Quoi de neuf sur l'île d'Enola ?

Période en cours
Printemps 2025

~22 - 28° / Températures en hausse et grand soleil !

Intrigues et Events
Intrigue n°3 : « Ferveur »
L'Elu auto-proclamé des Monarchistes fait son entrée ! La Compétition, Elixir et le Gouvernement sont en crise et les Anarchistes demandent la démission du Chef du Conseil.
Mini event n°1 : Panique à Vanawi !
Un blocus Anarchiste est en cours à Vanawi, sous surveillance des forces de l'ordre.

Missions et Défis
Un guide dans les ruines (mission)
Faites découvrir les ruines du Titak !
La comète (défi)
Découvrez un mystérieux astéroïde.

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... et il y eut un matin [OS évolution] II
Invité
« Where were you ?
When everything was falling apart.
No way to know
How long she will be next to me.»
Le temps passe sans que je ne manifeste ma présence, je sais l’importance des adieux pour faire un deuil, je sais la difficulté qu’il y a à laisser partir son animal, à accepter qu’il ne revienne pas, qu’il ne rentre pas à la maison ce soir, qu’il ne se roule pas au pieds du lit, qu’il ne réclame pas de sortir, de jouer ou de manger, qu’il ne partage plus notre quotidien. Alors j’attends, ravalant mes propres doutes, mes propres larmes, ma propre douleur face à celle immense qui doit déchirer le cœur de la dresseuse. Il y aurait bien des mots que je pourrais lui dire, des encouragements, des consolations mais ce serait maladroit. Les seuls qu’elle souhaiterait entendre à cet instant, c’est que son animal peut vivre et je ne suis pas en mesure de les lui offrir alors je me tais, respectant leur précieux et dernier instant comme je dois le faire. Quand elle est prête, autant qu’on peut l’être à l’idée de laisser partir son compagnon, elle se redresse et hoche la tête, me donnant son accord pour que je procède à l’euthanasie, un mot bien simple pour illustrer toute la douleur qu’il va causer. D’une voix douce, je lui explique ce qu’il va se passer désormais, c’est dans la procédure, c’est comme ça, on doit le faire. C’est barbare mais ça offre au dresseur la possibilité de se rétracter ce qui est encore plus déstabilisant que l’idée qu’il y ait une procédure à suivre pour prendre une vie.

« Voilà comment ça va se passer, je vais d’abord l’endormir, il ne va avoir conscience de rien, il ne souffrira pas, il n’aura pas peur et ne vous entendra plus, vous n’aurez pas à être courageuse. Puis, dans un deuxième temps, une injection va arrêter son cœur. »

Elle hoche une nouvelle fois la tête, incapable de parler alors que je suis déjà en train d’injecter l’anesthésiant qui fait aussitôt effet. Elle replonge son visage dans la fourrure de son ami, l’accompagnant de caresses, le berçant jusqu’à ce qu’il s’endorme, endossant son rôle de dresseur avec force jusqu’au bout.

« C'est bon, il dort, il ne sent plus rien et n’entend plus rien. Il ne souffrira pas et… Ça ne vous aidera peut-être pas mais s’il y avait une bonne décision à prendre, vous l’avez prise. »

Buvant mes paroles, hochant vivement la tête, la femme éclate en longs sanglots déchirant, serrant son animal contre elle, me laissant un peu de place pour terminer l’intervention. Je procède à la seconde injection et j’enfile un stéthoscope afin d’écouter les battements du cœur du pokémon ralentir jusqu’à s’arrêter. Je laisse passer une bonne minute de silence, vérifiant avec certitude que le persian est parti. Quand j’en suis certain, que tout est terminé, je retire l’accessoire que je laisse reposer autour de mon cou avant d’expliquer à la jeune femme que c’est fini, ravalant mes propres larmes qui menacent de faire surface. L’une d’entre elle s’échappe, roule sur ma joue alors que la dresseuse me regarde. Elle hoche la tête et dans un murmure presque inaudible me remercie. Je me retiens de l’interrompre, de lui dire que je ne mérite pas son approbation, que je n’ai pas été capable de sauver son compagnon, je meurs d’envie de m’excuser et de la rassurer mais je ne fais que l’inviter à me suivre pour remplir et signer des papiers. Elle embrasse son animal une dernière fois, un dernier au revoir, un adieu, avant de me suivre pour de bon, m’emboitant le pas dans un silence mortel où seul l’écho de ses pleurs résonne entre les murs de la clinique. La partie administrative bouclée, tout s’accélère et finalement elle rentre chez elle, le cœur déchiré, l’esprit vidé et seule. Avant de me laisser aller à mon propre deuil, je vais écouter les messages  sur le répondeur, rien d’urgent, je soupire de soulagement avant de m’affaler sur la chaise de mon bureau, vidé moi aussi, anéanti par la nouvelle épreuve que je viens de surmonter. Ma petite Zora, sentant mon trouble, mon chagrin et ma culpabilité, vient à ma rencontre et se blottit contre mes jambes. Je la repousse mollement pour l’éloigner de moi, ayant besoin d’un instant pour me reprendre mais elle insiste, s’impose comme elle ne s’est jamais imposée. Elle se dresse sur ses pattes arrière et vient poser sa tête sur mes jambes, cherchant à chasser la douleur et le souvenir en poussant quelques grognements, elle que je n’ai jamais entendu grogner. Je croise son regard et malgré toute ma bonne volonté, je laisse couler les larmes que j’ai retenu jusqu’ici, je prends quelques minutes pour pleurer la mort de l’animal, me remémorant la complicité de la dresseuse et de son persian, la douleur de la jeune femme. Je prends quelques minutes maintenant pour ça aille mieux plus tard et pendant tout ce temps, Zora veille sur moi, lèche le bout de mes doigts et m’impose sa présence rassurante et chaleureuse. Acceptant son soutien, je glisse mes mains dans sa fourrure de chiot et la regarde briller alors qu’elle se met à luire d’une lueur argentée, laissant place à une jolie grahyèna, comme si accepter son aide, l’accepter comme elle est, avait déclenché son évolution. La chienne profite de sa nouvelle stature et vient aussitôt enfouir son visage dans le creux de mon cou, m’offrant le réconfort dont j’ai besoin. Et nous restons comme ça de longues minutes, à pleurer la mort et à savourer la vie.
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Ven 9 Mar 2018 - 13:23
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