Unda ze sea III

avec les n'amis les Pokémons eaauuu

« Tu penses à papa et maman ? »

Judith ne répond pas tout de suite. Elle ne fait que serrer plus fort la main de son frère, alors ce dernier comprend qu'il a tapé juste. En quelques secondes, le regard brun de la cadette s'est embué. Elle renifle, essayant de cacher ses larmes. Alors le grand blond la prend doucement dans ses bras pour qu'elle se cale contre lui. En douceur, il lui caresse les cheveux. Peu à peu, elle se calme. Lentement, Alois fait un pas dans l'eau. Judith sursaute, tourne la tête de tous les côtés, et se rend compte qu'elle n'a pas halluciné. Toujours dans les bras de son aîné, celui-ci s'avance dans la mer pour atteindre là elle n'a plus pied. Effrayée, elle s'accroche plus désespérément au jeune adulte tandis qu'il traverse les eaux assombries par les algues. Judith n'a jamais aimé les algues non seulement à cause de leur texture mais aussi parce qu'elles cachent le sol. Elles l'empêchent de savoir où elle met les pieds, et Judith déteste ça. Il lui faut savoir où avancer. Il faut qu'elle soit sûre qu'il n'y ait pas d'autres Léviator qui pourraient la surprendre et l'engloutir. Qu'elle n'aura pas finir noyé comme le furent ses parents.

Le tunnel dans lequel je passe est plus sombre. Dante a un peu peur de me suivre, cette fois, alors je lui fais signe de rester en arrière. Je cherche sur mon appareil photo s'il n'y aurait pas un flash que je pourrais utiliser pour m'éclairer. Peut-être ce bouto- Aaah... Le voilà. J'éclaire les parois sur lesquels je peux trouver quelques dessins faits par des petits malins que des étoiles de mer ont recouvert. Mais je sursaute tout à coup en sentant une forme près de moi qui a bougé. Alerté, Dante m'a rejoint et se met en face de la forme inconnue, prêt à me... défendre ?

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« J'veux retourner sur le sable. »

Il la sent trembler contre elle, évitant de regarder même les petites vaguelettes qui viennent les heurter innocemment. Il aurait espéré une autre réaction, depuis le temps, il l'avoue, mais un traumatisme ne disparaît pas comme ça. Si seulement ça disparaît un jour. Mais évidemment, il ne va pas lui en vouloir pour avoir peur de se baigner après ce qu'elle a vécu. C'est tout à fait normal, et il lui laissera tout le temps dont elle aura besoin pour se remettre, si un jour elle veut de nouveau essayer d'affronter ce qui l'effraie tant et la tétanise. Il a longuement hésité à l'emmener chez un médecin pour l'aider, mais il craint que ça ne soit trop tôt, pour elle. Judtih est encore jeune. Mais heureusement, j'ai pu obtenir des justifications médicales pour qu'elle n'aille pas à la piscine. Il souhaite seulement un jour qu'elle puisse surmonter sa peur, si jamais elle le désire. Elle aimait tant se baigner, autrefois... Un véritable poisson dans l'eau. Ce qui l'attirait le plus, c'était de pouvoir observer des Pokémon Eau et laisser les Froussardines la chatouiller. Elle ne se le permet plus, désormais.

Ah... C'était juste un Lovdisc. Je ne sais pas à quoi je m'attendais, en fait. Pas comme si, en dehors des Carvanha, il y avait des monstres en matière de Pokémon dans cette zone, même si... Un gros Carvanha ou même un Sharpedo c'est déjà pas mal en soit. Mais je n'ai strictement rien à craindre d'un Lovdisc, au moins. Je suis bien plus intrigué par le fait que Dante soit aussi protecteur envers moi, mais il peut prendre son courage à deux nageoires, quand il veut, lâchant même le trésor qu'il avait trouvé quelques instants plus tôt. Je suis plutôt fier de lui, sur ce coup-là, même si nous n'avons rien à craindre. Le poisson rose en forme de cœur a même l'air plutôt amical. Le seul problème, c'est que j'en ai oublié de respirer, avec toute cette histoire, et que la surface est peut-être un peu plus loin que ce que j'imaginais. Vite, on remonte ! Ou plutôt... On essaye. J'aurais pu reprendre mon souffle si un petit malin n'essayait pas de m'entraîner au fond, à vrai dire. Et vu la prise qui s'est faite autour de mon pied gauche ainsi que les frissons qui me parcourent à ce contact, il doit s'agir d'une espèce genre un Octillery ou un truc dans le style.

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« J'te ramène, ma puce. »

Alors c'est ce qu'il fait. Il la ramène sur la berge. Les plagistes partent déjà peu à peu, mais ils aiment bien rester jusqu'à la fin d'après-midi pour s'en aller. Voir au moins le soleil descendre pour disparaître dans l'eau, puisqu'ils ne peuvent pas observer ce phénomène quand ils sont à la capitale. Si Alois ne déteste pas la célèbre ville française, il préfère largement se trouver au bord de la plage. L'ambiance, trouve-t-il, y est plus chaleureuse. Enfin, à condition de ne pas se trouver en Bretagne, bien sûr. Il aimerait bien un jour quitter Paris pour s'installer près de la mer. Sans le savoir à ce moment-là, c'est un rêve qui se réalisera seulement quelques années plus tard. En déposant sa sœur sur le sable encore chaud, il vient s'installer auprès d'elle. Judith aimerait lui dire qu'il n'a pas besoin de rester ici et qu'il peut retourner jouer dans l'eau, mais elle sait que ce serait inutile. Son frère n'écoute bien que ce qu'il veut quand il veut.

« Tu viens faire un château de sable avec moi ? »

Mais au moins, il a toujours de bonnes idées.

J'étouffe. L'oxygène me manque, et j'ai beau me débattre, rien n'y fait. Plus je bouge, plus la prise se resserre autour de ma cheville. Il faut dire que j'ai commencé à m'épuiser à force de nager, aujourd'hui. Si je ne récupère pas rapidement de l'air, je risque de sombrer dans l'inconscience. Ce serait vraiment con de mourir comme ça, en plus. Mais en faisant basculer ma tête à force de bouger je remarque qu'il s'agit bel et bien d'un Octillery. Lui, si j'le choppe... J'hésiterai pas à en faire des takoyakis ! Mais je suis celui en position de faiblesse, actuellement. Je sens ma force diminuer. Remonte, remonte... Oh, une lumière... Elle est jolie la lumiè-Non ! Ne va pas vers la lumière, ducon ! Et pourtant qu'elle douce lumière... Je ne sais pas d'où elle provient, mais elle illumine l'eau et effraie les poissons aux alentours. La prise qui s'est raffermie sur moi, quant à elle, se desserre d'un coup. Pourtant je ne tiens plus, et je sens mes yeux se fermer.

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Je tousse en reprenant mon souffle une fois que l'air rentre de nouveau dans mes poumons. Je n'avais plus eu cette sensation depuis un bail, tiens. J'en avais presque oublié comme c'était désagréable. Pas que je ne m'en doutais pas, mais apparemment j'avais besoin d'une piqûre de rappel. Une fois que j'ai repris mes esprits, je m'autorise à ouvrir les yeux, même si ma tête commence à me faire un peu mal et que mes poumons me brûlent tandis que je recrache de l'eau salée. Cet instant me remémore ce qui s'est passé quand Ariel m'a sauvé la vie. Mais je ne crois pas avoir emmené sa Poké Ball avec moi, cette fois. De plus, c'est contre une fourrure que je me trouve. Une fourrure blanche qui n'appartient effectivement pas à la Lokhlass. Mais en relevant un peu la tête et en apercevant le Pokémon qui me transporte actuellement, j'écarquille les yeux après l'avoir reconnu.

« Dante ?! »

Le concerné se tourne vers moi pour me scruter avec un grand sourire enthousiaste. J'ose à peine y croire encore mais... Ce n'est plus un Otaria qui se trouve sous moi. C'est un Lamantine. Un très beau Lamantine. La lumière de tout à l'heure... C'était son évolution. Je cligne des yeux, encore surpris, mais rends aussitôt le sourire de mon allié fraîchement grandi. Non seulement il m'a sauvé, mais il l'a fait en se transformant. Je suis fier de lui. Et il va vite, sur l'eau, en plus.

« Wow... Bien joué, mon grand. »

Il a réussi à me remettre de mes émotions et à apporter de la bonne humeur. Pour le coup, je tente de me redresser sur son dos, avant de prendre en cliché le magnifique Pokémon qu'il est devenu. Un nouveau souvenir heureux que je pourrai conserver, en mémoire ou en photo. Le soleil commence à décliner, mais c'est comme si Dante ne voulait pas s'arrêter tout de suite. Il a l'air très fier de sa nouvelle forme. Enfin, il peut l'être, après tout. Doucement, je me couche un peu plus contre lui, avant de pousser un léger soupir. Il fait bon, parfois, de contempler la mer.

« Tu viens, Judith ? On s'en va. »

La concernée relève la tête, comme surprise. Elle regarde son château de sable, hésitant soudainement. Ils ne pouvaient pas rester indéfiniment non plus, mais quand elle commence à s'amuser, elle n'a aussitôt plus du tout envie de partir. Elle craint également que leur œuvre soit détruite par les vagues. Ces vagues qui lui font si peur. Pourtant elle sait qu'ils doivent s'en aller, alors elle se lève, mais rejoint lentement son grand frère en gardant un œil sur la modeste construction. Elle n'est pas très jolie, mais elle l'aime bien quand même.

« Alo, on reviendra, dis ?.. »

Elle porte sur son frère un regard suppliant. Ce dernier la fixe un court instant, avant de regarder au loin leur château de sable. Il attend qu'il se fasse engloutir par l'eau et que l'humidité le fasse céder. Mais jamais l'écume ne vient même le caresser. Il ne même pas quand la mer vient l'entourer, puisque ses 'douves' viennent l'accueillir, rendant la mini forteresse impénétrable pour l'étendue immense qui se tient devant elle. Alors l'aîné sourit.

« Bien sûr. Nous reviendrons. »