Moi j'ai l'habitude de la chaleur étouffante de la région humide, de l'humidité extrême, de la jungle verte et dense, des cours d'eau multiples, des plantes carnivores et des marécages... Pas de ce soleil écrasant et de ce désert où il n'y a pas une seule plante verte à l'horizon excepté un cactus qui même lui fait la tête sous le soleil de plomb. Mes cheveux longs sont un véritable enfer sous cette chaleur sèche et écrasante. Je sors un élastique de ma poche pour les relever en chignon avant de remettre ma casquette sur ma tête, moyennement intéressée à l'idée de prendre un coup de chaleur. J'aperçois devant moi l'objectif de cette excursion dans le sud de l'île : les ruines anciennes du Titak, ces fondations sur lesquelles le régime a tout misé pour découvrir une arme capable de décimer des populations entières. Aujourd'hui, il ne reste de cet endroit qu'un lieu touristique où les légendes et les histoires animent le site. C'est ma curiosité qui m'a poussé ici aujourd'hui, souhaitant découvrir ce lieu pour lequel je me suis battue dans le passé et qui attise désormais ma curiosité.

Je me balade entre les ruines, utilisant l'ombre des bâtiments anciens ou du reste des édifices pour m'abriter de la chaleur et reprendre mon souffle, j'ai l'impression de cuir dans un four. Quidam lui est aussi à l'aise qu'un poisson dans l'eau, la chaleur ne semble pas le déranger et il se roule avec un plaisir non dissimulé dans le sable brûlant et doux avant de s'ébrouer à côté de moi, m'arrosant de grains de sable qui se loge dans mes vêtements et me grattent. Je grogne en les secouant pour en chasser la plus grande quantité et lui dit d'aller jouer plus loin, qu'il a toute l'étendue du désert du sud pour s'éclater. Il me répond d'un ouaf bruyant avant de s'élancer en courant, la langue pendante jusqu'aux pattes en envoyant valser une bourrasque de sable qui retombe sur mes baskets. Je soupire et décide de faire une pause en m'arrêtant pour les vider.

« Vous vous sentez bien ? Vous avez besoin d'aide ? Vous vous êtes éloignés de votre groupe ? »

Apparition zone des ruines anciennes svp

Je souris au guide qui pense sincèrement que je dois me sentir mal à cause de la chaleur et le remercie avant de lui expliquer que je vide simplement mes baskets pleine de ce sable qu'il y a partout. Il rit et me fait promettre de ne pas hésiter à demander si j'ai des questions ou si je me sens effectivement mal. Après lui avoir promis, je termine de refaire mes lacets et je souffle, profitant de l'ombre bienvenue des ruines. J'aperçois alors entres les édifices anciens, un zarbi qui vole et se rapproche de moi en vrilles et looping. Il finit par se poser sur ma tête et je me crispe, me demandant bien ce qu'il a en tête, assis là. Lentement, pas trop rassurée par les histoires que j'ai lu sur ces pokémons farceurs, j'attrape la pokéball d'Euros à ma ceinture et je le fais apparaître sur mon épaule. Toujours aussi rigide et possessif, le roucool fait fuir le zarbi courageux mais pas téméraire, il s'envole pour aller se poser sur la tête d'un autre touriste et je soupire. Pas que j'ai peur des zarbi mais je préfère m'en méfier, il ne vaut mieux pas se fier à leur petite taille.

« Merci Euros. »

J'adresse une caresse à l'oiseau qui bat des ailes et pousse un cri de victoire avant de se mettre à briller d'une vive lueur argentée et en quelques secondes, je passe d'un oiseau de 2 kg à un de 30 kg sur l'épaule. Je mange le sable, tête la première alors que le roucoups détaille sa nouvelle forme, posé sur mon dos.

« Euros, tu es trop louuuuurd... »

Le roucoups sursaute et s'envole de mon dos. Il se fige dans les airs juste au dessus de moi et test ses nouvelles grandes ailes adaptées à ses 30 kg supplémentaires.

« Et ba... Juste en chassant un zarbi. Qu'est ce que ce sera quand tu affronteras un vrai adversaire. »

Je dis ça en riant alors qu'il continue de s'admirer curieusement et que Quidam revient en courant comme un fou, la langue jusque parterre. Il doit mourir de soif le pauvre et ma bouteille d'eau risque de ne pas suffire pour nous deux. Je soupire en me disant que finalement, ce guide pourra peut-être bien m'aider.

Fuite et nouvelle apparition svp o/

Je me mets en quête du guide bienfaiteur dont nous avons fait la connaissance un temps plus tôt. Je retraverse les ruines, me frayant par moment un chemin entre des touristes qui admirent une fresque ou une sculpture. Euros me suit en volant, trop heureux d'avoir évolué, il dessine dans le ciel des vrilles et des looping à faire pâlir un avion de chasse. Quidam quant à lui, traîne des pieds derrière moi en haletant, vraiment assoiffé par sa folle course dans le sable. Nous passons à côté d'une polichombr qui balaie le sol, désireuse de prendre soin des lieux qui l'habitent et m'asperge de sable. Décidément, ils sont sont passés le mot ! Je soupire en ignorant les grains qui trouvent leur chemin dans mes chaussures et sous mon léger polo, sans parler de mon short. Debout près de la ruine d'un vieux temple, je repère enfin le guide et m'approche.

« Excusez-moi, on s'est croisé tout à l'heure. Vous m'avez proposé de m'aider et je me demandais si vous pouviez m'indiquer où trouver un peu d'eau pour mon Arcanin qui meurt de soif. Je lui ai déjà sacrifié ma bouteille mais ça n'a pas l'air de suffire... »

Il me sourit et m'invite à le suivre, nous remontons à nouveau les ruines en sens inverse, Euros toujours dans les airs et Quidam sur les talons. Il m'invite à entrer dans une cabane qui ressemble à un post de rangers ou à un lieu de surveillance, du matériel de secours y est entreposé, ainsi que des nombreuses bouteilles d'eau, de la nourriture et il y a la climatisation. Je soupire de bien être quand il referme la porte derrière nous.

« Il fait tellement meilleur ici...
- Vous n'êtres vraiment pas du coin.
- Non, je suis de la région centre où tout est bien plus humide.
- En effet oui ! C'est étonnant comment les climats varient d'un bout à l'autre de l'île, ça m'épatera toujours. »

Il retire son chapeau qu'il dépose sur une table à côté d'une cafetière qui me fait saliver rien que de penser à un bon capuccino sans sucre puis il s'empare de plusieurs bouteilles d'eau qu'il vide dans une grande gamelle. L'arcanin se jette aussitôt dessus et boit de tout son saoul avant d'être enfin hydraté.

« Merci beaucoup, je n'avais pas prévu qu'il soit si heureux d'être là et qu'il se mette à courir dans tous les sens.
- Ne vous inquiétez pas, ça arrive souvent que des pokémons se déshydrate avec la chaleur qu'il fait. »

Fuite et dernière apparition aux ruines svp o/

Nous restons un moment à discuter au frais de nos régions respectives, il me parle du sud avec un accent qui vient d'ici, me raconte qu'il a grandi près de Zazambes avant de rejoindre la ville pour y étudier l'archéologie, les légendes et les mythes, qu'il s'est passionné pour l'histoire de l'île, pour ses merveilles et les richesses qu'elle regorge. Je l'écoute me raconter tout ça avec la passion qui l'habite et je comprends combien c'est important pour lui et combien il aime son métier malgré la difficulté de préserver un site comme celui-ci. Puis sa radio grésille et brise l'instant, une femme qui a fait un malaise à l'entrée. Il s'excuse et nous nous quittons sur sa nouvelle urgence. A l'instant où je sors, la chaleur s'abat sur moi et me fait courber les épaules, j'ai vraiment l'impression d'être dans un four. Fatigué, je fais rentrer Quidam dans sa pokéball pendant que le tout nouveau roucoups se lisse les plumes avec le bec.

« On y va Euros, tu veux rentrer dans ta pokéball ou continuer à voler un peu ? »

En s'élançant dans le ciel, le roucoups me donne sa réponse alors je le laisse faire et me dirige tranquillement vers la sortie. Je pose le pieds sur un caillou qui se ramollit brusquement et me fait tomber tête la première dans le sable.

« Mais c'est quoi ce... »

La pierre change brusquement de forme et de couleur et manifestement, j'ai dérangé un métamorph en train de faire la sieste. Je le regarde curieusement alors qu'il me fixe en clignant des yeux, se demandant probablement qui est la folle aux cheveux verts qui lui a marché dessus. Je le touche du bout des doigts, curieuse. C'est moelleux sans être gluant. Je souris, captivée par le pokémon qui semble s'amuser à mon contact et qui pousse des petits bruits qui ressemblent à des cris. Je n'en avais jamais vu avant et il me semblait que dans mes souvenir de mon livre d'images, ils étaient roses, comme de la barbe à papa... Celui-ci est pourtant d'un bleu vif, turquoise, de la couleur du ciel, un bleu rafraîchissant dans toute cette chaleur.

« Tu es tout seul ? »

Il hoche sa tête de guimauve et je fonds devant cette boule gélatineuse. Je le soulève dans mes bras et il vient loger sa tête dans le creux de mon cou pour chercher un peu de réconfort après que je l'ai piétiné sans ménagement, même si c'était involontaire.

« Tu me fais penser à ces gelées anglaises que ma mère aimait manger en dessert. »

Je souris bêtement en me souvenant de quelques détails lointain de mon enfance. Avec un pincement au coeur, je repense à ma mère et à mon père, c'est lui qui lui a fait goûter pour la première fois. Après avoir découvert les fameuses Jelly, elle essayait de m'en faire gober à chaque repas mais je préférais de loin les flamby industriels au caramel.

Booooooon
Néia - ♀ Draïeul - Dracolère - Discrète
x1 Draco rage
x1 Regard médusant
x1 Rapide ball
Et on croise les doigts o/

Le flamby vivant trouve une place dans le creux de mon cou et s’y blottit à la recherche de réconfort. Je lui tapote le dos et l’encourage à faire passer son gros chagrin. Quand il arrête de pleurer, je le repose sur le sol en lui faisant un grand sourire et en m’excusant une fois de plus pour lui avoir trébuché dessus.

« Tu aimes ta vie aux ruines ? Tu es tout seul ici ? »

Avec un air malheureux à la Caliméro figé sur le visage, il hoche la tête et je fonds devant cette bouille adorable et cette grosse gelée anglaise turquoise. Ce pokémon plairait assurément à ma mère… Du moins, il lui aurait plût à l’époque, je ne sais pas ce qu’elle aime aujourd’hui alors je peux me tromper. Je soupire en fixant le métamorph, d’une certaine façon, je me sens un peu seule moi aussi. Bien sûr, j’ai des collègues, des amis, des pokémons qui sont de précieux compagnons pour moi mais ce n’est pas pareil que des parents. Et ce qui est encore plus dur, c’est de savoir qu’ils sont vivants, qu’ils vont bien et qu’ils vivent bien, sans moi, sans leur fille. Je sens ma gorge se nouer et j’avale pour faire passer ce sentiment désagréable. Je n’ai pas eu besoin d’eux depuis qu’ils m’ont laissé me faire endoctriner dans ce collège, je ne vois pas pourquoi aujourd’hui, alors que je suis libre et que je m’épanouis dans mon métier, ça changerait.

« Tu veux une famille ? »

Il hoche la tête avec une mine de chien battu à faire fondre un Hexagel et j’esquisse un semblant de sourire. Si, je sais pourquoi ça changerait. Je le sais, tout au fond de moi mais je refuse de l’admettre pour ne pas me donner une raison de les recontacter, d’essayer de renouer avec eux : ma vie n’appartient plus au régime, ma vie n’est plus un pion sur un échiquier, ma vie est devenue précieuse et je ne risque plus de mourir ou de disparaitre du jour au lendemain. Voilà ce qui m’a empêché de les revoir jusqu’à la fin du régime, la peur de ne leur laisser qu’un cadavre sur les bras, un espoir envolé et un chagrin mortel. Aujourd’hui, il n’y a plus ce risque mais je ne peux pas, pas encore et bientôt, si je ne me jette pas à l'eau, si je n'apprends à nager, il sera trop tard.