Quoi de neuf sur l'île d'Enola ?

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~22 - 28° / Températures en hausse et grand soleil !

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Intrigue n°3 : « Ferveur »
L'Elu auto-proclamé des Monarchistes fait son entrée ! La Compétition, Elixir et le Gouvernement sont en crise et les Anarchistes demandent la démission du Chef du Conseil.
Mini event n°1 : Panique à Vanawi !
Un blocus Anarchiste est en cours à Vanawi, sous surveillance des forces de l'ordre.

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Faites découvrir les ruines du Titak !
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Histoires de responsabilité [OS]
Alice C. Donovan


Histoires de responsabilité
Parce qu'on est bête quand on est ado
« Il va bientôt sortiiiir ?
- Oui, Alice. Maintenant, prends ça, et tais-toi un peu, tu me fais mal aux oreilles. »

Je ronchonne un peu alors que j'observe l'oeuf dans le couveuse, et que même si ce dernier continue de trembloter depuis tout à l'heure, rien n'est encore sorti. Les bras posés sur la couverture du lit, agenouillée au sol pour bien l'observer, je ne le quitte plus des yeux. Cela fait pourtant un bon moment que je l'ai avec moi, mais... Bah rien du tout, en fait. Je vais finir par croire qu'il n'y a rien là-dedans, ou alors que je suis tombé sur un jouer pour enfants très sophistiqué, mais si le vieux dit que ce qu'il y a dedans va finir par sortir, je suppose que je dois le croire. C'est lui l'éleveur, après tout. Je tenais d'ailleurs à emmener l'oeuf avec moi pour avoir son avis à ce sujet, et je l'ai eu, mais je suis tout de même quelque peu insatisfaite. Roh, il aurait pu me dire qu'il allait éclore tout de suite, quand même ! Si ça avait été faux, je n'aurais même pas été exaspérée, tellement je suis excitée. Parce qu'en vrai, on est pas dans un hôtel d'Amanil pour rien, en fait.
Si j'ai bien compris, il avait une communication ou un truc du genre à faire à Amanil, et comme il connaissait des gens d'un labo dans les environs, il m'a dit de le suivre pour que l'on s'occupe des fossiles qu'on a trouvé la dernière fois dans la montagne. J'ai toujours du mal à croire que ce soit des vrais, en fait, mais les résultats étaient formels : j'ai juste eu une chance monstrueuse, l'une de celles qui ne se répétera pas deux fois dans ma vie, je pense. Je ne vais pas me plaindre, car clairement, je suis enchantée. Un peu trop, d'ailleurs, car cet enthousiasme débordant fatigue mon cousin qui semble déjà bien épuisé de sa journée (de quoi, d'ailleurs, j'vous le demande, genre ça fatigue de dire des trucs, ahahah).

« Hé, hé, on va les avoir quand les- »

Deux sphères de capture sont présentées droit devant mon nez, avec une certaine brutalité. Je cligne des yeux, surprise, prenant quelques secondes pour comprendre ce dont il s'agit, et sursaute immédiatement. Des lumières brillent dans mes iris rougeâtres, et un immense sourire se dessine sur mon visage. Je me tourne rapidement en direction du plus vieux, l'observant avec une incrédulité absolument pas dissimulée.

« C'est vraiment des fossiles, genre ? Des vrais de vrais ?
- Bah, oui, j'les ai pas fait dans un moule à gauffre... »

Il a l'air un peu lassé, mais je m'en fiche complètement. Mon attention s'est déjà reportée vers les deux balls que je tiens dans mes mains, et qui me paraissent si peu impressionnantes, contrairement à leurs contenus. Ne tenant pas en place, je pense toutefois à jeter un coup d’œil à l'aîné pour lui demander si j'ai bien le droit de les sortir dans cette chambre, ou si je risque d'être crucifiée sur place en cas d'un dégât quelconque. Si il hésite, du moins ça je le vois à sa tronche de zombie mort de l'intérieur et désintéressé, je le vois finir par hausser les épaules et s'éloigner un peu tandis qu'il s'écroule paresseusement dans un fauteuil a l'air plutôt confortable, mais un peu austère. Je trépigne encore davantage si c'est possible, mourant d'envie de découvrir les deux pokémon qui viennent d'être ramenés à la vie par des méthodes bien trop compliquées pour que j'espère les saisir. Et visiblement, je n'ai pas de raison d'attendre quarante ans, donc pourquoi me gêner, hein ?

Ma gorge est nouée sous le coup de l'anticipation alors que se dessinent devant mes yeux attentifs les silhouettes d'une Amagara aux traits doux, et d'un Anorith plus renfrogné. Je passe mon temps à les détailler, cherchant chaque détail sur leurs corps pour les mémoriser, sans me rendre vraiment compte du fait que ce silence longuet doit être véritablement gênant pour eux. Un raclement de gorge en provenance de Natsu me rappelle que je ferais bien d'arrêter d'être creepy sur les bords, et je souris niaisement.

« Héhé, euh, salut ! Moi, c'est Alice, et, euh... J'vais m'occuper de vous normalement, enfin, si ça vous dérange pas, donc j'espère qu'on va s'entendre ! »

Oui, je sais, on a rarement vu plus plan-plan. Mes paroles ne semblent d'ailleurs pas susciter la jovialité que je vis à l'heure actuelle chez les deux fossiles vivants ; l'un me regarde avec une certaine indifférence blasée, tandis que l'autre plisse les yeux avec curiosité. Je ris nerveusement, gênée, sentant le rouge me monter aux joues devant leurs regards attentifs. Héhé. Ahahah. Hrm. Faut que je rattrape ça, moi... Je bredouille donc de nouvelles paroles, espérant éviter qu'un malaise s'installe.

« E-enfin, c'est pas obligé, on en r'parlera plus tard si vous voulez, mettez-vous à l'aise, déjà ! »

L'Amagara hoche doucement de la tête et s'en va s'appuyer contre le bord du lit, tandis que l'Anorith, visiblement plus pathibulaire, préfère se cacher en dessous du matelas, en poussant quelques grognements quelque peu ronchon. Je ne fais pas de commentaire, me disant que bah, c'est normal que ce soit un peu difficile au début, sûrement. J'aurais juste espéré un peu de bonne humeur, maiiiis... Bah, vais pas me plaindre, tout de même.

« Du coup, tu vas expliquer ça à ton père de quelle manière ? »

… Et ma bonne humeur à moi, en revanche, je crois qu'elle vient de se prendre un coup de pied dans l'bide avec une force assez incroyable. Je m'apprêtais à regarder Natsu avec agacement pour avoir fait cette remarque que je croyais être une simple provocation au départ, puis, en réfléchissant deux secondes, je me rends compte, que... Bah il a pas tort ; en fait. Et vu sa tronche complètement désintéressée, il ne fait pas ça pour m'ennuyer. Prise au dépourvu, je balbutie un peu,

« Euh, hm... »

Je me sens très bête, d'un coup, et ça doit se voir à la manière dont je me comporte : j'ai cessé de sautiller dans tous les coins, et je suis sincèrement très, très embêtée. Oulah. Euh. Je peux prétendre les avoir reçu de quelqu'un à l'école... ? Mais si j'dis ça, il va me demander qui, et... J'pourrais aussi, p'têtre...

« J'y ai pas pensé, en fait, euh... J'p-pensais dire que c'était des pokémon que j'ai trouvé, comme ça...
- Deux fossiles vivants, comme ça, en pleine nature ?
- B-bah, c'est pas très loin de la vérité non plus !
- Oui, sauf que ça reste un mensonge. »

Je ferme ma bouche immédiatement. O-oui, certes, m-mais... Est-ce que je pourrais même dire la vérité, en fait ? C'est bien joli, mais si je commence ma phrase par 'je suis sorti dans la haute-montagne et j'ai trouvé deux fossiles', bah, autant la seconde partie explose tout, autant il y a de fortes chances qu'il reste bloqué sur la première. Je sens l'angoisse me monter dans la poitrine et mes paumes se serrer légèrement contre mes cuisses. Je détourne les yeux, perturbée par le regard fixe et illisible de mon aîné sur moi, comme si il cherchait quelque chose que je ne voulais pas qu'il trouve.

« … Si j'lui dis, il va faire la tronche.
- Légitimement, oui.
- M-mais ! Mais tout va bien, il m'est rien arrivé, enfin, quand même... ! »

Je m'emporte. J'ai relevé les yeux, le défiant presque vocalement ; mon ton s'est élevé, et mon langage corporel passe de la défensive à une agressivité tempérée. Je ne sais pas pourquoi je m'implique autant là-dedans, alors que, bah... Il s'en fout, lui. Et je ne sais pas pourquoi ça me fait me sentir mal. C'est ce que je veux, non ? Qu'on s'en fiche, de ce que je fais. Non... ? Je.. Peu importe. J'ai raison dans tous les cas. Je cherche dans le comportement de mon interlocuteur une preuve de cela, mais je ne trouve rien hormis une froideur indifférente qui me déconcerte et serre encore davantage le nœud dans ma poitrine. Le regard désabusé qu'il me réserve me fait me sentir étrangement petite, alors qu'il fait à peine une dizaine de centimètres de plus. Je ne sais pas vraiment qui j'espère convaincre avec mon argument en carton ; et la réalité me revient d'ailleurs en pleine face par le fait de son ton des plus secs, sans pour autant tomber dans une colère quelconque. J'ai juste l'impression qu'il me regarde comme un pokémon en crise... Est-ce que je fais une crise ?

« Tu as tout de même menti, et tu t'es mise en danger. N'essaie pas de faire comme si, Alice, je n'aime pas trop jouer avec les mots. »

Je ravale ma salive. Je me sens un peu honteuse, pour le coup. Vrai que dans les faits, si on m'avait fait ça, je me serais énervée. Si Morgane avait prétendu faire quelque chose et avait fait autre chose, j'aurais... J'aurais été très mal. Probablement que j'aurais passé une sale soirée, à me faire du mourron, m-mais... Morgane est petite ! Morgane est juste, juste une petite fille. P-pas moi, ahaha.
Le silence me met toutefois très mal à l'aise. Je me masse le bras, cherchant à me défouler d'une manière quelconque, et me rassoit contre le bord du matelas. L'Amagara à côté de moi me fixe avec curiosité, et je m'en veux un peu de lui donner une pareille image de moi-même à notre rencontre. J'ai l'air fine, tiens, avec ma tête piteuse et mon air de gosse prise en flagrant délit de grosse connerie. Je ne veux pas croiser le regard de Natsu qui ne me quitte plus, alors je fixe le sol, les épaules se haussant un peu pour se rapprocher de mon cou.

« J'veux juste... J'veux juste qu'il me lâche, ces temps-ci. »

Je marmonne. Ma voix est moins forte, moins assurée, et je me mords les lèvres, devenue nerveuse. Assise sur le sol, vaguement appuyée contre le matelas, je tripote le tapis qui se trouve sous mon corps comme pour me faire penser à autre chose. Je ne sais pas trop pourquoi j'ai dit ça. Pire encore, je ne sais même pas si j'y crois. J'ai envie de dire ça, mais... Je ne sais même pas si c'est vrai. Mais quand je pense au fait que c'est peut-être faux, ma gorge se serre, et mes yeux picotent, alors... Alors, est-ce que c'est mal que je pense à autre chose, hein ? Qui est-ce que ça blesse ? Puis, pourquoi il s'en mêle ?

« … Il a fait quelque chose ? »

Je sursaute un peu lorsque je sens le plus vieux s'installer à côté de moi. Je ne m'attendais pas trop à ça, et le contact physique m'est assez désagréable. Il ne tente toutefois pas de se rapprocher, donc je ne dis rien, plus interrogé par sa question, et son ton plus calme. On dirait qu'il me demande si il a plu hier. Et pendant une seconde, j'hésite.
Je ne sais pas si il peut dire qu'il a fait quelque chose, en vérité. Je ne sais même pas si ça compte comme « quelque chose ». Pour moi, oui. Pour moi, c'est grave. C'est... C'est mal, même. Il aurait dû me le dire. Il aurait me dire qu'il savait. C'est lui qui m'a menti en premier, alors, alors... Il peut bien survivre à deux-trois mensonges, hein ? Et je, je suis persuadé que ce n'est pas de la rancune. En vrai, je pourrais peut-être en parler à Natsu, pour qu'il me dise ce qu'il en pense. Qu'il me dise si la sensation piquante dans ma poitrine est justifiée ou non. Si c'est normal qu'elle persiste depuis des mois, à chaque fois que l'on se parle. Si c'est normal que je continue d'attendre qu'il me dise la vérité quand je sais très bien que cela n'arrivera pas. Je fais confiance à mon cousin, alors peut-être que lui...
Je ravale ma salive. Mon regard s'est fixé dans le sien ; il a l'air calme. Un début de sourire se dépose sur mon visage, teinté d'une amertume insidieuse que je ne saisis pas moi-même.

« Non. Non, rien. »

Je pose ma tête entre mes genoux, ne désirant pas voir sa réaction : j'aurais remarqué qu'il m'étudiait attentivement, si je l'avais fait. J'exhale lentement, ne remarquant que maintenant que ma respiration s'était bloquée, et qu'elle est même un peu pénible, pour le moment. Le silence revient dans la pièce, et je suis presque sûre que je peux entendre le bruit de mes propres longues exhalations ; je préfère ravaler la frustration qui m'est passée par la gorge à l'instant, en prenant bien soin de l'enterrer dans un fond de ma conscience. Je ne sais pas trop où j'en suis, à l'heure actuelle. Je ne crois pas que j'aurais la réponse ce soir non plus, en réalité. Bah. De toute façon, je passe mon temps à me prendre la tête, alors...

« Tu lui diras que ça vient de moi, c'est tout. »

Je suis étonnée de l'entendre reprendre la parole comme si de rien n'était, en haussant les épaules. M-mais, enfin, ne vient-il pas de dire que... ? Je garde la bouche fermée, ne sachant pas exactement ce qu'il attend comme réponse, d'autant plus que je n'arrive déjà pas à savoir si ce que je ressens actuellement est de la honte, ou du soulagement. Peut-être un mélange des deux. Ce n'est pas clair, et j'ai du mal à me placer dans cette discussion. Rien d'étonnant, donc, que ce qui sort de ma bouche n'est qu'une série de balbutiements incertains.

« M-mais, si il l'apprend, t-tu...
- Le jour où j'aurais peur de ton père, Alice, je serais docteur en littérature. »

Son haussement d'épaules parvient à me convaincre que c'est effectivement le cas. Il a l'air tellement décontracté que j'ai bien du mal à croire autre chose. Je ne remarque pas que mon regard ne le quitte plus, comme si c'était rassurant de le regarder bailler, l'air de rien.

« Fais gaffe, juste. Et essaie de lui parler, au moins.
- Hm-hm... »

Je m'en sors plutôt bien, en soi. Je suis juste encore un peu indécise quant à ce que je dois faire, et j'hésite à changer de sujet, quitte à ce que ce soit un peu gênant au début. Nerveusement, mes doigts tapotent ma cuisse. Je suis toutefois prise de court lorsque quelque chose tape avec douceur le sommet de mon crâne, sans me blesser, mais de manière suffisamment soudaine pour que je sois surprise et fixe mon interlocuteur avec un étonnement non négligeable. Et c'est qu'il me regarde comme si de rien n'était, en plus ! Indignée, je bafouille une protestation à laquelle je ne pense pas à donner de sens.

« M-mais ! »

Je ne m'attendais pas à ce que sa voix redevienne sèche maintenant. Les sourcils froncés, il claque de la langue, l'air profondément agacé.

« Par contre, ça, c'était pour moi. Si tu veux que je te traite en adulte, commence déjà par te comporter comme si tu l'étais ! Et au delà, tu as pensé à ce qui pourrait arriver à tes pokémon ?! »

… Ceci est un point que je n'avais pas pris en compte. Toute objection que je voulais prononcer meurt à ce moment-là sous ma langue, et je me tends quelque peu. J'aimerais bien lui dire de me foutre la paix, m-mais... J'sais pas, j'ai pas l'impression qu'il ait tort non plus. Ce n'est pas comme si il haussait vraiment le ton, en plus, je sais qu'il peut faire peur quand il s'y met avec ça, alors je ne me sens pas particulièrement menacée. Je suis juste prise de court.

« Ce n'est pas en te mettant volontairement en danger que tu vas prouver quoi que ce soit. Et puis, si tu as besoin de prouver quelque chose que tu sais déjà, c'est que tu n'y crois pas, et les autres n'ont pas à le faire pour toi. »

C'est un peu sec à entendre. Je me sens idiote et capricieuse, d'un coup. Une bouffée de honte me traverse le corps, et je tourne très légèrement de la tête. Je ravale ma salive, déglutissant face à la difficulté de cette action. C'est à ce moment-là que je remarque que ma poitrine s'est contractée, et que le picotement que je ressentais dans mon thorax était une douleur assez sourde et insidieuse pour que je ne la remarque pas tout de suite.
Je sens mes yeux s'humidifier lentement, et j'aimerais bien faire la maligne, dire qu'il a tort, dire que je ne cherche pas à ce qu'on me rassure et qu'on atteste de... De je ne sais pas trop quoi. J'aimerais bien faire ça. Genre, être aussi à l'aise et assurée avec moi-même que papa ou tous les autres adultes que je connais. Je suis persuadée qu'ils n'ont jamais fait des crises aussi débiles que ça. Je resserre davantage mes genoux contre moi-même, posant mon menton sur ces derniers dans l'espoir de me faire oublier juste un tout petit peu. Je n'ai pas envie de m'opposer à ses propos, d'une part car j'ai du mal à les rejeter, et d'autre part car je sens ma voix trembloter un peu.

« D-désolé. J'voulais pas, enfin...
- C'est bon, je sais. Viens. »

Je laisse ma tête s'apposer contre son épaule après qu'il m'ait donné le signe que j'y suis autorisée. Si je suis quelque peu gênée d'apprécier et même d'avoir attendu ce signal, je ne proteste pas et me cale correctement. Je ne remarque qu'après quelques secondes de silence qu'il utilisait son bras pour me draper sous son manteau, et esquisse un début de sourire quelque peu triste. Je me mettais déjà là quand j'étais p'tite, mais il râlait, parfois. Vu qu'il le fait pas, là, je suppose que c'est une exception, ou alors il est juste devenu bonne pâte, ahaha.
Ma respiration se calme. Je n'arrive pas à procéder tout ce qui a été dit pour le moment, et je me sens un peu lourde. L'Amagara qui se trouve à côté de nous n'a pas non plus dit un mot depuis tout à l'heure, mais je sens son poids dans mon dos, ce qui est quelque chose de rassurant, au fond. Je me sens toujours un peu étrange, mais je crois que ça va. Je n'ai juste... Je n'ai juste pas envie de rentrer, là. Je me permets donc de l'exprimer plus directement.

« J'peux rester ici, ce soir ? 
- … Ça dépend, tu ronfles, la nuit ? »

Je glousse. Mais qu'il est neuneu, des fois, hein, avec tête sérieuse en disant des bêtises pareilles !

« Héhéhéhé, j'sais pas, p-... »

Sauf que son visage reste sérieux. Il ne blague pas. Euh. Je balbutie une réponse un peu incertaine.

« Ah, euh, non. Je crois pas. Juste, si je pouvais prendre du- »

Un bruit de craquement m'arrête dans ma lancée. Si je me demande d'abord en premier lieu si le plancher plutôt moche de cette chambre n'est pas en train de craquer sous mon poids (je sais que j'accumule les paquets de doritos mais j'ai faim), je me rends toutefois compte après quelques vérifications à la-va-vite que ce n'est pas le cas. Il faut un petit son prononcé par  l'Amagara pour que je me retourne, me rappelant que j'ai ramené une couveuse pleine ici. Natsu ne me porte d'ailleurs plus aucune attention, là. Mais l'inverse est vrai aussi, alors aucune raison de s'agacer.
Je savais que cet œuf allait bientôt éclore, mais là, le timing est nickel. Surexcitée, j'ouvre la couveuse et en sort son contenu, bien que je doive renforcer ma prise de peur que cette bête déjà particulièrement active ne tombe au sol. Mes doigts tremblent un peu, car je ne suis toujours pas habituée à ces naissances, mais je parviens malgré tout à le poser sur le matelas, les yeux brillants d'excitation. Oh, que j'ai attendu ça. Cet œuf ramené par Tweedum a mis un temps à éclore : mais il faut croire que l'attente est finie.

Les premières fissures sont brusques, très brusques. Tellement que je dois tenir l’œuf pour ne pas qu'il tombe, même si je sais que c'est dangereux, et le regard que m'offre Natsu me le confirme. Un sourire gêné aux lèvres, je m'éloigne un tout petit peu, et c'est à ce moment là qu'une tête gluante émerge. Un petit grognement aigu, bien trop mignon, arrive à mes oreilles. Je reconnais distinctement les traits d'une jeune Mucuscule, et sent mon cœur fondre instantanément. Un énorme et brillant sourire s'étire sur mes lèvres alors que, émerveillée, je ne sais pas où mettre mes mains et trépigne sur place. Un petit cri suraigu m'échappe alors que la dragonne m'observe avec curiosité. Même l'Amagara semble étonnée, et je crois voir l'Anorith sortir temporairement de sa cachette pour comprendre ce qui se passe, quoique lui semble moins impressionné. Moi, de mon côté, je hurle presque comme un.e geek devant une convention généreuse.

« Oh, oh ! T'as vu, t'as vu ?
- Oui, je vois, Alice.
- Un Mucuscule ! C'est trop adorable ! Mon dieuuuu, il est supeeer !
- Elle.
- Oui, elle est super ! Drah, meilleure journée du monde ! »

Mes bras viennent automatiquement serrer la Mucuscule contre moi, qui se laisse faire, plus car elle est un peu perdue qu'autre chose. Héhéhé. En fait, c'est pas mal, comme journée : j'en ai déjà oublié toutes les mauvaises pensées de tout à l'heure. Ghihihi. Trop heureuse, je ne remarque même pas la grosse quantité de mucus qui s'échappe du pokémon nouveau-né, ou même des bouts de coquille qui parsèment toute la couverture. Sauf que la réalité se rappelle moi par le biais de la charmante voix agacée de mon lourd de cousin.

« … Oui, alors, ton truc m'a dégueulassé le lit. T'es de corvée pressing, je dors pas là-dedans. »

… Mouais, bon, peut-être pas la meilleure, mais ça reste sur le podium, hein.
3 MAI 2023 (SOIR)Éclosion de Tiki, Obtention de Gentiana & Cid
ft. le cousin
Alice C. Donovan
Alice C. Donovan
Compétitrice
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Mar 12 Juin 2018 - 19:52
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