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Dumbass et dumbshit communiquent
Lionel Roque-Lartigue

Dumbass et dumbshit

communiquent


Les quelques semaines séparant Lionel de l’arrivée de son partenaire étaient passées bien vite. S’il avait aussi hâte que Zlatan que ce moment arrive, la peur de tout gâcher était restée plus forte que son enthousiasme. Ce n’est pas faute d’en avoir parlé longuement, pourtant (pour une fois) : à la fois entre eux, avec d’autres personnes ou même avec un psy que Lionel avait vu il y a quelques jours après s’être finalement lancé. Malheureusement l’expérience n’avait pas vraiment convenu à ses attentes et il en était sorti sans se sentir ne serais-ce qu’un peu soulagé. Si ses angoisses ne partaient jamais, alors comment arriverait-il à rendre heureux son partenaire comme il le souhaite ? Probablement attache-t-il justement trop d’importance au fait de rendre heureux les autres personnes alors que tout lui crie de s’écouter avant ça. Mais, l’idée qu’il puisse faire regretter son petit ami d’être venu l’obsédait encore. Et ce n’était pas uniquement avec Zlatan que Lionel avait ce souci ; c’est juste qu’avec lui, le bleu se mettait encore plus de pression.

Il ne voulait plus se laisser le droit à l’erreur de peur d’avoir l’air feignant. Il ne voulait plus risquer d’être une « mauvaise personne » à cause de stupidités commises dans son ignorance ; comme lorsqu’il avait participé au fait que Sirius avait fait un burn-out (enfin, c’est comme ça qu’il voyait les choses, maintenant) et que nombre de ses collègues de la compétition n’avaient pas vraiment confiance en lui… alors qu’il était censé assurer un rôle de chef responsable ! Dans son désir de se racheter, Lionel s’était lancé dans la quête d’une version de lui-même sans aucune faille. Comme si une personne parfaite serait incapable de commette la moindre idiotie et ne  pourrait blesser qui que ce soit. Cette quête absurde semblait pourtant moins difficile à atteindre que de s’accepter lui-même. Accepter qu’il ne peut pas effacer ses erreurs ni changer sa vie pour le confort d’autrui. En plus… au fond, Lionel n’a même pas l’impression d’être la si horrible personne qu’il pense être. Il admettra avoir des moments de condescendance et d’ignorance blessantes, d’être maladroit, de ne pas être assez informé sur certaines choses et de trop l’ouvrir en général… mais, s’il y pense quelques instants, il sait qu’au moins, il n’a jamais voulu faire du mal à quelqu’un. Pas volontairement. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’en a jamais fait, et c’est bien le problème : il ne peut rien faire contre ça. Il se dit que ses erreurs se reproduiront forcément et il refuse de l’accepter. Surtout avec son amant qui a d’autre soucis et qui n’a pas besoin d’en faire encore les frais.

Plus Lionel s’efforçait de jouer au monsieur parfait, plus il se rendait compte que cela l’épuisait et ne servait à strictement à rien. Des fois, même, il s’en voulait tellement de ne pas réussir à répondre à ses propres exigences absurdes qu’il se mettait à remettre la faute sur d’autres d’autres pour soulager sa conscience. C’est comme si, des fois, il fallait que d’autres remarquent ses efforts et lui disent que oui, ça y est, il a réussi, il n’a plus d’horribles défauts, maintenant ! Maintenant, Lionel se disait que Zlatan devait en avoir marre de parler dans le vide, aussi, en lui disant qu’il se fichait bien de la perfection et qu’il n’était pas venu pour ça.

Pourquoi, alors que je connais tous ces refrains, je n’enregistre pas et je n’avance pas ?

Il est temps de parler de la venue de Zlatan. Sur ça aussi, Lionel ruminait et se mettait de côté en pensant que c’était ce que son amant désirait : être tranquille. Le bleu débloquait sous le coup du stress et faisait n’importe quoi, n’écoutait personne. De son côté, Zlatan était complètement épuisé et dormait encore plus que d’habitude, alors Lionel pensait « logiquement » qu’il voulait avoir la paix et s’imaginait parfois des choses comme « ouin ouin il veut pas me voir c’est pas juste ». La vérité, c’est que le milicien se métait mal en point et minable tout le temps. Mais une partie de lui niait le mal qu’il se faisait. Et il n’était pas le seul. Le châtain semblait aussi déprimé et lassé. Donc, Lionel commençait à se dire que se cacher derrière le travail pour laisser son copain « tranquille » était une solution. C’était effectivement une solution… mais une très mauvaise.  

Le bleu ne sait pas trop comment, environ 4 jours après l’arrivée de Zlatan, il s’était retrouvé à se plaindre du travail comme pour combler le vide et sans trop savoir ce qu’il racontait. Peut-être s’était-il plaint d’un collègue de manière injuste pour que le Eriksen finisse par se lever de sa chaise sur la terrasse où il prenaient leur tisane du soir.

« Tu vas où ? »

Fit Lionel avec des grands yeux étonnés tandis que l’autre débarrassait sa tasse et d’autres affaires qu’il pouvait ramener en cuisine. Au fond, il voyait bien que son interlocuteur était fatigué et probablement un peu blasé, vu comme lui lui répondit platement :

« Bah, me coucher. »

Lionel sentit son ventre se serrer comme lorsqu’il se rendait compte qu’il avait dit une connerie. Il laissa l’autre s’éloigner jusqu’à la porte-fenêtre menant dans la salle à manger puis se retourna d’un air piteux.

« …Désolé, je t’ennuie ? »

Zlatan pinça des lèvres et regarda dans la direction de son amant, haussant les épaules avec un soupir lassé.

« Bah… qu’est-ce que tu veux que j’dise… ? C’est chiant, quand tu fais ça. »

Comme d’habitude, son ton était calme, mais Lionel pouvait voir dans le regard du Eriksen que ce dernier en avait marre de l’écouter se plaindre d’autres personnes quand le problème est clairement ailleurs. Ce n’est même pas que l’ancien psy soit spécialement doué pour lire le coordinateur, mais simplement que ce dernier puait le mal-être et le refoulement à plusieurs kilomètres.

« Mais… ! Zlat... »

Lionel bafouilla piteusement en cherchant une justification qu’il ne trouva pas, se doutant tout de même qu’elle serait malvenue. Les paroles de l’autre parvenaient à le piquer au vif et à le secouer, ce n’était pas franchement agréable et le bleu aurait presque pu faire une séquence de « ouin ouin ouin mais euh » si le cinquantenaire n’avait pas répliqué.

« Sorry, je suis crevé. »

Rajouta le Eriksen, non sans avoir l’air attristé que la conversation doive tourner court. Sur ce, le Zlatan monta se coucher et laissa le bleu rongé par une certaine culpabilité sur la terrase. Cela dit, Lionel comprenait d’où venait la lassitude de son amant. Il avait tendance à ressentir la même chose envers lui-même depuis quelques semaines. Il se sentait mal de lui avoir imposé ça, de se contenter de ruminer comme un enfant frustré qu’on aurait puni justement pour ses bêtises mais qui continuerait de dire « mais c’est pas moi qui ait fait caca dans la lessive, d’abbord, c’est le hamster ! ». Le Roque-Lartigue était lassé de son hyperfixation sur l’idée de s’améliorer absolument, sans arrêts, vers quelque chose qu’il ne pourra jamais atteindre. C’était épuisant pour lui et c’était épuisant pour son entourage qui ne pouvait évidemment pas comprendre. On lui avait dit qu’il ne pourrait jamais être honnête avec d’autres personnes s’il ne l’est pas avec lui-même. C’est probablement la même chose pour ce qui est de s’occuper de regarder des problèmes en  face. Si Lionel ne peut même pas faire ça… alors, comment arrivera-t-il à prendre soin de Zlatan et à être là pour lui au besoin, ou même à être disponible pour n’importe quoi ou n’importe qui d’autre… ?

Le coordinateur s’affaissa dans sa chaise de jardin et regarda un peu les nuages. Il se sentait très bête et savait qu’il avait été nul. La meilleure chose à faire pour le moment était donc de s’excuser, une fois de plus. Après avoir rangé la table et fait la vaisselle, le bleu monta dans sa chambre et comprit rapidement que son compagnon était allé dans la chambre du haut pour la nuit. Il hésita à monter au 2e  étage pour aller frapper chez Zlatan mais craignait de le réveiller ou de l’envahir. Son attention se reporta sur son téléphone sur lequel il tapota et effaça plusieurs fois avant de se décider à ne pas en faire tout un plat en ouvrant la conversation avec son copain, si ce dernier voulait lui répondre et était encore réveillé.

Je suis désolé
Tu m’en veux ?


Lionel se coucha sur le lit en attendant une réponse, fixant le plafond sans trop savoir comment s’occuper en attendant. Son téléphone vibra finalement.

Non


Lionel lâcha un « hmmm » dans le silence et soupira à nouveau. Après un court moment, il finit par répondre, sans trop se douter que son comparses avait autre chose à dire avant qu’il ne réplique.

Tu avais l’air fâché..
Je suis pas fâché, fais confiance

Oh, mais quel andouille… ne lui dis pas comment il se sent quand il est mieux placé que toi pour répondre !

Pardon

Maintenant, le bleu se décida à attendre fébrilement que l’autre lui écrive ce qu’il avait sur le cœur, enfin, qu’il lui fasse part des choses qu’il avait peut-être besoin de dire.

Je sais pas quoi te dire. Je préférerais que tu me parle de ce qui va pas que t’écouter trasher des gens que je connais pas

C’est vrai qu’il y a une différence entre être une commère et bitcher et s’acharner sur des personnes qui n’ont rien demandé pour compenser. Tout ça car le bleu ne voulait pas montrer à l’autre qu’il n’allait pas très bien. Lionel ne voulait pas être un boulet et pensait sincèrement que Zlatan échappait « au pire » s’il procédait de cette manière, quitte à rester dans le déni.

Je suis désolé… je suis vraiment heureux que tu sois là. Je voulais juste que tout soit parfait pour ton arrivée et je n’ai pas réussi
Je stresse tout le temps, j’en ai marre, je suis vraiment nul


Sa fixation était évidente et il s’en excusait à nouveau. Cela dit, même s’il était sincère et réellement prêt à essayer de changer, il ne s’y prenait pas de la bonne manière, en se flagellant de la sorte.

J’en ai rien à faire de la perfection, je suis pas là pour ça.

Il a raison… je radote. Mais pourquoi j’ai besoin de radoter comme ça… ? Pourquoi je n’ai pas envie d’avancer alors que je dis toujours que j’essaie de m’améliorer ? Ce n’est pas en répétant les mêmes choses, à savoir que j’ai été nul et juste mauvais, ignoble sans vraiment le vouloir par moments, que ça finira par disparaître.

Je me sens horrible
Ce n’est pas comme ça que ça devrait se passer… je voudrais juste aimer mon travail, passer du temps avec toi et pouvoir être honnête avec ma famille sur toi et l’adoption


Après qu’il ait envoyé son dernier message, Lionel entendit la voix de Zlatan résonner dans sa tête pour lui redire qu’il n’en a rien a faire de la perfection, et le coordinateur eut lui-même une pensée ressemblant un peu à « oui, en fait, tu veux être ennuyeux et chiant comme une plante verte ». Probablement que ne pas atteindre ces objectifs impossibles n’est pas son plus gros problème… peut-être est-ce son impatience et sa mauvaise conscience de se poser des questions laissées en suspens jusqu’à ses 42 ans qui lui fait le plus de mal.

J’ai l’impression que rien ne marche et que ça marchera jamais parce que je ne suis pas assez bien


« Pas assez bien ». C’est ça. J’ai l’impression que jamais je ne serais jamais assez honnête, assez courageux, assez d’une bonne personne pour réaliser mes projets, être un bon collègue, un bon leader, un bon amant, un bon parent, un… ah, j’en tiens une couche, hein.

Yes, I know, you want to be Sailor Moon.
A quoi ça te sert de rusher except te faire mal, en fait ?


Pff… oui. Et après je me demande pourquoi je suis aussi fatigué et déprimé tout le temps.


Lionel sentit le poids sur sa poitrine s’alléger un tout petit peu. C’était une question rhétorique que lui posait son amant et il n’allait pas répondre car sa réplique était évidente.

Je me fais déjà du mal.

Y’know, si tu continues comme ça, c’est dangeureux. Like, ton collègue qui avait fait un burn out ?

Lionel baissa les yeux et fixa sa couette à motifs étoilés, sentant sa gorge se serrer et ses yeux s’humidifier. Il ne voulait pas se mettre en danger ou faire courir des risques à ses proches ou à ses collègues. Il ne voulait pas faire de malaises, se rendre malade ou pire…

Mourir. Je ne veux pas mourir.

Ses pensées étaient très rapidement arrivée à ce dernier point. Cela pouvait paraître un peu absurde avec le recul, mais… à force de se surmener, de jouer sans cesse avec les limites de sa fatigue et de son corps pour se punir de ne pas être assez bien, on se blesse, on tombe et… on risque sa vie. Ces dernières pensées furent un rappel à la réalité violent mais nécessaires pour Lionel. « Si tu continues comme ça, ça va devenir dangereux » sonnait dans sa tête comme « si tu continues comme ça, tu vas mourir ». Et évidemment, ce n’est pas ce qu’il voulait, mais le fait que cette pensée lui fasse monter les larmes aux yeux étaient très significatif. Le coordinateur laissa passer quelques minutes le temps de s’arrêter de pleurer et reprit son téléphone. La panique semblait ironiquement passer maintenant que Lionel s’était mentalement mis une baffe avec ses pensées trahissant ses craintes les plus humaines.

Tu as raison… >__>

Finit par répondre Lionel après un petit temps. Il réfléchit un instant avant de continuer :

Je suis tellement en colère contre moi d’avoir été si nul ces derniers jours. Je sais que je dois faire attention… mais je veux pas te laisser de côté quand ça ne va pas fort pour toi non plus.


Et pourtant… c’est ce que j’ai fait ces derniers temps. Pourquoi mon cerveau marche à l’envers ?! Pourquoi je me déteste tant au point de vouloir que tout le monde me repousse et me haïsse aussi, alors que c’est l’extrême inverse de que je désire ?! Ça n’a aucun sens !

I know.
Mais c’est quand tu fais semblant d’aller bien que j’ai l’impression que tu me laisses à côté.


Sur l’instant, Lionel se sentit très mal. C’était tout à fait logique et légitime que Zlatan se sente ainsi, encore plus en ce moment. Le quarantenaire se demanda pourquoi il n’avait pas compris plus tôt, pourquoi il ne l’avait pas assez envisagé. C’était pourtant évident.

Je suis désolé.
Des fois je me demande vraiment pourquoi tu veux encore venir avec moi


Mais arrêtes un peu de te regarder le nombril, bon sang ! Pourquoi tu lui envoies des choses pareilles ?!

Uuurrrhh. Please stop that.
Même si je sais que j’ai dit pareil hier u_u


Bah oui mais euh… Pfff… c’est moi le plus nul, quand même… Beuh.

Ce n’est pas très convaincant, tout ça. Mais probablement que c’est humain de ne simplement pas se sentir à la hauteur quand on ne va pas bien. Mais bon, ce n’est pas nécessaire d’être à la hauteur de quoique ce soit. Sans trop savoir quoi rajouter, le bleu se remit à tergiverser, tout de même plus détendu que tantôt. Le portable se remit à biper.

Sorry, je suis pas super smooth non plus. Mais je t’aime, tu sais ?

Oui, je sais.

Lionel sentit un léger sourire étirer ses lèvres. Oh, ce n’est pas qu’il l’oubliait, que Zlatan l’aimait… Mais c’était toujours bon d’avoir cet agréable haut-le-coeur chaud dans la poitrine, comme une bouffée d’air rassurante, en se disant « ah, oui, c’est vrai, c’est ça que ça fait », alors que le ressenti est à chaque fois différent. En commençant à être rassuré, le bleu renifla quand même encore en séchant ses yeux.

Moooh ;;
C’est pas grave, c’est moi qui dit toujours qu’il faut me secouer quand je fais n’importe quoi, aussi !
Mais tu as raison, je dois m’occuper de moi : / En plus je suis allé voir un psy mais… j’étais pas à l’aise avec

Meuh. Je me sens bête de lui raconter ma vie, mais c’est trop con… ? Et puis ce n’est pas comme si il y avait de quoi sauter au plafond.

!!!

Ah. Apparemment ça lui fait plaisir quand même.

Tu m’avais pas dit ça ?

Lionel se sentit à la fois tout gêné et tout content de lui sur le moment. Il eut l’impression de se mettre à bafouiller par l’écrit comme s’il devait s’expliquer obligatoirement.

Euh
C’est rien hein ! En plus il me mettait pas à l’aise il parlait que de sexe et du monsieur Freud ;_; Du coup je crois que je vais chercher un autre haha
Le mec est jamais content XDD


Il ricana de ses propres mots comme un idiot en se mettant sous sa couette suite à son passage à la salle de bain.

Ewwww
Good XD C’est cool, je suis content que tu l’aies fait !


C’est vrai, c’est une bonne chose… mais, apparemment, on ne tombe pas toujours sur le bon psy du premier coup.

Je vais peut-être demander à mon collègue, il a peut-être des listes… ?

Bon, il réfléchissait tout en écrivant ses messages, maintenant, mais ce n’est que maintenant que Lionel se rappelait que Sirius avait fait des études de psycho et été psychologue ou quelque chose du genre. Pour le coup, probablement que le champion dresseur connaissait des personnes plus « safe » qui exerçaient et auprès de qui il n’aurait pas à justifier le fait qu’il n’est pas hétéro (parce que le premier lui avait justement demandé d’où pouvait venir, à son avis, le fait qu’il soit bi alors que Lionel n’était clairement pas venu pour ça, enfin bref).  

Yes. Anyway , jdois rappeler mon psychiatre aussi

Le sommeil commençait à les gagner mais les choses semblaient un peu plus claires et beaucoup moins catastrophiques (étrangement).

On en reparlera ?

Lionel se sentait mieux bien qu’encore nerveux en voyant venir les prochains jours. Ce n’est pas le fait qu’il soit mal en point ou stressé qui devrait l’empêcher d’exprimer son ressenti quand il en a besoin.

Oui ! Pardon encore d’avoir été un tel boulet

Oui enfin bon, euh… peut-être que je devrais aussi arrêter de faire une fixette là-dessus.

Pour le moment, Lionel accepta l’idée que ce n’était pas le sujet de « qui est le plus un boulet » qui était important.

Je t’aime tellement (∩´• ω •`)⊃━☆゚.*
ily (ᴗ‿‿ᴗ)


Le bleu sentit son cœur se serrer et il sourit lorsqu’une douce chaleur envahit son ventre. Il avait très envie de serrer Zlatan dans ses bras, maintenant, mais voulait aussi lui laisser son espace, au cas où. Ce n’est pas comme s’ils s’étaient disputés sérieusement ou que le Eriksen lui en voulait réellement… mais Lionel  hésitait quand même, de peur d’être encore plus envahissant (bah oui, il était vraiment un monstre d’avoir finalement commencé à sortir de sa tête ce qui le mettait mal depuis des semaines). Après un petit moment, le portable du coordinateur vibra à nouveau.

I’m sleepy. Je vais dormir dans la chambre du haut pour voir si c’est mieux pour mon sommeil

Moh, c’est vrai qu’il a mal dormi les dernières nuits. Pourtant.. normalement, il a l’air de dormir mieux quand il est avec moi dans ce genre de moments.

Toujours inquiet pour le sommeil instable de son copain (encore plus ces temps-ci), le bleu espérait que Zlatan ne faisait pas ça pour se mettre à l’écart, ou parce qu’il l’aurait dégoûté de quelque chose.

… Oui, bon, d’accord, je suis un peu parano là.

Tu es sûr ? Je peux monter si tu veux

Lionel préfère vraiment dormir dans sa propre chambre, mais si son amant a besoin de lui, ça ne le dérangerait pas de changer provisoirement. Avec son sommeil fort léger et le fait qu’il ne soit pas habitué aux bruits du 2e étage que ceux de sa chambre, cela faisait que ses nuits étaient forcément moins calmes et tranquilles. Mais bon. Il pouvait bien s’en accommoder un peu.

Don’t worry

Hm… bon, je vais le laisser seul, du coup, je crois.

D’accord
Bonne nuit mon cœur


Bien qu’un peu embêté de n’avoir eu ni bisou, ni câlin avant d’aller se coucher, Lionel prit sur lui avec l’argument stupide de « mais euh je l’ai peut-être pas mérité ».

M-mais… euh… je veux un câlin…

Alors qu’il avait cette pensée, le bleu reçut un message un peu cryptique de son amant.

Meh
Quoi ?
Bah j’ai pas eu mon câlin avant de dormir dumbass u_u


Huhu. Que je suis bête.

A cette dernière nouvelle, Lionel passa un pyjama et monta à l’étage à toute vitesse. Il frappa à la porte avant d’entrer pour trouver son copain bien installé dans le lit et qui lui adressa son habituel sourire en coin un peu fatigué. Le coordinateur se posa sur la couche et passa sous la couette afin de rejoindre le Eriksen et de le laisser venir contre lui afin qu’ils s’enlacent. Zlatan le serra plus fort que d’habitude et se lova contre sa poitrine, visiblement bienheureux d’y être bien installé. Le bleu ferma les yeux en caressant le dos de son amant dont les cheveux sentaient bon le shampoing aux agrumes (c’était le même que le sien comme Zlatan squattait souvent sa salle de bain). Après un petit moment de silence, Lionel se demanda si son amant s’étant endormi dans ses bras comme cela arrivait assez souvent et eut un léger mouvement de recul. Les bras du plus grand le rattrapèrent et l’entourèrent pour le garder tout près.

« I need you. »

La voix du Eriksen brisa le silence et ses mots surprirent le milicien un peu mou qui ne comprit pas tout de suite où l’autre voulait en venir.

Il a besoin de moi pour quoi… ?

Un peu trop sur son nuage pour comprendre les sens plus larges des expressions employées par son ami dans sa langue maternelle, Lionel ne réagit pas sur le moment, mais sentit son vis-à-vis s’agripper plus encore à lui tandis qu’il essayait de bouger un peu pour voir le visage de Zlatan et essayer de déchiffrer ses expression. Mais le visage du châtain était toujours enfoui entre les bras du quarantenaire qui ne pouvait donc pas voir grand-chose.

« Oui… ? »

Articula-t-il pour encourager son amant à lui en dire un peu plus. Il le sentit se tendre contre lui et cligna des yeux à nouveau d’un air confus.

« Qu’est-ce qu’il y a.. ? »

Il entendit Zlatan renifler un peu contre lui avant qu’il ne reprenne.

« Tu, euh… »

Le Eriksen soupira et lâcha un « nevermind » presque honteux, enfouissant à nouveau sa tête contre son amant, remontant légèrement la couverture. Sans le brusquer, Lionel continua de lui caresser les cheveux, ses doigts passant le plus tendrement et précautionneusement contre le visage du plus grand qui finit par relever ses yeux vers le coordinateur. Ce dernier lui adressa un sourire se voulant rassurant même s’il ne pouvait pas cacher une certaine nervosité. Les lèvres du bleu effleurèrent le front et la tempe de son amant avant de les embrasser chastement. Le châtain rouvrit ses yeux vairons doucement et fixa les iris orangés et l’expression encourageante de Lionel sans rien dire dans un premier temps, puis il déglutit et articula finalement :

« J’ai besoin que… c’est nul q-quand tu restes dans ton coin comme ça, je... »

Le bleu s’affaissa un peu en desserrant son étreinte, fixant attentivement son vis-à-vis pour être certain de comprendre de quoi il retournait.

« J’ai besoin d’être avec toi en ce moment, moi. J-je sais que j’suis un boulet m-mais… tu vois. »

Besoin d’être avec moi… ? Bah, évidemment, moi aussi, c'est... Oh. C’est vrai qu’on n’a pas fait beaucoup de choses ensemble depuis qu’il est arrivé, avec mon travail.

Suite à cette réalisation, une culpabilité douloureuse envahit Lionel. Il ne s’était pas rendu compte que son absence affectait Zlatan à ce point et surtout, qu’il était si peu présent.

En même temps, si chaque fois que j’étais là, je ne faisais que me plaindre du travail ou reste dans mon coin pour fuir les problèmes…

« M-mais non ! Enfin.. pardon. Tu as raison je… je n’ai pas été très… je n’ai pas fait bien attention à toi. »

Tu m’étonnes qu’il le prenne mal !

Lionel se mordit les lèvres. Il ne savait pas vraiment quoi dire à part plaider coupable. Il aurait pu se confondre en excuses et en dévalorisation de nouveau mais ce n’était pas de lui qu’il s’agissait.

« Hm... tu... tu te sens délaissé ? »

Le Eriksen se mit à rougir et détourna les yeux. Le quarantenaire devina facilement qu’il avait deviné juste… enfin, « deviné ». Il était tout de même très long à la détente. Mais pour le coup ce n’était pas franchement évident de parler à Zlatan avec ces sujets-là. Il avait tendance à donner des signaux contraires. Il assurait encore qu’il pouvait bien se passer d’avoir de l’affection sans arrêts, qu’il était plus détaché que ça et n’avait besoin de personne, mais, Lionel avait appris qu’avec le Eriksen, ça se traduisait : « j’ai trop peur de te demander de l’attention car je suis trop naze pour la mériter ». Même après presque 1 an, aussi, c’est à peine si le Eriksen osait prononcer des choses comme « à cause de ma narcolepsie » ou « parce que j’ai été addict » lorsqu’il  n’a pas d’énergie ou se sent juste déprimé. Pour autant, si Lionel n’était pas devin, il n’y était pas non plus pour rien dans cette histoire.

« Euh non je me sens pas… c’est juste... M-maybe. Yes. M’enfin en même temps j’ai qu’à pas dormir toute la journée et être grumpy tout le temps. »

Oh, non… il pense vraiment que c’est à cause de lui, si j’étais moins présent ces derniers temps ? Le pauvre, je ne pensais pas qu’il était mal à ce point par rapport à ça.

Naïvement, le Roque-Lartigue se disait que son amant préférait avoir la paix. L’autre ne lui avait rien dit avant ce soir non plus, il avait attendu avant d’en parler ouvertement, mais même comme ça, il n’avait pas l’air confiant.

« Ce n’est vraiment pas ta faute. »

Je suis bête, aussi… je sais que Zlat a besoin de sa solitude et de son indépendance, mais, lui laisser de l’espace, ce n’est clairement pas la même chose que l’éviter en pensant que c’est mieux pour lui.

« Je suis désolé si je t’ai fait te sentir mal par rapport à… par rapport à ta fatigue, enfin, ta narcolepsie et ton stress. »

Le châtain renifla à nouveau contre lui, niant encore par des « mais euh non, c’est pas ça, euh » lorsqu’on nommait ses problèmes d’hygiène de vie à voix haute. Par la suite, il ne sut pas quoi répliquer pendant de longues secondes. Il le savait bien, Zlatan, que ce n’était pas sa faute, tout ça, même s’il tend souvent à s’en convaincre.

Lionel avait une drôle d’angoisse qui lui avait saisi le ventre. Il avait le pressentiment que cette conversation allait bientôt revenir. S’il le fallait, il en reparlerait au plus âgé car il avait le sentiment d’avoir ouvert la porte sur quelque chose de… bon, sur des dossiers très sensibles pour son amant. En soi, il savait déjà certaines des insécurités du Eriksen autour de ses problèmes d’addiction et de sommeil, mais… Zlatan avait tendance à mettre sous silence la manière dont tout ça l’affectait au quotidien, se cachant souvent derrière des phrases comme « oh, oui, avant ça me faisait chier mais, euh, maintenant ça va, hein, j’suis un dur et certainement pas dépressif, huhu » pour n’inquiéter personne. Ah, aussi, il n’avait pas reparlé de Soltan depuis des lustres alors que d’habitude il ne se gêne pas trop.

Le Roque-Lartigue ne pouvait pas juste faire en sorte que son partenaire aille mieux en le souhaitant très fort pendant la nuit (il aimerait bien, mais bon), mais, il comprenait mieux la déprime de son copain.

Meh. Au moins on est deux à aller mal, c’est solidaire !

Lionel était bien loin de romantiser la situation mais sur le moment, il se dit que s’il pouvait encore avoir ce genre de pensées, alors c’est qu’il finira peut-être par s’en sortir.

« Bon… on va dormir ? Enfin, sauf si tu veux encore… c’est peut-être mieux qu’on dorme pour le moment, non ? »


Finit par dire à voix basse le coordinateur dont les paupières commençaient à être lourdes. Le Eriksen se détacha de lui et acquiesça, se levant brièvement pour aller boire un peu avant de dormir. En revenant dans le lit, Zlatan se mit plus à l’aise contre son amant qui avait finalement décidé de rester là pour la nuit. Il lui quémanda quelques bisous avant de se reposer contre son épaule puis laissa le sommeil venir rapidement. Comme d’habitude ces jours-ci, le Roque-Lartigue s’endormit avec la bave aux lèvres après avoir regardé un épisode d’Adventure Time sur son téléphone.

Pour pousser les phrases clichées encore plus loin, le bleu se dit que les nuits lui porteraient conseil et qu’il deviendrait de plus en plus simple de s’accorder avec son amant s’ils reprenait cette habitude de communiquer dans ces nouvelles circonstances. En réalité, il avait même hâte de pouvoir consacrer du temps uniquement au fait de se dire ce qu’ils avaient envie de faire ensemble avec Zlatan, comment s’organiser avec leurs fonctionnements respectifs… et ce n’est pas uniquement pour l’idée de faire des planning ! Il renoncera à l’envie de faire un tableau excel avec des polices d’écriture funky, pour une fois. Cela pourrait peut-être les rassurer, leurs permettre de mesurer qu’il avaient le temps, n’avaient pas besoin de se précipiter pour régler leurs problèmes. Bon, evidemment, ce ne sera pas aussi facile que simplement écrire des emplois du temps, mais bon, ils pouvaient bien se reposer avant ça.
Chez Lionel - Fin du printemps 2025
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Dim 21 Juin 2020 - 17:21
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