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Boum dans l'atrium
Ludwig Green
Boum dans l'atrium.
Ruines du Titak - Début Avril 2023 - Vers 11h
Ludwig   Charlotte
« Pff, c'est chiant, il va parler encore longtemps, Boniface ? »

Mes camarades marmonnent alors que Monsieur Boniface, le professeur d'Histoire-Géo, nous parle de la civilisation du Titak en prenant  à témoin les vieilles fresques ruines qui font l'objet de notre grande sortie du jour.

« J'ai envie de rentrer et jouer à la Play... On crève de chaud en plus. »

Je ne sais pas pourquoi il trouvent ça si nul... Moi j'avais hâte à cette sortie, d'abbord ! C'est quand même super de pouvoir voir les ruines de plus près. Sauf que quand Raoul Duboutoneux dit un truc, bah, c'est le mec le plus populaire de la classe, alors, tout le monde le suit et approuve. Si seulement c'était moi, le gars le plus populaire de la classe. Enfin, c'est pas que j'aime pas Raoul, hein, mais des fois ça me saoule un peu de faire comme les autres et de devoir être d'accord avec lui car je veux pas faire de vagues... Enfin, cette fois, j'ai pas réussi a ricaner à ses remarques blasantes et j'ai, sans vraiment le vouloir, lâché un « mais chuteuh ! » car j'avais envie d'étendre Boniface continuer son exposer. Raoul et mes camarades m'ont regardé de travers. Oh non... Je fais comme si ne rien était, et leur envoie un sourire de winner, prêt à leur dire que je déconnais.

« Eh, Lulu t'as mangé un fayot, ce matin ? »


Je pouffe de manière forcée.

« Pff ! Mais non, n'importe quoi ! »


Je continue de ricaner avec les autres.

« Mais, euh, bah, euh, c'est, euh, intéressant les ruines... P-pas le prof, hein, lui il est chiant, hahaha... »

Ne dis surtout pas que tu apprécies un prof, Ludwig, ça te coûterait au moins -5 en popularité. Bref, je suis très embarrassé et ça commence à se voir. Au moins, les autres rigolent... C'est bon signe, je crois ? Le prof nous lance un « arrêtez les bavardages Ludwig et les autres » désapprobateur. Eh ben, c'est ma faute, maintenant.

« Eh, Lulu, tu sais ce que tu pourrais faire et qui serait vraiiiiment cool.. ? »

Alors là, Raoul a toute mon attention. Oreilles grandes ouvertes, je me penche vers lui alors qu'il me chuchote à l'oreille :

« Tu nous rapportes un VRAI scoop des ruines qui serait « interessant ». »
« Hein ? »

J'arque un sourcil, lui demandant implicitement des explications.

« Chiche de passer par le coin « réservé au personnel scientifique et aux Rangers » qu'on a vu tout à l'heure ?! »

Mais il est fou, j'vais m'faire gauler ! J'ai un mouvement de recul, retenant mon souffle. En même temps, si je le fais, j'aurais l'air tellement badass (note de la joueuse : non)...

« Meh. T'es pas cap ? »

Je me redresse à nouveau et fronce les sourcils, plus sérieux que jamais.

« Bah, euh... Si, j'vais l'faire ! »
« T'as interêt à nous rapporter des preuves, hein ! »
« Les photos, ça ira... ? »
« Meh, tu peux faire mieux mais ok. »


Bon ! Je vais leur montrer, que je suis le plus cool et le plus courageux, moi! J'attends que Boniface finisse ses explications et nous demande de nous lever pour continuer la visite à pied.

« Souhaitez-moi bonne chance ! »

Ils m'ont pas souhaité bonne chance. Mais c'est parti mon kiki ! Lorsqu'on tourne à un couloir, je m'éloigne du groupe et reprends le parcours de la visite en sens inverse, l'air de rien quand je croise d'autres visiteurs qui ne me remarquent pas plus. Il n'y a pas trop de monde comme on est en semaine et personne ne me voit passer dans la zone réservé aux rangers... Eh, j'imagine que si je dis que je veux être Ranger, ça passera... ? Héhé. Enfin, y'a pas à dire, c'est encore en chantier archéologique, par ici, mais c'est carrément fascinant ! Je me garde de toucher aux outils qui traînent à aux autres trucs et me contente de prendre des photos en scredd avec mon phone... je pourrais aussi les montrer à Alex, tiens, ils sera peut-être content de voir tout ça et... Ah ! J'entends des pas ! Vite, une cachette !

Hésitant d'abbord, je finis par presser le bas et me réfugier dans un couloir des ruines plus étroit et sombre, et ressortir dans une salle plus grande. C'est dingue, c'est vraiment bien plus grand que ce qu'on pourrait imaginer ! Je débouche sur une sorte de petit atrium-amphithéâtre sphérique sous-terrain. Le plafond couvert de sculptures en reliefs et de fresques abîmées par l'érosion et troué d'une percée circulaire qui laisse entrer le soleil en direction d'un petit bassin. Ah, c'est ça ! Monsieur Boniface disait que ça servait à récupérer l'eau de pluie pour toute une famille... est-ce que c'est donc une partie d'une très grande maison, où je me trouve actuellement ? Ou un palais ?! Yay ! C'est super excitant, tout ça. Je continue de photographier sans cesse, sans penser au fait que je me suis vraiiiiment éloigné du groupe et que je suis sûrement perdu... mais peut-être pas clandestin pour très longtemps car pendant que je suis occupé à photographier la pièce à 360°, je me retourne et prends en photo la veste de Ranger... d'une Ranger qui se trouvait derrière moi.

« Aaaaaaaaaah ! »

Mon cri résonne dans l'atrium et je manque de faire tomber mon portable, que je rattrape à temps avec les super réflexes de loutre. Mais merde ! Je vais me faire engueuler...

« Je, euh, je... »

Que ferait Alex... ? Ah, oui, l'air innocent et le sourire poli et l'excuse improvisée de ouf.

« Hm... Je me suis perdu... »

Nickeeeeel.
Ludwig Green
Ludwig Green
Civil
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Mer 18 Avr 2018 - 17:48
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Charlotte S. Laurens
Boum dans l'Atrium
Les patrouilles des ruines du Titak demandent un travail méticuleux et précis, souvent épuisant vu les conditions particulières de cet environnement hostile. Lors de la période hivernale, qui s’achèvent à présent, il est encore possible d’en apprécier la beauté particulière et le caractère unique de ses fresques. Plus l’été s’installe néanmoins, et avec lui ses chaleurs suffocantes, plus ma ronde habituelle représente un défi supplémentaire. Je ne me plains jamais des conditions difficiles, car j’adore me trouver ici. Au contact des ruines, je peux laisser libre-court à une passion que j’ai dû mettre de côté après mes études (un échec monumental, d’ailleurs). Un avantage certain parmi tant d’autres : je jouis ici d’heures coupées et de différents bonus, en plus d’apprécier sincèrement l’équipe qui se trouve sur place. J’apprends énormément à leur contact et dans l’accueil des archéologues qui me parlent toujours de leurs recherches. J’aime énormément les écouter, restant parfois bien au-delà de mon horaire habituel de travail pour m’approprier une part de leur savoir. Je me fascine de leurs récits et tente toujours de rendre leur travail le plus facile possible, leur faisant part de mes propres observations lorsque j’ai l’occasion. Puis il faut l’avouer, j’adore l’ambiance ici. Certains racontent qu’il se cache des fantômes sournois ici, je leur répondrai simplement qu’ils ont l’imagination fertile. C’est justement cet aura de mystère qui se dégage de chaque nouveau couloir qui rend l’endroit si unique à mes yeux. Chaque jour je me délecte un peu plus du puzzle qu’ont laissé les peuples du Titak derrière eux.

Parmi les tâches qui peuvent m’incomber ici, celle qui me plaît le moins reste l’accompagnement de touristes. Agir en tant que guide m’incommode, surtout que l’objectif principal reste surtout d’assurer la surveillance des groupes et empêcher que certains imprudents se perdent dans les ruines ou pire encore : ne les abîment. J’ai eu mon lot d’altercations avec des touristes peu respectueux des lieux et mes collègues connaissent parfaitement mon tempérament explosif lorsque je suis confrontée à ce genre de situation. Les autres assurent donc d’avantage cette part du travail. Personnellement, je ne rechigne pas trop à patrouiller les couloirs, une tâche souvent moins prisée car solitaire. Souvent perdus dans le noir et l’humidité, nous Rangers avons pour tâche de surveiller les environs, ce qui plaît moins à mes collègues. Personnellement, je me suis prêtée volontiers à l’exercice, m’évitant ainsi l’accompagnement d’un groupe scolaire et leur professeur. Tant mieux. De toute manière, les ados sont les pires touristes qui existent. Peu pour moi! Comme à mon habitude, je me dirige vers ce que j’appelle «la salle commune» soit la zone 36-BV dans le jargon. Cette large pièce promet toujours de l’action comme de nombreux Pokémon désertiques s’y abritent. J’éclaire les environs de ma lampe-torche mais ce n’est plus tellement nécessaire ici. Avec ce puis de lumière au plafond, on discerne bien les alentours. Akemi se balade à mes côtés, arborant un sourire niais. Depuis sa forme Poussifeu, la femelle n’a guère changé.

Un bruit non loin attire mon attention. Aussitôt, la Braségali s’est mise à scruter les environs. Nous percevons au loin un adolescent, visiblement un membre perdu du groupe scolaire, en train de filmer ou prendre des photos grâce à son téléphone. Je m’en approche d’un pas décidé, le surprenant visiblement. Stupides jeunes. Ils pensent venir ici détruire ce qui a été construit grâce l’ingéniosité humaine à son paroxysme et s’en amuser comme de véritables petits cons. Je le foudroie du regard, tentant de garder mon calme. Celui-là à l’air à peine sorti de l’enfance, je lui donne maximum quatorze ans. Il a l’air doux aussi, sauf que ça ne suffira pas à lui épargner les ennuis.

«C’est ça oui et moi je suis un radis. Si tu te trouves là, c’est parce que tu as voulu faire le malin. Tu as une idée pourquoi nous patrouillons ces tunnels, nous les Rangers? Pour être certains que ces temples ne soient pas abîmés. Ils sont précieux.»

Je tente de rester calme et heureusement, la main douce de ma partenaire de toujours vient se poser contre mon épaule. J’ai envie de l’incendier, sauf que ça ne servirait à rien. Carla a tenté de m’expliquer les principes de ce qu’elle appelle «la discipline positive», un truc qu’elle a appris dans ses cours prénataux avant la naissance de Celia. Elle dit que ces principes s’appliquent à tous les enfants et qu’il vaut mieux éviter la punition. Elle peut parler elle. Elle s’en est servi à outrance avec moi et moi au moins je sais me gérer (la joueuse fait dire qu’elle a honte de la mauvaise foi de son personnage, amen).

«Bon, hein, ça sert à rien de te faire la morale toute la journée. Comment tu t’appelles? Je suis la patrouilleuse Li. Je te propose un truc. Je ne peux pas du tout te laisser faire le paon dans les ruines, alors je vais t’apprendre comment on en prend soin. Après ça, tu pourras le répéter à tes copains plutôt que de te vanter comme une andouille que tu as réussi à échapper à la vigilance de ton prof. Ça marche?»

De toute manière, ce n’est pas comme s’il avait trop le choix…

feat. Ludwig Nagel
(c)Golden
Charlotte S. Laurens
Charlotte S. Laurens
Ranger
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Lun 23 Avr 2018 - 2:25
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Ludwig Green
Boum dans l'atrium.
Ruines du Titak - Début Avril 2023 - Vers 11h
Ludwig   Charlotte
Si cette jeune femme n'avait pas autant un regard de tueuse en entendant mes bobards, alors j'aurais remarqué plus tôt son uniforme de Ranger. Mais, dans l'absolu, je crois que je vais me faire engueuler. Je pince les lèvres d'un air sincèrement embarrassé et regard mes pieds en laissant la plus âgée terminer son laius, histoire de respecter mes aînés... Puis, bah, c'est vrai, je suis en tord. Certes, j'ai voulu faire le malin, là, elle a totalement raison sur tout la ligne. Mais, ça m’intéresse vraiment, ces ruines, à la base, faut pas croire. Pour ça que je relève le visage d'un air un peu offusqué quand elle m'accuserait presque d'être venu ici pour dégrader... Ah, non, hein !

« M-mais non ! » Je ne fais pas le fier bien longtemps en croisant à nouveau les yeux de la Ranger en train de lancer des éclairs. Ma voix se fait toute petite, et me voilà en train de tripoter les bretelles de mon sac à dos pour terminer ma phrase. « Enfin je sais mais, euh, j-jallais rien abîmer... »

Je suis un couillon mais peut-être pas à ce point. Enfin, je comprends que j'ai en face de moi une vraie Ranger... Peut-être qu'elle connaît Kido ? Si elle ne m'assassine pas dans le bassin de l'atrium par la seule force de son regard, je lui demanderais peut-être. J'essaie d'être poli et de la laisser terminer, bien sagement, en rangeant mon portable et en hochant docilement la tête. Elle est donc Ranger-patrouilleuse... C'est génial ! J'ai les yeux qui s'éclairent immédiatement à cette annonce. Si je lui dis que je veux être Ranger, elle s'adoucira probablement et comprendra que je n'avais pas pour idée initiale de vandaliser l'atrium ! Mon sourire revient, et je sens que des tonnes de questions vont bientôt sortir de ma bouche. Héhé.

« Je m’appelle Ludwig, enchanté Madame Li ! »

Hm... Par contre, dire que je faisais le paon juste pour le plaisir de transgresser les règles, c'est pas vrai. Mais bon, elle peut pas savoir. Elle va vite comprendre que je suis pas un sale gosse, même si je suis un kéké, c'est vrai.

« Vous savez, c'est génial que vous soyez patrouilleuse car moi j'aimerais trop être Ranger ! » Je suis peut-être un peu naïf en pensant que ça va l'amadouer, mais je suis sincère. Bon, par contre... « Je sais que c'est interdit de venir ici. J'suis désolé. Mais ! Je comptais pas abîmer quoique ce soit ! Je sais que les devoirs d'un Ranger c'est de conserver et protéger la nature et les endroits comme les ruines ! Je prenais juste des photos pour... Pour les montrer à quelqu'un. »

À Alex. Entre autres. Mais surtout lui. Finalement, c'est plus pour lui que pour les gens que je vois tous les jours, que je fais le kéké et que je me lance des défis débiles comme celui-là. Pour lui raconter des trucs qui pourraient l'impressionner un peu... Lui, il a tellement peur de rien que si je ne fais pas un peu des trucs de ouf, il sera jamais surpris et il faut bien le surprendre un peu pour par l'ennuyer... C'est vrai, non... ? Eh, ça se voit que vous le connaissez pas. Enfin, bref, passons, il paraît que je suis obsessionnel, à force.

« Mais, ok. Je vous aiderais avec plaisir, moi, ça m'interesse... Contrairement à mes copains, justement, héhé ! »

Et je le pense, c'est vrai, c'est des trucs de Ranger et je veux faire des trucs de Ranger... Et dans l'immédiat, j'ai pas du tout envie de penser à comment je vais devoir me débrouiller pour retrouver mon groupe et expliquer ce qui m'a amené à le quitter en premier lieu. Monsieur Boniface peut-être distrait mais je crois pas qu'il soit du genre à oublier un élève. Pour prouver ma bonne foi à la Ranger, je range mon phone dans mon sac et lui consacre toute mon attention.

« Qu'est-ce que je dois faire ? On va faire de l'archéologie et déblayer des vieux artefacts, genre ? »

Voila, j'ai la hype, maintenant. Je vois pas trop comment les propositions de la plus âgée pourraient me décevoir, vu comme je suis motivé.

« C'est déjà tellement bien déterré... euh, conservé, ici... Pourquoi les gens peuvent pas encore visiter ? »


Comment ça, j'aime pas le silence ? Bah... ouais, hein. J'ai le droit d'aimer parler, ok ?

« Donc vous êtes Ranger mais vous êtes un peu archéologue aussi, M'Dame Li ? Genre, comme dans Jurrasic Park mais, bah, avec des ruines ? »

...Ok, arrêtes Lulu, tu commence vraiment à avoir l'air d'un gros kikoolol, là, à force. Mais bon, Jurrasic Park c'est vraiment cool, faut dire. Néanmoins, je vais laissée mon aînée parler, maintenant.
Ludwig Green
Ludwig Green
Civil
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Lun 23 Avr 2018 - 20:45
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Charlotte S. Laurens
Boum dans l'Atrium
Carla possède sa propre méthode éducative, mais j’ai la mienne. Je sais très bien que de jouer les méchantes ne servira à rien si ce n’est que de possiblement lui donner raison et causer de la provocation de sa part. Dans mon travail d’instructrice de karaté, j’ai côtoyé des jeunes difficiles ou désobéissants. J’ai trouvé que de les traiter en égaux et de me montrer déterminée à leur apprendre quelque chose peut s’avérer gagnant. Après bien sûr, je n’ai pas toujours su garder mon sang-froid auprès d’eux et bon nombre d’entre eux ont cru judicieux de me mener à bout. Je compte heureusement ces incidents sur mes doigts. Le karaté a tendance à me maintenir calme et sereine, ce qui a facilité mon travail auprès des enfants. Ici, je tente de faire un peu la même chose avec l’intrus, de lui montrer la beauté de ces sanctuaires afin qu’il soit motivé, peut-être, par la perspective de les protéger. Le blondin ne fait pas trop le fier devant mes réprimandes. Il se contente de balbutier au sujet de ses intentions, mais je lui fais signe de s’arrêter car ce n’est pas nécessaire. Au final, je me fiche de peu de ses raisons. Il se montre collaboratif, c’est tout ce qui m’importe. Le garçon semble sincèrement regretter ses gestes et être motivé à les réparer. Ma frustration se dissipe progressivement. Ça ne sert à rien de lui en vouloir pour toujours après tout. L’adolescent se présente comme étant un dénommé Ludwig, u nom qui sonne un peu allemand à mes oreilles. Son «madame Li» me tire un petit rire amusé. J’ai parfois l’impression d’avoir encore à peu près son âge, alors les marques de politesse me surprendront toujours lorsqu’on m’en affuble.

Sa politesse me donne de plus en plus confiance en lui. Il a une de ces bouilles bien naïves qui me rappellent un peu Manolo avec ses jolies manières. Manny est toutefois bien plus timide. Ludwig, lui, devient rapidement très enthousiaste, me confiant qu’il rêve de devenir Ranger et qu’il connaît parfaitement le rôle des patrouilleurs. Je ne sais pas s’il tente de me flatter afin de se sortir de l’eau chaude. Je reste donc plutôt froide devant ses paroles ou du moins inexpressive. À son âge, je ne rêvais que de suivre les traces de mes parents Champions. Certains choses ne se passent pas comme prévu dans la vie. Sauf que je ne suis quand même pas assez aigrie pour le lui dire. Je me contente d’observer l’adolescent en mesurant mon malaise. Il y a quelque chose chez lui qui me déstabilise un peu mais je ne saurais dire quoi encore. J’hoche la tête devant son accord à ma proposition. De toute manière, je ne lui demandais pas la permission, c’était ça ou je le ramenais par l’oreille jusqu’à son professeur.

«Très bien Ludwig. Tant mieux si ça t’intéresse. Je te demanderai par contre de ne prendre aucune photo pendant notre ronde. Certains Pokémon et plantes n’ont jamais vraiment vu la lumière du soleil et celle d’un flash de caméra pourrait être très agressante. Moi, j’utilise une lampe-torche spéciale ou la flamme d’Akemi, qui fait bien attention.»

Je désigne la Braségali qui offre un salut au jeune garçon. Naturellement, mon amie de toujours est heureuse de la compagnie. Je secoue la tête devant son enthousiasme habituel, menant le groupe à travers «la salle commune». Aussitôt, le garçon se met à enchaîner les questions et commentaires. Est-il toujours aussi bavard? Je n’ai même pas le temps de placer un mot, ce qui fait glousser Akemi. Je lui offre un regard noir bien puéril avant de tenter de répondre au garçon. Visiblement, il n’avait pas menti au sujet de son intérêt pour son métier.

«Mon principal travail ici est surtout la surveillance des lieux, s’assurer que personne n’abîmera les ruines. Je peux accompagner des archéologues dans leurs études, c’est vrai. Pour ma part, je suis plutôt une archéologue amatrice. On peut dire que c’est comme Jurassic Park ou The Mummy ouais. Les archéologues dépoussièrent les artéfacts et étudient les populations du Titak, ils sont vachement cools.»

Est-ce moi ou la lampe-torche? Dans mes yeux, une lueur trop souvent éteinte s’est allumée. Je me suis même surprise à sourire, chose que j’efface rapidement. Je ne devrais pas me laisser séduire par ce rêve à nouveau. J’y suis aussi près que je ne le serai jamais.

«Cette section est l’habitat de beaucoup de Pokémon, voilà pourquoi ce n’est pas ouvert au public. Quand je passe par ici, je fais le compte de tous les habitants du coin. Tiens, tu pourrais m’aider à compter.»


Je lui remets une liste exhaustive des habitants de l’atrium avec un crayon.

«Tu te sens d’attaque? Ta toute première mission Ranger.»

Je ne sais pas si je suis bienveillante ou moqueuse à l’instant. Dans tous les cas, je suis curieuse de voir comment il se débrouillera.

feat. Ludwig Nagel
(c)Golden

Charlotte S. Laurens
Charlotte S. Laurens
Ranger
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Mer 2 Mai 2018 - 23:31
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Ludwig Green
Boum dans l'atrium.
Ruines du Titak - Début Avril 2023 - Vers 11h
Ludwig   Charlotte
Je me suis presque redressé comme un soldat lorsque Madame Li la Ranger a commencé à m’expliquer ma mission. C’est trop classe, j’ai presque la musique de Mission Impossible qui passe dans ma tête pendant qu’elle me présente les lieux et ce qu’ils impliquent en termes de mesures de sécurité. J’hoche religieusement la tête à tout ce qu’elle me raconte, je dois surement avoir l’air un peu stupide, d’ailleurs. Enfin. Personne ne le saura que j’ai acquiescé avec l’air le plus mièvre du monde… J’imagine que ce qui se passe dans l’atrium reste dans l’atrium ! J’éteins donc docilement mon portable pour le ranger, obéissant aux prérogatives de la cheffe et saluant au passage son gros poulet de feu.

Li commence à nous guider au travers des ruines. Je ne la lâche pas d’une semelle pour le moment, car je n’ai pas vraiment envie de me perdre maintenant qu’on a bien avancé… Même si, insouciant que je suis, c’est sûrement ce qui me serait arrivé si elle n’avait pas débarqué. Je pâlis un peu à cette idée. J’aurais pu vraiment me mettre dans de beaux draps, maintenant, je m’en rends compte. Je comprends mieux pourquoi la Ranger m’a fustigé comme ça en me trouvant ici. Meh, je vais éviter de faire le malin et… Merde, qu’est-ce que M. Boniface dira… ? Tout ça pour un pari débile. Je me demande ce qu’Ellias va en penser s’il l’apprend… Et je ne veux même pas imaginer la réaction d’Alex. Enfin, je lui montrerais quand même les photos, à lui, ehe. Enfin, bref, un peu de concentration, Lulu. Je continue de hocher la tête (je me demande parfois si je deviens pas un âne ou un poney) en parlant des archéologues.

« C’est vrai qu’ils sont cools ! Un jour mon grand frère il m’a emmené au Musée d’Histoire Naturelle de Baguin, et il y avait un atelier archéologue en herbe pour les enfants, avec un bac à sable et des faux fossiles… Même que j’avais eu un faux fossile nautile en plastique. C’est cool, non ? »

On entre dans une nouvelle « section », apparemment peuplée de quelques Pokémon sauvages. Youpi ! Enfin, il faut rester discret, histoire de pas les déranger et de ne pas se retrouver poursuivi par une horde de Tutafeh vengeurs. Attentif à ce que la torche éclaire, je me saisis de la liste et mon sourire s’élargit lorsque l’expression « Ta mission de ranger » franchit les lèvres de la plus âgée.

« Danke schööön ! »


Lui dis-je tout sourire, afin de la remercier, les yeux tous brillants. Et je m’attèle sans tarder à mon devoir, à mesure que l’on avance dans cette section des ruines. Je plisse les yeux pour mieux y voir, inspectant chaque recoin avec la plus grande attention. Je suis un peu surpris qu’aucun Pokémon ne suis encore passé, alors que nous sommes hypra silencieux et que je n’ai même pas ouvert la bouche ! Mais, il suffit que je commence à être un peu impatient pour voir un ombre passer et s’enterrer sous ce qui semble être un vieux banc de pierre.

« Oh ! Il y a quelque chose. »

Chuchotais-je, tout bas, en me baissant doucement. J’approche mon visage des trous laissés par quelques créatures dans le sol et…

« Irrrrk ! »

Feulais-je lorsqu’une famille de Kraknois sortent brusquement la tête du sol pour m’envoyer une salve de sable dans la tronche et les yeux, et retournent sous terre juste après. Eh bah pour les avoir vu, je les ai vu ! C’est cool, mais en même temps, ça fait mal aux yeux.

« Ouille… Bande de… Gnnn ! »

Je me frotte les yeux couverts de sable puis cligne en me redressant. Eh bah, en me voyant revenir avec les yeux rouges, le prof et les autres vont vraiment se demander ce que j’ai trafiqué dans les ruines. Je gromelle un peu en cochant les Kraknoix et les marque au nombre de 4 dans ma liste, et je continue de prospecter religieusement. C’est un peu mes devoirs, en plus chouette, mais, du coup, je ne sais pas trop si je peux causer avec Madame Li tout en travaillant. Je voudrais pas avoir l’air d’un futur Ranger fumiste.

« Vous trouvez des choses, M’Dame Li… ? »


Glissais-je, toujours à voix basse, en regardant la liste de la Ranger afin de prendre exemple sur la façon dont elle note ses trouvailles.

« Waaah… Il y a vraiment des Cryptéro, par ici ? Ma cousine en avait une ! Et… Oooh ! »

Quand j’aperçois le nom de « Métamorph », j’ouvre grand les yeux. Puis arque un sourcil.

« …Mais… Les Métamorph, s’ils se changent en un autre Pokémon, vous faites comment pour les différencier ? C’est un peu flippant, en fait, non ? »
Je sens que je vais digresser, bizarrement. « Enfin c’est parce que ma meilleure amie elle m’a montré un film trooooop flippant qui s’appelait « Le Métamorph vengeur » ! Avec un Metamorph qui prenait la forme des proches de l’héroïne et… bah, c’est dégoutant, y’a plein de sang en plus… »

Des images terrifiantes de ce film qui m’a empêché de dormir pendant 4 nuits de suite me repassent dans la tête… Brrr, j’aurais pas du en parler, surtout que maintenant, je vais flipper, dans la pénombre. Bien sûr, c’est aussi le moment ou j’entends un bruit de pas dans l’obscurité.

« …C’était quoi ça… ? »

Fis-je, la voix tremblante, en me rapprochant de la Ranger et de sa Braségali. Pourvu que ce soit juste la famille Kraknoix qui veut encore nous faire une blague…
Ludwig Green
Ludwig Green
Civil
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Mer 9 Mai 2018 - 18:01
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Charlotte S. Laurens
Boum dans l'Atrium
Bon, je dois quand même me détendre avec ce jeune. De toute évidence, j’ai rétabli le contrôle sur la situation et désormais Ludwig se montre collaboratif et même enthousiaste. Il brise un peu mes préjugés je crois, ce qui ne me plaît pas exactement. J’ai plus de facilité à cerner les gens qui entrent facilement dans des cases, dans un espèce d’ordre établi qui me permet d’appréhender mes réactions face aux autres. Avec lui, je me trouve un peu dans le néant mais sa bonne humeur a quelque chose de contagieux même si je me méfie encore un peu de sa joie débordante. Il fait encore très enfant ce qui ne devrait pas me surprendre. Au final, vu l’âge que je lui estime, il sort encore tout juste de l’enfance juste que moi j’étais… Différente à l’époque. Plus renfermée, je n’aurais jamais osé faire la conversation à un adulte inconnu et je n’aurais pas su apprécier la visite exclusive des ruines. Je n’avais d’intérêt que pour les combats et le karaté à l’époque et rien ne m’importait vraiment. Au final, tant mieux s’il sait s’ouvrir au monde de l’archéologie en si jeune âge et je tâcherai tout de même d’encourager sa curiosité débordante afin qu’il ne finisse pas aigrie et trop sérieuse comme moi. Ou peut-être est-ce inévitable avec la vie adulte, qui sait. Je n’ai de référence que ma propre expérience qui somme toute a été plutôt difficile.

«Ouais, très… cool.»

Bon, je suis quand même plutôt mauvaise pour feindre l’intérêt. L’activité dont il parle aurait sûrement plu à Manolo qui lui aussi est très curieux, ainsi qu’à Celia qui adore se salir les mains, mais pour ma part, elle me rappelle trop amèrement mon projet de devenir archéologue moi-même. Je tâche de taire mon malaise et d’avancer, profitant de la distraction de cette mission spéciale que je réserve à Ludwig pour changer de sujet.  Il me répond en une langue qui doit être de l’allemand ce qui me fait un peu sourciller, mais son expression trahit son émotion. Tant mieux, ainsi je m’épargne une tâche. En vrai, j’aime bien compter les habitants de l’atrium, ça me donne l’occasion de saluer tout le monde et de m’assurer que tous vont bien. Je laisse l’adolescent partir de son côté tout en demandant d’un geste à Akemi de le garder à l’œil. Tout de même je ne voudrais pas qu’il s’éloigne trop. Pour ma part, je vais vérifier du côté de la vieille fontaine l’état de certains champignons, rares et fragiles, qui servent de nourriture à de nombreux Pokémon des environs. Ces plantes sont très sensibles aux changements de température et d’humidité. Je remarque qu’une part des champignons s’est retirée, mais la chose ne m’inquiète pas. Leur venue est souvent cyclique, je devrai juste m’assurer qu’ils reviennent bel et bien. Un cri soudain me tire de mes observations : on dirait que Ludwig est dans le pétrin. En voyant son visage couvert de sable, je devine qu’il s’agit d’un coup d’un Pokémon Sol du coin, probablement Kraknoix. Je me retiens à deux mains pour ne pas pouffer devant le ridicule de la chose. Au moins il apprendra que le job de Ranger est plus facile sur papier qu’en pratique.

«Je recensais les champignons, rien de bien intéressant. Et oui, y’a bel et bien des Cryptéros dans les parages. J’ai été plutôt impressionnée la première fois que je les ai vus, surtout que je suis une spécialiste du type Combat alors les gros oiseaux de type psychique… Mais ils sont sympathiques, ils veillent beaucoup sur les autres espèces du coin. Il faut faire attention cependant car s’ils nous jugent un ennemi de la colonie ils peuvent se mettre en mode attaque. Ça n’arrive pas très souvent heureusement.»

Métamorph, comme il le nomme, est un Pokémon plus compliqué à dénicher. Il est souvent le dernier que je parviens à trouver dans ma ronde. Je soupire un peu en entendant l’évoquer, sincère dans ma réaction. Lui, il parle d’un film, je n’ai pas tout suivi ses dires ainsi je le regarde d’un air dubitatif.

«Euh… ouais, Métamorph est très difficile à chopper et je dois souvent recompter à cause de lui. J’arrive à le reconnaître car il adore jouer de sales tours, puis on remarque souvent de petites erreurs dans ses transformations, comme un Sabelette sans queue. J’sais pas trop pour les Métamorphs tueurs par contre… comme la majorité des Pokémon ici, ils veulent plus de la compagnie qu’autre chose.»

Au loin, on entend un bruit plutôt sinistre qui fait aussitôt peur à mon protégé du moment. Pour ma part, je conserve mon calme mais je dois avouer que ces pas caverneux au loin me donnent froid dans le dos. Akemi s’est rapproché de Ludwig comme pour le protéger.

«Tu as un Pokémon Ludwig? Je crois que tu devrais te préparer pour un combat.»

Je fais moi-même appel à Astrid, ma Pandarbare. La panda se place devant nous tandis qu’une étrange fumée envahit l’atrium. Des ombres semblent s’y mouvoir et je prédis une attaque sous peu. Ce n’est pas la première dont je suis «victime» mais à chaque fois je n’aime pas trop… ces spectres sont flippants et je dois souvent user de force pour les dissuader. Si Ludwig n’a pas de Pokémon, il pourra toujours utiliser Akemi, qui le regarde pour tester sa réaction.

«Aller, montrez-vous Tutankafer.»


Astrid gronde en direction des ténèbres pour inviter nos adversaires à se montrer.

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Charlotte S. Laurens
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Mar 22 Mai 2018 - 21:11
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Ludwig Green
Boum dans l'atrium.
Ruines du Titak - Début Avril 2023 - Vers 11h
Ludwig   Charlotte
Quoi, faut aussi recenser les champignons ? Hm… J’imagine que c’est aussi des trucs vivants, donc que c’est normal de recenser tout ce qui « vit » ici-bas. J’hoche la tête, l’air de dire que j’ai bien compris là où Li veut en venir.

« Aaaah, oui, les champignons ! On allait souvent cueillir des champignons avec mon frère ! »


Rajoutais-je, comme si on en avait pas déjà assez de ce genre de détails à la con sur ma vie. Mais, euh, je peux pas m’en empêcher. Et puis, je dérange pas les Pokémon, en plus, je fais attention à parler à voix basse et j’arrive à recenser les habitants quand même. C’est un peu plus interessant d’entendre parler de la spécialité de la Ranger. Elle aime donc les Pokémon combat ? Je ne savais pas que certains Rangers avaient des spécialités, comme il faut s’adapter à toutes sortes de terrains, mais le type combat le permet assez bien, il me semble. Comme il ne craignent pas spécialement le froid, la chaleur ou les terrains hostiles, qu’ils sont robutes, ce doivent être de très bons compagnons de route, pour les explorateurs et les gardiens de la nature.

« Le type combat doit être très pratique pour les Rangers, en fait, c’est vrai ! Ils peuvent résister à toutes sortes de climats et terrains. Il faudrait que j’en capture un, à l’occasion. »

Ajoutais-je, tout sourire. Bon, quand y’a des Cryptéro, ils sont moins commode, certes, mais quand même. Et puis, c’est bien si je marque des points auprès de mon ainée, aussi, même si ce n’est pas que pour ça que je dis être intéressé par le type combat. Enfin, assez causé, je dois me reconcentrer sur ma liste. M’y replonger après avoir parlé des champignons fait néanmoins naître quelques insécurités.

« …Vous êtes sûre que vous voulez me laisser faire les Pokémon, du coup ? Parce que c’est peut-être un peu important et, euh, je voudrais pas mal le faire… »


Ce n’est pas pour tirer au flanc, hein. C’est juste que me sens peu confiant mais flatté qu’on me fasse tout de même confiance. Du coup, je m’applique encore plus, surtout qu’il fait reconnaître les Métamorph parmi les habitants et donc, redoubler de vigilance pour les distinguer. Madame Li m’explique plutôt bien et me rassure sur le fait qu’on ne se fera pas manger par un féroce Pokémon rose tout mou et gluant. Non, en fait, on va peut-être se faire bouffer, mais d’une autre façon et par un Pokémon quelque peu plus effrayant. Je n’aime pas trop ça. Mais en même temps, c’est le moment idéal pour prouver que je ne suis pas une chiffe molle ! La cheffe de notre petit groupe me conseille de faire sortir un de mes Pokémon pour me protéger.

« … O-Ok ! »

Ce que je fais sans attendre, en allant chercher la Pokéball de mon Mateloutre, qui ne tarde pas à apparaître à mes côtés. Loulou flaire tout de suite le danger, son poil se hérisse et il se met sur ses gardes, prêt à riposter. Comme je disais, on ne va pas se faire manger mais… Plus probablement nous faire aspirer notre âme par un Tutankanfer… Brrrrr ! Je n’aime pas du tout les Pokémon spectre, moi… A part la Lugulabre d’Alex qui est une crème, mais… Les trucs morts qui reviennent sous forme de fantôme, j’aime pas trop ça.  Mais je ne vais pas m’enfuir ou me recroqueviller en pleurant. Je ne suis plus un enfant, je suis un futur Ranger. Et si je suis courageux maintenant, madame Li pourra dire à tous ses collègues comme j’ai été génial, et comme je ferais un super Ranger. Enfin, c’est ce que j’espérais avant que le grand Pokémon spectre n’apparaisse et que mes jambes se mettent instantanément à trembloter.

« …Oh merde… »

Lâchais-je, d’une voix tout aussi tremblante, en voyant le spectre-sarcophage se rapprocher. Je recule d’un pas vers l’arrière. Je n’aimerais vraiment pas finir dans ce coffre pour momies… Oh putain, c’est quoi les ombres qui sortent de son enveloppe corporelle… ? Des bras ?! Des bras immenses… Oh, non, non, non, non ! Mais quel abruti, qu’est-ce qui m’a pris de faire mon kéké, moi ?! Je le sais, à force, que ça attire toujours des ennuis. En voyant que je continue de reculer, mon Mateloutre se met devant moi d’un air protecteur, prêt à se confronter au spectre. Il est tellement plus courageux que moi… Avec la Braségali de Li, il est prêt à passer à l’attaque, il n’attend que mon signal ou celui de la Ranger. Mais, il faut croire que je vais tout gâcher. A force de reculer, mon talon rencontre une marche et je tombe en arrière, c’est ce qui devait arriver.

« Aaaaaah ! »


Criais-je comme un idiot un peu trop dramatique sans le vouloir. Mon cri a déclenché la panique chez mon Mateloutre également. Loukas bondit déjà vers le Tutankanfer pour me défendre. Mais il ne devrait pas, ça va empirer la situation !

« Loulou, attends ! »

Parvins-je à crier quelques instants trop tard car le Mateloutre s’est déjà élancé, armé de son coquillage prêt à trancher. Et l’espace d’une seconde, le chemin qu’a parcouru la coque aiguisée comme un sabre scintille dans la pénombre. Loulou a tranché en biais, en plein dans l’enveloppe du sarcophage habité… Wah ! J’allais le féliciter, mais apparemment, le spectre n’a rien senti de l’assaut de mon Mateloutre et ses bras d’ombre s’allongent, entourent et enssèrent le petit corps de ma loutre ainsi faite prisonnière.

« Non ! Loulou ! »


Je ne sais quelle insouciance me pousse à me relever immédiatement pour aller au secours de mon allié. C’est franchement imprudent, je vais me faire manger par ce fichu sarcophage mais… Je ne peux pas laisser mon ami comme ça ! J’en oublie même sur le coup la présence de Li et d’Akemi à qui j’aurais dû demander conseil. Je ne sais pas, dans l’immédiat, rien n’est plus important que de libérer Loulou.
Ludwig Green
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Dim 3 Juin 2018 - 0:28
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Charlotte S. Laurens
Boum dans l'Atrium
De parler de mon type de prédilection a quelque chose de si naturel que j’en suis presque gênée tandis que les mots quittent ma bouche. Je regrette aussitôt; d’avoir mentionné cette part si intime de moi-même auprès d’un inconnu, gamin ou pas, me dérange. Je n’aime pas me dévoiler, je n’aime pas qu’on me questionne au sujet de mes préférences même pour quelque chose d’aussi évident et simple. J’ai surtout la crainte de devoir élaborer davantage, même si l’envie m’en prend toujours à la mention de ma spécialisation. Ça me rappelle trop l’adrénaline des combats, l’acharnement des entraînements, les souffles animés de la foule et le Badge défendu callé dans ma paume. J’ai l’impression que mon enthousiasme pour ces choses appartient à une autre vie, sans toutefois cesser de résonner en moi. J’ouvre la bouche pour répondre sauf que les mots restent prisonniers de ma gorge tout à coup serrée. J’aurais envie de l’encourager sauf que je n’y parviens pas. Je me contente de le regarder, plus confuse que jamais.

«J’ai confiance que tu pourras y parvenir, Ludwig. Si jamais il y a un souci, de toute manière, je suis là pour t’aiguiller.»

Je dis ces mots avec un tel détachement, un tel automatisme. Je me sens glisser parmi mes retranchements, dans ce monde où rien ne m’atteint mais où je ne ressens plus rien non plus. Je tente tout de même de combattre l’engourdissement, avalée par le vide en moi. Depuis longtemps, j’ai cessé de me demander s’il s’agit de moi, de la dépression ou des médicaments. Heureusement, l’arrivée soudaine des spectres me tire de mon état second, me ramenant brusquement à l’instant présent. C’est ce que j’aime le plus de mon métier : il a le don d’éloigner ce qui me guette trop souvent, de m’ancrer dans quelque chose de concret plutôt que de me perdre dans mes émotions, puis dans le vide qui s’en suit pour les dévorer. Mes prunelles scrutent l’obscurité afin d’en définir la forme. Le jeune dresseur à mes côtés a déjà fait appel à un fidèle compagnon, un Mateloutre visiblement loyal à son dresseur et prêt à en découdre. Je discerne deux Tutankafer non loin de nous, ces fantômes décidés à nous embêter dans notre tâche. Astrid émet un grondement préventif qui aura peut-être l’effet de dissuader nos adversaires. Après tout, nous nous trouvons en surnombre. Quel intérêt auront-ils à combattre? Pendant un instant, ils semblent réfléchir, jusqu’à ce que le cri du blondin me fasse presque bondir sur mes pieds et que son allié de se jette dans la mêlée… en profitant pour se faire attraper après une attaque visiblement inefficace. Merde.

J’ai encore le cœur qui tambourine contre ma cage thoracique d’un rythme inégal et effréné, prise de cour par la chute de Ludwig. Son cri m’a fait peur dans cette situation tendue et je dois avouer comprendre son ami d’avoir paniqué et précipité un combat que nous aurions peut-être pu éviter. Je suis prête à pardonner cette erreur, sauf que celle qui suit me fige d’horreur. C’est moi ou l’adolescent se précipite tout droit vers le spectre, menaçant de subir le même sort que le Mateloutre. Quelle est la principale mission d’un Ranger? Protéger la nature et les civils. Je ne peux pas laisser le blondin dans son élan héroïque. Un signe vers Akemi et celle-ci bondit à la poursuite du garçon, l’attrapant un peu brusquement par les épaules par derrière afin d’arrêter sa course. La Pandarbare, elle, se jette sur le Tutankafer aux bras libres et le mord d’un Mâchouille puissant. Le spectre se débat puis prend la fuite.

«Maintenant, Pisto-Poing! Attention de ne pas toucher Mateloutre!»

Astrid obéit aussitôt, chargeant ses poings avant d’en expédier l’énergie sur le spectre qui retient la loutre. Le choc le fait lâcher sa prise, mais le Tutankafer, furieux, fait pleuvoir contre nous une pluie de Ball’Ombres. Aussitôt, Akemi se place devant moi pour intercepter celles qui pourraient voler en ma direction.

«LUDWIG ATTENTION!»

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Charlotte S. Laurens
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Jeu 12 Juil 2018 - 0:20
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Ludwig Green
Boum dans l'atrium.
Ruines du Titak - Début Avril 2023 - Vers 11h
Ludwig   Charlotte
Je fais le fier avec mes Pokémon et le fait que « ohlala mon frère m’a appris à faire des combats alors j’suis fort », mais face au vrai truc, c’est tout de même autre chose. Parce que j’ai beau faire le kéké en volant au secours de ma loutre, je n’ai absolument aucune idée de comment la suite va s’enchainer. Et maintenant que je me suis jeté dans la bagarre malgré moi, j’ai comme un mauvais pressentiment. Malheureusement, je n’atteinds pas mon ami Mateloutre prisonnier du Tutankanfer. Je suis retenu dans ma course par les bras puissants de la Braségali de Charlie qui m’empêchent d’aller plus loin.

« Argh ! Mais ! Lâches-moi, toi ! Loulou est en danger ! »

Mais la Pandarbare de Charlie s’occupe de la suite. Elle rentre dans le lard du Tutankafer a coup de dents, ce qui lui fait lâcher prise et fait tomber mon Mateloutre à terre dans le processus. En voyant que la loutre n’a pas l’air de bouger, je me débats encre plus fort des bras d’Akemi en protestant qu’on me lâche. J’aimerais me dire que tout va bien maintenant que les Tutankafer prennent la suite mais…

A force de me débattre, j’ai fini par échapper à la prise d’Akemi et je me suis retrouvé par terre. Enfin, je vais pouvoir récupérer mon Loulou ! A peine nos ennemis partis, j’oublie de nouveau le danger pour me précipiter au chevet de mon ami tombé inconscient par terre. Je n’avais pas prévu la suite… Comme le reste du groupe, je crois. En s’enfuyant, les Tutakafer ripostent une dernière fois à coup de Ball’Ombre. Akemi s’en va protéger sa maitresse et moi, je me jette sur Loukas en me plaquant par terre en attendant que l’orage passe. Je ne peux plus bouger, de toute façon, j’ai épuisé ma réserve d’adrénaline et maintenant que je suis par terre, je suis pétrifié par la peur. Tandis que les Ball’Ombre se répercutent sur les murs à grands bruits, je commence à trembler et à sentir les sanglots remonter le long de ma gorge. Je ferme les yeux du plus fort que je le peux en serrant la loutre contre moi, comme convaincu que l’ambiance deviendra paisible plus rapidement si je le souhaite.

Je ne sais pas ce se passe autour de moi tandis que les lieux redeviennent plus calmes. Je n’ose l’imaginer ni regarder autour de moi, alors je reste inerte à terre à ruminer. Quel andouille ! De base, j’aurais dû être plus prudent et empêcher Loulou de faire le fou. Et encre une fois, je ne suis bon qu’à faire le boulet… Pourquoi je m’en étonne encore, d’ailleurs ? J’aurais mieux fait de passer pour un dégonflé auprès de Raoul, ça aurait évité l’escalade des bêtises et de me retrouver en PLS par terre à tremblotter.

« I-Ils s-sont p-partis… ? »

Demandais-je d’une voix tremblante entre deux sanglots avant de me redresser un peu, laissant de l’air à Loulou qui n’a pas encore ouvert les yeux…

« M’dame Li… ? L-Loulou se réveille p-pas… »


J’essuie les larmes qui coulent pour de bon d’un revers de manche. Calmes-toi, Lulu, il s’est probablement juste évanoui sous le coup de la peur…

« Qu-qu’est-ce q-qu’on fait ? J-J’veux pas qu’il m-meure ! »

Ludwig Green
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Jeu 2 Aoû 2018 - 18:19
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Charlotte S. Laurens
Boum dans l'Atrium
Il fut un temps où je possédais plus de résilience devant l’imprévisible. Où je parvenais encore à gérer ce qui m’échappait. À bien y penser, je n’ai jamais été la plus douée avec ce qui sort du cadre rassurant de mon contrôle. Malheureusement pour moi, j’ai appris rapidement qu’il y a bien des choses qu’on ne peut pas contrôler, que nécessairement les événements nous entraînent loin des routes rassurantes que nous traçons pour nous-mêmes dans l’obscurité en croyant connaître le chemin. Ce job de Ranger a quelque chose de parfois si mécanique que je parviens à gérer l’anxiété quotidienne qui vient avec l’imprévu. Sauf bien sûr lorsque j’ai plus qu’une variable à m’occuper, plus que moi-même et mes Pokémon. La surveillance, l’accompagnement et la protection des civils m’amène toujours aux extrémités de mes capacités et j’ai du mal en ce moment à garder mon calme devant le comportement imprévisible et téméraire de mon jeune protégé. Je rage et peste devant sa stupidité qui pourrait lui coûter cher, sachant pertinemment que j’aurais fait de même à son âge pour protéger un allié. Heureusement qu’Akemi était là pour le retenir, mais même elle ne peut empêcher le garçon de courir à la suite du Mateloutre afin de s’assurer qu’il aille bien. La Braségali ne cherche pas à l’empêcher, reconnaissant entre lui et son ami le même lien qui nous relie depuis toujours. Je pince les lèvres en surveillant le dernier Tutankafer, en espérant qu’il ne prendra pas le blondin comme cible.

Heureusement, Ludwig a de bons réflexes et se jette au sol devant la pluie de Ball’Ombre qui s’abat sur nous. En un bond, Akemi est à mes côtés et détruit ce qui passe près d’elle de coups de pied enflammés. Pour ma part, je n’ai plus quitté l’adolescent des yeux, tremblante et inquiète, le cœur en cavale. J’ai l’habitude de ces combats dans les ruines anciennes, mais pas d’avoir quelqu’un de vulnérable avec moi. S’il devait m’arriver quelque chose, il n’en tiendrait qu’à moi… Mais si je devais ramener un gamin blessé à sa classe? Comment pourrais-je me justifier? J’ai déjà placé le jeune homme en danger en lui proposant de m’accompagner dans ma ronde. Malgré le départ des spectres, il semble tout aussi terrifié. Je ne réalise pas que mes propres tremblements ne doivent pas beaucoup l’aider. Je me dirige vers lui, tendue et inexpressive, tentant de récupérer mon calme. Je vois bien qu’il a besoin de réassurance.

«Ils sont partis, Ludwig, t’inquiètes pas.»

L’état de son Pokémon m’inquiète un peu plus néanmoins. En tentant le tout pour le tout, cette petite loutre a probablement dépassé ses limites, même si elle ne me semble pas blessée. Je tente de l’examiner rapidement avec mes pauvres connaissances en soins obtenues grâce à mon cours de Ranger, mais l’obscurité rend mon examen un peu difficile.

«Il va pas mourir, tu sais bien, respire par tes trous de nez. Aller, viens, je vais t’emmener à la base histoire qu’on donne des soins à Loulou.»

Je me redresse et l’invite à me suivre, me dirigeant d’un pas assuré dans le labyrinthe que forment ces galeries obscures. Bientôt, la lumière émerge et nous nous trouvons à l’extérieur, près d’une petite caravane qui nous sert de relais, de lieu de repos et de soins. Un autre Ranger accourt vers moi en me voyant accompagnée de l’adolescent.

«Il est pas de la classe qui visite aujourd’hui lui?»

«Ouais. Il s’est perdu et son Pokémon s’est fait attaquer.»


Mensonge. Mais je crois que le petit préférera que les véritables raisons de sa séparation du groupe restent secrètes. L’autre hausse les épaules et propose aussitôt son aide pour traiter la petite loutre. Nous nous installons à l’intérieur et tandis que mon collègue s’occupe du blessé, j’offre une bouteille d’eau à l’adolescent. Je lui jette régulièrement des regards, ne sachant pas trop quoi lui dire. Mais son projet me revient en mémoire et je ne peux empêcher un certain malaise de m’étreindre.

«Hum… Écoute Ludwig… J’espère que cette expérience ne t’aura pas découragé de devenir Ranger. Parfois le boulot n’est pas facile mais on apprend tous les jours.»

Tentative de sourire. Pourquoi est-ce si difficile de l’encourager à poursuivre ses rêves?

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Charlotte S. Laurens
Charlotte S. Laurens
Ranger
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Ven 24 Aoû 2018 - 22:04
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Ludwig Green
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Ruines du Titak - Début Avril 2023 - Vers 11h
Ludwig   Charlotte
Un jour, peut-être, j’arrêterais d’être un trouillard absolument insupportable. Tu m’étonnes que Li ne soit pas tout à fait à l’aise et que je l’ennuie. Enfin, je suis pas bête, je sais bien que tout les gens ne sont pas dupes quand ils me voient me forcer à être toujours souriant et aimable. Enfin… On va se rassurer en se disant que l’orage est passé et que Li est là, saine et sauve, pur m’assurer que ça va aller… Enfin, elle et Akemi peuvent me protéger, de toute manière. Doucement, je me redresse sur mes pieds, un peu rouge de honte et n’osant regarder la ranger. J’époussette la poussière de mes genoux et hoche la tête un eu tristement.

« Moui… Merci… »

Dis-je à Li, un peu bléssé dans mon orgueil quand même. J‘aurais aimé aider ou juste pouvoir montrer de quoi je suis capable, histoire de faire le kéké. Enfin, c’est assez débile, je sais. Mais comme ma fierté est déjà froissée, les mots de Li n’arrangent pas vraiment la situation. Oui, oui, ça va, je m’inquiète pour mon Mateloutre qui est tombé sans connaissance… « Respires par les trous de nez »… Ouais, merci, j’aimerais bien l’y voir si c’était sa Braségali à la place de Loulou.

« … Je-Je sais… Mais je m’inquiète, c’tout… »


Marmonnais-je en gonflant un peu les joues en prenant mon allié dans mes bras et suivant la Ranger vers la sortie du labyrinthe. On revient vite à la civilisation, à l’endroit dont parlait la plus âgée… Apparemment, quelqu’un pourra soigner Loulou et s’assurer qu’il n’a rien de grave. Pendant que quelqu’un s’occupe de Mateloutre, un autre Ranger interpelle Li et me demande ce que je fiche ici, devinant sans aucun mal que je me suis détaché de mon groupe… Oh non. Li va certainement me balancer et je vais être dans le caca en rejoignant ma classe… Quoique je le suis déjà, en fait. Je fais profil bas pendant que les deux adultes parlent et… Li ne me balance pas et me couvre. Je déglutis et fais volte-face dans sa direction, ne sachant comment réagir. Alors, je me tais et accepte l’eau qu’on me tend en attendant que Loulou se repose. En me désaltérant, je suis toujours embarrassé par la situation et je crois que Li n’est aussi. Mais c’est finalement elle qui brise le silence.

Si j’ai été découragé… Non, pas du tout ! Jamais ! Je me redresse, presque paniqué, et secoue la tête négativement avec frénésie.

« Pas du tout, m’dame Li… C’est génial, ce que vous faites. Mais… Il faut que je devienne plus courageux. »

« Et moins débile », avais-je envie d’ajuter. Mais c’est assez d’auto apitoiement pour la journée. Elle a bien raison de me dire que ça n’est pas facile tous les jours, mais, ça… Je ne suis pas vraiment prêt à entendre qu’il y a un revers de la médaille à ce métier que j’adule tant.

« Merci de pas m’avoir balancé. »


Lui chuchotais-je, l’air reconnaissant. Bon, il faudra assumer derrière, lorsque je rejoindrais mon groupe. On ne m’y reprendra pas ! Enfin… C’est ce que je m’imagine. Parce que je ne suis pas si malin ni courageux, en vrai. Mais bon, je ne vais pas raconter ma vie à la Ranger, non plus. Après quelques minutes, la personne qui auscultait mon Mateloutre m’annonça qu’il n’y avait rien d’alarmant en vue, mais qu’il valait mieux que je rappelle Loulou dans sa Pokéball. Ce que je fis sans hésiter un instant, véritablement soulagé. Sans oublier de remercier le « Ranger-médecin », je considère de rejoindre le groupe… Mais je crois que je n’aurais pas besoin de me donner ce mal car un Ranger fait irruption avec un type de la sécurité dans la caravane, prêts à nous annoncer qu’un « gamin s’est peut-être paumé dans les ruines et a perdu son groupe, faut une équipe pour aller inspecter ». Puis, leurs prunelles passent sur moi et mon sourire forcé de la gênante et ils émettent un « oh ». J’ai terminé de ranger mes affaires et je comprends qu’il va falloir aller avec eux afin de retourner à ma classe.

« Bon… »


Fis-je en m’éloignant de ma guide du jour.

« Merci pour tout, m’dame Li. »

Je lui tend la main pour serrer la sienne. C’est un peu « awkward », mais… Je ne crois pas que la Ranger kiffe vraiment que je lui saute au cou. Il faut que je me modère, surtout quand on ne m’a pas donné l’autorisation. Une fois la Ranger saluée, je m’en retourne avec le type de la sécurité qui me ramène au sein de mon groupe. Je me suis fait fustiger par Monsieur Boniface qui avait l’air franchement inquiet, et je ne l’ai pas contredit quand il était sûr que je m’étais réellement perdu car je rêvassais. J’imagine que c’est un peu moins la loose que la vérité, alors, je n’ai rien dit même si je n’aime pas mentir. Et puis Raoul et ses potes avaient l’air bien contents de moi dans le bus et m’ont posé pleins de questions sur ce que j’avais fait. Quand j’ai parlé des Tutankafer, laissez-moi vous dire qu’ils ont été impressionnés ! Héhé. Bon, j’espère quand même ne pas avoir trop gêné des Ranger dans leur travail. Je ferais plus attention, à l’avenir.
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Mar 4 Sep 2018 - 10:58
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Charlotte S. Laurens
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Je me demande si Ludwig a eu un bon moment, malgré tout. Dans un sens, je me sens un peu mal pour lui, même s’il a fait de mauvais choix aujourd’hui. Il n’aurait jamais du quitter son groupe, mais je dois avouer que l’avoir comme assistant a été plutôt agréable somme toute. Il me rappelle un peu les élèves de karaté que j’avais, à une autre époque il me semble. Ce temps me manque. J’ai le sentiment de m’être laissée submergée par de nombreux regrets aujourd’hui, alors que lui tendait les doigts en direction de son rêve. J’aimerais me débarrasser de cette amertume, être moins… centrée sur moi au final. Mais j’ai du mal. J’imagine que le réaliser est un premier pas malgré tout. J’aimerais pouvoir le regarder, sourire, l’encourager dans sa voie plutôt que laisser certaines lourdeurs m’atrophier la gorge. Je détourne les yeux un instant pour observer la loutre sur la table, rassurée tout de même d’apprendre qu’il va bien. Je me souviens sans mal des premières fois où j’ai vu Akemi dans un tel état, à quel point c’était difficile à gérer. Ludwig, progressivement, apprendra ses limites lui aussi. D’ailleurs, voilà la Braségali qui s’approche, posant une de ses mains griffues contre mon épaule en guise de présence. Je l’observe, morose, en me demandant comment elle fait pour m’accompagner encore. J’aimerais tellement être plus… plus que ce que je suis présentement, peu importe ce que ça représente.

«Tu le deviendras, je n’en doutes même pas. Ce n’est pas de manquer de courage que d’être effrayé, tu sais. Mais tu as été une bonne aide aujourd’hui, je suis sûre que tu te débrouilleras bien.»


Akemi sourit, même si je n’y parviens pas. Au moins, j’ai la sensation d’avoir dit ce qu’il fallait, ce que j’aurais dit à un de mes protégés à une autre époque. Je n’ai aucun désir de le contaminer de mon amertume, surtout pas maintenant qu’il est si jeune et qu’il a tant à découvrir. J’aimerais avoir cette perspective sur moi-même. Mais j’ai souvent la sensation qu’à vingt-six ans, ma vie est terminée. Que tous mes projets sont destinés à s’effriter entre mes doigts. Je repousse ces pensées. Au final, la «fraîcheur» de Ludwig m’aura fait du bien, même si son enthousiasme m’a parfois rendu un peu mal à l’aise. Je souris un peu lorsqu’il me remercie de ne pas l’avoir balancé. Il est mignon à sa manière, je suppose. J’écarquille un peu les yeux tandis qu’il me tend la main de manière un peu solennel pour me saluer une dernière fois alors qu’un collègue le raccompagnera à sa classe. Un peu amusée, j’accepte sa poignée de main.

«Merci à toi, Ludwig et prends bien soin de ton Mateloutre.»

Je n’ai pas tellement besoin de lui dire, il le sait, c’est un grand garçon. J’adresse un petit salut au Pokémon d’ailleurs tandis que les deux s’en vont. Au final, ça aura été une rencontre plutôt intéressante, ou du moins intrigante.

«Alors Li, pas trop découragée d’avoir joué les babysitters?»

«Hum…? Non, non pas du tout.»


En buvant une gorgée d’eau, j’ai l’impression d’être sincère pour une première fois depuis longtemps.

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Charlotte S. Laurens
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Dim 23 Sep 2018 - 20:24
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