Quoi de neuf sur l'île d'Enola ?

Période en cours
Printemps 2025

~22 - 28° / Températures en hausse et grand soleil !

Intrigues et Events
Intrigue n°3 : « Ferveur »
L'Elu auto-proclamé des Monarchistes fait son entrée ! La Compétition, Elixir et le Gouvernement sont en crise et les Anarchistes demandent la démission du Chef du Conseil.
Mini event n°1 : Panique à Vanawi !
Un blocus Anarchiste est en cours à Vanawi, sous surveillance des forces de l'ordre.

Missions et Défis
Un guide dans les ruines (mission)
Faites découvrir les ruines du Titak !
La comète (défi)
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Deux emos sur un oranger
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Ludwig Green
Deux emos sur un oranger.
Nuva Eja - Mi-juin - Après-midi
Ludwig   Emilly
Je n’en pouvais plus d’attendre cette journée. Même si j’ai été un peu déçu qu’Ellias ne m’accompagne pas, car je n’avais pas compris qu’il n’allait pas venir faire la randonnée à mes côtés (il a du travail, il faut dire), le reste de la journée a suffi à ce que je retrouve rapidement le sourire. Pour vous résumer rapidement la situation : c’était mon anniversaire la semaine dernière et pour mes 14 ans, mon cousin Ellias m’a offert une visite d’un QG de Ranger et une randonnée de Ranger avec, bah, un vrai Ranger, un pro, quoi. Pour la visite, le matin, j’ai passé les quelques heures de visite du petit QG de Nuva Eja et du refuge avec des étoiles dans les yeux. Je n’ai pas pu rester longtemps à regarder les Pokémon, malheureusement. J’avais bien entendu pris avec moi Loukas mon Mateloutre, Arthur mon Mustéflott, Wyatt mon Pikachu, Kylian mon Meditikka et Misha ma Nidoran mais je n’ai pas pu tous les sortir pour la visite, pour des raisons assez évidentes : le QG ni le refuge ne sont des terrains de jeux.

Le midi, Ellias est revenu histoire qu’on mange ensemble et je reconnais avoir un peu boudé en lui annonçant que je pensais qu’il m’accompagnerait aujourd’hui. Visiblement, on s’était mal compris et mon cousin s’excusa de ne pouvoir être là, confirmant qu’il n’en avait pas été question dès le départ (et, j’avoue, c’est vrai), mais que je serais entre les mains d’une Ranger très capable. Et pour se rattraper, il me fit promettre qu’on ferait la prochaine rando tous les deux. Hmph… C’est avec la gorge un peu nouée que j’ai regardé mon cousin repartir travailler, en me laissant dans l’attente de la Ranger qui s’occuperait de moi.

Je ne sais pas trop pourquoi, malgré le fait qu’Ellias se soit excusé et expliqué en long en large et en travers, tout ça me fait un peu mal au cœur. Mon cousin ne m’a quand même pas manipulé ! Il ne va quand même pas m’abandonner ici non plus ! Je ne sais pas pourquoi je me mets à penser à de telles extrémités d’un coup… je deviens parano, ou quoi ? Si ça se trouve j’ai mangé un truc pas frais… je ne vois vraiment pas pourquoi je me mets dans un tel état, car j’ai très bien dormi cette nuit et j’étais en pleine forme ce matin. Ou alors, c’est que je ne veux pas savoir d’où ça vient, toutes ces angoisses… ? Ma cousine Riku qui était venue pour mon anniv est partie il y a quelques jours, aussi et j’ai été hyper triste jusqu’à hier encore. C’est peut-être juste ça : j’ai encore le blues. Mais j’ai beau dire, il y a quelque chose dans l’attitude d’Ellias qui me met mal… Même s’il n’a pas arrêté de me dire qu’il ne pensait pas du tout à des plans tordus ou à me laisser dans mon coin. J’ai aussi l’impression d’avoir déjà vécu ce genre de scène… L’image persistante d’Ellias de dos, qui part vers la sortie dans mon esprit m’évoque quelque chose de très fort, qui m’oppresse. Papa et Maman… ? Alex… ? Qu’est-ce que vient faire Alex là-dedans… ? Pourtant, il ne m’a pas… ? le chaos qui envahit alors mon esprit me fait déglutir difficilement et m’effraie. Je dois penser à autre chose… Tout de suite. Ma main saisit d’un geste presque brusque la Pokéball de Wyatt, Kylian et celle d’Arthur qui apparaissent devant moi.

Les deux Pokémon perçoivent rapidement mon malaise et se rapprochent pour me réconforter. Après un câlin, ils font des bêtises pour me faire rire et ça marche. En ricanant doucement, je me lève et les regarde faire avant de leur expliquer la situation : une Ranger va bientôt nous emmener faire une randonnée donc on doit se préparer mentalement et physiquement. Ah, on a pas l’air malin à faire des jumping jacks dans le hall du QG, mais bon, au moins, on sera échauffés ! Je vais montrer à noter senpai qu’on est pas des touristes ! En parlant du loup, une jeune femme arrive à notre hauteur et je tilte au bout de quelque seconde que son visage me dit quelque chose. Alors qu’elle me salue, je crois la reconnaître… Elle ressemble à la ranger qu’on avait croisé sur l’île, lors du naufrage, il y a quelques mois… Roh, j’espère pas, c’est la honte, j’avais parlé de mes crises d’angoisse devant elle… Enfin, je dois surement me faire des idées. Même si… Peut-être qu’Ellias a obtenu cette randonnée et son contact comme ça… ? B-bon, bref, ayons l’air naturels !

« Bonjour madame la Ranger ! Moi c’est Ludwig ! C’est avec vous qu’on fait la randonnée ? On s’échauffait mais on est fin prêts ! »


Pour lui prouver ma bonne volonté, je jette mon sac sur mon dos et me tiens droit, mon Mustébouée et mon Pikachu à mes côtés dans une attitude semblable. Ah, c’est bien, tant que je parle et que je fais l’andouille les pensées noires restent loin.

« Est-ce que vous savez déjà où on va aller ? J’ai trop hâte, moi, pas vous ? Mon cousin a dit que vous étiez une Ranger vraiment digne de confiance, j’espère que vous pourrez m’apprendre plein de choses ! »

En continuant de m’agiter, j’observe à nouveau la jeune femme qui va être mon accompagnatrice. Sa tête me dit vraiment quelque chose mais je ne suis pas assez sûr de moi pour… Oh,  et puis zut, j’ai pas envie de tergiverser de nouveau.

« A-Alors, on y va ? »
Fis-je avant d’accoucher de la question qui me taraude depuis une minute. « Et, euh… J’ai l’impression d’vous avoir déjà rencontrée… ? Non… ? »

Ludwig Green
Ludwig Green
Civil
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Ven 22 Juin 2018 - 0:41
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Emilly Carter
Quand tu tiens pas ton rôle d'adulte
plus de cinq minutes
Emi & Lulu
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••• A la suite de sa très trèèèèès mauvaise expérience avec le jeune Fabien, Emi avait été plus que dubitative quand elle avait reçu l’appel de cet Ellias à propos de son cousin. Sur le coup, elle n’avait pas remis le trentenaire et, il faut le dire, c’était arrêtée avec un gros apriori à la mention du « c’est un jeune-homme de quatorze ans ». Faut dire que sa dernière escapade dans la nature en compagnie d’un moins de dix-huit ans c’était fini sur un srpint meurtrier jusqu’au QG des Ranger et une bonne dose de sel tant le jeune-homme avait été insupportable du début à la fin. La jeune-femme avait rongé son frein en gardant à l’esprit que le dit jeune-homme était le fils d’un des clients de son père et que l’encastrer dans un mur n’était sans doute pas l’option la plus intelligente malgré l’envie qui lui tordait l’estomac. Finalement, cette sortie c’était étrangement bien finie, pas de mort, un Pokémon gagné mais le traumatisme de cet ados monsieur je sais tout l’avait vaccinée à vie. Cependant, il s’était avéré que cet Ellias était uns des rescapés de l’Opal et qu’elle l’avait donc déjà rencontré. Il s’avérait aussi que son cousin était en fait ce jeune-homme blond et légèrement timide qu’elle avait vu en sa compagnie, le jour du naufrage. De toute évidence, Ludwig (parce que c’est son nom) était différent de Fabien et, bon, c’était pour son anniversaire et le pauvre Ellias semblait vraiment tenir à cette surprise, Emi n’eut donc pas le cœur à lui refuser.

La voilà donc, embarquée de nouveau, avec un adolescent pour une découverte de la nature de l’île. Elle avait planifié la sortie de telle sorte qu’elle pourrait montrer au jeune Ludwig la richesse de la zone. Bien sûr, ils ne pourraient pas tout voir mais Emi se félicitait d’avoir trouvé un parcours qui permettait d’en voir beaucoup. L’intérieur des terres, d’abord, puis ensuite les bois pour finir sur la côte. D’après son cousin, Ludwig appréciait l’aventure et les découvertes, aussi, la brunette espérait beaucoup de cette sortie.

Dans les vestiaires, la Ranger vérifia une dernière fois son équipement. Soin, nourriture, objets dans le cadre d’une mauvaise rencontre, rien ne semblait manquer. Elle glissa son sac dans son dos, accrocha à sa ceinture ses Pokéballs puis jeta un regard à Nyx qu’elle laissait toujours à l’air libre.

- « Bon, quand il faut y aller. »

Son amie de toujours hocha doucement la tête et toutes deux passèrent la porte, direction le hall. Son client s’y trouvait déjà, visiblement motivé. Ça la rassura. Fabien, lui, c’était présenté à elle les mains dans les poches avec un air blasé que la lassitude elle-même aurait pu envier. Ouais, ce petit homme semblait nettement plus abordable que l’autre ados décérébré.

- « Bonjour Ludwig, moi c’est Emilly mais appel moi Emi, ça ira plus vite. » commença-t-elle en souriant « Je vois que tu es motivé, ça fait plaisir à voir ! Prêt pour l’aventure ? »

Bon dieu, ce gamin était enjoué, poli, souriant, sympathique… Hé, c’est que ça sentait presque un moment agréable en perspective. Oh, est-ce que cela signifierai que tous les adolescents ne sont pas à mettre dans le même sac ? Est-ce que ça voudrait dire que ce n’est pas bien d’avoir de vieux clichés en tête quand on entend « 14 ans » ? Ooooooh l’ouverture d’esprit oooh. Ahem. Bref.

Ludwig semblait réellement pressé de partir et bon, faut dire que le « Mon cousin m’a dit que vous étiez une Ranger digne de confiance » avait eu son petit effet. Comment vous dire qu’en l’espace de deux minutes Ludwig venait de se mettre la brunette dans la poche.

- « Oh, b-bah h-heu… T-Tu remerciera ton cousin d’une et… Bah on va tâcher de satisfaire ta soif d’aventure, mon grand ! » Puis en attendant le reste elle pouffa légèrement et sourit, franchement cette fois-ci « Oui, oui, on a failli mourir noyer ensemble, tu te souviens ? Ton cousin et toi vous étiez rescapés de l’Opal, tout comme moi. J’étais à bord le jour du naufrage, je vous ai rencontrés sur la plage juste après qu’on se soient échoués. »

Elle attrapa sa carte et invita son client du jour à la suivre à l’extérieur.

- « C’est d’ailleurs ton cousin qui en me reconnaissant m’a demandé de t’encadrer aujourd’hui. » elle déplia sa carte et la montra à son compagnon de route « Alors, comme j’ai cru comprendre que tu étais un aventurier en herbe et que tu aimais la découverte, je nous ai fait un parcours assez riche, on va voir plein de chose, tu vas voir. Là, on est ici, tu vois ? » fit-elle en désignant leur emplacement du doigt « On va commencer par explorer l’intérieur des terres via les plaines que tu vois-là, ensuite on va remonter vers les hauteurs pour gagner les bois, on sera à l’ombre et à l’aise pour se faire un petit quatre-heures. Ensuite, on redescendra vers les côtes et on bouclera notre ballade par l’exploration d’une grotte, sur la plage, qu’on ne peut voir qu’à marée basse. Tu vas voir, ça devrait te plaire, elle est fermée au public à cause de son accès dangereux si on ne connaît pas trop la mer du coup les Pokémons y sont nombreux et surtout on pourra y voir un très beau spectacle avec de la chance. Alors, qu’est-ce que t’en dis ? C’est un super programme, hein ? »

Emi était, pour ainsi dire, plutôt fière de son circuit et, il fallait bien l’avouer, était plutôt excitée à l’idée d’explorer la grotte de fin de parcours. Elle avait un peu honte de le dire, mais avec ses patrouilles et le reste elle n’avait jamais eu vraiment le temps d’aller l’explorer par elle-même en usant de son statut de Ranger. Elle connaissait les rumeurs et avait déjà entendu de nombreux témoignages de ses collègues qui avaient eu, eux, la chance de s’y rendre en douce. Le spectacle en valait réellement la chandelle, paraissait-il et Emi brulait de le voir de ses propres yeux. C’était l’occasion.

Nyx devant, la brunette invita son jeune compagnon à la suivre et à se mettre en route. Les plaines se trouvaient à quelques minutes de marche et comme elle avait été grandement rassurée par l’enthousiasme de Ludwig, elle se permit de meubler le début de silence qui s’installait.

- « Je peux te poser une question ? J’aimerai t’épargner le cliché du « alors qu’est-ce que tu fais de beau dans la vie ? » mais ton cousin m’a dit que tu partais souvent à l’aventure quand tu avais le temps, dis-moi, y a des choses cools à voir, sur Enola ? Je n’ai jamais eu la chance de quitter Nuva-Eja plus d’une journée pour explorer alors je suis curieuse. Navrée, j’espère que ça ne te gêne pas, hein ? Pardon, c’était peut-être impoli de ma part, vraiment désolé, j’ai tendance à m’étalé quand quelque chose m’intéresse… »

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Emilly Carter
Emilly Carter
Ranger
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Lun 25 Juin 2018 - 0:17
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Ludwig Green
Deux emos sur un oranger.
Nuva Eja - Mi-juin - Après-midi
Ludwig   Emilly

/!/ TW : évocation de manipulation/abus affectif /!/

Moi, motivé ! Héhé, elle n’a même pas idée ! « Motivé » est mon second prénom ma petite dame ! Enne m’a pas idée comme ça me fait plaisir d’entendre ça. Ça change des fois où on me dit que j’en fais un peu trop avec ma passion des Ranger… Pfff ! Genre, ils ne pensent jamais qu’ils nous les brisent un peu aussi, ces gros malabars qui arrêtent pas de parler de leurs idoles favoris de la compétition ? Phantom par-ci, Phantom par-là… Pfff… Je suis pas à fond dans la compétition mais Méphisto et Sirius sont quand même vachement plus sympas même s’ils ont des drôles de costumes. Dans tous les cas, c’est surcoté la Compet ! Les Rangers ils vont pas se pavaner, eux, ils sont là pour une bonne raison, héhé ! Même Soltan il le dit, ça, alors… Tout ça pour dire que j’adore rencontrer des Rangers car ils sont les mieux placés pour comprendre ce que j’aime dans le fait d’explorer l’île, de protéger les zones naturelles, les randonnées un peu baroud en compagnie de Pokémon et les sports en plein air qui consistent à grimper sur des rochers et tout et puis, bah, j’ai besoin de validation et d’attention sur ce point, faut croire !

« Vous avez raison, je suis déter’ ! Ça, c’est parce que je compte bien devenir Ranger, quand j’aurais l’âge, v’savez ! »


Bon, si ma guide me demande de l’appeler « Emi », en revanche, j’imagine que c’est un peu bizarre de la vouvoyer. Elle n’a pas l’air très vieille, enfin, elle est surement un peu plus jeune qui Kido, elle pourrait avoir l’âge de Riku alors c’est vrai que c’est un peu chelou de la vouvoyer, je crois… ? Bon par contre, je vais éviter de trop jouer au cireur de pompes, car on m’a déjà dit que j’étais gênant quand je fais ça trop souvent. De la sobriété, Lulu, de la sobriété. Je vais aussi me calmer sur les questions car après tout, la guide a certainement déjà prévu des choses et doit avoir des choses à m’expliquer ou des mises en garde avant de partir. Bien entendu j’ai déjà été hyper reconnaissant avec Ellias de m’avoir préparé ça avec Emi… Bon, j’aurais aimé qu’il vienne m’enfin, je crois pas qu’il aurait tenu une heure de marche, mon cousin, parce que… Bah, il est pas très sportif et en plus il aime pas le soleil.

Enfin, le cousin a eu la même intuition que moi apparement, car il a reconnu Madame Emi de notre excursion sur l’île mystérieuse il y a quelques mois. Ah ! J’espère qu’elle n’a pas un souvenir trop bizarre ou négatif que moi qui parlait d’angoisse et d’états pas très positifs en sa présence. Je voudrais pas passer pour l’émo de service, quand même ! Ahaha ! Ahah. Breeef…

« Ah, je le savais ! C’est cool de vous.. euh, de te revoir. »


Et vraiment cool qu’elle soit une Ranger. Les grands esprits se rencontrent, hein ? Faut que j’arrête de me la péter. Dans tous les cas, le moment que j’attendais arriva et on sortit dehors sans plus de cérémonies. Super ! Apparemment je suis un aventurier. Rohlala, elle sait comment me flatter ma senpai la Ranger. Je souris comme un gros niais en l’entendant dire ça, et surtout, elle estime que je suis capable de faire un sacré parcours et ça, ça fait plaisir. Après tout, je suis plus un enfant, je peux faire des randos un peu plus hardcore. Plus attentif que jamais, je suis les indications qu’Emilly et m’imagine déjà rien qu’avec ses mots le potentiel astronomiquement fabuleux de cette grande balade. C’est exactement le genre de truc que je voulais faire. Surtout, ne pas sautiller sur place si je veux qu’on me prenne un peu au sérieux… Je sais qu’on s’en fiche mais, euh, bah, voila.

Je suis vraiment très touché que ma guide ait préparé un itinéraire aussi travaillé et qui a l’air aussi intéressant et génial… Ouais je maque de vocabulaire mais c’est difficile d’exprimer son enthousiasme sans avoir l’air faux ou juste gênant. Donc je vais juste dire que je suis très content et que j’ai chaud au cœur devant un tel projet proposé par Emi. J’espère que je serais à la hauteur ! Ah, ça aurait été tellement cool que Riku soit restée un jour de plus et soit venue… Je suis sûr qu’elle aurait adoré. Même Alex, d’ailleurs, il aimait beaucoup les beaux panoramas, mon frère et… Pourquoi je parle de lui comme s’il était mort, d’ailleurs, quelle horreur…

Et je broie encore du noir alors que ma guide a l’air super fière de son itinéraire et me demande mon avis. Sans plus attendre, de peur que mon coup de blues commence à se voir, je me mets à hocher la tête frénétiquement.

« Ah, oui, carrément, c’est génial ! J-Je pensais pas qu’vous auriez… euh, que tu aurais tant préparé et j’en demandais pas tant… C’est vraiment cool. »


Fis-je, en me redressant comme un gamin de bonne famille qui manque tout de même vachement de qualificatifs. Mais ce n’est pas uniquement par politesse que je remercie aussi vivement la plus âgée, c’est surtout sincère, même si je dois avoir l’air coincé et chelou et d’en faire un peu trop. Mais je suis vraiment touché, j’y peux rien ! Elle me connaît même pas et elle m’offre là un cadeau d’anniversaire géant sans le savoir. Bref, autant commencer la balade sinon je vais vraiment devenir relou. On commence à avancer selon le chemin défini et Emilly est la première à lancer la conversation. J’ai du mal à m’habituer à la tutoyer mais je ne voudrais pas qu’elle se vexe si je n’en fais pas autant alors autant faire en sorte que la Ranger ne soit pas mal à l’aise.

Ellias lui a raconté que j'étais un aventurier... ? Après notre expérience avec la Croisière de l’Opal, je pensais pas que mon cousin comprendrait si bien mon désir de partir en balade. Cette constatation me fait sourire discrètement, pour moi-même. Je pensais qu’Ellias serait lourd sur le sujet mais, finalement, s’il n’est pas venu, c’est surement car il a confiance et qu’il comprend quel attrait je trouve dans mon désir de découvrir des lieux sauvages à explorer.

« Ah, il a dit ça ? Héhé ! »
J’ai un rictus mièvre et les joues qui rosissent un peu en repensant aux mots de la Ranger. « Mais, ouais, y’a pleins de trucs à voir. Moi, je suis pas Enolian, enfin, euh, si, mais, je suis pas né ici et j’y habite que depuis 7-8 ans, en fait. Donc j’ai pas du tout pu tout voir ! »

Comme je me rends pas trop compte de tout ce qui est démarches administratives et que j’ai encore par la langue (bon, je la parle surtout avec Alex et Ellias, mais bon) un petit attachement à mes origines familiales. Car en dehors de la langue… Ouais, j’y suis pas si attaché, en fait, pour être tout à fait honnête. J’était gamin et maintenant j’ai plus vécu sur Enola qu’en Allemagne (et tant mieux) alors…

« Mais, en fait, mon frère il adorait, enfin, euh, il adore partir explorer des trucs, du coup il m’emmenait parfois avec lui. »
Pas si souvent que ça, en fait. Mais bon, j’imagine qu’un enfant de 6 ou 7 ans ça peut-être un peu relou, en promenade. Et j’étais surement un peu pénible des fois, pour Alex qui aimait sa solitude. Bon, tout ça me rend un peu triste et ça doit se voir quand une ombre passe sur mon visage, mais je ne me laisserais pas aller à la mélancolie aujourd’hui. « Je connais surtout l’ouest, les falaises, surtout, c’est là qu’on habitait. Puis, un peu le coin de Cayagane et on se baladait parfois dans la forêt d’Anula. Dans tous les cas, ça vaut vraiment le coup, surtout le lac. C’est par là que j’ai rencontré Arthur, d’ailleurs ! » A ces mots j’ébouriffe un peu la tête de mon Mustéflott. « Mais t’inquiètes pas, Emi, tu me gênes pas, c’est cool pis ça m’intéresse aussi. »

Enfin du coup moi aussi j’ai des questions. Et ce serait bien mon genre aussi de me taper dessus quand j’ai l’impression de penser qu’à moi. Hehe. Je vais faire comme si ne rien était, hein.

« Ça veut dire que quand t’es Ranger, tu es un peu obligé de rester dans une zone définie ? En même temps, ça doit être beaucoup de travail. Y’a Li, une Ranger du Titak qui avait l’air d’avoir plein de boulot dans les Ruines. Et Kido, aussi qui est dans la jungle, enfin, toi du coup tu dois connaître Nuva Eja vraiment par cœur ! C’est vrai qu’il y a un vieux parc d’attraction abandonné dans le coin ? »


Tout en marchant je n'oublie pas de boire assez régulièrement car même si on a le vent venant du littoral, le soleil tape déjà pas mal. Je suis tellement content de pas avoir la peau aussi sensible que Ellias ou Alex, n'empêche... Bon, je dois me mettre de la crème régulièrement mais y'a plus à plaindre que moi. Au pire, j'ai toujours mon Mustéflott pour nous rafraîchir.


« Au fait, Emi, tu quoi comme Pokémon pour t'accompagner dans tes missions de Ranger, toi ? Tu fais des combats, aussi ? Je trouve ça trop cool, comme tous les Rangers ont des compagnons pour les aider à aller dans la nature et tout ! Moi, tu as vu que j'adore les Pokémon loutre, ahaha ! J'ai super hâte que Loukas, euh, enfin, mon Mateloutre évolue en Clamiral, ce sera stylé, quand je serais Ranger, hein ? »


Bon, je sais, être Ranger ce n'est pas que "avoir l'air stylé" pour épater la gallerie, hein... Mais, ça compte un peu quand même !
Ludwig Green
Ludwig Green
Civil
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Mer 4 Juil 2018 - 12:51
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Emilly Carter
Quand tu tiens pas ton rôle d'adulte
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Emi & Lulu
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••• Elle savait pertinemment que ce ne n’était pas très raccord avec son rôle d’adulte/responsable/guide du jour mais l’occasion était trop belle et malgré tout ce que sa conscience professionnelle lui hurlait, Emi ne put s’empêcher de tendre l’oreille avec la même attitude qu’un enfant qui attend, admiratif et impatient, les récits de voyage d’un proche parti trop longtemps. C’était bête à dire, mais le reste d’Enola était comme une vaste zone recouverte de brume qui ne tenait qu’à elle d’aller explorer. Enola avait toujours été son foyer mais son isolement avait fini par faire d’elle une totale étrangère des paysages qui peuplaient son île natale. C’était là uns de ses plus grands regrets et depuis quelques temps notre Ranger s’était dit qu’il fallait mieux vivre avec des remords que des regrets. Elle voulait explorer, elle voulait fouler de ses pas l’immensité de son pays et, pourquoi pas, s’embarquer plus tard dans un véritable tour du monde. Emi, avait souvent rêvé de voyager à travers le monde et de se servir de ce bagage pour écrire des chansons et il fallait croire qu’Isaac ne lui avait pas encore tout enlevé, au final.

- « Oh, tu sais, du haut de mon grand et vénéraaaaaable âge de 21 ans je peux te dire que tu as encore beaucoup de temps devant toi pour partir en vadrouille. D’autant plus si tu veux devenir un fier collègue Ranger, là, pour le coup, tu passeras ta vie en extérieur à faire de la randonnée et à explorer tout ce qui te passes sur la main ! »

C’était, d’ailleurs, ce qui lui plaisait le plus dans son métier. Emi n’avait jamais été faite pour rester enfermée entre quatre mur. L’internat avait eu le mérite de lui faire comprendre qu’elle n’était pas une femme de théorie qui se complaisait à faire, tous les jours, la même chose. Emi aimait le renouvellement constant de ses patrouilles, les découvertes qui les ponctuaient parfois. Parce que, s’il y avait bien un truc qu’elle avait appris avec le temps c’est qu’on était encore bien loin de tout connaître de l’île et que même après plusieurs années à avoir fouillée de fond en comble Nuva-Eja elle arrivait encore à tomber sur des détails du paysage qui lui étaient, jusqu’alors inconnus.

Elle écouta attentivement son jeune compagnon de route et trouva plutôt intelligente la démarche de son frère de l’amener en randonner. Emi, généralement, déplorait cette tendance qu’avait les parents de parquer leurs enfants bien sagement à la maison en leur laissant éventuellement le jardin pour prendre l’air. Petite, elle n’avait jamais été aussi heureuse que dehors à courir dans les bois ou à grimper sur le moindre rocher jonchant la plage avec la sensation d’avoir accompli une prouesse physique dont elle seule était capable. Elle remercia silencieusement sa grand-mère qui l’avait toujours encouragée à prendre ses chaussures et à partir en vadrouille et surtout Noah qui l’avait rapidement embarquée dans des explorations folles sur les plages de Vanawi. Parfois elle imaginait ce qu’aurait été son enfance et sa vie aujourd’hui elle n’était pas autant sortie dehors, gamine, et en était arrivé à la conclusion étonnante que son quotidien aurait pu être bien pire.

Ludwig lui parle de lac, de falaise rocheuse et elle imagine sans grande peine la sensation de grandeur et d’admiration qu’on doit ressentir dans de tels lieux. Elle, elle aimerait surtout partir explorer des lieux abandonnés et vierge de toutes présences humaines. Elle raffolait de ce sentiment d’être seule au milieu d’une nature que l’homme n’avait que peu approché ou apprivoisé. Les interrogations du plus jeune, d’ailleurs, ne firent qu’accentuer un sourire qui peinait à disparaître de son visage.

- « Hmmmm ce n’est pas réellement obligé dans le sens où tu peux demander à être muté ou a changé de base mais c’est vrai que chaque Ranger est affilié à une zone de patrouille précise. » Commença-t-elle en hochant la tête « Tu le sais, Enola est une île avec des paysages et des climats riches ce qui fait que nous avons la chance d’avoir de très nombreuses espèces de Pokémon sur notre territoire. D’un côté c’est une chance de l’autre baaaaah, tu l’as dit, ça représente un sacré boulot. » Elle ressortit sa carte et la déplia devant Ludwig pour pointer les principales bases Ranger du doigt « Les bases Ranger sont là. Chacune se charge de veiller à la bonne marche et à la sauvegarde de la faune et la flore locale. On ne dirait pas, comme ça, mais les zones sont très grandes et comme chacune comporte de nombreuses espèces de Pokémons nous avons beaucoup de chose à surveiller pendant nos patrouilles. » elle regarda autour d’elle pour trouver un exemple avant de replier la carte. « Hmmm, par exemple, à Nuva Eja nous avons beaucoup de touristes et ce toute l’année. Les touristes c’est cool mais souvent les gens ne font pas attention où ils mettent les pieds et ils perturbent l’environnement et le quotidien des Pokémons. Ça rend ce qu’on fait durant les patrouilles plutôt variées. On peut être amené à faire de la prévention auprès des touristes, par exemple et même parfois à devoir arrêter des personnes qui ont un comportement pas très très respectueux envers la nature. On va souvent faire des patrouilles pour compter le nombre de Pokémon de l’île ou ceux d’une même espèce. On suit aussi comment se passe les reproductions, les éclosions et toutes ses choses-là. Avec la compétition à côté, par exemple, on doit souvent définir un quota de capture autorisée pour permettre aux populations Pokémons sauvages de se reproduire et de perdurer. Les Ranger sont garant de la stabilité de l’île, dans un sens, c’est un beau métier. »

Emi hocha la tête, plutôt satisfaite de son petit monologue. C’était plutôt enrichissant de parler de son métier, comme ça. En général les gens qu’elle guidait n’en avait rien à faire de ce qu’elle faisait au quotidien et ce n’était pas à la maison qu’elle pouvait chanter les louanges de sa profession. C’était à se demander comment son père pouvait avoir la moindre autorité sur ses supérieurs vu le mépris avec lequel il considérait la profession.

- « Ouep, il y en a un, un peu plus loin. Nuva Eja à vraiment des paysages variés mais je suppose que c’est comme partout. Par exemple, je suis fascinée par les ruines de Titak. Je tuerais pour avoir un environnement pareil ici. Ce doit être foutrement cool d’aller explorer les ruines, on doit se croire comme dans Indiana Jones ou Tomb Rider ! »

Ils avancèrent un peu plus à l’intérieur des terres. Doucement, la brise marine se fit de plus en plus absente pour laisser place à la chaleur du soleil. En général, de tels conditions auraient été de mauvaises augures pour une randonné mais Ludwig semblait connaître ses limites et surtout la façon dont il s’hydratait régulièrement renforcèrent la confiance que notre Ranger avait dans le choix de son parcours. Ludwig était capable d’y aller à bout et ne semblait pas du genre à se plaindre ou à baisser les bras à la première difficulté. C’était appréciable, vraiment. Fabien, lui (on y revient toujours à cet ado mal luné), avait râlé à la première goutte de sueur.

Durant leur avancé, elle lui expliqua quelques particularités sur la faune des plaines. Elle lui raconta, notamment que c’était ici qu’elle avait fait la rencontre de Glycémie, son Cupcanaille et qu’on voyait souvent des Chuchmurs dans les environs mais qu’avec l’afflux constant de dresseurs sur les sentiers ils étaient réputés pour avoir un sale caractère et qu’il fallait se méfier quand on croisait la route d’un groupe. Comme on en arrivait à la question des Pokémons, Emi s’accorda une halte et sortit ses cinq compagnons de route de leur Pokéball.

- « Si je m’écoutais, je pourrais en avoir des centaines mais j’ai encore assez peu confiance en moi et j’ai un peu peur de pas savoir les rendre tous heureux. Pour moi, ces petites bêtes sont semblables à des amis ou à de la famille, nous évoluons tous ensemble. J’adorais en avoir plus mais il faut savoir se montrer raisonnable par moment. Plus tard, peut-être, en tout cas, j’aimerais bien agrandir mon petit clan ! » Elle laissa ses compagnons de route se présenter à Ludwig avant de reprendre « Nyx, ma Mysdibule est ma plus vieille amie. Là, à côté du tu as Glycémie attention il est plutôt farceur. Ensuite, nous avons Davy Jones, mon Sinistrail. C’est un peu le papy calme du groupe. Birdo, mon Hypotrempe est… Constamment dans la lune. Par moment, quand on va à la mer, elle se laisse dériver par le courant. Une fois j’ai dû m’enfoncée au large des côtes, avec Davy pour la récupérer. Et enfin voici Jack Black, mon Chuchmur. Il est plutôt calme et sage en général mais quand il pique sa crise ça devient rapidement rock’n roll. »

Elle dévisagea un moment son petit groupe avant de se tourner vers Ludwig.

- « Je n’ai jamais fait de combat mais ça me plairais. Je pense que mes Pokémons aimeraient bien, Glycémie par exemple. Tu sais, comparé aux dresseurs de la compétition, nous autres Ranger ne faisons en général pas grand cas de la force brute de notre équipe. En général, ce qui prime c’est l’affect. Le Pokémon d’un Ranger est comme un Ranger à part entière, c’est ton équipier. Vous évoluez ensemble dans des missions parfois très dangereuses. A terme, vous finissez par vous comprendre juste en échangeant un regard et quand vous vous battez c’est ensemble, pas séparément. Souvent, j’ai l’habitude d’aller au front avec mes Pokémons, je n’ai jamais pris l’habitude de faire la simple donneuse d’ordre. C’est un style disons… Pas très conventionnel mais c’est comme ça que je me bat. Par contre… je ne suis pas sûre que ce soit très très légal de foncer sur le dresseur adversaire en plein combat ! »


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Emilly Carter
Emilly Carter
Ranger
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Ven 13 Juil 2018 - 17:10
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Ludwig Green
Deux emos sur un oranger.
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Ludwig   Emilly
Oh, Emilly n’a que 21 ans, donc c’est pas autant une adulte que les vrais adultes relous. Ça explique qu’elle soit aussi chouette ! Enfin, Kido et Li sont plus âgées qu’Emi mais elles sont sympa aussi, hein ! Mais c’est juste que, bah, c’est plus chouette de voir des jeunes chez les Ranger pour moi. Je suis juste un ado de 14 ans, donc même si 20 ans ça me parait vieuuuux, bah, se dire que y’a des gens pas trop trop loin de mon âge chez les Rangers et pas des vieux croutons, c’est cool. En tout cas c’est super agréable de parler avec elle… Enfin, sur l’île, elle m’avait déjà parue gentille comme tout, mais je pensais pas à ce point. Mine de rien, tous les gens plus âgés ne sont pas fan des ados parce que, gnagnagna, on est malpolis et pas aimables (même pas vrai, moi, je suis très poli), et tout plein de légendes urbaines du genre… Bah, quand des gens comme Emi sont aussi accueillants et gentils, ça va tout seul (et va falloir que je trouve d’autres adjectifs que « gentil » ou « sympa » et « génial » avant la fin de ce post sinon on est pas arrivés). Et puis les adultes nous prennent tellement de haut que quand quelqu’un comme elle s’intéresse, c’est super chouette… Faut dire que je suis quelque peu en manque d’attention, moi aussi… Héhé. Me faut pas grand-chose pour devenir une grosse sangsue, hein. Mais je bave pas dans ces cas-là, au moins, pas comme ma cousine Riku !

Vu comme Emi me vend le métier de Ranger, j’ai encore plus envie d’y être. Vraiment, c’est tout ce que j’aime ! Normalement, je devrais me dire qu’un truc aussi full positif n’est pas tout à fait objectif et que ça cache surement des choses ou une forme de compensation, maiiis… J’ai jamais dit que j’étais futé à ce point ! Je suis de toute manière d’accord avec la plus âgée… Faire des balades et des explorations en extérieur, il n’y a rien de plus chouette. Ca me rend toujours un peu nostalgique d’Alex, aussi, mais, après tout, il y a plein de gens et de Ranger qui partagent cette passion !

« C’est exactement pour ça que je veux être comme toi plus tard ! Et comme Kido et Li, aussi ! »

Je continue de sourire à Emilly tout en marchant et en continuant de m’émerveiller sur les paysages qu’on traverse. Finalement, je ne regrette pas qu’Ellias ne soit pas venu… Il est pas très résistant à la chaleur et je crois qu’il se serait rapidement plaint. Mais c’est bon, la rando c’est pas le truc de tout le monde, alors il est tout pardonné. C’est juste que j’ai l’impression de pas le connaître si bien, Ellias… Bon, son métier a l’air pas mal chiant, mais finalement, je sais pas trop ce qu’il fait, ses gouts, ce qu’il aime faire… Donc j’aurais bien aimé partager cette journée avec lui. Enfin, je me fais une amie quand même, alors ! Même si, là, elle commence à parler de « mutation » et de trucs de travail compliqués. J’ignore un peu royalement les détails qui me semblent « désagréables » pour me concentrer sur le positif qui me parle… Oui, je sais, c’est pas cool et ça me retombera dessus un jour, cette mauvaise habitude, mais bon ! Laissez-moi, profiter, hein, j’suis qu’un enfant ! Comment ça, je ne suis un « enfant » que quand ça m’arrange alors qu’il y a deux minutes, je me la pétais en insistant sur le fait que j’avais 14 ans ? J’vous dis « caca boudin », d’abord.

« C’est un truc trop génial, ça ! A chaque fois que tu vas dans un nouveau lieu de l’île, tu verras des nouveaux Pokémon ! »

Et comme elle est en train de parler de son expérience, je me tais quand même histoire qu’elle raconte un peu ses aventures… Après tout, c’est elle, la Ranger, elle en sait plus que moi. J’hoche la tête un peu bêtement et émets des « aaah », « ooh » et des « okééé » en intégrant les propos de la plus âgée qui appuie ses paroles avec sa carte. Et c’est vrai que les zones sont énormes… J’ai des histoires là-dessus.

« Héhé, ouais, j’me suis déjà perdu parce que j’pensais que l’orée de la jungle était tout près mais en fait non ! Heureusement j’avais la Bruiverne de mon frère avec moi pur parcourir la distance à vol d’oiseau ! »

Oui bon, Ludwig, cool ta vie, tu veux un biscuit ? Probablement qu’Emilly va s’en foutre un peu et trouver ça bête. Mais bon… Voila qu’elle me parle des touristes… Ah ! Ça, ça me rappelle des trucs, aussi ! Enfin, à chaque fois que Alex voyait une bouteille en plastique, c’était le grand sermon du maniaque de service, avec Riku qui se moquait de lui avec des gestes rigolos derrière. Mais bon, les touristes, euh…

« Ouais, grave, les touristes euh… Bah, voila, quoi ! Parfois ils laissent leurs trucs dans la nature, c’est pas propre ! »

C’était l’intervention utile de la journée, merci Lulu ! Mais bon, si je dis rien, je vais passer pour un ado ingrat qui attend juste que le temps passe. Et parlant d’intervention utile pas vraiment utile…

« Ouais, vive les Rangers ! Ça a quand même l’air drôlement complexe, d’organiser les patrouilles… J’espère que j’aurais pas à faire ça quand je serais Ranger, héhé ! »

Oui, bah, arrêtez de briser mes rêves, je sais qu’on fait pas toujours ce qu’n veut. Mais je suis un gamin naïf alors… Bah, voilà, laissez-moi être un gros niais. Comme j’ai toujours pleins de questions, Emilly continue de bien me répondre et… fiou, elle a quand même bien du mérite, à être si patiente et impliquée avec un gamin. On n’ira pas voir le parc abandonné aujourd’hui, mais je demanderais à Ellias de me montrer, au pire. Dans la lignée des lieux plus originaux, Emi me parle des Ruines du Titak et mes yeux s’éclairent de nouveau.

« C’est super intéressant les ruines du Titak ! On y est allés avec le collège pour visiter. Y’a une patrouilleuse là-bas qui s’appelle « Li » qui est chouette ! »


J’espère que ma guide aura l’occasion d’y aller, du coup. Après, bon, je connais pas trop Tomb Raider même si Alice a du m’en parler, mais j’imagine que c’est cool. Alors qu’on continue de progresser en plein soleil, on commence à parler de ns Pokémon… Emi a l’air d’avoir une chouette équipe, mais elle ne peut pas trop se permettre d’avoir des dizaines de Pokémon non plus. C’est vrai que j’ai tendance à être un peu trop attendrissable, moi aussi… Je capturerais aussi tout ce qui bouge, si je m’écoutais… En même temps, chez Soltan, au milieu des alpages, il y a de la place. J’allais encore la ramener comme un gros relou en disant que mon frère avait aussi un Mysdibule et un Chuchmur, mais j’apprends quelque chose de bien plus interessant.

« Oooh ! Tu as un Sinistrail ?! C’est tellement coooooooool ! »


Criais-je comme un fanboy hystérique. J’ai vu des vidéos avec des Sinistrail (et des creepypasta, aussi, oups), et je trouve cette grosse ancre super classe !

« Il est super badass et en plus il a un double type unique, j’crois ! Plante et Spectre c’est tellement… euh, bah, génial ! Enfin, ça doit faire un Pokémon vachement résistant à des tonnes de types… Hm, quoique, ça doit pas être facile, avec les types feu… Enfin ! Euh ! P-pardon, c’est que j’adore vraiment regarder des combats… Et p-puis quand j’tais petit avec mon frère on essayait d’apprendre les stratégies avec les matchs de ligue et… Euh, je raconte ma vie et on s’en fout totalement mais… Bah, euh, voila ! »

Ma voix s’est emballée, je crois que je devrais vraiment laisser plus de place à Emi pour qu’elle ne se sente pas importunée par mon fichu besoin d’attention. C’est pas bien, sérieux, je devrais écouter les autres et arrêter de faire mon intéressant tout le temps ! Mais Emilly reparle d’un truc qui me fait rêver, c’est-à-dire le fait que les Pokémon des Ranger sont des partenaires d’aventure ! Quand elle termine son explication, mon sourire s’allonge jusqu’à mes oreilles avant que je le réponde.

« Ouiii ! Tu sais quoi ? Quand je serais plus âgé et que je deviendrais Ranger, peut-être que mon Mateloutre aura évolué et que je pourrais être le Ranger au Clamiral ! Tu imagines ? C’est super coool ! En-Enfin, toi aussi tu es déjà super cool ! » Et j’ai pas trop d’vocabulaire, héhéhé… ! « Et les Pokémon peuvent aussi être des amis, il faut les traiter comme notre égal et respecter ceux des autres, tu as totalement raison ! »

C’est teeeeellement philosophique ce que t’as dit Lulu, waaah… ou pas. Si je continue ça va faire comme parfois en cours avec les gens de me classe qui trouvent que je parle comme un bébé. Et ce serait pas tout à fait faux… Je fais le petit garçon mignon parce que j’ai trop peur du conflit, faut croire, héhé… Soltan et Ellias ont beau essayer de me parler de mon comportement à ce niveau mais ça fait toujours « lalala j’entends paaas » dans ma tête. Mais bon, ils peuvent pas trop comprendre… Eux, ils avaient pas de problèmes avec leurs parents qui s’en foutaient d’eux (quoique, j’en sais rien, avec Soltan, je devrais peut-être lui demander… enfin, non ! sinon, je vais encre me rendre compte que je suis pas normal, grrr !). Enfin, euh, bref… Maintenant, je stresse, j’ai peur d’avoir gêné Emi… c’est énervant à la fin, je ne peux pas causer normalement sans me sentir mal ensuite d’avoir pris trop de place. C’est comme si je me sentais monstrueux. C’est totalement excessif, ouais, et des gens diraient que c’est juste dans ma tête et que j’exagère mais n’empêche que je le ressens ainsi. A force de m’entendre m’affoler et m’enjailler pour tout et n’importe quoi, Emi doit me penser un peu attardé… Grmbl.

On a progressé un petit moment ainsi, dans un silence qui tranche avec nos jacassement d’il y a quelques minutes… Je dois avoir l’air louche à prendre un air aussi concentré car je rumine. J’essaie de me détendre en me convaincant que non, je n’importune pas ma guide mais… Je devrais demander au lieu de cogiter, m’enfin, c’est un peu chelou, non ? On se connaît à peine… Quoiqu’on a déjà bien causé. Bon, allez !

« Hmm… Emi, euh, tu me dis, hein, si je suis un peu trop, euh… Bah, euh, tu vois, euh… »

Je m’empourpre, super gêné de déballer des trucs comme ça sans pouvoir expliquer. Heureusement  j’arrive à passer à autre chose quand une grand côte s’étend devant nous, sur notre chemin. Allez, on oublie Lulu l’emo et haut les cœurs ! Et on se dégonfle, aussi, mais… Bah, euh, voila !

« Hé, on fait la course jusqu’en haut ? Le dernier arrivé est un, euh… Un Ramoloss qui bave ! »


Et je pars en courant… Moi, fuir, mais, euh… Jamais ! Mais arrivé en haut, il doit certainement y avoir une très belle vue et j’ai envie de voir ce super panorama, c’est tout ! Bon, le truc, c’est que la montée est un peu plus dure que prévue et aussi plus longue et arrivé à la moitié, je suis vidé et je respire comme un bœuf. Je continue de grimper et mes pas sont lourds.

« Héhé, ça vaaaa ! C’est le grand air qui m’essouffle, héhé ! »

Mes pas sont lourds quand j’arrive en haut et je m’affaisse sur un rocher. C’est vrai que c’est haut et que le paysage est beau, mais, là, j’entends surtout ma respiration et mn ventre qui commence à faire un bruit monstrueux quand Emi me rejoint. Oups, grillé.

« Euh… On avait dit quelle heure pour la pause collation déjà… ? »

Faut que j'arrête d'avoir des idées de merde, moi, hein, décidèment...
Ludwig Green
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Sam 28 Juil 2018 - 23:08
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Emilly Carter
Quand tu tiens pas ton rôle d'adulte
plus de cinq minutes
Emi & Lulu
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••• C’est drôle, mais plus elle l’écoutait mais elle avait l’impression que quelque chose clochait. Attention pas d’offense, Emi appréciait réellement cette sortie. Elle appréciait l’enthousiasme de son jeune client et son intérêt pour tout ce qu’elle pouvait lui raconter mais… Mais quelque chose n’allait pas. Cela était délicat à expliquer. Elle avait une sensation semblable à celle de cette petite voix qui vous dit que « quelque chose se cache ». Emi n’avait pas envie de remettre en cause la joie apparente de Ludwig parce qu’il paraissait réellement content d’être-là et qu’elle pensait ce sentiment sincère. Vraiment. Mais derrière ce sourire et cette admiration, la Ranger avait la sensation que son jeune client forçait un peu le trait, comme-ci il cherchait à obtenir quelque chose. Etait-ce conscient de sa part ou non ? Etait-ce vrai ou pas ? La brunette ne saurait se prononcer mais les réactions du blondinet lui rappelaient étrangement celles qu’elle avait eu, fut-il un temps. Fut-il une époque où elle cherchait encore à exister aux yeux de sa famille. Une époque où Emi s’efforçait d’être joyeuse, d’être attentive et à l’écoute parce qu’elle croyait naïvement que c’était en se démarquant de la sorte qu’elle s’attirerait les sympathies de ses parents. Elle avait aussi pendant longtemps adopté inconsciemment cette attitude avec sa grand-mère. Avec le recul, elle s’était rendu compte que c’était par peur de la perdre, de la voir se désintéresser d’elle comme l’avait fait avant père et mère. Maintenant qu’elle y pensait, Ludwig lui avait paru fragile et angoissé la première fois qu’elle l’avait rencontré. Emi avait mis cela sur le compte du naufrage qui, soyons honnête, n’était pas le mieux pour respirer la joie de vivre mais peut-être qu’il… Non, elle partait sans doute trop loin. Puis ce n’était pas ses affaires et si elle en croyait la conversation qu’elle avait eu avec son cousin cette sortie comptait pour lui. Sans doute était-ce la pression ? Ça devait être ça. Puis même si ce n’était pas le cas qui était-elle pour le questionner sur ses états d’âme. Puis ce serait vachement creepy et gênant. C’est vrai, ça, aller voir un gamin de quatorze qu’on ne connait ni d’Eve ni d’Adam pour lui dire « Hé, t’as l’air d’être un peu traumatisé par quelque chose. Je veux dire, je suis aussi une enfant pas stable avec un contexte familial creepy et merdique et tes réactions bah j’ai eu les mêmes à une époque. Tu ne souffres pas d’un besoin d’attention sévère ? Tu veux qu’on en parle ? » Brrr. Jamais.

- « Oh, je vois que tu es bien renseigné sur les Pokémons ! » Elle se force à un peu oublier cette impression de malaise bien que maintenant qu’elle ait soulevé ce point il en devient bien plus frappant « Tu sais, n’es pas honte de partager ce que tu aimes. Bien au contraire. Si quelque chose t’intéresse parles-en, c’est toujours bénéfique de discuter des passions des uns et des autres. » Elle lui offre un léger sourire désigner ses Pokémons du doigt. « J’avoue avoir un peu honte. Personnellement je n’ai jamais été très porté par les combats, en fait je capture souvent au feeling sans prendre en compte les forces et faiblesses de mes Pokémons et la cohérence de mon équipe mais du coup j’en viens à exploiter très maladroitement mes amis en mission. Avec ce que tu sais, tu es sans doute plus à même que moi de voir des stratégies et le potentiel de mon équipe. J’aimerais beaucoup de continue à me parler des combats, tes connaissances pourraient réellement m’aider sur le terrain ! »

Olalala, le brossage intensif dans le sens du poil c’est fait. Bon, c’était creepy mais faut croire qu’à force de fréquenter Isaac elle a pris inconsciemment des skills en manipulation la petite. Elle lui sourit de nouveau et quand il se dérobe une première fois en décidant de faire la course, elle le suit volontiers en haussant les épaules. Non vraiment, quelque chose cloche avec ce môme. Cette façon dont il fuit, cet enthousiasme un peu forcé par moment. Vraiment, depuis qu’elle l’a remarqué elle ne voit plus que ça et… C’est plus fort qu’elle, ça la dérange. Une partie un peu parano d’elle ne peut s’empêcher de rattacher cette attitude à un malaise plus profond et personnel au jeune homme. Elle a vécu ce genre de malaise, en vie encore aujourd’hui et en souffre. Une partie d’elle voudrait lui en parler mais une autre, bien plus raisonnable ne cesse de lui répéter « qui es-tu pour te mêler de la vie des autres ? ». La question qu’elle se pose c’est laquelle écouter.

Toute à ses réflexions elle finit par rejoindre Ludwig par le biais de petites foulées. Le jeune-homme est épuisé et c’est bien normal, on ne sprint pas sur une pente sans en payer le prix.

- « On avait dit quatre-heures mais je pense qu’une petite pause s’impose. Viens, on va se poser à l’ombre des arbres, ce serait bête que tu te choppes une insolation. »

Elle l’aida à se relever et lui tendit sa propre gourde avant de l’entraîner un peu plus loin, à l’orée de la forêt. L’air y était plus frais et la lourdeur de l’après-midi moins accablante. La difficulté de la forêt allait surtout résider dans l’inégalité du terrain. Mais bon, elle ne s’en faisait pas trop, Ludwig avait l’air d’être habitué aux milieux forestiers. Elle sortit de son sac un petit baluchon qu’elle déplia pour un sortir une boite avec quelques sandwichs et des gâteaux secs.

- « Tien, voilà ta part. Te retiens surtout pas, j’ai du rab au besoin. »

Devait-elle lui poser la question ? Ce n’était pas son rôle, elle n’était que sa guide pour une journée et elle ne révérait probablement jamais se gosse mais… Arf.

- « Dis, je peux te poser une question ? » le tout était de maintenant de soigneusement choisir ses mots « Tout à l’heure tu m’as demandé si tu étais « un peu trop » … Qu’est-ce que tu entendais par là au juste ? Fin, pardon, c’est totalement impoli et intrusif mais depuis tout à l’heure j’ai l’impression que… Bah que tu te fiches la pression. Comme-ci tu tenais absolument à me donner des réponses positives ou quelque chose dans ce goût. Vraiment navrée si c’est pas du tout le cas mais… Tu as le droit de dire ce que tu penses, tu peux être blasé si tu veux l’être, hein ? Fin. J’apprécie énormément ton attitude et l’intérêt que tu portes à cette sortie, en tant qui guide c’est super agréable mais en tant que personne j’ai l’impression que… Bah que tu te forces quelque part et en général quand on se force c’est que quelque chose ne va pas. Je ne connais pas ton histoire Ludwig mais je tien à te dire que tu n’as pas à te mettre la pression ou quoi que ce soit avec moi. Soit toi-même, de ce que j’ai vu tu es un garçon bien. N’est pas peur d’exprimer ce que tu ressens quand tu le ressens… Fin, heu… Pardon… C’était présomptueux de ma part. »


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Emilly Carter
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Ven 3 Aoû 2018 - 18:44
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Ludwig Green
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Ludwig   Emilly

/!/ TW : évocation de manipulation/abus affectif /!/

Certes, parler de ce qu’on aime c’est galvanisant et j’aime bien quand les gens le font pour expliquer et faire découvrir des choses aux gens. Mais Emi a beau dire, je suis sûr que je l’ai ennuyé parce que… Parce que. C’est comme ça, je suis un ado complexé qui nage dans les insécurités. Ça et d’autres soucis plus ennuyeux. Je suis peut être renseigné sur les combats Pokémon, fan des Rangers et totalement kéké… je ne sais pas vraiment ce qui me passionne, dans la vie. Je suis probablement pas le seul mais quand je vois les gens de mon âge… Alice adore les jeux vidéos et fait même des trucs sur internet avec, mon pote Raoul est un peu chiant des fois mais il est super fort en skate et veut faire des compétitions… Même Iris sait qu’elle veut être fermière à 6 ans ! A mon âge… Riku voulait déjà être coordinatrice, Ellias avait des super notes à l’école et avait des ambitions et Alex… Bah, Alex il connaissait déjà pleins de choses, sur la musique, les livres, le ciné et tout ! C’est clair, j’adore ce que font les Rangers, c’est le rêve d’être dans la nature avec les Pokémon, mais dès qu’Emi me parle des quelques soucis ou difficultés du métier, je me retracte et je me dis un peu que c’est pas si bien que ça, alors que… Bah, aucun adulte ne dira que faire ce qu’n veut dans la vie est facile. Enfin… Riku m’a toujours dit qu’elle devait travailler sans arrêts, Ellias n’a pas l’air franchement heureux non plus avec son métier, Soltan se lèvre très tôt et se couche tard quand il s’occupe de la ferme et de son marché et puis, Alex… Bah, euh, il a toujours dit qu’il aurait aimé être musicien ou comédien mais que c’était pas facile. Au final il faisait un autre travail qui… Un autre travail. Bref, on peut parler d’autre chose ? Hahaha.

« Les stratégies… ? Ah… aaaah ! »
J’avais un peu perdu le fil. « Mais euh oui, bien sûr ! »

Avais-je dit alors que j’étais déjà plongé dans mes pensées avant de commencer ma scène et… bah, de toute façon, je vais tout gâcher, je crois qu’Emi m’a grillé bien avant que je fasse mon drama et grimpe la montée qui nous conduit au goûter. Est-ce que mes facéties ont fait oublier mon cinéma à Emilly… ? Vous le saurez très bientôt.

Je m’installe sans trop hésiter à l’ombre et me met à boire à ma bouteille… Fiou, c’est vrai qu’il fait drôlement chaud. Ce n’est apparemment pas l’heure du goûter et je m’en doutais, c’est simplement que je voulais qu’Emi pense à autre chose qu’au fait que je suis un jeune drama queen en manque d’attention. Et à l’entendre, je crois que ça a marché… Youpi… ! Hm… En même temps, un petite partie de moi aurait peut-être aimé qu’elle pose des questions quand même, mais je ne eux blâmer que mon comportement hypocrite si elle a oublié ! Rahlala, cette mauvaise foi… J’espère que la Ranger à oublié mon comportement bizarre mais j’ai aussi ‘impression qu’elle est devenue silencieuse, elle aussi. Hm… C’est surement qu’elle a faim.

Finalement, Emi décrète qu’on peut aussi bien manger ici et maintenant. J’accueille la nouvelle avec un sourire (certes un peu forcé). La nourriture me remettra du baume au cœur. Mais alors que j’allais sortir de qui grignoter, ma guide me met des sandwich alléchants sous le nez.

« …Oh. Merci… M-mais… » Je rugis un peu en sortant la nourriture que j’ai apporté. « J’avais pris un encas aussi, mais on peut partager ! J’ai de la viande de bœuf séchée et du fromage de la ferme de mon tuteur ! C’est du bio et du pas industriel en plus, tu devrais gouter. »

Faudrait pas non plus qu’on en fasse un festin, sinon on va descendre la pente en roulant… Je vais juste un peu grignoter et on en gardera pour plus tard. Je pose ce que j’ai sur un torchon a tartan rose devant moi et y étale mes victuailles pour les partager. Soltan sera content d’apprendre que je lui ai fait un peu de pub pour ses produits, héhé ! Je suis touché par l’offre d’Emi et lui rend ainsi la pareille en plus, du coup, tout le monde est content. Je commence a grignoter un peu jusqu’au moment ou la brune reprend la parole. Apparemment elle a une question à me poser.

« Hm-hm.. ? »


Fis-je en arquant un sourcil, quand même un peu méfiant. Pourvu que ce soit pas par rapport à… Ah bah si. Crotte. Elle a pas oublié. Je fais un peu la moue et retrousse les lèvres en regardant mon fromage, gêné par l’intervention d’Emilly qui est pourtant adorable de se soucier de moi de cette façon.

« Bah un peu trop… Enfin… Tu vois, quoi… Euh… Trop, quoi… »

Bafouillais-je la bouche encore à moitié pleine et de plus en plus rose comme un cochon (c’est drôle parce que je suis d’origine allemande, looool). Elle a pas du entendre grand-chose car elle continue. Mais… mais, mais… Emilly… ? Pourquoi tu… Pourquoi tu te donnes tant de mal pour… Moi, je me fiche la pression ? Moi, je fais tout pour avoir l’air optimiste et j’yeux en toute situation ? Mi, je me force ? Non, ça ne me ressemble pas du tout, héhéhé… Est-ce que c’est si évident que ça ? Est-ce c’est ce que tout le monde pense en me voyant ? Bon sang de bonsoir… Jamais j’aurais pensé que… Oh non, sérieux… Franchement, ça me rassure moyen. Ça veut dire que les gens font comme si tout allait bien quand je m’épuise à… Et plus, que ça… euh… est-ce que je vais bien ? Genre, est-ce que je vais pas, genre… mal, en réalité ? Je ne sais pas si ça me choque, m’effraie ou si ça m’énerve. Je me sens surtout très bête et… Je ne sais pas où me mettre, là, j’ai envie de me recroqueviller sur moi-même pour me faire oublier. Je me sens me refermer sur moi-même comme un Kokiyas alors que la Ranger veut juste bien faire et essayer de faire en sorte que je me sente mieux… Et moi j’arrive juste à me mettre en PLS.

« Je… euh… mais… J’sais pas de quoi tu parles, hein… Je me force pas, je suis juste quelqu’un de vraiment, euh… joyeux, haha ! »

Ouais, je vais pas berner grand monde, là…Je soupire et fais la moue en jouant avec mon torchon en tartan. Elle va bien voir que je mens, d’ailleurs, je crois pas moi-même qu’elle aurait pu me croire. J’ai toujours été un super mauvais menteur.

« Enfin, euh, m-merci… C-c’est très gentil de t’inquiéter, hein, m-mais… J’sais pas trop qui répondre. »

Je ne suis pas à l’aise, mais c’est pas la faute d’Emilly. C’est simplement que je ne réalisais pas que j’étais aussi transparent et ça me travaille pas mal, là. Est-ce que Alice pense aussi tout ça mais ne veut pas me le dire ? Est-ce que ça veut dire que je ne vais pas bien, que j’ai un problème mental… ? Je ne vais pas vraiment oser poser la question.

« Je voulais pas casser l’ambiance, hein… J’préfèrerais qu’on parle d’autre chose. »

Quand bien même, je me sens un peu frustré. Je me dis que c’était peut-être l’occasion de me soulager de ce qui me pèse mais je ne saurais pas où commencer. Et Emilly pourrait regretter de m’avoir demander, trouverait ça surement ridicule, même si elle est adorable. Et je ne veux pas passer pour l’ado chiant qui étale tous ses problèmes devant la première personne venue.

« …’Fin… T-tout ce que tu as dit, c’est un peu vrai m-mais… Je sais pas quoi répondre, m’enfin, j-juste un truc. Après on pourra causer d’autre chose m’enfin… » Je pince les lèvres, me gratte l’arrière de la tête. « C’est si évident que ça que… bah… que je fais comme si… comme si j’étais tout le temps joyeux ? P-parce que, personne me l’a jamais dit et… Je me demande si tout le monde me ment pas, en fait, là. »

Peut-être ont-ils de bonne raisons de le faire mais… Si quelqu’un va mal, il faut lui dire, non ? Je sais que je devrais pas en vouloir à celleux qui ne m’ont rien dit mais, je sais pas, je l’ai quand même un peu en travers de la gorge pour des raisons qui m’échappent.

Ludwig Green
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Jeu 9 Aoû 2018 - 13:05
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Emilly Carter
I'm fine.Emi & Lulu
Deux emos sur un oranger Fcaa365ccaa95529f32bf4ea9565294f

[Attention, ce poste contient des passages pouvant heurter la sensibilité de certains. Nous évoquons des violences (physiques et mental) sur une personne mineur ainsi que certains aspects de l'abus.]

••• Elle se souvenait clairement de son visage, ce jour-là. Elle se souvenait de son reflet dans le miroir. De la trace rouge qui recouvrait sa joue. Des épais bandages blancs entourant ses mains. Elle se souvenait s’être observer longuement en silence. Les yeux encore rougit mais le regard étrangement lasse. Elle se souvint s’être dit qu’elle ne ressemblait à rien, qu’elle avait une allure pitoyable. Mais ce dont elle se souvenait, surtout, c’est de s’être dit que, bizarrement, sa joue ne lui faisait pas si mal que ça et que les brûlures aux niveaux de ses mains, maintenant qu’elles avaient été traitées, étaient plus que supportables. Non, elle n’avait pas mal. Pas trop du moins. Le plus dur était passé. Et pourtant…  Plus elle s’observait, plus ses lèvres tremblaient. Quand son regard croisait celui de la fille dans le miroir un déferlement de sentiments complexes l’envahissait. Bouleversée, elle continuait de se fixer, sans comprendre…. Ou plutôt sans vouloir comprendre, sans vouloir reconnaître ce qu’il venait de se passer, ce qu’il avait fait. Lui. Son père.

- « Tout vas bien. » fit elle à la fille du miroir qui était tout aussi tremblante qu’elle, tout aussi bouleversée qu’elle. « C’est rien qu’une vilaine dispute. Toutes les familles passent par-là. »

Pourtant la fille du miroir n’en trembla que plus belle et rapidement sa vision devint trouble.

- « La punition était sévère mais… Mais c’est pas grave. Je vais bien. Demain ça ira mieux. Ça va toujours mieux. »

La fille dans le miroir devenait de plus en plus trouble et à mesure qu’elle parlait, la voix d’Emi devenait de plus en plus étouffée, de plus en plus incertaine. Maintenant son reflet n’était plus qu’une vague silhouette aux formes brouillées. Elle s’était mise à pleurer.

- « C’est de notre faute à tous les deux. J’aurais dû mieux travailler, c’est vrai qu’il la paye chère cette foutue école. Il n’aurait pas dû perdre autant son sang-froid mais c’était sous le coup de la colère. Je suis sûre que c’était accidentel. Puis, quand j’ai voulu attrapée Aédé dans la cheminé… Il m’a tout de même soignée ensuite… C’était un moment difficile mais ça va aller. Ça ira. Je vais bien. »

Elle tenta de ravaler courageusement ses larmes. Ce qu’il c’était passé avait été violent mais, en soit, la situation avait juste dérapé. Il avait été en colère, elle l’avait été aussi. Bref, c’était un accident. Lui, comme elle, personne ne voulait que les choses se déroulent ainsi. Il avait surement regretté de l’avoir giflée. Comme il avait dû jeter Aèdé, sa guitare, aux flammes à contre cœur. Parce que c’était le seul moyen qu’il avait trouvé pour faire passer son message. Ça avait été violent, mais ce n’est pas comme-ci c’était la fin du monde. Une guitare ça se rachète, puis toutes les familles devaient en passer par-là. Par moment des disputes violentes éclataient. Mais derrière les cris il n’y avait pas forcément de la haine. Ce n’est pas comme-ci elle se faisait battre. De temps en temps Isaac perdait son sang-froid mais ça n’arrivait que très rarement et tous les parents ont dû avoir, un jour, ce genre d’extrême malheureux. Mais ce n’était pas la fin du monde. Ce n’était pas grand-chose. C’était dur sur le coup mais ça irait mieux demain et encore mieux la semaine d’après. Elle n’était pas malheureuse, elle n’était pas désespérée. Il y avait tellement de gens dans le monde qui ont un quotidien plus difficile que le sien. Il y avait tellement de gens dans le monde qui souffraient plus qu’elle.

- « Je vais bien. »

« Je ne sais pas si tu te rends compte d'à quel point ta mère et moi nous nous saignons pour te payer cette école ! Nous mettons beaucoup de côté pour t'offrir le meilleur possible et voilà comment tu nous remercies ?! Avec ce genre de torchon ?! » avait dit son père et dans un sens il avait raison. N’importe quel parent s’énerverait face à un bulletin de note médiocre.

- « Je vais bien. »

« Je savais bien que cette femme t'avais embrumé l'esprit. Je le savais ! Elle t'as mis en tête ce stupide talent pour la chanson et voilà que tu ne fais plus rien ! Tu ne me laisse pas le choix. » Il avait raison aussi, la musique c’était une chose mais ça ne paillait pas une maison ou nourrissait une famille. Il fallait être plus consciencieuse. Il n’avait pas le choix.

- « Je vais… Bien. »

« Plus de musique. Plus de guitare. Plus rien ! Je vais te mettre au pas jeune-fille. Je vais t'apprendre à nous décevoir. » Ce n’était rien qu’un objet. C’était une punition comme une autre.

- « Je vais bien ! »

C’était ridicule de pleurer pour ça. Ce n’était qu’un accrochage entre père et fille alors pourquoi ce sentiment de détresse infinie ? Pourquoi ce malaise ? Pourquoi cette haine ? Pourquoi autant de colère et de tristesse ? Pourquoi les larmes ne s’arrêtaient pas ? Pourquoi avait-elle peur ? Elle allait bien pourtant. Elle n’arrêtait pas de le répéter à la fille du miroir et pourtant elle était tout aussi effondrée qu’elle. Il fallait se calmer, ce n’était qu’un mauvais moment à passer. Elle s’en remettrait. Elle n’était pas malheureuse, elle ne voulait pas être malheureuse et tant qu’elle ne le voudrait pas, cette détresse, cette tristesse, tout ça ne serait que passager. Parce que tout ça c’est, les sentiments, le bonheur, c’est quelque chose qu’on décide d’être. Si on veut être heureux et avancer on avance. Tout ça n’est qu’une question de volonté. Si on veut on peut. Elle allait bien parce qu’elle voulait aller bien. Tant qu’elle continuerait de se dire ça, tout irait bien. Parce qu’après tout la détresse ne devient réelle que quand on décide qu’elle l’est.

Et c’était une belle connerie. Emi avait passé longtemps, très longtemps à se mentir, à se persuader pour éviter d’accepter une vérité qui la dérangeait et elle en avait souffert. Les paroles de Ludwig faisaient écho à son propre vécu et face à l’énergie avec laquelle l’adolescent se défendait, la Ranger ne put qu’hocher la tête. Elle comprenait. Elle comprenait d’autant plus que, il n’y avait pas si longtemps que cela, c’était avec le même aplomb qu’elle avait volontairement mentit et arrondi les angles face à son meilleur ami. Parce qu’après tout le tableau n’était pas si noir que ça ? Il y avait des jours où elle pouvait rire, où elle était sincèrement heureuse. Si des jours comme existaient c’est, qu’au fond, son mal-être n’était pas si profond que ça. Mais c’était stupide. Horriblement stupide et Emi avait mis un temps monstrueux à comprendre que le mal-être n’est pas quelque chose qui se mesure et qui se compare. Que peut-importait son étendu et son importance dans la vie d’une personne, tant qu’il existait il y avait un problème, point. Ceci dit, elle ne pouvait pas en vouloir à Ludwig d’être sur la défensive alors qu’elle l’avait été si longtemps avant lui. De plus, elle savait de par sa propre expérience qu’elle n’arriverait à rien en lui forçant la main, d’autant plus qu’elle n’était rien pour lui, même pas une amie. C’était un travail que le jeune-homme devait accomplir seul. Le passé et les problèmes qu’il contient sont propres à chacun. On ne peut avancer que quand on décide d’y faire face. Ce choix, c’était lui qui devait le faire, quand il s’en sentirait prêt, comme elle l’avait après des années de mensonges. Aussi, lorsque le jeune explorateur l’interrogea elle prit la peine de lui sourire.

- « C’est toujours évident quand on en est passé par-là. » fit-elle simplement avant de croquer dans son sandwich « On arrive plus simplement à identifier certains malaises ou à comprendre certains comportements quand on a eu le malheur d’y être sujet. Ceci dit, je ne pense pas qu’on puisse parler de mensonge. Certains de tes proches ne se doutent peut-être de rien, ma mère, par exemple, j’ai pas eu l’impression qu’elle se soit douté de quelque chose quand je mentais sur mes sentiments. D’autres s’en doutent mais préfèrent ne rien dire parce que… Bah, personne ne cache ses sentiments par plaisir. On a tous une raison de paraître plus joyeux qu’on ne l’ai. C’est humain, tout le monde le fait. Par moment on préfère attendre que l’autre s’ouvre plutôt que de lui forcer la main et risquer qu’il se referme. »

Son premier but était de faire en sorte qu’il ne culpabilise pas trop, parce qu’en soit ses réactions étaient légitimes à ses yeux. Elle comprenait son besoin de se fermer. Cependant, elle devait l’avouer, la tâche était plus que délicate. Elle ne savait pas trop où mettre les pieds. Cet enfant elle ne le connaissait pas. Elle ne connaissait rien de son histoire elle avait juste le sentiment que quelque chose n’allait pas, qu’il y avait, quelque part chez Ludwig, un mal-être qu’il n’arrivait pas à combattre. Elle voulait l’aider mais sans doute n’était-ce pas son rôle. Malgré tout, elle espérait pouvoir l’aider à faire un premier pas.

- « Je suis désolée si je t’ai… Brusqué. Je n’avais pas l’intention de te blesser ou de te mettre mal à l’aise Ludwig. Si ça peut te rassurer, je n’aborderais plus le sujet si tu ne le veux pas. Mon but, c’est que tu passes une bonne-journée. Finis de grignoter, on ne va pas tarder à repartir pour explorer la forêt. Si tu as des questions, peu importe le sujet, tu peux me les poser. Si je peux t’aider en quoi que ce soit hésite pas, ça me ferait plaisir. »

Puis elle hésita quelque seconde avant de lui tendre la main.

- « On est toujours amis ? »


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Emilly Carter
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Ranger
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Ven 10 Aoû 2018 - 19:00
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Ludwig Green
Deux emos sur un oranger.
Nuva Eja - Mi-juin - Après-midi
Ludwig   Emilly

/!/ TW : dépression, évocation de manipulation/abus affectif /!/

Qu’est-ce que Emi veut dire quand elle parle d’être « déjà passé par là » ? Elle a soudainement l’air… Détachée. J’ai l’impression d’entendre quelqu’un de beaucoup plus mature et adulte parler, d’un coup et en même temps je sens une fragilité évidente. Je ne sais qu’en penser… Les adultes aussi ont des problèmes, faut croire, alors, peut-être que ça veut dire que certains font juste semblant de tout savoir parce que, bah, on dit toujours que les adultes sont censés tout savoir et être forts en toute circonstance. Je me sens un peu moins stupide et seul en écoutant Emilly parler et se confier un peu à son tour, mais en même temps, ça m’effraie. Elle est « déjà passée »… Par quoi ? Et moi donc ? Qu’est-ce qui saute aux yeux ? Qu’est-ce que Emilly pense que j’ai, qu’elle aurait aussi et qui me ferait… Qui rendrait évident le fait que je fais comme si tout allait bien, comme si tout était beau et que j’étais doux et gentil en toutes circonstances même quand j’ai envie de pleurer ou de hurler… ? C’est quoi ces « certains malaises » ou ces « certains comportements », dont la Ranger me parle ? J’ai entrouvert la bouche pour poser la question, mais mes interrogations sont restées bloquées dans ma gorge. Je ne sais pas si je veux savoir, en fait… Non, je ne veux surement pas savoir. Je ne suis pas… Enfin, ce n’est pas une maladie, hein… ? Je ne suis pas malade ou psychopathe ou je ne sais quoi, hein ! Ce n’est pas ce que dit Emi, bien entendu, hein, mais… je sais pas, ça laisse quand même sous entendre qu’elle, qu’on… Enfin, cacher ses sentiments, c’est pas bien,  non ? Ou alors, c’est moi qui essaie de raisonner de manière trop manichéenne pour une situation qui dépasse le simple « ça c’est bien, mais ça, c’est pas bien »… Tss. Je passe mon temps à dire qu’il faut être (trop) tolérant avec tout le monde et… Finalement, quand je peux trouver des coupables et des victimes (genre, je sais pas moi, les méchants adultes et les gentils enfants que j’aime tant rabâcher), ça m’arrange bien. Hmph… je suis bien content que les Pokémon soient allés jouer plus loin tandis que je broie du noir. J’aurais pas voulu les inquiéter, eux aussi.

Dans tous les cas, ce que dit Emi me plonge dans encore plus de réflexions que je ne voulais pas avoir… Les gens qui ont eu les mêmes problèmes que moi risquent de comprendre plus aisément ce qui m’arrive. Quant à ceux qui ne savent pas… Ils ne peuvent juste ne pas avoir la sensibilité pour voir ce qui ne tourne pas rond. « Personne ne cache ses sentiments par plaisir »… Cette affirmation me marque particulièrement. C’est vrai. Même s’il est plus important que tout pour moi que mn entourage soit heureux, c’est parfois à mes dépens et je me sens souvent frustré à la fin, quand je me dis qu’à un moment où à un autre, j’aurais peut-être dû dire qu’une situation ne me convenait pas forcément, ou que certaines répliques m’ont heurté. Me taire pour faire plaisir ou sourire quand je trouve que quelque chose est injuste ou inintéressant… Bah, ça ne me rend pas heureux. Mais je suis juste habitué à rendre les gens heureux à tous prix. Si je ne fais plus ça, alors… Il ne me reste rien. Et ce n’est pas Emi qui me fera croire le contraire en me disant que je suis bien comme je suis et qu’elle aime échanger avec moi, désolé, Emi. Les gens ne peuvent pas forcer quelqu’un à s’ouvrir… Est-ce que c’est pour ça que j’ai l’impression que la plupart des gens, Soltan ou Ellias ne comprennent rien la plupart du temps à ce qui me contrarie ? Ou alors, c’est que je ne veux pas leur laisser comprendre. Où que je m’en aille en pensée, j’ai l’impression que c’est ma faute dans tous les cas… Ce n’est pas forcément plaisant, d’avoir l’impression d’être fou. Mais je me sens un peu moins fou quand même en écoutant Emilly.

Après tout ça, la brunette finit par s’excuser pendant que je finis mon sandwich, sans grand appétit. Ce n’est pas sa faute… Ce n’est pas elle qui a fait une scène, si quelqu’un a brusqué l’autre en se fermant brusquement comme une huitre, ce doit plutôt être moi. Je me contente de hocher la tête, effectivement un peu épuisé de cette conversation.

« … Hm-hm… Merci, Emi, c’est gentil. »


Je m’essuie la bouche et c’est là qu’Emi me tend sa main, en me demandant si on est « toujours » amis. On était déjà amis… ? C’est ainsi que la Ranger me considérait depuis qu’on a commencé à causer pendant la balade, alors ? Malgré le fait que je sois un gros drama queen emo et que j’ai bousillé l’ambiance. Ma gorge et mon cœur font comme un bond et se serrent immédiatement. Je me sens… J’ai l’impression qu’une douce chaleur m’a très brièvement envahi et que mon cœur  a bondi de joie dans ma poitrine, sautant tellement haut que ça a tiré les commissures de mes lèvres à la verticale également, formant un sourire mièvre. La dernière fois que j’ai ressenti ça, c’est quand Alice m’a consolé sur les falaises après qu’on ait vécu la peur de notre vie face au Kabutops d’Alex. Même si on était en train de pleurer comme des bébés, je me sentais tellement bien et tellement… en sécurité, comme protégé par une aura de sincérité et de bien-être. Sans plus hésiter, je prends la main d’Emi et rigole un peu d’une voix chevrotante, car drôlement touché.

« Héhé… Bien sûr ! »


Après ça, on s’occupe de ranger notre en-cas avant de se diriger vers la forêt. L’ombre de arbres va faire du bien ! J’adore marcher au soleil mais, waouw, il fait vraiment chaud aujourd’hui. J’ai toujours le cœur un peu gros de notre conversation de tout à l’heure mais mon humeur, elle, est revenue dans le positif. Bref, la forêt, nous voila !

La forêt où nous allons est perchée près du littoral et sent bon les pins. Il fait assez sec, même à l’ombre, et largement plus frais, ce qui est carrément cool à cette heure de la journée. Après avoir admiré les arbres aux hautes cimes, il nous reste encore un petit tronçon de balade à faire avec la descente vers les plages et la grotte qui ira clore notre randonnée. C’était plus court que je l’aurais cru, mais c’est aussi parce qu’Emilly est de très bonne compagnie et que je n’ai as vu passer le temps en sa présence.

« Wah, ça fait une grande descente vers la plage ! »


Va falloir faire attention à pas glisser quand ça deviendra sablonneux ! Mais, wow, la vue est à couper le souffle !

« J’peux prendre deux secondes pour prendre des photos pour montrer à Ellias et mettre sur Instagram… ? »


Demandais-je avec un grand sourire. Puis, je passe les 5 minutes suivantes à prendre un joli panorama du paysage jusqu’à être content de moi. Tutur et Wyatt perchés sur un rocher à quelques mètres du bord de la crête, de dos, ajoutent quelque chose de chouette à certains clichés, avec les jeux d’ombre et leur petite taille contrastant avec l’immensité de la mer en arrière-plan. Je m’améliore un peu, quand même… J’adore prendre des photos de paysages, même si c’est kitsh. Une fois fait, je garde les photos pour la poster plus tard (on va pas perdre 10 minutes de plus à chercher du réseau, quand même !).

« Voila, désolé pour l’attente ! »


Dis-je avant de commencer à descendre avec prudence, ce n’est pas dangereux, mais ça descend quand même raide. D’ailleurs, j’ai préféré faire rentrer mon Mustéflott et mon Pikachu dans leur Pokéball histoire de ne pas avoir à les surveiller ou craindre qu’ils ne se fassent mal. On ne parle pas beaucoup pendant la descente, cette dernière est un peu fatigante et je fais attention à chacun de mes pas quand il commence à y avoir du sable humide… Heureusement que j’ai mis mes bonnes chaussures qui accrochent bien un peu partout. Après une bonne vingt minutes de descente, je vais dégourdir mes genoux tendus et douloureux en sautillant un peu sur la plage. Puis je balaye les environs du regard en buvant un bon coup…

« Alors, elle est où cette grotte ? »

J’aperçois aussi le port de plaisance de Nuva-Eja non loin d’ici… Alors c’est vraiment bientôt a fin de la balade, hein… c’est un peu triste, j’ai pas envie que ça s’arrête, moi.

Ludwig Green
Ludwig Green
Civil
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Mar 14 Aoû 2018 - 17:12
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Emilly Carter
Quand tu tiens pas ton rôle d'adulte
plus de cinq minutes
Emi & Lulu
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••• Est-ce qu’elle l’a tout de même aidé ? Est-ce que, dans le fond, son intervention aura aidé Ludwig ? Lui aura apporté quelque chose, d’une façon ou d’une autre ? Elle ne sait pas. C’est compliqué de savoir. Chacun à une façon bien à lui de gérer son mal-être et malheureusement pour elle, Emi était loin d’avoir le pouvoir de s’introduire dans les pensées de son compagnon de route. Cependant, elle l’espère. Elle s’en sent un peu honteuse, d’ailleurs, elle n’aime pas se mêler de ce qui ne la regarde pas. Emi manque d’ambition, se sous-estime et rechigne à se sentir légitime de quoi que ce soit. Sans doute que son visage, son nom ou même sa prétendue amitié sera bien vite oubliée, Ludwig était jeune, Ludwig avait le temps de grandir et de s’enrichir, de connaître bien d’autre chose que ce qui le ronge. Seulement, voilà, si, ne serait-ce qu’une seconde, elle avait pu l’aider d’une quelconque façon, si elle avait pu lui faire comprendre qu’il était loin d’être seul et qu’être mal n’était pas une fatalité alors… Ouais, elle avait tout gagné. Elle n’espérait rien d’autre. En fait, elle avait pris l’habitude de ne rien attendre de son entourage et des gens en général. Elle n’attendait pas de Ludwig des remerciements ou même une quelconque reconnaissance. Dans un sens, partager ce qu’elle avait partagé lui avait fait du bien. Certains évènements de sa vie restaient sensibles à aborder, sans doute que ça ne guérirait jamais complètement mais elle était aujourd’hui capable d’assumer ce qu’elle avait vécu et ce qu’elle vivait aujourd’hui. Elle ne feignait pas l’ignorance ou l’incompréhension. C’était un grand pas. Il lui restait cependant du chemin à parcourir, beaucoup même. Sans doute, avec un peu de courage, assumerait-elle d’écrire à Noah, de lui dire ce qu’elle n’avait jamais osé lui dire avant. Sans doute dévoilerait-elle à son ami ce qu’elle avait tant de honte à avouer sans s’en sentir honteuse. Sans doute qu’un jour elle le ferait. Pour le moment, son attention était tournée vers le blondinet qui l’accompagnait.

Ludwig semblait avoir repris quelques forces. Emi s’en montra soulagée. La ballade pouvait donc reprendre son cours, comme avant. Ils s’engagèrent dans la forêt, dans des passages étroits et hors sentiers à l’ombre des arbres. Ici, l’air était plus frais, la terre moins sèche. Le vent sifflait entre les épais feuillages des arbres et Emi aborda avec Ludwig quelques points essentiel de l’art du pistage. Elle lui expliqua qu’il y avait de nombreuses missions consistant à retrouver un Pokémon particulier et que, le plus souvent, il n’y avait aucun moyen technique de géo-localiser sa cible. C’est là que le pistage entrait en jeu. Elle lui apprit quelques signes pouvant attester du passage récent d’un Pokémon, allant de la trace de pas jusqu’aux détails de la petite branche abimée. Elle lui apprit à reconnaître quelques cris de Pokémons locaux et lui expliqua qu’il était essentiel, d’avoir toujours un Pokémon avec soit pour faire le relai entre le Pokémon cible et l’être humain. Ils franchirent ensemble quelques ruisseaux, des zones fortement boisées pour enfin déboucher sur ce un espace plus dégagé, la fin du bois.

- « Voilà, on y est. Manquera plus que descendre en bas et ensuite on ira explorer la grotte. » déclara-t-elle non sans fierté avant de répondre à la question de son client blond « Des photos ? Baaah, oui, pas de soucis. Prend ton temps, je vais boire un coup ! »

Et accessoirement grignoter un peu parce que baaaah, ça travail l’estomac de faire la causette en marchant. Ceci dit, l’expérience n’est pas désagréable. Après avoir avaler quelque chose et bu un peu d’eau, Emi s’approcha du bord pour évaluer de visu le chemin le moins dangereux pour la décente. Elle identifia une zone plus ou moins safe qui serpentait jusqu’en bas. Ludwig ayant finit ses photos, elle l’invita à le suivre tout en se montrant prudent.

- « Du coup, t’es sur Insta ? C’est bien comme réseau ? Nan parce qu’hormis facebook, skype et discord j’y connais pas grand-chose. »

Elle n’avait pas envie de connaître le reste, surtout. Les réseaux sociaux c’était loin d’être sa tasse de thé et surtout baaaaah, elle n’avait pas grand monde pour échanger, d’où le manque d’intérêt profond qu’elle pouvait avoir pour son profil Facebook sur lequel elle ne passait qu’une fois par mois et encore.

- « Par-là, suis-moi. »

La grotte se trouvait à flanc rocher, plus loin à l’ouest. Il s’agissait d’une épaisse cavité rocheuse semblant pongée au cœur de la falaise. A leur pied, l’eau attestait de la nature sous-marine du lieu. La mer était encore loin de monter, mais l’eau des marrées était restée combler l’inégalité du sol rocheux.

- « Tu me fais confiance ? » demanda-t-elle en allumant sa lampe torche « Tu vois, il y a une surprise à l’intérieur et histoire de la conservée j’aimerais que tu me donnes la main, que tu fermes les yeux et surtout que tu me laisses te guider. Tu veux bien ? »

Elle tendit la main et attrapa celle de Ludwig avant de l’entraîner prudemment et en douceur dans la grotte. Tout était silencieux. Seul le bruit de l’eau trahissait la quiétude du lieu. C’était un endroit sauvage, vierge de toute présence humaine. Emi veilla à guider Ludwig le plus délicatement possible pour ne pas le faire trébucher bêtement. Après une quinzaine de minutes, elle l’arrêta et lui chuchota qu’il pouvait ouvrir les yeux.

- « Reste silencieux… Et admire moi-ça. »

Devant eux, se trouvait un large lac sous-terrain au-dessus duquel volait des dizaines et des dizaines de Mucioles et de Lumivoles. Les Pokémons pratiquaient un espèce de balais aérien qui, à cause du noir ambiant, ne dévoilait que la lumière qui brillaient au bout de leurs queues.

- « Ils viennent ici pour se reproduire et trouver une compagne ou un compagnon. » explique-t-elle en chuchotant « Il ne faut pas les déranger ou trop faire de bruit. Tu peux essayer de prendre une photo mais évite le flash. J’ai étain ma lampe donc soit prudent si tu veux t’éloigner. »



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Emilly Carter
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Ranger
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Lun 20 Aoû 2018 - 17:27
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Ludwig Green
Deux emos sur un oranger.
Nuva Eja - Mi-juin - Après-midi
Ludwig   Emilly
Emi s’était brièvement intéressée à mes photos, et je m’étais empressée de lui répondre.

« Ah, ouais, ça fait un bail que j’y suis ! Je poste juste des photos des paysages que je prends pendant mes balades, donc je risque pas grand-chose, haha. Mais ouais, je suis un peu partout, c’est sympa d’raconter sa vie en ligne, enfin, moi, j’aime bien ! »


Pour le coup, il y a toujours les trolls et les haters de twitter, mais j’arrive plutôt bien à leur échapper pour le moment. Enfin, je crois pas que je sois leur genre de cible. Alice m’avait un peu expliqué des trucs à ce sujet, j’avais pas tout compris mais c’est surtout elle qui m’a appris à faire gaffe sur internet. Parce que l’école le fait un peu, ce genre de prévention, mais c’est pas toujours assez, et Soltan… Bon, pour lui la technologie et internet c’est Giratina et ses poux. Enfin, c’est cocasse d’entendre Emi admettre qu’elle a du mal avec ce genre de trucs, j’aurais pas cru. Mais bon, aime ou on aime pas ! Dans mon cas j’ai surtout peur de passer pour un gros ringard si j’y vais pas mais… Non, quand même, le coup des photos j’adore ça. D’ailleurs, je donne pas mon Insta à tout le monde, j’aurais peur que mes camarades de classe trouvent ça débile. Pour ça que je le donne pas à Emi non plus, j’aimerais pas qu’elle n’aime pas ou soit déçue d’une manière ou d’une autre, haha.

Enfin, après avoir admiré la vue, on finit par descendre vers la plage et la grotte, sur laquelle Emi attire mon attention. Bientôt la fin de la balade, hm…  Sans plus tarder Emi repassa devant pour me montrer le chemin jusqu’à la grotte dont elle me parlait tout à l’heure. En trottinant, je la rattrape et nous avançons jusqu’à l’entrée de la grotte. J’observe l’entrée avec curiosité. Ca m’a tout l’air d’une grotte assez banale et on n’en voit pas le fond. Je ne sais pas trop pourquoi Emilly voulait me montrer cet endroit, maintenant que je le vois en vrai.

« Hm… Elle a quoi de spécial, la grotte… ? »


En me retournant vers ma guide, j’aperçois une lueur de malice dans sa prunelle tandis qu’elle allume sa lampe de poche. Fermer les yeux et la suivre… ?

« Oh.. ? Euh… »


Je n’ai aucune raison de ne pas faire confiance à Emi, en réalité. J’ai très envie de lui faire confiance et surtout de découvrir la surprise dont elle me parle. Mais est-ce que j’arriverais à jouer le jeu jusqu’au bout ? Héhé. On va essayer, ça a l’air rigolo. Et puis, tant qu’on s’enfonce pas trop loin de la sortie, ça devrait aller au niveau de ma claustrophobie. Certes, j’ai des sales souvenirs de la grotte de Kaiser qui me reviennent mais là, il y aura pas de Kaiser, Emi sait ce qu’elle fait et où elle va et… Je vais quand même pas faire ma chochotte, hein !

« Ok ! »


Finis-je par dire d’une voix qui se veut assurée, en tendant la main à la Ranger. Est-ce que je vais réussir à pas tricher… ?  Je sais pas, mais on verra ! En dehors de ma vue, tous mes sens s’éveillent quand je commence à mettre prudemment un pied devant l’autre. J’entends de l’eau qui coule, l’odeur de fraicheur humide de la pierre et de la grotte, je frisonne même un peu avec les courant d’air froid. Derrière mes paupières, je perçois que la lumière diminue à mesure que nous nous éloignons de l’entrée. Les bruits de la mer et de l’extérieur disparaissent peu à peu… Et ça commence à être vachement long, pour fermer les yeux (j’avoue que j’ai dû en ouvrir un de temps en temps quand même) et marcher ! J’avoue que je ne suis pas franchement à l’aise tout du long. Mais la présence de la Ranger est rassurante. En plus, ne rien voir fausse complètement ma notion du temps et je ne saurais dire si j’ai marché 2 ou 20 minutes. Puis arrive finalement nous nous arrêtons. Doucement, la Ranger relâche mes mains (qui commençaient à être moites, à force). Doucement, j’ouvre les yeux et ferme ma bouche car Emilly me demande de garder le silence pour admirer. Mes yeux fermés depuis un bail ont un peu de mal à s’habituer à la pénombre et à réaliser ce qu’ils voient et je suis moi-même un peu déboussolé. Mais quelques secondes plus tard, un sourire étire mes lèvres devant le spectacle aérien lumineux qu’offrent les Lumivole et les Mucioles de la grotte.

« Ooooh… »


Ne pus-je m’empêcher de souffler d’admiration devant les ballets nuptiaux des lucioles rouge et bleues. Evidemment, j’ai déjà dégainé mon portable pour éterniser le moment. Je fais ça très doucement car je ne veux as déranger les Pokémon insectes qui dansent sur la voute de pierre et en effleurant la surface de l’eau.

« C’est génial, Emi, c’est trop cool de m’avoir montré ça… ! »


Chuchotais-je en offrant un sourire radieux à la plus âgée. On passe quelques minutes ainsi à regarder le spectacle, mais je dois reconnaître que malgré la beauté de ce que je vois, je ne vais pas tarder à avoir besoin de sortir d’ici. Ma peur maladive des endroits fermés me rattrape et il vaut mieux que je ne tarde pas à revoir la lumière du jour afin de rester serein.

« Par contre, euh, désolé d’être une chochotte… » Dis-je à voix basse, l’air embarrassé. « C’est super beau m-mais, je suis pas fana des endroits fermés alors je voudrais bien pas trop tarder à sortir. »

J’espère qu’elle ne va pas trop me juger. J’ai évité de lui dire « ouais j’suis claustro, tavu » et d’en faire trop, au moins. Pour le coup, je sais que c’est pas ma faute et j’ai appris à gérer ma claustrophobie avec les années pour éviter les crises… Je crise assez souvent comme ça tout le temps, pas la peine de m’en  imposer plus… Eh, pour une fois que je me respecte, hein ! Je presse un peu le pas devant Emi pour ne pas rester trop longtemps enfermé. Le retour va heureusement plus vite que l‘aller et apercevoir la sortie me permet de me détendre. Je presse le pas est sort pour respirer. Ouf ! Tout de suite, ça va mieux !

« Fiou… Merci pour la surprise, c’était chouette ! »


Fis-je, en me retournant vers ma guide. Mon regard s’attarde sur la mec puis vers le centre ville visible non loin de nous. Je sais pas quelle heure il est. Ellias a dit qu’il viendrait me chercher pour aller boire et grignotter un truc en ville après ça… Mais bon.

« Hm… ça veut dire qu’on va devoir rentrer… ? »

Dis-je avec une moue de gamin déçu.

« C’est dommage, c’était super chouette, mais bon, je veux pas inquiéter Ellias, il a surement du travail, en plus ! »

Ludwig Green
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Civil
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Sam 25 Aoû 2018 - 14:45
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Emilly Carter
Headed for the open door !Never go where we belong
Echoes in the dead of dawn
Soon they're gonna know
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When we come running
( Youngblood Hawke → We Come Running )
Ce genre de spectacle lui parle, évoque en elle un espèce de sentiment familier qu’elle n’avait pu ressentit depuis l’enfance. Dans un sens, ses explorations avaient fait office d’exutoire et lui avait permis de renouer avec des sensations qu’elle n’avait plus connu depuis l’enfance. Ce dépaysement. Cette impression de voyage, de bulle. Ce moment où la beauté prend le pas sur le reste et vous plonge dans un état de contemplation tel que le monde cesse d’exister autour de vous. Emi avait toujours raffolée de ce genre d’instant. Enfant, c’était dans les livres d’images, dans les romans d’aventure et dans les explorations de son jardin qu’elle les trouvait. Devenue adulte, ce fut via son métier de Ranger. C’est en partit pour ça que, malgré tout le mal qu’elle peut penser de son père, elle lui était reconnaissante de l’avoir forcée à intégrer les patrouilleurs. Aujourd’hui, la jeune-femme ne se voyait pas faire un métier différent du sien. Ce que lui apportait ses patrouilles et les découvertes qu’il en résultait était beaucoup trop précieux pour qu’elle puisse sérieusement envisager de s’en passer. Parce que le métier de Ranger c’était aussi ça. C’était également accepter ce que la nature nous offre. C’était, parfois, se retrouver face à des spectacles de ce genre. C’était se rendre compte de la richesse et de la grandeur de la Terre. C’était retourner à la simplicité, ne plus avoir besoin d’effet pyrotechnique ou spéciaux pour être impressionné.

Dans un sens, Emi espérait avoir pu transmettre un peu de cette philosophie à son client du jour. Au final, elle pensait sincèrement qu’on ne pouvait pas devenir Ranger juste pour une question de salaire, de confort social. On n’avait pas besoin de ça pour être fier et heureux de faire ce métier. C’est pour des moments comme ça, pour des spectacles de ce genre qu’un Ranger se battait. Du moins, c’était là sa vision des choses. Une vision très personnellement, peut-être quelque peu biaisé et surement pas partagé par le plus grand nombre. Mais c’était une vision des choses qui lui plaisait et dans laquelle elle s’épanouissait. Elle espérait sincèrement qu’elle avait pu donner un aperçu non négligeable du métier de Ranger à Ludwig. Et que si ce dernier souhaitait poursuivre dans cette voie, qu’il puisse lui aussi trouver sa vision du métier. Une vision qui, elle l’espérait, aurait quelques similitudes avec la sienne.

- « Aucuns problèmes. Si tu ne te sens pas à l’aise on sort, ce qui compte c’est que tu ailles pu profiter du spectacle. »

Et vu son expression il avait dû en profiter. Emi balança un dernier regard sur le lac avant de marcher dans les pas de Ludwig, déjà pressé de regagner la sortie. Si possible, elle aimerait bien revenir ici, un jour. Pourquoi avec Noah ou avec Livie si elle avait l’occasion de la remercier pour tout ce qu’elle avait pu lui dire. Ce serait bien, partager cet endroit avec quelqu’un dont on ne pense que du bien.

Le jour refait rapidement surface et la Ranger doit plisser des yeux pendant plusieurs poignées de secondes avant de recouvrer totalement la vue. Son regard balaya la plage pour identifier la suite de la route (ce serait bête de se tromper). S’ils marchaient du même rythme que dans les plaines, dans une demi-heure grand max ils étaient rentrés. Un coup d’œil à son montre lui apprit qu’ils étaient dans les temps. Son regard glissa vers le petit blond, puis elle sourit.

- « Toutes les bonnes choses ont une fin. Mais si tu repasse par Nuva Eja, un de ces jours vient me faire coucou. Ça me ferai plaisir. Et, qui sait, j’aurais peut-être une planche horaire de libre pour te faire voir l’ancien parc désinfecté ? »

Elle désigna le centre-ville qui se dressait au loin et l’invita à le suivre.

- « Alors, bilan de ce tour d’horizon, ça t’a plu ? »

©️ 2981 12289 0
Emilly Carter
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Ranger
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Lun 27 Aoû 2018 - 14:19
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Ludwig Green
Deux emos sur un oranger.
Nuva Eja - Mi-juin - Après-midi
Ludwig   Emilly
Moui, elle a raison Emi… On va certainement se revoir et on aura l’occasion de faire d’autres balades. Je sais à qui je demanderais si je reviens faire des randonnées à Nuva Eja, au moins, comme elle dit. Il ne faut pas trop d’une bonne chose d’un coup, comme on me l’a souvent dit, et je veux bien le croire : je ne connais pas non plus la Ranger comme si on avait gardé les cochons ensemble et je ne saurais pas tout sur elle à la fin de notre promenade… Ce serait du gâchis, si c’était le cas, et un peu ennuyeux, non ? J’ai pas souvent eu des amitiés sur le long terme en dehors d’Alice, donc… Bah, j’espère qu’on restera effectivement en contact avec Emi !

« Oui, tu as raison, on se reverra ! »


Lui répondis-je avec un sourire des plus sincères. Je ne dirais pas que j’ai hâte mais… Bah, si, j’ai hâte, pourquoi je le cacherais.

« Vivement, hein ! »


Je suis un peu lourd comme gamin, c’est vrai. Mais bon, hein. Je préfère encore être gênant, pour une fois qu’on ne me regarde pas bizarrement quand je suis moi-même, j’en profite un peu, j’avoue. On se prépare donc à rentrer vers la ville… Une petite demi-heure de marche… Ça paraît long et court en même temps ! Je me mets en route en trainant un peu les pieds au début mais me remets à marcher normalement. J’ai un eu hâte de revoir Ellias pour tout lui raconter aussi. Il sera surement bien content et rassuré que j’ai aimé ma demi-journée avec la brunette.  Cette dernière me demande d’ailleurs mon retour sur la balade.

« Oh ! Oui, c’était carrément cool ! Surtout la descente vers la plage et la forêt ! »

Bon, je ne reparle pas du pique-nique car je me sens encre un peu honteux quand je repense à ce qui s’y est dit. Il va me falloir du temps pour digérer tout ça. Et j’espère que ça restera entre Emi et moi. J’ai envie de lui faire confiance, elle n’a pas l’air d’être… J’allais penser « elle n’a pas l’air d’une adulte », mais ce n’est pas tant ça. Bien entendu, Emilly a l’âge d’être adulte et elle est mature, mais avec elle le courant passe bien et j’ai l’impression que je peux lui faire vraiment confiance. Peut-être parce qu’elle avait l’air de dire qu’on se ressemblait un peu. Enfin !

« J’espère que tu vas continuer d’être Ranger, comme ça, on pourra travailler ensemble quand je le deviendrais aussi ! »


Bah, quoi, c’est dans pas si longtemps, non… 4 ans… Bon, donnes-moi 6 ans, et j’arrive ! D’humeur fantasque, je me mets à faire des exposés sur nos futures aventures de Ranger, la version badass de moi-même que j’imagine quand j’aurais 20 ans passé avec un Clamiral… Je dois vite être saoulant mais c’est cool de rêver un peu. Avec ça, la fin du trajet passe vite et on arrive bientôt au QG d’où on est partis. Ellias est déjà assis à l’accueil et je courre vers lui, je suis vraiment euphorique à l’idée de lui raconter des trucs, mais surtout fatigué, quand même.

« Elliaaas ! C’était génial ! »
« Ah ? Oh, c’est très bien, alors… Par contre, tu as pris des coups de soleil sur… »


Il désigne mes pommettes un peu rouges en souriant en coin. Pff, rabat-joie, va ! Je fais signe à Emi d’approcher.

« Emi, c’est mon cousin Ellias a qui tu as parlé au téléphone. Ellias, c’est Emilly, ma guide. »

Je regarde les deux adultes se saluer avec un sourire si grand qu’il pourrait faire peur. Ellias a l’air effectivement rassuré que tout se soit bien passé et sourit avec professionnalisme à son interlocutrice.

« Merci pour tout, Madame Carter… »
Madame Carter… ? Pfrt ! Je me retiens de glousser mais entendre Emi se faire appeler « Madame » c’est rigolo. « Tout s’est bien passé ? Nous allons surement aller en ville boire quelque chose. Si vous voulez venir, vous êtes la bienvenue. »
« Oh oui, Emi, viens avec nous ! »


Insistais-je avec les yeux tout brillants de ravissement d’un enfant de 6 ans. Dis oui, dis oui, dis ouiiiii !
Ludwig Green
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Jeu 30 Aoû 2018 - 1:56
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Emilly Carter
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Echoes in the dead of dawn
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L’enthousiasme de Ludwig la fit rire malgré elle. Continuer d’être Ranger, hein ? Oui, c’est ce qu’elle aimerait. Quitte à faire un métier jusqu’à la retraite elle aimerait que ce soit celui-là. Bien sûr, entre ce qu’on désirait et la réalité il y avait souvent un fossé et on ne pouvait pas savoir de quoi demain serait fait, mais dans la théorie c’est ce qui lui plairait le plus. Le truc, ce qu’elle n’était pas une « simple » ranger. Son père avait des contacts et si, comme elle le prévoyait, elle en venait à partir de Nuva Eja pour se forger une nouvelle existence peut-être serait-elle obligée de trouver un plan B. Fin, dans tous les cas, elle n’en était pas encore-là. Son opération « évasion de la maison » était encore trop bancal. S’enfuir oui, mais s’enfuir sans rien, non. Emi voulait avoir le moyen de subvenir aux besoins de ses Pokémons.

- « Eh bien, futur collègue, j’ai hâte de voir ça ! Qui sait, j’aurais peut-être suffisamment progressé pour devenir chef de patrouille. Je serais une patronne gentille, je te filerais des augmentations. »

Elle lui fit un clin d’œil complice et tous deux continuèrent de bavarder sur le chemin du retour. De ce que lui racontait Ludwig, Emi comprit que le jeune-homme avait une vision plutôt idéalisée du métier mais… Comment lui en vouloir ? Fin, c’est un peu normal, à son âge, de ne pas avoir conscience du revers de la médaille. Puis, bon, même elle qui était dans le métier depuis plusieurs années maintenant ne le voyait pas trop, le revers. Bien sûr, comme dans tout métier il y avait des cons, des gens pas nets et pas forcément armés des meilleures intentions mais de ce qu’elle avait vu c’était une minorité. Sans doute, à cause de son affiliation avec Elixir, le piston était aussi un véritable problème maiiiiiis, meh, si elle était-là c’était grâce à ça donc, bah, sans doute serait-elle la moins bien placée pour en parler.

Après un retour placé sous le signe de la conversation, ils retrouvèrent le hall du QG où s’activaient Rangers et Civils dans un brouhaha constant. Ludwig repéra rapidement son cousin, posté non loin de là. C’était un jeune homme propre sur lui et… Il faut l’avouer, un peu plus jeune qu’elle ne l’aurait pensé. Emi n’avait entendu que sa voix et sur le coup elle avait imaginé ce cousin plus vieux qu’il ne l’était. Elle s’en sentit un peu honteuse, se demanda pourquoi elle avait vu Ellias de cette façon lorsqu’elle fut rapidement ramenée à la réalité et au pourquoi de sa méprise.

« Madame ». C’est con à dire, mais ce mot lui avait toujours fait saigner des oreilles. Ce n’était qu’un détail mais Emi était très attachée au « mademoiselle » auquel elle avait le droit d’habitude. Madame, ça l’a mettait mal à l’aise. Il ressortait de ce mot une impression de distance de… De vieux, oui. Pourtant, Emi n’avait pas l’impression d’être assez vieille pour être appelée « Madame ». De plus, ce mot lui rappelait souvent les espèces de vieilles dames trop parfumées qu’elle pouvait croiser en soirée. Vous avez, le genre de mamie qui vous fixe du regard et vous sourit de façon tellement peu aimable que vous en reculez de quelques pas. Voilà, ce genre de madame. Jamais, au grand jamais, Emi ne voulait être ce genre de « madame ».

Fin, dans le cas présent, la Ranger se doutait bien que ce n’était absolument pas avec cette idée qu’Ellias l’avait appelée comme ça. C’était une marque de politesse, parce que le gars était visiblement bien éduqué. Aussi, elle ne releva pas. Après tout, qu’est-ce qu’on s’en fichait, ce n’était qu’un détail.

- « Mais de rien, ça a été un réel plaisir. Ludwig est un garçon très poli et respectueux, ça change des ados que j’ai d’habitude en ballade. Puis, il s’est montré particulièrement curieux et attentif. Ça m’a fait particulièrement plaisir de l’avoir avec moi aujourd’hui. D’ailleurs, tu seras toujours le bienvenu au QG. » fit-elle en adressant un sourire au garçon blond.

Cette ballade plus que positive aurait pu s’arrêter-là. Sauf que, décidément, Ellias était beaucoup trop bien élevé. Sur le coup, elle fut tentée de refusée l’invitation mais l’appel de blondinet la fit douter.

- « Eh bien… Heu… Il est vrai que j’ai fini mon service mais… »

Mais c’était bien la première fois qu’on l’invitait à aller prendre un verre (quoi que ça veuille dire) et… Et, c’est vrai, puis quoi ? Elle se change et rentre chez elle mais pour quoi, au juste ? Une autre fin d’après-midi à s’enfermer dans sa chambre pour ne pas avoir à subir les éternels monologues de sa mère sur un potentiel Rallye ? Pour devoir s’imposer un nouveau diner avec son père et ses réflexions ? Parce que oui, quand ce n’est pas le boulot qui pèche c’est sa vie sociale, son manque de fréquentation, le fait qu’elle n’est pas encore trouvé d’homme de bonne famille et que c’est bizarre, qui reviennent sur la table. Pour une fois, on lui proposait une alternative. Une chouette alternative en plus de ça. Ce serait bête de refuser. Elle fixa ses chaussures, puis tour à tour Ludwig et son cousin avant de sourire.

- « Puis après tout pourquoi pas. Allez, je vous accompagne ! »

Elle s’excusa, le temps d’aller se changer et de troquer son uniforme contre sa tenue civile. C’était une bête invitation mais… Bizarrement, depuis qu’elle avait accepté un bête sentiment d’euphorie s’était emparé d’elle. Bon, pas de quoi sauter au plafond mais… Ce n’était pas tous les jours qu’elle avait l’occasion d’aller boire en ville en si bonne compagnie. (nan parce que sa conscience ça compte pas comme une bonne compagnie.)

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Emilly Carter
Emilly Carter
Ranger
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Jeu 30 Aoû 2018 - 17:55
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