait toujours été mon ambition. J’ai travaillé à Zazambes, cumulant les jobines afin d’accumulant de quoi louer un local convenable pour mener à terme mon projet. Carla a aussi beaucoup aidé, elle croyait encore en moi et se laissait elle aussi berner par mon enthousiasme. La vérité est que j’avais besoin de me raccrocher à quelque chose de tangible. Je devais paraître étrange à mes proches à l’époque, comme surinvestie, distante, fausse. En juin 2019, je pus louer le local et débuter mon dojo de combats Pokémon. Je donnais aussi des cours de karaté. C'est à cette époque qu'on m'a offert Maria Libre, une petite Pikachu atrocement adorable et quelque peu originale. Fukuo a aussi finalement revêtu sa forme finale. Le dojo vivait une certaine popularité. C’était beaucoup de travail. Cesar m’aidait mais je n’étais jamais satisfait de lui. Nous nous étions éloignés, lui et moi. Combien je devais lui sembler différente… Très anxieuse mais incapable de le reconnaître, je faisais de nombreuses crises de panique. Je dormais une douzaine d’heures par nuit sans parvenir à me sentir reposée. J’allais de plus en plus mal. Irritable, épuisée, victime de terribles sautes d’humeur, je suis devenue parfois méchante envers les autres. Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait et je refusais d’y croire. En février 2020, j’ai mis fin à ma relation avec Cesar après plusieurs années, je dirais même les meilleures de ma vie, de relation. Lui dire au revoir a été l’une des choses les plus difficiles que j’ai eu à faire de ma vie. Je regrette encore de ne pas avoir été honnête avec lui, d’avoir mis tout ceci sur le dos du travail. J’aurais simplement dû lui dire que je ne l’aimais plus, du moins pas comme je l’avais déjà fait. Qu’en vieillissant, j’avais pris un autre chemin. Qu’il serait toujours important pour moi. Mais j’ai dit autre chose. J’ai dit que je ne voulais plus jamais le voir de ma vie. Il… il me manque encore.

Ma vie volait en éclats. Je n’ai jamais tant pleuré. Je pouvais passer des heures dans mon lit à fixer le plafond. J’ai refusé tous ceux qui se sont présentés à ma porte, y compris ma sœur chez qui j’habitais. De toute manière elle avait d’autres chats à fouetter avec son bébé, ma nièce Celia. Lorsque j’ai refusé de me lever pour m’occuper du dojo, puis de m’alimenter pendant plusieurs jours, que je ne bougeais plus, ma sœur a alors fait ce que j’ai longtemps jugé telle une trahison. J’ai pensé qu’elle voulait me sortir de sa vie, me protéger de ses enfants. Probablement, qu’il y avait un peu de tout ça. Mais elle a surtout sauvé ma vie. Un jour du mois d’avril 2020, les policiers ont débarqué dans sa maison de Zazambes et ils m’ont emmené à l’hôpital pour que je reçoive les soins nécessaires à ma survie. Je crois… Je crois bien que je me laissais mourir. Je ne voyais plus que les ténèbres, sans parvenir à formuler une seule idée cohérente. Lentement, je me déconnectais de la réalité et je ne peux pas même décrire à quel point c’était souffrant. Je fus hospitalisée plusieurs jours jusqu’à ce que mon état fut jugé assez stable pour qu’on m’autorise à sortir sans craindre que je ne porte atteinte à ma vie. Sincèrement, je n’en avais ni l’envie, ni le courage. Juste que de vivre était devenu vraiment difficile. À mon retour, Mycah a évolué en me serrant contre elle. Elle devait sentir à quel point j'allais mal, c'était sa manière à elle de m'inspirer du courage. Le projet de dojo tomba à l’eau, comme celui de mes études. Cette fois, je touchais véritablement le fond.

J’aimerais affirmer sans ciller que depuis le fond, il n’existe qu’une issue : celle de remonter à la surface. Sauf que j’ai pataugé longuement dans la vase. J’ai réintégré ma place chez ma sœur, maintenant armée d’anti-dépresseurs aux effets secondaires parfois très désagréables. Il fallut un moment pour trouver la bonne dose, celle qui me rendait la moins malade, celle qui ne m’encourageait pas aux idées suicidaires (car elles peuvent produire cet effet ces jolies petites pilules supposées vous aider). Puis j’ai débuté une thérapie avec le sentiment d’être trop tard. Je ne m’investissais pas beaucoup, ni dans mon processus thérapeutique, ni dans ma vie familiale, ni auprès de mes amis. J’avais besoin de guérir. De me reposer. Il a fallu le départ de plusieurs de mes alliés afin que je prenne conscience de la destruction de mon comportement, Mitsumi, Celena, Carey, Asaki, Adexan, Henry... et Ned le Sapereau. Ces membres de mon équipe ont abandonné à mon sujet en me voyant m'éloigner progressivement de la personne que j'étais à notre rencontre. Ils se sont désinvestis de notre cause en tant qu'équipe, un peu comme moi j'imagine. Puis il faut dire que je ne me suis pas battue pour eux, pour les convaincre de rester. Leur départ fut un choc incroyable. Lorsque j'ai compris que j'avais besoin de temps pour remonter la pente, les choses se sont mis à s’améliorer. J’ai enfin pu poser un pied au sol. Formuler des projets s’avérait encore difficile, mais je pouvais sentir que chaque journée se montrait moins souffrante que la dernière. Je sais que la médication a énormément aidé à stabiliser les émotions, même si elle m’inhibait un peu trop à mon goût. Tout à coup, je sortais un peu plus de ma chambre, je m’habillais le matin et Carla n’avait plus besoin de me rappeler de prendre une douche. Je passais du temps avec les petites perles de ma vie, mon neveu et ma nièce. Arceus sait à quel point ils ont pu aider. À leur contact, j’ai pu me raccrocher tout autant que de vaincre certaines réserves que j’avais envers les enfants vu mon passé.

J’avais envie de faire ma part. Peu à peu, j’ai repris certains de mes bons élèves de karaté, poursuivant leur apprentissage. Je faisais très peu de sous, mais j’offrais chaque Opal gagné à ma sœur et son mari afin de les aider à subvenir aux besoins de la famille. Je m’investissais beaucoup plus dans ma thérapie même si je restais isolée de bon nombre de mes proches. L’énergie revenait peu à peu et avec elle de nombreux questionnements. Qu’allais-je faire de ma vie maintenant? Le dojo, les études en archéologie… j’avais dû laisser tout ceci de côté et maintenant? Il me fallait participer à la vie active à nouveau. J’ai cherché du boulot dans les écoles de karaté mais ce n’était pas si simple. Je devais expliquer ce «trou» dans ma vie, cette absence d’une année entière. Je ne savais pas toujours quoi dire en entrevue lorsqu'on me posait la question. Puis, une fois de plus, Elixir m’est venue en aide. Je ne me souviens pas exactement qui m’a parlé de la formation de Ranger, je crois bien que c’est Carla. J’ai senti un immense soulagement en l’entendant l’évoquer. Nous avons fait les démarches ensemble. Elle était si fière de me voir reprendre un projet. Je ne voulais pas la décevoir. J’ai donc suivi la formation. Au mois d’août 2021 je devenais finalement Ranger.

Vu mon expérience dans ces deux régions, on m’affecta à la fois la forêt d’Érode et à la région désertique du Titak. À cette époque, j’ai renoué avec ma vieille passion des ruines et j’ai poursuivi mes explorations en tant qu’archéologue amateure et intéressée. Je ne pouvais m’empêcher de penser que peut-être je serais l’élue, me souvenant encore avec netteté de mes délires et hallucinations de l’emergendémie où je semblais comme «appelée» par les ruines. Enfin… Je quittai aussi la maison de Carla pour m’installer dans mon propre appartement à Zazambes, dans un appartement que je déteste toujours mais qui me suffit. J’aime bien mon travail de Ranger, il me permet de vivre ma solitude et de ne pas trop me faire déranger tout en restant en contact direct avec la nature. J’ai fait de nombreuses rencontres au sein de la force telles que Ely le Scarhino qui rejoint mon équipe, mais aussi celle de Emeric, pour qui j’imagine j’ai eu un béguin. Nous nous sommes fréquentés un moment mais il avait certaines attentes au niveau intime que je n’ai jamais pu satisfaire. Encore très mal à l’aise avec ma sexualité, j’ai laissé l’histoire s’effriter, plus confuse que jamais.

Puis maintenant, lorsque la question vient «et maintenant?», j’ai un drôle de sourire. Je n’ai pas goûté au même bonheur que peut vivre ma sœur dans son travail et auprès de sa famille, mais j’ai trouvé un équilibre qui me satisfait pleinement et qui désormais me permet d’avancer. Si je regrette bien des choses, je crois qu’il devait en être ainsi, même si beaucoup ne comprendront pas. À présent, je tente simplement d’éviter de retomber.
Charlotte S. Laurens
Charlotte S. Laurens
Ranger
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Mar 10 Avr 2018 - 2:22
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Xerneas
Bon, y'a pas grand chose à dire, on t'a déjà tout fait remonter avec le reste du staff et normalement il n'y a pas de souci. Fière de voir que tu as accompli un travail conséquent pour bien cerner la personnalité avec toujours beaucoup de recul et d'application, c'est un très beau boulot de ce côté-là. J'apprécie beaucoup tous ces efforts et ce travail bien dispensé, puis bon, l'histoire tient debout, je n'ai donc aucune objection, damned :hm:

Du coup je vais t'épargner du blabla inutile et te confirmer que tu es validée, que tu peux poster ton sac, je m'occupe d'aller faire tes réservations.

Bon jeu du coup ^^
Xerneas
Xerneas
Staff
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Mer 11 Avr 2018 - 22:23
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