L'Elu auto-proclamé des Monarchistes fait son entrée ! La Compétition, Elixir et le Gouvernement sont en crise et les Anarchistes demandent la démission du Chef du Conseil.
/!/ TW : violence verbale, et ça parle aussi de parents toxiques/abusifs /!/
Même s’il préfère de loin les saisons chaudes et que le froid de l’hiver ne se fait pas vraiment ressentir sur Enola, Lionel admet qu’il y a quelques bons côtés au climat de fin d’année tel qui règne dans les montagnes du nord. Ce qu’il préfère des hivers, c’est bien entendu les périodes festives de Noël parce qu’on y mange et boit bien, qu’il trouve les décorations jolies et puis aussi, parce qu’il y a des patinoires installées dans les villes à cette occasion. Lionel préférait de loin celle de Baguin depuis qu’il ne pratique plus le patin à glace de manière régulière, car elle est la plus grande et accessoirement, celle où il peut le mieux se fondre dans la foule, avec un bonnet et une veste suffisamment neutre histoire de ne pas trop se détacher du lot (enfin ce n’est pas comme si on le reconnaissait dès qu’il sortait dans la rue non plus, hein, il faut bien arrêter un jour avec ce mythe des gens « célèbres » qui ne peuvent pas mettre le nez dehors sans croiser 50 personnes qui viendront les encenser et leur rappeler à quel point ils sont talentueux et font pousser des roses à chacun de leurs pas sur le sol de cette planète). Eh oui, Lionel aussi aime être un peu tranquille avec ses pensées, des fois, ça lui arrive d’apprécier sa solitude et de s’occuper le cerveau avec ses propres petites histoires et fils de pensées. Enfin, ce n’est pas qu’il veuille absolument avoir de la compagnie, c’est plus qu’il a sans arrêts besoin de s’occuper et comme se mêler aux gens monopolise bien son énergie et lui évite de trop réfléchir.
En plus c’est ce qu’on me demande depuis toujours de « ne pas trop réfléchir, ne pas trop penser » alors je ne voudrais surtout pas froisser les personnes qui m’ont donné ces précieux conseils, hein, ce serait dommage…
Enfin on ne peut pas dire non plus que ça ne l’arrange pas, de pouvoir se cacher derrière l’excuse d’être juste là pour faire le bouffon sans cervelle. Surtout quand il faut prendre position dans un débat ou questionner sa vision biaisée don monde et des évènements prenant place sur Enola. Il n’ira surement pas dire ce qu’il pense de ce qui s’est passé sur l’île rocheuse, par exemple… Tu parles, à part dire « oh mais c’est horrible quand même pourquoi la violence ce n’est pas comme ça que les choses changeront et que ces personnes seront écoutées », Lionel évitait juste d’y penser en se contentant de boire les paroles de ses parents sur ces sujets, afin de mieux les répéter tout en les vomissant, c’est tellement plus simple, de ne pas s’inclure et de regarder les papillons en attendant que l’orage passe.
Enfin, ceci étant, le coordinateur ne pensait pas à ces sujets qui fâchent, en ce moment, même si les températures de début janvier à Baguin sont frisques et pourraient le mettre de mauvaise humeur. En fait, son cœur était plutôt joyeux : il n’y avait pas grand monde à la patinoire et il était totalement gaga depuis qu’il avait découvert l’aisance de Safu, sa Sovkipou, sur la glace artificielle. L’insecte avait bien entendu plusieurs talents cachés qui n’attendaient qu’à être dévoilés avec le temps, mais ça, vraiment, le Roque-Lartigue ne s’y serait pas attendu. Safu étant en plus du genre plutôt réservée, c’est avec le sourire qu’il pouvait la voir se lâcher un peu sur la glace et tournoyer de temps à autre pour imiter son maitre ravi de lui montrer quelque chose et au passage, voir s’il n’a pas trop perdu la main, quand la piste est assez dégagée pour faire quelques figures. Alors que le quarantenaire repassait en glissant devant l’entrée de la piste et s’arrêta pour attendre sa Sovkipou avant d’engager un nouveau tour, il entendit de courts applaudissements suivis d’un rire enfantin. En balayant les bancs placés près de l’entrée, Lionel y aperçut un jeune garçon en train de l’observer avec un sourire enthousiaste. Interpellé, le coordinateur s’approcha en s’appuyant sur le bord de la piste et Safu grimpa jusqu’à son épaule pour dévisager leur petite spectateur.
« Dis, Monsieur, t’es un vrai patineur qui fait du patinage artistique ? »
Le petit brun l’observait avec de grands yeux noisette brillant de curiosité enfantine. Il avait lui aussi des patins au pieds et trépignait en attendant la réponse du plus âgé. Flatté et quelque peu sensible aux compliments (enfin, il se disait que c’en était, en quelque sorte avec les applaudissements, surtout quand c’est si spontané et sincère), ce dernier se sentit un peu rosir et se tortilla un peu en riant un peu bêtement. « Oh, non, non, mais j’ai pris des cours quand j’étais enfant et que j’avais ton âge ! »
Enfin, plus ou moins, à vue de nez, Lionel donnait environ 7 ou 8 ans au gamin et lui avait commencé ce sport dans ces eaux-là. Et puis, il se disait que ça ferait plaisir au garçon, d’entendre ce genre de choses.
« Ooooh ! Moi aussi je pourrais faire des sauts et des pas comme toi ? »
Le gamin s’était mis à genoux sur le banc pour se redresser face au coordinateur, les coudes appuyés sur le bord et sa tête entre ses mains, pendu une nouvelle fois au réponses de l’adulte.
« Bien sûr, avec de l’entrainement tu apprendras à faire des beau pas et des flips, par exemple ! »
Le sourire du gamin s’élargissait à vue d’œil, ce qui n’était pas sans faire plaisir à Lionel, tout content de rendre un enfant si joyeux. Il lui faut vraiment pas grand-chose mais bon, quand on est gaga et un peu concon, l’effet est immédiat. « C’est vrai ? Tu peux m’apprendre ? »
Pour le coup, ce n’est pas qu’il ne voulait pas, mais Lionel ne se sentit pas aussi à l’aise quand il lui fallu répondre à cette question. Il commença par observer les environs et constata que le gamin n’était pas accompagné, ce qui était préoccupant pour son âge, surtout s’il demandait au premier type venu qui lui donne de l’attention de lui donner des cours de flips. Le coordinateur se redressa, un peu plus sérieux et les sourcils froncés une expression soudainement plus préoccupée sur le visage. « Euhm… Mais, tes parents ne sont pas avec toi ? »
Demanda-t-il, un peu inquiet, maintenant qu’il s’apercevait que cet enfant n’était visiblement pas accompagné. Il n’avait même pas un Pokémon pour veiller sur lui au cas où et ça, le quarantenaire trouvait ça un peu bizarre.
« Non, ils vont revenir dans deux heures, ils me laissent ici quand ils ont à faire en ville ! Normalement, il y a un professeur qui doit venir me faire un cours, mais il a du retard… »
Donc le gamin n’était pas non plus totalement tout seul, mais, dans l’absolu, Lionel l’avait trouvé vraiment isolé sur le banc et sans responsable autour. Le coordinateur pinça les lèvres et vit un peu rouge, trouvant assez limite que les parents du gosse ne laissent ainsi attendre son prof en retard… Bon, il n’est pas parent et loin, vraiment très loin d’être irréprochable au niveau responsabilités, mais, là, cette situation lui faisait vraiment de la peine. Probablement parce qu’il avait lui-même vécu des choses semblables.
Oh ce n'était rien de vraiment alarmant, hein. Du moins, il préfère penser que ça ne l’était pas. Il préférait se rappeler du jour où il avait attendu des heures que sa mère vienne le chercher après sa première compétition comme d’un jour où il avait gagné sa première médaille. Certes, c’était une simple médaille de participation et il n’avait pas obtenu le premier prix comme à l’époque, il n’avait que 10 ans et ne pratiquait le patinage artistique que depuis 3 ans. Donc, bien sûr, il était impossible qu’il gagne ce trophée, mais ses parents lui avaient fait comprendre qu’il devait participer uniquement pour gagner, autrement, l’investissement dans ses cours de patinage ne servaient pas à grand-chose. Pour le coup, Lionel s’était dit qu’il le gagnerait, le trophée, pour leur faire plaisir et pour entendre quelques mots gentils qui le féliciteraient pour les efforts qu’il avait investi dans une activité qu’il adorait et adore encoure aujourd’hui. Puis, quand les passages avaient commencé, jeune Lionel ne pensait plus du tout au premier prix et s’était contenté de regarder les performances autres patineurs avec des étoiles dans les yeux en attendant la sienne, s’imaginant être aussi à l’aise et incroyable que les ados de 15 ans qui défilaient. Puis, ainsi, ses sens étaient totalement focalisés et il ne pensait pas à chercher les visages de ses parents parmi les quelques dizaines de personnes présentes dans les gradins ce soir-là. Pourtant, quand ce fut son tour de chausser ses patins et de montrer au public la performance qu’il s’était tant appliqué à perfectionner avec son professeur, le jeune Roque-Lartigue perdit ses moyens en d’apercevant ses parents nulle par dans l’espace réservé au public. Pourtant, la musique démarra et il lui fallu bien partir glisser et faire son enchainement, clairement pas aussi impliqué que si ses géniteurs avaient été là pour le regarder. Tout s’était terminé très vite, avec une sensation d’inachevé et d’abandon pensant sur la conscience de Lionel.
Ensuite, il avait commencé à faire noir dehors et donc, dans le gymnase aussi. Après une heure, presque tous les autres étaient repartis seuls ou avec leur famille pour rentrer chez eux. Lionel, pour sa part, patientait sur un banc, ses chaussons sur les genoux et jouant nerveusement avec sa médaille en toc. Il en était content, hein, très content, même, c’était sa première médaille, avec ça, Papa et Maman seraient fiers de lui. Enfin, s’ils viennent le chercher un jour. Le gardien et son professeur étaient encore là et apparemment, ce dernier avait laissé un message aux parents Roque-Lartigue. Lionel qui fiait sa médaille comme son nouveau bien le plus précieux, qui lui apporterait peut-être quelque sourire à ses parents quand ils la verraient, ne prêtait pas attention au regard apitoyé que le prof portait sur lui, mélangé d’un air de « rah, mais qu’y fouttent les parents de ce gosse, j’ai envie de rentrer à la maison, mamie Claudine a fait de la blanquette de veau ».
C’est seulement deux heures après la fin de la compétition que Sixtine Roque-Lartigue entra en trombe dans le gymnase, l’air pressée. Lionel se et courut à toute vitesse pour sauter sur sa mère, encore en chaussettes car il avait laissé ses chaussures sur le banc avec le reste de ses affaires, tout sourire et quémanda une embrassade qu’on lui donna, non sans une réticence un peu gênée. « Désolée mon chéri, on était on palais des congrès avec ton père et ton frère, le Maire nous a tenu la jambe toute la soirée, quel lourdeau, celui-là… Enfin, dépêches toi un peu de mettre tes chaussures, on rentre à la maison, le diner va être froid. »
La voix blasée et mondaine de Sixtine ne trouva pas grâce aux oreilles de Lionel, dont le regard enthousiaste et plein d’espoir ne s’assombrit pas encore. Il eut beau remettre ses chaussures à toute vitesse, brandir fièrement sa médaille, la génitrice n’avait que ses histoires de congrès à la bouche et ne laissa pas son fils en placer une lorsqu’il essaya de lui parler de sa performance.
« Mon petit Lion, tu parles très fort… J’ai mal à la tête, la journée a été très longue pour Maman, alors, est-ce que tu peux être silencieux le temps qu’on arrive à la maison ? »
Et il obéît, se disant avec naïveté qu’une surprise pour le récompenser de sa compétition l’attendait peut-être. Son regard brillait toujours avec candeur jusqu’à ce que la voiture familiale s’arrête et les dépose chez eux, dans le grand manoir Vanawien.
« Lionel, vas te laver les mains et viens à table, dépêches toi. »
Ordonna Agamemnon Roque-Lartigue, de sa voix autoritaire et caverneuse (qui a toujours fait peur au cadet), prenant son rôle de patriarche sévère très très au sérieux, comme d’habitude. Lionel s’exécuta sans discuter et s’assit à sa place attitrée, portant toujours sa médaille autour du cou, fier comme un paon. Les parents se mirent à discuter du congrès et le gamin avait essayé d’attirer leur attention, en parlant plus fort, pour leur raconter son succès sur la glace, qu’on l’avait applaudit et qu’il avait même gagné une médaille. Comme les autres continuaient de bavarder et que Hanson ne faisait que le regarder avec un air fatigué (il devait l’être, après le congrès qu’il avait été obligé d’aller voir), donc, le petit bleu insista de plus belle.
« Mais vas-tu donc la fermer et nous laisser parler, toi ? Qu’est-ce que ça peut me faire, qu’on t’ait applaudi parce que tu as fait trois pirouettes sur la glace ? Tu aurais remporté e premier prix, peut-être qu’on aurait marqué le coup, encore que… Crois-tu vraiment qu’après avoir passé des heures à régler des affaires de la banque j’en ai quelque chose à faire de ta fausse médaille stupide ?! »
Devant la violence de ces propos, Lionel se tut aussi net et son regard s’assombrit finalement. Il pleurnicha dans son coin que « ce n’est pas une fausse médaille », puis il croisa le regard noir de son paternel, qui faisait aussi mine de s’apprêter à se lever, après avoir retiré sa serviette, lui intimant ainsi de ne plus prononcer un mot. Alors, le gamin s’était tu pour le reste de la soirée et de la nuit.
« Qu’est-ce qu’on va en faire de ce gosse… incapable d’arrêter de se donner en spectacle… »
Ce n’est pas faux, mais comment leur faire comprendre que c’est un peu ce qui l’a sauvé (en partie, car il n’y a pas grand-chose à sauver non plus) par la suite, le fait qu’il aime littéralement être sur scène et fanfaronner. Bien entendu, voir ce gosse attendre ses parents ou son professeur lui rappelait des souvenirs bien amers, mais il était temps pour Lionel de stopper sa courte séquence souvenir, car à force de fier le vide, il allait faire peur au jeune brun à qui il faisait la discussion.
« Monsieur ! » « …hein ? »
Fit le coordinateur, en releva vivement la tête, encore un peu dans la lune. Le garçon pointait du doigt quelque chose qui se trouvait dans le dos de Lionel une expression à la fois émerveillée et un peu effrayée sur le visage.
« Regardez, votre Pokémon ! »
En se retournant, Lionel sursauta un peu, constatant que Safu avait littéralement quadruplé de taille et le dépassait désormais d’au moins deux tête. Tout juste évoluée en une glorieuse Sarmuraï, elle semblait toujours aussi à l’aise sur la glace, même avec son nouveau corps. La présence d’un insecte de deux mètres ne ravissait cependant pas toutes les personnes occupées à patiner, du coup, le coordinateur fit signe à l’insectoïde à la carapace argentée de venir jusqu’à lui, pour la féliciter, mais aussi pour l’admirer de plus près, oubliant par ce biais l’amertume qu’il ressentait en ressassant certains souvenirs.
« La claaaaasse ! »
Le gamin ne se lassait pas d’observer l’insectoïde géante et Lionel n’était pas peu fière de son alliée. Tandis que le gamin échangeait avec Safu, un adulte arriva dans l’entrée de la patinoire et appela le jeune garçon par son prénom. Apparemment, le prof venait d’arriver et le petit brun aurait son cours. Lionel en profita pour lui dire au revoir et retourner faire quelques cours, rappelant au passage Safu comme le personnel le lui demandait et s’excusa au passage à son amie. Maintenant qu’il s’était bien dépensé à tergiverser tout en glissant et en pianotant sur son portable, il lui tardait de trouver un bon restaurant où il pourrait manger du bon fromage fondu et boire du bon vin. Parce que c’est clair qu’il ne s’était pas encore assez mis plein la panse durant les fêtes de fin et de début d’année, à ce qu’il parait.