La mission du jour consiste à aider mon voisin éleveur à sortir pour la première fois après l’hiver ses wattouats. Chaque année je lui donne un coup de main et chaque année nous sommes à peine assez de deux pour gérer le troupeau. Heureusement, Cachou nous aide pour garder le troupeau rassemblé et arrivons, non sans mal, à gérer les imprévus. J’enfile des vieux vêtements pour aller à la ferme, fourre dans un sac à dos une veste et de l’eau et alors qu’il fait encore nuit, je remonte la route de campagne pour me prendre chez monsieur Jones. Je frappe à sa porte, il vient m’ouvrir tout sourire et m’invite à entrer. Nous avalons rapidement un café en discutant du programme de la journée et nous nous mettons au travail.

La première étape consiste à trier les moutons, évidemment. Il s’agit de placer environ quarante femelles avec un mâle et donc de faire les comptes. Nous passons ainsi la première partie de la matinée à trier les jeunes des plus âgés et à former des groupes homogènes pour les disperser dans les différents pâturages dont nous avons justement retapé les clôtures la semaine passée. Quand les groupes sont enfin faits et qu’on en a profité pour contrôler l’état de santé des moutons, isolant les trois boiteux que nous avons repérés, nous les soignons en taillant la corne de leurs pattes et puis c’est parti pour le premier lot, le plus éloigné. Le lougaroc adopte une position basse et sous les ordres de l’éleveur, vient se placer derrière les moutons et se charge de les faire avancer gentiment tout en les empêchant de se disperser. Sa vitesse est son principal atout dans cet exercice qui demande de l’anticipation et de la réaction mais Cachou se prend très vite au jeu et fait un travail exemplaire, même si parfois il veut trop en faire et  inquiète un peu le troupeau. Moi je marche à l’avant pour indiquer le chemin à suivre, ma Pocket marche à côté de moi pour attirer le troupeau dans la bonne direction et la ruse fonctionne elle aussi à merveille.  Et puis ma wattouat semble d’excellente humeur en compagnie de ses pairs, tant mieux si elle aussi s’amuse.

J’ouvre la clôture et laisse les moutons, poussés par le lougaroc, entrer dans l’immense pâture qui leur est réservée et je souris alors que l’éleveur me rejoint et regarde les moutons se disperser en courant et en ruant de plaisir, heureux de retrouver l’herbe fraîche du printemps, la liberté des pâturages et le retour des températures clémentes.

Apparition dans les TF, zone des champs svp o/
#charme chroma

Par sécurité nous faisons le tour des clôtures pour vérifier qu’il n’y a de trous nulle part afin que les wouattouats ne sortent pas de leur enclos. Nous commençons ainsi chacun d’un côté pour nous rejoindre au milieu sauf qu’à peine 200 mètres parcourus et je remarque un problème. Le grillage est extrêmement tendu sur ce côté et c’est étrange… je continue à avancer ne fixant la clôture jusqu’à tomber sur un rhinocorne, le nez coincé dans une maille du grillage, en train de se débattre en vain pour se tirer d’affaires. Je me précipite aussitôt et tente d’apaiser le pokémon sauvage qui en me voyant redouble de panique. Heureusement, Pocket arrive en trottinant à cet instant et remarque elle aussi le visiteur piégé et ma difficulté pour le calmer. Elle se préciptie vers nous et semble engager une discussion avec le rhino qui se détend petit à petit jusqu’à s’immobiliser. J’attrape la pince coupante que j’ai dans la poche et maille après maille, je coupe le grillage en faisant attention de ne pas blesser l’animal, jusqu’à ce qu’il soit complètement libre. Je recule pour lui laisser la place de se mouvoir et sans demander son reste, je le regarde filer en trottinant dans la direction opposée, probablement secoué par toutes ses émotions.

Je rafistole le grillage, renouant les mailles aussi bien que possibles. Quand j’estime qu’il n’y a plus aucun risque que les moutons sortent par ici ou se blessent, j’accroche un petit foulard comme repère pour signaler l’endroit à surveiller et peut-être même à changer puis je termine mon tour, rejoignant l’éleveur.

«  Il y avait un rhino piégé dans le grillage, il a probablement essayé de forcer le passage et s’est retrouvé coincé. Je m’en suis occupé mais il faudra sûrement changer cette partie ou rajouter un morceau de grillage pour être sûr de ne pas avoir de fugueurs.
- C’est noté mon gars, tu as bien fait. Maintenant on va s’occuper des jeunes ! »

Il me sourit en me donnant une bonne tape dans le dos et nous rentrons en 4x4 jusqu’à la ferme, sa femme étant venue nous prendre aux champs pour gagner du temps. Et comme il dit, c’est au tour des jeunes… Ah les jeunes… Ça sautent et ça cavalent dans tous les sens, même Cachou ne peut pas tous les gérer ou alors il faudrait qu’il puisse utiliser l’attaque copie, il faudrait que j’y pense… En attendant, un groupe de trois s’est échappé et je cours derrière pour les rattraper. La journée est encore loin d’être finie.

Fuite et apparition dans les TF, zone des champs svp o/
#charme chroma

Tout se déroule presque trop bien alors que nous arrivons bientôt au champs des jeunes wattouats. Certains bondissent dans tous les sens, heureux de sortir enfin aux prés tandis que d’autres plus sages marchent en tête du troupeau et guident les autres avec ma petite Pocket qui se montre exemplaire. L’enclos est finalement en vue quand brusquement, un ponyta apparaît dans mon champs de vision et se précipite vers moi. Je me préparer à encaisser le choc parce qu’il est trop tard pour esquiver mais elle arrive à m’éviter au dernier instant et ne fait que m’effleurer de sa croupe, me propulsant au sol sans dommages. Je me redresse et la regarde traverser le troupeau de moutons derrière moi et y semer la panique. Je ravale un juron et je vois Cachou s’activer sous les directives de l’éleveur. Pourquoi ce n’est pas moi qui donne les ordres à mon loup ? Simplement parce que je n’ai pas l’expérience de l’agriculteur et qu’il ait bien plus capable que moi d’anticiper les mouvements du groupe. D’ailleurs, c’est ce qu’il a fait en envoyant le chien sur la gauche pour empêcher les jeunes de se disperser. Quant à moi, je me suis dépêché de me remettre debout pour encadrer la droite pendant que Pocket se charge de la tête du groupe, continuant à avancer vers le champ. Finalement, tous se mettent à fuir dans la même direction que ma wattouat et se retrouvent dans la pâture.

Quelques petits égarés sont guidés vers les autres par le lougaroc et finalement, l’éleveur referme sa barrière en rigolant. Une fois de plus, sa femme vient nous retrouver en 4x4 pour nous éviter de faire le chemin du retour à pieds et nous ramène. Nous gagnons ainsi pas mal de temps et le dernier groupe, cette fois-ci des lainergies et un pharamp, se laissent sans aucun problème guider jusqu’aux pâturages et le plus dur est fait.

« Et voilà, tout le monde est dehors. »

Je félicite le lougaroc à grandes caresses lorsqu’il revient vers moi en courant et en remuant la queue. Nous nous amusons quelques instants et il saute autour de moi, heureux d’avoir participé à la première sortie de l’année des troupeaux. Je le flatte encore un peu puis nous profitons d’un peu de repos pour boire un verre d’eau.

Fuite et dernière appa aux TF, zone des champs svp o/
#charme chroma

Nous avalons un bon repas du midi, cuisiné par l’épouse de l’éleveur pour regagner des forces en évoquant les anecdotes de la matinée. Le loup aussi a le droit à sa collation qu’il se dépêche de terminer pour venir ensuite réclamer nos restes en nous faisant ses yeux de chiens battus. Tout le monde l’ignore le pauvre mais pas d’os de poulets cuits pour les chiens, rien de plus efficace pour risquer de les tuer ou de les rendre extrêmement malades. Nous terminons donc le repas par une tarte aux pommes et un café puis nous voilà de nouveau au boulot. Maintenant que tout le monde est sorti du bâtiment, il faut le ranger et le nettoyer.

Je m’occupe personnellement de tout ce qui n’est pas accessible par le tracteur pour curer la paille. Les abreuvoirs à nettoyer, les cases à repailler après le passage de l’engin agricole, les circuits à changer… Bref, le boulot ne manque pas. Nous passons une bonne partie de l’après-midi à nous occuper du vide sanitaire de la bergerie et, quand nous avons finalement terminé, nous prenons une longue pause pour discuter. Malgré la difficulté du métier dont j’ai conscience puisque je ne viens pas seulement donner un coup de main pour la sortie des bêtes une fois dans l’année mais dès que j’en ai l’occasion, je sais combien devenir agriculteur est dur mais avoir sa ferme, c’est un peu rêve d’adulte pour moi. C’était loin de ce que je rêvais e faire enfant, ça c’est sûr mais maintenant que je suis adulte… Oui, pourquoi pas après tout.

Pocket, qui est allée brouter avec les autres apparaît à l’entrée de l’exploitation au petit trot et nous rejoint. Et juste avant de m’atteindre, elle évolue et c’est lainergie qui se jette contre moi pour des câlins et probablement aussi un bonbon. Je regarde ma boule de laine rose et la gratte bien fort derrière les oreilles, comme elle aime en souriant, heureux qu’elle soit suffisamment joyeuse et entraînée pour adopter sa nouvelle forme.

Merci pour la modo o/ Plus que le talent ramassage de Pachirisu svp ^^ !