Diabolo menthe V
Plaines fleuries de Nuva Eja - Mi-Avril 2023 - Vers 13h30

/!/ Petit avertissement sur la relation Lulu/Alexander abordée dans le topic et sur l'ambiance générale un peu pesante. TW Obsession/idéalisation du côté de Ludwig à l'égard de son grand-frère (qui n'est pas là du tout pour donner des circonstances atténuantes à Alex), évocation de manipulation affective, etc. /!/

J’ai bien pris conscience que parler de son grand frère à Ludwig n’est pas chose aisée. Il n’a d’ailleurs pas très à l’aise avec le fait que je ne m’entende pas bien avec Alexander. Je compte bien lui faire comprendre que quelque soit ma relation avec mon premier cousin, et sa relation avec son grand-frère, cela ne changera rien à notre relation à tous les deux. Ceci était, dire que je n’ai aucune réserve en ce qui concerne le fait que Ludwig admire tant son grand frère et aille le voir en prison régulièrement, ce serait mentir. Mais je ne peux pas encore exposer la chose à Ludwig aussi crûment. Il va falloir prendre du temps et des pincettes pour aborder le sujet. De toute manière, Alexander, Ludwig, les relations entre mes cousins, mon oncle et ma tante sont à aborder avec d’énormes précautions. Et encore, généralement, cela ne suffit pas. La conversation s’écourte très souvent. Je l’ai constaté à mes dépens pas plus tard qu’il y a quelques jours, lorsque Tonton Helmut est passé me rendre visite.

La réaction de Ludwig à ma dernière affirmation ne s’est pas faite attendre. Il baisse les yeux vers le sol et fait la moue. Une moue que je lui ait déjà vu il y a quelques semaines, lorsque j’avais parlé des Pokémon « dangereux » d’Alexander… Probablement étais-je effectivement trop suspicieux. Mais, tout de même, en faisant partie de la Compétition, je ne peux faire comme si ne rien était. Je n’ai pas encore décidé quoi faire à ce sujet, par ailleurs. Mais, bref. Cette fois-ci, néanmoins, Ludwig a l’air moins apeuré, bien qu’il est évident qu’il craint quelques remontrances. Je me doute que les choses se passaient bien plus mal que le prétendaient Martha et Helmut quand le blondin habitait chez eux. Dans tous les cas, il n’est pas spécialement surprenant qu’il ait l’air d’avoir tant de mal à faire confiance aux adultes. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé avec Alexander, par la suite, mais, je n’ai pas l’impression que Ludwig s’en soit bien sorti. En fait, je ne vois pas comment on peut sortir intact d’un contact prolongé avec une personne comme Alexander… Du moins, tel que je l’ai connu.

Avant de m’adresser de nouveau à Ludwig, je choisis mes mots avec grande préccaution, n’osant pas initier de contact physique, comme je ne suis moi-même pas franchement tactile (tout l’inverse de Papa, sur ce terrain, d’ailleurs).

« Ne t’en fais pas. Je ne m’entends pas avec ton grand frère, mais cela ne change rien pour toi. C’est entre lui et moi. » Le blondin ne semble pas convaincu. « …Tu as bien le droit d’aimer ton frère. Je ne te le reprocherais jamais. »

Cette phrase sonne artificielle. Elle a du mal à passer entre mes lèvres, je dois bien l’avouer. Le fait d’associer Alexander au verbe « aimer », sachant par mon père qui a su par mon oncle ce qu’il a fait pour se retrouver en prison… me met fort mal à l’aise, oui. Je me demande si Ludwig est au courant et à cette seule pensée, un frisson de dégout me parcoure. Un enfant de son âge ne devrait pas avoir à penser à des histoires de manipulation, de crimes ou de légitimité, ou je ne sais quoi… Malheureusement, il n’y a pas qu’Alexander qui ne l’aura pas épargné, à cet égard.

« Ellias ? »

Ludwig a une petite voix, toute timide. Farouche, il ose poser sa question.

« …Tu ne lui feras pas de mal, à Alex, hein ? »

Modération : Wololooo o/
On est repartis pour une appa en NE - PF, please

Diabolo menthe V
Plaines fleuries de Nuva Eja - Mi-Avril 2023 - Vers 13h30

/!/ Petit avertissement sur la relation Lulu/Alexander abordée dans le topic et sur l'ambiance générale un peu pesante. TW Obsession/idéalisation du côté de Ludwig à l'égard de son grand-frère (qui n'est pas là du tout pour donner des circonstances atténuantes à Alex), évocation de manipulation affective, etc. /!/

On était assis en terrasse, en plein centre-ville de Nuva Eja. Mon oncle et moi avions eu le temps d’échanger les politesses habituelles. Comme d’habitude, je me suis passé de faire des commentaires sur sa chemise à fleurs de parfait touriste qu’il continue de porter malgré le fait que ce soit moche. Je n’ai jamais compris l’amour de mon père et de mes oncles pour ce genre d’accoutrements qui les affiche directement comme des « étrangers » complètement paumés dans les pays qu’ils vont visiter… En un sens, c’est peut-être le but, quand on porte une chemise à fleur. Enfin, en dehors d’avoir une conversation banale mais pas inintéressante pour autant, comme on en a avec notre famille, j’imagine, je brûlais d’annoncer certaines choses à Tonton Helmut. Je comptais profiter d’un silence assez long pour en placer une, mais, mon oncle a tendance à ne pas aimer ça, le silence. Malgré son côté ours, il peut devenir très loquace quand il sent qu’il n’a pas forcément intérêt à se risquer comme la cible de questions épineuses. Et lui mieux que personne sait que des questions de ce genre, dans sa famille, ce n’est pas ce qui manque.

« Je voulais juste que tu le saches, mais… Je revois Ludwig, depuis peu. »

J’avais profité d’un instant où il portait son café à ses lèvres. Il s’est interrompu au milieu de son geste.

« Ah bon ? »

Il n’a jamais su cacher son malaise. A ce moment précis, Helmut débordait de malaise, c’en était presque palpable, matériel.



Pourrais-je faire du mal à Alexander ? Est-ce ce que craint Ludwig ? Mais son frère n’a-t-il pas fait bien plus de mal à d’autres gens que toute sa famille réunie… ? La violence n’a jamais fait partie de mes habitudes, ni des choses que je peux apprécier. Je pense pouvoir dire que j’ai toujours été dans le « camp du bien », si tant est que des notions de bien et de mal régissent ce monde. Je veux dire que je ne pense pas être quelqu’un de malfaisant.  Je me demande ce qui passe par la tête de Ludwig pour qu’il s’imagine que je puisse… C’est plutôt son frère, qui risque de sauter à la gorge de quelqu’un. Mais je vais faire comme si je n’y avais pas pensé.

« Lui faire du… Non, bien sûr que non. »

J’avoue me sentir un peu froissé que Ludwig puisse s’imaginer de telles choses. Pour qui me prend-t-il...? Ou alors, sa confiance envers les adultes est-elle si faible que ça...?

« Qu’est-ce qui te fais imaginer que… ?! »

Lui-même est confus par ses propres questions. Il hausse les épaules tout en caressant machinalement la Tortipouss toujours à ses côtés, tout en admirant l'oeuvre ingénieuse d'une Spododo experte en spores.

« Je… Je sais pas. » Il entortille ses doigts les uns avec les autres. « J’ai pas envie qu’il lui arrive des choses graves, quoi. Il est quand même en prison et tout… »

Encore une fois… Sait-il seulement ce qui l’y a conduit ?! Je ne crois pas que Soltan Green l’ait laissé dans l’ignorance. Ce qui n’est pas rassurant en ce qui concerne Ludwig. Pourquoi tient-il tant à protéger son grand frère ?

Modération : Fuite °W°
On continue dans les Plaines Fleuries, s'il te plait ^^

Diabolo menthe V
Plaines fleuries de Nuva Eja - Mi-Avril 2023 - Vers 13h30

/!/ Petit avertissement sur la relation Lulu/Alexander abordée dans le topic et sur l'ambiance générale un peu pesante. TW Obsession/idéalisation du côté de Ludwig à l'égard de son grand-frère (qui n'est pas là du tout pour donner des circonstances atténuantes à Alex), évocation de manipulation affective, etc. /!/

Le fait d’être plutôt détaché des histoires d’Helmut me permet de poser ce genre de question « qui fâchent » avec un certain aplomb. Cela peut peut-être sonner insensible étant donné le malaise dans lequel cela semble plonger mon oncle, mais… Cela fait 14 ans, voire bien plus longtemps qu’il est muet et évite les questions. Ce n’est peut-être pas mes affaires. Mais j’aimerais vraiment reprendre un contact sain avec Ludwig. Je n’ai plus envie des non-dits qui régissent sa famille depuis trop longtemps. Les relations du benjamin avec ses parents sont catastrophiques. Maintenant que j’y pense, je ne suis surement pas aussi détaché que je le prétends, dans cette histoire. Il faut bien que je l’admettre, cette histoire est devenue personnelle. Et j’ai un certain ressentiment à l’égard de mon oncle et de ma tante pour avoir, eh bien… Lâché Ludwig à un grand frère aux sens des responsabilités franchement douteux ? Je ne prétends pas savoir ce qu’est devenu Alexander, mais actuellement, il est en prison. Et d’après ce qu’on dit, il ne l’a pas volé. Ce n’est pas ce que j’appelle être responsable.

Dans tous les cas, le ton de mon oncle était interrogateur. Qu’attend-il que je lui dise ? Je pense qu’il préfèrerait changer de sujet, mais…

« Eh bien, oui. Je me dis que je devais quand même te mettre au courant. »
« Merci bien. »

Je sens quelque chose de très passif-agressif dans le ton qu’il emploie, désormais. Il sait où je veux en venir et cherche à me dissuader de continuer sur cette pente. Et je dois bien dire que son malaise a tendance à être contagieux.

« C’est ton fils, après tout. »
« Toi et ton père, vous avez vraiment le chic pour mettre les pieds dans le plat. »

Cette fois, il devient franchement désagréable et me prend de haut. Mon père et moi, comme il le dit, nous avons tendance à être calmes pour affronter les tempéraments forts d’Helmut et Martha. Néanmoins, ils ont parfois pris l’habitude de nous prendre pour des imbéciles malgré eux.




Et tandis que je m’inquiète pour Ludwig, lui s’inquiète pour son frère. J’imagine que si j’avais un frère ou une sœur en prison, j’y penserais certainement souvent, non sans être anxieux. Ce n’est pas comme si Ludwig avait perdu son frère, mais ce dernier est isolé pour de longues décennies derrière les barreaux. La chose doit être pénible à réaliser, surtout que Ludwig n’a pas bien l’air de se rendre compte de ce qu’il retourne. Ou alors, il s’en rend très bien compte (il a presque 14 ans, après tout, je pense qu’il pourrait comprendre), mais ne veut pas admettre ce qui est en réalité. Il a perdu quelqu’un qu’il jugeait irremplaçable, sans vraiment l’avoir perdu car il continue de le voir et de se donner l’illusion que tout ira bien ainsi… Moi, je n’y crois pas, au fait qu’une telle relation puisse « aller bien », mais je ne suis pas dans la tête de Ludwig. Perdre quelqu’un de sa famille ainsi doit être terrible… J’ai moi-même eu la sensation de perdre une sœur, à la mort d’Irina. Par la faute d’Alexander. Est-ce que ça aussi, Ludwig l’ignore ? Repenser à l’entrevue avec mon oncle me rend de plus en plus amer, et des émotions bien plus négatives me gagnent, à présent. Il vaudrait mieux que je ne cède pas à la colère tout de suite.

« Ellias… ? »

Je ne savais plus quoi répondre. C’est Ludwig qui brise le silence et se rapproche de moi, l’air perplexe.

« Ça va ? Tu veux que je te refasse un sandwich ? »

Il veut changer de sujet. Je peux le comprendre et ça m’arrange.

« Un petit, alors. »

Lui répondis-je, en souriant légèrement, tandis que j’observe discrètement le Furaiglon de Ludwig aller jouer avec l’un de ses semblables, interpellés par la forteresse de spores de la Spododo sauvage.

« Tu les fais bien. »
« Oui ! C’est Alex qui m’a appris ! C’est un très bon cuisinier, tu sais ! »

Alex, Alex, toujours Alex… Mais je n’aurais pas pu deviner qu’il faisait bien la cuisine. Pas que ça lui donne des circonstances atténuantes.

« Contrairement à Riku, haha ! Mais elle, elle nous payait des kebabs ! »

Riku. Mais bien sûr. Si il y a quelqu’un qui pourrait en savoir plus sur ce qui s’est passé ces fameuses années au château et qui serait plus à même à en parler que Ludwig, c’est bien elle… Ludwig continue de raconter quelques anecdotes. Au moins, même si c’est pour parler de son frère, il se détend et il a de nouveau le sourire.

Modération : Fuiteuh !
Et une dernière appa dans les Plaines Fleuries, please ^^

Diabolo menthe V
Plaines fleuries de Nuva Eja - Mi-Avril 2023 - Vers 13h30

/!/ Petit avertissement sur la relation Lulu/Alexander abordée dans le topic et sur l'ambiance générale un peu pesante. TW Obsession/idéalisation du côté de Ludwig à l'égard de son grand-frère (qui n'est pas là du tout pour donner des circonstances atténuantes à Alex), évocation de manipulation affective, etc. /!/

J’ai toujours été d’accord avec Papa sur une chose… Quitte à « mettre les pieds dans le plat », il faut bien qu’il y ait quelqu’un pour poser les questions que certains n’osent pas se poser. J’ai appris à me détacher de la détresse de mon oncle et de ma tante quand on en vient à parler de leurs enfants, ce qui les pousse à riposter de manière franchement déplacée. Bien entendu, c’est un sujet qui fâche. Néanmoins, je ne peux pas comprendre ce qui s’est passé avec Ludwig si je ne peux pas aussi en parler à ses parents… Qui sont tous sauf ignorants de la situation et qui sont parmi les premiers concernés, quoiqu’on en dise.

« Pardon. »

Mon regard revint vers mon oncle. Je ne m’attendais pas à ses excuses. Au moins il se rendait compte qu’il était sur la défensive et qu’il pouvait en être blessant. Je l’ai déjà vu ainsi avec son frère Hanz, il faut dire, alors, ce n’était pas si surprenant.

« Tu n’es pas obligé de t’occuper de lui. Green fait bien son boulot. »

Je n’ai pas relevé à voix haute le fait que cette affirmation était extrêmement hypocrite et lui facilitait beaucoup de choses.

« Ce n’est pas comme ça. On fait juste des sorties entre cousins. »

Cependant, ce ne sont pas vraiment des sorties de tout repos.

« Il dit… Beaucoup de choses. »

Le regard du père du concerné ne quittait pas sa tasse de café. Il devait comprendre où je voulais en venir.

« Il grandit bien, mais... il n’arrête pas de parler d’Alexander. »
« C’est avec lui qu’il a grandi, en un sens. »
« C’est vraiment ce que tu crois ? »
« Hein ? Comment ça ? »

Helmut s’était mis à froncer les sourcils à nouveau derrière ses lunettes de soleil et m’observait de travers. Je soupirais et déviais le regard vers les passants.

« Tu sais comment est Alexander… Tu penses vraiment qu’on puisse grandir sainement avec ce type ? » Le silence qui suivit en disait long. « … Tu lui faisais confiance ? »
« Ludwig voulait tellement le rencontrer. »

Ce n’était pas un argument valable ni le soucis. Et Helmut en était parfaitement conscient.




« Tu as des nouvelles d’elle, d’ailleurs ? »

Demandais-je à Ludwig à propos de notre cousine Riku, curieux de savoir ce qu’elle devient. Le blondin hausse les épaules d’un air mélancolique.

« Bah… Elle téléphone chez Soltan, parfois et quand elle a le temps, on se parle un peu. »

Il termine son sandwich et me l’offre avec un sourire triomphant. Un cœur de pierre aurait bien du mal à refuser une collation offerte avec une bouille pareille. Je me surprends à lui rendre son sourire, quelque peu mièvre et ramolli.

« Mais bon, j’aimerais mieux la revoir en vrai… Elle est tout le temps en train de bouger partout pour faire des concours de coordination, alors, c’est chaud pour la contacter. »

Le sandwich et bon, et je mâche tout en écoutant les dires de mon cousin. Ce qu’il raconte me rappelle plutôt bien Riku telle que je l’ai connue quand elle était petite… Maintenant que j’y pense, elle devait avoir 12 ou 13 ans, la dernière fois que je l’ai vue, lors de ce dîner chaotique qui décida Klaus à prendre des distances vis-à-vis de sa famille.

« C’est vrai que Riku a toujours eu un côté hyperactif. Elle ne pouvait pas rester immobile plus de 5 minutes, quand elle avait ton âge. »

Tout d’un coup, le regard de Ludwig s’est éclairé. Il se tourne vers moi presque brusquement, ses pupilles brillantes de curiosité.

« C’est vrai ? Elle était comment, Riku, quand elle était petite ?! »

Je crois qu’on vient d’ouvrir sur un sujet important aux yeux de mon cousin

Modération : Fuite ! Merci pour la modo ^^