L'Elu auto-proclamé des Monarchistes fait son entrée ! La Compétition, Elixir et le Gouvernement sont en crise et les Anarchistes demandent la démission du Chef du Conseil.
feat. Natsume Miyano «Tu es certaine que nous ne sommes pas perdus, Sherine? Sérieusement, je crois que nous sommes passés près de cet arbre une bonne dizaine de fois.»
La Germignon lève les yeux au ciel devant son dresseur qui trottine à sa suite, une expression boudeuse au visage. Ses pieds le font souffrir après plusieurs heures de marche depuis le terminus d’autobus, les ayant menés quelque part entre Vanawi et Dimaras, à quelques pas du Lac Tan Goola. Il en aurait fallu bien moins en temps normal pour dénicher la Pension convoitée, or, c’était sans compter le sens de l’orientation du Pokémon plante qui, couplé de celui de Silas Fisher, les a précipités directement dans une boucle dont ils ne parviennent pas à se défaire. À son oreille, le jeune éleveur entend le Nosférapti soupirer devant les difficultés rencontrées par ses deux amis. Personne ne lui aura demandé son avis, à lui, la créature pourtant qui vole. Il y a longtemps que la chauve-souris aurait pu les sortir de cette situation, pourtant. Il faut dire que l’idée de rencontrer une foule de créatures inconnues à la Pension de Natsume Miyano ne lui inspire rien qui vaille. Depuis que Silas accueille ses deux premiers pensionnaires, un Serpang et une Sharpedo, Idriss se montre d’autant plus craintif, voire carrément renfermé. Il se demande bien ce que le collègue de son dresseur accueille en ses installations. Il en frémit d’avance. Sentant la détresse du Pokémon volant juché sur son épaule, l’eno-syrien lui offre une caresse qui lui tire un petit cri appréciatif.
«Le voilà, c’est le sentier dont je crois qu’il m’a parlé! Essayons par là.»
Sherine soupire, s’avançant aux devants malgré ses réticences. Elle aussi aurait préféré rester à la maison. La blessure de Silas l’inquiète, mordu par la Sharpedo la veille. À présent, le jeune homme porte un bandage qui la couvre en entièreté, sur son seul avant-bras. L’idée qu’il aurait pu perdre ce deuxième membre fait frémir la femelle qui poursuit son inspection rigoureuse des environs. Elle la première, elle découvre le chemin pavé, puis la clôture, et enfin l’insigne. Soulagée, Sherine appelle son dresseur qui presse le pas, essoufflé et les pieds en compote. Il laisse lui échapper un cri de joie en constatant sa découverte. Il aura fait quelques recherches, la veille, après la morsure. S’étant senti désemparé par la situation, Silas a cherché à se rassurer auprès d’un collègue. Il est tombé sur ce nom, Natsume Miyano. Il a d’abord douté, vu que le nom de famille a changé, mais a rapidement compris vu la spécialité de Pension qu’il s’agissait bel et bien de l’ancien apprenti de Mina de la Nuit, une des éleveuses ayant participé à son éducation dans le cadre d’un stage chez elle. L’eno-syrien n’aura échangé que quelques mots avec le jeune homme d’environ son âge, mais se dit qu’entre collègues non-affiliés, ils auront sûrement des choses intéressantes à se dire. Puis à vrai dire, Silas a bien des questions à poser, des questions qui l’alourdissent sans qu’il ne sache véritablement identifier le problème.
La Pension se dresse devant le trio qui, ahurit, s’est arrêté à quelques pas de l’insigne l’annonçant. L’endroit a quelque chose de féérique. Ses arbres, ses fleurs, son ruisseau et ses papillons voletant tout autour, puis la foule de Pokémon Plante ou Insectes majoritairement… Idriss a même redressé la tête pour regarder le tout. Pour sa part, Silas sent son cœur battre d’enthousiasme tandis qu’il suit le chemin, considérant avec envie les bâtiments qui accueillent les pensionnaires.
«Il… Il a réussi. Il a vraiment réussi.»
Silas sent une bouffée d’angoisse le dévorer. Parviendra-t-il même un jour à un tel résultat? Il ne peut s’empêcher de se comparer, soupirant au passage. Le tout nouveau Hôte de Pension a lui aussi de grands projets qui lui semblent si lointains. Il se retourne pour jeter un œil à la Germignon, constatant son absence. Il regarde autour de lui pour ne pas la trouver. Affolé, il se retourne dans tous les sens.
«Sh-Sherine? Sherine! Reviens par ici… Où es-tu passée?»
La Germignon n’est pas allée bien loin, en vérité. Elle court parmi les fleurs, enchantée par leur odeur et par les doux rayons du soleil. Elle n’a pas souvent l’occasion de s’aventurer dans des terres semblables à son lieu de naissance. Dans sa cavale, elle ne remarque pas la paire de jambes qui se dresse devant elle et fonce directement dessus. Un peu assommée, Sherine se relève en levant la tête vers l’humain qui était dans son chemin. (c)Golden
Silas C. Fisher
Voir le profil
Âge : 31
Messages : 122
Date d'inscription : 12/12/2017
Mer 20 Déc 2017 - 20:39
Natsume Enodril-Miyano
Lost & Found
ft. Silas C. Fisher
Je n'aurais pas cru, il y a quelques années, que j'aurais eu le tempérament nécessaire pour mener tout ça de mes propres mains. Si j'avais toujours été très autonome, diriger une Pension était une autre paire de manches que de rendre ses travaux d'université à l'heure, bien que j'avais conscience de cela en m'engageant dans cette voie. À vrai dire, j'ai encore énormément de choses à apprendre, et je ne suis pas sûr d'avoir totalement les épaules pour ça, mais j'ai la sensation que je me débrouille, d'une manière ou d'une autre. J'ai en outre rapidement repris le rythme, en rentrant, car je suis comme ça et que je n'ai de toute manière pas le luxe de faire autrement. Mais je m'étonne, peut-être stupidement, de voir que c'est devenu aussi naturel que de m'enfiler un paquet de glace entier devant mon documentaire du dimanche matin (c'est très bien, les films sur les mouches d'amazonie, vous saurez). L'air concentré, je relève les feuilles que je porte, jetant des regards longs sur les plans que j'y vois dessinés, me demandant si il ne va pas falloir que je remette la main aux travaux d'ici peu. Bien évidemment qu'une bonne moitié des installations sont construites, voir les deux tiers, mais certaines ont encore besoin de beaucoup de finitions intérieures, ou sont simplement mal agencées. Un peu agacé malgré moi de devoir m'occuper de ça alors que j'ai déjà plus d'une chose à penser, je garde les sourcils froncés, la voix distraite.
« Il va vraiment falloir qu'on déménage les nids de Charmillons de là. Je pensais déplacer les Aéromites pour leur assurer un passage plus aisé vers les hortensias, et ainsi libérer de la place pour les petits Mysthe- Himiko ? »
Maintenant que je relève le regard, je remarque avec étonnement que ma Pyrax bat bien trop rapidement des ailes, signe que j'interprète comme de la nervosité sans trop de difficulté. Son regard bleu qui m'évite et se perd un peu partout avec tant de vélocité me dit tout ce que j'ai besoin de savoir, et j'esquisse un léger sourire attendri. Ma main se pose sur l'arrière de sa tête, juste sous ses cornes, zone qu'elle apprécie tout particulièrement.
« Détends-toi. Et au pire, Kae se chargera de les déloger à ta place. »
Je glousse un peu. Vrai que, aussi adorable qu'elle soit, Himiko manque encore un peu, de, disons... Fermeté. Pas que je sois véritablement sévère ou dur, en réalité, mais j'ai appris à trouver l'équilibre entre le sérieux et la douceur il y a quelques temps déjà, alors que mon amie se fait tout doucement à son rôle d'Assistante. Kaede, qui était bien plus brutale, lui a laissé la place depuis quelques mois à peine, mais elle est nerveuse comme au premier jour. Je lui ai répété plusieurs fois qu'elle pouvait toujours revenir en arrière, mais rien à faire, elle n'en démord pas. Et à voir son visage sous l'effet de ma caresse, elle n'en a toujours pas l'envie, alors je ne la dérange pas davantage. Je dépose les papiers sur le bord de la fenêtre de la réception, sachant très bien que Yann les trouvera quand il passera par là et me donnera donc son avis, et expire brièvement. Je fais rouler mes épaules pour les débarrasser de leur engourdissement, et secoue mes bottes de caoutchouc terreuses et pleines de saletés (désolé, petit ver de terre écrasé sous mon talon). La journée est déjà bien entamée, mais j'ai l'impression de n'avoir rien fait. Et ce n'est pas le nombre de tâches en moins sur ma liste qui me convaincra du contraire, bien qu'il soit conséquent. De toute façon, j'aurais tout à recommencer demain. Aujourd'hui, au moins, je n'ai pas à gérer une armée de Bulbizarres hyperactifs...
Je sais, en plus de ça, que je devrais avoir de la visite d'ici peu. Je ne sais pas si ça ne m'enchante pas ou si ça m'indiffère, même si je penche davantage pour la seconde option. Bien que je veille à garder des relations positives, enfin, pas négatives plutôt, avec mes 'collègues' (vous saurez que je déteste le terme, on dirait que je suis un vendeur de moulin à poivre waterproof dans un open space), je ne suis pas spécialement, eh bien... Disons plutôt que j'ai mes habitudes. Et que je n'aime pas trop qu'on me dérange dans mon petit planning. Et non, ça ne fait pas de moi un petit vieux, je ne vous permets pas ! Je ne connais Silas Fisher que de loin, d'un côté. Enfin, nous nous sommes vaguement croisés à l'époque où je travaillais pour Mina, peu avant que je commence à construire, mais j'ai tendance à très vite oublier les gens, soit par manque d'intérêt, soit par... Par quoi, déjà ? Ah oui, mauvaise mémoire. Faudrait que je fasse un post-it pour m'en souvenir... Me souvenir de quoi, tiens ? Bah, c'est sans doute sans importance. Il ne m'avait pas eu l'air très insupportable, c'est pour cela que j'ai accepté sa demande, bien que je me demande pourquoi il vient à ma rencontre ; considérez ça comme de la curiosité. Je veux dire, vu la piste qu'il faut arpenter pour arriver jusqu'ici... Ca en décourage beaucoup. Et je mentirais si je me disais que ce n'était pas le but, bien que ce soit sûrement une très, très mauvaise décision en termes d'affaires.
D'ailleurs, en parlant de ça, j'étais en train de remonter doucement le long du ruisseau pour aller rapidement vérifier l'état des roseaux et des parterres de fleurs avant l'arrivée de l'intru-euh, de l'invité quand quelque chose a percuté mes genoux. Un peu surpris, je m'arrête sur le champ, et baisse les yeux, pas si inquiété de ça ; ce n'est pas vraiment la première fois que ça m'arrive, vous comprendrez. Et pas non plus avec un pokémon de cet espèce, car j'en possède moi-même un. Enfin, d'ailleurs, je devrais bientôt avoir des naissances, et ils seront tous tellement beaux que-... Hm. Oui, donc. Bref. Arhem. Je disais ? Himiko semble être plus réactive que moi, car elle se met à tourner autour du Germignon, cherchant sans doute la moindre trace de blessure, inquiète pour Kuja. Enfin, ce que je crois être mon Germignon.
« Mais qu'est-ce que tu fais là, Kuja ? Tu n'étais pas supposé être- »
Un regard un peu plus poussé sur le pokémon à mes pieds me fait froncer les sourcils. Tiens. Ça, ça n'est pas un mâle. Et sa feuille n'est pas courbée de la même manière, ou formée pareillement. Un peu surpris, je ne réagis toutefois pas trop brutalement, habitué à ce que des pokémon se perdent par ici, vu ma position forestière. Sans doute cherche-t-elle la sortie. M'accroupissant pour être à sa hauteur et ne pas paraître une menace, je recule un peu et lui offre un sourire chaleureux et doux, plein d'une affection toute naturelle envers ces créatures. Elle a vraiment l'air adorable, il faut dire.
« Tu t'es perdue ? Himiko ou moi pouvons te raccompagner vers l'entrée, si tu veux. »
La Pyrax hoche timidement de la tête, perpétuellement hésitante, mais je sais qu'elle serait pleine d'enthousiasme si elle devait le faire. Pourtant, je n'ai pas le temps d'avoir réponse à ma question, ou si il y en a une, je ne la vois pas puisque ma tête se relève vers les bruits de pas que j'entends se rapproche très rapidement. Mon sourire disparaît de mon visage et mon regard reprend cet air neutre et calme, simplement car la présence d'un autre individu ne me met pas à l'aise pour montrer ce côté-là de ma personnalité, tandis que je me redresse. Et non, je ne suis pas du tout déçu d'être face à un humain. Pas du touuut. Je ne m'embête pas trop à me rendre présentable ; tout ça, c'est inutile.
« … Ah. Vous devez être son dresseur, je présume. Monsieur Fisher, c'est cela ? »
Bien sûr que je sais que c'est cela, je n'ai pas une si mauvaise mémoire que je ne pourrais pas accorder les visages avec des noms déjà connus. C'est simplement de la politesse. D'accord, la tête de fatigué de la vie n'est pas particulièrement accueillante, mais, ehrm... Roh, écoutez. Je fais ce que je peux, c'est tout. Et ce que je peux, c'est cette tête-là. Ce n'est pas mon problème si ça peut être interprété comme du dédain pour tout ce qui respire, non ? Je reprends la parole, tandis que ma Pyrax s'incline légèrement pour saluer le nouvel arrivant, bien plus enthousiaste que je ne le suis. Et je ne dis pas que j'ai des à priori négatifs, juste que Himiko a cette qualité que je n'ai pas qui est celle d'être naturellement portée vers l'amicalité ; c'est utile dans ce genre de cas.
« Je peux vous recevoir dans mon bureau, si vous souhaitez parler en privé. Ou à l'extérieur, peu m'importe. »
La seule chose qui change, c'est que dans le premier cas, il faudra que je change de chaussures. Je viens tout juste d'installer du parquet ciré là-bas, hors de question que je le salisse ! En plus, en ayant marché vers le ruisseau- Je réalise qu'en se trouvant ici, il est probable que l'autre éleveur et sa Germignon ne soient pas passés par la réception. Yann m'aurait prévenu, si tel était le cas. Je plisse donc les yeux, formulant une hypothèse dans ma tête que j'ose sans trop de gêne exprimer à l'oral, l'air préoccupé.
« … Vous vous êtes perdus ? Il va définitivement falloir que je refasse des pancartes, ou que je balise le sentier... Enfin, peu importe. Que me vaut votre visite ? »
Je marmonne dans ma barbe tout seul, oubliant beaucoup de choses autour de moi, comme à mon habitude, mais me rappelle que je ne suis pas seul lorsque une des ailes de ma Pyrax me tapote le dos. C'est grâce à elle que j'ai eu l'intelligence de poser cette question évidente. Mais pas d'arrêter d'avoir l'air d'un Parecool surpris dans sa sieste, visiblement. Un tout petit peu de curiosité brille dans mes iris, preuve d'un intérêt, certes pas aussi poussé que pour des ailes de Papinox, mais tout de même. J'ai un minimum de curiosité envers mes semblables, parfois. Je dis bien parfois, ne vous excitez pas trop.
Fin Décembre 2017
Natsume Enodril-Miyano
Voir le profil
Âge : 27
Messages : 469
Date d'inscription : 27/11/2017
Ven 22 Déc 2017 - 0:44
Silas C. Fisher
Lost & Found
feat. Natsume Miyano Silas est de ceux au caractère angoissé et nerveux, où chaque événement, aussi anodin soit-il, prend des proportions extravagantes. L’éleveur sent son cœur s’emballer tandis qu’il scrute les environs. Jolies herbes émeraude et fleurs multicolores camoufleront efficacement la Germignon à son passage, et la brise rend chaque mouvement parmi elles difficile à identifier. Rationnellement, l’eno-syrien ne peut véritablement la considérer en danger. Abritée au sein de cet havre tranquille qu’est la Pension de Natsume Shimomura, elle a du s’égarer d’éphémères explorations. Sauf qu’entre l’Hôte de Pension et la raison, il existe de nombreuses barrières. Idriss proteste tandis que l’humain tourne sur lui-même, sur ses gardes de manière excessive, à croire à tort que la petite aura finalement décidé de le fuir. Or, il en est tout autre. Auprès du propriétaire des lieux, Sherine a redressé l’échine en réalisant que ces jambes n’appartiennent pas à son dresseur et s’est reculée si brutalement qu’elle en tombe presque cul par-dessus tête. Encore étourdie par le choc, elle tente de se rassurer des intentions de l’étrange garçon aux cheveux en piques, ne sachant si elle devrait lui faire confiance. L’apprentissage et la douceur de Silas slui auraient permis de s’ouvrir un peu plus aux autres humains, mais elle ne peut s’avouer fan de ceux-ci de manière générale. Puis il faut dire que la présence de la Pyrax, un Pokémon à la fois puissant et avantagé contre elle, la rend particulièrement nerveuse.
Heureusement pour la Germignon, Silas la repère aux pieds de Natsume, qu’il n’avait pas vu jusque-là. Accourant, il tâche de prendre garde aux fleurs, tout en se dirigeant le plus rapidement vers la petite qui, maintenant qu’elle a vu l’éleveur, soupire de soulagement. Au moins elle n’aura pas eu à converser longtemps avec le châtain et son gros monstre, aussi gentils se soient-ils montrés envers elle. À son approche, l’eno-syrien se précipite sur elle pour la récupérer contre lui dans une démonstration d’affection excessive une fois de plus, témoignage de son angoisse encore une fois inutile. Il se sent stupide de s’être tant inquiété, sauf qu’il ne peut souvent pas réfréner ses inquiétudes. Il offre un petit sourire désolé à son interlocuteur dont il se souvient sans mal. Le monde de Silas se compose d’assez peu d’âmes pour qu’il n’oublie que rarement un visage, et il faut dire que le jeune homme n’a guère changé depuis leur dernière rencontre. Pour sa part, Natsume semble plus hésitant envers lui, mais rien pour décourager le visiteur qui ne réalise pas vraiment que ses manières laissent un peu à désirer. Maintenant qu’il a retrouvé Sherine, il peut retourner à son état d’émerveillement perpétuel.
«Silas, oui, ou Shirani si vous voulez. Jolie Pyrax, wow. Elle resplendit!»
Sherine, qu’il a reposé contre l’herbe, grogne depuis sa position privilégiée, entre les jambes de son dresseur. La petite plante s’attire un regard gorgé de reproches de la part du brunet. Il faut dire que la Germignon a ses petites tendances à la jalousie, surtout envers ceux qu’elle juge «indigne». Une véritable petite teigne qui ne devrait pas provoquer un Pokémon aussi grand que celui-ci à son avis.
«Pardon pour Sherine. Elle est plutôt jalouse à ses heures. Tout comme moi! Franchement Natsume, vous avez vraiment un bel élevage, c’est génial. Les Pokémon de votre spécialisation doivent vraiment s’y sentir à leur place, c’est probablement pourquoi Sherine s’est éloignée aussi. En-enfin, pardon si je suis démonstratif, on me dit toujours que je m’impressionne de peu. Euh! N-non pas que votre Pension ne soit pas impressionnante hein! Bref…»
Silas se maudit intérieurement de maladresse, soupirant au passage.
«Dans tous les cas, il fait si beau, nous pouvons parler un peu à l’extérieur si ça ne vous dérange pas. Je ne me suis pas tant perdu vous savez, juste que bon… Je n’ai pas le meilleur sens de l’orientation semble-t-il. Dans tous les cas, me voilà et je ne suis pas déçu! Vous voyez… Je débute à peine dans l’élevage… Ce n’est pas que je n’ai pas d’expérience dans le domaine, je travaille depuis un moment là-dedans, enfin, vous le savez vous m’avez vu chez Mina de la Nuit, mais… Ce n’est pas pareil d’expérimenter… le vrai truc vous voyez le genre?»
L’éleveur novice sourit, gêné.
«Je ne veux surtout pas vous déranger, vous savez, je peux juste faire une visite et-et m’en aller, juste que je me demandais… peut-être… que vous pourriez me donner quelques conseils? Je trouve difficile de… faire seul, sans affiliation je veux dire. Mais je veux rester ainsi, indépendant. C’est ardu de se… démarquer en quelque sorte. La partie gestion de la Pension est un élément que j’avais négligé, vous voyez? Enfin, pardon, ce n’est pas clair du tout ce que je dis…»
Piteux, le visiteur baisse les yeux, cherchant réconfort et aide du côté de Sherine. Sauf que la petite a profité de la discussion pour repartir en exploration des lieux. Silas la laisse faire, en tâchant de mettre son inquiétude de côté. (c)Golden
Silas C. Fisher
Voir le profil
Âge : 31
Messages : 122
Date d'inscription : 12/12/2017
Sam 6 Jan 2018 - 20:11
Natsume Enodril-Miyano
Lost & Found
ft. Silas C. Fisher
Je n'ai pas vraiment d'avis sur l'homme en face de moi. Je n'ai d'avis sur personne, à vrai dire, tant que lesdites personnes n'entrent pas dans mon espace de vie ou ne viennent pas m'enquiquiner avec leurs histoires compliquées, car tout ça a tendance à me fatiguer. Mais je n'ai pas de raison d'être hostile, ni hypocritement bienveillant, envers le nouvel arrivant, alors je le considère juste avec un air curieux, qui chez moi se traduit par des sourcils froncés et une expression blasée. Oui. Bon. Ça c'est mon air curieux envers les gens, qui est forcément moins intense que celui que je donne aux végétaux ou aux pokémon, vous n'allez pas me demander d'exagérer non plus ! Himiko bat doucement des ailes après le compliment de l'autre éleveur, toute émue à l'idée d'être ainsi nommée. Rien d'étonnant, quand on considère qu'elle est particulièrement timide, tellement qu'elle sursaute devant le regard colérique de la Germignon. Elle est un peu choquée, mais plus attristée qu'autre chose, et elle baisse le regard honteusement. En soupirant un peu, je lui caresse la tête pour lui assurer qu'elle n'a rien fait de mal, et fait signe au dresseur de Sherine que je ne suis pas agacé d'une quelconque manière. J'ai assez de pokémon caractériels pour les connaître, après tout. Et disons que le mien, de Germignon, est bien assez infect pour ça pour que je ne fasse pas tout un fromage.
La suite de compliments qu'il me fait, toutefois, me front froncer les sourcils, perplexe. L'air un peu perdu, je le laisse parler, mais je ne comprends pas exactement ce qu'il attend de moi comme réponse ni même comme réaction. Car hormis un bref 'merci' poli, bah... Je ne vois pas trop ce que je suis censé dire, et je hoche la tête un peu par réflexe. D'autant plus qu'il semble particulièrement nerveux, ce que je ne saisis pas exactement, parce que on va être honnêtes entre nous, je ne suis pas très impressionnant. Bon, d'accord, j'ai la tête de quelqu'un qui a tué le Père Noël, l'a mangé et a vendu son cadavre laissé dans une salière à un marchand qui passait par là, mais... Sans doute est-il juste mal à l'aise socialement, ce que je pourrais comprendre. Oui, vous l'aurez compris, j'ai une sale habitude de chercher à comprendre mes interlocuteurs pendant qu'ils me parlent de toute autre chose, ce qui fait que j'ai un peu tendance à perdre le fil de la conversation. De quoi il parlait, là ? Ah, oui, de la dernière fois où on s'est vu. Ça remonte, en même temps. Enfin, ça fait à peu près... Deux ans, je crois, que je suis devenu indépendant. Un an et plus depuis mon installation officielle, mais j'avoue que le temps est passé si vite et tellement de choses se sont produites, alors je bugue toujours un peu quand on me rappelle cette époque qui me paraissait bien plus distante que ça. Ce ne sont pas de mauvais souvenirs, en soit, mais j'avoue que sur les derniers mois, je devenais de plus en plus impatient de me jeter dans le bain à mon tour, car avec mes six ans d'expérience derrière moi, je me pensais apte à commencer. J'avais encore des doutes, bien sûr, mais j'avais hâte, et je crois que le visage de mon interlocuteur m'est sorti de la mémoire car j'avais bien autre chose en tête à ce moment-là.
Je bugue d'ailleurs un peu en l'entendant me dire qu'il débute tout juste, et vient de se lancer dans la tenue d'une pension complète. Je hausse un peu les sourcils, retenant comme je peux l'envie de lui demander si il est sûr que ce soit très, hm... Disons, que ce soit une bonne idée. Je grimacerais rien qu'à l'idée de me voir hôte à tout juste seize ans, même si on me dirait que ce n'est pas pareil. Pour moi, rien d'étonnant à ce qu'il soit paumé, et j'en viens à le plaindre un peu. Seigneur, on dirait qu'il pense que je vais le découper. J'esquisse un début de grimace, et pousse un soupir, l'invitant d'une même à me suivre. J'vais lui faire faire le tour, ça devrait sûrement le faire 'péter un coup', comme dit Yann à chaque fois qu'il me voit de mauvaise humeur. Mmm.. Mouais. On va faire le tour par le ruisseau, ça fera un beau petit cercle, et le paysage est assez joli pour faire oublier à peu près n'importe quoi ; je le sais parce que c'est moi qui l'ait aménagé, héhé.
« … Articulez, personne ici ne va vous manger, vous savez. » dis-je en faisant signe à Himiko qu'elle pouvait aller s'occuper ailleurs si elle le souhaitait, ce qu'elle fit sans trop tarder, sûrement pour surveiller la Germignon. « et oui, je crois que je vous ai déjà vu. »
Je vais éviter de lui dire que je peine encore à retenir son nom, parce que j'ai appris à force de mésaventures que c'était généralement assez mal vu de le faire remarquer sans la moindre trace de fausse honte. Je nous fais longer le cours d'eau, en profitant pour jeter un coup d’œil aux roseaux qui poussent divinement bien, et aux Nénupiots qui en font leur lieu d'habitation. Les petits jettent des regards curieux envers le nouvel arrivant, se demandant sans doute pourquoi il a eu le droit de pénétrer en ces lieux alors que les seuls acceptés d'ordinaire sont ceux qui travaillent ici, et quelques rares proches. Malgré le fait que mes yeux soient ailleurs, je n'oublie pas ce qu'il m'a demandé, et, l'air concentré, reprend la parole d'une voix assez calme.
« C'est... Vague, comme question. Vous voulez parler de la partie financière, la partie stockage et ressources, le coût des entretiens, ou simplement ce qui est de la publicité ? Qu'est-ce que vous voulez savoir, exactement ? »
Non, parce que je veux bien faire un effort, me sociabiliser, être un peu moins désagréable qu'un vieux con, mais je ne peux pas trop sortir des conseils de mes fesses, si je puis dire. Enfin, je pourrais lui dire des trucs vagues, sans grand intérêts et aussi poussés que ce qu'on peut voir dans les horoscopes de magazines aux lignes éditoriales discutables. Peut-être qu'il serait satisfait, trouverait du réconfort là-dedans, et qu'il serait content. Mais ça ne me ressemble pas trop, alors je préfère savoir de quoi il retourne avant de dire quoi que ce soit qui pourrait se retourner contre moi si je dis des idioties. Mm. Je peux commencer par les trucs évidents. Si il s'est lancé aussi vite dans l'aventure, je ferais bien de le mettre en garde
« Personnellement, je n'ai simplement pas envie qu'on se mêle de mon organisation. Et j'improvise quelque peu, en réalité. Il y a des mois avec, et des mois sans. Surtout 'sans' au début, à vrai dire. Sans entrer trop dans les détails, je n'ai commencé à rentrer dans mes frais que depuis quelques mois. »
Au delà d'histoires idéologiques, c'est aussi ça, qui force bon nombre d'entre nous à avoir recours à l'aide de la Compétition ou d'Elixir, et ils le savent. C'est bien pour ça que j'ai du mal avec leurs grands discours philanthropiques et de bons sentiments : je les connais bien, vu la famille d'où je viens. Et si j'appris un seul truc de là-bas, c'est qu'en affaires, il ne faut jamais faire confiance à ceux qui promettent de 'prendre soin' de leurs collaborateurs. Brr. Ça me fout des frissons, rien que d'y penser. Bref, où j'en étais, déjà ?
« La fidélisation, peut-être. On ne reçoit pas autant de publicité en étant indépendant, mais un client satisfait revient et reste. C'est déjà plus stable que ceux plus passagers amenés par le marketing. »
Je hausse les épaules. Alors bien sûr, j'ai moins de clients. Mais je peux me targuer de connaître les pokémon que je vois régulièrement, et les attentes de leurs dresseurs. Je me dis, peut-être naïvement, que c'est aussi ça qui fait toute la différence. Après, que ce soit de l'arrogance ou pas... Vous y réfléchirez à ma place, j'ai la flemme, personnellement.
Fin Décembre 2017
Natsume Enodril-Miyano
Voir le profil
Âge : 27
Messages : 469
Date d'inscription : 27/11/2017
Lun 8 Jan 2018 - 1:52
Silas C. Fisher
Lost & Found
feat. Natsume Miyano Anxieux, Silas tâche de faire de l’ordre dans ses idées éparpillées. Il y a tant de questionnements qui l’habitent, tant d’insécurités qu’il ignore par où débuter. Il affiche une moue honteuse en se voyant repris par son vis-à-vis lui intimant d’articuler. Il n’avait pas réalisé avoir parlé trop rapidement et se promet d’y faire attention par la suite. Il est de nombreuses entraves dans sa vie mais peu aussi significatives que ses difficultés au niveau social. Il se débrouille parfois merveilleusement bien, c’est vrai. Son sincère souci de l’autre et ses attentions emplies de douceur en auront charmé plus d’un, mais ici, les rôles inversés, l’éleveur novice doit composer avec l’impression désagréable d’ennuyer son interlocuteur de ses besoins criants de conseils. Il faut dire que Natsume n’a rien d’un camarade de discussion aisé, mais Silas ne remarque pas grand-chose à vrai dire. Il hoche simplement la tête, comme un chiot un peu perdu, en calquant ses pas aux siens dans la découverte de la Pension. Il y a ici quelque chose de sauvage et frais qui enchante tout simplement l’eno-syrien. Ensemble, les Hôtes de Pension longent le ruisseau piqué de roseaux où habitent un groupe de Nénupiot. Cette vision a quelque chose d’apaisant et Silas envisage la possibilité d’aménager des jardins sur sa propre terre afin d’offrir un havre de paisibilité à ses pensionnaires et autres Pokémon sauvages du coin. Il réalise n’avoir que peu de visites d’indépendants, probablement car ils ne sont pas très attirés par ce grand terrain gazonné et plat.
«Le financement est effectivement une de mes principales préoccupations. À vrai dire, je craignais un peu d’avoir une réponse telle que celle-ci mais j’imagine que je devrai m’y faire. J’ai récemment fait construire un bassin pour les Pokémon aquatiques, une dépense non-prévue et qui rend difficile la réalisation de certains projets. J’aimerais faire construire une auberge pour pouvoir accueillir les dresseurs et leurs compagnons, leur proposer des soins, puis éventuellement engager de l’aide. Sauf que moi et les finances… Vous vous occupez seul de cet aspect ou vous avez un employé qui vous aide à la gestion des finances?»
Silas a pris un peu plus d’assurance. La marche chasse progressivement l’angoisse de sa poitrine et il évolue à un rythme plus soutenu, plus assuré. Il sait désormais qu’il peut compter sur son vis-à-vis pour lui offrir quelques réponses, ou du moins une certaine écoute. Il fait un moment qu’il retient ses doutes et maintenant que Natsume aura ouvert sur ses préoccupations, il se sent un peu plus à l’aise d’en parler librement. Le conseil sur la fidélisation, déjà, faire hocher la tête d’un air sérieux et intéressé au novice qui s’interroge déjà sur des façons d’y parvenir. Au sein de son petit village d’agriculteurs et de fermiers, il est plutôt inconnu encore. Il devra trouver moyen de se faire connaître, puis de fidéliser cette clientèle. Par après, si ces gens obtiennent un bon service, ils pourront par la suite venter les mérites de la Pension par bouche à oreille.
«La fidélisation… J’aime beaucoup l’idée. Je me suis lancé un peu rapidement dans le projet, j’imagine, il y a beaucoup d’aspects que je n’avais pas considérés. Parfois je me demande à quoi ça rime de faire tout ce boulot alors que de m’affilier serait plus facile. Ça vous arrive, vous aussi, de le considérer même si au fond de vous il y a une résistance? J’aimerais aussi engager des employés et j’ai cru comprendre que vous en avez, vous. Comment vous faites pour les recruter? Je suis une personne très ouverte et chaleureuse, parfois un peu trop. J’ai un peu crainte de me faire embobiner, de payer trop cher ou trop peu, etc.»
Silas en a presque oublié sa petite Sherine partie à la découverte des lieux. Il a repris confiance en ses moyens et se sent maintenant confortable de poser les questions qui l’habitent.
«Avec tout cela je dois avouer que... j'en viens à douter de moi. L'élevage est ce que je veux faire depuis longtemps mais... Est-ce qu'il y a un moment où le doute nous quitte vraiment?» (c)Golden
Silas C. Fisher
Voir le profil
Âge : 31
Messages : 122
Date d'inscription : 12/12/2017
Jeu 11 Jan 2018 - 21:00
Natsume Enodril-Miyano
Lost & Found ft. Silas C. Fisher
Comme si j'avais la science infuse... Non, sérieusement, je ne sais pas trop quoi lui dire, à ce pauvre bougre. C'est assez bateau comme propos, et je n'ai pas l'impression que je vais beaucoup l'aider, à dire des généralités et des évidences qui lui sont forcément passées par la tête, si il a lui-même pris initiative de monter une pension. D'accord, certes, j'ai un peu de bagage avec moi grâce à mes différents jobs et stages, à peu près huit-neuf ans maintenant que j'y pense, mais pour ce qui est de la gestion... Ca fait tout juste un an et demi, ou quelque chose du genre. Plus j'y réfléchis, et plus je pense qu'il a dû me contacter sur le coup de la panique. C'est ce qui fait le plus sens, du moins : si c'était une décision très réfléchie, il aurait été voir quelqu'un d'expérimenté, non ? Mina, par exemple, l'aurait mieux guidé que moi. J'ai la sensation, et je ne permettrais pas de dire que c'est vrai car je ne suis pas fin psychologue, qu'il est venu car je suis relativement nouveau, moi aussi. Et oui, c'est mal de supposer des intentions des autres comme ça : mais je n'y peux rien, c'est ainsi que je fonctionne. Je m'accroupis près de la mare pour caresser doucement un des Nénupiots, et examiner avec délicatesse les contours ainsi que les dessous de leur feuille. Si elle est en bon état, alors je n'ai pas trop à m'inquiéter de leur santé. Tout en écoutant mon interlocuteur, je soulève un petit bouchon rouge vif, fait ainsi pour qu'aucun pokémon ne le prenne pour de la nourriture, afin de vérifier le pH de l'eau et ses différents composants. Oui, ce n'est pas très poli de faire deux choses à la fois, mais je ne vais pas prendre une journée de congé entière pour m'occuper des angoisses de mon collègue en lui tenant la main. Je veux bien me montrer sociable, mais je ne vais pas non plus le faire s'allonger sur un canapé pour qu'il me parle de son enfance.
Il est... Bavard, le bougre. Je me demande comment il fait pour ne pas s'étouffer, en parlant à un rythme aussi soutenu, avec autant de détails. Je ne suis pas admiratif, juste... Perplexe. Je hoche vaguement de la tête pour faire signe que je suis, même si mon regard est ailleurs. Ce qu'il me dit me fait toutefois tiquer, et je fronce les sourcils. Oulah... Parlez de 'mettre la charrue avant les bœufs', comme ils disent, ici. Et dire que je me trouvais imprudent de commencer la construction de mon habitat, il y a trois ans... Remarquez, à l'époque, ce n'était qu'un simple petit studio surmonté d'un toit. Un peu miteux sur les bords, pour être honnête, même si je trouvais ça parfait pour la simple raison que j'avais mis la main à la pâte et avait sué comme un porc. Je ne me suis permis de construire une « vraie » maison que lorsque j'ai commencé à me faire un peu d'argent et que mon compte a cessé de ressembler à un malade qu'on continue à maltraiter, même si depuis l'arrivée d'Axel et les derniers travaux, j'avoue que c'est... Eh bien. Disons que je connais assez le sujet du manque de moyens pour afficher sur mon visage un peu surpris face à ce que me dit Fisher. Je ne veux pas avoir l'air condescendant, enfin je le suis sûrement de toute façon, mais j'ai l'impression de voir un gamin surexcité qui veut absolument acheter cinquante crayons quand il a déjà du mal à en tenir un. Ah, bah cette métaphore l'est, méga condescendante. Zut.
Je ne peux m'empêcher d'esquisser un sourire un peu désabusé. Bon. En plus, il a du mal avec ses finances... Je sais que je ne devrais pas être blasé, mais je suis toujours un peu dur avec les autres éleveurs : pour moi, étant donné qu'ils sont responsables du bien-être d'un grand nombre de pokémon, ils ont en quelque sorte le devoir de faire attention. Et Fisher m'a l'air un peu... Déconnecté de la réalité, pour être brutal. Je ne dirais pas immature, mais j'ai l'impression qu'il a besoin d'atterrir sur la planète terre. Ironiquement, il me fait un penser à moi lorsque j'étais plus jeune et me lançait dans mes recherches, encore immature, achetant des appareils et des produits en grande quantité alors que je n'avais encore ni l'expérience, ni les moyens pour tenir sur le long terme avec les mêmes conditions. Ses propos confirment mon impression, d'ailleurs. Je suis un peu gêné, car j'ai la sensation que la conversation tourne plus personnelle, quand il me confie ses doutes, et il n'est pas nouveau que je ne suis pas... Disons que je ne suis pas aussi apathique que je le montre, au contraire : je perçois très bien les émotions des autres, et ça m'a toujours posé souci. Pour être honnête, ça m'effraie et par conséquent, je les repousse, même si je fais des progrès énormes avec mes proches depuis quelques années. Là, pourtant, je sens que l'on touche à quelque chose de personnel. Il m'a l'air perdu. L'intimité de sa question me perturbe et je me crispe légèrement, car parler de doutes, ce n'est pas professionnel, il n'y a pas cette barrière confortable qui me permet de ne pas me sentir agressé dans mon petit monde.
Évidemment, que j'en ai. Duh. J'ai arrêté de compter à force, mais sa question m'a l'air... Très naïve, en restant poli. Il me donnait déjà cette impression de naïveté avant, mais elle n'en sort que renforcée. J'examine mon interlocuteur d'un œil, ne sachant pas comment commencer. Ce n'est pas comme avec un pokémon, vraiment, et je désespère toujours autant quand je m’aperçois que rien n'est aussi simple. J'en viens à me dire qu'il vaut mieux aller directement à ce qui me dérangeait au départ, et, alors que je me relève doucement, lui jette un regard perplexe.
« Vous avez à peine ouvert, vous galérez avec les finances et vous ne savez pas où vous en êtes personnellement, et vous voulez lancer un projet d'auberge ? »
… Bon, c'était un peu plus sec que ce que j'avais imaginé. Le ton n'était pas agressif, il était même complètement apathique, mais j'ai tout de même froncé les sourcils, comme si je sous-entendais dans ma phrase que ce n'était pas un processus très bien pensé. Et c'est ce que je pense, mais je n'avais pas l'intention de le montrer : c'est là tout le souci. M'enfin. Je peux peut-être me rattraper en répondant à ses questions, tiens... Je rajuste mon manteau et salue les Nénupiots avec un bref sourire poli, rendu trop nerveux par la présence d'un autre pour qu'il soit plus sincère, et m'attelle à parler.
« Je me débrouille seul, question gestion. On s'y habitue, et de toute façon, si on ne sait pas en permanence à quel niveau on en est niveau finances, c'est courir à la catastrophe. »
Risquer de mettre en danger ses pensionnaires, aussi, m'enfin, je me retiens de le dire. Oui, je sais, je devrais lui lâcher un peu la grappe, mais je fais déjà l'effort d'être le plus... 'Doux' possible, disons. Ma psy m'a dit que je devais faire attention à la formulation de mes propos, parce que apparemment, je ne me rends pas compte de la dureté qu'ils peuvent contenir. C'est juste que je n'aime pas danser autour du pot : si j'estime qu'il y a un problème, je préfère être direct et honnête que de jouer la candeur. J'ai l'impression de mentir ou de lui dire des choses qui ne sont pas parfaitement adaptées à la réalité des choses, et ça me rend nerveux. Un rictus sec se dessine sur mes lèvres quand je repense à ce qu'il a dit, concernant l'aide possible de la Compétition ou Elixir. Sans que je ne cherche vraiment à l'approfondir, j'ai comme une impression de nausée dans l'estomac en les imaginant disposer d'une quelconque autorité sur moi, ou sur mes pensionnaires. Non, vraiment, je n'ai pas beaucoup d'hésitation ou besoin de réfléchir longtemps, aussi... Disons que je sais que c'est un peu immature, au fond, mais l'idée me dégoûte tellement que je n'hésite pas à répondre ainsi.
« Et puis, pour être honnête, je préfère encore fermer boutique que de m'affilier. Sur ce point, je n'ai jamais eu la moindre hésitation. »
Et je ne mens pas, pour le coup. Pour moi, le doute ne se pose même pas et je ne compte pas le laisser se poser. Je comprends que certains en viennent à douter, car la situation est dure et un peu précaire pour tout le monde, mais c'est justement pour cela que je tiens autant à cette décision. Hors de question de laisser ces rapaces voleter autour des mourants, comme des corbeaux attendant impatiemment le moment où ils pourraient déguster leur repas. Ce sera sa décision, de toute façon, si il veut faire ainsi, je ne vais pas me mêler de ses oignons. Si il est déjà tenté, j'ai tendance à dire qu'il y a des chances que cela finisse par arriver, mais c'est uniquement lié à mon cynisme indélébile. Enfin, c'était quoi, le point suivant, déjà ? Ah oui, le recrutement. Je ne vais pas vraiment lui dire que j'ai eu une sacrée chance, mais l'idée est un peu là. C'est particulier, car même si je serais noyé dans le travail et aurait dû abandonner mes recherches sans l'aide de Maxime et Yann, je sais que si je ne les avais pas connu, j'aurais sans doute insisté pour travailler seul, par... Bêtise. Pas de l'arrogance, mais de la bêtise, vraiment naïve. Et même maintenant, il y a des chances pour que je recommence si jamais ils décident de prendre des voies différentes. Pourtant, Fisher attend de moi une réponse, un éclaircissement, comme si j'étais forcément plus sage sur ce propos alors que... Non. Je ne peux que lui réciter des principes simples, me sentant malheureusement un peu obligé de le faire, mis mal à l'aise par le fait qu'il a l'air assoiffé de réponses. . « Pour le recrutement... J'ai regardé autour de moi, j'ai cherché du monde, et j'avais des connaissances en qui je faisais confiance et qui avaient les compétences nécessaires. A partir de là, c'était déjà plus simple. »
Rien qu'il ne sache pas, mais bon. Plutôt ça que donner l'impression que j'ignore. Je m'empresse de passer à la partie suivante, quelque chose ayant attiré mon attention dans ses propos. Je ne vais pas trop le reprendre mais... On croirait vraiment, vraiment un fils à papa/maman qui découvre la réalité, surtout dans sa façon de concevoir les choses. Je ne vais pas juger, j'ai été semblable, mais j'ai toujours des réactions blasées face à ce type de comportement.
« Ce ne sont pas des employés à mes yeux mais des collaborateurs. Et des collaborateurs n'ont aucune raison de rester si ils ne sont pas traités comme il le faut, alors je m'inquiète assez peu de savoir si leur salaire est 'trop' haut, voyez-vous. »
J'espère que le message subliminal est passé. Voyez-vous, s'inquiéter directement de 'trop' payer quelqu'un... Ça me passe un peu au dessus de la tête, ce genre de considérations, depuis que je suis passé à la rue. Personnellement, je ne supporterais pas que quelqu'un qui travaille avec moi n'ait pas de quoi vivre dignement ou profiter de son temps libre, et ça ne me dérange aucunement de raboter mon propose salaire en conséquence. J'ai sûrement mal compris la portée de ces propos, étant toujours aussi crispé dès que je crois percevoir une once de cupidité. Et là, je me suis sûrement trompé. Mais bon, je ne suis pas devin, hein. Je finis par soupirer en faisant signe au plus vieux de me suivre. Nous allons bientôt atteindre la zone des pollinisateurs, et j'indique à mon... Invité, disons, de marcher strictement sur les dalles. Il vaut mieux éviter de trop abîmer les parterres de fleurs, surtout que les pokémon qui en prennent soin sont très, très susceptibles dès que l'on touche à leurs précieuses plantes. Moi, encore, ça passe, mais j'aimerais éviter qu'une horde de papillons furieux ne le prennent pour un poulet rôti à déguster... Car oui, certains mangent de la viande, et je vous épargnerais les détails sur les cadavres de rongeurs que je retrouve parfois.
« Et puis, sincèrement... Je n'en sais rien. Je ne suis pas dans votre tête. Pour moi, si je dois faire quelque chose, je le fais. Les doutes, ça ne fait que ralentir et faire des erreurs, quand on est responsable d'autant de pokémon. »
Je ne compte pas le secouer trop fort, mais lui rappeler qu'il doit se ressaisir est important, à mes yeux. Alors oui, nous sommes tous humains, tout le monde a le droit à l'anxiété, mais il y a une responsabilité, dans notre cas. Une responsabilité que j'ai du mal à lui... Disons, que je lui donne le bénéfice du doute, mais je ne peux m'empêcher d'hésiter à cause de cette pensée qui me travaille depuis tout à l'heure.
« … Dites, vous n'avez pas vu grand chose du monde du travail, non ? Personne n'est sûr de ce qu'il fait, on improvise tous. »
J'ai mis un temps à le comprendre mais depuis, je vous assure que je me sens mieux.
Fin Décembre 2022
Natsume Enodril-Miyano
Voir le profil
Âge : 27
Messages : 469
Date d'inscription : 27/11/2017
Mer 17 Jan 2018 - 22:53
Silas C. Fisher
Lost & Found
feat. Natsume Miyano Silas n’a pas l’habitude d’ouvrir la petite boîte réservée de ses émotions, encore moins celles qui se teintent de vulnérabilité et d’angoisse. À vrai dire, ces questionnements expriment ce qu’il n’ose véritablement s’avouer parfois. Que ce métier, aussi beau soit-il, comporte lui aussi son lot de défis et d’embûches. Il n’a vu du marché du travail que les histoires privilégiées de parents artistes à qui le succès a souri, que les sorties internationales, le luxe et la gloire. À ses yeux, tout travail acharné et cœur passionné se verra récompensé de ses efforts. Il se convainc qu’il en fut de même pour Natsume, vu ce qu’il juge une retentissante réussite de son point de vue. Selon lui, seuls ceux ne l’ayant pas réellement désiré ont mis leur rêve de côté et oh combien est-ce aisé pour lui à dire qui n’a jamais véritablement connu l’adversité. Il se rend compte, avec une honte grandissante, que les doutes ont néanmoins été réellement présents chez lui aussi. Que ce qu’il croyait acquis jusque là lui semble à cet instant lointain, et il soupire en se rendant compte qu’il a un peu trop parlé de lui. Cette discussion l’a mis à l’aise d’admettre ses difficultés, et maintenant il s’en sent gêné. Il ignore que son interlocuteur n’est peut-être pas à même de le rassurer ou de lui apporter réconfort. De toute manière, ce serait trop difficile à supporter pour son orgueil, même s’il se sent fortement soulagé d’avoir osé enfin lancer ce S.O.S. qu’il réservait pour lui-même jusque-là.
Sauf que Silas a besoin de l’entendre. La réplique lui paraît un peu sèche, il s’arrête même de marcher quelques instants en considérant son vis-à-vis d’un air un peu stupide qui signifie «baaaah… oui?». Passe ensuite dans ses yeux une once de colère. Il préfère ne pas être remis en question, surtout au sujet de ses décisions concernant la Pension. Natsume touche à ses rêves, à ce qui lui tient le plus à cœur, et pendant quelques instants son ton direct braque l’éleveur novice qui se sent jugé et diminué pour un rien. Ah, ce que l’orgueil d’une personnalité fragile appuyée sur une confiance en soi douteuse ne fait pas. Il en serre le poing, un vieux réflexe de sa jeunesse, seul indice palpable de sa frustration hormis ses yeux sombres qui le fuient. La phrase le pique, à l’instar du dard d’un insecte elle fait moins mal une fois retirée. Silas redresse quand même la tête, attendant une explication à ses paroles mais tout a été dit. Il en veut trop, en attend trop. Il caprice, il s’impatiente. La frustration s’effrite, pour laisser place à la honte. Cette fois Silas se sent plutôt comme un enfant pris en flagrant délit. Natsume vient de lui offrir une excuse pour pester contre lui-même, comme d’habitude. Pour le reste de l’entretien, Silas reste silencieux, hochant seulement la tête pour signaler qu’il a compris. Il note mentalement les idées et la perspective de son vis-à-vis sur son travail, car son expérience lui apporte énormément même si son commentaire l’a un peu refermé.
«Merci, Natsume. J’imagine que j’ai encore beaucoup de travail à faire. Effectivement, je n’ai pas vu grand-chose du marché du travail, j’ai probablement les yeux plus gros que la pense. Je vous félicite dans tous les cas, vous avez réussi et je suis certain que ce n’était pas sans efforts considérables.»
Silas parle différemment, comme loin, perdu dans ses pensées. Il pense à ses doutes, à toutes ces angoisses qu’il tait trop souvent, qu’il évite sans véritablement exprimer. Il se demande si elles n’entravent pas son travail d’éleveur alors que la réponse s’impose pourtant d’elle-même. Ses yeux se sont perdus dans une contemplation vide, où il pèse chacun des mots de son vis-à-vis au sujet des employés étant des collaborateurs. Il se sent un peu seul, seul dans son projet. Il est ravi de savoir que Natsume a pu trouver des gens dans son entourage sur qui il peut vraiment compter mais comment lui dire que sa réserve excessive l’a empêché de créer de tels liens à travers les années? Peut-être Marianne avait-elle raison, au moins sur certains points. À force de repousser tous, il a fini par être le roi de son île, mais s’il continue ainsi, celle-ci coulera. Et cette réalisation est difficile à gober. Il déglutit, un peu plus pâle qu’auparavant.
«Ça fait mal à entendre mais, ouais. Je devrais plutôt commencer par dénicher une clientèle stable avant de me lancer dans le projet d’auberge. J’ai encore du temps, et s’il faut, j’emprunterai à la banque.»
Il paraît tout à coup plus petit, plus humble peut-être, son regard fuyant ceux de son interlocuteur. Soudain, une idée le traverse, peut-être par évitement de cette situation qui le met mal à l’aise.
«Hum… Où est Sherine?»
Les alentours lui paraissent silencieux tout à coup. Le jeune homme se retourne vers l’autre, gêné.
«Je suis désolé… On dirait qu’il va falloir que vous m’aidiez à trouver ma Germignon une fois de plus…» (c)Golden
Silas C. Fisher
Voir le profil
Âge : 31
Messages : 122
Date d'inscription : 12/12/2017
Mar 23 Jan 2018 - 22:26
Natsume Enodril-Miyano
Lost & Found ft. Silas C. Fisher
Je ne suis pas très stressé. Enfin, en apparence, la vérité est... Inutile de le dire, à ce point, ce serait insultant envers l'intelligence d'à peu près toute la planète. C'est juste que j'ai une manière de faire très rigide et très carrée : chaque chose en son temps, si possible faite le mieux possible. Au cours de la construction de ma pension, j'ai compris que pour le second, ça ne peut pas toujours être le cas. Un peu comme en cours, il y a parfois des devoirs ratés, des articles bâclés sur la fin, mais c'est comme ça, il ne sert à rien d'y revenir éternellement. Le passé, ça parasite le présent, et croyez-moi quand je dis que cette leçon s'est finalement bien ancrée dans ma tête. Je ne suis plus aussi angoissé par mes erreurs d'avant, à vrai dire, j'ai même un certain détachement, positif ou négatif. C'est pour cela que je considère Fisher avec une certaine fatigue. Je n'ai pas envie d'être condescendant, enfin, ça l'est peut être, mais disons que j'ai cru important d'être direct sur ce point. Je déteste tourner autour du pot, enrouler mes paroles de miel afin de faire passer du verre coupant pour du caramel ; autant être honnête que de tenter de sauver sa peau. Son enthousiasme me paraît compréhensible, mais déraisonnable. M'enfin, je ne suis pas là pour le surveiller non plus, il fait ce qu'il veut, je m'en fiche pas mal et ça ne me regarde pas, mais quitte à ce qu'il me demande mon avis, voilà. Je ne sais pas si il le prendra mal ou non : l'un comme l'autre, c'est son souci, je ne serais pas particulièrement vexé si c'est le cas. Mais si il est mécontent, il n'en fait pas énormément signe, ou alors c'est juste que je ne suis pas du tout observateur de base.
Maintenant que nous approchons des pollinisateurs, je me permets d'être un peu plus attentif, en me forçant car comme d'habitude j'ai du mal à me plonger dans les conversations. Ses félicitations me font hausser les épaules, car je ne vois ce qu'il y a de très exceptionnel, d'autant plus que je me méfie toujours de ce qu'on peut me dire à ce sujet : je ne sais jamais si c'est honnête ou le simple fruit de formalités. Fisher a l'air dans sa tête, et je ne vois pas le souci : je suis un peu semblable. Je ne vais pas lui demander ce qui le préoccupe, ou ce à quoi il pense, ça n'est pas mes oignons. Je vois toutefois que cette conversation a l'air de lui occuper l'esprit, et ce n'est pas illogique en soit. Apparemment, ce que je lui ai dit n'a pas été aisé à accepter. Soit. Toutefois, si il a l'air de reconsidérer aussi vite, je ne me demande si il n'est pas influençable : je ne suis qu'un inconnu, après tout, alors peut-être qu'il se doutait déjà de cela de son côté. Au moins, je n'aurai pas à m'inquiéter tout de suite du sort des pokémon dont il s'occupe si jamais il arrive une embrouille. Ses choix en matière de financement me font hausser les épaules : chacun son truc. C'est le souci de tout le monde au début, voir même après, quand on ne fait pas un chiffre fabuleux par semaine. Je ne suis pas très fan des banques (oui, moi et l'argent ou le capitalisme, ça fait quarante, on dirait un bébé devant des choux de Bruxelles), mais c'est la méthode la plus 'neutre' qui existe, tant est que la vraie neutralité peut exister. Son regard fuyant, je suppose que c'est une forme de timidité. Ou je l'ai gêné : aucune idée.
« Tout l'monde a du travail et du progrès à faire en permanence, c'est quand on croit qu'on maîtrise tout qu'on stagne.
Je devrais peut-être être moins désinvolte, ça me donnerait l'air moins sérieux et casse-pieds. Je ne cherche pas à rattraper le malaise que j'ai peut-être fait naître, mais je précise ma pensée, en me demandant si ça sert vraiment à quelque chose. Enfin, de toute façon, je n'ai pas l'occasion d'y penser bien plus longtemps : voilà que Fisher me parle de sa Germignon. Germignon qui est sortie de mon champ de vision depuis belle lurette, à vrai dire. L'inquiétude de l'autre éleveur transparaît aisément, et j'esquisse une mine un peu agacée. Bon sang, si elle s'est fourrée dans un coin où il ne faut pas aller... J'aimerais bien me dire qu'elle retrouvera son chemin, mais vu où l'on se trouve, il y a des chances que ce ne soit pas le cas. Hm, c'est embêtant, vraiment. Je ne peux tout de même pas le laisser comme ça comme un malpropre. J'aurais mauvaise conscience si quelque chose arrivait, alors je me masse la nuque et prend la parole, encore assez calme.
« Hm... Je suppose que vous n'avez rien qui porte son odeur ? Ce n'est pas grave, je connais assez la forêt pour que l'on s'y retrouve. »
Normalement. J'aurais pu demander à Nagi ou Hayato de nous aider, même si l'état de Grahyèna m'inquiète ces jours-ci, et que le Luxray n'aimera probablement pas s'éloigner d'elle, mais sans aide, ça risque d'être plus compliqué. L'on peut toujours suivre ce que nous indiquent les pokémon, et après m'être approché de plusieurs créatures à l'air désintéressées, c'est finalement un groupe de Charmillons et autres Papinox qui nous donnent un indice. Vers la gauche, donc. C'est... Vague, très vague. Je soupire un peu, et prend dans ma main l'une des balls les plus anciennes que je possède. Kae n'avait probablement pas envie que je la dérange à cette heure : c'est qu'elle fait sa sieste, en fait. Et que le coup d’œil qu'elle me jette me fait vite comprendre que je la dérange. La Jungko souffle un peu, l'air désintéressée, mais elle se tient en voyant que nous nous sommes pas seuls. Visiblement, elle comprend peu à peu que j'ai un souci, et décide de m'aider car elle est tolérante, du moins de son point de vue.
« On a perdu une Germignon. Tu pourrais chercher en passant par les arbres ? »
Grimper est la spécialité des pokémon de son espèce, et ça m'arrange, car je ne vais pas envie de fouiller les hauteurs. En soupirant, Kaede accepte et n'attend pas pour monter par quelques sauts agiles et toujours aussi impressionnants : on dirait vraiment une grenouille, des fois. En suivant le chemin indiqué par les papillons, je reste silencieux, essayant de trouver la trace d'une petite forme verte dans cette immensité de verdure, ce qui n'est pas extrêmement aisé, comme vous vous en douterez. Mes pas sont relativement assurés, car je suis dans mon élément et je ne crains pas grand chose par ici : même les vieux bestiaux du coin, franchement... J'ai assez confiance en Kaede comme ça. Je suis plus inquiet pour le pokémon de Fisher, à vrai dire, car cette dernière n'a pas l'air particulièrement entraînée, ou du moins j'en ai fait la supposition.
Alors on marche. On marche un moment, même. Le paysage a beau m'être familier, je me rends compte que plus les secondes passent, plus je peine à distinguer les environs. Deux ou trois fois, j'hésite sur le chemin à prendre, et me retourne en tentant de reconnaître nos alentours. Il me faut une dizaine de minutes passées à chercher dans le vide pour me rendre compte, ou du moins avouer en brisant au passage ma fierté, la vérité.
« … Très honnêtement, je crois que j'ai surestimé ma capacité à ne pas me perdre, à vrai dire. »
Charmant euphémisme. Je ne suis pas plus inquiet que ça pour nous : ce n'est pas la première fois que ça m'arrive, et je ne suis même pas effrayé à l'idée de passer ma nuit dehors. Mais bon, là, je passe quand même pour le roi des cons et je me ridiculise au fur et à mesure. Aussi ridicule que ce soit, c'est ça qui m'effraie plus qu'autre chose et je dois combattre mon manque d'assurance pour ne pas m'effondrer en bégaiements gênés.
« Hm. B-bon, si on cherche le cours d'eau, à la limite... »
Faudrait-il encore qu'on aille pas dans le mauvais sens, car dans le cas contraire, le chemin jusqu'au lac Tan Goola risque d'être long, trèèès long. Je soupire, les doigts tripotant nerveusement le bout de mon manteau, comme à chaque fois que quelque chose me dérange. J'essaie de réfléchir, en évitant au passage de croiser le regard de Fisher. Un détail, en outre, me préoccupe maintenant que j'y pense. Je fronce un peu les sourcils, rendu curieux.
« Dites, cette Germignon est encore un peu sauvage, non ? Ça me paraît étrange, qu'elle disparaisse d'un coup si ce n'est pas le cas. Je reconnais que la forêt est un lieu plaisant pour l'espèce, mais... »
Mais voilà. Ce n'est que supposition, et elle pourrait aussi bien juste être totalement inconsciente, mais... Comme il m'avait dit qu'elle avait un sacré tempérament, je ne serais pas étonné.
Fin Décembre 2022
Natsume Enodril-Miyano
Voir le profil
Âge : 27
Messages : 469
Date d'inscription : 27/11/2017
Jeu 25 Jan 2018 - 18:09
Silas C. Fisher
Lost & Found
feat. Natsume Miyano Silas se désespère de revivre cette situation une deuxième fois. Ou plutôt une énième fois. Lors de leurs premiers moments tous les deux, la Germignon avait tendance à fuguer, non pas pour le fuir ou pour tester ce lien qui les unit désormais. Il existe chez Sherine une force intarissable, une énergie débordante qui la pousse à l’exploration. Comme si elle passait ses nerfs ainsi, en se dépassant jusqu’à l’épuisement. Dans l’incertitude de trop nombreux moments, elle trouve refuge dans la découverte, qui l’occupe et l’apaise, lui rappelle aussi probablement ses voyages avec son tout premier dresseur à une époque bien lointaine désormais. L’éleveur novice laissait faire sa protégée au début, mais il a rapidement compris que ce petit jeu avait une fonction aussi, celle de s’assurer qu’il la retrouverait toujours. Maintenant, la Germignon a suffisamment confiance pour ne plus procéder ainsi, du moins Silas l’a-t-il cru. Il ne s’en inquiète pas outre mesure puisqu’il sait que chaque relation possède son lot d’avancées et de rechutes tout à fait naturelles. Il aurait tout de même préféré que la petite se mette en tête d’explorer un lieu un peu moins sauvage et surtout plus connu de son dresseur. L’eno-syrien a un peu honte, d’ailleurs, que l’incident se soit produit lors d’une discussion un peu délicate sur son métier. Il se promet de parler un peu à la Germignon, même s’il se doute qu’elle probablement juste perdu son chemin.
«Quelque chose qui porte son odeur? Je n’ai rien sur moi hormis sa Poké Ball. Mais elle n’y a pas été depuis au moins quelques jours, j’ignore si la trace est très fraîche.»
Silas conserve étonnamment son calme. Il ne possède peut-être pas l’avantage d’un chien pisteur ou d’un Pokémon Vol capable de repérer la petite de la voie des airs (sans offense, Idriss, il faut quand même reconnaître l’impotence…), sauf qu’il connaît assez les goûts et intérêts de la Germignon pour deviner, ne serait-ce que dans l’idée, où elle a pu passer. Il suit donc l’Hôte de Pension en direction de la forêt, certain que le Pokémon plante aura trouvé intérêt à s’y aventurer. Quelques papillons ont d’ailleurs l’amabilité de leur indiquer une direction générale où débuter les recherches. Natsume lui-même fait appel à un Pokémon impressionnant, une Jungko à l’air mécontente. Silas lui glisse un «désolé» et un «merci» en baissant les yeux, véritablement désolé d’avoir interrompu sa sieste. Il suit les sauts graciles du reptile tandis qu’il grimpe dans les arbres et disparaît dans la forêt. Pendant ce temps, les deux jeunes hommes se lancent à la recherche de Sherine, sans trop se douter, d’abord, qu’ils s’enfoncent de plus en plus profondément vers la confusion. À vrai dire, le visiteur se contente de suivre l’Hôte de la Pension Forestière en pleine confiance, cherchant plutôt un indice du passage de sa Germignon dans les parages. Lorsque Natsume prend la parole, son interlocuteur sursaute, concentré à sa tâche jusque-là. Silas se retourne comme pour vérifier où ils se trouvent, n’y voyant là qu’un amas d’arbres comme tant d’autres qu’ils auront croisé dans leur recherche.
«Vous dites que nous sommes perdus?»
La réaction de l’eno-syrien ne se fait pas attendre. Plutôt que de s’apitoyer sur son sort comme à son habitude et laisser la panique le gagner, l’éleveur éclate d’un rire franc qui fait s’envoler un oiseau à quelques pas.
«Pardon, oui, un cours d’eau ça ne me semble pas une mauvaise idée. Ç’aura été peut-être le réflexe de Sherine aussi, car elle adore jouer dans l’eau. Idriss, tu penses que tu pourrais repérer un ruisseau dans les parages?»
Le Nosférapti utilise son sonar tandis qu’ils reprennent la route, tentant de trouver un cours d’eau dans le coin. Pendant ce temps, le châtain questionne son collègue au sujet de Sherine, ce qui fait soupirer Silas. Regardant autour de lui comme pour s’assurer que personne ne les entende, il lui fait part de l’histoire de la Germignon, non sans une certaine crainte, encore, qu’on vienne lui enlever.
«Sauvage n’est pas exactement le mot. J’ai adopté Sherine d’un refuge pour Pokémon, un centre rééducation. La Germignon était plutôt agressive lorsqu’on l’approchait, elle avait perdu son dresseur pendant la guerre et elle était très méfiante envers les humains. J’ai réussi à l’approcher et créer un lien avec elle ainsi on m’a permis de l’adopter. Sherine n’a jamais été un danger pour qui que ce soit mais parfois, elle fugue. Je pense qu’elle veut s’assurer que je reviendrai toujours pour elle. Et aussi c’est une tête brûlée trop curieuse qui n’a pas eu l’occasion de se balader dans un endroit pareil depuis longtemps. À vrai dire, je devrais sortir plus souvent de ma Pension, car c’est un Pokémon qui nécessite beaucoup d’exercice et qui a soif de découvertes.»
D’ailleurs, Idriss vient de signifier à son dresseur qu’il a repéré un ruisseau. Suivant les indications de la chauve-souris, l’éleveur invite Natsume à les suivre. Bientôt, des indices d’un passage récent d’un Pokémon redonnent confiance à Silas.
«Je crois qu’elle est juste par-là, regardez, ces fleurs ont été piétinées, je gage qu’elle s’est roulée dedans!»
Enthousiaste, le jeune homme contourne un gros rocher près du fameux ruisseau et tombe nez à nez avec un Pokémon Plante, mais pas celui attendu. Il s’agit plutôt d’un Empiflor qui sursaute à son arrivée prompte et réagit par réflexe en crachant en sa direction une Poudre Toxik qui l’atteint de plein fouet. Silas se sent aussitôt se raidir et tombe au sol tandis que ses poumons tentent de recracher les spores toxiques ingérées par malheur. Pour ce qui est de son assaillant, celui-ci s’est mis à siffler et à faire claquer sa liane pour impressionner ses adversaires. Idriss, immunisé contre l’effet nocif des spores empoisonnées, tente d’aider du mieux possible son dresseur mais il semblerait qu’il soit plutôt mal, pâle et tremblant, son corps combattant déjà l’effet de la poudre. Eh merde. (c)Golden
Silas C. Fisher
Voir le profil
Âge : 31
Messages : 122
Date d'inscription : 12/12/2017
Dim 28 Jan 2018 - 23:53
Natsume Enodril-Miyano
Lost & Found ft. Silas C. Fisher
Bon. J'aurais peut-être dû fermer ma bouche et me mêler de mes affaires, moi. C'est normalement ma réaction à un peu près tout. Là sur le coup, je me demande si je ne vais embrayer la discussion sur la formation du calcaire dans la roche, car quitte à créer un malaise, autant que ce soit autour d'un thème que je connais à peu près. Au moins, il ne s'est pas énervé quand je lui ai appris qu'on était perdu, et la présence du Nosférapti pourrait nous être utile dans des zones plus hautes. Je hoche de la tête pour noter que je l'écoute, en essayant de distinguer des formes. Plus haut, la tonalité des croassements de Kae m'indique qu'elle ne voit toujours rien. Je n'ai aucun mal à croire qu'elle fait de son mieux, malgré sa mauvaise humeur de départ. Elle est un peu comme moi, en ce sens : elle fait comme si elle ne s'y investissait pas, mais elle n'aime pas non plus voir des pokémon blessés. Ce n'est pas pour rien qu'elle fait la loi par chez moi, et qu'elle a été mon assistante jusqu'à ce que Himiko prenne sa place. Je commence à m'inquiéter, toutefois, puisqu'elle n'a pas l'air de remarquer la Germignon. Je me disais au départ qu'elle s'était simplement égarée, mais maintenant, c'est autre chose.
En parlant de Germignon, voilà que Fisher m'explique un peu plus l'histoire. Je plisse un peu les yeux en entendant parler des refuges. J'essaie de ne rien montrer, mais je me retiens de grincer les dents. Sans surpris, je n'aime pas du tout le fait de voir la Compétition s'occuper des pokémon d'anciens. Je ne vois pas trop ce qui leur permet de faire notre travail. Quitte à vouloir montrer sa « bonne foi », autant se contenter de faire des donations, et ne pas jouer à tout contrôler. M'enfin. Je me tais : mes grognements n'ont rien à faire ici. Mon expression s'adoucit un peu. Bizarrement, j'ai toujours été un peu plus empathique avec les pokémon, ou du moins, j'ai moins peur de mon empathie envers eux que celle que je peux avoir envers les humains et je laisse cette dernière s'exprimer plus librement. Ce que j'entends me fait de la peine, et le pire, c'est que je sais que tout ça n'a rien d'exceptionnel. Des pokémon que je vois marqués, apeurés, rendus agressifs et débilités par ce qu'ils ont pu vivre et voir, il y en a beaucoup. Beaucoup trop. Je soupire, toujours agacé de constater mon impuissance totale. Je ne sais pas trop quoi dire, hormis des banalités quelconques qui ne feraient qu'être insultantes, à mes yeux. Il vaut mieux se taire, des fois, sous peine d'être indécent.
Les fleurs écrasées semblent en effet avoir été piétinées, mais je plisse les yeux devant la supposition du plus vieux. Hm. Ça me paraît... Étrange, disons, pour une Germignon, ces traces. C'est trop large, et j'émets des doutes devant le fait qu'elle se soit simplement roulée, pour je ne sais quelle raison. J'suis pas medium, alors je le crois. Enfin, grand mal m'en fasse : j'aurais peut-être dû faire confiance à mon instinct, et il me faut le croassement de Kae pour m'arrêter tout net. Je le reconnaîtrais entre mille : c'est un avertissement. Mes yeux s'écarquillent quand je reconnais la silhouette d'un Empiflor. Et merde. La créature a l'air surprise, et je ne suis pas étonné de le voir sortir des spores empoisonnées pour nous effrayer et nous faire fuir. Par réflexe, et Arceus merci que j'en ai de pareils, je relève mon manteau et bloque ma respiration, couvrant mon nez et ma bouche pour que rien ne rentre par ces voies. Je manque de tanguer sur mes pas, et durant ces secondes, j’aperçois Fisher en train de s'écrouler. Son Nosférapti n'est pas dans un meilleur état, d'ailleurs. Bordel ! Mais pourquoi est-ce que c'est toujours les Empiflors ?!
Vive comme un éclair, Kaede se dresse prestement devant nous, ses yeux rouges lançant de dangereux éclairs à l'Empiflor qui nous menace par des coups de liane portés au sol. Ses lames brillent, et je la vois siffler. Si elle n'attaque pas, c'est qu'elle attend mon signe, quand bien même je crois qu'elle en meure d'envie. Je ne pense pas qu'il voulait nous faire de mal, autrement il aurait été plus agressif, mais c'est trop tard. Nous sommes dans son espace, et les hostilités ont été engagées, alors nous ne pouvons qu'essayer de le faire reculer. Je hoche légèrement de la tête. Pendant que je m'avance pour récupérer Fisher en le soulevant par les épaules, grognant un peu devant la difficulté que j'ai, la Jungko se plante devant nous et nous permet d'éviter à un violent coup de liane par une attaque Détection. Elle serre les dents et résiste pour me donner le temps d'éloigner l'autre éleveur de là et de prendre du recul. Je jette un coup d’œil rapide et prend son pouls, et peste. Il me suffit de voir quelques traces violettes pour réaliser une vérité qui complique tout : et merde, il en a ingéré. Je suis bien placé pour savoir que ça va rendre les choses bien moins drôles, là. Ma voix est sèche, pressée. Nous avons besoin de reculer, et vite. Perdre du temps avec cet Empiflor est devenu interdit.
« Crachez. Dépêchez, et respirez le plus lentement possible. »
Il faut absolument éviter que le reste des spores ne passe dans les poumons ou le système digestif. Si j'avais des gants sur moi, j'utiliserai la méthode brusque et « naturelle » pour le faire vomir, mais je ne peux pas prendre un risque pareil. Je détourne un peu le regard quand la Jungko, après avoir esquivé une attaque, saute et abat violemment sa queue d'épines sur l'Empiflor. Je n'aime pas ça, mais il le faut. Je ne fais toutefois pas le malin lorsqu'un dégueulis violet lui tombe dessus, et qu'elle doit serrer les dents pour retenir le cri de douleur qui exprimerait sa peine. J'hésite à reculer pour aller l'aider, mais le reptile ne se laisse pas faire : une seconde Souplesse fait plier l'Empiflor, qui recule en expirant bruyamment. Il a l'air de comprendre qu'il risque beaucoup, si il continue, même si je me méfie de la capacité de Kae à tenir le coup. J'attrape l'une des balls qui est à ma ceinture, remerciant la facilité splendide qui permet à ma joueuse de se dire que c'est tout de même mieux que s'emmerder à faire un paragraphe pour rien, et en libère un Blindépique aussi souriant que jovial. Son sourire disparaît, toutefois, quand il voit la situation dans laquelle nous sommes. Je lui fais signe de porter Fisher, car je ne vais pas le trimbaler dans mes bras non plus ; vous voulez qu'il traîne au sol, sérieux ? Quelques secondes après, l'Empiflor est obligé de partir en retraite, et j'indique à la Jungko qu'il est temps de se bouger.
« Kae ! Va me chercher Freya. Retourne fouiller pour la Germignon, ensuite. »
J'ai bien besoin d'elle, pour ce qui va venir. Le chemin de retour jusqu'à la pension est pénible, et si je m'inquiète pour la Germignon de Fisher, je ne peux pas trop laisser ce dernier comme ça. J'espère que son Nosférapti va nous suivre, mais au pire, Kae pourra le transporter. Dès lors que j'arrive devant le bâtiment d'accueil, je remercie Sora et traîne l'autre éleveur jusqu'à la salle de soins, normalement réservée aux pokémon. C'est un peu sommaire, mais on fera avec. Peu attentif au reste, je me dépêche d'aller farfouiller dans les armoires à pharmacie pour saisir ce qui doit être saisi, ainsi que des seringue.
« Bon, on va vous faire vomir tout de suite, et injecter des antidotes. Normalement, vous n'en avez pas trop eu, mais on ne rigole pas avec ça. Tendez votre bras. »
Mon ton est pressant, mais je lui laisse quelques secondes pour obtempérer. On a pas de temps à perdre selon moi, mais bon.
Fin Décembre 2022
Natsume Enodril-Miyano
Voir le profil
Âge : 27
Messages : 469
Date d'inscription : 27/11/2017
Jeu 1 Fév 2018 - 14:37
Silas C. Fisher
Lost & Found
feat. Natsume Miyano L’inspiration le déchire, piquante, toxique et douloureuse. Mais pire encore que les effets néfastes des spores, c’est la sensation d’asphyxier qui paralyse l’éleveur de peur. Plus qu’un mince filet d’air lui permet encore de respirer sous l’effets des poudres et de la panique combinées. Sa respiration ressemble désormais à une série de grognements et de sifflements étouffés ainsi qu’une toux déchirante qui lui donne le haut-le-cœur. Nauséeux, il tâche de calmer les battements frénétiques de son cœur sans vraiment y parvenir. Pour sa part, Idriss panique presque tout autant près de lui, surtout en entendant la lourdeur de sa toux indiquant qu’il en a bel et bien respiré. La poitrine en feu, le jeune homme recrache une bonne part de ce qu’il vient d’avaler à son ainsi, se tournant progressivement sur le ventre pour faciliter le passage vers l’extérieur aux spores. Puis aussi car il crainte d’être malade là. Soudain, il se sent soulevé de terre, proteste en crachant de plus belle. Heureusement, la voix de son sauveur lui apporte au moins un sentiment direction et il écoute la consigne du mieux qu’il le peut, tâchant de calmer sa peur pour respirer le plus normalement possible, malgré la brûlure et la sensation fiévreuse qui accompagne chaque respiration. Il n’aime pas que l’autre le tienne, c’est son orgueil qui entre en jeu, mais réalise que si ce n’était pas fait, qu’il s’écraserait tout bonnement sur le sol. Pour ce qui est du Nosférapti, il volète désormais nerveusement autour d’eux, ne lâchant pas son dresseur d’un pas.
Dans sa confusion haletante, Silas parvient tout de même à assister au combat intense entre l’Empiflor et son adversaire, sa protectrice, Kaede la Jungko, et aussi à deviner qu’elle n’est pas en si bonne posture. L’éleveur grince des dents, perdu, mal, d’avoir forcé cette rencontre de par son imprudence puis cette violence qu’il juge injuste. Autant pour son assaillant que pour la reptile. Il ne voulait pas que les choses se déroulent ainsi. Et entre tout ceci, il n’aura même pas réussi à retrouver Sherine. Il se laisse porter comme une poupée de chiffon par le Blindépique, de plus en plus détaché de sa propre situation pour se concentrer sur les symptômes physiques qu’il ressent. Ou plutôt sur la lutte acharnée qu’il mène pour éviter de trop paniquer et empirer sa respiration déjà sifflante. Il fait confiance, de toute manière, au Pokémon plutôt sympathique qui l’a pris sous son aile et le transporte maintenant en direction de la Pension. Il se sent devenir de plus en plus mou, et dans leur voyage vers le terrain de Natsume il en loupe quelques épisodes, dont le départ de l’Empiflor. Il se sent déposé comme une table froide et se met automatiquement à grelotter avec intensité. En entendant le mot «vomir», il réclame un seau où il se vide effectivement de son déjeuner avant d’atterrir, moite et mal, contre la table de nouveau.
«Mon bras… j’arrive pas à le bouger.»
Dans sa fièvre, Silas a presque oublié un détail bien trop important dans sa tentative de bouger son bras gauche. Il tourne difficilement sa tête, pris d’une intense nausée, avant de se souvenir de son accident.
«Oh.»
Il tend donc l’autre le plus rapidement possible devant l’air inquiet de l’autre, fermant les yeux en acceptant tout traitement qu’il pourrait lui prodiguer. Cette expérience lui rappelle de bien mauvais souvenirs et il se sent paniquer de nouveau. Heureusement, l’entrée fracassante de Sherine dans la pièce, ses petits cris désespérés l’appelant, vient un peu l’apaiser. La Germignon grimpe prudemment sur lui pour ne pas entraver le travail de l’autre humain qu’elle observe avec inquiétude.
]b]«Désolé, Sherine, je n’ai pas pu te retrouver cette fois… Et désolé Natsume.»[/b]
La petite se couche près d’Idriss, aux pieds de son dresseur en se pressant fortement contre lui. Silas n’a pas tout à fait conscience de ce que le châtain lui fait mais ne s’en préoccupe plus, occupé à visualiser des images rassurantes afin de garder contrôle sur ses sens. Il se sent mieux de plus en plus, même si la brûlure dans sa poitrine se poursuit. Au moins la pièce a cessé de tanguer.
«Après, les gens ne me comprennent pas de détester les combats Pokémon… Bordel, ça fait mal le poison. Vous direz merci à Kaede et à Blindépique aussi. Et merci à vous, Natsume. Et encore désolé.»
Il paraît bien piteux là, couché sur sa table. Il soupire.
«Je vous en dois une. Je suppose que vous n’aviez pas l’intention de risquer votre vie prochainement?»
Eh, au moins il le prend avec humour. On progresse. (c)Golden
Silas C. Fisher
Voir le profil
Âge : 31
Messages : 122
Date d'inscription : 12/12/2017
Dim 4 Fév 2018 - 22:38
Natsume Enodril-Miyano
Lost & Found ft. Silas C. Fisher
J'aurais préféré croiser des espèces de fleurs ou tailler des buissons, je vous le promets. Ça a peut-être l'air insensible de ma part, mais je me demande tout de même pourquoi nous en sommes arrivés là. Si on me demandait d'expliquer pourquoi je dois faire vomir un type dans ma salle de soins, je ne saurais pas vous répondre simplement. Je regarde à côté quand il se met à l’œuvre, parce que c'est dégueu et que j'irai vider ça plus tard, avant de le poser sur le rebord de la fenêtre que je ferme, ne serait-ce que pour nous débarrasser des odeurs. C'est à ce moment là que les geignements interloqués de l'autre éleveur parviennent à mes oreilles, et je tique. Les sourcils froncés, mon expression se mue en une confusion sincère. Alors certes, j'ai quelques connaissances en médecine, enfin, des rudiments utiles pour désinfecter des plaies, calmer une hémorragie, des trucs d'urgence plus ou moins raffinés. Mais pour le reste, car je n'ai pas vraiment eu le temps d'apprendre toutes les compétences du monde, je suis perdu. C'est pour cela que je ne comprends pas pourquoi Fisher se met à mentionner un bras qui n'est, bah... Plus là, ou du moins pas là. Je ne dis rien, toutefois, mis à mal à l'aise. Tout cela m'a l'air bien personnel, et je rechigne totalement à m'en mêler : je préfère donc feindre l'ignorance, aussi lâche que ce soit. Enfin, je n'ai pas trop le temps de faire remarquer quoi que ce soit d'autre, car la Germignon du blessé rentre d'un seul coup dans la pièce. J'écarquille les yeux, étonné qu'elle ait retrouvé le chemin toute seule, mais la laisse se poser à côté de son dresseur. Ma Rafflésia, à côté de moi, s’attelle à la préparation de remèdes légers : rien de bien sorcier, mais de quoi le soulager un peu, au moins.
Je balaie ses excuses d'un revers de la main. Elles n'ont pas à être, à mes yeux. Je juge, peut-être arrogamment, que j'aurais dû assurer sa protection après nous avoir perdu en forêt, et que j'ai failli à la tâche. Oui, tout ça est bien trop solennel et il faut que je me retire le « bâton que j'ai de coincé au fond des fesses », mais c'est un tout autre sujet.
« C'est bon, c'est en partie de me faute. Il faudra juste que j'aille m'occuper de Kaede après. »
La pauvre est bien amochée : une rencontre avec un type poison a laissé des traces, en dépit des blessures que cela peut produire à son ego. Je s'active à la tâche, la tête ailleurs, enfin, disons surtout concentrée sur mon travail plus que sur autre chose. J'essaie de me rappeler de ce qu'on m'a appris, même si tout cela commence à être flou, et remercie tous les pokémon du monde que les spores soient mon demande d'expertise. J'aurais bien été embêtée de devoir appeler April en cas d'intoxication plus grave. Je n'allais pas la déranger, non ? Comment ça, mes priorités ? J'esquisse un rictus devant mes propos. Quant aux combats pokémon, je peux comprendre. Je rechigne toujours à en faire, même dans les urgences, bien que je les tolère quand je vois que mes compagnons y tiennent sincèrement. Mais c'est ce genre de cas qui me fait me dire que je fais bien de m'en tenir loin.
« Oui, en effet. »
J'essaie de conclure la conversation relative au poison, plutôt mal à l'aise. Il faut dire que la scène m'en rappelle une autre, qui commence à dater maintenant, mais où j'avais déjà dû m'occuper d'une autre personne supportant les affres de l'empoisonnement : et honnêtement, je n'avais plus envie de voir ni d'entendre ça. Heureusement pour moi, je n'ai plus la même difficulté à préparer des remèdes pour des attaques de spores qu'avant. Je hoche de la tête. Sûrement que Sora me demandera des nouvelles de toute manière, gentil comme il est. Kae, elle, risque de mettre longtemps à digérer sa quasi défaite, alors j'irai doucement, mais le message passera tout de même. Je hausse toutefois des sourcils face au trait d'humour que j'entends. Un rictus mêlant une once d'amusement et un peu de lassitude s'étire sur mon visage.
« Non, j'ai déjà assez de travail en retard, merci bien. »
J'ai... J'ai fait un effort de sociabilisation, voilà. J'ai dû sonner idiot, par contre. Drah. Pourquoi j'ai dit ça comme ça, hein ? Hm. Le ton était peut-être de travers, ou je n'en sais trop rien. J'essaie de cacher mes difficultés de gros débile en trifouillant dans mes affaires que je range, et laisse ma Rafflésia vaquer à ses activités dans la pension. Elle a mieux à faire que de rester ici, quand bien même elle tient à aider lorsque je soigne des pokémon ou, fait qui n'était encore jamais arrivé depuis l'épidémie, des humains. Pour tenter d'avoir l'air assuré, je change de sujet en haussant distraitement les épaules, le regard ailleurs, comme si de rien n'était. Il faudra aussi qu'on s'occupe de son Nosférapti tant que j'y pense, même si son espèce n'est pas ma spécialité et qu'il faudra que je me renseigne à coup sûr.
« Si vous voulez, mon Blindépique peut vous emmener jusqu'aux ruches si vous souhaitez vous remettre un peu. Il doit sûrement y avoir du miel prêt à la récupération, après tout, du sucre devrait vous aider. »
Je me doute bien, vu son état, que faire un marathon et le tour de la pension à pied est plus ou moins hors de question. J'essaie, toutefois, d'être plus constructif et... Eh bien, « poli » qu'en l'envoyant simplement dehors se débrouiller tout seul. Au pire du pire, j'ai la chambre d'amis, mais bon, ça me gêne pas mal parce que c'est mon espace personnel, tout ça tout ça ; oui je suis un peu égoïste et ridicule, des fois. Mais bon, il est... Correct. J'ai encore un peu de mal avec les autres, et j'en aurai toujours, hein, on est pas dans un épisode de charlotte aux fraises, mais je vais essayer de suivre les conseils de madame Kenway, et ne pas « regarder mes collègues comme si j'allais en faire de délicieux risottos au parmesan d'ailleurs Natsume savais-tu qu'il y avait un super restaurant à Dimaras qui- »-ah, oui. Hors-sujet, tout ça. Je tourne mon regard, l'air de rien, vers la Germignon. Mon ton n'a l'air de rien, mais un peu de sarcasme s'y est glissé.
« Et toi, si tu veux de nouveau voir les alentours, demande à Himiko avant, ça sera plus simple. »
Doucement, j'ai dit, les efforts. Mais ça va venir... Ou pas, hein, qui sait. On verra avec le temps, je suppose, comme avec à peu près tout.
Fin Décembre 2022
Natsume Enodril-Miyano
Voir le profil
Âge : 27
Messages : 469
Date d'inscription : 27/11/2017
Mar 6 Fév 2018 - 2:23
Silas C. Fisher
Lost & Found
feat. Natsume Miyano Le jeune homme a tout de même l’impression lancinante d’avoir tout caché. Ce qui devait être une simple rencontre professionnelle entre deux collègues destinée à obtenir quelques conseils au sujet du boulot s’est vite transformée en grande aventure un peu lourde pour l’Hôte de Pension de l’Élevage Forestier. Ce n’est guère ce que Silas espérait en venant ici. Il s’est trouvé confronté plus souvent qu’autrement, et maintenant il regrette même la visite, étendu sur sa couche tandis que Natsume s’occupe cette fois de son alliée blessée. De par l’état lamentable dans lequel il se trouvait à ce moment-là, il n’a assisté au combat l’opposant à l’Empiflor que par bribes confuses. Il en a vu assez néanmoins pour la réaliser en danger. Encore une fois, la culpabilité le consume, malgré les excuses de l’autre et sa propre impression d’avoir failli. Au final, les voilà bien mal, bien bêtes, à se croire tous deux fautifs. Malgré la tournure des événements, Silas a bien appris de son court échange avec l’éleveur plus expérimenté. Il réfléchit encore d’ailleurs à ses paroles, aux changements qu’il devra apporter à son attitude par rapport à sa Pension et aux décisions qu’il devra prendre. Drôle comment le châtain aura réussi à réduire son anxiété par rapport à certaines choses et à en alimenter d’autres. Il devra y faire face comme un grand s’il veut espérer parvenir à ses fins concernant son élevage. Au moins il se sent un peu moins pressé maintenant, malgré l’impatience qui restera un peu toujours. Il ne peut s’en empêcher, d’être difficile envers lui-même et de paniquer devant l’avancée lente de ses projets.
Au moins, Silas parvient à rire de la situation. D’ailleurs, il rigole un peu bêtement devant la réponse de l’autre, où il discerne un certain effort malgré ses tendances un peu… coincées. Au final, le visiteur n’irait pas juger son hôte pour cette raison. Après tout, lui-même n’a pas le plus grand talent socialement. Puis le comportement réservé de Natsume ne l’a pas incommodé même s’ils ont des personnalités très différentes au final. Il sursaute devant sa proposition par contre, ne s’y attendant pas. Un peu de miel? Le patient a l’estomac si renversé que la seule mention de manger lui fait faire la moue. De toute manière il n’a pas l’intention de se laisser porter telle une princesse à nouveau. Doucement, il se redresse à l’aide de son bras et vient s’asseoir contre la table. Il se sent encore intoxiqué, les poumons en feu, mais moins fiévreux. Toute cette aventure l’aura néanmoins laissé totalement vidé et il n’a qu’une seule envie : rentrer chez lui et se coucher. Même si ce n’est pas l’idéal, il devra laisser ses responsabilités à ses Pokémon pour le reste de la journée, s’il parvient à rentrer.
«Je ne sais pas trop pour le miel, j’ai un peu peur de tout recracher, pardon pour l’image mentale. Je n’ai qu’une envie présentement et c’est celle de me reposer dans mon lit et de laisser peu importe ce que vous m’avez injecté faire son effet. Si demain je ne me sens pas mieux je verrai à consulter un médecin.»
Il dit cette dernière phrase d’un ton détaché et un peu irrité, comme si la perspective de manquer de son boulot à l’élevage l’ennuyait. Au moins, il constate que la pièce ne tangue plus et il parvient à se lever sous l’œil attentif d’Idriss et de Sherine. Au moins, la chauve-souris semble n’avoir rien hormis un peu de toux. Les spores toxiques n’ont aucun effet sur elle après tout, mais il est visible que le Nosférapti s’est grandement inquiété de l’état de son dresseur. Silas vient caresser doucement sa tête afin de le rassurer, le prenant dans sa main pour le porter à sa poitrine où le petit s’accroche en faisant fi de la sueur qui trempe désormais ses vêtements. Pour ce qui est de la Germignon, elle ne quitte plus d’un centimètre le jeune homme, hochant la tête devant le semi-reproche que lui offre le propriétaire des lieux. Lentement, Silas se remet sur ses pieds, visiblement faible mais se tenant le plus droit possible. L’orgueil, vous voyez?
«Par contre, je crois avoir souvenir que vous avez comme compagnon un Alakazam? Si ce n’est pas trop demandé, je réclamerais ses talents pour rentrer. Sinon je peux aussi bien trouver un arbre sous lequel dormir pour éviter de déranger.»
Mais dans tous les cas, ses yeux se font lourds. Il rentre chez lui avec l'aide du Pokémon psychique et se dirige tout de suite vers son lit, avec la promesse d'avoir beaucoup de choses à réfléchir dans les jours suivants.[/color] (c)Golden