C'est le grand jour, le jour J. Le semi-marathon de Dimaras en canicross. La matinée est fraîche et le soleil haut dans le ciel réchauffe l'air ambiant, c'est une belle journée qui s'annonce, un temps parfait courir. Je m'habille d'un short moulant qui s'arrête juste au dessus de mes genoux pour ne pas gêner mes mouvements, du tee-shirt de la compétition qui est un peu grand pour moi et d'une veste pour ne pas attraper froid avant et après la course. Je prépare un sac avec une bouteille d'eau, une gamelle pour le chien et quelques gâteaux à grignoter si je me sens mal. Normalement un collation est prévu par le comité d'organisation mais on est jamais trop prévenant. J'enfile ma meilleure paire de basket, celle avec laquelle je cours presque tous les jours puis je m'occupe de Cachou. Je lui mets son harnais de traction, un collier avec son nom, le mien et un numéro de téléphone auquel me joindre, on ne sait jamais avec le lougaroc. Je termine de préparer les affaires, jette dans le coffre du 4x4 le sac, un manteau, ma partie du harnais qu'il faudra que j'enfile avant le départ, la laisse élastique et une trousse de secours, au cas où. Et puis nous voilà partis, seulement tous les deux.

Après une demi-heure de route, nous nous garons sur le parking prévu pour les participants. J'emporte tout ce qu'il me faut, accroche Cachou avec la laisse afin qu'il ne file pas voir les autres, même pour jouer et nous nous présentons au check point de départ. J'accroche mon dossard et celui du chien, m'équipe avec ma partie du harnais qui vient se placer autour de ma taille et y attache le chien. L'équipement est totalement pensé pour et le lougaroc est dressé et habitué à l'utiliser, il se tient tranquille en attendant l'heure de départ. Encore un vingtaine de minutes. Pendant ce temps, je reconnais des patients qui viennent me demander des nouvelles, un collègue qui vient courir avec son ponchien et quelques amis. Le temps passe à toute vitesse et il est déjà l'heure de nous mettre en place sur la ligne de départ. Nous ne faisons pas ça pour gagner, simplement pour participer, nous prouver que nous en sommes capables et prendre du plaisir dans l'effort. Je fais confiance au lougaroc pour ne pas manquer d'énergie. Moi, en revanche, je suis un peu nerveux, c'est tout de même 21 km qu'il faut courir et si je ne recherche pas la performance, je souhaite quand même finir la course.

Apparition à Dimaras svp o/
#charme chroma

Et le départ est donné. Les participants s'élancent, nous laissons les joueurs partirent devant et choisissons d'adopter un rythme tranquille toujours dans l'objectif de parvenir à terminer les 21 kilomètres. On se fait un peu bousculer sur le début, les coureurs sont nombreux et la route petite. Cachou grogne quelques chiens qui lui barrent le passage mais un simple rappelle suffit à le reconcentrer sur la course. Puis petit à petit des groupes se forment, les athlètes prennent la tête et disparaissent déjà tandis que nous courons dans un petit groupe derrière le peloton de masse, ne cherchant pas à poursuivre ou à tenir leur vitesse. Les 7 premiers kilomètres se déroulent sans encombre mais au huitième, un attroupement de forme devant nous alors que le prochain rivataillement est pourtant au kilomètre 10. Les coureurs ralentissent pour voir ce qu'il se passe et... C'est un ramoloss qui est allongé au milieu de la route et détourne l'attention de la plupart des chiens. Certains maîtres ne parviennent pas à empêcher leur animal de s'approcher du Pokémon sauvage tandis que d'autres profite de cette interruption pour reprendre quelques places.

Dès que Cachou le voit, je le siffle aussitôt, lui interdisant de tirer pour aller à la rencontre du ramoloss, nous avons une course à terminer et le ravitaillement n'est plus très loin, on va pouvoir boire un coup et grignoter un quartier d'orange, rien que d'y penser, j'en ai l'eau à la bouche, j'ai tellement soif. Le soleil agréable un peu plus tôt dans la matinée est désormais inconfortable et beaucoup trop lourd. Certains participants marchent pour reprendre leur souffle ou appuyer sur un point de côté. Moi je lutte, pensant à ma respiration, encourageant le lougaroc à continuer de me tirer vers l'avant. La course est loin d'être finie et je sens déjà la fatigue alourdir mes jambes. J'ai peur de ne pas être capable d'arriver au bout.

Fuite et nouvelle apparition à Dimaras svp :3
#charme chroma

Et le voilà le ravitaillement, enfin. Nous passons à côté de stand et des bénévoles et des organisateurs nous tendent des bouteilles d'eau. J'en attrape une que je vide presque intégralement sans m'arrêter de courir puis je croque dans un morceau d'orange que je récupère sur une assiette pour reprendre un peu de forces. Je m'arrête pour proposer à boire au lougaroc qui refuse et me contente de lui verser une bouteille entière sur le pelage pour le refroidir un peu avant que nous ne reprenions le mouvement. Tout cela n'a duré que trois/quatre minutes tout au plus et nous sommes déjà repartis, toujours à notre rythme. Je continue à travailler sur ma respiration, ignorant la lourdeur dans mes jambes et le bas de mon corps en général et encourage le lougaroc à ne pas ralentir l'allure pour moi, sa traction est précieuse et me permet de limiter mes propres efforts, nous nous sommes entraînés pour que j’apprenne à en tirer profit et que lui dose un peu sa force parce que s'il voulait, je ferai les 21 kilomètres sur le ventre.

Au 15ème kilomètre, après être passés sous la bannière, nous entrons dans un parc qui nous fait courir le long d'un canal. j'en profite pour admirer la vue et essayer de ne pas penser à la douleur dans tout le bas de mon corps et à l'effort que je suis en train de faire et plutôt profiter de la fraîcheur de l’ombre qu'offre les arbre de l'espace même si en ce début de printemps, ils ne sont pas encore très fournis. Et puis, brusquement, sans qu'on s'y attende, un écureuil se laisse tomber depuis un grand chêne sur le dos du lougaroc. je sursaute en regardant l'écureuil qui vient se glisser sous les pattes du chien pour le chatouiller. Cachou se met à gronder et commence à ruer dans tous les sens pour se débarrasser du Pachirisu, bousculant au passage quelques concurrents. Je m'arrête en m'excusant et m'approche du lougaroc qui tire sur sa laisse et s'emmêle les pattes pour essayer de virer l'écureuil sauvage. je passe ma main sous le ventre du chien et en tire le coupable qui me regarde avec ses grands yeux dociles et innocents pendant je souffle comme un bœuf et que je perds mon rythme. Le lougaroc s'approche en grognant, décidé à ne faire qu'une bouchée de l'écureuil et je dois vite calmer le jeu avant qu'il ne mette ses menaces à exécution.

Envoie de Cachou - ♂ Rocabot - Esprit Vital - Naïf
x1 RB please

Enfin je tiens le Pachirisu qui me regarde avec des grands yeux innocents alors qu’il m’a stoppé pendant ma course. Je ne vous raconte pas la difficulté que je vais rencontrer pour repartir et retrouver mon rythme alors qu’il me reste encore six longs kilomètres à parcourir, six. Je soupire en reposant l’écureuil sur l’un des branches basses de l’arbre mais aussitôt fait, il ressaute sur mon épaule et vient fouiller mon tee-shirt à la recherche de quelque chose à grignoter probablement. Je le reprends et le repose à nouveau, sur une branche un peu plus haute cette fois-ci et je donne l’ordre au lougaroc de repartir. A peine le temps de lui crier « devant » que le loup fonce et me tire en avant, me forçant à reprendre un rythme soutenu alors que mes jambes me hurlent de ralentir et que mon souffle s’emballe. Je lui donne l’ordre de ralentir et à contrecœur, il adopte un petit trot de récupération pour lui tandis que moi, j’essaye de me concentrer sur ma respiration, en forçant à souffler deux fois et à inspirer une fois afin de ne pas attraper de point de côté et d’oxygéner correctement mes muscles douloureux. Je pensais qu’après les courses de dix kilomètres que nous avions courues sans trop difficulté apparente, le semi-marathon serait un véritable défi mais c’était peut-être un peu ambitieux.

En levant les yeux au ciel, je remarque qu’une forme floue nous suit, sautant d’un arbre à l’autre et je reconnais le Pachirisu qui profite que je le vois pour prendre de l’élan et atterrir une nouvelle fois sur mon épaule. Je crois que le message est passé. Je tire une pokéball vide de ma ceinture et la lui tend, aussitôt il disparaît à l’intérieur et je me dépêche de la ranger avant de trébucher sur un défaut de route ou une racine. Je penserai plus tard à ce que je ferai de cet écureuil, tout de suite j’ai une course à finir. Les cinq derniers kilomètres sont en vus et un nouveau ravitaillement nous attend. Cette fois-ci je prends le temps de reprendre mon souffle, le lougaroc s’allonge dans une bassine d’eau prévue à cet effet pour permettre aux participants canins de se refroidir pendant que moi, je descends une petite bouteille entière et m’asperge le visage. Puis c’est déjà l’heure de repartir, cinq kilomètres, juste cinq kilomètres, c’est ce que je cours en moyenne à l’entraînement, entre 5 et 7 kilomètres alors je peux le faire, tout est dans la tête.

« Allez on lâche rien, on arrive au bout ! »

Dernière apparition à Dimaras svp o/

Les cinq derniers kilomètres sont les plus durs. Même le lougaroc, pourtant très endurant, ne me tracte plus et moi, je cours à deux l’heure mais au moins je cours encore. Je ne cesse d’encourager mon allié à tenir le coup, à continuer à avancer et il fait un dernier gros effort sur les cent mètres finaux, me forçant à accélérer un peu. Pas un sprint, ah ah, mais juste un joli finish pour les spectateurs qui sont venus voir l’arrivée de la course. Je marche plié en deux à la recherche d’air, jusqu’aux bassines d’eau pour les chiens. Cachou lape quelques gorgées avant de s’allonger dans le récipient pour se rafraîchir. Je m’accroupis à ses côtés et le caresse, le félicite très fort pour ce qu’il a donné pendant cette course. Sa langue pend jusqu’à mes pieds et il halète fort pour évacuer la chaleur mais il remue la queue, heureux de m’avoir fait plaisir.

Quand nous avons tous les deux repris notre souffle, le loup trottine devant moi jusqu’aux organisateurs qui récupèrent mon dossard, celui du chien et s’occupe de faire le classement de la compétition. Puis, nous allons vers la dernière collation, j’avale deux petites bouteilles d’eau tandis que le lougaroc grignote sa friandise. Puis c’est déjà l’heure de rentrer. Je range la matériel dans le coffre de la voiture et fait monter le lougaroc sur le siège passager.

« On en a bavé mais on l’a fait… »

Bon,  on ne recommencera pas la semaine prochaine mais nous en sommes capables. Il nous manque encore de l’entraînement mais malgré la difficulté de l’effort, on en retire une satisfaction énorme. Je jette un coup d’œil au pokémon endormi à côté de moi et je souris, impatient de moi aussi pouvoir me reposer, conscient de la douleur dans chacun de mes muscles mais finalement tellement excité à l’idée de recommencer bientôt. Parce que, si ce n’est pas la semaine prochaine, il y aura pourtant bien une prochaine fois. Et du VTT aussi, ça me semble une excellente idée le VTT.  

Merci pour la modo o/