Quoi de neuf sur l'île d'Enola ?

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Printemps 2025

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Intrigue n°3 : « Ferveur »
L'Elu auto-proclamé des Monarchistes fait son entrée ! La Compétition, Elixir et le Gouvernement sont en crise et les Anarchistes demandent la démission du Chef du Conseil.
Mini event n°1 : Panique à Vanawi !
Un blocus Anarchiste est en cours à Vanawi, sous surveillance des forces de l'ordre.

Missions et Défis
Un guide dans les ruines (mission)
Faites découvrir les ruines du Titak !
La comète (défi)
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Accords dissonants (OS, évolution)
Ludwig Green
Accords dissonants
Ferme des Green-Onizuka - Mai 2024
   
Je ne sais pas si les cordes d’une guitare basse sont censées faire « cling clang cling » de la sorte mais Marilyn a l’air ravie quand même de pouvoir gratter les cordes. Et a la voir aussi contente ces dernières semaines, je ne peux pas dire que ça m’ennuie. Tandis qu’elle est sur son lit avec sa basse flambante neuve, je l’observe allongé sur son tapis noir, Roxy en train de dormir sur mon dos, un coussin sous les bras pour mieux voir l’écran de l’ordinateur, sur lequel j’écoute de la musique et discute vite fait avec Lize d’un côté et Alice d’un autre. Rien de spécial, juste les « tu fais quoi ce w-e ? » habituels. Je suis content de voir Maril' souriante comme ça, ça faisait longtemps… D’ailleurs, ça faisait aussi un bail qu’elle n’autorisait plus personne à rentrer dans sa chambre et ça aussi, c’est revenu récemment. Iris et Mikoto font des aller-retours de temps en temps pour venir prendre des trucs dans la chambre puis venir les reposer… je crois qu’ils sont en train de jouer au téléshopping ou je sais pas quoi… ça existe encore le téléshopping ? Je sais même pas comment je connais, en vrai, même pas sur que ça existait encore quand c’était né ! Mais, l’autre jour, c’est Soltan et Zlatan qui disaient que quand y étaient gamins, dans les téléshopoings, y’avait des moules pour cuire plusieurs steaks hachés en même temps qui étaient à vendre et apparemment c’était très drôle.

Pour revenir à Marilyn et à sa chambre, ça faisait un bail que j’y mettais plus les pieds et depuis que je recommence à squatter, je vois que des posters d’anime avec des chara-design un peu edgy (je shame pas comme j’y connais pas grand-chose, moi), de groupes de rock recouvrent de plus en plus les murs et que le noir, le violet et le rouge commencent à envahir les murs. Par contre je comprends pas pourquoi elle les met de travers et tout, mais j’imagine que c’est pour que tout tienne sur une surface limitée… ? Aussi, pourquoi elle a piqué les bottines trop grandes de son oncle, ça fait 3 jours qu’il cherche ses Santiags et on en a tous marre de l’entendre chouiner. Je comprends mieux pourquoi ça avait l’air d’amuser Marilyn plus que d’habitude.

« Qu’est-ce que tu r’gardes, comme ça ? »

Me demande-t-elle soudain avec un sourire narquois en voyant que j’étais en train de la regarder s’amuser avec sa guitare. Je ne suis nullement surpris ou choqué par l’aspect un peu cassant de ses mots. J’ai l’habitude et puis je sais que c’est pas rageux ni une agression, enfin, j’en disais pas autant il y a quelques années, où je me tortillais pour dire « mais euh pourquoi tu me parles méchamment, ouin » dès qu’on enrobait pas un peu ses mots avec du miel pour s’adresser à moi. Maintenant c’est l’inverse, mais je crois que c’est un effet inévitable quand on vit chez Soltan, ça : on en vient forcément à se méfier des gens un peu trop polis.

« Bah, elle est cool, ta basse. »


J’ai un sourire en coin et Marilyn me le rend, plus rayonnante que jamais. Elle est trop chouette quand elle est dans ce genre d’humeur (ça veut pas dire qu’autrement je l’aime pas, hein !)… Je sais qu’elle préfère apprendre toute seule à jouer mais j’espère qu’elle va réussir à réaliser sa passion actuelle d’apprendre à bien jouer pour avoir un groupe. Par contre, hm, c’est pas pour être méchant mais au niveau du chant, va vraiment falloir qu’elle s’entraine parce que je vous assure que c’est une cata ! Je dis ça sachant que je suis pas hyper doué en saxophone non plus, hein !

« Ah, ouais, M’man a enfin convaincu P’pa, ça faisait quinze mille ans qu’j’attendais qu’y dise oui, il était chiant à force ! »

Je ne dis rien mais elle m’a déjà raconté l’histoire au moins trois fois. Afin que mon sourire nerveux ne soit pas trop visible, je retourne à l’écran de mon ordinateur pour lire les messages tandis que mon amie au cache-œil continue.

« Elle est tellement cool, Papa est vraiment un con d’être tout le temps sur son dos… »

Je cligne des yeux et feins de ne pas être affecté par les paroles de la plus jeune. Ses mots me mettent un peu mal à l’aise : elle est toujours en train de comparer ses parents. Quand on mange tous ensemble, elle compense en lançant des piques à son père comme pour prouver des choses à Shizune. Soltan ne réagit pas à ça (d’ailleurs, ça énerve Maril), mais je sais qu’il y en a d’autres que ça dérange un peu. Notamment Iris qui s’est un peu énervée contre sa grande sœur récemment car elle était « méchante tout le temps quand Maman est là ». Ça n’avait pas du tout plu à sa grande sœur qui avait semblé recevoir les mots de sa cadette en plein cœur : ça l’avait blessée. Depuis longtemps, je me dis que Marilyn ne veut pas être vraiment « méchante », mais… Je dirais que c’est un peu mon opposé. Quand je ne vais pas bien, je m’isole et construits des murs pour garder les autres à l’écart de peur d’importuner et Marilyn fait tout l’inverse : quand elle est contrariée, elle fonce toutes griffes dehors et rentre dans le lard des gens… dans les deux cas, on pense pas vraiment aux conséquences.

« Cette fois, si M’man repart… »


J’espère que non, quand même, ça rendrait pas grand monde heureux dans cette maison. Je me mords la lèvre et mordille l’ongle de mon pouce nerveusement en entendant la Green-Onizuka me parler de ça.

« J’irais avec elle, cette fois. Toute façon ça sert à rien que je reste ici… »

Cette fois je me retourne vers elle, réveillant dans mon mouvement soudain ma Anorith endormie sur mon dos.

« Qu-quoi ?! »


Marilyn lève les yeux de sa basse et m’observe en biais. Elle a l’air irritée par ma réticence. Mais… qu’est-ce qu’elle pensait que j’allais lui dire, en fait… ? Je me voyais mal sauter de joie à l’idée de la voir partir sur un coup de tête. Enfin, c’est très déplacé de ma part faire la leçon sur ce sujet et d’ailleurs je pense pas du tout à la sermonner. Seulement, si elle pensait me rassurer eh bah, c’est rapé. Complètement rapé, même…

« Quoi, « quoi » ?! J’pensais que toi, au moins, tu comprendrais… »


Je perçois de la déception dans son regard. Elle n’a pas entièrement tord, si elle pense au fait que j’ai effectivement fugué il y a plusieurs mois. Mais ce que je comprends, là, ne n’est pas ce qu’elle pense qu’elle espère surement que j'approuve… Moi, je comprends juste que si Marilyn pense à partir, c’est parce qu’elle ne va pas bien. Et ça m’inquiète vraiment beaucoup, en plus de me faire légèrement paniquer en repensant à l’état dans lequel j’étais il y a des mois. Et encore, j’ai du mal à me le figurer.

« Bah, c’est pas ça, c’est juste que… j’sais pas, ça pourrait être dangereux pour toi et puis, euh, je veux pas qu’y t’arrive des trucs, moi… »

Certes, elle sera avec sa mère, mais telle que je connais Shizune, j’ai pas vraiment l’impression que son truc, quand elle part en vadrouille, ce soit d’aller bronzer en buvant des cocktails hors de prix sur les plages de Nuva-Eja…

« Ça m’fait pas peur, ça… C’est bon, arrêtes de faire ça, on dirait Papa et Tonton qui passent leur temps à faire « gnagnagna c’est dangereux, fais pas ci, fais pas ça… », j’en ai trop marre, là ! Je suis pas une chochotte, moi et pis avec M’man on a fait des trucs pires ! »

Je ne sais pas ce qu’elle a vécu dans sa vie et je ne doute pas du tout de ce qu’elle me raconte. Oui, certainement qu’elle a traversé avec Shizune des choses vraiment pas cool alors qu’elle était bien plus petite. Et pour compenser, je crois qu’elle préfère se dire que tout ça, ça la rend plus forte. Après tout, Shizu dit souvent des trucs comme ça : « ce qui nous tue pas rend plus fort », ou ce genre de choses… Bizarrement, j’y crois pas trop. Je pince les lèvres, scrutant toujours le regard froncé de mon amie assise en tailleur sur son lit.

« Pourquoi tu dis que ça sert à rien que tu restes ici… ? »


Finis-je par oser demander sans tenter de camoufler mon ton préoccupé. Là, je sens que la brunette commence à prendre la mouche. Elle grogne et range sa guitare, et réajuste son bandeau sur son iris violacé qui y voit pourtant très bien.

« Mais pourquoi tu poses des questions comme ça, hein ? J’pensais que t’étais avec moi ! »


Ça me rappelle autre chose que j’ai déjà entendu de la bouche de sa mère, ça : « les gens qui ne sont pas avec nous sont contre nous ». Ça semble logique mais quelque chose me dit que c’est pas si simple. Enfin, j’en sais rien… Je ne suis pas certain de comprendre, en vrai.

« C’est juste… j’en ai marre, moi, l’école c’est trop naze mais Papa veut quand même que j’me force à y aller, les gens là-bas y arrêtent pas de dire que j’suis détraquée parce que j’m’énerve trop et après y viennent se plaindre que j’suis pas sympa avec eux, que je les tape et que je leur lâche pas les baskets… Ça m’saoule, j’en ai trop marre ! »

Pour le coup, je ne dis rien. Comment est-ce que je pourrais lui reprocher de ne pas aimer l’école pour les raison qu’elle énonce. Bien malgré moi, je me suis réhabitué à aller au bahut, j’y suis mieux entouré, désormais. L’école est un peu trop importante pour moi malgré tout, dans mon vécu… Je n’y était pas allé avant que Alex s’occupe de moi, j’avais que des cours à la maison. Aller à l’école quand j’ai eu 7 ans c’était vraiment, vraiment un truc nouveau et super important à mes yeux, pour être avec d’autres enfants, quitter un peu un monde d’adulte qui me fait un peu trop peur. Je me vois mal arrêter d’y aller malgré ce que j’ai pu y vivre. J’ai un peu du mal à savoir quoi penser, pour Marilyn. Je déteste l’idée que des gens viennent l’embêter et lui dire qu’elle est bête ou folle. Et en même temps, qu’elle aille les malmener en retour à la sortie, des fois, ça ne me met pas très à l'aise… Je sais pas, mais dans tous les cas, la violence, c’est pas mon truc. Par contre, je sais que c’est un sujet qui partage ses deux parents très souvent. Soltan n’aime pas trop que Marilyn règle ses problèmes en tapant sur les autres et il essaie de marchander avec l’administration assez souvent (surtout quand il la laisse sécher l’école de temps en temps) et Shizune dit que leur fille ne fait que se défendre et qu’elle a bien  raison de le faire de cette manière. J’ai l’impression aussi que Marilyn ne veut pas qu’on l’aide ou qu’on lui fasse des remarques à ce sujet… Bref, je ne sais pas quoi dire et je suis assez confus.

« En plus, y’a rien a faire, ici… »

Marmonna-t-elle en détournant le regard. Une fois de plus, je ne sais pas quoi dire, à part une phrase bateau dont je ne suis même pas convaincu moi-même pour des tas de raisons.

« T’inquiètes, ça va s’arranger… »

J’entends la Green-Onizuka soupirer d’exaspération. Elle reprend sa guitare et se baisse pour ramasser son casque par-terre.

« Laisses tomber. »


Me dit-elle sur le ton du reproche, puis elle branche son casque vissé sur sa tête à sa guitare pour recommencer à jouer dans son coin. Après quelques instants de silence pesant, j’échange un regard avec Roxy et comprend qu’on est plus vraiment les bienvenus dans la chambre de Marilyn. Je pense qu’il vaut mieux la laisser sans sa chambre tranquille. Après être allé reposer l’ordinateur sur la table de la salle de vie du rez-de-chaussée, je sors dans le jardin. En marchant avec ma Anorith jusqu’à l’arrière de la maison qui nous sert de terrain de jeu et d’entrainement, je sens toujours l’inquiétude qui me noue les tripes. Pourquoi y faut que ce soit si compliqué, tout ça… ? J’ai appris à mes dépens que ce n’est jamais aussi simple que « ça ira mieux et ça va s’arranger si on le veut et qu’on est patients »… qu’est-ce qu’il m’a pris de dire ça à Maril ?! Quel abruti.

Je m’en vais m’asseoir sur le petit banc qui se trouve au fond du jardin, à côté de la grande cabane de bois ou Iris va souvent jouer, qui sert de temps en temps de refuge aux Pokémon, mais aussi de remise pour les jeux d’extérieur. Soltan, avec l’aide de Shizune et de son cousin quand ce dernier était venu il y a quelques années, avaient même construit un petit abri passant au-dessus du banc, créant comme une petite « terrasse » pleine d’herbes folles à côté de la cabane. La végétation a commencé à gâcher les poutres qui relient le toit du petit abri, mais les mauvaises herbes n’ont pas encore trop envahi le petit potager que Iris a commencé à faire au début du printemps. Elle se donne du mal, mais, des fois, elle oublie un peu. Normal, tu me diras, moi, je m’en occuperais un jour et après, je zapperais pour le restant de ma vie !  Pendant ce temps, Roxy joue dans l’herbe qui commence à être haute… je devrais peut-être demander si je peux reprendre le petit tracteur pour tondre la pelouse… j’adore faire ça, ça fait me sentir grand et après, on peut faire des tours avec la carriole tout en ramassant l’herbe, Iris et Marilyn adorent ça (Mikoto a un peu peur, par contre, déjà qu’il est très facilement malade en voiture comme son papa) ! Avec ses mandibules, l’Anorith entreprend justement de couper quelques touffes d’herbes, puis semble blasée devant le fait qu’avec sa petite taille, elle ne peut pas défricher grand-chose en peu de temps. Alors, je la vois se concentrer puis commencer à briller.

L’Armaldo se dresse bientôt sur ses pattes arrières et a doublé de taille… elle est aussi grande que moi, maintenant ! Et aussi, beaucoup plus efficace pour couper l’herbe sous le petit abri. J’admire son efficacité et sa nouvelle forme pendant un instant et la félicite. Puis, je m’en vais l’aider en ramassant les touffes d’herbe que Roxy laisse derrière elle… C’est vrai que c’est un peu plus simple d’accéder au banc de cette façon. Lily qui revenait de sa promenade se joignit à nous sans tarder. Cette activité eut l’avantage de me faire un peu oublier mes inquiétudes au sujet de Marilyn… mais, est-ce que je devrais en parler à quelqu’un… ? Peut-être à Soltan ? Même si je ne pense pas que mon amie soit vraiment sérieuse quand elle dit vouloir s’en aller avec sa mère. En même temps, je ne voudrais pas rendre tout le monde encore plus parano qu’on ne l’est déjà et que Marilyn me déteste d’avoir fait la balance… Meh… on verra. Une fois nos travaux terminés, je me sentais tout collant de sueur et de jus d’herbe et avais besoin d’une bonne douche. En me voyant passer tandis qu’il fumait sa cigarette, Zlatan me demanda pourquoi j’étais « tout vert on dirait un Leprechaun » et je lui ait répondu avec un air faussement boudeur que c’était « pas très sympa de se moquer de ma taille, d’abord », et toc ! Le temps de prendre ma douche, j’étais de retour sous le porche pour faire la conversation avec le psy et parler de tout et de rien et des travaux, parce que j’aime bien les travaux et lui aussi et j’ai hâte de voir comment ce sera quand le grenier sera presque fini, enfin, bref. Si seulement c’était aussi facile de changer ce qui va pas dans nos vies comme c’est aisé se retaper les combes de la maison… ce serait peut-être un peu trop simple mais on serait sûrement moins inquiets tout le temps !
Ludwig Green
Ludwig Green
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Sam 8 Juin 2019 - 15:29
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