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Café et frangins constipés (OS, évolution)
Lionel Roque-Lartigue

Café et frangins

constipés
Evolution de Mercuria
Cela fait longtemps que Lionel n’était pas passé chez son grand frère. La dernière fois que les deux Roque-Lartigue s’étaient parlé, c’était à ce fameux repas de famille qui s’était terminé dans le malaise. Hanson n’avait rien dit au sujet de l’adoption mais n’avait pas encouragé ses parents à enfoncer son petit frère. Maintenant que le coordinateur y repense, l’aîné n’avait jamais été du genre à se laisser dire comment élever ses enfants, même par ses propres parents. Les mois avaient passé mais Lionel ne se sentait toujours pas prêt à retourner prendre des repas en famille. Pour autant, ces dernières semaines, après être rentré d’Unys, le bleu avait commencé à penser à sa relation avec Hanson. Longtemps, le milicien avait espéré qu’il aurait une de ces relations de frangins super complices avec son grand frère. Seulement, même en grandissant avec le même entourage et la même famille, les deux frères n’avaient jamais réussi à réellement se rapprocher ou créer des liens sincères ou sains. Probablement avaient-il des priorités, des projets, des choix de vie, des visions trop différentes. Lionel avait vite fait de se dire que c’était probablement la faute de son entourage qui ne croyait pas en lui de toute façon. C’était plus digeste de se dire que tout est la conséquence du fait qu’on est le vilain petit canard, l’incompris de la famille qui fait tout de travers. Envier Hanson était facile aussi, si on va dans ce sens, lui reprocher en pensée d’être un mauvais père également. Comme si c’était aisé d’être un bon père tout le temps comme d’être un oncle à la cool avec ses neveux et nièces qu’on ne voit surtout qu’à des moments choisis.  

Lionel se disait que s’il ne pouvait pas avoir la relation qu’il espérait avoir avec son grand-frère, alors, c’était inutile d’essayer. C’est toujours la même chose : le bleu avait peur de la déception, peur que cela ne révèle que l’entente apparente de sa famille ne tient pas sur grand-chose. Est-ce que Hanson l’aurait compris, pour sa part ? Est-ce que c’est pour ça qu’il semble avoir moins peur de se confronter à Agamemnon ou à Sixtine ? Lionel ne veut pas accepter l’idée que son grand frère partage peut-être sa douleur, le fait qu’il n’arrive pas à s’apprécier pleinement car il a également été maltraité par sa famille pendant longtemps. Si Hanson ressent la même chose et se retrouve quand même père de famille heureux… alors ça voudrait dire que Lionel, pour sa part, est  effectivement stupide et incapable de s’intéresser au sort d’autrui.

Pourtant, Lionel réalise que les gens changent et sont souvent prêts à faire des efforts pour s’améliorer. Après tout, il a l’impression que c’est ce qui est en train de se passer dans sa vie depuis quelques temps… alors, pourquoi d’autres personnes ne suivraient pas un cheminement semblable ? Après tout… il se sentait mieux, depuis quelques mois, plus « lui », il n’avait plus eu de soirées à s’endormir sur sa bouteille d’alcool depuis des lustres. Parfois, pourtant, ça le tentait. Il était loin d’être sobre pour autant : le fait qu’il se sente mieux n’empêchait pas qu’il aimait avoir son petit verre ou sa bière en rentrant du travail, « par habitude ». Mais il broyait moins souvent du noir et par conséquent, se mettait moins misérable. Il se sentait plus ouvert, simplement plus dans un état « normal » et donc, potentiellement prêt à faire un pas vers Hanson, revenir sur ses a priori. Sur la question du changement et du pardon, l’histoire d’Illéas avec son frère avait résonné en lui. L’idée qu’on pouvait être très longtemps en froid et quand même être légitime à vouloir se rabibocher, ça avait fini par faire son chemin. S’il n’avait aucune envie de donner une nouvelle chance à toute sa famille et surtout pas à son père, Lionel se disait que, peut-être, si son frère n’était pas contre lui… il n’est probablement pas aussi mauvais qu’il n’a besoin de l’imaginer parfois.

Probablement que c’était opportuniste, dans sa situation actuelle, de frapper à la porte de chez son frangin en profitant du moment choisi pour rapporter les cadeaux achetés à Unys, d’espérer sauter sur l’occasion pour trouver peut-être un allié inattendu.

Mais, il faut bien commencer quelque part, non ?

Après avoir sonné, Lionel se sentit se crisper en entendant quelqu’un approcher de l’autre côté de la porte et tourner la poignée. La porte s’ouvrit sans grincer, dévoilant la mine fatiguée d’Hanson.

« Ah, c'est toi. Je t'attendais pas si tôt. »

On ne s’embarrasse pas de politesses alors… ? Bon, bon, très bien.

Ce ne serait pas nouveau et Lionel a tendance à trouver ça agaçant. Néanmoins, il laissa couler sans rien dire et sourit quand même à son grand frère en entrant. Après tout, ils n’ont pas une relation bien chaleureuse alors il ne fallait pas s’attendre à les voir se jeter dans les bras l’un de l’autre.

« Je ne vais pas rester longtemps, ne t'en fais pas ! »

Son ton fut plus sec qu’il ne le voulait initialement, presque ironique. Comme il se sentait sur la défensive, le coordinateur tenta de se détendre. Hanson ne fit qu’arquer un sourcil puis prit les devants en lui montrant le bout du couloir débouchant sur le hall d’entrée.

« J'ai demandé du café, viens t'asseoir dans le bureau. »


En emboîtant le pas au plus âgé, Lionel se senti obligé de meubler le silence tout en observant le couloir.

« Je voulais juste déposer des choses, euhm, j'ai rapporté des trucs d'Unys pour vous et les enfants. »

Il avait tout gardé dans un sac, la veste a piques à l’effigie de Migalos pour Nadia, un coffret DVD pour Samson, des bouquins et de la nourriture pour tout le monde.

« T'étais pas obligé. Ils ont déjà tout ce qu'il leur faut. »

Oui, bah, euh, je le sais, ça, mais il paraît que c’est l’intention qui compte !

« J'ai envie de faire plaisir, d'accord ? »

Pour le coup, c’était vrai, mais cette intention contrastait avec ses réactions hautaines. Il souffla, tenta de se détendre, car la nervosité lui faisait faire et dire n’importe quoi. Il ne voulait vraiment pas être péteux devant son grand frère, même si c’était devenu une habitude de surcompenser en sa présence. Comme pour lui dire « ahah ! Tu vois, je suis aussi légitime que toi, t’as les glandes, hein hein, NOTICE ME merde !! »…

Bon dieu, Lio, c’est pathétique…

A ces dernières pensées, le quarantenaire décida de définitivement se calmer et de laisser tomber l’idée de prouver quelque chose à son interlocuteur. Sans ça, Hanson allait encore tout prendre dans la figure alors qu’il n’avait rien demandé.

Je dois prendre les choses comme elles sont.

« Hm, euh, je veux dire… merci pour le café ! »

Le bleu devait avoir l’air d’un vrai lunatique. En réalité, il ne pouvais s’empêcher d’être méfiant. Même s’il refusait depuis longtemps de l’admettre, le milicien avait arrêter de donner sa chance à Hanson depuis quelques temps, persuadé que ce dernier était comme leur parents et n’avait envie que de l’écraser. Il a tendance à l’antagoniser, à penser que le plus âgé se prend pour le frère ainé parfait qui obéit à ses parents et rabaisse son pauvre frère cadet qui n’est toujours que la victime dans toute cette histoire. Mais s’il y a bien quelque chose que Lionel doit commencer à accepter depuis des années… c’est qu’il n’y a pas que son interprétation d’une histoire qui compte. Il n’y a pas que sa prétendue « morale » qu’il est si doué pour invoquer en se disant que s’il suit ce qu’il pense être « bien » ou « mal », alors il ne fera jamais rien de répréhensible. Facile, car c’est effectivement toujours les personnes de son milieu social qui se permettent de juger les actes des un.e.s et des autres pour se sentir supérieur. Lionel n’est pas en reste. Les « ouin ouin je suis gentil c’est juste que mon père était méchant je vous jure moi je suis gentil et je fais de mon mieux », ça va bien deux secondes, à quarante ans passés.

Hanson avait demandé à un des employés de la maison de leur apporter le café. Celui-ci ne tarda pas à arriver et Lionel remercia Alfred avec le sourire. C’est vrai qu’avec une propriété aussi grande que celle de son frère, embaucher des gens pour les tâches ménagères, la cuisine, les courses et le jardin, c’est commode. Le cadet avait lui même Béatrice qu’il payait pour s’occuper du ménage des communs (car il voulait être certain de faire son bureau, la cuisine, la salle de bain et sa chambre par lui-même, maniaque qu’il est avec le rangement ses affaires) et aussi un peu de l’entretient du jardin. Des habitudes de riches, quoi. Néanmoins, il ne pourrait pas vraiment supporter que toute une équipe s’affairent toute la semaine dans la maison… pour ça, il se demandait comment la famille de son frère s’y faisait. Certainement l’habitude, après tout, quand c’était chez ses parents, lui aussi s’y était habitué. Et parlant des parents et de famille, Lionel était obligé de poser certaines questions.

« Noël s'est bien passé ? »

En attendant qu’Hanson se soit servi de lait dans son café, le bleu souffla sur le sien sans trop oser regarder son interlocuteur dans les yeux.

« Tu me demandes si les parents ont dit des choses dans ton dos ? »

Le coordinateur dévia le regard vers la fenêtre donnant sur le grand jardin de la propriété.

Alors je ne suis pas si subtil que ça.

« N-non, je… enfin… peut-être bien. »

Ce serait un gros mensonge d’avancer qu’il ne voulait pas que l’autre lui raconte certaines choses sur les fêtes de fin d’années et la manière dont les choses s’étaient passées en son absence. Si leurs parents l’avaient mal pris, avaient compris par ce biais qu’ils avaient été d’une suffisance insultante avec avec leur fils cadet.

Je rêve éveillé. Ils ont juste dû se dire que j’étais gonflé et irrévérend. Puis oublier dès le moment du repas.

Personne n’est indispensable, après tout. Une partie du coordinateur espérait qu’en juste quelques mois et avec son choix de ne pas passer par le rituel annuel des fêtes en famille, alors ses parents auraient soudain changé d’avis à son sujet, se seraient sentis mal pour leurs mauvais traitements. Mais ce n’est pas ainsi que les gens changent. Et au fond, Lionel serait très étonné qu’à leur âge, ses parents puissent encore changer et se repentir pour tout.

Et quand bien même ils s’excuseraient et regretteraient… qu’est-ce que ça changerait ? Le mal est déjà fait.

« Ils ont fait que parler de ton absence. C’était un peu lassant et ça stressait tout le monde alors ils ont fini par passer par autre chose. »

Le bleu fut frappé par la réalisation que jouer les fortes têtes en vivant simplement sa vie n’avait rien changé. Il n’avait pas ce pouvoir. Il n’arrangeait rien. Peut-être même mettait-il juste de l’huile sur le feu et laissait les autres prendre les conséquences de ses actions à sa place.

Quoiqu’il arrive, c’est toujours ma faute. Est-ce que c’est vraiment le cas, où est-ce que c’est ce que j’ai pris l’habitude de m’imaginer ? Je ne comprends pas pourquoi. J’essaie juste de vivre ma vie et de faire des choix qui me plaisent, alors, pourquoi est-ce que je me sens aussi coupable ?

Son regard devenu bas, Lionel ne trouva rien à répondre. Il ne savait pas si c’était pour le rassurer qu’Hanson reprit finalement.

« Enfin, à part ça, ça allait. Les enfants étaient contents. »

Entendre qu’au moins, les plus jeune étaient épargnés par les bêtises de plus vieux, ça le soulageait un peu. Il refusait d’ennuyer Nadia ou Samson avec toutes ses histoires. Les deux frères étaient au moins d’accord sur ça : ils ne fêtaient Noël que pour faire plaisir aux enfants. Enfants qui ne sont plus vraiment des gamins, maintenant, donc, peut-être que cette tradition allait continuer de se perdre. Le coordinateur se demandait s’il emmènerait son enfant aux Noël et fêtes en famille… dans l’état actuel des choses, sans doute pas.

« Bon, tant mieux, alors. »

Lionel commençait à se détendre en sirotant son café. Tout ça n’étais pas très naturel, mais, au moins, ils essayaient. Cela dit, quand Hanson reprit la parole après un bref silence plus tranquille que les précèdent, son petit frère se remit immédiatement sur la défensive.

« Et pour ton histoire d’adoption... »
« Quoi ? »


En se tendant, le bleu fronça les sourcils comme pour avertir le plus âgé de ne pas lui faire de reproches. Le coordinateur avait tellement envie de se convaincre qu’il était serein avec ce sujet et ce que les gens pouvaient en penser (spoiler : c’est loin d’être le cas), qu’il compensait en se mettant sur la défensive dès que l’adoption était évoquée. En voyant que le plus jeune était soudain remonté, Hanson fronça les sourcils et tenta d’apaiser la situation.

« Calmes toi, je suis de ton côté. »

Oh. Lionel. Idiot.

Rougissant de honte, le quarantenaire n’avait d’un coup plus d’yeux que pour sa tasse de café quasiment vide. Évidemment, il avait pensé que son frère allait juste lui faire la morale. Une partie de lui aurait bien aimé, pour qu’il puisse compenser ses insécurité en crachant gratuitement du venin. Il aurait regretté en suite, ça n’aurait pas été malin du tout. Si entendre ça faisait évidemment plaisir au coordinateur, il ne pouvait s’empêcher d’être dubitatif. Ses sourcils se haussèrent en une expression de surprise préoccupée.

« ...Vraiment ? »

Ne pouvait-il s’empêcher de demander. Si Hanson l’encourageait là-dedans, est-ce que ça voulait dire qu’il ne voyait pas en lui un mauvais parent (enfin, futur parent) ? Quoiqu’après tout, personne ne peut vraiment donner son avis là-dessus, c’est bête. Maintenant que Lionel y pense un peu, son grand frère n’a pas besoin d’avoir de raison particulière pour être de son côté ou l’encourager. Il ne s’attendait juste pas à ce que ce dernier ait un autre avis que celui de ses parents, une fois de plus. Il ne le connaissait que très mal, en fait, le coordinateur trouvait même ça un peu navrant. Il savait que lui et l’ainé s’étaient éloignés avec les années, mais n’aurait pas cru que ce serait à ce point. Qu’il y avait tant à rattraper.

« T'as toujours voulu des enfants malgré… tu sais. »

Un peu gêné, Lionel regarda ailleurs un instant. Il n’était pas confortable quand le sujet tombait sur la table. C’est qu’il n’osait jamais en parler, on lui avait bien dit que c’était quelque chose dont il devait avoir bien honte, de ne pas pouvoir faire de mariage « productif ».

Charmant, n’est-ce pas ?


« C’est pas évident avec les parents, mais bon. Ne passes pas à côté de ça à cause d’eux. »

Le bleu cligna des yeux, toujours pris de cours par l’air sincère de son interlocuteur. Les paroles d’Hanson le touchaient beaucoup. Après tout, si quelqu’un pouvait compatir à ce qu’ils avaient vécu avec leurs géniteurs, c’était bien lui.

« Moui. Je ne sais pas quoi faire, par rapport à eux… »

Même si Zlatan ne le disait pas encore franchement, Lionel voyait bien que son partenaire ne savait pas où se mettre quand il lui parlait de  ses problèmes avec Agamemnon et Sixtine. Évidemment, il ne lui avait pas tout dit, car il était incapable d’admettre honnêtement certains détails de sa relation avec ses parents. Depuis quelques mois, Lionel alternait entre cette envie qu’on le plaigne et qu’on le réconforte comme un pauvre petit bébé husky qui pleure et le désir de tout cacher en espérant que les personnes devinent ce qui ne va pas d’elles-même. Oui, donc, ce n’est pas très étonnant que Zlatan ait pris l’habitude de changer subtilement de sujet lorsque Lionel tournait autour du pot en parlant de sa famille. Finalement, il n’y avait pas 90 solutions : soit  il les affrontait, soit il décidait de ne plus dépendre de leur avis à ce point en leur cachant tout et leur disait en bonne et dû forme d’aller se faire voir.

Pfff… je suis vraiment mal placé pour reprocher à mon copain de faire des cachotteries, moi.

Son copain, son copain… en voila un autre sujet qu’il devrait bien aborder un jour auprès de sa famille. Il n’ose encore y penser. Ce n’est pas qu’il a honte de notre relation, mais, c’est « compliqué ». Avec Lionel et sa famille, c’est toujours « compliqué », de toute manière.

« Euh… j’en sais rien. »


Lionel sortit finalement de ses réflexions en entendant Hanson répondre platement à sa dernière intervention. Le coordinateur mou devrait vraiment se faire à l’idée que personne n’allait prendre ses décisions importantes à sa place, même s’il chouinait en boucle ou demandait gentiment.

J’ai fait des choix, j’ai pensé à ce que je voulais pour moi… maintenant, il y a les conséquences à assumer et d’autres choix à faire.

C’était plus simple, quand il n’avait pas besoin de passer par des dilemmes, lorsqu’il se reposait sur ses lauriers. Mais bon. Si c’était resté ainsi, alors il serait à noyer son chagrin sur « ouin ouin je suis stérile » ou « ouin ouin j’aime un homme mais notre amour est impossible car ma famille est homophobe et moi aussi mais juste un peu ouin ouin » avec de l’alcool (ce qui ne veut pas dire qu’il avait totalement céssé l’alcool, au contraire, mais c’est une histoire à raconter un autre jour).  

Cette période n’était pas la meilleure pour Lionel. Il ne se sentait pas vraiment à sa place nulle part, se rendait compte qu’il était sans doute bien trop égocentré car il se retrouvait plutôt isolé. Enfin, pas totalement, ses efforts commençaient à payer un peu car il les poursuivait dans la mesure du possible. Shérylle ne viendrait pas boire des cafés avec lui et n’échangerait pas des messages avec lui, s’il n’y avait pas mis du sien. S’il continuait ainsi, alors, peut-être que plus de réponses finiront par venir.

« Je ne savais pas bien à quoi m’attendre en venant ici mais… merci pour ton soutient, ça me touche beaucoup. »


L’ainé observa son frère un instant. C’est vrai qu’entre ses sourires de celébrité sur le retour, ses grands discours et ses caprices, on pouvait parfois douter de la sincérité de Lionel. Mais pour le coup, il pensait vraiment ses dernières paroles. Il se sentait mieux, maintenant peut-être était-il possible de renouer avec son grand frère en temps et en heure, finalement. Il voulait un peu tâter le terrain par cette occasion, se demandait s’ils pouvaient vraiment être en bon termes un jour, si Hanson capterait quelque chose s’il lui parlait de son compagnon…. Bref, tout ça pourra se faire dans le futur. A l’occasion d’une soirée billard, peut-être ?

Avant de partir, les deux frère échangèrent quelques banalités au sujet du temps, du jardin et de Nadia et Samson. Lionel continuait de se réjouir du fait que Nadia semblait déterminée à rentrer dans son école (il avait d’ailleurs glissé un petit mot avec la veste offerte à Nadia, pour l’encourager). Quelque part, le coordinateur espérait qu’à force de présenter cette histoire d’école d’art comme une chose formidable, alors Hanson finirait par partager son enthousiasme. Mais ce dernier préféra changer de sujet tandis qu’il le raccompagnait à la porte. Juste avant de partir, Lionel qui remettait sa petite veste pensa à la proposition qu’il voulait faire à son frère.

« Oh, avant que j’oublie ! Tu voudrais qu’on retourne faire un billard, un de ces jours ? »


C’était leur seule habitude de « frangins » qui s’était vraiment perdue depuis bientôt 10 ans. Il avaient leur établissement favori et avaient fini tous les deux par devenir vraiment bons  à ce jeu (à ce qu’il paraît, en tout cas). Le Roque-Lartigue brun eut l’air intrigué par la proposition de son frère mais n’hésita pas trop avant de lui dire qu’il avait une soirée de libre dans une dizaine de jours. Le bleu eut l’air réjouit que cela puisse se concrétiser puis s’en alla rejoindre sa voiture après avoir salué sobrement Hanson et Alfred qui les avait accompagnés à l’extérieur. C’est étrangement satisfait de lui-même que Lionel rentra pour s’entraîner. Bien que surpris par le côté un peu exceptionnel ces derniers temps de cette poussée d’optimisme, le coordinateur n’y réfléchit pas trop et préféra profiter de ce gain de motivation pour regrouper ses alliés pour l’entrainement. Une autre surprise de ce début de soirée fut la découverte de Mercuria, son Obalie, occupée à barbotter dans la mer. Elle n’osait pas, d’habitude, de peur de se noyer avec sa petite taille et les gestes gauches de ses petites nageoires. Mais, la Phogleur tout juste évoluée s’était finalement jetée à l’eau et voila qu’elle s’amusait à essayer de poursuivre A’Tuin, encore beaucoup plus rapide qu’elle. L’enthousiasme du type eau moustachue amplifia encore l’engouement du coordinateur qui laissa les deux Pokémon aquatique s’amuser avant de revenir vers le reste de son petit groupe. Cette séance s’annonçait productive, quelque soit la raison, Lionel avait un bon pressentiment.
Chez le frangin - Début 2025
Lionel Roque-Lartigue
Lionel Roque-Lartigue
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Ven 27 Mar 2020 - 0:52
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