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Les sous-doués à la montagne
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Mell Straum
Les sous-doués à la montagne .
avec Tristan T. Weber
Fin avril, Région des montagnes du Sud, vers 11h.

Mell avait entendu parler de la diversité des panoramas visibles dans le sud de l’île. Et la réputation des paysages du coin n’était nullement usurpée vu le nombre de fois qu’il s’était émerveillé devant différent points de vue. Depuis quelques mois, le jeune médecin-chercheur avait pris la résolution de se lancer dans l’exploration d’Enola. Et, pour le sud, cela tombe plutôt bien, car il connaît justement un Ranger qui connaît bien cette région. Tristan et Mell s’étaient mis d’accord pour explorer les sentiers des montagnes du sud. Plus ils montaient sur les flancs de la montagne, plus les panoramas variaient. Ils étaient passé d’une vue sur la côte marine de Zazambes, à des vues sur la luxuriante forêt d’Erode dont les cimes forment des camaïeux de verts et de blanc et de rose lorsqu’ils fleurissent.

Le chercheur avait enfilé son accoutrement habituel de parfait touriste, avec son bob fétiche. Il était suivi depuis le début de la balade par une nouvelle alliée : une jeune Manzaï que Samaël lui avait ramené d’une de ses excursions en forêt. Du fait de sa couleur de chipolata trop grillée et la forme oblongue de son évolution, Mell avait donné à la petite arbustre le charmant nom de « Saucisse ». Le soucis avec Saucisse, ce n’est pas qu’elle était spécialement lente, mais plutôt qu’elle était excessivement fébrile. Entre Mell qui s’arrêtait toutes les trois minutes pour prendre des photos, et la Manzai qui se plaignait régulièrement que le chemin n’était peut-être pas sécuritaire, il n’est pas certain que les nerfs du Weber soient épargnés depuis une heure. Ce n’est pas que le duo Saucisse-Mell était de mauvaise volonté, mais leur comportement infantile pouvait avoir quelque chose d’assez irritant.

Une fois de plus, le scientifique traînait en arrière avec sa Manzaï et Tristan avait eu le temps de prendre de la distance. Le chercheur-razibus pressa le pas et courru jusqu’à la hauteur de l’Elixirien.

« Eh, T-Tristan a-attends-nous, qu-quand t’fais un p-pas, moi, j’en fais di-dix ! »

En riant un peu à sa propre vanne, le binoclard retira son bob pour s’éventer avec.

« C’sup-superbe p-par ici ! »

C’est à cet instant qu’il se rappela qu’il avait peut-être été un peu ingrat, en oubliant de remercier le Ranger de lui servir de guide. Oups ! Mieux vaut tard que jamais.

« M-merci, au f-fait ! C’super sympa d’ta pa-part d’nous emmener par ic-ici ! »


Derrière, la Manzai traînait encore la patte.

« Allez, S-saucis-cisse-euh ! » … J’aurais dû lui donner un nom que j’arrive à prononcer d’une traite… Quoique c’est pas pire que « Sycamore ». « T’vois bien qu’on est pa-passés, n-nous, c’pas dange-ge-reux ! »

Mell haussa les épaules, envoyant un regard d’excuse à Tristan.

« D’solé, l’est p-pas encore trop habituée à moi, a-alors elle t-teste p-par elle-même l’terrain p-plutôt que m’faire con-confiance. »

Le regard du binoclard dévia vers le sommet de la petite montagne sur le flan de laquelle ils se promenaient depuis un peu plus d’une heure.

« On va aller jusqu’au s-sommet ? »



Mell Straum
Mell Straum
Scientifique
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Mer 2 Mai 2018 - 15:52
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Tristan T. Weber


Les sous-doués à la montagne

avec Mellorine

Pourtaaaant que la montagne est beeeeelleuh



Il grimpe. Haut, très haut. Trop haut, même, pour celui à qui il est censé faire la visite. Mais devant les plaintes de Straum, son expression est un mélange entre un lever de yeux au ciel et un rictus amusé. Cela lui donne vraiment l'impression d'être plus expérimenté que son interlocuteur. Dans les faits, en tant que Ranger, sur le sentier qu'ils parcourent, c'est effectivement le cas : il en sait davantage que l'autre sur la zone. Mais il est fier si ses connaissances peuvent servir à autrui, même si... Eh bien Mell n'a pas l'air du genre à être très montagnard, quoi. Il prend tout en photos comme s'il ne sortait jamais de chez lui. Quoique... C'est peut-être, m'enfin bon, ce ne sont pas ses affaires, après tout. Lui, il est juste heureux de savoir que leur environnement peut intéresser d'autres personnes, et des scientifiques, qui plus est. Il n'y a rien de tel pour le Weber que d'engager la conversation avec des chercheurs, ou des gens qui s'intéressent au progrès et à la recherche Pokémon en général. Cela lui rappelle parfois les études qu'il faisait lui-même sur les Pokémon de type Normal en compagnie de son père, mais tout ça remonte, à présent. Alors il ne devrait pas être étonné non plus du rythme auquel ils vont. En un sens, quand il doit guider des voyageurs à travers les montagnes du sud, il doit s'assurer avant tout qu'ils arrivent à le suivre. Il n'est pas là pour perdre des touristes en pleine nature. Quoique... Egarer quelques miliciens dans une zone inconnue pour eux afin de voir leurs visages apeurés ne lui dépairait pas, même si ce serait très mesquin de sa part et pas franchement sympathique. Mais ça lui plaît parfois un peu trop, de se dire que les Rangers sont plus proches de la nature et des Pokémon que ces brutes avec leurs armes, là... Mais bon, faut pas lui dire de pas prendre des cas pour des généralités, ce serait lui faire admettre quelque chose d'intelligent.
En soit, s'il devrait être lassé du comportement de l'aîné, il n'en est rien. Tant qu'il ne jette rien par terre ou qu'il ne saccage pas l'écosystème, ça ira. Et puis, Tristan est là aussi pour veiller au grain, c'est son boulot. Ce qui le gêne un peu plus, c'est de voir cette pauvre Manzaï en train de galérer pour la montée. Il ne va pas la fustiger pour être insécure, puisqu'il considère que c'est normal aussi pour elle d'être méfiante si elle n'est pas habituée à ce genre de terrain. Mais le Ranger se demande simplement pourquoi Mell la laisse hors de sa Poké Ball, si elle ne se sent pas à l'aise comme ça. Lui, pour sa part, il a laissé sortir Mako, son Malosse. Le jeune chien double type est plutôt agile et assez à l'aise, dans les environnements montagneux. Un parfait pisteur pour détecter des inconnus ou prévenir d'un éventuel danger.

« Non, c'est normal. J'apprécie ton initiative d'avoir fait appel à un Ranger pour ça. Je remplis simplement mon rôle. »

Et il en est pas peu fier. Mais c'est encore difficile d'avouer qu'il compense comme il peut les connaissances qu'il possède encore en élevage mais dont il n'ose plus s'en servir de peur de ressasser des souvenirs douloureux et amers. Au moins, sa fonction de Ranger ne le renvoie pas à son passé et lui permet de penser à autre chose tout en pouvant se rendre utile dans un domaine qu'il aime. Quelques fois, le savoir d'éleveur qu'il a acquis lui sert, dans ses fonctions sur le terrain. Il garde cependant le sentiment d'une légère constriction dans sa poitrine chaque fois qu'il se remémore ce que lui a appris son père. L'élevage lui manque, mais il a dû faire un choix, et il ne le regrette pas aujourd'hui. Du moins, pas encore, si cela devait arriver un jour.

« Tu viens de l'avoir, non ?.. Elle ne doit pas trop être accoutumée à ce genre d'endroit. Mais ce n'est pas un problème. »

Je ne dis pas seulement ça parce qu'elle a l'air d'avoir du mal à grimper à les pentes rocheuses, mais aussi parce que je ne suis pas sans savoir que les Manzaï ne se trouvent pas dans les montagnes. Ils sont plutôt en forêt, eux, malgré leur type roche qui le rend pourtant aussi solide que les pierres qui nous servent à monter de plus en plus. D'un sifflement suivi d'un geste de la tête, j'interpelle Mako pour qu'il descende jusqu'au niveau de Saucisse et lui vienne en aide, la soulevant parfois comme il peut avec son museau ou ses pattes. Les crocs, il n'ose pas encore les utiliser sur un autre être humain, de peur de faire mal s'il n'arrive pas à contrôler sa mâchoire.

« C'est ça, on va grimper tout en haut. Ce n'est pas le chemin le plus facile, mais c'est le plus sûr. Au moins, aucun risque que nous tombions sur un Pokémon sauvage dangereux. »

Et pourtant, ce n'est pas ce qui manque, dans le coin. Que ce soit les grosses bêtes terrestes en bas de la montagne ou celles, ailées, qui pourraient les attendre en altitude s'ils prennent le mauvais chemin... Il ne peut pas traverser n'importe comment quand il est accompagné. De plus, ni lui, ni son camarade du jour ne possèdent de Pokémon suffisamment puissants pour leur permettre de s'en sortir indemnes s'ils devaient croiser la route de monstres féroces. Enfin, Tristan a bien sa Kangourex, mais pas sur lui, et il se doute que ça ne serait pas assez pour se défendre, vu que ses alliés ne sont guères entraînés pour ça, mais qu'il y travaille de plus en plus.

« Fais quand même attention à ton appareil, ce serait dommage qu'il tombe dans le vide. Enfin... Cela vaut pour toi aussi, ça. »

Il esquisse un léger sourire joueur, espérant que l'autre comprenne son allusion. Au-delà du fait qu'il se sentirait coupable s'il n'arrivait pas à assurer la sécurité de son invité, il ne tient personnellement pas à ce que Mell soit blessé. C'est un personnage intéressant en soit, mais... Bon, les clichés toutes les cinq secondes, ça va rapidement embêter le Weber ; et pourtant ce dernier sait se montrer patient. Il a l'impression de servir de guide touristique. Pas que ça ne soit pas déjà le cas, mais l'impression est encore plus grande alors qu'il aide le plus âgé à s'agripper, lui tendant parfois la main afin qu'il ait de quoi se tenir tandis qu'il prend lentement mais sûrement ses repères.

« Mais c'est vrai que la vue est splendide. Tu ne viens jamais par ici ? Tu habites toujours en ville ? »

Heureusement, Straum n'est pas excessivement lourd, alors le soutenir dans ses déplacements au cœur des collines rocailleuses n'est pas encore trop un souci. Mais il s'inquiète surtout pour la petite Saucisse qui doit endurer tout ça. Par des mouvements de la main, il l'encourage à monter en compagnie de mon Malosse.

Réalisé par BlueBerry pour Orange


Tristan T. Weber
Tristan T. Weber
Ranger
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Mar 8 Mai 2018 - 3:25
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Mell Straum
Les sous-doués à la montagne .
avec Tristan T. Weber
Fin avril, Région des montagnes du Sud, vers 11h.

Bon, au moins, on dirait que Tristan ne se sentait pas trop ennuyé de se farcir un gros touriste en bermuda avec un bob. Ce n’était pas non plus pour se plaindre que Mell demandait à Tristan de l’attendre, juste que… Bah, c’est plus sympa de causer quand on visite des lieux naturels aussi beaux, non ? Tristan joue la carte de la modestie en donnant tout le crédit à sa fonction de Ranger, mais… Bah, j’avais aussi de me promener avec un pote, moi. En même temps, c’est lui qui a fait appel aux services de Ranger de Tristan en premier lieu, donc normal que l’autre reste plus professionnel qu’amical. Et peut-être que Mell devrait cesser de penser qu’il est copain comme cochon avec toutes les personnes qu’il a vu trois fois dans sa vie. Enfin, bon, pas grave !

Tristan a l’air de dire que le fait que Saucisse traîne la patte n’est pas un problème… Tant mieux, en un sens, en plus, il envoya son Malosse tenir compagnie à la jeune Manzai. Dans tous les cas, Mell hocha la tête aux questions de son guide.

« Ah, oui, c’Samaël qui l’a trouvée il y a peu et qui me l’a donnée comme, eh ben, t’sais que j’travaille sur les Pokémon co-copieurs et t-tout. Et pi-pis, bah, Simularbre est v-vraiment connu par les sp-spécialistes pour ça, alors… »

Faudrait pas que je l’ennuie avec mes histoires des chercheurs, non plus. Il a autre chose à penser, en tant que Ranger occupé à nous guider ! Et même si l’endroit n’est pas particulièrement dangereux, il ne faudrait pas se retrouver au bord du gouffre, littéralement, car ils auraient trop parlé ! Enfin, Tristan fait tellement attention à ce qu’il fait, que ça ne devrait pas arriver. Oui, c’est surement pour ça qu’il n’est pas aussi enjaillé que moi à l’idée de faire une promenade ensemble.

« T-t-inquiètes, j’fais gaffe à mon app-appareil ! J’déjà failli l’perdre l’aut’ fois à c-cause d’une attaque de piafs, alors, j-j’en a vu d’autres ! »

Longue et étrange histoire, vécue il y a quelque mois auprès de Livie. Il faudrait que je pense à la recontacter pour qu’on se voit, d’ailleurs !

« J’suis sûr qu-qu’à deux, on p-peut s’défendre face à des grosses bêtes ! Enfin, g-grace à nos P-Pokémon, hein, p-pas nos muscles, haha ! J-j’ai une Darumacho qu’est vach’ment c-costaude ! »

On s’en fout un peu, mais bon. Enfin, c’est Mell, quoi, pour dire des trucs quelque peu superficiels et inutiles pour meubler une conversation, eh bah, c’est un peu le spécialiste. C’est à peine si on remarquerait son malaise où le fait qu’il est plutôt intimidé, hein. On y voit que du feu (hem) ! Dans leur dos, Saucisse semblait mettre plus de cœur à l’ouvrage depuis que Mako l’avait rejoint. Enne avait retrouvé le sourire et trottinait presque. Bon… Peut-être qu’elle n’a juste pas envie de marcher avec moi… Snif… La question de Tristan fit relever la tête au binoclard en train de s’attrister de ne pas être le BFF de sa Manzai au bout de quelque jours avec elle.

« Ah ! O-Oui ! »
Il hocha frénétiquement la tête. « Enfin, non, j’ai pas trop eu l’occasion n-ni les m-moyens d’aller vis-visiter c’dernières années… ‘Fin, avec tout l’bordel et t-tout. M-mais, donc, on habite a N’va Eja av-avec Leanne, maint’nant ! J’sais pas si j’pourrais habiter à la camp-campagne comme Miyano… M’enfin ! Toi t’habites t’jours à Zazambes ? T’as b’coup d’travail, d’ailleurs, c-comme Ranger ? Y paraît que t’es vraiment actif chez Elixir, j’trouve ça cool que, tu… Bah, que tu sois pa-passionné, c-comme ça ! »

Ah, mais, oui, Mell aime bien les euphémismes. Enfin, en même temps, il n’a pas vraiment moyen de savoir que Tristan est « un peu plus » que simplement « passionné » par Elixir. Mais, passons.

« M’enfin, c’vrai que j’comptait un p-peu sur toi p-pour m’conseiller des ba-balade cool à f-faire ca-car j’ai plein d’trucs que j’ai jamais vu dehors d’Amanil et d’Nuva-Eja, parc’que j’ai p-pas eu l’occase… En p-plus, ce s’rait l’occase de f-faire des découvertes sur l’terrain pour mes r’cherches… P’tet que ça pourrait t-t’interesser aussi, c-comme t’es Ranger ! B-Bref, s’tu vois des t-trucs un interessants, faut pas hésiter à m’le faire savoir ! J’suis pas là que pour le tourisme… Même si j’porte un bob, héhé. »


Sur ces mots, il remit son vieux chapeau ringard, car le soleil recommençait à lui taper sur la tête. Le sommet approchait et Mell commençait à avoir vraiment hâte de voir quelle genre de vue il y’ aurait, de tout là-haut. D’ailleurs, il accélérait déjà le pas.


Mell Straum
Mell Straum
Scientifique
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Mer 9 Mai 2018 - 18:06
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Tristan T. Weber


Les sous-doués à la montagne

avec Mellorine

Pourtaaaant que la montagne est beeeeelleuh



Forcément, il ne peut pas s'empêcher de grincer un peu des dents quand il entend le nom de Samaël être prononcé. Mais il refuse de s'attarder là-dessus, remerciant au moins Arceus d'avoir mis la route de Mell sur le chemin de Saucisse pour qu'elle soit entre de bonnes mains. Le parcours du chercheur et ce qu'il lui enseigne sur sa spécialité l'intéressent bien trop cependant pour qu'il pense davantage au Maître Dresseur. De plus, le spécialiste du copiage l'attendrit un peu, avec sa curiosité naturelle, ses bégaiements, et son enthousiasme débordant. Le Weber prend en effet plaisir à faire découvrir ce qu'il connaît en temps normal, mais encore plus à des personnes qui montrent un réel intérêt pour ce qu'il fait. Cela fait du bien, de se sentir écouté, tout simplement, et le Straum est sans contexte un excellent auditoire. Au moins, il n'aura pas à répéter mille fois les mêmes choses. Enfin, pas que ça le dérange tant que ça de reprendre ce qu'il a déjà pu dire quand ça concerne la faune et la flore des environs, mais il y a plus palpitant que de rappeler les consignes de sécurité. Il ne l'empêchera pas plus de prendre des photos, toutefois. Si cela peut permettre à d'autres de découvrir la merveilleuse végétation de l'île qu'il trouve encore trop méconnue par certains...
Il lâche même un petit rire léger quand l'autre lui parle de sa Darumacho. C'est agréable, à la fois de ne pas avoir à supporter des Miliciens prétentieux et en même temps de s'éloigner de ses collègues de travail, pour faire le guide dans les montagnes avec un ami. Même si Tristan espère quand même qu'ils ne tomberont pas sur une bête féroce, car s'il connaît le coin comme sa poche, il n'est pas sûr de vouloir quand même croiser un Pokémon dangereux ou deux. Ses propres alliés ne sont pas encore assez entraînés pour ça. En parlant d'eux, d'ailleurs, il constate, qu'au moins, l'aide de Mako aide bien Saucisse à avancer dans les montagnes. Le chien la surveille avec attention, se plaçant déjà à ses côtés pour éviter qu'elle ne tombe et se fasse mal.

« Héhé, arrête, tu vas me faire rougir. Je ne fais qu'accomplir mon devoir pour me rendre utile à l'île et ses habitants. »

Bon, ça ne l'empêche pas d'apprécier le compliment, en revanche. Un peu trop, même, puisqu'il considère que le travail des Rangers et même celui d'Elixir en général n'est pas assez considéré par la population, alors qu'ils sont bien plus exemplaire que la Compétition à son sens et que eux, au moins, ils pensent à leur futur. Mais dire que Tristan est un passionné... C'est un euphémisme, comme certains pourraient déjà s'en douter. Il dédie presque entièrement sa vie à son boulot de Ranger et à son cher groupe progressiste. Et il est très fier de compter parmi ceux qui font de leur mieux pour protéger leur bel environnement. C'est sûr, se dit-il avec arrogance, ce ne sont pas les casques bleus des villes qui feraient la même chose.

« Je vis encore à la Pension familiale, en effet. Je me charge de son entretien, mais j'ai bien sûr mon rôle de Ranger à assumer, et j'en suis fier ! Je ne considère pas ça comme une corvée. Elixir, pour moi, c'est l'avenir ! »

Oui, oui, on sait, Tristan, tu aimes Elixir, on a compris. Mais bon, concernant ces derniers, le Weber ne cache pas la grande fierté qu'il tire de son appartenance. Mais que serait le monde, sans des gens comme Straum pour lui parer d'autre chose aussi, après tout ? En plus, il tient plutôt bien le rythme. C'est surtout sa Manzaï qui traînait un peu, mais il semblerait que le Malosse réussit à l'encourager aussi de son côté pour lui donner confiance en elle. Il ne le dirait pas, en revanche, mais le Ranger est flatté et... heureux que l'autre l'ait choisi pour lui faire découvrir le coin. Il n'est pas le seul affeté à cette zone, mais le connaître devait aider aussi un peu.

« Tu as choisi le meilleur guide des environs, en tout cas. Tu vas voir, la vue du sommet est encore plus belle ! »

Et en parlant du sommet, ils n'en sont plus très loin, à présent. Mais Tristan n'ose pas accélérer pour maintenir un rythme régulier que le plus vieux pourra suivre. De temps à autre, il lui arrive de jeter des coup d'œil à Saucisse et Mako pour vérifier leur propre progression, mais à sa grande surprise, ils ne sont qu'à quelques petits mètres. Lorsque la Manzaï a des difficultés, le chien des enfers la pousse doucement avec ses pattes ou son museau et ne la prend doucement entre ses crocs qu'en cas extrême où elle n'arriverait pas à gravir elle-même la pente rocheuse. Néanmoins, Tristan reconnaît finalement l'endroit et un sourire jovial apparaît sur ses lèvres. Sans qu'il ne s'en rende compte, ses pas se sont faits légèrement plus pressants, et il s'arrête juste quand il atteint la fin, avant de pointer du doigt le sommet du chemin pour que le plus petit (en taille, évidemment), observe à son tour.

« Parlant de trucs intéressants... Viens voir ça ! »

Il attend que l'autre le rejoigne pour admirer ce qu'il a voulu lui montrer. S'il l'a engagé dans ce parcours, ce n'est pas seulement parce qu'il était le plus simple à arpenter. Tout en haut de la falaise, un grand lac, au centre d'une immense clairière, reflète le ciel azuré comme un miroir. Quelques petits Pokémon se promènent autour pour se désaltérer, profitant de la tranquillité des lieux que nulle présence humaine n'est venue troubler depuis un bon bout de temps. Ou du moins, les Rangers en charge de la région n'ont pas laissé les touristes dégrader les lieux sous peine de sévères sanctions. Il n'est d'ailleurs pas peu fier de voir que, si Mell fume, il a au moins l'intelligence de prendre des vaporettes et pas des mégots polluants. Au moins un qui a tout compris à la vie, se dit le brun aux yeux faussement verts.

« Qu'est-ce que t'en dit ? J'parie qu'on a pas ça, à Nuva Eja ! On peut prendre une pause ici, si tu veux. Saucisse arrive à tenir le rythme ? »

Il reporte son attention sur la Manzaï de l'autre. Cela l'embête un peu de faire faire tout ce chemin a un si petit Pokémon qui n'en est peut-être pas habitué, mais quand son regard porte au loin, fixant la cime des arbres, il sait sur quoi ils auraient pu tomber, plus bas. Le Weber prend quelques secondes également pour admirer la vue qui s'offre à vous, découpant dans l'horizon des montagnes et des forêts qui s'étendent loin, très loin devant lui. Mais puisque l'autre parlait d'Elixir tout à l'heure, le Ranger se demande si l'autre n'aurait pas un petit intérêt pour eux, tant qu'ils y sont.

« Hmm... Dis-moi... Je pose juste la question comme ça, mais... Faire de la recherche sous l'étendard d'Elixir... Ça ne t'a jamais tenté ? Nos laboratoires pourraient peut-être t'apporter une précieuse aide. »

Il ne voulait pas lui mettre de pression, toutefois, et ce n'était pas non plus une question piège. Il peut comprendre que tout le monde n'adhère pas ou pas encore à leurs idées, aussi bénéfiques soient-elles pour l'île selon Tristan. Mais lui, si on lui demandait son avis... Il dresserait bien un autel à la gloire d'Olga, si ça ne tenait qu'à lui, cet idiot trop dévoué et trop désespéré.

« Mais... Tu n'es pas obligé de me répondre, si tu n'en as pas envie. Ce n'est pas un piège. »

Distraitement, quand Mako et Saucisse arrivent enfin à leur niveau, le Malosse vient aussitôt aux pieds de son dresseur pour quémander des caresses. Ce dernier, évidemment trop faible, s'accroupit pour lui donner ce qu'il veut, un sourire doux aux lèvres.

Réalisé par BlueBerry pour Orange


Tristan T. Weber
Tristan T. Weber
Ranger
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Jeu 17 Mai 2018 - 21:29
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Mell Straum
Les sous-doués à la montagne .
avec Tristan T. Weber
Fin avril, Région des montagnes du Sud, vers 11h.
Le chercheur à tendance à oublier le malaise qui domine ces derniers temps dans les relations entre Tristan et Samaël. Pour autant, il n’était pas spécialement précautionneux, Mell est un gaffeur qui n’arriverait pas à ne pas mettre les pieds dans le plat, encore plus s’il tenait à l’éviter. Et par ailleurs, cela les regarde eux deux, pas lui. Toutefois, le binoclard n’ira pas poser des questions indiscrètes non plus, et ne remarqua d’ailleurs pas le malaise passager de son guide lorsqu’il conta l’histoire de Saucisse. De toute façon, il préférait écouter Tristan raconter sa propre vie plutôt que parler de la sienne, à son humble avis bien moins captivants.

Le ranger eut l’air fort flatté des propos de Mell en ce qui concerne ses liens avec Elixir. Ah, ouais, il a vraiment l’air des les kiffer. Le chercheur haussa les sourcils, surpris par l’élan de passion de Tristan. Bon, en un sens, c’est lui qui lui a demandé de développer, donc, il ne va pas se plaindre. Ça fait plaisir de voir le Weber en forme, en fait, ça lui suffit à sourire en coin à ce qui lui raconte, malgré ses réserves par rapport à ce genre d’attitudes, disons, exaltées. Pour ne pas dire fanatique, car, bon, Tristan, c’est son ami, à Mell et ses amis ne sont jamais des fanatiques. Ou alors, il se voile face, c’est fort possible… Mais chut-euh ! Ça, faut pas le dire !! Le plus âgé sourit quand même d’un air gêné sur le coup d’associer Elixir à la meilleure solution d’avenir. Oui, bon, euh, calme-toi, héhé… hé. Mell ne connait peut-être pas assez Tristan pour juger de son caractère excessif ou exalté naturellement, après tout, peut-être qu’il a toujours cette manière de faire quand il parle de quelque chose qu’il apprécie. Et puis, c’est super important d’apprécier son job !

« …Ahaha ! Si t’aimes c’que t’fais, c’cool ! »


Et puis, euh, moi aussi je suis passionné par mes recherches ! Je le prendrais mal si on me disait que j’en fais trop ! Donc, bah, voila, quoi ! Puis, toute façon, on change de sujet… On en était où ? Tristan a l’air sûr de lui pour lui montrer les meilleurs recoins de la zone, ce qui fait revenir le sourire du binoclard.

« Ah, v-vivement, alors ! »


Il en profita pour jeter un coup d’œil vers l’arrière. Saucisse avait l’air bien plus détendue que tantôt. Difficile de ne pas être attendri devant l’amitié naissante de la Manzaï avec la Malosse en train de la rassurer et de l’aider. En échange, Saucisse commença à signaler à l’avance, comme un jeu, les gros cailloux qui se jetaient sur leur passage pour entamer une sorte de concours d’esquive des ces obstacles. Eh bé, elle s’est vite remise de sa réserve de tout à l’heure. Faut crois que c’est moi qui ait pas la côte… Meh. Tandis qu’il surveillait un peu les Pokémon, Tristan avait pris de l’avance et s’apprêtait à lui montrer quelque chose. Un point de vue intéressant et imprenable, apparemment. Sans perdre une seconde, Mell le rejoint en trottinant à grande foulées. Arrivé à sa hauteur, son regard suivi le doigt de Tristan vers la direction qu’il indiquait.

« Woooh ! C’quoi c’lac, l’est magnifique! »


Ce n’est probablement ni le lac d’Anula ni le lac Tan Goola, vu d’ici. En plus, celui-ci semble tout petit, en comparaison. Et pour avoir vu les deux autres, il n’y avait pas remarqué un tel effet miroitant. Muet d’admiration, Mell n’eut même pas le réflexe de sortir son appareil photo. En tout honnêteté, il n’a pas vraiment l’impression que ça rendrait bien en photo et donc il préféra graver le panorama dans son esprit. Eh, c’est pas faux ce qu’il disait, c’est un bon guide, le Titi.

« Meh, c’pas faux, y’a pas d'lac qui reflètent l'ciel à N'va Eja, m-mais… On a des jolies plaines pleines de F-Fl-Flabébé, eh ! »


Parce que Mell et les fleurs, c’est toujours une grande histoire d’amour. Enfin, pour parler d’autre chose, le chercheur s’enquit à son tour de l’état de Saucisse qui… Eh bien, qui, en suivant Mako, avait fini par se mettre à marcher plus vite jusqu’à rejoindre les deux humains. En compagnie de la Malosse, l’entrain avait fini par se dessiner sur sa face de bonsaï. Attendri, le médecin-chercheur se baissa à la hauteur de son Pokémon et de sa nouvelle amie.

« Oh, on d-dirait qu’ta Malosse aussi est un b-bon guide ! » Le chercheur gratifia la Manzaï de ses efforts en lui donnant une friandise récupérée dans son sac. « Bravo, Saucisse… Malosse, t'en veux aussi ? »

Pendant que Mell gagatait sur le duo de petits Pokémon tout en reprenant la marche, Tristan commença à lancer la conversation vers un autre sujet. Le binoclard releva la tête et fronça les sourcils avec nervosité. Ce n’est pas que la question l’ennuie ou le gêne, mais plutôt qu’il craint la réaction du Ranger à sa réponse. Ce n’est pas qu’il n’aime pas Elixir, mais il n’est pas du tout aussi « passionné » que Tristan à leur sujet. Etre financé par l’université est une chose, mais dépendre d’un organisme aux objectifs parfois un peu mystérieux en est une autre, radicalement différente et peur rassurante aux yeux de Mell.

« O-Oh ? Euhm… »

Avec une certaine pudeur, le chercheur baissa les yeux. La réponse est « non », bien entendu, mais il ne voulait pas la livrer ainsi à Tristan. Ça va sonner stupide, mais il se sentait obligé de se justifier étant donné l’amour que le plus jeune porte à Elixir.

« Bin… L-leurs r’cherches sont super int-intéressantes, c’c-clair. J’suis sûr qu’ça doit être ca-carrément c-cool de bo-bosser ch-chez eux. » Meh, je devrais pas les encenser juste pour la forme, non plus… « M-Mais, j’suis bien, à l’univ’. F-faut bien que j’me p-pose maint’nant que j’ai un po-poste, p-pour le moment, ahah ! »

Bon, il n’y a pas que ça. Les histoires de tensions entre la Compétition lui reviennent, alors, tout comme les souvenirs d’Enola sous le Régime. Mell soupira en se massant le cou, tout en progressant sur le chemin de pierres.

« En f-fait… T’sais que j-j’ai f-failli dev’nir soldat pendant l’Régime ? »
Mais qu’est-ce que je lui raconte, il ‘en fout ! Arrêtes de foutre en l’air l’ambiance, nerd de merde ! « Bah… Heureus’men t j’l’ai évité, mais… J’t’avoue que depuis ç-ça et c’qui s’est passé p-pendant la gu-guerre, j’sais que j’veux p-pas être dé-dépendant d’une institution. S-surtout qu’en c’moment… J’sais pas, j’suis pas hy-hyper rassuré de la t-tension entre M’dame Wallace et la Compet. E-Elle est ptet pas méchante m-mais elle m’rassure p-pas. »

Bon, bah, voila, Mell, merci d’avoir ruiné l’ambiance ! Le silence qui suivit ne fut pas franchement ne permit pas vraiment au brun de se détendre pour passer à autre chose et dé-dramatiser. Pourtant, il le fallait bien ! En plus, Tristan l’a dit qu’il n’était pas obligé de répondre, m’enfin… Si j’avais pas répondu, il aurait pu croire que je m’en foutais ou que j’étais lâche ! Bon, c’est vrai, ça, sinon j’aurais pas survécu, mais…

« B-breeef ! J’suis déprimant, moi, hein ! »


Il releva la tête et regarda le ciel avec un sourire niais. On dirait bien qu’on arrive au sommet en fait ! Le chercheur se mit à presser le pas pour atteindre leur destination en premier. Essoufflé, il parvint tout en haut en courrant et en reprenant son souffle, il se retrouva, tout fier, vers Tristan.

« Héhé ! Preums ! »

Puis, il pris le temps d’observer les alentours. Il retint son souffle en admirant le panorama de cimes d’arbres entourés par un bras de mer, dont la beauté prenait une nouvelle saveur maintenant qu’il était perché sur le sommet de la montagne qu’ils avaient passé la dernière heure à gravir. On voit même Nuva Eja !

« Hé, on voit ptet ma maison ! »
Non, là, non, Mell. Le pire, c’est que ça le fait rire. « Et ta pension d’vrait être… » Il pivota sur lui-même pour designer Zazambes, qui apparaissait aussi au loin. « Que’qu’part par-là, ahaha ! »

Bien content d’être arrivé en haut, Mell s’en alla voir Saucisse qui soufflait elle aussi, charmée par la vue à son tour. Finalement, la Manzaï ne se plaignait plus et comprenait pourquoi ça valait le coup de monter jusqu’ici. Mell en profita pour prendre quelques clichés (dont quelque uns des deux Pokémon tout contents). Quand il retourna au rocher où il s’était assis pour admirer la vue, le chercheur se mit à chercher son sac une bonne minute. Mais… Qu-qu’est-ce que… ?

« Tristan… ? C’toi qu’a mon s-sac… ? »

Rien a faire, il n’était plus là où il l’a laissé.

« …L’a disparu… Merde ! »


Y’a une partie d’mon journal, dedans, en plus ! L’angoisse !!



Mell Straum
Mell Straum
Scientifique
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Lun 21 Mai 2018 - 11:45
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Tristan T. Weber


Les sous-doués à la montagne
avec Mellorine

Il ne disait pas ça pour le bloquer ou l'obliger à lui dire ce que Tristan voudrait entendre. Il est bien au courant que parmi les personnes qu'il estime, il y en aura qui n'aimeront pas Elixir ou n'adhéreront tout simplement pas à leurs idées. En vérité, le Weber s'en fiche éperdument et aime bien hypocrite quand ça l'arrange. Si Straum était un partisan de la Compétition, le Ranger ne s'en formaliserait pas et accepterait son choix. Tout au plus, il demanderait à l'autre ce qu'il trouve si intéressant dans l'organisation que dirige Swan. Mais il sait que Mell n'est pas non plus très chaud pour la Compétition non plus. En même temps, Tristan pourrait pardonner à n'importe qui de vouloir aller dans un camp ou dans l'autre. Sauf à une seule personne, évidemment. Mais là n'est pas le sujet, et l'Elixirien trouve plus intéressant de montrer la nature à son ami. Le Weber pourrait confirmer, toutefois, que ça lui plaît beaucoup, de travailler pour cette organisme. Non seulement il rend service auprès de ceux qui l'ont sauvé de l'Emergya, mais en plus il a l'impression de se rendre utile auprès de l'île et ses habitants. Pas comme les Miliciens, pensent-ils, qui ne sont que des péquenauds qui volent le travail de la police et qui se servent de leur autorité pour justifier tout et n'importe quoi. Mell doit toutefois avoir déjà assez à faire avec ses recherches personnelles pour s'investir comme il le fait. Il est surpris, néanmoins, d'entendre son compère parler du Régime. Non seulement d'aborder même le sujet, mais de lui révéler en plus qu'il a failli devenir soldat. Propos qui tirent un frisson étrange à Tristan, lui qui ne voyait pas le plus âgé sous les ordres des Généraux, mais qui préférait aussi ne pas penser à ceux qui l'ont fait souffrir pendant tant d'années. Il était au courant bien sûr du passé du doctorant, mais il savait également qu'il n'avait pas été grandement impliqué plus que ça chez eux, et ça le rassurait d'entendre ça.

Le brun ne peut pas lui en vouloir, de craindre la tension entre Olga et Eleanor. Lui-même trouve leur querelle ridicule, mais pour une toute autre raison : il pense que la Compétition devrait soit coopérer pacifiquement avec eux, soit admettre que Elixir leur est supérieur. Au lieu de ça, ils s'entêtent à leur mettre des bâtons dans les roues et à jouer de la popularité des Elites pour faire croire qu'ils sont meilleurs qu'eux. Alors pour le moment, il ne les trouve rien d'autre que ridicules, et bien naïfs. Après, madame Wallace est une femme au fort caractère mais elle est respectée de tous et Tristan, évidemment, l'admire et la trouve très charismatique. L'air frais, le temps qui leur sourit et l'enthousiasme débordant du plus grand (enfin il est petit mais vous avez compris) suffisent au Ranger pour apprécier quand même leur balade dans les montagnes. Quoi de mieux qu'accomplir son travail en étant accompagné, après tout ? Pas pour rien que le Weber, s'il ne déteste pas agir en solo, est toujours plus confortable quand il part en mission avec quelques personnes en plus. Ils ne sont jamais de trop à assurer la sécurité d'une zone, après tout, et si jamais ils doivent calmer un Pokémon ou un humain dangereux à plusieurs... Mais ils n'auront pas ce problème aujourd'hui ; Tristan s'en assure. La jovialité de Mell fait sourire la grande perche qui se dépêche pour le rattraper. Arrivé à ses côtés, il constate également la vue panoramique qui s'offre à eux et qui leur donne un paysage improbable sur les montagnes et la forêt plus basse. Un peu plus loin encore, quelques maisons se dessinent. Zazambes, se dit-il, et son camarade ne tarde pas à confirmer à voix haute. Comme pour entrer dans son jeu, Tristan place la paume de sa main à son visage telle une visière et plisse un peu les yeux. Il ne sait pas s'il a raison, mais il voit en effet une bâtisse qui ressemble à s'y méprendre à sa Pension. Ou plutôt, comme il aime l'appeler, à la Pension familiale. En soit, ça n'a jamais été autre chose, mais de moins en moins il se permet d'appeler cette Pension sa Pension comme il le faisait du temps où il était Hôte. Il ne se croit plus méritant d'un tel titre depuis qu'il l'a abandonné à la mort de ses parents.

« Un petit plus à l'ouest, encore, mais... Ouais, elle doit être par là ! »

Quelques minutes après, Saucisse et Mako nous rejoignent. La chaleur ne dérange pas le Pokémon Feu mais le châtain se permet quand même de prendre une gorgée d'eau pour sa part, avant d'en proposer à Straum. Ce dernier, cependant, l'interpelle au sujet de son sac.

« Ton sac ?.. N-Non, je ne l'ai pas vu. Tu es sûr qu'il est pas là-bas ?.. »

Etonné et désormais soucieux, il aide Mell à chercher sa précieuse besace. Mais il a beau retourné chaque rocher qu'il trouve au sommet, il ne la trouve pas. Inquiet, il se tourne vers son Malosse.

« Mako ! Tu crois que tu pourrais retrouver la piste ? »

Sa spécialité n'est pas les Pokémon canins, mais il sait que la plupart ont un très bon flair. Mako, en l'occurrence, ne déroge pas à la règle et s'en va renifler l'odeur de Mell pour ensuite retrouver la trace de son sac. Il met quand même plusieurs secondes à repérer une quelconque effluve, ce qui ne rassure par l'éleveur. Il suit toutefois son chien, mais déglutit lorsque ce dernier commence à redescendre un petit.
Il l'a probablement oublié là où on a fait une pause.
Du moins, c'est ce qu'il voudrait se dire. Mais la vérité est toute autre. Mako n'a pas besoin de faire des kilomètres dans la descente, mais il s'arrête quand même au bord du chemin pour désigner, avec son museau, quelque chose qui se détache de la pente sablonneuse qui s'arrête à la lisière des premiers arbres de la forêt.

« Oh ! Mell, il est là ! »

Du doigt, il pointe ledit sac qui est tombé sur une petite plateforme rocheuse. Il a dû tomber sans qu'il ne s'en aperçoive un coup où il l'aurait posé sans se souvenir de le reprendre.

« Je vais essayer de le récupérer. »

Heureusement, Titi est bien armé. Au moins, il a un casque et quelques outils d'escalade pour l'aider dans sa tâche quotidienne. Parce que chez les Rangers, une connaissance des Pokémon ne suffit pas. Il faut également être en bonne condition physique (ou le minimum) car ils ont régulièrement des entraînements au quartier général. L'Elixirien décroche de sa ceinture sa corde et ses mousquetons. Il attache solidement la première à une grosse pierre et descend lentement mais sûrement le flanc de la montagne une fois qu'il est sûr que ça tiendra bien. Arceus merci, il n'a pas le vertige. Mais à la hauteur où ils sont, s'il ne sait pas s'il pourrait mourir en faisant une mauvaise chute, il est sûr toutefois qu'il risquerait de se faire assez mal. Pourtant, il réussit à atteindre le niveau de la sacoche et tend son bras pour le prendre.

« Ah ! Je l'ai ! »

Bingo. Plus qu'à remonter. Là, il faut miser sur la seule force de ses bras. Tristan en a assez pour grimper, mais le problème n'est pas là. Un élément de poids vient un peu contrecarrer ses plans. Ou plutôt, au début, ce n'est qu'un rugissement. Un rugissement de Pokémon qu'il ne reconnaît pas sur le coup mais qu'il entend de derrière lui et qui se rapproche de plus en plus. Surpris, le Ranger sursaute et se retourne, découvrant avec stupeur un Bazoucan qui surgit de nulle part et qui lui lance un regard mauvais. Ce n'est qu'après, en regardant autour de lui, que Tristan aperçoit enfin un nid en hauteur à seulement quelques mètres de lui.

« Euuh... Tout doux. Touuut douuux... AAAH ! »

Il croyait pouvoir l'amadouer : faux. Au lieu de ça, l'oiseau furieux ouvre son bec pour lancer des explosifs qui manquent de le toucher. Paniqué, il tient pourtant bon, mais la corde, elle, il a peur qu'elle finisse par céder.
Tristan T. Weber
Tristan T. Weber
Ranger
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Ven 25 Mai 2018 - 2:29
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Mell Straum
Les sous-doués à la montagne .
avec Tristan T. Weber
Fin avril, Région des montagnes du Sud, vers 11h.
Si jamais quelqu’un dans le monde touchait 1 Opal à chaque fois que Mell oubliait des choses, il pourrait toucher l’équivalent d’un bon SMIC (oui on n’a pas dit que ce serait ouf non plus, hein). Que le binoclard égare ses affaires n’a rien de surprenant en soi, ça lui arrive tout le temps. Et c’est souvent sans gravité car il finit généralement par les retrouver (disons, 7 fois sur 10, ce qui est raisonnable). Mais, là, il n’a vraiment aucune idée de comment il aurait pu lâcher son cas à dos quelque part car il ne se rappelle pas l’avoir posé avant d’atteindre le sommet. Est-ce qu’un Pokémon roublard lui jouait un tour ? Tristan est aussi perplexe que le chercheur et sollicite l’aide de son Malosse pour retrouver la besace perdue. Mako renifla Mell qui ne put s’empêcher de lâcher un « hihi ça chatouille » et se mit à chercher une piste à suivre parmi les roches et la poussière. Même pour un fin limier, l’opération risque d’être un peu délicate. Pourtant le Malosse part sur la piste qu’il a trouvée et parcoure ainsi quelques dizaines de mètres jusqu’au bord de la crête, à côté du sentier où ils étaient passés il y a quelques minutes. En emboitant le pas aux autres Mell et Saucisse observèrent autour d’eux en cherchant également la propriété du binoclard.

En peu de temps, Tristan se manifesta en annonçant avoir trouvé le sac. Mall accourru aux côtés du Ranger sans attendre et constata que son sac avait un peu dégringolé.

« … Ah ! M-mais comment l’est arrivé en b-bas ?! »

Parce que, l’excuse du coup de vent, c’est un peu gros, dans la situation présente. A peine avait-il rejoint le Weber que celui-ci entamait de descendre en rappel chercher le sac. En le voyant sortir son matériel et les cordes, Mell se sentit un peu embarrassé de faire courir des risques à son ami.

« Euh… T’es sûr ? C’pas si important… Et.. J’peux faire quelqu’chose p-pour t-t’aider ? »

Pourtant, l’autre semble sûr de lui et de pas avoir besoin du moindre coup de main. Tristan n’hésita pas un instant en installant ses affaires et descendre. Ohlalala, c’est pas moi qui arriverais à me pencher en arrière dans le vide comme ça…

Mais le Ranger a son métier dans la peau et ne semble éprouver aucune difficulté pour descendre et ne doit pas avoir le vertige. Ça donnerait presque envie d’essayer au chercheur admiratif. S’il savait que ce n’est pas grand-chose d’autre qu’une manipulation somme toute assez sécuritaire, enfin, il est aussi bon de pouvoir s’émerveiller de peu, me direz-vous.

Le sac est récupéré et Tristan s’apprête à remonter. Tout se passe même un peu trop bien et c’est probablement pour ça que le karma décida d’ajouter un gros piaf mal luné au tableau. Et quand on dit gros piaf, ce n’est pas juste le petit Pijako bon enfant, mais carrément le gros Bazoucan qui gueule fort. Ou plutôt, la grosse, comme il s’agit visiblement d’une maman en train de protéger son nid.

« Aaaaah ! A-a-attention Tristan !!! »

Cria Mell quand la Bazoucan s’envola et ouvrit son bec. Quelques rochers de la falaise se détachèrent sous le coup de la petite explosion provoquée par le Pokémon oiseau au bec multicolore. Les petits Pokémon qui accompagnaient les deux dresseurs partirent se cacher sans demander leur reste et Mell fut tenté de faire de même. Sauf qu’avec son ami en train de galérer en bas, il n’a pas très envie de le laisser dans la panade. Surtout que si la situation était sans danger il y a une minutes, elle pourrait très bien s’avérer mortelle pour Tristan avec une Bazoucan agressive dans le coin.

Ah, si seulement Mell avait avec lui un Pokémon qui permettrait d’aller attraper son ami en galère au bout de la corde. L’espace d’un instant, il considéra de tirer sur la corde pour remonter l’autre, mais sans le matériel adéquat et avec sa maladresse, il est certain qu’il risque de faire une grosse bêtise. Il faudrait qu’un de ses Pokémon se débarrasse de ce vilain piaf malpoli… Ahhhhh ! Mais mes Pokéball sont dans le sac !

On laisse tomber l’idée du Pokémon sauveur, alors… Mell n’avait plus le temps de réfléchir et sans y penser, il se saisit d’une pierre et l’envoya dans la direction du toucan a l’air patibulaire.

« T-t-tiens !! Méchant ! Pas t-t-touche à Tristan ! »

Par chance, la pierre heurta le bec de la Bazoucan qui grogna puis lança à Mell un regard meurtrier. Ouuuups… je vais peut-être mourir… Encore !

Au moins, la Bazoucan ne va plus faire tomber Tristan dans le vide comme il a changé de cible et bat des ailes pour arriver à la hauteur de Mell et commencer à le pourchasser. Le scientifique s’enfuit ventre à terre vers les arbres en criant à pleins poumons.

« AAaaaahahh !! N-nooooon ! P-pas moiiiiii ! »

Ça veut pas dire que je préférais quand c’était Tristan, mais… Mais quand mêêêême !

Peut-être que son ami aurait le temps de remonter d’ici là. Pendant que Mell courrait à travers la petite forêt à flanc de montagne, un rocher salvateur se dressa sur sa route et le fit trébucher. Ce n’est pas très glorieux mais c’est ainsi qu’il échappa à la Bazoucan : en se rétamant la tronche dans la mousse. Bon, il s’est fait mal aux genoux au passage, mais bon, présentement, est-ce vraiment grave ? Pourvu que Saucisse et Mako se soient mis à l’abri eux aussi pour le moment, et que Tristan ait réussi à remonter. Mell entend encore la Bazoucan croasser au-dessus de la cime des arbres, alors il commença à se déplacer à plat ventre entre les roches et les souches mousseuses pour retourner vers la crête, s’immobilisant à chaque fois que le toucan semble s’agiter et s’énerver de nouveau. En arrivant au bord de la crête, Mell put voir que Tristan était presque en haut et il se rapprocha encore et tendit la main.

« H-hé ! Ça va ?! L’est encore l-là, mais j’ai des P-pokémon qui p-peuvent aider dans mon s-sac ! Attrapes ! »


Il tendit d’avantage son bras en se redressant pour terminer de tirer Tristan du vide, même s’il était accroché à sa corde. Une fois fait, il vida son sac et prit une de ses Pokéball au hasard. Diiode la Smogo apparut au bon moment, car la Bazoucan réapparut au-dessus de leurs têtes.

« Didi ! B-brouillard ! »


La Smogo s’éleva dans les airs et des cavités disséminées sur son corps sphériques sortirent des trombes de fumée sombre probablement pas très odorantes qui montèrent jusqu’à la Bazoucan qui recula, désorientée, et pris ses distances pour attendre de continuer à attaquer dans un moment plus propice.

« E-Elle s’éloigne... ! On f-fait qu-quoi ?! »

Ouais, bon, niveau initiative c’est pas encore ça.


Mell Straum
Mell Straum
Scientifique
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Mer 13 Juin 2018 - 22:31
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Tristan T. Weber


Les sous-doués à la montagne
avec Mellorine

En réalité, tout se passe très vite. Ou plutôt, le moment où Tristan tente d'échapper à la Bazoucan semble durer une éternité, mais l'enchaînement qui suit est rapide. Il n'a pas vu venir, comme la femelle explosive, le caillou qui a atterri sur le bec de cette dernière. Et pas la peine de savoir d'où il provient vu comment la cible semblait être toute choisie. Le Weber ose regarder en haut pour voir l'origine du projectile et une légère bouffée d'espoir le traverse quand il aperçoit Mell qui a pris son courage à deux mains pour tenter de le sauver. Pour tout dire, le Ranger ne l'aurait pas cru capable d'un tel acte, le pensant surtout lâche, mais il se rend compte qu'il s'est peut-être trompé. Sauf que, comme fallait s'y attendre, l'oiseau multicolore est encore plus en colère et change de victime pour se déplacer à une vitesse assez prodigieuse du chercheur. Tristan déglutit, retenant son souffle alors qu'il entend les hurlements désespérés de l'aîné. Dans la précipitation, craignant pour la vie de son ami, le grand brun essaye de remonter comme il le peut, mais la panique rend certains de ses réflexes quelque peu maladroits. Il s'est pourtant durement entraîné à l'escalade quand il était à la base. Alors ça l'agace de voir qu'il n'arrive toutefois pas à contrôler son sang-froid dans une situation comme celle-ci.
Allez, mon vieux, du nerf-... Mell !
La main qui lui est tendue est bien celle du dresseur de Saucisse. Il la prend sans hésiter pour que l'autre l'aide à remonter. Pas si loin, cependant, la Bazoucan fait résonner ses cris, et il ne lui en faudra pas longtemps avant de les retrouver si elle demeure têtue. Tristan écoute quand même son comparse et lui rend son sac d'où il sort effectivement quelques Poké Ball qui pourraient peut-être leur permettre de les sortir de ce pétrin. Ou du moins, le Weber l'espère. Il ignore en effet quelles sortes de spécimens le chercheur transporte avec lui, hormis bien sûr la Manzaï. Le soulagement le traverse finalement quand il aperçoit un Smogo sortir d'une des balles et il comprend alors tout de suite où le plus âgé veut en venir. En effet, Diiode fait apparaître un brouillard opaque et imposant qui oblige la Bazoucan à s'éloigner. Mais nul doute qu'elle reviendra probablement à la charge quand l'occasion se sera présenté. Malheureusement, peu de solutions s'offrent à eux à l'instant présent.

« Pas l'choix, Mell. On prend Saucisse et Mako, et on fuit ! »

Un sifflement plus tard, et voilà ledit Malosse qui surgit derrière eux, Saucisse dans la gueule. Tristan ramène ses affaires de Ranger en vitesse et fait signe au chien des enfers de le suivre, guidant la marche en essayant de se souvenir d'un endroit où se cacher. Il a exécuté plusieurs patrouilles ici, alors normalement, ça devrait lui revenir au moins un peu, mais il a du mal à se concentrer avec les rugissements de leur prédatrice.

« Attends !.. Je crois que je connais ce sentier. Normalement... »

Ses yeux verts semblent chercher quelque chose d'invisible. Puis, au détour d'une pente, il s'arrête tout à coup en voyant des pierres rouler juste devant lui. Il regarde d'où elles sont tombées. Une cavité dans la montagne s'est formée, dont l'entrée est bloquée par quelques rochers. Les deux plus petits en moins qui s'y sont retirés laissent un trou d'un demi mètre de large. Il pointe alors du doigt l'espace qui pourrait laisser passer au moins une personne adulte dans le sens de la largeur.

« Là ! Regarde ! Avec un peu de chance, on pourra se cacher à l'intérieur de la montagne ! »

Le cadet s'en approche, voyant là leur espoir d'échapper au Pokémon dangereux. Il demande à Mako de s'y glisser en premier, pour être sûr. Le Malosse y passe tranquillement, faisant ensuite passer la Manzaï en essayant d'être le plus délicat possible avec elle. Il intime ensuite à son camarade de faire de même.

« Normalement, tu devrais pouvoir t'y faufiler si tu te couches à plat ventre. »

Il aide le Straum à rentrer dans le trou. Le chercheur a un peu plus de mal à y accéder que le chien de feu, mais le Ranger l'aide comme il le peut en le poussant. Il doit cependant accélérer quand il sent une nouvelle fois les rugissements de la Bazoucan se rapprocher dangeureusement.
Tant pis ! Pardonne-moi, Mell !
Une nouvelle poussée plus forte sur le popotin du petit lunetteux permet enfin à ce dernier de rentrer dans le trou, qui cache une cavité plus grand à l'intérieur. Au moins, ils ne seront pas trop à l'étroit. Pas le temps de penser à ça, toutefois, puisque la Bazoucan les a enfin repéré. Poussant un hoquet d'horreur, peu rassuré par l'air meurtrier que la femelle tropicale lui lance, Tristan fait rapidement passer son sac de matériel avant de se glisser à son tour dans l'espèce de caverne interne. Il s'écorche et se cogne au passage, mais il parvient à rentrer dedans sain et sauf juste avant que le bec de l'oiseau ne se referme à quelques millimètres de lui. Arrivé à l'intérieur de la montagne la tête la première, il ignorait juste que le sol n'était pas juste en-dessous et glisse sur une pente raide et sablonneuse avant d'atterrir contre quelque chose de mou. Il lui faut trois secondes quand même pour réaliser qu'il est en vérité sur Mell.

« Oups, pardon ! »

D'un bond, il se relève avant de manquer de trébucher quand des secousses se font ressentir. La Bazoucan essaye de faire passer son bec dans la grotte, mais sans succès. Elle pousse ensuite un nouveau hurlement qui résonne dans les falaises, puis, un battement d'ailes plus tard, le calme plat revient. On dirait qu'ils ont réussi à la semer pour cette fois. Exténué, le cœur battant la chamade, Tristan s'assoit sur le sol avant de chercher dans son sac une lampe de poche. Il éclaire l'endroit pour voir un peu où ils sont tombés. Au fond de la caverne, de l'air passe librement. Il en conclut qu'elle débouche donc à une autre extrémité. Leur chance de survie pour échapper à la viligance de cette mère furieuse, peut-être ?..

« Est-ce que... Est-ce que tout va bien ?.. »

Le Ranger n'a bien sûr pas oublié son compagnon de fortune. Il l'aide à se remettre debout et jette un rapide coup d'œil pour voir, de l'extérieur, s'il aurait des blessures graves. Mako fait de même avec Saucisse qu'il renifle pour examiner son état, puis se dirige vers l'adulte le plus petit pour lui donner quelques léchouilles réconfortantes. Le Weber laisse son regard se diriger vers d'où ils sont entrés, puis, pousse un léger soupir.

« Je suis désolé. Je savais qu'il y avait des Pokémon sauvages, mais... Cette route était censée... être sécurisée. »

Une vague de culpabilité le prend à la gorge. Piteux, il sort de son sac le plan de sa zone où il avait pourtant marqué les endroits à éviter et les sentiers qu'il pouvait prendre. Il rajoute un petit dessin de Bazoucan pour pouvoir notifier l'emplacement du nid à ses supérieurs une fois qu'il sera rentré. Ses yeux se portent tout à coup au loin, vers le fond de la caverne. Il y projette sa lampe.

« Si nous continuons dans cette direction... Je-Je crois que nous pourrons contourner le... le Bazoucan sauvage. Il doit y avoir une sortie de l'autre côté, à quelques mètres, ça-ça j'en suis sûr. »

Calme-toi, Tristan. Vous êtes sains et saufs. Sains et saufs...
Il tente de se reprendre en main. Ou plutôt, il doit le faire. Il reste le guide dans ces lieux, après tout, même s'il n'oubliera pas l'erreur qu'il a faite aujourd'hui.
Tristan T. Weber
Tristan T. Weber
Ranger
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Mar 24 Juil 2018 - 20:29
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Mell Straum
Les sous-doués à la montagne .
avec Tristan T. Weber
Fin avril, Région des montagnes du Sud, vers 11h.
Au moins maintenant Mell n’a plus à se scier de laisser Tristan mourir tout seul sur sa falaise ni de se faire croquer dans un sous-bois. Mais ça ne signifie pas qu’ils ne courent plus aucun risque car la Bazoucan reviendra dès qu’elle en aura l’occasion. Il faut donc trouver une meilleure cachette que le bord de la falaise totalement à découvert tandis qu’ils ont le temps. Parce que Mell courre vite mais le temps qu’il ose se relever car ses jambes sont coupées par la panique, il faut que quelqu’un le pousse, enfin, le tire, enfin, bref, il doit se lever pour filer à l’anglaise et vite. Même s’il venait de s’égarer sur la falaise, Tristan, lui, ne se démonte absolument pas et trouve en quelques instants une solution… courir, donc. Oui, après tout, la fuite, ça marche à tous les coups.

C’est bien pour ça que nous, les lâches, on survit plus longtemps, gnihihi.

Mais ce n’est pas exactement le moment de ricaner dans ses rouflaquettes. Si Saucisse avait été plus légère, Mell l’aurait pris sus son bras, mais à vrai dire, courir avec un Manzai de 15 kg sous le bras c’est pas très évident. Aussi, le chercheur réussit à faire rentrée Saucisse dans sa Pokéball pour presser le pas selon les indications de Tristan. A vrai dire, les deux fugitifs n’avaient pas l’air de savoir vers où ils s’en allaient. Probablement qu’avec toutes ces émotions, même le Ranger avait perdu le fil et ses repères. Ce qui est un eu fâcheux maintenant qu’ils courent à ciel découvert, ne sont plus protégés par la cime des arbres et que la Bazoucan rancunière peut revenir n’importe quand. Les cris de la maman toucan derrière eux et dans le ciel suffisent d’ailleurs à prouver qu’elle ne compte pas les laisser en paix tout de suite.

« M-Mais ! E-Elle va n-n-nous v-voir si on res-reste à dé-d-découvert ! »

Tristan n’en mène pas plus large mais déclare soudainement qu’il reconnaît les lieux.

Oh, oui, Tristan, sauves-nous ! Montre-nous le chemin.

« Ah b-bon ?! B-bah alors, euh… Bah dé-dépêches t-toi d’nous sortireuh d’là !! »


Bordel, Junior, calmes toi un peu, il a pas demandé à ce que tu l’engueules, le pauvre Tristan !

C’est vrai, il va falloir que Mell se calme alors que le Ranger est le seul à chercher des solutions pour un duo comprenant un type de bonne volonté et un… un gros boulet à rouflaquettes qui panique sans rien faire ? Dans tous les cas le scientifique suivit Tristan jusqu’au flanc de la montagne, là où l’Elixirien cmmença à chercher un passage, jusqu’à trouver… Un trou dans le mur, enfin, dans la roche. Le binoclard arqua un sourcil confus lorsque Tristan lui dit de s’y engouffrer pour se sauver.

« …Q-q-q-quoiiii ? Mais T-Tristan, j’vais j-jamais r-rentrer d-dans c’trou ! E-Et p-pis si on est b-bloqués, on pourra p-pas f-faire d’mi tour ! »

Glapit le chercheur en désignant la cavité d’un doigt hésitant.

Y croit quoi, là ? Que j’ai jamais vu « The Descent » et que je sais pas comment ça finit, ce genre d’expérience ?!

C’est à ce moment-là qu’il entendit de nouveau les cris de Bazoucan, encore plus proches que tantôt. Peu désireux de se faire manger, Mell mit d’un coup tout son cœur à l’ouvrage et se précipita vers la galerie creusée dans la roche.

« O-Okaaaaay ! J-J’y, vais, j’y v-v-vais ! »

Déclara-t-il docilement en faisant rentrer Diiode dans sa Pokéball et en lançant son sac devant lui pour le pousser dans la cavité.

Pourvu que ça débouche quelque part…

Cette fois, même si la situation est assez désespérée et qu’il n’est pas certain que Tristan était autant en possession de ses moyens que tantôt. Mais Mell devait faire confiance au Ranger dans tous les cas… Il se rendit assez rapidement compte que le temps préssé quand Tristan s’excusa et… Lui poussa les fesses sans ménagement, ce qui fit avancer d’un coup le chercheur qui se ramassa le visage dans son sac avec un gros « hmmmphh ! ».

« Mais, eh oh ! »


Protesta-t-il en continuant cependant d’avancer car visiblement, le temps pressait.

Je sais que j’ai pris du cul et que la situation l’imposait mais… Pfff… Les Rangers, hein.

Le Medecin-Chercheur fit de son mieux pour ramper aussi vite que l’étroite cavité le lui permettait, mais vu ce qu’il entendait à l’extérieur, il lui faudrait encore plus accélérer. C’est en pleine accélération que son coude rencontra soudain le vide en débuchant sur une plus large cavité en voute (que Mell n’avait pas vu venir car la lumière ne filtre pas vraiment jusqu’ici), et dans laquelle Junior se ramassa à nouveau allègrement en avant.

« Aaaaaah ! »
Hurla-t-il en tombant, et puis : « Ouilleuh ! » En roulant et en s’aplatissant par terre, le nez dans le sol sablonneux de la grotte.

Au moins, maintenant, il sait que la cavité débouchait bien quelque part. Tristan avait eu une bonne intuition : ils n’étaient pas morts et n’allaient pas tomber dans un trou sans fond. Mell se retourna sur le dos pour chercher son portable dans sa poche et utiliser sa lampe de poche, mais ce qui devait arriver arriva… Il entendit Tristan gratter et arriver à son tour par le trou.

« O-Oh-oh... T-Tristannn ? A-Att-attention ç-a d-descend à la s-sortie--- OUMPH ! »

Foutu bégaiement ! Sans lui Tristan se serait arrêté avant !

Et ils n’auraient probablement pas vécu le moment gênant et un peu douloureux qui suivit. Parce qu’en arrivant de la cavité, Tristan s’était étalé comme un camembert sur Mell qui n’avait pas eu le temps de se relever. Quelques secondes passèrent ainsi pendant lesquelles le binoclard s’habitua un peu à la pénombre et croisa le regard du Weber.

« Euh… Ahrem ! »


Faut pas se gêner!

Le binoclard s’éclaircit la gorge et Tristan s’excusa en se relevant vivement.

A-Attention au plafond !

Mell s’était attendu à voir le ranger retomber immédiatement en se prenant le haut de la cavité, mais il n’en fut rien. Quelques secondes plus tard, le chercheur se sentit assez rassuré pour se relever, une fois les lieux éclairés par la lampe de Tristan. Une fois debout, Mell respira profondément, encore essoufflé.

Fiou… Au moins, on va plus avoir de soucis de Bazoucan, ici…

Il n’a pas envie de penser aux autres soucis qu’il pourrait y avoir dans les galléries. Tristan reprit lui aussi son souffle et s’excusa pour la tournure qu’avaient pris les évènements en très peu de temps. En prenant conscience qu’il n’avait pas été franchement arrangeant avec le Ranger, Mell secoua la tête négativement.

« N-non, euh… C’pas g-grave… On l’a échappé be-belle g-grâce à t-toi e-et… T-t’as eu un b-bon insctint d-désolé d-d’en avoir d-douté. C’toi l’Ranger, a-après t-tout ! »

Tristan est rompu à ce genre de situation, désormais. Il n’y a aucune raison que Mell ne puisse lui faire confiance. Après ce qui s’est passé, le scientifique a un peu moins peur, étant donné qu’il sent qu’il peut se fier au professionnalisme de Tristan en cas de problème.

M’enfin, ce serait bien que j’arrête d’être un gros boulet, aussi.

La honte l’envahit tandis qu’il se rappelle la manière dont il a traité et douté du Ranger à l’extérieur. Il faudra qu’il se rachète… Après tout, est-ce que Tristan se laisse démonter quand il a peur, hein ? Actuellement, ils sont dans une cavité inconnue, mais le ranger passe au-dessus de sa frayeur pour proposer des solutions.

J’ferais mieux d’en prendre de la graine, au lieu de chouiner, tiens.

« En-en tout c-cas, on r-respire p-pas trop mal ici… D-du c-coup on d’vrait réussir à trouver une s-sortie. E-Enfin, j’crois… H-hein… ? »

Ajouta Mell à la suggestion de Tristan, désireux de rassurer un peu le Ranger qui avait l’air encore désorienté et effrayé. En voyant l’air perdu du châtain, le chercheur posa une main sur l’épaule de son camarade de galère. Il lui envoya un sourire optimiste en espérant que cela puisse le détendre.

« C-ca va ? T-t’es t-tout pâle. On p-peut f-faire une pause, s’tu veux. »


Ou alors, c’est la lumière de la lampe qui rend Tristan blanc comme un cul d’allemand… Ou alors…

« M-merde ! T-t’es pas cl-claustro, j-j’espère, h-hein ?! » Oh, le pauvre, ce s’rait la cata ! « T-t-inquiètes on va s-s’en sortir ! F-fais voir la carte ! »

Mell se pencha sur la carte de Tristan et récupéra la Pokéball de sa Mélodelfe dans son sac. Bérylle est à l’aise dans les grottes et pourra produire un peu de lumière apaisante. En se matérialisant près d’eux, la Mélodelfe s’informa rapidement sur la situation et s’en alla explorer autour des deux humains. Après avoir parcouru quelques mètres, Bérylle lâcha tout d’un coup une étrange exclamation qui raisonna contre les parois, puis, elle pressa le pas avant de disparaître dans le virage de la gallerie.

« H-hé ! Bérylle ! A-attends-nouuus ! »


Cria son dresseur en allant sur ses talons. Quelle ne fut pas sa surprise quand il trouva sa Mélodelfe à la sortie du virage… En train d’admirer une grande voute de plusieurs mètres de hauteur, parsemée de pierres évolutives, formant une tapisserie sombre constellée de gemmes de toutes les couleurs.

« …Wooooh… T-Tristan, v-viens voir ! C-c-c’est m-magnifique ! »


Il interpella le Ranger en lui faisant signe d’avancer vers lui pour admirer la voute brillante. Au vu des traces marquant les parois, cet endroit avait déjà subi le passage des hommes. Pendant que Bérylle dansait en chantonnant sous les pierres multicolores, Mell se remit à observer la carte de Tristan.

« C-c’est une ca-carrière ! Y-y’a p-pas une ca-carrière s-sur ta carte d’ans l’coin où o-on ét-était ? »

Car il y a surement sur le plan une galerie qui relie la carrière à une sortie. Pourvu que ça ne soit pas trop loin non plus. En observant plus en détails la carte, Mell suivi du doigt les différents chemins matérialisés par des lignes continues partant de la carrière comme s’il résolvait un labyrinthe, en faisant « roh » à chaque fois qu’il tombait sur un cul-de-sac. Mais tandis qu’il cherchait, il n’entendit pas les pas pressés qui progressait vers eux, et ne vit pas venir la lampe de poche qu’n leur braqua dessus. Un groupe de trois types à l’air pas comodes leur faisaient face.

« Hé, les gars, qu’est-ce qu’vous foutez là ? c’est une carrière privée, ici, z’êtes rentrés comment ? »
« Iiiih ! M-m-mais v’z’êtes quiiii ? »


Glapit Mell en faisant signe à Bérylle de revenir vers lui et Tristan. Ces types n’étaient pas habillés comme des Rangers ou des ouvriers, ce qui les rend un peu louches…

Et, euh, et puis… Les carrières privées, c’est du Groret ou du Gruikui… ? Parce qu’ j’pensais que y’avait un monopole dessus ou une merde du genre…


« Euh… T-Tristan, c’un peu l-louche… »
« Eh, faites pas d’messes basses, j’vus ai posé une question ? »
« Ou-ouais, b-bah, T-Tristan c’un Ranger et v-vous êtes s-super l-louches, a-alors f-faites pas l-les malins ! »


Envoya Mell aux inconnus.

Et toc !

Mais, après son laius, l’ambiance était soudainement devenue quelque peu pesante. Les trois grands types observaient le tri de paumés d’un sale œil…

Euh… Bah, quoi… ? J’ai jeté un froid… ?



Mell Straum
Mell Straum
Scientifique
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Dim 29 Juil 2018 - 16:21
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Tristan T. Weber


Les sous-doués à la montagne
avec Mellorine

Ce n'était certainement pas le traitement que le chercheur méritait, mais sur le coup, Tristan n'a pas réfléchi énormément avant d'agir. Parfois, son instinct parlait pour lui et c'était pas forcément pour trouver de bonnes solutions. Mais bon, survie, tout ça... Il aurait bien aimé trouver autre chose, seulement le Ranger n'a jamais dit qu'il était bon pour les improvisations. Encore, durant les entraînements à la base, il lui arrivait de s'en tirer durant les exercices comme les fausses missions, mais quand on est confronté à la réalité, c'est tout de suite moins évident. Quelque part, avoir Mell avec lui est à la fois plus stressant et plus rassurant. Pas que Tristan ne s'est pas mis à apprécier la solitude, toutefois il ne réchigne jamais à se faire accompagner et la présence du Straum n'est pas déplaisante. Il doit cependant assumer doublement sa responsabilité à la fois de Ranger de la zone et de guide pour son ami et il a tendance à se mettre parfois la pression tout seul. Il ignorait en outre totalement qu'il y avait une caverne pareille dans les environs et c'est assez problématique qu'ils se retrouvent dans un coin qu'il ne connaît pas, puisqu'il est tout de suite moins à l'aise une fois que le programme qu'il s'était fixé change du tout au tout à cause du petit contre-temps qui a eu lieu. Il ne pouvait certes pas prévoir ni deviner qu'une Bazoucan avait décidé d'installer son nom ici, mais assurément, un autre Ranger aurait pu trouver un chemin plus sûr pour s'enfuir. Maintenant qu'ils étaient cloîtrés ici, ils devaient faire avec ; mais le Weber décide de ne pas se laisser démonter pour si peu. Il a après tout promis une visite à quelqu'un et il doit s'y tenir, malgré les désagréments du voyage. Embêté d'avoir mis Mell dans une telle situation et surtout de l'avoir écrasé au passage tout à l'heure, il grimace un peu, gêné. Heureusement pour lui, néanmoins, l'autre ne semble pas lui en tenir beaucoup rigueur et il est même surpris de l'entendre le remercier pour si peu. Tristan est peut-être Ranger mais justement, pour lui, il a un rôle aussi de protecteur vis-à-vis de son camarade puisque après tout, c'est lui qui a choisi d'emprunter ce sentier. Il fera juste plus attention la prochaine fois, se dit-il, même si ça l'embête un peu de devoir trouver autre chose pour qu'ils arrivent à destination. Il se félicite au moins pour avoir pensé à la lampe de poche car il a toujours peur d'oublier du matériel capital quand il part en vadrouille. Un seul objet absent et il en devient dépeuplé, mais là, il estime quand même qu'il s'est assez rendu ridicule aux yeux de l'aîné, alors il doit se ressaisir un peu aussi.

Il ne peut qu'acquiescer face à sa supposition, dans tous les cas, car il ne sait pas trop quoi dire d'intelligent sur le moment. Il se sent bizarre, comme déboussolé tout à coup depuis qu'ils sont entrés dans cette caverne. Ou peut-être est-ce le souvenir de cette Bazoucan qui lui remonte en mémoire, quand il se rappelle de ses yeux hargneux, ou même de son cri, qu'il croit percevoir au-delà des murs pourtant épais de cette grotte. Il ne devrait pas y penser, mais la perspective que la femelle puisse traverser ces parois aux apparences solides ne le rassure pas des masses. Il doit continuer à se croire en sécurité. Pour le moment, c'est la seule chose à faire, puisqu'ils ne peuvent décidément pas retourner à l'endroit d'où ils viennent. Néanmoins, il est vrai qu'un léger courant d'air lui châtouille les pieds, alors il est possible qu'une sortie ne soit pas très loin de leur position. L'inquiétude de l'autre, toutefois, le prend pas surprise et il sursaute, ne s'étant pas attendu à ce que son état le mette ainsi.

« Ça-Ça va, je vais... Quoi ?.. N-Non, je suis pas... En-Enfin... »

Si Tristan est pâle, il l'ignore. Il doit cacher le fait qu'il est un peu anxieux de peur que ça n'atteigne son compagnon du jour. C'était facile de suivre un terrain qu'il connaissait et quelque part ça le rendait également plus à l'aise. Et ils étaient dehors. Tristan ne se considère pas comme claustrophobe mais cinq ans d'emprisonnement, ça ne pardonne pas toujours. Malgré tout, le souci que l'autre se fait pour lui ne le rend pas indifférent, quelque part ; il ne pensait pas que Mell était aussi consciencieux. Il penche quand même la carte vers le chercheur lorsqu'il le lui demande, regardant au plafond pour voir s'il n'y avait pas une quelconque issue à portée de main. Il va falloir pourtant qu'ils marchent un peu avant d'en trouver une, semble-t-il. Plus réactif que lui, le lunetteux sort sa Mélodelfe pour... pour on-ne-sait-quoi, en fait, si ce n'est émettre une douce lueur qui est certes un peu plus paisible que sa lampe de poche à lui. Mélodelfe qui est cependant bien vite distraite par quelque chose d'inconnu. Perplexe, mais ne remettant jamais en doute l'instinct d'un Pokémon Tristan suit religieusement Bérylle, certain qu'elle a dû découvrir un truc pas banal.

« Qu'est-ce que... OH ! C'est pas vrai... C'est... »

Une carrière, comme l'annonce à voix haute son ami. Une carrière remplie de pierres aux couleurs diverses et brillantes qui forment ensemble comme une toison étoilée.

« En effet... C'est joli... »

Tristan apprécie d'ordinaire toutes les belles choses de la nature. Ou plutôt disons qu'il n'est pas particulièrement difficile en ce qui concerne sa définition de beauté, puisqu'il la trouve dans pas mal d'environnements et dans la plus simple des actions. En l'occurrence, il est vrai que la cavité dans laquelle ils ont atterri est plutôt grande et bien garnie. Peut-être trop garnie, même... Quand il y réfléchit, Tristan trouverait presque ça bizarre. D'habitude les cavernes de ce genre sont immédiatement répertoriées dans les dossiers et sur les cartes. Mais aucune trace de celle-ci sur celle que le Weber possède de la zone, et elle est actualisée très fréquemment pour des raisons évidentes. Il se demande tout à coup s'ils auraient découvert une nouvelle grotte de pierres... évolutives, qui plus est. Dans le doute, le Ranger symbolise un petit rond sur sa carte là où il pense qu'ils sont arrivés et décide d'observer plus attentivement la paroi riche en minerais. En tout cas, certaines pierres sont pourvues d'une lumière naturelle qui les éclaire plutôt bien, et le Ranger hésite à ranger sa lampe un moment. Il ne peut pas tout de suite avoir l'audace d'imaginer qu'ils aient pu tomber sur un lieu encore jamais vu, mais la caverne l'intrigue de plus en plus, tant et si bien qu'il ne fait pas non plus attention, comme l'autre, aux individus qui viennent de les interpeller plutôt brutalement. Il sursaute d'abord en entendant des grosses voix résonner dans la caverne avant de pousser un hoquet de stupeur et de se retourner vivement pour observer les nouveaux venus. Une chose est sûre : Tristan et Mell ne semblent pas vraiment les bienvenus ici, d'après ce que le Weber comprend.
Une carrière privée ?..
Par Arceus, dans quoi sont-ils encore tombés ? Et ce n'est même pas pour lui, que Tristan est embêté. Il aurait voulu éviter à son compagnon de route des ennuis supplémentaires alors que cette balade dans les montagnes devait être tranquille et paisible. Cela aurait toutefois sans doute été trop facile, qu'il ne leur arrive pas un malheur ou deux sur le chemin. Voilà que maintenant, ils doivent se justifier auprès de parfaits inconnus car ils auraient vraisembablement atterri dans un lieu où... bah ils n'auraient pas dû aller, de ce que sous-entendent les arrivants fraîchement débarqués. Ou alors... Ce sont peut-être Tristan et Mell, les nouveaux arrivants.

« C'est-C'est vrai. Je fais partie des Rangers affiliés à cette zone. Vous... euh... »

Puisque son camarade l'a présenté, autant aller jusqu'au bout. Tristan n'est pas non plus du genre à mentir, en particulier quand ça concerne son travail ; il en est très fier, après tout. Mais en tant que Ranger, surtout de son rang, il n'a pas énormément d'influence, alors ce n'est pas lui qui va impressionner les trois bonhommes plutôt costauds en face d'eux. En détaillant un peu plus ces derniers, d'ailleurs, le Weber essaye de deviner l'entreprise à qui ils pourraient appartenir, s'ils sont bel et bien dans une caverne privée (quelle idée de faire ça). En essayant de deviner l'insigne qu'ils portent, Tristan ouvre tout à coup les yeux quand il croit la reconnaître.

« … Vous êtes de la Compétition ?! »

Le grand châtain manque de s'étrangler. Il ne manquait plus que ça. La Compétition, bien sûr. Ceux-là, alors... Ils ne ratent jamais une occasion de faire parler d'eux et de montrer qu'ils sont là. Une nouvelle raison pour l'ancien éleveur de s'en méfier. De toute façon, se dit-il, ils doivent probablement rager que ça n'ait pas été eux, pour le remède contre l'Emergendémie. C'est pour ça qu'ils sont si jaloux d'Elixir en se sentant inférieur à eux, pense Tristan, persuadé que c'est lui qui a raison et que ce sont les autres qui ont tort. Les interpellés ne répondent pas à son interrogation, cependant. On dirait qu'ils commencer à s'énerver.

« Ça vous r'garde pas. Allez, déguerpissez, ou on devra vous jeter par la force ! »

Tristan hausse les sourcils. Il n'a pas peur de ces types, mais ne dirait pas qu'ils sont eux-mêmes dans une bonne posture non plus. Il ne sait pas jusqu'où ils pourraient aller pour atteindre leur objectif. Sont-ils armés ? Ont-ils seulement des Pokémon ? Quoiqu'il en soit, le Weber n'a pas du tout envie d'obéir à ces bougres. Il a le sentiment que, quoiqu'ils fassent, il n'est pas sûr qu'ils réussissent à s'en sortir indemnes même en les écoutant.

« J'aimerais bien vous voir essayer... »

Jouer la carte de la provocation n'était pas sa meilleure idée. Le Ranger n'ose pas avouer en vérité qu'il n'est pas totalement rassuré et qu'il fait surtout ça pour se donner du courage. Il se rappelle toutefois qu'il est en compagnie du Straum et qu'il devrait peut-être réfléchir avant d'agir, car leur causer des ennuis ne va clairement pas leur rendre service maintenant.
J'en ai clairement trop fait, mais... J'imagine qu'il est trop tard pour tenter de les raisonner, là, vu comment ils s'approchent...
Les deux plus balourds ont commencé à faire des pas dans leur direction. Et vu les regards qu'ils tirent, ce n'est certainement pas pour leur proposer de jouer au scrabble. Sur ses gardes, Tristan se rapproche de Mell par réflexe et porte une main sur sa ceinture de Poké Balls.
Au moment où le Weber pensait qu'ils allaient devoir se battre, cependant, le troisième individu resté en retrait se met tout à coup à pousser un hurlement de douleur assez sonore. Surpris, le plus jeune passe la tête sur le côté, pour voir, tandis que l'attention de ceux qui s'approchaient viennent d'être détournés par le cri de leur camarade. Il ne peut bien sûr réprimer un sourire quand il aperçoit Mako, surgit de nulle part, en train de mordre dans les fesses du malheureux. La caverne semble elle aussi entendre ce son car elle vibre très légèrement à la suite. Profitant de ce court instant de distraction, le Weber fait appel sur le terrain cette fois-ci à Azula sa Kangourex.

« Je compte sur toi ! »

L'imposante femelle nouvellement apparue ne réfléchit pas deux secondes de plus. De ses puissantes pattes, elle frappe l'un des murs de la cavité qui se met à trembler pour de bon, comme s'il allait s'effondrer. Cela suffit à effrayer un peu les Miliciens (ou du moins Tristan croit qu'ils font partie de la Milice), tant et si bien qu'ils affichent un air étonnés et soudainement paniqués, avant de sortir finalement leurs armes. Ou plutôt, c'est le lot de deux d'entre eux, puisque le dernier est toujours coincé avec Mako qui a refusé de lâcher son postérieur. Mais enfin, le Malosse lâche l'affaire et ne retient pas une flamme ou d'eux pour faire reculer les humains gêneurs. Tandis que Azula frappe encore de telle sorte que des pierres au plafond s'effondrent tout à fair, le Weber attend que son chien des enfers soit revenu jusqu'à leur hauteur pour s'emparer du bras de Mell et l'entrainer à sa suite.

« Rappelle ton Pokémon, il faut partir ! »

Une nouvelle frappe de la Kangourex fait s'agiter la caverne. L'heure commence à être grave, il serait dangereux de rester plus longtemps ici. Surtout que Tristan entend derrière lui des coups de feu qui font empirer la situation. Dans la précipitation, le Ranger fait rentrer Azula et dirige son ami à l'opposé de l'entrée par laquelle ils sont passés. Plongeant dans l'inconnu alors que des secousses agitent de plus en plus la grotte, le brun aux yeux verts étouffe un geignement de douleur en sentant quelque chose lui toucher l'épaule. Une balle ?..
Pas le moment de penser à ça. Y'a urgence. Faut que je trouve une sortie !
Il ne sait pas si leurs poursuivants sont toujours à leurs trousses, mais ils ne peuvent définitivement plus revenir en arrière. Son épaule se met à le brûler, mais il n'y songe pas. Il a agit dans le feu de l'action, regrettant presque aussitôt ses gestes. S'il avait choisi plutôt de coopérer... S'en seraient-ils mieux sortis ?
Brusquement, il s'arrête alors. Il a cru apercevoir quelque chose. Il s'approche à droite du tunnel qu'ils longeait. Un reflet brillant a attiré son attention. Et plus que ça : un bruit d'écoulement. Cela suffit à lui faire oublier temporairement le peu de sang qui coule du haut de son bras ainsi que les picotements insupportables qui vont avec. Pas de doute possible quant à ce qu'il découvre, cependant, et il a l'air plutôt content de sa trouvaille, pour une fois, même s'il halète, un début de fatigue le traversant alors qu'ils courrent depuis tout à l'heure pour éviter les ennuis. Mako sur les talons, même la présence de ce dernier ne lui permet pas d'être rassuré.

« On dirait qu'il y a une rivière souterraine, ici... En la suivant, ce serait possible de trouver une sortie, non ? »

Des grands 'braoum' se font encore entendre en arrière plan, signe que le passage par lequel ils sont entrés doit probablement être bouché. Au moins, plus de pas humains ne résonnent dans la grotte. Des bruits sourds, en revanche, sifflent aux oreilles de Tristan qui craint que des Pokémon sauvages et dangereux ne peuplent les lieux. S'ils ne sortent pas, de toute façon, ils risquent d'être condamnés, à ce rythme. Le Weber refuse de l'admettre à voix haute, mais ses doigts se mettent à trembler. Progressivement, la panique le gagne de plus en plus.
Tristan T. Weber
Tristan T. Weber
Ranger
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Mer 22 Aoû 2018 - 14:18
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Mell Straum
Les sous-doués à la montagne .
avec Tristan T. Weber
Fin avril, Région des montagnes du Sud, vers 11h.
Bon, bon, du calme ! On va discuter avec ces messieurs et dissiper le malentendu ! Je suis certain qu’avec Tristan, il n’y aura pas de problème !

Pensait très sincèrement Mell. C’est d’ailleurs pour que le Ranger le supporte en ce sens qu’il l’avait pris à témoin. Si Tristan dit qu’il est Ranger et qu’ils expliquent leur situation, tout devrait bien se passer. Certes, les deux grands dadais les regardent d’un œil peu rassurant. Mais, en principe, ils n’ont aucune raison de vouloir leur faire de mal. Du moins, c’est ce dont le chercheur cherche à tout prix de se convaincre en faisant un petit pas en arrière pour laisser son camarade parler, retournant vers sa Melodelfe devenue très attentive à la conversation. Mell croisa d’ailleurs le regard du Pokémon fée qui lui semble alors méfiante. On peut la comprendre, en l’occurrence, personne ne sait trop ce qui va se passer face à ces inconnus, dans cet endroit que les deux « intrus » n’ont jamais vu non plus.

M’enfin il est vrai que je fais un peu n’importe quoi, là, à les provoquer… J’devrais m’excuser, si ça tourne au vinaigre, maintenant, ça pourrait bien être ma faute…

Après que les deux « propriétaires » des lieux aient manifesté leur agacement face aux intrus et aux paroles provocantes et fort infantiles de Mell, Tristan sembla un instant pensif en toisant leurs vis-à-vis. Le Ranger n’en mène pas très large non plus en réalité et ne semble pas à l’aise. N’empêche que même si les réparties de Mell surpris et mal à l’aise n'étaient pas judicieuses, il pense encore vraiment que la situation se règlerera avec une discussion posée. Tristan calmera bientôt le jeu et comme lors de leurs problèmes de Bazoucan, il arrangera la situation. Parce que oui, c’est bien ironique, mais le binoclard pensait vraiment qu’ils avaient assez halluciné et vécu le pire qu’ils pouvaient vivre aujourd’hui. Mais en fait… Non. Ça allait empirer.

L’atmosphère est vraiment pesante après-en. En en relevant le regard vers son camarade de galère, il sembla à Mell que Tristan s'était soudain tendu, crispé.

Que… Qu’est-ce qu’il a… ? Pourquoi il dit rien? Et c’est quoi ce regard ?

Tout d’un coup, Tristan demanda si ces types étaient de la Compétition. Mell eut un mouvement de recul en percevant l’intonation agressive dans les propos du grand brun.

« Euh… »

Comment en est-il si sûr… ?


Et puis, même si ces types sont des Miliciens… Est-ce un problème ? Enfin, certes, Mell ne les aime pas et ce n’est pas le grand amour entre Elixir et la Compétition, donc certainement pas entre les Rangers et les Miliciens. La réaction de Tristan pourrait venir de là mais en même temps… Eh bien, dans l’état actuel des choses, alors qu’ils sont perdus dans une grotte et face à des types visiblement plus costauds qu’eux, Mell est d’avis à jouer la carte de la préservation. Dans l’état actuel des choses, mettre de côté le fait que la Compétition sont des opportunistes friqués aux intentions un peu trop nobles qui ont pris le rôle de sécuriser l’île pour sortir tranquillement de la grotte… ça n’a pas l’air d’une mauvaise idée. Au pire, Mell et Tristan et médiront par après sur le fait que « berk, quelle horreur des miliciens nous ont aidé ! ».

Mais dans tout ça, moi, je suis même pas sûr que ce soient des Miliciens !

Même les deux « maîtres des lieux » répondirent de manière évasive, ce qui leur donnait encore le bénéfice du doute.

Mais comment ça nous « jeter de force » ?! On a rien fait !


Rendu stréssé et muet par la situation, Mell n’osa pas répondre immédiatement. Mais surement que c’est effectivement mieux de partir sans demander son reste. Mais Tristan ne l’entend pas de cette oreille. Et ça commence à préoccuper très sérieusement le binoclard.

« T-Tristan… ? M-moi j’c-crois qu’on f’rait mieux d-d’p-artir c-c-comme y d’mandent… »


Provoquer ces deux grands costauds n’est certainement pas la bonne chose à faire, ça, Mell en est certain. Mais s’ils s’excuse et parte en se faisant tout petits, tout peut encore s’arranger, non ? Au moment ou les « gardiens » s’approchèrent soudainement, Mell sursauta et recula en observant Tristan s’interposer. Puis, soudain un hurlement retentit dans la grotte.

Oh, nom d’un Couafarel, ça y est, c’est la fin, on va mourir !

Mais en fait, c’était juste Mako, le Malosse, qui s’était fait discret et avait fait le tour pour mordre le fessard d'un troisième comparse. Ce qui n’arrangerait surement pas leurs affaires, mais, là, de toute manière, Mell commença à comprendre que Tristan était en roue libre et… Bon, disons que jamais il n’aurait imaginé trouver le Weber effrayant comme maintenant. Ou alors, c’est le coup des parois de la caverne qui tremblent qui donne la sensation au chercheur que tout devient complètement dramatique.

« … Q-que… c’quoi ça… ? »


Geint-il en sentant le sol et les murs s’affoller de manière préoccupante. De son côté, Tristan continuait de s’exciter dans son coin en voulant leur faire prendre la poudre d’escampette. Mell n’a aucune idée de ce qui se passe dans la tête du ranger en ce moment, mais Berylle, pour sa part, semble très agitée et inquiète lorsqu’elle se trouve près du brun. Elle ne se sent pas en sécurité et à vrai dire, Mell non plus, et ce n’est pas uniquement parce que la caverne tremble. Il a la sensation que dans l’absolu, il ne peut pas faire confiance à son pote le Ranger. Et son impression se confirma dans les secondes qui suivirent durant lesquelles il cru faire un mauvais rêve.

Tristan fit sortir sa Kangourex et au signal de son dresseur, celle-ci frappa de toute ses forces la parroi de la grotte qui se mit à trembler pour de bon.

Que… Quoi ?! Mais à quoi il pense ce… !!

Avant que Mell ne recommence à s’insurger, on lui ordonna de rappeler Berylle et de courir pour échapper à… eh bien, à l’éboulement, apparement. Son bras saisi par Tristan, le chercheur fut entrainé dans une course franchement flippante digne d’un nanar d’action auquel il y aurait surement un « happy end », mais, là, Mell ne voit pas en quoi il pourrait y avoir un « happy end » pour qui que ce soit. C’est mort de peur que le scientifique se mit à courir vers l’inconnu avec son guide, poussé par la seule force de son adrénaline étant donné que la tentation de simplement se mettre en PLS par terre et pleurer est grande. Par pur réflexe, le nerd à jambes courtes se sentit obligé de regarder en arrière. Ses yeux s’écarquillèrent lorsqu’il vit un roc se détacher du plafond et chuter vers le sol.

« P’TAIN MAIS Q-Q-Q-QUEL C-COOOOON ! »


Lâcha-t-il à plein poumons en maudissant Tristan d’avoir agi de manière totalement irréfléchie et bizarre quand on leur demandait simplement de partir sans faire d’histoire… Et d’avoir provoqué un éboulement dans la mine pour couronner le tout, accessoirement.

Alors là, c’est le pompom !

Mais alors, son « guide » stoppa brusquement sa course et Mell manqua de s’emmêler les jambes et de tomber en avant. Ils étaient entrés dans une nouvelle galerie qui tremblait moins que les précédentes, mais les bruits d’éboulement n’avaient pas céssé dans le lointain…

Et… Et les types de tout à l’heure… ?

Mell blanchit lorsque cette question traversa son esprit. Est-ce qu’ils sont… ? Avec l’essoufflement et l’adrénaline qui descendait, le chercheur sentit la nausée le gagner. Une main posée sur un de ses genoux pliés vers l’avant et une autre appuyée contre un mur, il tenta de reprendre ses esprits en inspirant profondément. Ils sont vivants. Pour le moment, ils doivent uniquement se focaliser là-dessus. Le binoclard commençait à respirer avec plus de facilité quand Tristan se remit à parler, ce qui fit échapper un hocquet de surprise à Mell.

« Qu-quoi ?! »


Echappa-t-il sur un ton, plus que paniqué, plutôt colérique. Certes, il faut trouver la sortie, mais…

« Es..Esp-p… Espèce de… De t-t-taré !! »


Il ne sait pas si c’est le contrecoup du stress ou la panique, mais Mell commença à s’emporter. Quoique… Non, il pense ce qu’il dit et il est sincèrement en colère contre Tristan pour ses actes. Et franchement inquiet de devoir se coltiner un « guide » capable de faire s’effondrer une gallerie sur un coup de nerfs.

« Y nous laissaient p-partir ! P-pourquoi t-t… T-t’étais obligé de t’véner c-comme ça ?! C’quoi ton s-soucis ?! Q-quand t’es con-contrarié, t’fais s-s’éffondrer des g-grottes ?! C’ça qu’y t-t ’app-apprennent chez les rang-g-gers ?! »

Essoufflé de crier comme un Groret, Mell marqua une pause, mais il ne trouvait pas sa réaction si démesurée que ça. Tristan avait proposé de suivre la rivière souterraine dans l’espoir de sortir ainsi. Ce qui veut dire qu’il n’a aucune idée de comment sortir. Peut-être bien que lui aussi est en pleine panique. Mais sur le coup, le chercheur s’en moque bien. Mell a beau vivre pour lui-même et dans son monde, il aime les gens, il s’attache parfois très vite et il a terriblement peur de perdre ses amis à cause de ça. Néanmoins, ce n’est pas parce qu’il veut à tout prix s’attacher qu’il attribue sa confiance facilement à la première personne venue. On peut même dire que c’est chose difficile pour lui à cause d’une accumulation de plusieurs mauvais vécus et de sales expériences. L’instabilité imprévisible de son père qui n’était jamais le même à cause de l’alcool, pour n’en citer qu’un. Pourtant, aujourd’hui, même si Mell ne connaît pas si bien Tristan, il avait choisi de faire confiance à celui qui serait son guide. Et là, il a la sensation qu’il n’aurait jamais dû, car le quasi-trentenaire qui observe la source ne lui inspire pas de bonne choses. En fait, il l’effraie. Sur la défensive, Mell fronça les sourcils et serra les poings.

« P-pourquoi j’te f’rais c-confiance… ? »


Marmonna-t-il en faisant volte-face vers l’autre, pour lui lancer un regard noir. Mais avant ça, ses yeux se posèrent sur l’épaule de Tristan et s’écarquillèrent. En voyant la tâche rouge qui s’élargissait dangereusement dans le dos du brun.

Oh non !


A la vue de la blessure, la colère du chercheur retomba et il se précipita vers le brun.

« Qu’est-ce qu-qui s’s’est passé ?! T-t’es bléssé ! Ass-assieds-t-toi ! »
Il l’y contraint doucement en essayant de soutenir Tristan afin qu’il ne fasse pas de mouvement brusque. « Tout d’suite ! »

Une fois le plus jeune assis, Mell se mit à fouiller dans les sacs.

« Y faut qu’tu me m-montres t-ton ép-épaule. T-Tu as qu-quelqu’chose p-pour les p-premiers s’cours ? P-pour appeler t-tes collègues ? »


Il n’est pas médecin de profession mais saura donner les soins basiques au ranger si nécessaire. Aussi, Tristan est un ancien éleveur soigneur, ils devraient réussir au moins à stopper l’hémorragie. En trouvant des bandages et du désinfectant, Mell fit également ressortir Berylle. Après quelques instants à comprendre où elle se trouvait et à comprendre que la situation était grave, la Melodelfe prit un petit moment pour se détendre et rejoindre les deux humains.

« Bérylle, t’peux… ? »

La Melodelfe s’exécuta en étendant une aura apaisante autour d’elle et des deux humains. Cela aiderait au moins le ranger à se détendre et à l’empêcher d’être trop stressé, car cela pourrait aggraver sa blessure. Et Mell en avait aussi besoin pour aider son guide sans trembler comme une feuille. Il attendit que Tristan accepte de retirer son haut et l’y aida afin de voir l’étendue des dégâts à l'aide de sa lampe de poche. Mell fronça les sourcils en voyant la petite cavité ensanglantée qui endommageait l’épaule de l’autre.

On dirait… Qu’il a prit une balle ?


C’était peut-être plus grave qu’il ne le pensait. Il faudra vraiment joindre les secours. Les portables ne semblent pas capter ici, mais si Tristan à un dispositif de contact d’urgence pour les ranger pur ce genre de cas… Cela leur faciliterait largement la tâche. Mell mouilla une compresse avec une dose d’antiseptique liquide et l’appliqua sur la blessure, tout en la nettoyant su mieux qu’il le pouvait en essayant de ne pas faire mal à son « patient ».

« Ca v-va… ? T-t’inquiètes, on va réussir à c-contacter les s’cours et ça.. ça ir- ça ira. »

Dit-il en découpant des bandes de sparadrap afin de poser une nouvelle compresse sur la blessure nettoyée, avant de la bander plus serré, de manière à ralentir l’écoulement du sang. Mell avait du mal à modérer ses gestes sous le coup du stress et sentait ses yeux s’humidifier et sa gorge se serrer.

En vrai… est-ce qu’on va vraiment s’en sortir… ?


Mell Straum
Mell Straum
Scientifique
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Jeu 23 Aoû 2018 - 2:26
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Tristan T. Weber


Les sous-doués à la montagne
avec Mellorine

Peut-être s'est-il un peu trop reposé sur ses lauriers. Peut-être a-t-il cru naïvement que ses amis lui faisaient une confiance aveugle et qu'ils n'avaient aucune raison d'être contre lui. Après tout, c'est lui, le gentil de l'histoire, non ? Tristan l'adorable chiot qui ne ferait pas de mal à un Chenipan. Tristan qui n'a aucune raison d'en vouloir à qui que ce soit parce qu'il exagère. Jusqu'ici, le Weber ne voyait pas en quoi son comportement était problématique. Il a toujours fait ce qu'il croyait être juste, et il estime que personne ne devrait lui en vouloir pour ça. Quand ces types bourrus ont voulu les faire sortir et qu'il a vu en eux une menace, c'est tout naturellement, de son pointe de vue, qu'il a trouvé une solution pour s'en débarrasser. Il ne voit absolument pas le problème que ça pourrait engendrer puisque la priorité était qu'ils s'en sortent sains et saufs, peu importe les conséquences. Et puis, si c'était des Miliciens, ce n'était pas une grande perte. Ce n'était pas comme s'il les avait tué, non plus, ils ont dû probablement aller de l'autre côté pour trouver un moyen de s'en sortir, mais Tristan avait tellement eu peur qu'ils sortent de quelconques armes à leur encontre que la première idée qui a germé dans son esprit fut celle-là. Car après tout, c'est vrai qu'ils avaient des armes ! La légère blessure qu'il a à son épaule est une preuve suffisante pour lui qu'il n'a pas mal agi. Alors lorsqu'il entend Mell crier et s'emporter, il ne comprend pas. Il ne comprend pas ce qu'il lui reproche exactement.
A-Après tout, ce n'était pas comme si nos poursuivants étaient morts !.. Si ?.. Parce que... Parce que ce n'était pas ce que je voulais, hein...

Il s'apprête d'ailleurs à répliquer sèchement quand les propos suivants de l'autre le font rester muet. Un sentiment de honte se propage en lui alors qu'il prend conscience ce que l'autre lui dit, et en conséquence, de ce qu'il a fait. Pour le coup... Il ne peut pas lui donner tort. En effet, il a détruit un endroit... pas sacré mais naturel, qu'ils auraient même pu étudier davantage. Et il venait de le faire s'effondrer. Ou du moins, une partie du tunnel d'où ils venaient était bouchée. En tant que Ranger, il ne peut nier que son devoir, en temps normal, est de protéger ce genre d'endroit. Et d'habitude, c'est ce qu'il fait. Lui qui aime tant la nature, il l'a toujours protégé et c'est surtout pour ça que le travail de Ranger lui plaisait si bien. Cela lui donnait l'occasion de pouvoir se rendre utile auprès de la faune et de la flore de l'île et de les préserver. Ils devaient également faire bonne figure auprès de la population en prouvant qu'ils valaient mieux que la Compétition alors que ces derniers avaient accidentellement laissé s'échapper des Pokémon dangereux dans la nature, provoquant plusieurs blessés et un mort tragique. Là, en l'occurrence, il se tait, car l'autre a touché un point sensible. Agir comme ça, ça ne lui ressemble pas. Mais dès lors qu'il a cru que le trio de grizzlis étaient des Miliciens, il a vu rouge et n'a pas réfléchi à ses actes et à ce qu'ils pourraient entraîner. Ce n'est pas ce qu'un Ranger digne de ce nom aurait fait, alors que durant ses années d'apprentissage, ce sont des choses essentielles comme celles-ci qu'on lui a apprises.

Pire encore, que l'autre remette en question sa confiance lui porte un nouveau coup. Ô grand jamais il n'aurait cru entendre ça un jour. Probablement que c'était aussi ce dont il avait besoin pour qu'il se rende compte d'à quel point il est ridicule. Cela ne lui fait pas oublier la douleur du coup qu'il a reçu, mais il n'y pensait même plus. Il n'arrive pas à croire qu'il a fait une telle erreur. Jamais il n'aurait dû amener Mell ici. Il aurait dû prendre un autre passage, moins dangereux. Ou lui indiquer quelqu'un d'autre. Quelqu'un de plus compétent. Il connait des Rangers expérimentés, qui auraient su mieux le guider dans ces montagnes que lui. Quel idiot d'avoir cru que ses connaissances seules suffisaient pour arpenter un chemin imprévisible... S'il avait été un peu moins lucides, il se serait encore demandé ce que les mecs de tout à l'heure venaient faire ici, mais ils sont sortis de son esprit il y a plusieurs minutes déjà. Seul le Straum compte, car pour un Ranger, la sécurité des Pokémons et des humains en milieu naturel et sauvage est la priorité. Mais c'est le trentenaire qui se révèle le premier préoccupé par la blessure à l'épaule du plus jeune. Un peu de sang s'en échappe. Il ne sait pas si une balle s'y est vraiment logée ou si ça l'a juste éraflé assez pour qu'il saigne, mais il devrait agir vite. Généralement, il se précipite pour arrêter les débuts d'une hémorragie quand il en voit une. Là, c'est à peine s'il réagit en dehors des quelques tremblements qui le parcourent et le secouent depuis que Mell a commencé à élever le ton. Il n'aurait jamais cru le voir un jour comme ça, et surtout pas par sa faute. Mais pour énerver à ce point le chercheur, c'est qu'il faut y aller. Et dire que cette journée avait pourtant bien commencé... Il faut que Mell insiste pour qu'il sorte toutefois de sa torpeur et qu'il commence, enfin, à parler.

« J'ai des bandages dans mon sac... »

Mollement, il fait ce que l'autre lui dit sans protester. Sans doute pourrait-il le jeter à terre qu'il ne bougerait pas plus de son plein gré. Il obéit même quand on lui demande d'enlever son haut et laisse en silence le brun à rouflaquette lui panser l'épaule avec l'aide de Bérylle. Lentement, pendant que la fée les entoure d'une aura apaisante qui permet au moins à Tristan de relâcher un peu ses muscles, il déplace lentement sa main jusqu'à son sac qu'il a retiré au préalable pour pouvoir le fouiller. Au bout de quelques secondes, il y retire un appareil en forme de talkie-walkie.

« Un appareil... pour prévenir la base Ranger. »

Tristan le connaît bien : c'est d'ordinaire ce qu'ils utilisent pour prévenir aussi la base la plus proche d'une quelconque anomalie sur le terrain. Ils sont censés avertir tout de suite pour qu'une intervention soit faite dans les vingt-quatre heures. Alors autant dire que le Weber en prend soin. Enfin... D'habitude. Toujours attaché à sa ceinture, le téléphone a pourtant toutefois souffert de sa balade pour récupérer le sac de Mell, apparemment. Des fissures parcourent l'écran en plastique et ce qui ressemble à une antenne a un bout qui a disparu. Tout à coup apeuré, le Ranger tente pourtant de s'en servir, priant Arceus pour qu'il fonctionne encore.

« Ah... Il... Il est cassé... N-Non... Il capte juste m-mal... Faut trouver... un endroit où... »

'Où il pourrait trouver un point de relai', a-t-il envie de dire. Mais les mots sont coincés dans sa gorge. Il ne peut pas s'empêcher de penser aux paroles de Mell prononcées tantôt, qui tournent encore et encore dans sa tête. Un ange passe, où Tristan laisse régner le silence. Un silence lourd et pesant qu'il lui fait peur d'affronter. Pourtant il ne sait toujours pas quoi dire. Il ne veut pas risquer qu'il se fasse gronder encore une fois, mais il s'y attend désormais au quart de tour, le Straum étant devenu quelqu'un d'incertain à ses yeux, dont il ne peut plus prévoir les réactions. Il le croyait incapable de s'énerver, c'est pour dire... Mais les plus petits ont souvent ceux qui ont la voix qui portent le plus loin. Il n'est pas étonnant non plus, en un sens, que le Weber soit du genre à parler beaucoup mais qu'au final, il se rétracte dès qu'on le contredit ou qu'on lui oppose une résistance qui le surprend.

« … Je suis désolé. »

Il finit par lâcher une faible excuse, qui ne trahit pas encore un ignominie plus profonde. Il s'en veut de lui infliger tout ça alors que, c'est vrai, il est censé être une personne digne de confiance. C'est aussi ça, un guide. Quand il était apprenti, nombreux ont été les exercices où il devait conduire une ou plusieurs personnes dans un endroit qu'il était censé connaître comme sa poche. Qu'est-il arrivé, entretemps, pour qu'il oublie les bases de ce qu'on lui a toujours enseigné ?

« Je connais... des Ranger fiables. Tu pourras aller les voir... la prochaine fois. Quand on sortira d'ici, je te les présenterai, si tu veux. »

Le cadet croit qu'il s'agit de la chose à dire pour répondre aux propos qu'on lui a lancé quelques minutes plus tôt. Pour lui, c'est ce qu'il fallait démontrer : que si on ne le jugeait pas capable, alors qu'il devait diriger l'autre vers des collègues plus responsables. Le chercheur n'est après tout pas le seul à penser que l'ancien éleveur s'est montré on-ne-peut-plus déraisonnable.
Tristan T. Weber
Tristan T. Weber
Ranger
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Mer 29 Aoû 2018 - 17:25
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Mell Straum
Les sous-doués à la montagne .
avec Tristan T. Weber
Fin avril, Région des montagnes du Sud, vers 11h.
Il y a peu de choses qui sont plus désagréables et regrettables que les moments où l’on dit se disputer avec ces amis. Ce n’est pas l’avant ou l’après qui posent le plus de soucis, mais le moment où le ton monte, les egos s’entrechoquent et où la bataille verbale éclate parfois. Même si c’est pour se sentir bien mieux ensuite ce n’est pas drôle de se « battre » avec les gens qu’on apprécie. Mell n’a bien évidement aucune fierté d’avoir crié sur Tristan, il ne se sent pas mieux de l’avoir fait même s’il pensait ses paroles. Ce n’est pas pour ça qu’il envisage de ne plus jamais adresser la parole à Tristan ou de ne plus jamais lui donner sa confiance. Enfin, actuellement, il ne peut pas vraiment y penser, de toute façon. Le chercheur préfère peser le pour et le contre lorsqu’il aura l’esprit assez reposé pour, car actuellement, il est de toute façon dans la même galère que Tristan, bloqué dans un tunnel, bref… Se morfondre sur « comment l’amitié parflois c’est trop duuuur », bah, ça attendra.

Tristan avait l’air sous le choc et Mell dû insister pour qu’il finisse par répondre à ses interpellations. C’est normal, en un sens, après ce qu’il a vécu. Surtout si en plus, c’est bien une balle lui a fait sa blessure. Vu l’endroit où le Ranger s’était blessé et la gravité de la blessure, ce n’était pas spécialement affolant dans l’absolu. Mais il faudra vite sortir pour que le Weber ait accès à de vrais soins, au moins pour le risque d’infection, surtout dans un pareil endroit avec la poussière et l’humidité, quelques germes doivent trainer. Finalement, Tristan le laissa fouiller dans son sac pour y trouver les bandages tandis que le Ranger en sortit un talkie-walkie dont l’écran avait été fracassé. Le sang du chercheur ne fit qu’un tour et se pétrifia en voyant que l’appareil ne pouvait apparemment pas appeler. L’espace de quelques secondes, il cru qu’ils étaient coincés sans moyen de contacter l’extérieur, mais il semblerait que le problème soit juste au niveau du réseau. Le binoclard souffla longuement, soulagé par la nouvelle que lui avait annoncé son camarade.

« A-Ah… Bien… B-bon, j’irais chercher du r-réseau t-t’à l’heure. »


Quand il en aurait fini avec les bandages, toute fois. Le sang coulait encore et colorait la compresse de rouge et Mell commença à appliquer le bandage.

« Euh… Je vais le serrer un peu d-dis moi si t-t’as mal. »

En liant le geste à la parole, le chercheur installa la bande en prenant garde à ne pas faire trop mal au Ranger. Ce dernier avait toujours l’air aussi absent, de toute façon. Il ne se sentait pas bien, c’est évident. Normal après ce qui vient de leur arriver. Ses derniers mots étaient déjà sortis comme saccadés jusqu’aux oreilles de Mell, après, le plus vieux n’avait pas vraiment fait plus attention que ça. Mais lorsqu’il n’eut plus rien à faire que souffler après avoir prodigué les premiers soins à Tristan, le medecin-chercheur s’aperçut bien assez vite de la pâleur de l’autre et de son visage crispé par l’anxiété. Oh, lui-même ne doit pas en mener plus large, mais… Pourquoi est-ce que Tristan s’excuse-t-il, maintenant… ?

Meh, c’est bien s’il voit qu’il a fait une connerie mais ce sera pas lui le plus désolé, dans cette histoire, si l’éboulement est tombé sur la tronche des trois bourrins…

En réalité, Mell espère de toutes ces forces que ce n’est pas le cas et que les énergumènes de tout à l’heure sont sains et saufs, mais, là, l’heure n’est pas exactement à l’optimisme.

« Désolé d-d’quoi… ? »

Rétorqua-t-il d’une voix lassée et fatiguée en allant s’assoir sur la roche humide pour reprendre un peu ses esprits et souffler.

Faut vraiment que je me détende, j’aide pas grand monde, en restant dans cet état. Et j’ai pas envie que l’autre me clamse dans les mains si on sort pas.

Bon, il se donne quelques minutes de pause et après, il essaierait d’aller chercher ce réseau de malheur. Mais, voila que Tristan s’emballe et répond à sa question d’une manière à laquelle Mell ne s’attendait pas vraiment.

Argh… Et merde… Je lui ai laissé entendre qu’il était un mauvais Ranger.


« J’m’en fous d-des autres R-Rangers… C’pas ça l’soucis, T-Tristan. »


Répondit-il en se massant la tempe, mi agacé, mais inquiété par l’état de son ami le Ranger. Mell soupira avant de reprendre.

« J’voulais p-pas dire que t-t’étais p-pas un bon Ranger. Ça arrive, de flip-f-flipper et d’p-perdre ses moyens. M’enfin… »


Le binoclard tenta de penser à la suite de ses paroles avec un peu plus d’attention que tout à l’heure, pour les rendre un peu moins agressives. En même temps, il n’a pas vraiment les bons mots pour décrire l’attitude démesurée de Tristan. Et il n’allait pas le plaindre ou amoindrir ses actes.

« J’ai juste p-pas c-com-compris… P-pourquoi f-fallait qu’tu pètes un ca-câble et qu’tu d-défonces une g-gallerie. Ok, c’tait flippant, mais… notre v-vie était p-pas en d-danger. »


Ça lui faisait encore froid dans le dos, de se rappeler la manière dont Tristan avait réagi. Franchement, ça fait peur, et il n’est pas vraiment plus rassuré dans l’absolu. La voix de Mell recommença à s'emballer, toujours sous le choc et énervé par le fait que Tristan ne semble que se soucier d'avoir été un "mauvais guide", car Mell n'a pas grand chose à redire, ils étaient mal tombés, et ça, Tristan ne pouvait le prévoir... Non, ce n'est pas vraiment pour ça que le Weber est censé s’inquiéter, là.

« M’enfin, tu t’rends c-compte de c’que t-t’as fait qu-quand même… C’tait qu-quoi l’problème p-pour que tu réagisses comme un… Je sais pas mais… M-moi non p-plus j’les aime p-pas, la C-Compét, y m’font chier c-ces c-cons d’opp-opportunistes fr-friqués… ! Mais j’irais p-pas d-déclencher un éboulement ! »


J’en reviens pas de devoir énoncer ça à voix haute.

« On s-sait même p-pas s’ils en ét-étaient en plus ! Faut s’c-calmer, un p-peu ! »

Car Tristan avait commencé à perdre les pédales en évoquant la Compétition et à jouer de la provoc.

Enfin, on va pas y passer la nuit, ça me fatigue, là. Tristan est pas un gamin, il peut aussi comprendre tout seul où il a merdé.

Pensa Mell, agacé et rendu très angoissé par la situation. A vrai dire, il ne sait pas si c’est une crise d’angoisse ou la fermeture du lieu qui lui donne l’impression de manquer d’air mais… Il sent son ventre et sa gorge se serrer et la nausée est revenue. Aussi, le chercheur n’a pas vraiment envie de bavarder plus longtemps avec le Ranger, aussi froid que cela puisse paraître. Il y a des endroits plus adaptés pour parler à tête reposée et mettre ainsi carte sur table. Le binoclard se leva et tendit une main vers Tristan.

« Tu m’passes le t-talkie ? J’vais aller v-voir pour l’réseau. »


Son intonation est plus froide qu’il ne l’aurait pensé. L’anxiété altère son humeur de toute manière. Dès qu’il eut le talkie, il commença à s’éloigner avec en balayant avec l’appareil pour trouver quelques barres de réseau. Mais Mell ne parvint pas à se concentrer bien longtemps avec sa gorge nouée et la nausée qui se changeait peu à peu en une envie de se mettre à pleurer assez irrépréhensible. Il en avait surement besoin pour faire retomber la tension et laissa les larmes couler une fois qu’il se pensait assez loin de Tristan pour que celui-ci ne l’entende pas. Mais bon, les grottes, ça résonne et les reniflements, aussi. Si bien que Bérylle qui était restée avec Tristan partit à la recherche de son dresseur. En la voyant arriver, Mell lui fit signe de le laisser en essuyant ses larmes d’un revers de manche.

« R-R’tournes av-avec T-Tristan, y va s’inquièt-ter… »


Marmonna-t-il entre deux sanglots, pas vraiment prêt de retourner à la recherche du réseau ou vers Tristan tout de suite.


Mell Straum
Mell Straum
Scientifique
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Jeu 30 Aoû 2018 - 13:37
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Tristan T. Weber


Les sous-doués à la montagne
avec Mellorine

En vérité, plus il y pense, plus Tristan se demande sur quels 'amis' il peut vraiment compter dans la vie de tous les jours. Il ne sait pas s'il peut considérer les quelques Rangers qu'il connaît comme étant des amis proches puisqu'ils ont l'air plutôt de se considérer comme des bons camarades plutôt que autre chose, mais ce qu'il constate aujourd'hui par l'intermédiaire de Mell, c'est qu'il n'a, en réalité, jamais été trop mis en contact avec des gens qu'il apprécie et dont les opinions divergent des siennes. Il ne compte pas sa famille là-dedans car c'est encore un autre genre de lien, mais les Rangers qu'il croise toutes les semaines ont plutôt des idées proches des siennes en ce qui concerne Elixir et leur rapport avec la Compétition, ou même le reste. Mais aucun d'eux sûrement n'aurait fait la même boulette que lui aujourd'hui. Et s'il avait été en leur compagnie, combien aurait osé élever le ton comme ça pour le réprimander ? Plus il réfléchit, plus il prend conscience surtout que, en temps normal, très peu de personnes ont déjà hausser la voix contre lui. Il faut dire qu'il était bien plus lucide avant que l'Emergendémie ne l'atteigne. Alors pas étonnant que le comportement soudain de Mell lui ait fait un petit choc, en plus du fait qu'il ne s'attendait pas du tout à ce que lui en particulier agisse ainsi. Le Weber, toutefois, ne l'a pas mal pris. En général, cela aurait été quelqu'un qu'il n'affectionne pas, son mauvais caractère l'aurait conduit à penser que ce n'est pas lui en tort, mais l'autre. Hors, puisqu'il s'agit d'une personne dont il admire quelques traits et dont il ne pense pas à mal, alors il se doit de reconsidérer ses actions et ses choix. C'est dans ces moments qu'il arrive à se dire : mince, qu'ai-je fait ?.. Et c'est avec des réflexions comme ça qu'il pourrait peu à peu changer. Mais c'est encore bien trop tôt pour qu'il se rende compte de tout ce qu'il a fait d'autre qui auraient pu être alarmant, comme sa haine envers un certain dresseur.

En hochant vaguement de la tête, le Ranger laisse l'aîné resserrer ses pansements. S'il ressent en effet un peu de douleur, il ne dit rien. Au fond, ce n'est pas l'emprise du bandage qui le fait souffrir mais la blessure en elle-même, alors il se tait. Il ne se trouve plus en droit de dire quoi que ce soit, et se laisse murer dans le silence. Même s'il aimerait le remercier, il a l'impression que la moindre de ses paroles pourraient avoir des répercussions non désirées sur le moral du plus petit. Il n'a même pas la volonté de lui expliquer pourquoi il se sent mal et s'excuse auprès de lui. Il ignore même si l'autre l'écoutera, car il a l'impression qu'il lui en veut. Et il aurait toutes les raisons de le faire, se dit le Weber. C'est lui après tout qui les a fourré dans un pétrin pareil, et il trouve encore comment empirer les choses...
Même dire qu'il était un mauvais Ranger n'aurait pas tant dérangé Tristan que ça, et c'est dire, car il tient beaucoup à son titre chez Elixir et aux enseignements qu'il a appris là-bas quand il était apprenti. Le problème, il l'avait compris dès que Mell le lui avait dit, mais en ce qui concerne la confiance que le Straum plaçait en lui, il aurait pu lui donner le nom de d'autres Rangers à qui il pourrait l'accorder sans risque que... ce genre d'incidents ne reviennent. La question même du pourquoi de ses actes échappaient à Tristan. Il avait juste fait ce qui lui semblait judicieux dans l'absolu. Il a tellement de méfiance envers la Milice parce que ça lui rappelle le Régime que quand il a cru qu'ils en faisaient partie, ça l'a complètement affolé et il avait pété un câble. Et après coup, maintenant que le chercheur lui en parle, c'est vrai que sa réaction était démesurée. Un peu comme s'il avait eu l'impression de ne plus être tout à fait lui-même durant quelques minutes. De quoi ne pas arranger sa paranoïa quant à quelques éventuelles traces de l'Emergendémie qui auraient pu lui rester dans le corps et lui fait perdre les pédales, même s'il a toute confiance en Elixir et leur remède pour s'assurer à la fois qu'il est définitivement guéri. Alors... Il ne peut pas lui en vouloir pour se poser des questions avec un ton aussi inquiétant. Aussitôt, Tristan ressent une houle de honte le prendre aux tripes avec violence.
... Il a raison. J'ai peut-être tué des mecs juste pour... Merde. Merde. Merde. Qu'est-ce qui m'a pris ?!
Il est trop tard pour ce genre de réflexion, malheureusement. Ce qui est fait est fait. Il en vient quand même à espérer que ce qu'il a fait n'a affecté que leur environnement et que les trois types s'en soient sortis, mais... Même la grotte en elle-même n'avait pas à subir ça de sa part, en fait, et on lui avait déjà reproché par rapport à son rôle en tant que Ranger. Rôle auquel il tient généralement à cœur, de manière irréprochable et insupportable.

Toujours sans rien dire, et avec lenteur, le Weber obéit et tend le talkie-walkie à son ami, malgré la sécheresse qu'il croit percevoir dans ses propos. Sans doute qu'il en a probablement marre, pense Tristan. Marre de lui, marre de la situation, marre de l'endroit où ils sont bloqués... Un peu de tout ça à la fois pourrait rendre dingue, alors il comprend. Pour avoir été enfermé pendant des années au Bloc, il comprend sans trop de mal. Peut-être qu'il a associé ces types aux soldats du Régime qui le menaçaient et qui lui ont fait peur durant toute son adolescence... Mais ce n'est pas le moment de chercher des justifications ou des excuses. Quoi qu'il en soit, ces hommes ne méritaient pas que Tristan provoque tout ça, et ce n'est pas en cherchant une raison à ses agissements que sa conscience va aller mieux.
Lorsque Mell s'éloigne, il manque de le retenir pour parler. Mais dire quoi ?.. Rien qui puisse les aider. Perdu et embarrassé, il reste donc assis au sol et masse un peu sa blessure. Le brun à lunettes n'est pas médecin, mais il a fait de son mieux pour soigner son épaule, et simple impression de son cerveau ou non, il croit que ça lui fait déjà légèrement moins mal. Son attention se détourne toutefois vivement quand il croit percevoir de faibles reniflements. Mais pas des reniflements ordinaires.
Il... pleure ?..
S'il n'est pas du genre à sauter aux conclusions aussi rapidement, il arrive à percevoir toutefois le tourment chez la Mélodefle du scientifique. Des souvenirs de son expérience dans l'élevage lui reviennes, et un sentiment de compassion se propage peu à peu en lui. Sa poitrine se serre doucement, et il se force à parler, ne serait-ce que pour casser ce blanc qui le rend, au final, mal à l'aise.

« Je ne sais pas... Ce qui m'a pris. Je ne me comprends pas bien moi-même. Peut-être... Peut-être que ça m'a rappelé de mauvais souvenirs, mais... Mais ça ne pardonne rien. »

Il a du mal à l'avouer, mais ça lui fait un peu peur, au fond, de ne pas arriver à réfléchir correctement sur le moment. De ne pas arriver à se contrôler. Une chose est sûre : il ne veut pas que ça recommence. Et il ne veut surtout pas que Mell ait à subir ça de nouveau.

« Je n'ai jamais voulu t'attirer dans ce pétrin, ça c'est... C'est certain. »

Et c'était évident, même si avec son attitude de ces dernières heures, on pourrait douter de son honnêteté. Tristan est peut-être (très) agressif et mauvaise langue avec la Milice, mais jamais il n'aurait voulu la mort de l'un d'eux. Ce n'est pas quelque chose dont il se serait réjoui, et du temps du Régime, c'était pareil. S'il en voulait aux soldats blancs, il ne cédait jamais aux meurtres. Il n'en avait même pas l'envie.

« Et peut-être que j'aurais dû réagir d'une autre manière, sur le moment j'ai juste... »

En se mordant la lèvre, il se retient à son tour de laisser les larmes s'échapper. Ce n'est pas le moment de pleurer. Pas pour lui, en tout cas. Mell s'est occupé de lui avec gentillesse, mais il ne va pas bien du tout. Alors Tristan respire un bon coup et tente de se lever, avec peine cependant. Ses jambes, intacts comparés à son épaule, lui permettent heureusement de marcher et il s'avance lentement vers le Straum.

« … Peu importe, maintenant. J'imagine que quoi que je dise, ça ne changera pas les choses, de toute manière. »

Sans doute avait-il quand même besoin de le lui dire, même si ça ne ferait pas avancer les choses, ni engendrer un retour en arrière pour éviter la catastrophe qui les a mené dans cette situation. En silence, il lâche un faible soupir, désolé.

« Je voulais m'excuser de t'avoir fait endurer tout ça, et... Et d'avoir agi comme... D'avoir agi ainsi. Ce n'était ni responsable, ni digne d'un Ranger. »

Comme quoi ? Comme un idiot, ça c'est certain. Comme un inconscient. Comme une tête brûlée. Mais surtout beaucoup de l'inconscience et de la stupidité. Voilà que son ami est mal à cause de lui et qu'il ne sait même pas quoi faire pour lui remonter le moral. Tristan considère qu'il en a déjà fait assez, question connerie pour aujourd'hui. Y'a-t-il même quelque chose qu'il pourrait dire qui aiderait le chercheur à se sentir mieux ?..

« Mell... Je...
- Ranger Weber ! Ranger Weber, répondez ! »

Le concerné dont on a appelé le nom sursaute en poussant un petit cri. Là, dans son appareil, une voix vient de sortir. Il reconnaît celle d'une de ses supérieures. La voix grésille et l'interférence n'est pas génial, mais ils l'entendent, c'est déjà ça. Avec un peu de chance, si le courant passe assez pour qu'il leur explique la situation, alors ça devrait marcher.

« I-Ici Ranger Weber ! Je... Nous-Nous sommes coincés dans une montagne, nous manquons d'air... Euh... Y'a un blessé, et... et...
- Signalez votre position !
- On-On est entre les Montagnes du Sud et Erode. On est coincé à l'intérieur d'une grotte avec des pierres évolutives, et... Et y'a des nids de Ba-Bazoucan partout...
- Ah ! Je crois savoir où vous êtes ! Nous avons localisé votre appareil. Vous vous trouvez dans une zone encore en études ! Nous vous envoyons du renfort tout de suite. Faites attention, les galeries sont fragiles !
- B-Bien... »

Là-dessus, il attend que le talkie-walkie raccroche à l'autre bout du fil, et se permet un soupir de soulagement. Au moins, il y a une chance qu'ils s'en sortent. Les Rangers, pour envoyer des secours, sont relativement efficaces. Par curiosité, quand même, Tristan regarde autour de lui si un peu d'air ne pourrait pas passer ici. Rien qui lui indique cependant un trou susceptible de les alimenter en oxigène, pourtant, mais ils devraient sortir d'ici avant que ça ne se produise.

« Merci pour les bandages... au fait. Et... pour tout le reste. »

Gêné, le Weber détourne le regard, toujours honteux de la situation dans laquelle il les a mis tous les deux.
Tristan T. Weber
Tristan T. Weber
Ranger
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Mar 4 Sep 2018 - 1:18
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