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Family issues 4 (OS)
Lionel Roque-Lartigue

Family issues

Partie 4


/!/ TW : propos homophobes, masculinité toxique, évocation d'abus familiaux /!/
Les dialogues en italique sont en anglais.


Zlatan est habitué à entendre son cousin le fermier marmonner en permanence. C’est son tempérament et ce serait fort hypocrite de lui reprocher ça. Cela dit, le caractère de Soltan n’excusait pas toujours tout. Surtout ces derniers temps. Plus que simplement grognon, le fermier devenait sec et cassant à la moindre occasion critiquant gratuitement et parfois méchamment les  choix des un.e.s et des autres et surtout ceux de son cousin Eriksen.

Jusque-là, rien de nouveau, hein, m’enfin…

Jusqu’à il y a encore quelques semaines, l’ancien psy se disait qu’il imaginait peut-être des choses, que Soltan était simplement fatigué, stressé, bref, mal en point (comme d’habitude). Sachant qu’il a lui-même tendance à trop l’ouvrir et à être indiscret quand ça concerne son cousin, Zlatan n’osait pas trop admettre que l’enolian était particulièrement susceptible, limite toxique avec lui depuis le nouvel an. Il se téléphonaient toujours régulièrement, car c’est dans leurs habitudes et généralement c’est un bon moment. Sauf quand ils s’engueulent. Encore que ça, c’est assez habituel et ça reste souvent bon enfant avec des excuses à la fin. Mais plus maintenant. Ces conversations devaient juste anxiogènes pour les deux adultes. Même s’il n’avait pas besoin de ça ces temps-ci avec ses préparatifs de départ et ses projets avec Lionel qui, bien qu’excitants le stressaient déjà, Zlatan se sentait mal de laisser son cousin broyer du noir. Sauf qu’il n’y avait pas que ça.

Il est franchement bizarre en ce moment.

Soltan venait de s’étaler sans trop se rendre compte sur le fait que le passage de son grand frère, Illéas, pendant les vacances, le stressait beaucoup. En prime, il était fatigué (mais refusait de se reposer et d’embaucher encore d’autres personnes alors qu’il le pouvait), bref, c’était toujours le même refrain, avec lui. Le fermier finit par demander de ses nouvelles au plus âgé, ce qu’il faisait, s’il s’en sortait avec ses préparatifs. Même s’il n’entendait que le son de sa voix via le haut-parleur, le Eriksen sentit que son cousin se tendait systématiquement lorsqu’il évoquait Lionel et leur relation (et Soltan devenait aussi encore plus susceptible). Las de l’entendre grogner dans son coin à chaque fois que le sujet tombait sur la table, Zlatan commençait à ne plus se gêner pour rentrer dans le lard de son cousin.

« Euh, donc, c’est vraiment sérieux ? Vous allez… ? »

A peine Zlatan avait-il parlé du tri qu’il était en train de faire dans ses affaires et du sujet des chats (un peu épineux à aborder avec Hélène qui voulait absolument que son fils en emmène au moins 3 à Enola) que le fermier venait parler directement du « sérieux » de sa relation avec son partenaire.

Oui, bah, ‘voyez, c’est pas moi qui ait abordé le sujet, là !

« Quoi ? »

Zlatan a trop souvent entendu le ton irrité de son cousin pour le rater cette fois-ci. Plutôt que de se justifier sur cette histoire de « sérieux », il préféra juste demander à son interlocuteur de lui dire ce qu’il a sur la conscience, histoire de moins perdre de temps. Le silence qui suivit l’interjection plus ferme du Eriksen témoigna du fait que Soltan ne s’attendait pas à ce que son interlocuteur ne se laisse pas faire, pour une fois.

Ah, tout de suite tu sais pu quoi répondre, hein, gros malin.

« Bah, euh rien, je pensais pas que ça durerait entre toi et… l’autre là. »
« Lionel. »


Rapella-t-il en feignant le calme, tandis qu’il triait les livres de sa bibliothèque et ses CDs vinyles.

« Ouais, ouais, Lionel. »

Jerk. Tu connais très bien son prénom.

Zlatan soupira en roulant des yeux. Si Soltan voulait jouer au con, il n’avait aucune envie de l’encourager, surtout si c’est juste pour entendre l’autre essayer de le pousser dans ses retranchements histoire d’avoir de l’attention.

Mais pourquoi il est comme ça en ce moment ?

Le Eriksen a plusieurs théories : le burn-out que son cousin ignore en continu, sa séparation avec Shizune, la peur de mal y faire avec ses gamins, la dépression, le stress de renouer avec Illéas… potentiellement tout ça en même temps. Cela dit, le châtain n’avait aucune envie de comprendre ou de faire la thérapie de son cousin (chose qu’il avait tendance à déjà faire un peu trop souvent). La vie est trop courte pour ça et la sienne est déjà bien entamée aux 2 tiers.  

« On est pas obligé d’en parler si ça te fait chier. »

Rétorqua plus froidement Zlatan qui en avait déjà marre. A l’autre bout du fil, Soltan émit un claquement de langue et manifesta son agacement à son tour.

« Putain, Zlat, t’es pas obligé de le prendre comme ça ! »


Wah. Toi, c’est pas en étant vulgaire que tu vas me convaincre que tu vas mieux.


« J’ai rien dit. C’est toi qui t’énerve tout seul dès qu’on parle de lui. »


Le problème avec ces deux-là, c’est que quand l’un joue au con, l’autre va aussi vouloir le dernier mot. Après sa dernière intervention, le Eriksen sentit qu’il perdait son calme et s’éfforça donc de se détendre un peu. Si l’autre jouait à la provoc tout en niant en bloc, alors il n’avait pas envie de tomber dans son jeu.

« Si t’as un soucis avec lui, t’as qu’à le dire. »


Interrogea-t-il plus sobrement, espérant un peu calmer le jeu.

Mais franchement, ça commence à m’emmerder d’être toujours celui qui s’efforce d’être calme, à la fin.

« Je l’aime pas, c’est tout. »


...Mais bordel il a quel âge ?

A force de lever les yeux au plafond, l’ancien psy commençait à craindre de se déclencher une migraine.

« Wah. No shit. »

Ces derniers mots sortirent avec l’intonation la plus blasée que Zlatan était capable de faire. Encore qu’il n’était pas à son maximum. Tout en se massant l’arrête du nez, il s’assit sur son lit. Finalement, il allait devoir tenter de jouer à l’adulte, comme de toute évidence, Soltan n’avait aucune envie de le faire.

« J’te demande pas de l’aimer mais d’arrêter de me faire la morale comme si j’avais 5 ans. »


Soltan n’a jamais développé d’affinités avec les personnes que son cousin avait fréquentées. Donc ce n’est pas comme si son opinion avait de l’importance aux yeux du Eriksen. Cela n’empêche qu’il trouvait quand même l’attitude du fermier plutôt blessante.

« Je crois que c’est pas quelqu’un de bien pour toi. »

Bizarrement, je me souviens pas lui avoir demandé son avis. Je sais même pas pourquoi on en parle, en fait.

Si Zlatan se la jouait détaché, il n’empêche que les dernières paroles du Green firent se serrer sa gorge. Le châtain se surprit à demeurer plutôt calme tandis qu’il crachait un peu son venin à son tour.

« C’est ça, fais moi ta scène de daron toxique. T’as pas mieux à faire ? Comme aller traire tes vaches et réfléchir deux minutes à la manière dont tu m’infantilises depuis que je suis avec lui ? »

Dans le haut-parleur, Soltan émit un bruit guttural étrange, entre le rire et le grognement dépité.

« C’est quoi ce charabia de psy encore ? »


Ah, que serait un coup de fil avec Soltan de mauvais poil et dans son mode possessif frustré s’il n’y avait pas un peu de gaslighting dans l’air, hein ?

Oh, Zlatan n’était pas surpris. Il sait comment son cousin peut-être quand il ne va pas bien. Il sait comme Soltan fait tout pour que tout soit parfait dans la vie de ses proches et comme il s’oublie dans le processus. Il sait aussi que même s’il a changé, le fermer reste capable de se comporter comme le dernier des minables pour faire en sorte qu’on « laisse tranquille » les personnes qu’il aime. Le problème, c’est qu’il pense aussi pouvoir décider qui est bon à fréquenter pour son entourage, alors que ce n’est pas à lui d’en décider.

« Joue pas au con. »

Le Eriksen serra les dents. Il préférerait que Soltan admette simplement être paumé et apeuré. Qu’il est jaloux car il a peur qu’on le laisse tomber ou juste peur que son cousin ne soit pas heureux. Au moins ce serait à peu près honnête. Mais, demander à Soltan de se montrer vulnérable… c’était presque comme insulter son intégrité. Des fois, Zlatan se dit qu’il en fait trop par rapport aux restes de l’éducation masculiniste que leur grand-père voulait leur inculquer (encore plus chez Soltan, dont le paternel en remettait parfois une couche) ; mais quand il voit où en est encore le fermier à ce niveau, alors il se rappelle que tout ça était tout de même très problématique et nocif, car ils en souffrent encore des dizaines d’années plus tard.

« Je pige juste pas pourquoi t’as reviré de… le premier mec que tu trouves tu veux le marier, maintenant ? C’est quoi cette histoire encore... »

Après un silence pesant durant lequel le Eriksen recommençait à se ronger l’ongle, Soltan avait enfin repris la parole. Tout ça pour sortir des infamités. Probablement qu’il y a un peu moins d’un an, Zlatan aurait laissé couler. Peut-être aurait-il juste rétorqué « meeeeh, qu’est-ce que j’y peux, moi, il est juste ignorant et un peu con et puis il est pas gay alors ça le regarde pas ». Même si ça lui a pris du temps pour réagir un peu afin de repenser à ce qu’il avait pu dire et penser sur ces sujets (et qu’il fait et prononce toujours beaucoup de conneries car on ne se débarrasse pas de l’homophobie internalisée et de la masculinité toxique si facilement à son âge), a présent, il peut quand même sentir ce qu’il y a de nocif et d’insultant dans les paroles du fermier.

Tss… au moins je sais le fond de sa pensée, maintenant. Avant, c’était « juste pour le fun », alors c’était pas grave, mais maintenant que c’est devenu un peu plus sérieux ça passe plus, c’est ça ?


Au moins, le Green venait de révéler un peu de ce qu’il pensait du fait que son cousin soit avec un autre homme. Et Zlatan n’appréciait pas ce qu’il découvrait. Il avait été tranquille niveau coming-out et réaction homophobes pour le moment. Mais voici venir sa première déception. C’était d’autant plus dur à encaisser du fait que le Eriksen ne pensait vraiment pas que ça viendrait de Soltan dont il se considérait très proche.

Heh. On connaît jamais vraiment bien notre famille, hein… ? Même les gens qu’on considère comme nos frangins.

« C’est ça le soucis ? T’as peur que je me marie avec lui ? »

Même s’il n’est pas dans ses habitudes de partir au quart de tour et de s’énerver de manière spectaculaire ou d’être irascible, Zlatan se surprend à demeurer aussi calme. Il ne se sent clairement pas serein mais parvient tout de même à garder le contrôle et même a lancer une autre pique, histoire que Soltan se sente quand même un peu concerné.

« Ou alors c’est juste le fait que ce soit un mec qui te travaille ? »


Le Eriksen espérait que son cousin avait avalé de travers car il y eut un instant de blanc avant que Soltan finisse par se remettre à grogner, manifestement véxé.

« …Pfff, bullshit. »
« « Bullshit », mais t’en parles tout le temps, ouais. »


Les dernières fois il s’était abstenu d’aller plus loin que « gngngn il est con ton mec », cela dit. Maintenant le chat était hors du sac mais ce n’était pas un soulagement.

« Ce que t’es coincé et con des fois. »


Finit-il par dire sèchement et il grogna en entendant Soltan se vexer de l’autre côté de la ligne.

« Moi, coincé ?! C’est toi qui est coincé ! Je suis pas coincé ! »

Même en lui raccrochant au nez, le châtain ne se sentait as moins déçu et décontenancé. Zlatan lâcha un « jerk » et d’autres jurons en balançant son téléphone sur l’autre bout du lit avant de s’affaisser sur le drap, toujours grognon. En regardant le ciel bleu de la fin de matinée à travers son velux, l’ancien psy soupira d’agacement. Il pensait vraiment qu’il aurait le soutien du fermier, dans cette histoire. Mais finalement, non, Soltan préférait lui faire une crise de…

De jalousie ? C’est ça ?!

Le fermier est possessif, ce n’est pas nouveau. Zlatan pensait juste qu’en le voyant heureux avec quelqu’un, Soltan mettrait un peu son côté exclusif de côté pour l’encourager… ou juste ne rien dire, en fait, ç’aurait été mieux. Plus le Eriksen y pensait, plus il se sentait blessé par les réactions de l’autre cinquantenaire. Accessoirement, il se sentait aussi un peu con de continuer à être un peu trop une bonne poire avec le fermier, de toujours lui donner des circonstances atténuantes même quand il se comportait de manière toxique ou répétait bêtement des trucs homophobes. Quand il est dans cet état-là, Zlatan aura beau lui dire qu’il se comporte comme le dernier des abrutis, Soltan lui répondrait sûrement d’« arrêter de faire la chochotte ».

Shit. On croirait entendre Pépé. C’est quoi son  problème ?


Voilà qu’il avait les boules, maintenant. Il rattrapa son téléphone pour rouvrir ses conversations avec Lionel. Le châtain avait besoin de discuter un peu de ce qui venait de se passer. Probablement qu’il ne ferait que vanner bêtement et casser du sucre sur le dos de Soltan plutôt que parler de comment cette conversation l’avait affecté. C’était encore trop frais, de toute façon et pour se préserver, Zlatan avait plus envie de se moquer méchamment qu’être honnête, pour l’instant. S’il était vers 10h du matin à Unys, alors ce devait être le début de la soirée chez Lionel. Ce dernier devrait donc être rentré chez lui et en train de manger ou de se reposer (du moins, le Eriksen l’espère, qu’il n’est pas encore en train de remplir de la paperasse ou de trier des mails à cette heure tardive).


***


Lionel sortait juste de sa douche. Il avait pris la sage décision de passer le reste de sa soirée au calme sur un jeu vidéo, espérant pouvoir parler un peu, que ce soit pas écrit ou à l’oral, avec son partenaire. Il fut donc agréablement surpris en revenant dans sa chambre de trouver un message de Zlatan. Même si le contenu du texte en question n’était pas si réjouissant, le coordinateur était simplement content de pouvoir parler un peu avec son copain et de savoir ce qu’il faisait et comment il allait.

Mon cousin est con des fois
Quoi ? D :


La période « Zlatan a trop de chance d’avoir une famille idyllique » de Lionel commençait à prendre  fin. Pas trop tôt. Néanmoins, ce n’est pas pour autant qu’il avait arrêté de s’inquiéter un peu excessivement dès que des disputes étaient évoquées.

Il m’a encore pris la tête avec toi j’en ai marre de son bullshit


Ah, ça Lionel a bien compris que Soltan ne l’aimait pas. Même s’il préférerait que ce soit l’inverse, le coordinateur a fini par se décider à ne pas insister ou se faire de faux espoirs.

Oh… désolé, c’est vrai que je ne suis pas trop son genre x)

Il préférait le dire avec humour, espérant un peu remonter le moral de son copain, au cas où celui-ci en aurait besoin. Mais on dirait que Zlatan avait surtout besoin de casser du sucre sur le dos du Green.

Encore heureux y t’aurait dragué
Nooooon quoiiii XDD


Assis sur le bord de son lit, le coordinateur émit un bruit guttural étrange, entre l’éclat de rire et l’interjection de dégoût. Il n’osait même pas y penser, que ce soit pour Soltan ou n’importe quelle autre personne, en fait. Déjà que si quelqu’un tentait de le draguer habituellement, il ne s’en rendait pas compte, mais maintenant qu’il est avec Zlatan, il ne voit même plus les personnes autour de lui qui auraient pu lui plaire en d’autres circonstances.  

Y t’aurait emmené sur son tracteur de fuckboy


Les vannes du cinquantenaires faisaient glousser le bleu, complètement horrifié par les propos de son partenaire. C’est qu’il en apprenait des choses, ce soir ! Quoique, Zlatan lui avait déjà dit que plus jeune, Soltan avait effectivement tendance à flirter avec tout ce qui avait son âge et était assez conscient pour échanger avec lui, quitte à se prendre des baffes régulièrement.

NOOOOON ??? XDD


Même s’il abusait des majuscules pour jouer le jeu de la commère (ils adorent ça, mais faut pas le dire), Lionel imaginait bien la scène du fermier qui se la pète avec son tracteur. Il se passa de faire la remarque que dans cette famille, c’est finalement assez commun de chouchouter son véhicule. Le Roque-Lartigue a du mal à piger le délire, lui qui fait la tronche dès qu’il doit conduire et procrastine pendant des semaines quand il doit laver sa voiture qu’il n’utilise que fort rarement. Enfin, rien que pour l’image mentale, c’est quand même assez rigolo.

Now, il tourne redneck
Sorry c’est infantile mais y m’a énervé u_u


Après un dernier rire guttural, le coordinateur se calma et redevint un peu plus sérieux. Visiblement, le Eriksen avait passé un mauvais moment au téléphone avec son cousin et alors, Lionel se sentait presque mal d’avoir plaisanté en premier lieu.

Rohlalala ! Mon pauvre, je savais pas que c’était à ce point… :/

Le châtain répondit presque tout de suite et sa réponse ne surprit pas vraiment le quarantenaire qui soupira brièvement.

Naaah it’s ok. L’est juste frustré XDD

Mais tu as le droit de me dire si tu es contrarié ou triste…

Peut-être que c’était encore trop frais et que Zlatan avait juste envie de « bitcher » plus qu’autre chose pour le moment. Pour le coup, le bleu n’était pas contre, ça l’amusait aussi, de temps en temps. Enfin, il ne voulait pas trop le dire ou le montrer car il avait peur que ça « casse » un peu l’image si parfaite qu’il veut donner de lui-même (oui, oui, on est sceptique aussi).

Inscris le sur Tinder ou Grindr !!
LMAO NO WAY

Lionel pouvait imaginer son copain éclater d’un rire gras à son tour et éventuellement essuyer une larme de rire par la suite. Il se mit à sourire en coin, emporté par leur délire infantile qui leur faisait du bien à tous les deux, même si c’était pas franchement glorieux. Le bleu avait tellement hâte de pouvoir retrouver ça de manière plus proche et directe quand il pourra revoir Zlatan. Il percuta qu’il aurait sûrement l’occasion de croiser Illéas aussi, dans les mois à venir et toute ces perspectives rendaient le bleu un peu trop heureux. Il faudrait qu’il en profite pour inviter Arthur, un de ces jours, aussi, depuis le temps qu’il y pense et ne le fait pas.

Moi je veux bien qu’avec Illéas on forme une alliance pour lui trouver quelqu’un :B

C’est stupide et évidemment, ils ne le feraient pas, même si Lionel n’a pas de mal à imaginer Illéas un peu mesquin et concierge aussi quand il s’y met.

Wuuut. A quoi tu penses ? XD


Probablement que le Eriksen allait tout de suite regretter sa curiosité, car son copain était désormais dans l’humeur « je vais raconter pleins de conneries pour te faire marrer mais je ne te garantie pas l’absence de cringe ».

On serait la Brigade des Lovers !
AHDSJQ nO I HATE IT XDDD ALSO ACAB


La réponse atrocement débile du coordinateur avait au moins du faire s’étouffer Zlatan pour qu’il réagisse de cette façon. Dans tous les cas, ça fit glousser Lionel comme un idiot et comme il n’est jamais assez lourd, cet andouille décida d’en remettre une couche.

La Army of Lovers ?

Bon, pour le coup, c’était plus drôle dans sa tête, avant qu’il ne l’écrive et l’envoie à Zlatan.

Pffff XD Déjà pris (et still ACAB)

Mais le Eriksen fut quand même bon prince.

Moh, il rigole a ma blague toute pourrie quand même, c’est gentil.

Je sais haha <3 (méééééé TT_TT c’est bien Army of Lovers, c’est disco…)

Lionel était toujours un peu sensible aux « ACAB » de son partenaire, à cause de son propre boulot. Mais bon, maintenant il sait d’où vient l’expression et pourquoi les gens l’utilisent si souvent. Au moins il essayait de tourner ça en vanne comme le faisait le Eriksen, maintenant. Le Roque-Lartigue eut le temps de se remettre un peu à jouer à la console avant de recevoir un nouveau message.

Peux t’appeller ?

Quelques minutes plus tard, il parlait finalement de vive voix avec son ami qui, comme il l’avait imaginé, était tout de même contrarié. Zlatan passa quelques temps à continuer d’alterner entre « roh mais il est trop con j’en ai marre de lui agrougrou » et « mais euh c’est pas sa faute en même temps » pour parler de Soltan. Le coordinateur l’écouta tout du long, ça lui faisait plaisir que son copain se confie à lui de la sorte, mais il avait parfois du mal à la suivre. Puis, à force, Lionel commence à savoir que quand son copain use tant de sarcasme et de remarques piquantes, c’est qu’il n’a pas bien digéré quelque chose ou qu’il est très contrarié. Ça l’inquiétait un peu mais quand il demandait, Zlatan disait juste « naaaaan je suis pas véxé, c’est juste que... ». Probablement que la chose était encore trop fraîche et le Roque-Lartigue se contenta de laisser l’autre vider son sac en reliant les différentes infos afin de comprendre le soucis. S’il n’a pas assisté à toute la conversation, Lionel comprit à peu près que Soltan avait fait des remarques blessantes à son cousin. Mais, concernant Zlatan, lui faire dire qu’il est « bléssé » ou « pas bien », c’est toujours une sacrée paire de manches. Pas que le Roque-Lartigue ait grand-chose à redire, après tout, ils ont chacun leurs soucis de communication vis-à-vis de ça.

« M’fin, il est stressé à cause de la venue d’Illéas, tout ça, je sais mais, well… j’l’adore mais il est vraiment trop con. Bref, maintenant, c’est moi qui suis stréssé. »

Las, le Eriksen se contenta de soupirer avec l’impression qu’il s’était un peu répété durant les dernières cinq-dix minutes. Impuissant, Lionel ne savait pas trop quoi ajouter.

« Oui, je vois ça... »


Peut-être qu’il avait eu l’air un peu absent en prononçant ces dernières paroles. En réalité, c’est plutôt que cette conversion le faisait tout de même un peu cogiter. Par rapport à sa famille, son coming-out au sujet duquel il a tendance à s’obséder… bref, il est toujours heureux de parler à son copain, mais en ce moment, il ne lui fait pas grand-chose pour se rappeler ce qui a tendance à le stresser quotidiennement.

« Sorry, j’ai ruiné le mood ? Je t’ai même pas demandé comment tu vas. »

Demanda finalement après un petit moment de silence le châtain, qui se sentait manifestement un peu mal d’avoir un peu tenu la jambe de son interlocuteur. Ce dernier, une fois de plus, n’était pas embêté à ce sujet, mais plus par sa propre humeur globale ces derniers temps.

« Non… c’est… c’est rien. »

Hmph, je ne sais pas qui j’essaie de duper, là.

C’est un peu bête qu’il lui en faille si peu pour qu’il se remette tout ce qui le stresse ces derniers temps au sujet de ses projets et de sa famille. Mais c’est probablement car il n’en parle à personne et se contente de laisser tout ça pourrir dans un coin de sa tête et quand ça commence à trop puer,  eh bien, il évacue mais c’est pénible et imprévisible.

« C’est juste que ça me fait penser à des choses. »


Il y eut un nouveau blanc, plus bref.

« Ah. So... tu veux en parler ? »

Évidemment, Lionel se demandait pourquoi il pensait que son copain réagirait autrement. Comme si Zlatan se fichait du fait qu’il soit un peu déprimé… oui il y a encore du travail, hein. Lionel hésita vraiment avant de parler de ce qui le turlupinait. D’un côté, il avait espéré pouvoir se confier et d’un autre, il se sentait mal d’embêter son partenaire alors qu’il aurait pu trouver le temps de trouver un psy  pour se vider un peu la tête de ses questionnements et de ses problèmes. Il préférait entendre son copain se plaindre et ricaner bêtement avec lui en faisait des blagues débiles. Car quand il sort de cet « état » qui lui permet de masquer son mal-être, eh bien, ces temps-ci, il se retourne juste vers ce qui déclenche son anxiété. Et rien que le fait d’être anxieux pour certains trucs le stressent encore plus, car il s’imagine qu’il ne devrait pas s’inquiéter, surtout si ça concerne sa relation avec Zlatan et leurs projets. Il le sait, que ce ne sera jamais parfait mais ne peut pas s’empêcher de se dire que s’il n’a pas géré tous ses problèmes avant la venue de son partenaire, alors, les choses se passeront mal. Le fait de se stresser pour ça le met plus mal encore, c’est un cercle vicieux qui le fait de plus en plus céder à la panique et à la susceptibilité.

Quand il arrivera, je n’aurais pas réglé mes problèmes avec mes parents, je serais stréssé, au travail ça ne se serait probablement pas amélioré et je n’aurais sûrement toujours pas de rendez-vous chez un psy. C’est… j’ai l’impression que comparé avec Zlatan qui ose se confronter à ses proches par rapport à ce qu’il veut, je ne fais rien.

« P-pardon, c’est… c’est… je me posais des questions récemment et ça me stresse et je sais que je devrais pas être stressé mais juste content que tu me rejoignes mais du coup je stresse encore plus et je deviens insupportable avec tout le monde en plus je n’arrive pas à faire mon coming out et à être honnête je suis vraiment un lâche et j’ai honte et- »

C’était si peu clair à la manière dont il avait tenté de le verbaliser qu’il se rendit tout de suite compte de l’absurdité de son raisonnement qui l’avait conduit à simplement se mettre le plus minable possible juste pour le sport. Il se sentait tellement stupide à présent, surtout que Zlatan ne répondit rien dans un premier temps.

« What ? J’ai rien compris. »

Moi non plus. Aaaaaah, j’ai trop honte !

La spontanéité du Eriksen eut le mérite de désamorcer un peu la tension. Lionel commença par inspirer pour se détendre. ll n’avait pas envie de faire encore une de ses stupides crises. Aussi, il tenta simplement d’aller à l’essentiel, d’être un peu plus lucide qu’une simple séquence de « muhuhuhu ouin jémal à mon moi ».

« Je… je suis juste stréssé, j’ai trop peur de tout gâcher à ta venue, qu’est-ce que… et si finalement  je n’arrive pas à-- si tu n’es pas heureux ? Si je n’arrive jamais à sortir du placard et que ma famille... »

En réalité, le récit des dernières mésaventures de son amant avait juste rappelé quelque chose au quarantenaire. Que s’il veut avancer il faudra qu’il se prépare également au refus d’autres personnes vis-à-vis de ce qu’il décide d’être et de faire avec, même si ce n’est pas agréable ou facile. Même si ça peut potentiellement empirer son état actuel.

« Calmes toi, déjà, personne va mourir. »

Cette remarque fit un peu relativiser le bleu.

C’est vrai, on n’en mourra pas. Mais… je vais juste tout gâcher en boucle. Je suis mort de trouille. Il ne sera jamais heureux avec moi si je continue ainsi, à être aussi lent. J’ai juste besoin de savoir ce qui ne va pas avec moi… j’ai l’impression d’être tellement exaspérant et tellement stupide, même quand j’essaie de faire au mieux. Surtout quand j’essaie de faire au mieux.

Il a beau se dire que c’est en communiquant, en continuant ses efforts et en acceptant le support d’autres personnes que les choses finiront par devenir moins difficiles, ce n’est pas l’espoir qui domine, ces derniers temps. Plutôt une peur irraisonnée, entre autres choses.

« Je suis tout le temps stressé et en colère, en ce moment. Je ne veux pas que tu voies ça. »


Confia-t-il à voix basse, pensant sincèrement que c’était honteux, d’admettre qu’il n’était pas jovial en permanence pour masquer ses émotions.

« C’est… c’est mal, je devrais pas... »


Des fois, il se dit que le Eriksen envisagera de le quitter pour ça. Qu’il va petit à petit en avoir marre de l’hypersensibilité du coordinateur et de son chouinage permanent, se lasser, l’ignorer et juste le laisser comme ça. Quand il y réfléchit un peu plus de 20 secondes, Lionel se rend bien compte que jamais Zlatan ne serait capable d’un tel comportement. Il a confiance en lui mais des fois, sa conscience est juste très forte pour le convaincre que personne ne supporte ce qu’il est, que ça restera ainsi toute sa vie, qu’il finira seul après que les personnes qu’il l’aiment l’aient abandonné.

« C’est juste des émotions, Lio. »

Le Eriksen tenta une fois de plus de trouver de quoi dédramatiser un peu, sonnant tout de même concerné et plus grave que tantôt.

« Juste des émotions »… oui. Mais ce n’est pas « juste », ça, hein ? Les émotions ne sont pas « juste » quelque chose de facile à gérer car on le veut bien.

Probablement que c’est ça que veut dire Zlatan. C’est juste des émotions et les émotions ne sont pas prévisibles et parfois, elles sont même incontrôlables. Elles sont complexe et avoir de la difficulté à les gérer fait partie du processus.

C’est « juste » ça. C’est normal que ce soit difficile.

Le bleu inspira une nouvelle fois, plus longuement. Il avait quelqu’un qui n’allait pas le juger, qui l’aimait malgré ses problèmes actuels et continuerait de l’aimer même quand il déprime plus que ça. Il devait faire confiance, tous les gens ne sont pas comme les personnes avec lesquelles il a grandit et qui se montraient humiliants à la moindre preuve de sensibilité de sa part. Ou même à chaque fois qu’il faisait ressortir un peu de personnalité ou de volonté propre, voulait sortir du troupeau pour faire son truc, il se confrontait à des refus ou de la moquerie. Avec ce qui lui arrive depuis quelques mois et qui le rend heureux malgré les difficultés rencontrées, au fond, Lionel se rend de plus en plus compte qu’il finira par s’y faire et trouver des fondations un peu plus saines et stables. Mais pas tout de suite.

« Mais… ça t’arrive aussi, à toi ? D’être stressé à l’idée de ta venue ici et… ? »


Il soupira longuement en reprenant la parole. Il se demandait s’il était le seul à se prendre la tête (quelque chose lui disait que non), ça le rassurait de se rappeler le fait que le Eriksen aussi a tendance à s’enliser dans ses propres angoisses également. A la suite d’une inspiration gênée et d’un « eeeerh » hésitant, Zlatan

« Bah. Huh. Ouais. M-mais juste un peu, normal, hein... »

Hah. Y’en a pas un pour racheter l’autre ! C’est presque drôle à force, quelle bande d’idiots.

« I mean, pour le coming-out, aussi… j’ai l’impression que plus ça va, moins c’est easy. »


Probablement que le Eriksen avait cette impression à cause de sa dernière conversation avec Zlatan. Ça avait dû lui faire l’effet d’une douche froide non désirée et imprévue. Il sonnait amer et Lionel ne pouvait que compatir, vu les réflexions et les avertissements qu’il avait entendus toute sa vie au sujet de l’homosexualité et des familles « non-traditionnelles ». Néanmoins, plus ça va, plus Lionel apprivoise l’idée du coming-out et se l’approprie. Évidemment, il est bloqué car il craint les réactions d’autres personnes, surtout dans sa famille, mais c’est aussi car à ses yeux, c’est quelque chose de personnel. Il comprend qu’il y a plusieurs manière de sortir du placard, que certaines personnes dans les milieux queer considèrent cet acte comme quelque chose de politique, quand d’autres y attachent une valeur plus personnelle, plus intime. Le Roque-lartigue ne savait pas trop où il se situait là-dedans, si même il avait envie de faire une grande annonce.

« Ça m’a toujours semblé très intime, tout ça, ce n’est pas mon genre de m’étaler sur qui je sors ou je voie. Ou même sur ce que je ressens. Alors dire tout ça à Hanson ou à mon entourage... »

A force de voir son grand frère un peu plus souvent maintenant, Lionel aenvisageait de lui parler de Zlatan. Plus que de lui faire un grand coming-out, il pensait simplement à en venir à ne plus essayer de se cacher, en fait. Puis, après, peut-être, il trouverait le courage pour s’afficher plus ouvertement… Le coordinateur se demandait comment Sirius s’y était pris ? Enfin, ce n’est pas qu’il en parlait à tout va, évidemment, mais, le Maître Dresseur ne se cachait pas. Bref, dans tous les cas, il serait bon qu’il cesse aussi de prendre Samaël comme référence tout le temps et qu’il retourne se renseigner. Une fois de plus, le bleu se dit que ses remarques devaient sembler un peu débiles au cinquantenaire

« M’ouais. »

La réaction de Zlatan interloqua un peu le quarantenaire, qui, à fleur de peau, se dit qu’il avait ennuyé son partenaire.

« Hm ? Euh, pardon, c’était... »
« Huh, nope, it’s ok. Je comprends. »


Le Eriksen ne devait sûrement pas trop savoir quoi dire de plus. Quand il y pense, Lionel se rend compte qu’il n’a jamais vraiment appris à parler de ce qu’il ressent et à y donner de l’importance. C’était un peu plus clair, maintenant, que c’est aussi pour ça qu’il doit aller voir un spécialiste. Comme il l’a longtemps imaginé, ce n’est pas pour « guérir » une tare qu’il devrait voir un psy, mais juste pour mieux se connaître et apprendre ses limites. Mieux vaut tard que jamais parait-il, n’empêche que se sentir à la ramasse n’est jamais un sentiment très réjouissant.

Le silence s’installa. Lionel lâcha un soupir et se sentit gêné d’avoir tant de retard. Du moins c’est ainsi qu’il le percevait. Il fit la moue et se massa la cou sans savoir quoi dire ensuite. Après quelques longues secondes, il ne trouvait toujours pas de vanne ou de phrase dévalorisante pour « détendre » l’atmosphère. A la place, ce fut la voix de son partenaire qui lui parvenu.

« Je t’aime. Y'know. »


Le bleu sentit son ventre se réchauffer et sa gorge se serrer. Il émit un « oh », un peu surpris mais heureux de l’entendre dans un moment pareil.

« Moi aussi. Tu me manques. »

C’était peu dire. Durant toute la conversation, il aurait aimé que Zlatan vienne se reposer contre son épaule, le prenne dans ses bras, pouvoir glisser ses doigts dans les cheveux du châtain, caresser tranquillement son dos et son, ventre pour s’apaiser. Ce serait possible dans peu de temps, finalement, ils avaient déjà fait le plus dur.

« Yes. Same. »

Lionel devait aller se coucher donc les deux andouille se dirent bientôt au revoir pour la soirée, après tout, ils s’étaient un peu tout dit pour le moment. Ils se reparleraient très bientôt et chacun de leur côté, ils étaient contents d’avoir fait des progrès par rapport à l’époque où ils n’osaient même pas se dire lorsqu’ils étaient contrariés ou se faire part de leurs sentiments. Penser au niveau d’où ils étaient partis était assez rassurant, ils en avaient besoin.  Malgré tout ce qu’ils s’étaient dit, ça ne changeait pas le fait que le coordinateur était clairement en manque de son partenaire. Autant émotionnellement que physiquement, il se sentait un peu frustré de la distance ces temps-ci. Surtout quand il est déprimé, le besoin d’affection est encore plus fort. Il avait envie de serrer Zlatan dans ses bras, de sentir son odeur avant de l’oublier, de le toucher, de retrouver leurs moments intimes. Enfin. A cause de ça l’endormissement fut plus complexe qu’à l’accoutumée, mais penser à son copain donne toujours du courage à Lionel pour aller de l’avant, même s’il ne pouvait s’empêcher d’être un peu préoccupé par les histoires de Zlatan avec son cousin et de comment tout cela pourrait l’affecter sur un plus long terme. Il sera là pour son partenaire, dans tous les cas et était très impatient au moment où il pourrait le serrer dans ses bras à nouveau.  
Unys / Chez Lionel - Printemps 2025
Lionel Roque-Lartigue
Lionel Roque-Lartigue
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Sam 2 Mai 2020 - 17:04
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