Quoi de neuf sur l'île d'Enola ?

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Printemps 2025

~22 - 28° / Températures en hausse et grand soleil !

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Intrigue n°3 : « Ferveur »
L'Elu auto-proclamé des Monarchistes fait son entrée ! La Compétition, Elixir et le Gouvernement sont en crise et les Anarchistes demandent la démission du Chef du Conseil.
Mini event n°1 : Panique à Vanawi !
Un blocus Anarchiste est en cours à Vanawi, sous surveillance des forces de l'ordre.

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Niaiseries en anglais approximatif 2 (OS)
Lionel Roque-Lartigue

Naiseries en anglais

approximatif


Partie 2/3

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/!/ TW : meltdown /!/


Je n'ai jamais connu d'hivers si froids, sur Enola. Je ne crois pas que ces vacances à Unys pendant les fêtes de fin d'année m'auront spécialement fait plus aimer la neige et le froid qu'avant... mais ce n'est pas si terrible. Je peux voir que ça a certains charmes, de regarder les flocons tomber et rejoindre la couche immaculée qui ne cesse de s'épaissir au-dessus de l'herbe. Ce qui me saisit, surtout, c'est le silence. Tout les bruits sont absorbés par ce manteau blanc qui tranche avec l'obscurité opaque de la nuit. J'expire profondément et regarde les voluptes provoquées par mon souffle s'évaporer. C'est vrai que c'est vraiment joli. Mais je n'y mettrais pas les pieds, j'ai trop peur de me retrouver les orteils tout gelés. Pour autant, j'ai envie de rester au frais et dans cette quiétude encore quelques minutes. J'entends les éclats de voix venant de la salle à manger ou j'ai laissé les Eriksen et les amies d'Helène causer et rire entre eux. J'ai prétexté aller chercher mon téléphone dans la cuisine pour m’éclipser au calme quelques minutes. Je n'ai rien contre eux, mais en attendant le dessert, la tête à commencé à me tourner un peu et je me suis senti progressivement submergé par tout ce que je voyais et entendait. Quand ce n'était pas les voix qui me paraissaient soudainement trop criardes, c'était la chaleur et la lumières vacillante des bougies qui m'étaient insupportables. Cela faisait longtemps que cela ne m'était pas arrivé, cette impression que tout ce qui m'entoure se met à crier et à m'éblouir, à sentir trop fort. Je ne comprends pas pourquoi ça continue de me le faire, pourquoi je me trouve mal à en avoir presque la nausée, à ne plus arriver à formuler ma pensée aussi clairement que d'habitude, au point que parler est presque douloureux. C'est stupide... c'est juste dans ma tête et pourtant je dois serrer les dents pour ne pas cèder à une envie de pleurer qui me pèse depuis plusieurs longues minutes. Je devrais être content d'être là, être en train de faire la fête avec les autres, pas en train de me morfondre tout seul sous la neige.

Pourtant, le silence me réconforte, même si je ne desserre pas encore la mâchoire. J'ai ouvert mon manteau pour le rabattre contre moi de manière à me sentir plus serré entre mes vêtements. Pour une raison qui m'échappe, ça me rassure, même si ce n'est pas commode de faire ça seul, surtout quand mes muscles sont si tendus. J'essaie de respirer profondément, toujours avec la pensée que mon « cinéma » ne devrait pas durer trop longtemps, car j'allais finir par inquiéter tout le monde ou par attirer l'attention. J'aimerais vraiment mieux que cette crise étrange passe et me permette de retourner à table comme si ne rien était. Mais penser retourner avec les autres, même en la présence apaisante de mon copain à côté de moi me met mal... ce n'est pourtant pas leur faute, personne n'a dit ou fait quelque chose qui aurait pu m'offenser. Mais je repense à la manière dont s'est déroulé le repas : je ne pensais pas que je serais aussi sollicité dans les conversations... normalement, je ne suis pas le centre de l'attention comme ça, au repas de Noël. Je vais vraiment sonner petit prince chochotte, mais, tout suivre, avec la traductions approximative que j'essayais de faire m'a très vite épuisé devant autant d'interlocuteurices.

C'est stupide tout ça, c'est probablement juste le vin chaud que j'ai peut-être trop chargé qui me monte à la tête... quoique je ne me souviens pas à voir tant bu que ça, je ne me sens pas pompette. Simplement comme étouffé par mes propres sens, je ne saurais pas le dire autrement, c'est comme s'il y avait un trop-plein... sensoriel ? Est-ce que ça existe seulement... ? J'aurais presque pu lancer une recherche internet si je n'avais pas laissé mon téléphone à l'intérieur. J'entends du bruit dans la cuisine et la voix familière de Zlatan qui est en train de me chercher. Je crois qu'il m'a aperçu par le fenêtre comme il sort par la porte de derrière et reste en haut des marches dans un premier temps.

« Ah, t'es là. Je t'ai envoyé un message mais t'as laissé ton phone dans la cuisine. »


Je me tourne vers lui et force un sourire probablement un peu faible étant donné que l’inquiétude se peint presque instantanément sur ses traits.

« Hé, Lio, ça va ? »


J'aimerais tellement lui répondre que tout va bien et qu'il n'a pas de soucis à se faire, mais je n'y arrive pas. Je n'y arrive pas. C'est tellement frustrant que c'en est douloureux et que je dois me détourner pour par qu'il ne me voie commencer à pleurer et à trembler... d'agacement ou d'épuisement, je ne sais pas. Qu'est-ce qui ne va pas avec moi ? Pour une fois que je suis avec des gens qui n'attendent rien de moi, qui apprécient ma compagnie de la manière la plus simple... voilà dans quel état je me mets. Penser à ça me secoue encore plus. Je gâche tout. Zlatan ne doit rien comprendre et je ne l'entend ni le sent s'approcher ou s'éloigner. Il ne doit pas savoir quoi faire. Je renifle et serre plus mes bras et mon manteau contre moi. Mes muscles crispés en continu me font mal, je ne peux même pas répondre aux sollicitations du Eriksen autrement qu'en secouant la tête.

« Huh... you wanna... tu veux quelque chose ? »

Question trop vague. Je ne saurais pas y répondre par « oui » ou « non ».

« Tu veux que je te laisse ? »

Je secoue la tête négativement. C'est sûrement égoïste de le contraindre à assister à ça, mais bon, arrivé là, je trouverais absurde de le chasser. Et j'ai besoin de lui. J'ai presque peur de l'état dans lequel je pourrais me mettre seul, actuellement, tant j'ai l'impression de ne plus rien contrôler et de... de devenir fou, en fait. La panique m'envahit à cette dernière pensée et je me met à sangloter de plus belle.

« J'peux venir plus près ? Tu veux un câlin ? »

J'opine plusieurs fois pour répondre affirmativement à ses deux questions. J'ai besoin de lui plus près, j'ai besoin qu'il me serre fort contre lui pour me sentir mieux et protégé, je sais que ça sonne un peu dramatique, mais, c'est comme une urgence.

---



Quand je m'approche avec précaution de Lionel et l'entoure doucement avec mes bras, je suis alarmé de l'état de crispation dans lequel il est. Ses épaules sons remontées et tendues. Ses bras serrent son manteau et son buste très près de ses côtes, ses poings sont serrés et ses membres m'ont l'air de trembler sous le coup du stress ou de l'épuisement. Faut croire que 30 ans de pratique en psychothérapie ne sont pas totalement perdus, car j'arrive à peu près à analyser la situation et à savoir comment agir sans paniquer. Sans jamais le brusquer, j’entreprends de passer mes bras autour de mon comparse, autour de sa taille, mais il les a trop sérrés. Du coup, j'entoure ses épaules et caresse doucement son dos.

« Tout va bien, tu fais une crise, ça va passer. »

Je ne sais pas s'il entend bien ce que je lui raconte ou même si ça fait sens. Peut-être que je me goure complètement et que je ne devrais pas lui dire ça aussi directement. Mais il ne me rejette pas et n'a pas l'air de plus se tendre d'avantage lorsqu'il pose sa tête contre mon épaule. J'ai de la peine à l'entendre sangloter comme ça mais il faut bien qu'il canalise d'une manière ou d'une autre.

« Essaie de te détendre, don't- ne te fais pas mal. »

Je parle bas et essaie de ne pas sonner autoritaire. Je crois que Lio tente de suivre mes conseils et inspire longuement par la bouche entre deux sanglots. Je crois qu'il tremble de moins en mois et que ses épaules retombent un peu. Il desserre aussi ses bras progressivement et les laisse prendre place autour de moi, m'incitant à le serrer un peu plus fort. Je ne sais pas trop combien de temps il lui faut pour que tout ça redescende et qu'il soit capable de parler à nouveau, mais en tout cas, il cesse progressivement de pleurer.

« Désolé... »

Il semble vouloir me garder dans ses bras donc je ne bronche pas. Je me contente de continuer de caresser le haut de son dos tandis qu'il se mouche.

« It's ok, c'est pas ta faute. » Je frissonne un peu, c'est que je suis sorti juste avec mon petit pull, moi, j'ai beau ne pas être frileux, la nuit, ça pince un peu. « Tu veux en parler ? »
« Hm... »


Son « hm » me semble perplexe et me fait arquer un sourcil. Enfin, avant de m’appesantir là-dessus, j'aimerais mieux qu'on soit à l'abri. Je comprends qu'il ait eu envie de prendre l'air et d'être au calme avec la vision apaisante de la neige en train de tomber mais il fait froid, donc je propos à Lionel de rentrer pour s'asseoir au calme quelque part. Il accepte et nous gagnons donc la chambre d'amis du rez-de-chaussée discrètement. En fermant la porte, on est plutôt au calme et il n'y a pas trop de lumière si on se contente d'allumer la lampe de chevet.

Le bleu soupire, retire son manteau et s’assoit dans un coin du lit en m'invitant à ses côtés. L'enolian a le regard dans le vague, sa tête reposant contre mon épaule.

« Je sais pas ce que j'ai... »
« Est-ce que c'est des trucs qu'on a dit ? »


Maman et ses amies peuvent être un peu envahissantes. Des fois, je les aies même trouvées pas mal indiscrètes concernant Lionel et moi... elles n'ont pas vraiment de filtres, elles sont gentilles, ces vieilles, j'aime bien la spontaneïté mais là, c'était gênant et je crois qu'Helène pensait pareil que moi au bout d'un moment. Ça se voyait aussi que Lio était un peu largué en essayant de suivre toutes les conversations mélangeant l'anglais et le français. Je n'ai pas vraiment fait attention sur le moment mais il est devenu silencieux petit à petit ; sur le coup j'ai vraiment pensé qu'il quittait la table pour prendre son phone. Le fait qu'il tarde m'avait mis la puce à l'oreille, mais... je ne sais pas si c'est vraiment nos conversations bilingues qui l'ont à ce point ébranlé.

« Non... je sais pas vraiment. C'est... tu vas trouver ça stupide. »

Franchement, s'il savait les trucs débiles que je fais et pense environ tous les jours de l'année. Enfin, je vois bien ce qu'il veut dire, le bleu a peur que je minimise ce qu'il ressent. Il est probablement habitué à ça.

« Nope, pas d'ça avec moi. »

Lio soupire une nouvelle fois avant de finalement passer aux aveux.

« C'est... c'est qu'il y avait trop de bruit. Enfin, j'avais l'impression qu'il y avait trop de bruit. P-pourtant vous parliez normalement, m-mais... j'avais l'impression que vous criiez et dès qu'un verre ou une chaise bougeait je l'entendais aussi fort que tout le reste en même temps. »

Lionel a une sensibilité sensorielle accrue, j'avais déjà pu le remarquer à plusieurs reprises. Ce n'est pas juste qu'il est vaguement saoulé par le bruit, ça va au-delà.

« A un moment, c'était tellement trop que je ne pouvais plus penser à autre chose et je ne pouvais plus parler. Je... avant que tu arrives j'avais l'impression que je devenais fou... »

Il relève le visage vers moi, sourie en coin et regarde sur le côté d'un air gêné, sans savoir trop quoi ajouter. Personnellement, ça me rappelle des choses et des états dans lesquels je l'ai déjà vu par le passé, mais je ne veux rien avancer sans être sûr.

« C'est pas la première fois que ça arrive, non ? »

---



Pas la première fois... qu'est-ce que je suis censé comprendre ? Qu'est-ce que ça change, si c'est déjà arrivé plusieurs fois... ? Je n'ose pas vraiment le dire, mais mon état, cette impression d'être complètement dépassé et impuissant face à une assemblée de personnes bruyantes, oui, je me rappelle l'avoir déjà ressenti. Je ne sais pas comment l’interpréter mais c'est troublant.

« Euh... je sais pas... peut-être ? Je crois que ça m'est peut-être déjà arrivé oui, parce que je suis un peu trop sensible. Mais, d'habitude, je me contrôle et je ne fais pas de crise comme ça. »

Pourquoi je n'arrive plus à me contrôler ? Peut-être que c'est parce que je suis encore un peu fatigué à cause du décalage horaire, mais je n'arrive pas à me convaincre que ce soit juste la fatigue qui me mette dans un tel état.

« Mieux vaut faire des crises que pas en faire du tout. Quand c'est passé, c'est mieux... right.. ? »


Je fais la moue, pas trop convaincu par les propos de Zlatan qui essaie sans doute de me rassurer. Je ne suis plus nauséeux et je n'ai plus la tête qui me tourne, c'est vrai, mais je n'irais pas jusqu'à dire que c'est complètement passé et que je me sens vraiment mieux.

« Pas vraiment, je suis épuisé... »

Si je me sens mal, c'est surtout que j'ai vraiment l'impression d'être un poids mort... et même si l'impression d'être taré est passée maintenant, cela continue tout de même de m'interroger.

« J'ai tout gâché ? »


Je me rends bien compte que c'est absurde de dire des choses pareilles, au fond. Ce n'est pas une crise qui va ruiner la soirée d'autres personnes... enfin, si, ça ruinerait la soirée de mes parents. Je me comporte comme un enfant, c'est assez lassant. Donc, oui, quand je prends du temps à Zlatan sur sa soirée de Noël ; que peut-être Hélène et ses amies s'inquiètent, tout ça pour qu'on m'entende chouiner à la manière d'un gamin qui a besoin qu'on s'occupe de lui, je l'ai mauvaise et je n'ai pas la sensation que cela mettre spécialement une bonne ambiance.

« Mais non, arrêtes. »

J'essaie de le croire mais je ne suis pas vraiment prêt à entendre que c'est important de penser à moi et à ce dont j'ai besoin pour aller mieux dans ces moments difficiles que je ne peux pas prévoir ni contrôler. C'est bien ça qui me gêne : c'est que je ne veux pas admettre que je ne peux pas tout encaisser, que j'ai des limites à ma sensibilité qu'il faut apprendre à gérer. Et pour gérer ces limites, il faut que je parle à quelqu'un de qualifié afin d'accepter des crises potentielles, que j'accepte de passer par des émotions et des états qui ne sont pas réjouissants... et que j'ai pris l'habitude de diaboliser.

Je n'ai pas envie de me prendre la tête ce soir de toute manière, je préfère laisser ça de côté pour le moment et surtout arrêter d'embêter tout le monde avec mes problèmes... je sais que je ne suis pas non plus le nombril du monde, ce n'est pas le point, enfin, bref. Le Eriksen à mes côtés semble toujours pensif.

« Tu sais... c'est pas grave d'être « un peu trop sensible ». Ça arrive. »

Euh... alors, oui, la preuve, « ça arrive », « shit happens », tout ça. Certes, mais enfin, il y a un moment où il le voit bien, que c'est gênant pour tout le monde.

« Mais, euh... enfin... »

Zlatan se tourne vers moi et m'observe, plus détendu que tantôt.

« I mean... T'es, un peu hypersensitive-- hypersensible, sans doute. Mais, ça se gère. »
« … Ce... c'est grave ? »


Je dois avoir l'air ridicule à sauter au plafond dès qu'il commencer à utiliser des mots en « hyper ». non, parce qu'il me semble que dans le jargon médical c'est pas forcement une bonne chose quand il y a trop de quelque chose. Mais je ne suis pas médecin, alors, qu'est-ce que j'en sais...

---



« Mais non, t'as pas choppé le corona bubonique des bronchites. »

Lionel me regarde et fait la moue tandis que j'essaie de détendre l'ambiance maladroitement, mais c'est que sa réaction méritait qu'on dédramatise un peu. J'ai comme l'impression que ça va prendre du temps pour qu'il prenne l'initiative de se renseigner sur ses possibles troubles psycho vu la manière dont il prend ça comme si on lui annonçait qu'il avait une maladie incurable... Je passe mon bras autour de ses épaules et lui ébouriffe un peu ses faux cheveux.

« C'est juste ta manière de process, de gérer les sensations, 'fin, euh, tout ça, quoi. »
« Hm... »


Le Roque-Lartigue s'est affaissé sur moi en posant sa tête sur mes jambes. Il n'a pas l'air très convaincu par la nuance que j'essaie de mettre dans mon propos, pas certain qu'il pige bien les différences... Sans s'être renseigné et vu son passif avec son entourage, ça ne m'étonnerait pas qu'il ait une vision très peu réaliste des troubles psychiques. Genre, une vision de la psychiatrie limitée aux hôpitaux psychiatriques avec des blouses blanches et des camisoles. La joie. On est presque en 2025, j'ai du mal à croire qu'on ait pas dépassé ça, mais c'est un autre sujet. Je passe mes doigts dans ses cheveux et sa joue, constatant qu'il a l'air plus calme. Je ne vais pas lui répéter qu'il faut qu'il voit un psy, car il le sait qu'il doit s'en occuper par lui-même.

« Je ne sais pas quoi en penser... Mais... je vais y réfléchir, j'imagine. »


Je l'entends marmonner, probablement plus pour lui-même que pour s'adresser à moi. Lionel ferme les yeux et reste un moment ainsi, bien installé sur mes jambes. Je ne peux pas m'empêcher de sourire en le voyant a peu près apaisé... c'est que j'étais inquiet, moi, quand même, donc ça me soulage de le regarder tourner son visage vers moi et me sourire sincèrement en restant posé sur mes cuisses.

« Tu es plus confortable que cet été, dis à Hélène de continuer de bien te nourrir, hein ! »
« Héhé. Roger that. »

Ah, c'est malin, ça. Mais, il a raison. Mine de rien, j'avais vraiment perdu beaucoup de poids ces dernières années, même si j'ai jamais été fort costaud. C'est que j'avais vraiment pensé que la weed me ferait aussi peu d'effets secondaires indésirables que quand j'avais 20 ans, m'voyez. Spoiler : je m'étais gourré. Double spoiler : les effets du sevrage en on remis une sale couche. Bref, il m'a fallu du temps pour m'en remettre. Ce n'est pourtant pas comme si je ne mangeais rien chez Soltan... mine de rien, cet été, je m'interdisait un peu d'être inactif et donc, rien d'étonnant au fait que j'étais fatigué en permanence et que j'ai plus maigri qu'autre chose à ce moment-là. Je suis plus pépère chez Hélène et avec l'hiver je sors moins. Donc, effectivement, j'ai fait un peu de réserves et ce n'est pas pour me déplaire non plus.

---



Je pourrais bien m'endormir ici. En tout cas, je pense que c'est le signe que ça va mieux que tout à l'heure. Je me demande si j'arriverais un jour à accepter mes crises étranges comme le suggérait Zlatan... ou même comprendre d'où elles viennent. Après quelques minutes, je me redresse et me lève en face de mon copain. Je prends sa main pour l'inviter à sortir, quand il se met sur ses pieds et que je croise son regard, mon ventre se réchauffe et je l'attire à nouveau contre moi, me posant contre sa poitrine pour édouter son coeur.

« Merci de... d'être là, dans ces moments. »

Je sais, c'est un peu la base de la décence. C'est ce qu'on fait pour les gens qu'on apprécie ou quand on est pas totalement un sale con. Mes standards sont très bas, je sais, mais j'essaie de m'arranger. Avant qu'on se sépare afin d'aller à la cuisine, Zlatan garde ma main dans la sienne et m'observe un long instant. Je ne sais pas trop ce qui lui passe par la tête et ce qui le fait sourire ainsi mais... je me sens vraiment aimé et respecté (quand je dis que mes standards sont bas).

« Y'know, j'suis content que tu sois venu. »

Je cligne des yeux tandis qu'une vague de chaleur envahit ma poitrine. Je crois qu'il essaie de me dire que quelque soit mon état, il est content de me voir.

« C'est pas tes crises qui vont me faire changer d'avis. »

Ma gorge se serre. Que je suis bête de me mettre dans un tel état pour si peu de mots, j'ai de nouveau envie de pleurer. Je devrais arrêter de le fixer avec mes yeux de merlan frits, je vais finir par avoir l'air un peu creepy, comme ça. Ce n'est pas comme si ça avait l'air de déranger Zlatan, en réalité, donc je vais continuer de profiter de la vue. Je me sens prêt à aller prendre le dessert, maintenant. En sortant de la chambre d'amis, on tombe sur Hélène qui se dirigeait vers la cuisine. La petite vielle semble contente de nous retrouver.

« Oh ! Here you are ! »

Joyeuse, elle nous sollicite pour qu'on l'aide à faire des assiettes pour le dessert. Elle constate rapidement que j'ai l'air fatigué.

« Lionel, ça va ? Everything's ok ? »

Je m'empourpre dans mon embarras et regarde un peu ailleurs. Je suis mauvais pour mentir et ce n'est pas que je ne fais pas confiance à Helène mais je n'ai pas vraiment l'énergie de tout expliquer maintenant. Alors, je trouve une excuse.

« Euh, yes, yes ! It iz... my estomac, euh, stomach, heurts a litteulle. »

Excuse bateau, mais ça marche. Je jette un coup d’œil dans la direction de mon copain qui m'envoie un regard compatissant. Hélène me dit ensuite quelque chose en anglais et je comprends vaguement « sleep » et me rends compte que je n'ai plus vraiment l'énergie de faire des traductions mentales. J'ai un peu honte et regarde mes pieds, mais Zlatan me traduit quand même.

« Tu peux aller dormir, si tu veux. »
« Yes ! »


Helène m'envoya un regard bienveillant comme pour confirmer que je n'aurais pas l'air impoli. J'ai opté pour prendre le dessert tranquillement dans la cuisine avec Zlatan puis l'ai laissé retourner dans la salle à manger avec les autres tandis que je montais me coucher. Lorsque mon copain me rejoint pour dormir, il me serra dans ses bras et cela n'empêcha absolument pas mon sommeil d'être lourd et fort reposant.



*****



Nous avions envie de passer quelques jours juste tous les deux avec Zlatan. Il m'a donc emmené à Illumis pour qu'on se promène. Évidemment, je n'ai pas pu m'empêcher de faire du shopping dans des chaînes qui n'existent pas en Enola, que ce soit pour des vêtements ou des magasins de « dweeb » pour reprendre les propos du Eriksen. Il peut parler, lui, je l'ai vu en train de baver sur des figurines aussi ! J'en ai aussi profité pour trouver des trucs à rapporter à Nadia et Samson à mon retour. J'ai trouvé une super veste en cuir avec des piques et un Migalos dessus pour la cadette, je crois que ça lui fera plaisir. Pour Samson, je suis moins en phase avec ses gouts, donc je lui ait pris un coffret collector d'une série qu'il aime bien, comme elle n'existe pas en Enola. C'est dommage que nous n'ayons pas réussi à nous voir avec Anne-Marie pendant que j'étais dans le coin, elle n'était pas disponibles ces jours-ci et New York ce n'est pas non plus la porte à côté. Enfin, en dehors de ça, on est allé voir un film au Pokéwood et en sortant, la soirée commençait, donc on a fini en face d'un bar gay, enfin, LGBTI+. On a passé un peu de temps a chercher l'adresse la veille, en regardant quel endroit avait l'air le plus sympa. On a l'air bête à passer un moment à regarder l'enseigne... évidemment, on avait ni l'un ni l'autre osé entrer dans un bar de ce type avant ce soir. Une partie de moi se dit que je ne devrait peut-être pas y aller car je ne l'aurais pas mérité mais... ce n'est qu'entre moi et ma conscience, ça. Je me tourne en direction de Zlatan qui semble hésiter aussi.

« Bon, euh, alors, on y va ? »
« Bah, yes. »


Il répond d'un air faussement confiant et ayant sa confirmation, je m'avance de quelques pas, avant de remarquer qu'il n'a pas bougé pour sa part. Je me retourne et il me donne l'impression d'être intimidé. On peut aller ailleurs, si ça ne lui dit rien. Je penche la tête sur le côté et l'observe d'un air interrogatif. Ce n'est pas moi qui irait le juger s'il n'est pas motivé. Cependant, Zlatan m'encourage à entrer dans le bar, m'incitant d'un mouvement de la tête vers l'avant.

« Toi d’abord. »

Il fait la moue et regarde ailleurs, l'air de dire « me juges pas please j'ai le trac ». Je me retourne vers lui et prend sa main. Personne ne fera attention à nous, c'est bien pour ça qu'on est venus ici, pour être plus tranquilles que dans un bar classique... et aussi à cause d'une certaine part de curiosité, on ne va pas prétendre le contraire au point où on en est. Voila que mon partenaire surjoue, c'est limite s'il ne commence pas à répêter des « am not afraid ». Je poke sa joue avec mon index et le taquine afin de le le tirer de ses ruminations.

« Ah, il est beau le tough dude ! »

Zlatan se retourne vers moi et c'est limite s'il ne fait pas « grrr » dans ma direction. J'ai lâche sa main et suis parti empoigner la porte. Au lieu de me rejoindre, l'autre peste en prenant son meilleur air outré.

« H-hé, how dare you ?! Redis-le moi en face ! »

Il se met à ricaner et me rejoint finalement en quelques enjambées. Franchement, des fois, c'est trop facile, avec lui. On entre finalement et allons nous installer sur une petite table après être allés chercher des bières directement au bar. Zlatan me rapporta que la barmaid avait capté qu'on était jamais venus et qu'on avait l'air paumés et avait voulu nous mettre à l'aise, elle nous a même filé une brochure avec d'autres établissements et des renseignements et certains événements et festivals qui ont lieu à Illumis pendant l'année. On est un peu intimidés par tout ça et donc, on reste dans notre coin dans un premier temps. Je trouve la musique entraînante, l'ambiance est conviviale. J'ai l'impression que les groupes de personnes et les couples présents sont dans l'ensemble plus jeunes que nous, mais je me fais peut-être des idées. Dans tous les cas, je comprends mieux l’intérêt de lieux comme celui-ci pour les personnes des communautés LGBTI. Même si je ne sais pas vraiment comment me positionner vis-à-vis de tout ça, je dirais que l'endroit comme espace non-mixte a quelque chose de sécurisant... ?

« Welp, c'est un bar normal, quoi. »

Remarque finalement Zlatan en passant du coq à l'âne alors qu'on re-regardait une des figurines d'Aigis de Persona 3 que j'ai acheté plus tôt.

« Tu t'attendais à quoi ? »


Demandais-je innocemment, alors que moi non plus, je ne sais plus trop pourquoi j’appréhendais également avant de venir jusqu'ici.

« Dunno. »

Le châtain tend les épaules et retourne siroter sa pinte pour noyer son embarras. Bon, je ne vais pas non plus assurer que je n'avais pas quelques clichés stupides à propos des bars queer... enfin, il y a quelques mois, j'aurais probablement imaginé qu'ils s'agissait à coup sûr de cabarets de drag-queen excentriques. Enfin. On a l'air un peu bêtes et on ne sait pas trop où se mettre malgré l’accueil qu'on nous a fait.

« C'est agréable, en tout cas, non ? »


Zlatan m'envoie un sourire affirmatif. Après avoir gloussé comme deux gros niais, nous reprenons nos conversations sur tout et rien. On regarde quelques livres mis à la disposition des visiteurs sur une étagère derrière nous : des photos et d'autres bouquins plus informatifs. Il n'est pas très tard mais il y a déjà des gens qui profitent de la musique et qui utilisent un coin dégagé du bar pour danser un peu... ça fait longtemps que je n'ai pas fait ça, tiens ! J'hésite un instant à cause de la barrière de la langue mais l'envie de faire un peu la fête est plus forte. Zlatan s'est un peu perdu dans sa lecture, mais je lui propose quand même de venir avec moi. Comme je m'y attendais, ce n'est pas trop son genre mais il me dit qu'il viendra peut-être quand il aura fini de lire son truc. Je ne vais pas le forcer.

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Lionel m'embrasse très vite la joue avant de s'en aller tout guilleret vers le coin de l'établissement aménagé pour danser et chanter. Entre deux pages, j'observe mon copain en train de prendre du bon temps et sourie en le voyant aussi joyeux. Je crois qu'il discute un peu avec d'autres danseur.se.s, il a l'air de bien se marrer, j'envie vraiment sa spontaneïté dans certaines situations sociales, des fois. Son aisance est un peu contradictoire car derrière cette façade, il est assez réservé et secret. Non, vraiment, pour lui faire ne serais-ce qu'avouer qu'il est véxé, c'est sportif. Je ne suis pas franchement surpris quand un type s'approche de lui pour flirter, mais le Roque-Lartigue, lui, semble totalement étranger aux tentatives d'approche de l'autre. Je ne suis pas vraiment jaloux mais je ne peux pas m'empêcher de complexer face à ce type de scènes, empoté que je suis quand il s'agit de me laisser aller en public (et même en privé, parfois). Une partie de moi est plutôt pessimiste et se dit parfois que Lionel serait capable de me quitter pour un type lambda rencontré dans un bar car je ne serais pas assez fun en comparaison. Des fois, je me demande pourquoi il choisit de passer du temps avec moi tandis qu'il pourrait avoir des personnes plus... bref, c'est stupide.

Voila que l'autre grand dumbass me fait coucou et me présente à distance à son partenaire de danse qui n'a pas l'air de comprendre tout de suite, puis après que l'autre danseur se soit excusé dans son embarras, les deux se mettent à rire ensemble. Lionel se pavane carrément, je ne sais même pas s'il s'en rend compte. Je crois que dans une certaine mesure, mon copain aime beaucoup plaire. Il a besoin de plaire, même. Mais bon sang il est trop mignon a me faire signe tout le temps même si je veux même pas savoir les trucs gênants qu'il doit raconter à mon sujet. J'espère que ce n'est pas parce qu'il a l'impression qu'il lui faut me rassurer. Ou alors, c'est que mon partenaire aimerait bien que je me joigne à lui. Tsss, ce qu'il peut-être niais. Bon. J'espère qu'il n'a pas peur d'être ridiculisé par mon absence de talent pour ce qui est de la danse. Non, parce que j'ai déjà l'air con quand je marche, alors !

Quand j'arrive à sa hauteur, le bleu est de dos et fredonne la chanson qui passe dans le bar tout en se laissant aller à des mouvements en rythme avec la mélodie et les basses. Il a vraiment l'air de s'éclater. Je tapote doucement sur l'épaule de Lionel qui se retourne tout de suite vers moi. Il m'adresse un sourire radieux et entoure mon cou avec ses bras, tentant de m’entraîner dans sa danse en se balançant de droite à gauche avec des petits mouvements d'épaule.

« Here you are maye boyfriend ! »

Je ne sais pas si je suis tout à fait à l'aise quand il fait ça et emet un petit grognement. Mais, personne ne nous remarque et donc, j'essaie de me détendre jusqu'à me mettre un peu dans l'ambiance, plus facilement que je l'aurais cru. Probablement car le bleu m'a un peu entraîné dans sa bulle et que je m'y sens bien. Ce n'est pas sans avoir à ignorer la gêne inconfortable, mais, j'avais envie de m'amuser avec lui, même si le résultat n'est pas fou.

« Si tu t'ennuies on peut rentrer à l’hôtel. »

Plus sérieux, il se soucie de mon bien-être, comme d’habitude. Mais il a vraiment l'air de passer du bon temps et je ne suis pas venu faire le rabat-joie.

« Nah. Tu t'amuses ? »
« Oui ! »


Il a vraiment l'air au comble du ravissement... qu'est-ce que je peux faire dans ces moments à part tomber encore plus amoureux et fixer son regard ambré éclatant d'enthousiasme qui ne manque jamais de réchauffer ma poitrine lorsqu'il m'est adressé. Si le bleu est si heureux que ça alors.... je suis content aussi. Je décide de rester un peu plus avec lui pour danser même si je dois avoir l'air débile en me contentant d'imiter les gestes de mon copain. Je m'en fous pas mal, pour une fois.

« Mon accent à un certain succès, tu sais. »

Entre deux chanson, l'autre recommence à se vanter comme pour me narguer, avec son air de poseur roublard, là. Pfff, évidemment, ça doit amuser la galerie. Pour l'embêter, je joue les sceptiques et lève les yeux au plafond.

« Riiiight... »
« Je t'assure ! »


Voilà que cet espèce de kéké des plages se remet à faire le beau et minaude en se pendant à mon cou. Et il n'a même pas fini sa pinte donc, si des gens autour de nous sont en train de ricaner en se demandant qu'il est bourré, bah, on est bien loin de là. Sa scène finit tout de même par me faire marrer et ça amuse aussi les autres danseur.se.s. Y'en a pas un pour racheter l'autre. Quand le grand idiot a fini, il revient vers moi et m'enlace... l'air un peu trop sournois pour ne pas préparer quelque chose.

« Tu danses comme un pied, Ghosty. »

Me glisse-t-il à l'oreille d'un ton doucereux.

« Gngngngn. Shaddap. »

M'enfin, ça suffit, c'est ma fête de soir, ou quoi ?! Sorry, j'ai pas appris des danses de salon dès mon plus jeune âge et je sais pas non plus faire des pirouettes sur la glace !

« Nobody asked you, rich boy. »
« Mais-euuuuuh ! »


Lionel gonfle les joues et pose sa tête contre mon torse pour bouder tout en continuant de m’entraîner dans sa danse.

« Dis... tu n'étais pas jaloux tout à l'heure ? »

Formulée à voix basse, sa question me prend de court. Je fronce les sourcils et observe le bleu qui a soudain l'air sérieux. Je ne dirais pas ça. Et puis, même si j'étais jaloux je n'ai aucunement le droit de l'empêcher d'aller s'amuser avec d'autres personnes.

« Euuuuhh... ? »
« Tu faisais une drôle de tête. Et il m'a demandé « your boyfriend jealous ? » plusieurs fois, je me suis demandé si... »


Euh. Mais de quoi y se mêle celui-là, déjà, hein... Bon, j'imagine que ce type voulait juste s'assurer qu'il ne foutait pas la merde, c'est plutôt prévoyant, en fait. M'enfin si je suis resté à l'écart dans un premier temps c'est bien parce que j'avais pas très envie de me faire remarquer. Je dis pas que si Lio est allé danser juste pour se faire remarquer non plus, juste que...

« Meh, c'pas que je suis jaloux... »
C'est embarrassant. « J'veux pas que tu t'emmerdes en restant avec moi. »

Je crois que ça m'ennuie qu'il se sente obligé de se soucier de moi quand il est en train de s'amuser. Ce n'est pas que je n'aime pas le fait qu'il me prête autant d'attention, mais je n'oublie pas qu'il a cette tendance à se faire passer au second plan (et ce n'est pas quelque chose qu'il admettra facilement). Ca a tendance à me casser les pieds quand mon partenaire fait ça, mais, c'est exactement ce que je fais en ce moment même. Probablement pour ça que ça m'énerve, d'ailleurs, la projection, tout ça, j'ai passé du temps à en parler avec des patients comme le dernier des hypocrites. Mais, hé. Fallait bien que je fasse mon boulot. Pas que je le faisais spécialement bien, mais je digresse.

« J'veux juste que tu passes un bon moment. T'inquiètes pas pour moi. »

Je pèse mes mots mais ressens tout de même un malaise passager, honteux à l'idée que je pourrais ruiner l'ambiance

« Mais moi aussi je veux que tu passes un bon moment ! »

Mince, je crois que j'ai sonné un peu trop alarmant. Je le sais, que Lionel veut juste me proposer de prendre du bon temps, mais ça me fait plaisir de l'entendre.

« Ne te forces pas pour moi, d'accord ? »


Le coordinateur me regarde fixement. Il est très sérieux, même s'il a toujours son sourire niais habituel.

« Ça va. Promis.  »

J'ai aussi envie de lui faire plaisir. Il n'a rien demandé et il n'oserait pas, de peur d'avoir l'air de me contraindre à quelque chose. Alors, j'ai pris cette initiative de lutter un peu contre ma gêne parce que j'ai envie d'être dans cette bulle avec lui. Je ne veux pas penser au fait qu'il ne sera plus là dans quelques jours. Pas ce soir. Mes doigts s'emmêlent avec les siens. Même dans un lieu non mixte de celui-ci, je n'oserais pas l'embrasser en public mais je pense que mon regard en dit assez long. Il me rend mes œillades complices et sourit de plus belle. Je me laisse aller tandis qu'il m’entraîne de nouveau pour danser. Quelqu'un annonce que si des gens veulent chanter, ils mettront en place le karaoke. Au moment ou je traduis à Lionel il devient fou (qui est surpris ?). Je le taquine en lui disant que ce n'est peut-être pas une très bonne idée car il chante vraiment très mal. Sur l'ombre de Darkai, ses capacités en chant sont une horreur. Il n'a pas fallu longtemps pour qu'il prenne ça comme un challenge et me défie de venir chanter avec lui. Il est aussi peu sortable que moi, c'est dire quel genre de himbo débile je me trimballe. Mais qu'est-ce que je peux lui dire quand il se donne tant de mal pour essayer de chanter ne serais-ce que quelque chose qui se rapproche de la mélodie de « Donte stoppe mi nowe » et de « Pokèrre fesse »... il était tellement content que ça m'a poussé à essayer de l'accompagner et j'avais pas tord en me disant qu'il serait encore plus ravi. Qu'est-ce que je ferais pas pour lui, hein... Ça l'a rendu d'ailleurs extrêmement collant après ça, quand on est retournés s'asseoir. Durant le reste de la soirée et de la nuit, je ne m'en suis pas plaint une seule fois.

Unys - Décembre 2024
Lionel Roque-Lartigue
Lionel Roque-Lartigue
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Mar 3 Mar 2020 - 20:50
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