/!\ Cette histoire contient les références suivantes: morts peu détaillées, violence, violences sur enfant (conséquentes).Pour beaucoup d'habitants d'Enola, leur vie se découpe facilement en trois parties ; il y a l'avant Régime, la période du Régime, et l'après Régime. Pour Aëliane, c'est un peu différent, car contre toute attente l'oppression de ces dernières années a eu beaucoup moins d'impactes sur sa vie qu'
elle. Aëliane découpe sa vie en trois autres parties ; l'avant Anna, la période Anna, et l'après Anna.
L'avant Anna, c'est ce qu'elle a toujours essayé de repousser dans un coin de son esprit. Si on lui en parle, Aëliane se dissociera toujours de la jeune fille qu'elle était jusqu'à ses 16 ans. Mais reprenons depuis le début.
Aëliane Marshall est née sur l'île d'Enola un 14 Octobre, il y 26 ans de cela. Ce qui aurait dû être un heureux événement s'est transformé en une terrible épreuve pour les parents, et la mère ne connut son enfant que quelques minutes avant de s'éteindre. Des cas comme ça, il y en a des milliers chaque année ; hémorragie, infection, prise en charge trop tardive... il est parfois difficile de prédire une complication à l'accouchement, et dans la hâte les médecins peuvent facilement manquer quelque chose. La petite pourtant était parfaitement bien constituée, d'un poids et d'une taille tout à fait convenables pour un bébé né à terme. Le père avait égoïstement prié pour que l'enfant meure quitte à sauver sa femme, mais c'est sans elle qu'il devait continuer sa vie, et avec ce « truc » criard à s'occuper. Il aurait pu la mettre à l'adoption, mais il savait que sa femme ne l'aurait jamais voulu. Et il a essayé, si durement, d'aimer cet enfant qui lui rappelait tant sa défunte compagne. Mais tout ce qu'il voyait dans ses yeux si similaires à celle qu'il avait aimée, c'était sa mort, encore et encore. Dans ses gestes et dans ses mots la petite ressemblait de plus en plus à sa mère, et comment l'homme aurait-il pu aimer une réplique de son âme sœur qui n'avait pourtant ni son caractère, ni sa délicatesse ? Aëliane, dès ses premières années, s'était montrée plus têtue et téméraire, sûrement à cause d'un manque flagrant de figure maternelle. Et la colère du père au début dirigée contre des murs et des punching-balls se détourna doucement contre sa fille ; une claque au départ puis des éclats de verre à la fin, toujours après une bonne bouteille d'alcool fort.
*
« Tu sais quel jour on est aujourd'hui, Aëliane ?
- Oui Papa.
- Tu sais ce qui s'est passé, ce jour-là, il y a quelques années ? »
Je suis née, pense la petite du haut de ses neuf ans, une lueur de fierté brillant dans son esprit. Mais elle sait très bien que ce n'est pas la réponse qu'attend son père, et elle sait aussi qu'il vaut mieux baisser les yeux pour lui répondre.
« Maman est morte. »
Le poids de ces mots répétés chaque année ne lui fait plus aucun effet, car quel bien aurait-elle à pleurer une femme qu'elle n'a pas connue et qui l'a abandonnée aux bras de ce bourreau ?
« Et elle est morte à cause de toi, Aëliane. Si tu n'étais pas née... ta mère serait encore avec moi. Enlève ton tee-shirt.
- Oui, papa. »
Comme un rituel l'enfant enlève le bout de tissu qui lui couvre le corps, exposant son dos encore rouge des dernières marques qu'elle a reçues. Si seulement seul son anniversaire pouvait servir de prétexte pour la punir, mais parfois simplement respirer semblait susceptible d'attirer les foudres de son père et de raviver sa colère. C'est avec des larmes brûlantes et un dos ensanglanté que la petite fête son anniversaire, et elle n'en aura pas de vrai avant 7 longues années.
*
Encore sept années à subir les sévices de son géniteur, toujours plus originales que les précédentes. La petite se tait et endure, expérimente ses propres bandages et invente ses propres amis imaginaires pour lui faire de la compagnie. A l'école et au Collège, elle est très peu entourée, se contente de « potes » qui ne verront jamais ne serait-ce que l'extérieur de sa maison. Elle travaille cependant sans relâche, plafonne à 16 de moyenne générale et développe un goût prononcé pour les matières scientifiques et l'histoire. Dès la quatrième, elle sait qu'elle sera une scientifique, rêve déjà de rejoindre les écoles préparatoires les plus prestigieuses. A ce moment-là, le Régime se met sûrement en place au-dehors mais Aëliane n'y prête qu'une attention relative ; elle vit l'enfer tous les jours, à quoi bon se préoccuper de la politique ? Elle estime malgré les restrictions et la peur qui règne au Collège que tout ça ne l'atteindra pas. Son père est doué pour se cacher et se fondre dans le moule, alors elle aussi.
Le Lycée est pour elle un grand tournant dans sa vie ; elle connaît malgré le contexte de plus grandes libertés et elle se sent suffisamment grandir pour commencer à s'opposer à son père. Au détriment de quelques punitions, elle parvient parfois à faire le mur, retrouve des potes à elle qui ont tout autant besoin de s'échapper de leur famille et du contexte qui petit à petit empoisonne Enola. Malgré des couvre-feux et les limites imposées par le Régime, Aëliane profite de quelques échappées, de soirées où elle noie sa vie non pas dans l'alcool ou dans la drogue mais bien dans les méandres du plaisir charnel. Inconnus et inconnues, parfois sans se rappeler des visages ; suffisamment pour que son père en entende parler et la traite de tous les noms, menaçant de faire profiter des collègues à lui de ce comportement de débauchée. Aëliane se calme, mais ce qui devait arriver arriva ; elle tombe enceinte courant 2012.
Anna. Elle ne l'aurait pas rencontrée sans toutes ces bêtises et sans ce fichu bébé. Plus que lui sauver la vie, elle lui en a donné une. De tout ce qui lui était arrivé dans sa vie, Aëliane a vécu sa grossesse comme la pire. Sans savoir qui était le père, totalement imprégnée de honte d'avoir ainsi usé de son corps et à devoir supporter le regard de ses camarades au Lycée... mais Anna, elle ne l'a jamais jugée. C'était l'infirmière en charge de sa grossesse, plus âgée de huit années, déjà mariée, femme accomplie. Aëliane avait tout à lui envier, et plus que ça, elle l'admirait. Quand elle est arrivée à l'hôpital pour confirmer sa grossesse, jamais l'adolescente ne s'était sentie plus mal ; elle savait à l'avance les questions qui allaient lui être posées et elle ne pouvait pas supporter le regard de ces médecins.
*
« Bonjour Aëliane, je suis Anna. Tu vas bien ? »
Son sourire sincère est réconfortant, et de suite Aëliane se sent plus à l'aise, répondant aux questions avec hésitation mais sans jamais se sentir jugée ou dénigrée. L'interrogatoire passe rapidement, l'infirmière procède à la partie plus délicate du processus sans pour autant perdre son sourire et sa chaleur. Elle parle à sa patiente comme elle lui parlerait au supermarché, la met en confiance, lui demande des détails sur sa vie et tique sur quelques réponses vaguement formulées. Et puis après l'attente vient le verdict ; Aëliane est enceinte. Anna n'attend pas et lui demande de qu'elle compte en faire, car il est encore temps d'
avorter. L'idée terrifie l'adolescente qui n'en a entendu que du mal, mais se souvient des menaces de son père, « j'espère qu'au moins tu t'es protégée avec toutes tes conneries, je veux pas de mioche à la maison, et encore moins le tien ». Elle se met à pleurer sans pouvoir s'en empêcher et de suite l'infirmière est à ses côtés. Anna lui laisse le temps de se calmer, mais finit par lui poser la question fatidique, lui demande ce qui ne va pas.
« Mon père... il va me tuer, j'en suis sûre... »
Elle lui raconte par bribes son histoire son récit toujours entrecoupé de sanglots. Elle s'en veut intérieurement de raconter tout ça et elle a peur des conséquences, mais Aëliane se sent tellement soulagée qu'elle repousse ces pensées de côté.
« Tu sais que je ne peux pas te laisser partir en sachant ça ? »
L'adolescente acquiesce et trouve dans les yeux azurés de l'infirmière un réconfort soudain. Comme jamais auparavant Aëliane sent l'espoir naître en elle, comme une flamme qui vient réchauffer tout son être. Grâce à Anna, elle va s'en sortir. Et elle a eu bien raison de se confier ce jour-là, car très vite son père lui est enlevé ; elle ne veut pas savoir où il est emmené, s'en fiche bien et se retrouve placée sous tutelle jusqu'à ses 18 ans. Sans famille proche, c'est Anna qui prend le rôle de tutrice, touchée par cette jeune fille qu'elle a sauvée alors qu'elle n'était qu'une simple infirmière.
*
Aëliane se retrouve plongée dans la famille Laita, et ces années passées avec Anna et son mari lui reviennent souvent avec nostalgie. La grossesse ne lui paraissait plus si difficile soudainement, épaulée par ce couple un peu atypique et dysfonctionnel. Ils se disputaient souvent et Aëliane soupçonnait le mari de tromper Anna, mais la sécurité que lui procurait cette famille lui faisait fermer les yeux sur tout. Anna, elle, restait toujours la même ; souriante, affectueuse, magnifique.
Début 2013, Aëliane accouche d'un petit garçon qu'elle fait placer à l'adoption, car jamais elle n'aurait pu élever un enfant dans son état. Elle voulait terminer le Lycée et entreprendre des études, elle voulait
guérir. Peut-être aurait-elle dû le garder, le laisser avoir une place auprès d'elle, et aujourd'hui encore c'est une décision qui la fait douter, mais elle l'a laissé et jamais elle ne reviendra en arrière.
2014, Aëliane a 18 ans et intègre la faculté de Médecine d'Enola, abandonnant avec la fatigue et le passé ses ambitions d'enfant. Anna la pousse à étudier, lui apporte la confiance nécessaire pour se distinguer auprès de ses professeurs. Elle brille de par ses études, mais sa vie personnelle va prendre un nouveau tournant, et cette fois-ci elle ne s'en remettra pas.
*
Aëliane a alors 19 ans ; Anna en a 26. Le 14 Octobre, en rentrant des cours, l'étudiante trouve la maison vide à l'exception d'un petit paquet posé sur la table de la salle à manger. A l'intérieur, une seule phrase, une adresse. Celle d'un hôtel situé plus loin sur l'île. Aëliane s'y rend, intriguée et c'est une Anna totalement inconnue qu'elle retrouve allongée sur le lit d'hôtel.
« Julien m'a trompée, je l'ai vu hier en rentrant plus tôt. Est-ce que tu le savais ? »
La jeune fille hésite puis recule, prévoyant sans difficulté l'éclat de colère qui aurait dû suivre.
« Oui... enfin, je crois. Je... il ne te méritait pas, il...
- Parce que tu me mérites, toi ? »
Les larmes d'Anna brouillent sa vue mais son ton est calme, assuré... sensuel ? Aëliane la fixe dans les yeux, cherche à comprendre la réaction si étrange de celle qu'elle a appris à appeler son amie. Anna se lève, se rapproche d'Aëliane et colle ses lèvres salées contre les siennes. Aëliane ne la repousse pas.
« Tu m'aimes Aëliane, n'est-ce pas ? Tu m'as toujours aimée.
- Oui. »
Figure maternelle ou amante, partenaire ou mentor ; Anna représente tout pour Aëliane, qui jusqu'à très tard ne savait pas comment interpréter ses sentiments. Le rouge sur ses joues à chaque compliment, l'envie de vomir à chaque fois qu'elle la voyait lovée dans les bras de son mari qui la trompait à côté ? Ce soir dans tous les cas dépasse largement sa pensée, elle en perd ses mots et sa logique... et elle ne s'est jamais sentie aussi bien, aussi aimée.
Au matin Anna la réveille tôt ; elle lui dit qu'elle a quelque chose à lui montrer. Aëliane s'habille et suit, non sans rougir, la jeune femme qui lui ferme presque la porte dessus tant elle est excitée. Les deux amantes se retrouvent près du lieu de travail d'Anna qui lui demande d'attendre dans la voiture. Alors Aëliane obéit, et un long moment plus tard Anna revient. Au départ, Aëliane pense qu'elle a les mains vides, mais c'est en cherchant un peu qu'elle distingue une Pokéball cachée derrière le dos de l'infirmière. Toujours le sourire aux lèvres, elle lui tend de ses longs doigts fins.
« Tiens, c'est pour toi. Ton premier Pokémon ! Je sais que tu m'as un jour dit ne pas en vouloir car être dresseuse ne te tente pas, mais il pourra toujours te faire une compagnie. Vas-y, libère-le ! »
Aëliane regarde avec émerveillement la Pokéball, puis en quelques secondes jaillit de cette dernière un beau Goupix sous sa forme d'Alola, tout petit et tout blanc. Il éternue et gratifie sa nouvelle maîtresse d'un signe de queue avant de se mettre à explorer les environs.
« Winter. Je vais l'appeler Winter. Tu as déjà un Ponyta qui s'appelle Summer. Mon Goupix sera Winter. »
*
Anna aurait pu s'arrêter là, mais ce n'était pas tout ce qu'elle avait à montrer à Aëliane. Une cause beaucoup plus grande lui tenait à cœur, et sa compagne devait être au courant. Pire, elle devait en faire
partie. Un matin, en 2015, Anna lui fait découvrir tout ce que l'étudiante aurait préféré éviter ; la Résistance. Jusqu'alors Aëliane pensait qu'Anna se fichait bien de tout ça, préférant se faire discrète, obéissant au Régime sans pour autant les glorifier. C'était beaucoup moins dangereux. Lâche certes, car pendant que certains se battaient au péril de leur vie, pendant que certains se voyaient arracher leur famille, Aëliane pouvait vivre sa vie bien tranquille. Quel mal y avait-il à vouloir vivre, sans être torturée ou pire ? Mais pour Anna, elle rejoignit la Résistance. Peut-être que cette période n'était pas si mauvaise après tout même si elle a été rudement traumatisante. Bien que ne se mouillant pas trop, Aëliane découvrit les derrières du Régime ; elle vit des hommes se faire tuer, sans pitié. Elle pouvait de par sa formation en fac de Médecine soigner les blesser et jamais elle n'avait vu autant de sang. Anna l'aidait à apaiser ses cauchemars, mais parfois ce n'était pas suffisant. Le karma certains diraient ; après avoir profité du Régime pendant des années, Aëliane se retrouvait au cœur de la Résistance. Elle ne fit pas grand-chose, regardait avec anxiété Anna prendre les devants. Elle avait peur de la perdre, car plus le temps passait, plus les émeutes et les violences s'accentuaient. Aëliane était persuadée que la Résistance allait perdre.
Il s'avéra donc en 2017 qu'elle avait tort, mais pour elle, la perte fut plus grande. La Résistance avait gagné, mais elle avait perdu Anna.
Anna. Sa douce Anna ; son infirmière, sa sauveuse, son amie, sa confidente, son amante. Une balle perdue comme tant d'autres, et aucune chance de s'en sortir.
*
« Où est-elle, s'il vous plaît ?
- Chambre 203. »
Le cœur accélérant à une vitesse folle, Aëliane se rend dans la chambre indiquée en courant, ignorant les protestations des internes qui lui criaient de ne pas courir. L'hôpital, si c'en était vraiment un, était délabré, les lumières illuminaient à peine la pièce. Pourtant, elles étaient suffisantes pour briser le cœur d'Aëliane en mille morceaux. Anna avait des fils qui sortaient de partout, accrochés à tous les membres de son corps. Un bandage recouvrait son corps, mais il était déjà imbibé de sang.
« Non non non, Anna. »
Entre les larmes et la bile qui lui montait à la gorge, Aëliane mit un temps fou à rejoindre Anna près du lit. Elle prit dans ses mains celles glacées et trop fragiles de sa bien aimée, son regard plongé dans celui agité de la mourante.
« Aëliane. Ma chère Aëliane. Tu vas me manquer, tu sais ? Je t'observerai, de là-haut.
- Tais-toi, tu vas pas mourir, c'est pas possible. Tais-toi. Garde tes forces...
- Je vais mourir Aëliane, mais c'est pas grave. J'ai vécu avec toi... des années magiques. Je t'aime, ne l'oublie pas.
- Moi aussi je t'aime je... ne pars pas s'il te plaît, je ne sais pas comment vivre sans toi je... j'ai besoin de toi, Anna !
- Tu n'as jamais eu besoin de moi, Aël'. Et tu t'en sortiras très bien toute seule. Juste, promets-moi... si la Résistance gagne, promets-moi de continuer tes études et de briller. Tu as toujours aimé l'histoire et les mystères, Enola en regorge. Vis pour moi, Aëliane. »
Un dernier souffle et Anna s'éteint. Le silence de la pièce contraste avec les sanglots d'Aëliane, bientôt suivis par un hurlement qui la pousse à frapper maladroitement le mur à côté d'elle.
« Je suis tellement désolée, Anna. »
Je suis désolée d'avoir été si lâche et de ne pas avoir pris cette balle pour toi.
Et puis il y a
l'après Anna. Quelques mois plus tard, l'emergya met un terme au gouvernement du Régime. Aëliane vit ces instants à distance, elle subit les derniers retournements sans vraiment y prendre part, parfois obligée de s'impliquer cependant ayant toujours le titre de Résistante. Elle échappe à beaucoup de choses plus par passivité que parce qu'elle aurait essayé de tout éviter. Elle est rapidement pardonnée par le nouveau gouvernement en place parce que rien ne prouve vraiment son implication dans tout ça et malgré la promesse faite à Anna, la jeune femme passe une année entière presque enfermée dans son appartement à broyer du noir. C'est Winter qui lui redonne un peu la joie de vivre ; il l'oblige à sortir parfois et un beau jour, il l'emmène près des ruines de Titak. Sa passion pour l'archéologie ravive une flamme en elle et avec beaucoup de coups de pieds aux fesses elle reprend ses études et complète un master en archéologie. Quand elle obtient son diplôme, on se trouve en 2020. Aëliane est toujours seule, a évité pour l'instant de faire des rencontres car elle se sent toujours détruite par la mort d'Anna. Elle en profite alors pour s'échapper un an d'Enola ; elle visite la France, renoue de très loin avec sa grand-mère maternelle qui au moins elle ne lui en veut pas de la mort de sa fille. Les deux femmes sont cependant trop différentes et Aëliane a le mal du pays. Elle rentre à Enola et décide d'occuper un poste de scientifique au sein de l'Elixir. C'est un peu plus posée que se trouve la jeune femme désormais, se consacrant sans relâche à son métier, n'espérant plus pour le moment un jour revivre l'adrénaline du passé. Sur son dos sont alors tatoués des papillons, avec, en guise de signature, un petit « A » bien caché mais qu'elle a l'habitude de toujours toucher.