Quoi de neuf sur l'île d'Enola ?

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L'Elu auto-proclamé des Monarchistes fait son entrée ! La Compétition, Elixir et le Gouvernement sont en crise et les Anarchistes demandent la démission du Chef du Conseil.
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[FINISH] J'aime la cuisine, pas les meubles Ikéa [Pv Mercy]
Brandon Blanchett
Be our guestMercy & Brenda
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••• En y repensant, je suis tout de même bien content d’avoir passé mon permis. Ouais, papa avait eu raison de me mettre la pression pour que je fréquente cette sombre salle d’examen pour le code et que je risque ma vie, comme le dernier des ploucs, avec ce moniteur fou. Moniteur qui avait un accent Allemand, tellement puissant, que j’avais l’impression qu’il m’insultait dès qu’il parlait. Je ne vous cache pas que mes leçons de conduite ont été pendant longtemps l’évènement qui m’angoissait le plus. Mais maintenant, ouais, je suis bien content d’avoir ce petit de papier attestant de ma capacité à conduire.

En arrivant à Enola et en constatant qu’il n’y avait pas 36 façons de voyager d’une ville à l’autre j’ai rapidement fait l’acquisition d’une petite voiture. Pas bien grande, pas faite pour faire les courses si vous voulez mon avis. Elle était verte pomme et, seul critère réellement important pour moi, elle avait un port usb pour la musique. Je devais avouer, que pendant mes trois années de licence, les occasions pour l’utiliser ont été rares. Au final, Titine (parce que toutes les voitures s’appellent Titine) était une compagne qui passait le plus clair de son temps au garage. Mais aujourd’hui j’avais l’occasion de l’utiliser de nouveau… Et quelle occasion ! J’allais enfin voir Mercy ! Bon dieu, combien de temps ça faisait ? Je ne sais pas. Je ne sais plus. J’ai arrêté de compter. Ma sœur avait besoin d’aide pour terminer son emménagement. Quand elle m’avait dit ça au téléphone, j’avais été comme un gosse. Un peu comme un gamin à qui on annonce qu’il va passer ses vacances à Disneyland. Mais une fois le téléphone reposé sur son socle, une fois la voix de Mercy éteinte et le retour du silence dans mon appartement, j’avais très vite paniqué. Mercy, j’allais voir Mercy ! Qu’est-ce que j’allais pouvoir lui dire ? Est-ce qu’elle serait déçue de me voir autant changé physiquement ? Peut-être avait-elle besoin de repère ? N’étais-je pas le pire des repères imaginables ? Et puis, est-ce qu’elle ne me trouverait pas chiant à la longue ? Est-ce qu’elle ne serait pas lassée de cette espèce de rat de bibliothèque que je suis devenu ? Hormis mais recherches, ma vie sociale ne se résume pas à grand-chose. Je n’ai pas d’anecdotes à lui raconter. Hormis les lettres que j’échangeais avec Lexie… Ses dessins, ses mots qui étaient les siens mais qu’elles ne pouvaient pas encore écrire et qu’on copiait à sa place. Si je lui amenais un peu de sa fille est-ce que ce serait bien vu… Ou est-ce que ce serait juste remuer le couteau dans la plaie ?

Enfin, je vous épargne le reste de mes cogitations, mais j’avais passé le reste du temps qui me séparait du départ dans cet état d’esprit. Et, maintenant que j’étais au volant de ma voiture, de plus en plus proche de l’arrivée, c’était pire.

- « Respire mon grand… »

Fallait que je me décoince un peu, que je me détende. Mon regard se porta machinalement sur la clé USB planté dans son port et une fois mes lunettes redressées mes doigts glissèrent instinctivement vers le bouton play de l’auto-radio.

« I stay out too late, got nothing in my brain
That's what people say, that's what people say
I go on too many dates, but I can't make them stay
At least that's what people say, that's what people say
»

Ah. Taylor Swift. Cette chanson ne me rajeunie pas. Je sais que la plupart des gens estimes mes goûts musicaux ringards ou… Un peu spéciaux. Disons que dans ma playlist, il se côtoie de nombreux genres et pas forcément ceux auxquels ont penseraient pour un jeune homme de 22 ans en internat.

Je fixe mon GPS qui m’indique que, aller, dans dix minutes je suis arrivé. Aaaaaarf, j’ai le ventre qui se sert. Se détendre, se détendre… Taylor, donne-moi la force !

- « Cause the players gonna play, play, play, play, play
And the haters gonna hate, hate, hate, hate, hate
Baby, I'm just gonna shake, shake, shake, shake, shake
I shake it off, I shake it off
Heartbreakers gonna break, break, break, break, break
And the fakers gonna fake, fake, fake, fake, fake
Baby, I'm just gonna shake, shake, shake, shake, shake
I shake it off, I shake it off
»

Je crois que la mémé qui traverse avec son chien au feu doit me prendre pour un taré à juste me voir m’exciter sur mon siège. Au moins ça me détend. Au moins je n’ai pas les intestins qui flanches. Je pousse lentement ma bagnole au travers des rues de la nouvelle ville de Mercy. Je passe devant l’arène, si j’en crois mon GPS on est plus bien loin. Je finis par gagner une petite rue et tout d’un coup mon GPS m’indique que je suis arrivé. J’éteins la musique, descend de ma voiture, regarde l’heure et constate que je suis légèrement en avance, respire un grand coup… Puis enfin je sonne.

Spoiler:


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Brandon Blanchett
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Jeu 16 Nov 2017 - 21:56
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Mercedes L. Blanchett



J'AIME LA CUISINE, PAS LES MEUBLES IKÉAfeat. Brandon Blanchett


Assister à son tout premier coucher du soleil dans une ville telle Dimaras, après trois ans d’incarcération et plusieurs mois d’isolement en maison pour femmes aux prises avec des problèmes de santé mentale, a quelque chose de tout simplement magique. Avec une lenteur surréelle, le soleil s’est échoué derrière les montagnes au loin, laissant derrière lui ses orangés et ses pourpres. Les nuages colorés progressivement se fondent au ciel d’un noir pastel, parsemé d’étoiles. La lune couvre les toits de la ville de ses rayons argentés, procurant un aspect féérique et intemporel aux villas bordant la baie. Le village s’est tu, tranquille comme toujours, et j’entends l’appel de la mer au loin. Encore une fois, je me suis laissée distraire de futilités alors qu’une réelle besogne m’attend à l’intérieur. Or, un rien interrompt mon travail car j’ai l’esprit ailleurs. Cette tête pleine de souvenirs met du mal à se plonger dans le neuf, et ces cartons à vider et placer restent pleins pour la plupart. Mes Pokémon s’activent autour de moi, tâchant de placer les objets de nos vies quotidiennes à leur place mais la demeure leur est tout aussi inconnue et étrange que moi. Pourtant, le cottage est plutôt agréable à vivre. On compte une cuisine plutôt étroite, un salon spacieux aux hauts plafonds et deux petites chambres au rez-de-chaussée et une salle de bain (microscopique d’ailleurs), puis une mezzanine avec ma chambre à l’étage. Nous avons une cour, plutôt modeste comparé à ce que nous avions à Anula avant, mais bon.

Oui, l’endroit est bien, mais les paquets de choses neuves que je n’ai pas réellement magasiné moi-même me donne l’impression de vivre à l’hôtel. J’aurai bientôt l’occasion d’écrire de nouvelles histoires ici, mais pour le moment l’endroit me semble vide. Je place une batterie de casseroles à un endroit que je juge approprié en soupirant, impatiente de voir mon frère arrivé, Brandon. Après sa lettre je me suis empressée de l’appeler pour l’inviter à passer un peu de temps ici. Je n’ai pas encore trouvé ce que nous allons manger dans cette cuisine à moitié installée et son grand frigo vide. Peu m’importe au final, seule la présence du garçon à la chevelure rose ne compte réellement. Alors que j’entends sonner, je sursaute, constatant qu’il a de l’avance. Je n’irai certainement pas chigner. Manquant de renverser de nombreuses boîtes, je me précipite à l’entrée et me jette au cou du jeune homme. Il a grandi depuis notre dernière rencontre. C’était quand? Il y a trop longtemps. Il est devenu un homme depuis et cette pensée me rend aussitôt profondément émotive. Dans les bras de mon frère que je refuse de lâcher, je me mets aussitôt à pleurer à chaudes larmes, émue et bouleversée de le retrouver. Je respire pour calmer mes sentiments houleux, avec encore la sensation de chuter. Il n’est que le premier que je retrouve après mes Pokémon bien sûr, mais c’est toujours aussi difficile de réaliser les années qui se sont écoulées sans moi et tout ce que j’ai pu manquer. Je m’essuie les joues en me détachant de lui, la lèvre encore tremblante. Pauvre chose pathétique.

«Tu m’as manqué frérot, viens rentre!»

Plusieurs de mes alliés se sont arrêtés dans leur besogne pour saluer le nouveau venu. Fiona émerge d’une boîte dans un cri de surprise, peu habituée à avoir de la visite. Nous ne sommes ici que depuis deux jours après tout. En caressant la tête du Goupix, je rigole un peu nerveusement, libérant le chemin pour Brandon.

«C’est incroyable, tu as grandi, tu me dépasses maintenant. Moi comme tu peux voir je n’ai pas tant changé haha, hormis les quelques kilos en plus et les cheveux courts.»

Je soupire, la poitrine au galop, le souffle court. Je renifle un peu en pointant sa lettre, abandonnée contre la petite table de la cuisine.

«Ta lettre… elle m’a beaucoup touchée, merci frérot. Je ne savais même pas que tu écrivais des lettres avec Lexie. C’est ma fille et tu la connais plus que moi… J’ai vraiment du temps à rattraper hein?»

Je baisse la tête en forçant un sourire.
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Mer 22 Nov 2017 - 0:15
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••• Elle est là. Elle est là. Elle est là. Je ne sais pas combien de fois je vais devoir le répéter pour m’en convaincre mais elle est là. Bon Dieu. Ce n’est pas possible. Tu parles d’un homme ! Où sont donc passées toutes mes bonnes résolutions ? Où sont donc passées toutes ces promesses de comportement, cette décision de rester droit et digne, de devenir le pilier sur lequel elle pouvait se reposer ? Je n’en sais rien. Je ne sais plus. Et puis, bordel, je m’en fous. Elle est là. Après tout ce temps elle est là. Elle n’est plus derrière des barreaux. Elle n’est plus une simple voix. Elle est là. Réellement là. Pour la première fois depuis son départ, je la retrouve enfin.

Je me surprends à serrer Mercy dans mes bras avec une force que je ne connaissais pas. La serrer. La sentir. Et enfin réaliser qu’elle, ma grande sœur, est là. Je me sens tout d’un coup dépouillé de tout courage et de toute contenance. Mes maigres efforts pour paraître plus adulte s’envolent en éclat et ne subsiste que ce besoin enfantin de serrer ce membre si chère de ma famille que j’avais perdu de vu depuis bien trop longtemps. Ne restait là, dans ses bras, que le bonheur de sentir de nouveau son parfum et d’être de nouveau rassuré, apaisé, par cette odeur familière. Un peu comme l’odeur d’une mère qu’on retrouve avec bonheur après un long voyage ou une nuit de cauchemar. Nous nous étions déjà parlé, déjà vu depuis mon arrivée à Enola, mais vraiment, cette fois-ci, je comprends que je l’ai retrouvé. J’enfuis machinalement ma tête dans son cou, exactement comme je le faisais quand j’étais gosse. Exactement comme ces trop nombreuses fois où je m’étais jeté sur elle en pleure après une grosse frayeur. Au final je n’ai pas grandi. Je n’ai pas changé d’un iota. Je suis toujours ce même môme. J’ai toujours besoin d’elle. Peut-être même plus qu’elle a besoin de moi.

- « Mercy… »

Cette fois-ci je suis plus grand qu’elle et ça me fait bizarre de me dire que j’ai grandi. J’aurais probablement, sous peu, honte d’avoir craqué aussi rapidement. Je me traiterais sûrement d’idiot complet et d’égoïste. Je sais qu’elle n’a pas besoin de voir plus émotif qu’elle ne l’est. Je sais qu’elle a besoin de stabilité. Mais là, tout de suite, c’était juste trop bon de la revoir.

C’est à contrecœur que je me détache d’elle et en apercevant son visage mouillé de l’arme je me sens automatiquement coupable. Tiens, je vous avais dit que je me traiterais rapidement d’idiot et d’égoïste. Soit fort Brandon. Tu es venu là pour la soutenir oui ou non ? Fait abstraction de ta gorge serrée et soit fort. Elle est plus brisée que tu ne le seras jamais. Nous le savons très bien. Mercy n’est pas invincible.

- « Mais ça te vas très bien ! Tu es encore plus belle qu’avant ! » fis-je précipitamment et avec une grosse, grooooosse maladresse en réponse à son commentaire. « Enfin… Je veux dire, heu, t’étais déjà très belle avant ! Enfin, oui, t’es belle tout le temps mais l’âge ne te rend pas plus moche et on voit même pas tes rides du coup je…. Devrais me taire n’est-ce pas ? »

Je passe une main lasse sur mon front en m’insultant de tous les noms intérieurement. Ce n’est pas possible. Comment tu veux faire les choses biens avec un boulet pareil ? Travail ta rhétorique Brandon ! Ce n’est pas bien compliqué ! Je lui lance un sourire confus et désolé. Je ne sais pas quoi faire d’autre. J’ai peur de parler avec encore plus de maladresse. 3 ans de licence pour en arriver là. Quand papa me surnomme champion je me demande s’il a bien conscience de ce que champion veut dire. A moins que ce soit ironique.

- « Ta lettre… elle m’a beaucoup touchée, merci frérot. Je ne savais même pas que tu écrivais des lettres avec Lexie. C’est ma fille et tu la connais plus que moi… J’ai vraiment du temps à rattraper hein? »

Je le savais. J’en étais sûr. Mais oui, nigaud que je suis, hein. Evidemment qu’évoquer Lexie c’était la mauvaise idée du siècle. Raaaah. Je foutrais des baffes des fois. Arg. Je me sens affreusement coupable. Je ne peux pas la laisser comme ça. Mais que dire ? Dans un sens elle dit la stricte vérité. Je ne peux pas lui mentir. Elle le saurait tout de suite, de toute façon. Pour autant, même si Lexie lui était étrangère, j’avais bon espoir que tout irait pour le mieux. Que le plus dur était passé. Alors quoi ? Devais-je me montrer direct ?  

- « Mais… Tu sais, tu as tout ton temps maintenant. » Jusqu’ici ce n’est pas faux et totalement con ce que je dis. « Lexie est jeune et même si ça peut te paraître des lustres, cinq ans ce n’est pas grand-chose sur la totalité d’une vie. Je veux dire, vous avez des décennies devant vous pour vous connaître. Tu auras tout le temps de te construire des choses uniques avec elle. » Puis je me permets d’ajouter. « Des souvenirs qui n’appartiendront qu’à vous deux. Pas à Weston, pas à moi, pas aux parents. Juste à vous deux. »

Je m’en suis… Etrangement bien sortit je trouve.  J’ai l’impression d’avoir trouvé les mots justes. Je pose un regard sur mon sac et décide de passer au plan B.

- « A ce propos. Je ne sais pas si c’est bien correct de ma part mais… Je t’ai ramené une partie de ma correspondance avec Lexie. Bien sûr, elle n’écrit pas toute seule, elle dicte ce qu’elle veut écrire. Mais elle est très éveillée pour son âge et… Je pensais que ça te ferais plaisir de lire un peu de ta fille… Enfin si tu veux, hein ? Je peux te laisser seule si tu veux les lire et… Bah… Heu… Ranger les cartons ?  »

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Dim 26 Nov 2017 - 1:55
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Parfois, l’injustice me brûle la gorge. Tout un monde pour oser poursuivre en me laissant derrière. J’ai progressé, moi aussi, mais loin de tous. Les enfants ont grandi, les visages ont ridé, l’île s’est reconstruite. Et moi je n’ai rien vu. Je n’ai plus participé. Même si je n’en ai aucun droit, une sorte de colère m’anime de constater tous les changements, je m’écrie au nom d’une injustice insensée pour qu’on me rende mes proches. Ceux que je connaissais alors. Je crains, au-delà de ne plus reconnaître mon monde qu’on m’ait tout bonnement oubliée, que pour Brandon, que pour ma fille, que pour plus personne, je n’aille vraiment plus d’importance. Il n’y a aucune injustice réelle dans ma situation. J’ai posé des gestes, j’ai dû les assumer. Ma vie en prison, malgré les restrictions et l’intense thérapie qui m’a laissée épuisée et à bout de ressources, me paraissait plus aisée que le défi que je dois maintenant relever. Il n’y a rien de facile, surtout pas en reprenant ses marques après plusieurs années d’isolement. Mais de réaliser que désormais Brandon peut me voir ainsi me bouleverse. La perspective que mon petit frère m’appuiera désormais, que j’aurai besoin de lui alors que j’ai toujours tenté de lui éviter mes peines. Cette fois, je ne peux réprimer mes larmes, dont j’ai honte. Honte de voir la culpabilité se dessiner sur ses traits, comme si c’était de son ressort.

Au final, il n’aura pas beaucoup changé. Toujours la même maladresse qui me tire un bref rire sincère. Un sentiment de familiarité vient chasser ma vulnérabilité quelques instants. Je prends sa main, reconnaissante de sa présence ici. De l’avoir à mes côtés, de savoir qu’il aura pris soin de Lexie en mon absence. Et plus égoïstement encore, de pouvoir espérer le garder auprès de moi lors de ses années d’études au moins. Il m’aura manqué, son innocence, ce grand cœur pur qu’il possède, sa gentillesse inouïe. Il me fait du bien. Sans le réaliser, probablement, il en a toujours été ainsi. Tous mes tracas me paraissaient si bénins lorsque je rentrais chez mon père pour le voir dévaler l’entrée et se lancer dans mes bras. Je retrouve cette sensation, tout en sachant qu’il faudra s’ajuster lui et moi, à nos rapports désormais dans la vie adulte. Je ne serai probablement plus jamais l’héroïne de son enfance, mais il restera toujours mon petit frère et mon rayon de soleil. Je chasse mes dernières larmes, même si les derniers mots que je viens de prononcer me font toujours aussi mal.

«Arrête, Brandon. De te sentir coupable à chaque mot que tu dis. J’ai survécu au Régime, à la prison et à bon nombre de malheurs. Je ne vais pas me briser avec quelque maladresse. Je t’aime tu sais?»

Je lui donne un bisou sur la joue. Il me reconnaîtra dans ce geste, toujours aussi affectueuse et démonstrative. Je force un sourire à ses mots à lui. Lexie et moi aurons bien sûr de nombreuses occasions de rattraper le temps perdu, si seulement une telle chose est possible.

«Merci d’avoir amené la correspondance. Je veux bien qu’on la lise ensemble, m-mais je crois que j’ai besoin de me poser un peu avant. Je n’ai pas vraiment envie de défaire des boîtes tout de suite non plus. Je suis juste… contente que tu sois là. Et aussi que tu prennes si bien soin de Lexie. Elle a vraiment le meilleur des tontons.»

Je bouscule mon petit frère pour le gêner, lui offrant une œillade malicieuse tout en chassant une dernière larme. Ça suffit la fontaine, on ferme le robinet.

«En fait, je pensais qu’on pourrait aller chercher quelque chose à manger car mon frigo est vide. Puis pendant qu’on marche un peu, tu pourrais me raconter un peu tes stages et tout ça, qu’en dis-tu?»

Shadaya s’est approchée furtivement de nous, battant la queue, un éclat dans son œil unique. La Luxray n’a qu’une envie : sortir se dégourdir les jambes en notre compagnie.
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Sam 2 Déc 2017 - 16:13
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••• Je me surprends à rougir à son baiser. Comme un idiot. Comme à chaque fois qu’elle m’embrassait. A l’époque, je me souviens que chacune de ces marques d’affection résonnait triomphalement en moi. Je me souviens de ces moments où je me pavanais tel un bellâtre dans la maison parce que Mercy m’avait félicité d’un baiser ou d’une caresse. Avec le recul, je me rends compte que je me pavanais souvent à la suite de toutes marques de tendresse. Quand maman me prenait dans ses bras à la suite d’une bonne note ou que papa me frappait le dos fier d’une quelconque action. Mais avec le recul, je me rends surtout compte que ces marques de tendresse devenaient biens plus importantes quand il s’agissait de Mercy. C’était ma grande sœur et je ne la voyais pas tout le temps. Quand elle était là, je voulais briller à ses yeux, la rendre fière en pensant que ça ne la pousserait que plus facilement à revenir à la maison, à rester plus longtemps. Aujourd’hui je me sens un peu… Gêné de ce contact dont j’avais perdu l’habitude. Mais, aussi, d’une certaine façon, je me sens profondément heureux. J’ai l’impression d’avoir obtenu une nouvelle fois ses félicitations. Sans doute que vivre ainsi au travers d’elle est une mauvaise chose. Sans doute que je ne devrais pas m’emballer pour si peu. Un adulte doit, par définition, être un minimum indépendant. Je devrais prendre quelques distances mais… Oh non, bordel, je n’en ai aucune envie. Je n’ai définitivement pas grandi. Le simple fait de la voir me ramène à cette époque où le moindre de ses regards me donnait du cœur à l’ouvrage. Pourquoi vouloir changer ? Pourquoi vouloir rendre nos rapports plus adultes alors que c’est ce contact, cette proximité qui me rend heureux ? Pourquoi est-ce qu’on ne pourrait pas être tout simplement comme avant ? Etre de nouveau cette équipe imbattable. Etre de nouveau ensemble, tout simplement.

Je me surprends à laisser un sourire apparaître à cette pensée. Ce serait tellement bien. Je laisse un petit ricanement sortir d’entre mes lèvres à l’annonce de mon titre de meilleur tonton et me gratte de nouveau le cuir chevelu dans un tic nerveux qui ne m’a jamais quitté.

- « C’est ma nièce, nous sommes une famille, c’est normal que je prenne soin d’elle. » fis-je doucement avant d’ajouter. « Enfin, ta fille à un tel caractère et un tel bagou que je me demande souvent si ce n’est pas de moi qu’elle prend soin au final. Elle a la technique pour me donner du baume au cœur. »

Pour ne pas dire que ses visites me rendent, à chaque fois, un peu plus gaga chaque jour.

- « J’aimerais bien me sentir aussi proche de Benjamin. Je n’aime pas l’idée de faire des préférences entre mes neveux et nièces. On a beau ne pas avoir de lien de sang, ça n’empêche que c’est tout de même, lui aussi, mon neveu et je ne veux pas être seulement l’oncle de Lexie… Mais, on dirait que c’est beaucoup plus compliqué que je ne le pensais. »

Ces mots me viennent non pas sans amertumes. J’aimais pourtant beaucoup ce petit garçon mais j’avais la nette impression qu’un large fossé nous séparait. A ses yeux, je ne devais pas être grand-chose, juste l’oncle de sa sœur, seulement de sa sœur, alors qu’aux miens j’étais aussi le sien et qu’il ne devrait pas avoir de telles distinctions au sein d’une même famille.

Enfin, je ne devrais pas accablée Mercy de mes propres problèmes. Je pose un regard à son frigo et hoche positivement la tête. Je sors donc le premier et lui demande de me montrer le magasin le plus proche avant de commencer notre marche. L’air est doux, bien plus doux qu’à Baguin et le petit coup iodé de l’air a le mérite de m’aérer l’esprit. Dans l’optique de signer mon contrat d’interne dans la clinique de madame Weber (pour laquelle j’avais une réelle admiration, vous n’avez pas idée) j’enchaînais non-stop des tonnes de tâches différentes. Pour le moment au centre Pokémon de Baguin, j’essayais de me montrer le plus actif possible à tel point que je ne dormais que très peu ces dernières semaines. Le café et le thé s’étaient montrés être des compagnons de route important et indispensables. J’avais conscience que je poussais sans doute trop loin le bouchon, que je devais me ménager mais je refusais l’idée que le contrat de mes rêves puisse me passer sous le nez par manque d’activité et choix de la facilité. Je ne sais pas s’il était raisonnable de faire part de ces détails à Mercy, je ne voulais pas l’inquiéter. Le souci, c’est que je ne veux pas non plus lui mentir… ça me serait insupportable de lui cacher quelque chose. Je lève la tête vers le ciel quelques secondes avant de commencer.

- « Depuis l’obtention de ma licence j’ai fait quelques stages dans diverses cliniques dans Baguin et sa périphérie. J’ai assisté à pas mal de conférence et avec ma voiture j’ai souvent voyagé à travers l’île pour livrer des missives (parce qu’internet et les mails c’est surfait) à des vieux scientifiques un peu dur de l’oreille mais bigrement intéressants. En rencontrant pas mal de ces scientifiques j’ai décidé de me spécialiser dans la phokéthérapie et plus précisément sur les effets que peuvent avoir les Pokémons sur les êtres humains et l’inverse. Pour le moment je n’ai pas fait grand-chose mais une fois mon contrat en poche j’ai dans l’idée de mener des expériences… C’est encore assez flou dans mon esprit mais j’aimerais bien monter ma propre équipe et pourquoi pas tenter le challenge de la compétition et observer de mes propres yeux les effets qu’auront mes futurs pokémon sur moi et leurs réactions face à la victoire, la défaite etc. » Je marque une petite pause avant de me frotter le crâne. « Enfin, je ne suis pas très très doué en dressage mais, dans mon cas, je pense qu’il est nécessaire d’expérimenter de moi-même pour faire des articles concluants et réellement intéressants. Les observations c’est une chose mais vu qu’on parle de ressentit, il est nécessaire de devenir son propre sujet d’expérience. »

On descend une petite rue et, j’ai tellement l’habitude d’être la tête dans mes bouquins que, je me surprends à laisser un sifflement m’échapper en voyant la mer.

- « Jolie vue. » fis-je avec un sourire avant de reprendre. « J’aimerais bien signer mon contrat d’interne à la clinique privée Edelweiss. La propriétaire est une femme étonnante ! Elle est devenue médecin chercheur très jeune, c’est un véritable génie tu te rends compte ?! On doit en compter quoi… Un par siècle ? T’imagines si je deviens son apprenti ? La chance que ce serait ! Cependant… Les places sont chères. J’essaye de mettre toutes mes chances de mon côté en variant les activités et en prenant des gardes de nuit mais j’ai peur d’obtenir un refus… Je pourrais toujours postuler au centre public mais ce ne serait pas la même chose… »

Je lève la tête en apercevant le magasin.

- « Ah ! Pardon, j’ai trop parlé. T-tu… Heu… J’ai tendance à beaucoup trop m’étaler quand je parle de mes recherches… Tu sais ce que tu veux manger ? J’ai appris à cuisiner depuis, tu sais ? »

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Dim 10 Déc 2017 - 16:59
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Mercedes L. Blanchett



J'AIME LA CUISINE, PAS LES MEUBLES IKÉAfeat. Brandon Blanchett


Le mot résonne en moi, ce mot précieux auquel je me raccroche depuis ma sortie de la maison pour femmes aux prises avec des problèmes de santé mentale. Une idée, une émotion, la famille représente pour moi une aspiration, un objectif. Reconstruire ma nouvelle identité par l’accoutumance de mes nouveaux rôles et responsabilités. Brandon comprend. Lui-même a su s’épanouir parmi cette idée et prendre une place considérable dans ma propre famille, alors qu’il aurait pu simplement se retirer. Une fois de plus, je le considère en silence, à me demander comment une sœur peut mériter un frère aussi bon, aussi dédié que l’interne. Le jeune homme aura orienté nombreux de ses choix pour s’y inscrire et je n’ai pas l’intention de le repousser maintenant. Même que j’ai l’impression grandissante qu’il sera un levier important dans ma relation avec Lexie, peut-être même facilitera-t-il mes échanges avec Weston. À ses mots, je réalise tout l’effort produit pour s’approprier ma réalité. Lorsqu’il parle de Benjamin ainsi, je sais qu’il comprend l’affection que je porte au garçon et à quel point le petit peut être important dans ma vie. J’hoche tristement la tête, en sachant cette histoire insensée. Je me pose constamment cette question, épineuse et complexe, à savoir comment nous en sommes parvenus ici. Et surtout comment réparer ce qui a été brisé à ce point. Comment m’impliquer auprès de cette famille et l’apaiser, maintenant que je puis être dans sa vie? Pour ce qui est de mon petit frère, la réponse m’apparaît clairement. Je veux l’accompagner dans son cheminement, lui apprendre ce que je puis et surtout être présente pour lui.

«Compliqué… Oui. Je me demande encore comment… Si je ne devrais pas… Enfin, oui. Benjamin a tout d’un fils pour moi mais je sais que je ne pourrai plus jamais le traiter comme tel et le tout me paraît tellement étrange, tellement saugrenu, même cinq ans après, je ne me suis jamais fait à l’idée.»

J’ai choisi mes batailles, choisi mes luttes, et dans toutes celles-ci, il n’y a eu qu’un seul véritablement perdant, Benjamin. On lui a retiré celle qu’il était venu à appeler sa mère, et maintenant il devra me côtoyer avec l’amertume de l’interdit. Tant de barrières qui ne devraient pas être. Je soupire. Voilà des réflexions qui assombrissent mon humeur. Je suis mon frère à l’extérieur, la Luxray sur les talons. Elle trottine devant nous, nous ouvrant la voie comme si Dimaras lui appartenait déjà, comme si ces rues l’avaient vu grandir. Nous entendons la mer d’ici, son souffle humide contre les berges, son chant étouffé et rythmé sous les étoiles. J’ai revêtu un petit manteau à notre sortie, amusée par mon acclimatation rapide à ce nouveau climat. Il ne doit pas faire bien moins de vingt degrés Celsius et pourtant je grelotte. Que ferais-je à la même époque, à mon Québec natal? L’air frais me fait du bien, me permet de chasser mes pensées envers Benjamin et Weston et toute cette galère. Puis, comme promis, je prête une oreille attentive à mon frère. Il étale ses projets avec une telle assurance que je souris. J’avais à peu près son âge en posant pied pour la première fois à Enola, je brûlais alors de la même passion. Depuis, ma vie a bien changée. J’espère qu’il aura plus de chance que je n’ai pu en avoir. Dans tous les cas, je m’arrangerai pour lui faciliter la voie, même si je constate qu’il n’en aura guère besoin. Brandon aura toujours été déterminé et travaillant.

Ses projets, d’ailleurs, piquent ma curiosité naturelle. La clinique d’Edelweiss, d’abord, et sa description un peu idéalisée me tire un sourire que j’efface avec difficulté. Je ne suis guère surprise que Brandon préfère cette clinique aux autres, et je n’ai pas de doute que Maelys le désignera comme son interne officiel sous peu. Ils feront une bonne paire ces deux-là. Pour ma part, je n’ai pas l’intention de lui confier que nous nous connaissons, afin qu’il se rassure s’il est choisi : ce sera de par son talent et non du lien qui me lie avec sa future mentor. Son sujet de recherche m’intéresse beaucoup aussi. J’aurais négligé son expertise il y a plusieurs années, mais c’était bien avant de réaliser à quel point mes Pokémon m’ont changée, à quel point ils sont devenus importants dans ma vie. Shadaya relève la tête lorsqu’il nous annonce ses projets de faire partie de la Compétition pour tester ses théories lui-même. Nous sourions toutes les deux tendrement car nous nous revoyons, il y a presque dix ans maintenant, faire nos premiers pas nous aussi dans ce grand tournoi.

«Brandon c’est… vraiment très intéressant comme sujet. Tu devras me tenir au courant hein? Puis si tu veux faire de l’observation à mon Arène, tu seras le bienvenue! Oh mais attends… Si tu fais la Compétition, tu dois passer faire un match contre moi, hein? Sinon je te chauffe les oreilles! Dans tous les cas, n’aies pas peur d’exprimer tout ça avec moi, c’est beau de te voir si passionné. Sincèrement, je crois que cette Edelweiss le verra et te donnera la place sans même regarder les autres candidats. Il n’y a qu’à te voir en parler pour constater à quel point tu es déterminé à réaliser tes rêves. Puis tu fais bien d’envisager de faire la Compétition! Un peu de terrain ne te fera pas de mal, puis je t’assure que la Compétition fait vivre énormément d’émotions avec ses alliés. Pour ma part, ça m’a changée. Je n’étais pas… comment dire… Très tournée vers les Pokémon en soi. Mais c’est qu’ils sont persistants à se faire aimer, n’est-ce pas Shadaya?»

La Luxray ronronne de plaisir.

«Nous faire à manger? Oh, oui, ça me fera plaisir! Je t’avoue que je ne suis pas très douée moi, mais je fais une bonne assistante puis je ferai la vaisselle! J’ai tellement faim que je mangerais un Tauros entier, mais je crois qu’on pourrait faire un peu de poisson. Celui de Dimaras fait sa réputation après tout.»

Le magasin se dresse rapidement devant nous. J’aide le jeune homme à trouver les ingrédients et paie pour le tout. Les sacs dans les mains, nous retournons vers la maison. Je souris, bien plus légère et guillerette que lors de son arrivée. J’ai l’impression qu’entre nous, tout se replace. Je retrouve notre complicité d’avant.

«À vrai dire, je ne déteste pas trop Dimaras. C’est plutôt beau comme village. J’aimais aussi Baguin énormément, il y a quelque chose chez les Baguinois qui… me rappelle un peu la maison. Enfin. Si tu as l’intention de participer à la Compétition, il va falloir que captures quelques Pokémon. Tu as toujours Caféine j’imagine?»
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Mercedes L. Blanchett
Mercedes L. Blanchett
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Mar 2 Jan 2018 - 18:08
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Brandon Blanchett
So much drama... I like itMercy & Brenda


Me battre contre Mercy ? C’est con, mais l’idée ne m’avait pas effleuré l’esprit. C’est vrai qu’elle était championne maintenant. Seulement… On parle de Mercy, là, c’est loin d’être une débutante ou quelqu’un que je peux me permettre de sous-estimer. Je pousserais même le bouchon en disant qu’elle pourrait me rétamer comme elle le voudrait, et ce le plus facilement du monde. Enfin, je suis idiot moi aussi, évidemment qu’elle est forte. Après tout, ce n’est pas n’importe quel clampin qui peut se charger d’une arène. Connaissant Mercy et connaissant Weston je savais plus ou moins que le niveau était élevé mais je devais prendre garde à ne pas sous-estimer le reste de l’élite.

Je pose un regard amusé sur mes Pokéball que je sors de mon sac. Non. Ce n’est pas pour tout de suite. Je suis intimement persuadé que cette expérience pourrait m’apporter beaucoup et, soyons honnête deux secondes, je pense avoir déjà pris ma décision. Le tout, maintenant, c’était de se préparer en conséquence. Il me fallait une équipe, de l’entraînement. C’est un projet d’une certaine ampleur. Je devrais greffer à cette partie de mes recherches des dizaines d’expériences annexes et essayer de me pencher sur quel Pokémon pourrait rentrer dans ma spécialisation. Tout ça en parallèle de mon travail d’interne. Une chose était sûr, ce ne sera pas de tout repos.

- « Enfin, pour le moment je ne suis pas du tout au point. On ne se lance pas en match d’arène comme on se lance dans une piscine. Il me faut une équipe… Pour être tout à fait franc je ne me fiche pas mal de l’équilibre de la team et de la puissance basique de mes Pokémons. Ce que je veux mesurer en premier lieu c’est les liens que nous tisseront et leurs impacts. Cependant cette expérience seule ne suffira pas. Je devrais mener d’autres expériences en parallèle pour obtenir les prérequis nécessaires au passage de grade. Disons que ce projet est plus une expérience de fond. Elle se fera sur le long terme et me demandera beaucoup de temps de préparation, je dirais même que la préparation fera partie intégrante du projet en lui-même. Malheureusement je vais devoir miser sur autre chose pour rédiger des articles. Là aussi j’ai plusieurs pistes en tête mais il faut que je les creuse. J’aimerais bien étudier ce qu’apporte les Pokémon à l’éveil de l’enfant, par exemple… Hmm, peut-être qu’une série de visite au refuge serait une bonne idée pour étudier… C’est que la Pokéthérapie c’est très très vaste. C’est tellement vaste que je n’ai aucune idée des Pokémons pouvant rentrer dans ma spécialisation. »

Le magasin se dresse devant nous et je note très soigneusement l’idée de cuisiner du poisson. Voyons, avec les horaires que je prenais j’avais très peu de temps pour cuisiner. Mon alimentation depuis quelques semaines se résumait à des plats tous prêts. Cependant, en commençant à habiter seul je m’étais découvert une véritable passion pour la cuisine. J’aimais acheter des ingrédients et les préparer pendant une voir trois heures dans ma petite cuisine. C’était long, j’en salivais déjà d’avance mais une fois prêt j’avais cette petite satisfaction du travail accomplit et le goût ne m’en semblait que meilleur. Du poisson donc. Je regarde un peu les ingrédients, les poissons sur les étalages et finalement je me décide pour un filet persillé avec une sauce. Je prends aussi de quoi faire une mousse au chocolat, ce n’est pas si compliqué à faire et c’est foutrement bon. Nos sacs en poche, on met pied de nouveau à l’extérieur et nous repartons en direction de la maison.

Je la sens un peu plus heureuse que quelques minutes auparavant et effleurer l’idée que c’est peut-être, par hasard, potentiellement, on croise les doigts ma présence qui l’apaise m’emplit d’une certaine fierté. J’avoue, je bombe un peu le torse.

- « Baguin grouille de monde. C’est assez vivant mais moins… Comment dire… étriqué que dans d’autres villes. Les gens restent majoritairement aimables et, mine de rien, on arrive à respirer là-bas. Mais j’aime bien Dimaras aussi. C’est qu’on n’a pas eu souvent l’occasion de voir la mer quand on était petits. C’est calme. J’aime bien l’air merrain. J’ai l’impression qu’on vit plus sereinement de part chez toi. » fis-je en souriant « Caféine est toujours là mais j'ai une nouvelle compagne depuis quelques temps. c'est une petite Tarsal que j'ai trouvé pendant une de mes sortie sur le terrain.»


Je lâche mes Pokémons et présente donc à Mercy Primrose qu'elle n'a jamais connue. J'intime à mes compagnons l'ordre de bien se tenir et d'être gentil avec le reste de la maisonnée. Arrivé dans la cuisine je pose les sacs et en bon petits frères un peu trop gaga de sa sœur j’invite Mercy à se poser sur un fauteuil et à se détendre avec un grand D majuscule. Pour ma part, je me concentre sur la préparation du poisson et m’affère à sa cuisson. Je slalome de casserole en plan de travail en organisant très rapidement dans ma tête la marche à suivre. Outre le plaisir de cuisiner je trouve que c’est un très bon exercice. Savoir disposer son matériel, choisir dans quel ordre faire quoi… Je pense que ce genre de tâche m’aide aussi pour mes recherches. Savoir réfléchir vite et bien et exécuter les tâches de façon optimisé… C’est quelque chose que j’aime bien.

La préparation dure plusieurs dizaines de minute, pendant que le poisson cuit j’en profite pour faire ma mousse au chocolat et quand tout semble prête j’invite Mercy à venir m’aider pour mettre la table. C’est idiot, mais j’ai l’impression de retrouver ce petit rituel que nous avions enfant. Ce moment où l’on mettait et débarrassait la table ensemble, par moment avec quelques catastrophes à la clé mais toujours en riant. Peut-être qu’on pourrait faire ça de nouveau, peut-être même plus souvent que je ne l’espère.  Je n’ose pas encore trop lui en demander. Je suis assez pudique à l’idée de briser se semblant de comportement adulte que j’ai acquis au fil des années. Je ne sais pas si c’est une question de fierté ou la simple peur du jugement mais j’ai un peu honte à l’idée de lui montrer, qu’au fond, je suis encore ce petit garçon.


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Brandon Blanchett
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Mer 3 Jan 2018 - 23:58
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Mercedes L. Blanchett



J'AIME LA CUISINE, PAS LES MEUBLES IKÉAfeat. Brandon Blanchett


La sensation revient, étrangère. Celle de constater que mon petit frère n’a plus rien de l’enfant qui m’attendait au pas de la porte à chacune de mes visites chez notre père, qu’il a changé, mûri, tout en restant le même. Il s’agit bien sûr d’une évolution attendue, sauf que d’en constater la transformation de manière aussi radicale continue de me faire un peu étrange. Il continue de déblatérer sur son sujet d’étude, que je ne pourrais trouver plus intéressant. Je pourrais l’écouter ainsi des heures, sans pouvoir placer un mot ou véritablement participer et j’en suis ravie. Ravie qu’il ait pu trouver sa propre voie sans constamment suivre mes traces, ravie qu’il puisse s’épanouir de manière indépendante. Et quel jeune homme il devient… Sans l’ombre d’un doute, son métier lui procure une assurance que je ne lui ai jamais vu et qui me réchauffe le cœur. Son processus ne me paraît pas bien simple mais j’ai confiance qu’il parviendra à ses fins. Dans tous les cas, je ne pourrais être plus fière de lui et espère tout de même qu’il en viendra à me combattre dans mon Arène et qu’il remportera mon Badge car rien au monde ne me ferait plus plaisir que de lui remettre. Oh, je sais bien que ce n’est pas l’objectif, mais laissons donc une grande sœur un peu émue rêvasser en paix, d’accord?

«Oui, Dimaras était exactement ce qu’il me fallait après mon isolement. Il y a vraiment quelque chose de paisible ici ce qui ne va pas pour me déplaire. Devenir Championne veut dire pour moi de suivre une formation de milicienne alors je préfère que ma ville soit bien bien tranquille. Je pense qu’un peu de paix ne me fera que tu bien, tout comme l’animation de Baguin te gardera en éveil dans tes recherches. À mon arrivée à Enola, j’ai habité là-bas quelques temps et j’ai beaucoup apprécié.»

Arrivés à la maison, Brandon m’introduit à la petite nouvelle de l’équipe, une Tarsal très adorable. Je suis bien heureuse de constater que le jeune homme a toujours avec lui son fidèle Coxy, Caféine, qui est devenu un peu mascotte à vrai dire. De nombreux de mes Pokémon viennent à la rencontre des nouveaux venus, c’est le cas d’Adowë mon Arakdo qui considère les deux avec de grands yeux étranges. La petite a quelque chose d’un peu bizarre, ce qui ne m’empêche pas de l’apprécier. Fiona la Goupix, Kinu l’Aligatueur et Hercules le Minotaupe les visitent aussi pour des raisons qui divergent entre les individus. Les laissant tous échanger en toute tranquillité, je vais à la salle à manger pour préparer la table en chassant Brenda dans la cuisine. Il en déjà plein les bras après tout. Je déniche dans une boîte une jolie nappe que j’agrémente de serviettes assorties, d’un vase de fleurs vide (pas encore eu l’occasion d’en dénicher) et bien sûr les couverts. Brandon, lui, s’active dans la cuisine et les odeurs qui s’en échappent me font accourir, l’eau à la bouche.

«Bon sang, Brandon, mais ça sent TROP BON! Depuis quand tu cuisines comme ça? Il va vraiment falloir que tu m’apprennes parce que moi je fais tellement de choses en même temps, j’oublie toujours un truc et je fais tout beaucoup trop cuire. Même en suivant la foutue recette! Oh Arceus sois-tu loué.»

Avec les odeurs de ce repas, la maison semble soudain moins neuve et impersonnelle. Je remplis une bonne cruche d’eau où j’ajoute quelques glaçons et du citron que j’ai acheté au magasin tout à l’heure. J’ouvre les portes vitrées à l’arrière, et nous pouvons voir d’ici, au loin, un petit morceau de l’océan. La brise du soir s’engouffre par l’entrée, me tirant un soupir de bien-être. Je retourne à la cuisine aider mon frère à servir le repas et vient m’asseoir avec enthousiasme. J’avale presque tout rond le poisson préparé, en m’exclamant de bonheur à chaque bouchée.

«Wow… Trop trop bon. Je vais devoir t’engager comme chef cuisinier. Quand même, je suis vachement contente que tu sois là, Brandon. La maison me paraît moins vide et moche comme ça. J’ai aussi hâte que Lexie vienne me visiter, même si ça me stresse… Tu crois qu’elle aimera ça ici?»

J’observe mon frère de grands yeux curieux et un peu désespérés. La brise marine s’engouffre une fois de plus dans la maisonnée et je souris. Je suis bien, pour la première fois depuis probablement des années.
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Mercedes L. Blanchett
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Jeu 11 Jan 2018 - 22:23
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Brandon Blanchett
Le cœur d'un être humain se joue à l'estomacMercy & Brenda

L’idée de voir Mercy suivre une formation en lien avec la milice me dérange. Bon, d’un côté c’est logique mais… Arf. Non, je n’aime vraiment pas l’idée de la voir liée de prêt ou de loin à une force armée. Ces dernières années d’absence m’avaient laissées un goût amer et un certain traumatisme. En foutant les pieds sur Enola autant vous dire que l’angoisse que j’éprouvais ne s’était en rien arrangé. On avait beau dire, c’était la guerre qui avait sévit sur l’île. Mercy a été blessé, peut-être plus que je ne le pense. Je ne suis pas idiot, je me doute bien qu’elle arrondit les angles, qu’elle ne me dit pas tout. C’est légitime, je ne lui dirais pas toute la vérité non plus si j’avais été à sa place. Parce que je l’aime, parce que je ne veux pas la blesser plus que nécessaire. Parce que je veux la voir sourire et non être inquiète. Je pense que Mercy m’a caché un certains nombres de détails sur les évènements d’Enola. Je ne lui en veux pas, bien sûr, je comprends sa démarche. Mais du coup, repenser au fait qu’elle puisse être de nouveau mêlée à ce genre de chose… Liée à un camp… Non. Pas moyen, ça m’horripile.

Je ne dis rien cependant. A quoi bon ? La vexer ? Lui rajouter un poids nouveau sur les épaules ? Non, ce n’est pas ce que je veux. C’est peut-être lâche et égoïste de ma part mais je veux retrouver cette quiétude de l’enfance. Cette quiétude et cette insouciance de l’époque où nous n’avions à nous soucier de rien. Je ne veux plus voir cet air lourd et triste sur son visage. Mercy n’est pas faites pour tirer ce genre de tronche, Mercy est faites pour être rayonnante et illuminé tout le monde. Je ne veux pas aggraver sa mine déjà fatiguée, alors je ne dis rien. Je ne dirais rien pour le moment. Elle n’a pas besoin d’angoisse, elle a besoin de soutient. Alors au lieu de m’inquiéter et de mettre sur le tapis un sujet délicat, je souris.

- « Hmmm… J’ai appris à cuisiner pour survivre et… Aussi parce que maman m’harcèle depuis des années avec ça ! » Fis-je dans un petit rire en tâchant de chasser toute inquiétude de mon esprit. « Soit disant que ça plaît aux femmes les hommes qui cuisinent et que c’est une qualité non négligeable pour trouver une fiancée. C’est que depuis que papa est devenu grand-père, elle a pris goût à l’idée d’avoir des dizaines de petits enfants à la maison pour les vacances. C’est limite si elle ne m’arrange pas des rendez-vous galants en m’envoyant des profils de jolies filles sur Facebook. Sérieusement, je crois qu’elle va finir par me marier dans mon dos ! »

Je roule volontairement des yeux dans un geste théâtrale avant de ricaner bêtement à ma propre bêtise. Quoi que, quand je l’entends au téléphone me dire « Un beau jeune homme comme toi ! Pas de petite amie… Non, non, non, ce n’est pas possible mon fils ! » j’émet de sérieux doutes quant au respect de mon intimité. Surtout que… Meh, on ne peut pas dire que la recherche d’un ou d’une compagne(on) soit ma priorité… Dire que je n’en avais pas grand-chose à faire serait presque un euphémisme. Je n’étais pas opposé à l’idée d’une relation si la bonne personne et l’occasion se présentait mais n’étais pas non plus dans le besoin de rechercher à tout prix quelqu’un. J’avais Lexie, mon boulot, ma famille, mes pokémons, ça me suffisait largement pour ne pas me sentir seul.

J’amène le repas sur la table et me place en face de ma sœur, lui laissant le privilège de la première part. Je souris doucement à sa réaction, plutôt fier d’avoir fait un plat qui lui pla-Bon ok je me sens comme le roi du monde, là, tout de suite. J’ai le sourire qui fait trois fois le tour du visage et franchement c’est limite si j’ai pas l’impression d’avoir reçu un bon point de la part de la maîtresse. Oui, oui. Je suis un gamin.

Mon sourire tout fier se transforme en une expression gênée et… Oui, ça se voit totalement que je suis ému. Je baisse les yeux quelque peu rougissant. Elle a dit qu’elle était contente que je sois là. Ma présence lui fait du bien… Je fais bien mon job alors. J’hoche intérieurement la tête, content de voir que je lui procure quelque chose de positif. J’avais peur d’être de trop, de ne pas être à la hauteur ou d’être une source de retenue mais ce n’est peut-être pas le cas ? Peut-être que je peux l’aider ? Peut-être que je peux faire partie de cette famille, moi aussi. Je lève des yeux tendres vers elle avant de lui sourire, du sourire le plus sincère que je pouvais lui faire.

- « Avec une mère comme toi ? Elle ne pourrait qu’aimer. » Je prends un morceau de poisson que je gobe, satisfait de la cuisson. « Tu sais, tu ne devrais pas te mettre autant de pression. (note de la joueuse : POUHAHAHAHAHA ET C’EST LE NEVROSE DE SERVICE QUI DIT CA POUHAHAHAHAHAHAHA) Laisse les choses se faire, prend le temps. Ça sera peut-être un peu délicat au départ mais je suis sûr que Lexie appréciera les moments qu’elle passera ici. Tu lui manque, tu sais ? Tu es sa mère, tu as ta place dans sa vie, une grosse place, bien plus grande que celle que je pourrais avoir. Ça se passera bien, j’en suis certain. »

Je gobe un nouveau morceau de poisson et m’applique à finir mon assiette pour éviter les restes. Je ne sais pas quoi dire de plus, j’ai peur de trop en rajouter. Cependant, une phrase me vient en tête. Une phrase que j’ose lui dire avec le regard un peu fuyant.

- « T’as toujours été mon héroïne Mercy, c’est ma nièce, je sais d’avance que tu seras aussi la sienne. »


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Brandon Blanchett
Brandon Blanchett
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Sam 20 Jan 2018 - 23:10
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Mercedes L. Blanchett



J'AIME LA CUISINE, PAS LES MEUBLES IKÉAfeat. Brandon Blanchett


À vrai dire, la cuisine fait partie de la longue liste de compétences que je ne suis jamais parvenue à développer. Il ne s’agit pas vraiment de fausse modestie ici, comme je m’efforce à faire pour tout ce qui touche aux combats. Mes difficultés au niveau de l’organisation et ma tendance à m’éparpiller font que la majorité de mes plats finissent sans saveur, souvent trop cuits et raides. Je n’ai pas énormément d’imagination, même si je suis parvenue à maîtriser quelques recettes à force de pratique. Je n’aurais jamais pensé, par exemple, à préparer du poisson dans une telle sauce. Souvent, de toute manière, je reste devant la poêle à m’impatienter, augmentant le feu sans comprendre vraiment les subtilités de la cuisson. Du coup, habituellement je me prépare des salades avec des vinaigrettes toutes faites, y ajoute des ingrédients simples comme des noix, des fruits et du poulet, et mange sur le pouce. J’ai mangé des plats plutôt sans goût pendant tout le temps de mon incarcération et si mon passage à la maison pour femmes aux prises avec des difficultés psychologiques m’a un peu aidé à reprendre confiance en la nourriture, le plat préparé par Brandon a quelque chose de… de touchant. Il me rappelle la maison. J’aimerais apprendre à cuisiner comme lui et regrette que personne n’aille insisté auprès de moi pour que j’y parviennes comme sa mère a pu le faire avec lui. J’ai préféré largement la facilité de la restauration et des produits préparés malheureusement, mais rien ne vaut la cuisine faite avec amour d’un frère qu’on a pas vu depuis des années.

Les déboires de Brandon avec une mère entremetteuse me font bien rire. Je me moque ouvertement de lui, sachant que j’aurais probablement participé au problème si je l’avais su plus tôt, si nous étions toujours là-bas. Mais ici, maintenant, après tout ce que j’ai vécu de mon côté du point de vue émotionnel… Je ne vais pas insister auprès de lui pour qu’il se trouve quelqu’un. Je n’aimerais pas qu’il le fasse avec moi, de toute façon, ou qu’on vienne me dire qu’après cinq ans, je devrais passer à autre chose et me trouver un nouveau compagnon. Je n’ai pas encore totalement digéré tout ce qui s’est passé entre Weston et moi et ai envie de me concentrer sur ma vie familiale, même si l’idée de repartir à neuf avec un nouvel homme dans ma vie a quelque chose de bien tentant, peut-être avoir d’autres enfants. Mais pas avant d’avoir repris confiance. Puis je n’ai que trente et un ans après tout, je suis jeune. Il n’y a pas de presse. Pour Brandon c’est la même chose. Il est aux études et a sincèrement d’autres chats à fouetter que de se lancer à la poursuite de l’âme sœur.

«Wow, c’est lourd. Tu n’as que vingt-deux ans, il va falloir qu’elle se calme un peu. Puis avec tous tes projets, ce ne serait pas trop le moment. Sincèrement, ne laisse pas les autres te mettre la pression pour ça, suis plutôt tes rêves. Peut-être que c’est ce que j’aurais dû faire.»

Je lui adresse un sourire, même si mes mots rendent d’une certaine amertume. Ce n’est pas l’objectif de toute manière. Je sais qu’il a tendance à vouloir faire plaisir, mais ici je comprends qu’il a tout son mot à dire. Il fut un temps où j’aurais insisté moi aussi, et maintenant mes raisons me semblent bien futiles. Mais cette pression à désirer la vie de couple, à se définir à travers une vie amoureuse, je l’ai ressentie aussi. Je la faisais vivre aux autres, probablement car je savais la mienne brisée après Jonas. Ce n’est pas faute d’avoir résisté, mais je suis tombée amoureuse quand même.

«Me mettre de la pression? Tu n’es pas bien placé pour parler, Brandon. Mais tu as sûrement raison. Je ne sais pas vraiment si je lui manque, j’ai l’impression qu’elle réclamera son père bien plus souvent que l’inverse, mais je ne dois pas me comparer car c’est malsain. Je devrai prendre mon temps mais c’est difficile car elle me repousse, je sens bien que je l’ai blessée.»

Je soupire, débarrassant les assiettes au passage puis revenant m’asseoir auprès de mon frère qui me fait une fois de plus sourire.

«C’est toi mon héros en ce moment. Aller, viens, on a des cartons à défaire.»

Et de nombreuses années à rattraper. Mais je ne crains plus rien maintenant. Je sais que nous pourrons former une équipe, peu importe ce qui nous attend.

Hors-Jeu:
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Mercedes L. Blanchett
Mercedes L. Blanchett
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Sam 27 Jan 2018 - 20:31
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Brandon Blanchett
Clape de FinMercy & Brenda

C’est toujours délicat de se mettre à la place de quelqu’un au parcours radicalement différent du nôtre. Parfois, quand je regarde Lexie, j’ai beaucoup de peine à imaginer ce qui peut cogiter dans sa petite tête. Vous me direz, elle n’a que cinq ans, alors j’imagine qu’elle doit nettement moins être torturée que nous autres, adultes (ou grands ados dans mon cas) mais bon… Vous nos gênes de dramaqueen dans la famille j’émet quelques doutes. Enfin bref, je ne peux pas réellement confirmer ou démentir les hypothèses de Mercy quant au fait qu’elle l’aurait blésée. Vivre sans sa mère n’a certes pas été simple mais Lexie m’avait toujours parue plus perdue que réellement en colère contre sa mère. Son petit univers était bancal et ne ressemblait en rien à celui de ses petits camarades mais j’avais bon espoir que tout cela s’arrange avec le temps. Lexie grandirait bien, ce serait une enfant équilibrée et rayonnante, j’en étais sûr et certain.

Je fixe un moment la table avant d’observer d’un œil attentif la maison. J’aime bien ce genre d’endroit. C’est petit, c’est intime. J’avais toujours détesté ces grandes graaaandes maisons trop vastes et trop lisses. Je n’arrivais pas à me sentir chez moi dans ce genre de bâtiment aux multiples pièces. Je suis plutôt content de voir que la maison de Mercy me dégage cette même impression que celle de mes parents. Je pense que Lexie pourra être très heureuse dans cette maison. Ouep. J’en suis sûr. Il reste cependant beaucoup à faire et quand je vois la pile de carton dans la pièce je me demande si nous aurons réellement avancé d’ici notre couché. Bwarf, ça peut bien prendre le temps que ça voudra, je ne suis pas peu content d’être là. Mercy a dit que ma présence lui faisait du bien, je n’aurais donc aucun scrupule à ralentir la cadence pour rattraper le temps perdu.

- « C’est toi mon héros en ce moment. Aller, viens, on a des cartons à défaire. » me dit-elle en revenant à table.

Je rougi, assez décontenancé par sa réplique. Le rôle de héro, j’en avais souvent rêvé gamin mais j’avais très vite prit le parti d’être le bon second rôle utile plutôt que le gars sûr et charismatique si vous voyez ce que je veux dire. Je n’ai jamais voulu prétendre à une position aussi importante, encore moins auprès de Mercy, parce que soyons franc je n’ai pas un tiers de tout ce qu’elle a mais... J’avoue, je suis heureux. Je me refuse à souligner sa remarque. Cette fois, ce n’est pas par timidité mais par pur égoïsme. Je veux savourer ces mots, je ne veux pas qu’elle les explique, je veux juste les garder là, bien au fond de mon crâne et ne jamais les oublier. Je me lève en me raclant la gorge puis me dirige vers la pile de carton qui hante le salon.

- « C’est parti pour Déco, une semaine pour tout changer ! »

Merci pour ce moment /PAN/:
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Brandon Blanchett
Brandon Blanchett
Scientifique
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Ven 16 Fév 2018 - 14:42
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