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Les kékés font de la rando
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Ludwig Green
Les kékés font de la rando.
Falaises de l'Ouest - Mi-avril - Après-midi
Ludwig   Alice
Qu'est-ce qu'il fait beau aujourd'hui ! J'ai dû pas mal lutter pour sortir aux falaises aujourd'hui en plein soleil chaud avec ma peau de blond sans que Soltan me colle au train... Le fait que j'y aille avec Alice et qu'on aille vers le nord, donc loin de chez Alex l'a convaincu, je crois. Mon tuteur connaît bien Alice, depuis le temps. Même si on fait des bêtises ensemble de temps en temps, au moins, il sait qu'on fait attention à ce que l'autre ne se mette pas en danger. Et je crois pas non plus que Alice sera trop chaude pour se balader vers l'ancien Château d'Alex.

Du coup, on avait prévu avec mon amie de se retrouver vers les falaises des dragons jumeaux, mais pas dans le coin où traînent tous les touristes et plus vers les sentiers à travers les crêtes. Ce qui est pas plus mal, car comme ça, j'ai pu sortir ma carte de ranger qui indique les bonnes promenades. Oui, j'ai totalement tenu la jambe et fait chier Alice pour qu'on suive les pistes conseillées et plus sauvages. Mais bon, c'est quoi le soucis, hein ? On s'amuse bien ! J'ai sorti mon Furaiglon et mes loutres en plus de Lizbeth qui m'a accompagné jusqu'ici en volant... Je cause déjà beaucoup tout le temps, mais là, j'ai vraiment des trucs à raconter à Alice... Comme le fait que j'ai revu Ellias ! Puis il se passe toujours des tonnes de trucs au collège aussi. La pauvre, je vais jamais avoir fini de m'étaler. Peut-être parce que j'ai tendance à avoir peur du silence, ahaha. Sans blagues. Si elle me voyait avec Ellias quand je dois meubler le silence et que je parle trop, ou avec Soltan qui a peu de répondant... Mais bref, c'est pas le moment de penser à tout ça. Je me suis assez étalé comme ça, alors il est temps que je demande à Alice si elle va bien... Bon, ça, je lui ait déjà demandé quand on s'est retrouvé et que je lui ait dit bonjour, bien sûr (je suis bien élevé), mais je veux plus de détails et de news et de sccops, quoi, même si on se parle déjà tous les jours par SMS ou sur internet.

« ...Bref, j'en ai marre de parler de ma vie ! » Même si j'avais encore pleins de trucs à baratiner. « Pourquoi tu voulais venir dans l'coin, au fait ? Ça fait quand même loin d'chez ton père. » Faust, le père d'Alice, ou un des adultes... A vrai dire, j'ai du mal à le voir comme un adulte, des fois. Dans tous les cas, il est marrant. « Y va bien, d'ailleurs ? »

...Sauf qu'il arrivait qu'elle se plaigne de son paternel ces temps-ci. C'est peut-être pas super comme sujet. Daaah, Lulu, tu manques tellement de conversation, andouille. M'enfin, au pire Alice n'est parlera pas et... Tiens... ? Je re-jette un coup d’œil à ma carte et prononce à « ah ! » surpris et un peu préoccupé.

« Mince, on s'est éloigné de la piste pendant que j'regardais pas, là... T'as pas fait gaffe aux marques ? »

C'est pas pour l'accuser, hein, mais on s'était dit qu'il fallait pas oublier de checker les marques vertes sur les rochers et les arbres. Et en un sens, j'ai pas fait gaffe non plus. Du coup, à force de causer, bah, on s'est éloignés. C'est pas très grave, on est pas en forêt, mais bon.
Ludwig Green
Ludwig Green
Civil
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Dim 22 Avr 2018 - 23:44
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Alice C. Donovan


Les kékés font de la rando
"Ou se la jouer Indiana Jones quand on l'est pas"
Les sorties avec Lulu, c'est les meilleures des sorties, c'est tout. Point sur le nez, nah. En plus, on a le droit à un temps d'enfer, alors j'avoue que je trépignais plus ou moins d'impatience en sachiant que nous allions pouvoir faire un tour du côté des falaises : un lieu génial pour trouver des pokémon, tiens ! J'ai choisi une tenue adaptée pour l'occasion, même si, certes, les lunettes de soleil bien noires, c'était peut-être un poil excessif. Dans tous les cas, je m'en fiche, et je me contente de profiter de l'instant, laissant même à Lulu son envie paranoïaque de ne suuuurtout pas faire du hors-piste. Rolala, quelle chochotte, des fois... Je claque un peu de la langue de temps à autre, mais mes sourires jovials sont bien plus sincères que ma mauvaise foi. En plus, vu tout ce qu'il me dit, on va avoir de quoi parler pour un moment encore : et quand bien même on terminerait vite, bah, y'a tellement de choses à voir que je n'ai clairement pas peur de m'ennuyer ! Je hoche d'ailleurs tellement de la tête avec enthousiasme quand il discute que je dois avoir l'air d'une grosse poule, héhé. Mais sérieux, ça fait du bien. De mon côté, il n'y a qu'Altair et Spyro qui sont de sortie : j'en ai même profité pour crâner en montrant la nouvelle évolution du Kirlia, et lui montrer le Ptéra nouveau-né. Bon, j'aurais bien aimé faire voler Lulu avec moi, maiiiis... Clairement, il n'est pas prêt pour ça, et moi non plus. Je n'ai pas envie qu'on s'écrase, héhéhé, hé, ahah... Ehrm. Bref.

Lulu me prend de surprise quand il me parle de mon père. Si je voulais le couper et lui dire qu'il pouvait bien parler de sa vie sans que ça ne m'embête, je me tends toutefois un peu face à ce sujet de conversation. Je devrais éviter de faire ma drama queen, en vrai, parce que c'est un sujet comme un autre, et même plutôt bateau : ça se trouve, ça n'est rien que de la politesse. Mais bon, je suis bête comme une brique, et je bafouille une réponse ma foi plutôt bancale.

« Euh, ouais, euh... Il va bien je suppose. 'Fin il s'est encore bloqué le dos mais ça c'est normal, pis il va chez la kiné, dont ça devrait aller. »

Parler de banalités dont tout le monde se fiche pour éviter du reste : fait. Dans tous les cas, je me rattrape très vite sur ce qu'il disait auparavant, et offre un sourire quelque peu forcé pour faire croire que tout va bien.

« Héhé, bah, euh, y'a sûrement des pokémon cool ! J'suis jamais passée par ici, en plus, alors je voulais voir, quoi ! Toi tu voudrais pas en trouver d'autres aussi ? »

Je n'ai pas trop envie de parler Papa à Lulu, en fait. Je me rends compte, des fois, que je dois vraiment lui casser les pieds à me plaindre de lui alors que, bah, hm... Sans faire dans le misérabilisme, je considère que c'est de très mauvais goût vu son propre, fin... V'voyez quoi. Je suis loin de tout savoir sur ce sujet, mais juste assez pour faire attention.
En attendant, malheureusement, je crois que nous nous sommes perdus, disons, pour rester polie. On est très clairement sortis des bornes si chères à Lulu, et j'esquisse un sourire bêta, pas foncièrement inquiète, mais consciente que ça le dérange de son côté. Ouuups. J'ai même pas eu à faire semblant de me tromper, tiens, c'est presque cool ! Mais vu son air embêté, je me ravise et me dit que ça n'en vaut pas le coût si il se met en totale frayeur. Voulant me donner l'ait mature et responsable, j'entreprend de trouver un chemin, quand bien même je n'ai aucune idée de la direction que nous devons prendre.

« Bah, euhm... Attends, on va passer par là et... »

Mais c'est que tout se ressemble, en fait. Genre, vraiment tout sur tout. Et je le réalise en grimaçant un peu, car je ne vais pas pouvoir tenir la supercherie longtemps. Lulu ne m'en voudra pas, enfin, j'crois.

« J'crois qu'on est perdus, héhé, ahaha ! »

On a évidemment vu mieux, mais je ne vais pas mentir non plus. Je fais quelques pas sur le côté, à la recherche de la moindre anomalie qui pourrait nous guider vers le chemin tracé, et ouvre de grands yeux attentifs en remarquant le grand trou creusé dans la roche qui se trouve tout près. J'entends le vent siffler contre les parois, signe qu'une sortie n'est pas loin. En vrai, je suis juste curieuse de voir ce qu'il y a dedans, maiiis... Bon, Lulu n'est pas assez bête pour que je lui fasse croire que c'est le chemin, car nous ne sommes pas venus par là, mais j'peux peut-être tenter de faire passer de l'huile pour du beurre !

« Oh, j'entends du bruit ! T'as vu ? Si on passe par là, on va peut-être avoir un raccourci ! »

C'est foireux et potentiellement dangereux : c'est-à-dire exactement pour ça que ça me plait.
MI-AVRIL 2023 (APREM)ft Ludwig Nagel-Jung
Alice C. Donovan
Alice C. Donovan
Compétitrice
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Mer 25 Avr 2018 - 2:06
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Ludwig Green
Les kékés font de la rando.
Falaises de l'Ouest - Mi-avril - Après-midi
Ludwig   Alice
J’ai toujours été un peu tatasse, j’y peux rien ! C’est Alex qui m’a appris a faire de la rando et il me disait toujours de suivre la piste… Bon, on finissait toujours par changer de chemin et improviser parce que selon lui « roh, en fait, c’est chiant de suivre la piste ». Certes, peut-être, mais bon, disons qu’à partir du moment où on quittait les sentiers, je n’ai pas de très bons souvenirs. Comme le jour où je me suis perdu dans la Jungle d’Anula en pleine averse tropicale. J’ai rencontré mes deux loutres ainsi, remarquez ! Puis, Alex a fini par venir me retrouver, bien sûr, alors, ça s’est bien passé. M’enfin, j’avais froid, j’ai choppé une grosse rhino pendant une semaine, tout ça… C’était pas l’Emergedémie non plus, mais à l’époque, j’avais pas aimé !

Alice me raconte un peu sa vie à son tour, le tour de rein de son Pôpa Faust, trouver des nouveaux Pokémon… D’ailleurs, elle m’en a parlé à distance mais comment elle fait pour avoir capturé autant de Pokémon ?! J’y crois pas, quoi… Je suis même un peu jaloux, je crois. Je devrais pas, comme j’ai les Pokémon d’Alex pour faire le kéké, mais bon, vous voyez, quoi, c’est pas moi qui les ai capturés alors c’est pas pareil. Même si je les adore.

« Quoi, t’as pas encore assez de Pokémon stylés ? »


Envoyais-je à mon amie sur un ton rigolard, mon regard s’attardant sur son jeune Ptéra qui avait immédiatement attiré mon attention et celle de Lizbeth. Avec la Bruiverne, nous l’avions observé sous toutes les coutures, et l’instinct de « grande sœur » de la dragonne s’était déclenché sans tarder. Il faut la voir, en ce moment, à observer l’air curieuse et taquine tous les faits de gestes de Spyro.  

« L’est tellement cooool, ton Ptéra… Comment tu l’as eu ? Dans le magazine scientifique d’Elixir ils parlent des technologies qui permettent de ressuciter les fossiles, même, j’ai lu l’article, j’ai rien compris mais c’est de la magie, on dirait ! » Enfin, bref, je digresse un peu, là. « Mais, euh, ouais, y’a des Pokémon cool, par ici… L’autre fois, j’ai rencontré une Ranger qui s’appelle Kido et qui est trop cool, elle a trouvé une Draïeul, dans le coin !! Une Draïeul, quoi !! »

Comme d’habitude, je cause vraiment beaucoup et je n’arrête pas de causer de ma tronche. Et de choses qui, avec le recul, ne sont peut-être pas si oufs que ça. Enfin, j’en suis pas encore à parler des cacas de mon Mustébouée pour meubler. J’espère que ça arrivera jamais, d’ailleurs. Le silence me met mal à l’aise, je l’admet, mais je ne suis pas SI désespéré… Hein.. ? A force de tergiverser j’en oublie la question d’Alice.

« Et, oh, euh… On verra bien si on trouve des bestioles, héhé. Tu cherchais un Pokémon en venant ici ? »

M’enfin, on cause, on digresse, et on re-cause, comme le relève Alice, à force, on s’est un peu paumés. Ce n’est pas très grave dans le mesure où au pire, Lizbeth peut nous ramener aux falaises jumelles, comme on est en plein air.

« Mehhhh, pour ça que fallait suivre la piste ! »


Boh, le relou. Bon, je dis ça, mais je me marre quand même avec Alice, hein. C’est pas non plus dramatique, autant relativiser comme le fait bien la plus âgée. Je range ma carte qui n’est plus trop utile et maintenant, c’est moi qui commence à suivre Alice… Jusqu’à une cavité sombre dans laquelle le vent s’engouffre et siffle comme avant d’entrer dans la grotte d’un boss de fin de stage. Je plisse les yeux, pas franchement rassuré par l’apparence de ce truc. Mais on a largement la place pour aller tous dedans et visiter un peu.

« … Entrer là-dedans.. ?! Tu crois qu’on va ressortir de l’autre côté de la montagne comme dans Kirikou… ? »

M’étouffais-je un peu, pas aussi enthousiasme et sûr de moi que la brune. J’ai pas envie de croiser une mangouste flippante qui veut me bouffer les fesses, moi. Bon ça n'arrivera pas car on est pas dans Kirikou, mais bon. Pour être tout à fait honnête, cet endroit ne me dit rien qui vaille… Et il n’a même pas l’air noté sur ma carte, lorsque je la regarde pour tenter de trouver notre location. Pas une trace d’une grotte dans le coin. Et, zut, voilà, ma curiosité et mon entrain viennent de se ranimer aussi sec, ce qui n’est peut-être pas très prudent. Mais, l’idée qu’on découvre une grotte que personne n’a peut-être jamais visité me hype un peu trop. Et puis, accessoirement, si je refuse, je vais sûrement passer pour l’andouille reloue et pouille mouillée de service. Je suis parano, mais bon, j’ai pas envie de voir la mine déçue d’Alice, même pas un tout petit peu. Mon sourire continue de s’élargir alors que je recherche encore la grotte sur la carte.

« Hé, t’as vu ? Ce truc n’est même pas signalé sur la carte… » Mon sourire est limite creepy, en fait, là. « Tu sais ce que ça veut dire ? » Oh, aller, je suis mauvais pour le suspense. « Peut-être qu’on est les premiers à l’avoir découvert et on va pouvoir donner le nom qu’on veut à la grotte ! héhéhé ! »

Peut-être bien que je rêve tout éveillé. Y’a de fortes chances, même. Mais, voilà, maintenant j’ai envie d’y aller. J’active la fonction lampe torche de mon portable, et contre toute attente, je rentre dans la cavité, mon Furaiglon et mon Mustébouée se pressant sur mes talons. Lizbeth nous surveille lors de notre entrée, prête à bondir au moindre danger.

La galerie creusée dans la roche est plus haute et plus large qu’on aurait pu le croire de l’extérieur. Faire de roche brute et sombre, cette petite grotte se développe vers l’intérieur de la montagne comme une grande « bulle » rocailleuse. Cet endroit serait surement un peu étroit pour des adultes. Mais, nous, ça passe crème. Par contre il fait vraiment noir comme dans un four, pire encore quand on s’éloigne d’un peu plus de trois mètres de la sortie.

« R-regardes bien où tu marches, hein ? »


Je regrette assez vite mon choix d’être entré, en fait. Je jette des coups d’œil incessants vers l’entrée. Ma claustrophobie m’alarme de ne pas rester dans le coin trop longtemps. Bon, le fait qu’il y ait une ouverture me rassure, mais je n’irait pas m’en éloigner. Si je ne vois plus la lumière du jour, alors je risque de faire une crise.

« Alice… ? J-J’préfère rester vers l’entrée, m-moi. Je le sens pas trop… Tu vois kekchos—Aaaah ! »

Je ne termine pas ma phrase car je trébuche sur un truc alors que je voulais me mettre dans un coin pas trop loin de la sortie. Je dégringole sur mes fesses, et mon portable tombe par terre, éclairant ce qui m’a fait tomber.

« Ouille… c’est quoi, ça… ? »


A tâtons, j’essaie de comprendre quel est cet objet. C’est un peu trop lisse pour être un simple gros caillou, un peu trop sphérique aussi. La sphère est de couleur sombre, entre le gris et le marron terne, un peu poussiéreuse, quelque peu oblongue.

« Alice, viens voir ! J’ai trouvé un truc ! »

J’éclaire ma trouvaille et la montre à mon amie, n’osant pas la brandir ou la soulever non plus.

« Tu crois que c’est quoi… ? Ça a la forme d’un œuf, mais on dirait plus un caillou… »


Sur ces morts, je tente de tourner autour pour déceler quelques autres indices. Peut-être qu’Alice aura une meilleure idée.
Ludwig Green
Ludwig Green
Civil
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Jeu 26 Avr 2018 - 14:51
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Alice C. Donovan


Les kékés font de la rando
"Ou se la jouer Indiana Jones quand on l'est pas"
J'aime beaucoup, beaucoup, les plans foireux. D'accord, c'est dangereux et souvent particulièrement risqué, mais ça mène souvent à des choses rigolotes, et au pire des cas, on a des pokémon avec nous, donc strictement rieeeeen ne peut nous arriver ! C'est parfait, tiens. Non, sérieux, faut qu'il se détende un peu, Lulu... C'est juste dans les films qu'on tombe sur des gens vraiment craignos ou des pokémon enragés, et la vie c'est pas une énième suite d'un blockbuster américain ! Héhé, j'suis trop intelligente, là. Quoi, comment ça, je suis juste hautaine et prétentieuse, là ?
Depuis tout à l'heure, j'avoue parader comme un paon fier. C'est vrai que j'ai eu pas mal de chance, vu tous les pokémon que j'ai chopé. J'ai toujours admiré ceux de Lulu, enfin même si y'en a pas mal c'est ceux de son frère, mais voir mon équipe grandir petit à petit est une victoire sur laquelle je m'enorgueillis pas mal. En vrai, j'ai surtout eu beaucoup de chance, et... Un entourage de bons dresseurs, donc honnêtement, le mérite est inexistant, mais je compense mon estime de moi minable comme je le peux. Spyro, lui était bien content d'être la source d'attention de la journée, car il ronronnait de plaisir devant l'attention offerte par Lizbeth, en lui rendant par des petits coups de tête affectueux. De mon côté, je ne m'étais pas gênée pour crâner.

« Héhé, cadeau de tonton ! Il est super beau, ouais, mais il grandit vite et il mange beaucoup, beaucoup de viande ! Mais en vrai, je sais pas comment ils font... Ca se trouve ils ont des espèces de, enfin, de cellules qu'ils mettent sur les fossiles et ça les regénère ? Je sais pas, j'ai jamais vu. »

J'aime à imaginer des pistolets lasers dont les projections permettraient de ramener les morts à la vie : la vérité est sûrement bien moins glamour que ça, en vrai. J'embellis un peu les choses autant par ignorance que par désir de m'assurer que la vie est aussi palpitante que je la pense, et ce à tous les étages. C'est sans doute pour cela que j'écoute attentivement Lulu, au delà de toute politesse et amicalité résultant de notre relation. J'ai l'impression qu'il vit plein de trucs, lui. Des fois, j'enjolive un peu ses aventures, certes, maiiis... Roh, ça va, ça tue personne. Lorsqu'il m'a parlé d'une dragonne, d'ailleurs, j'ai ouvert de grands yeux.

« Woh, la classe ! Elle était comment, la Draïeul ? »

Je suis plus impressionné par les pokémon dragon que les rangers. D'une part car les uns sont rares et par les autres, et d'autre part car, bah... Les rangers c'est un peu les flics de la nature, quoi, y'a plus palpitant. J'partage pas trop son enthousiasme. J'ai du mal à les voir comme des Indiana Jones en puissance. En vrai, c'est surtout des gens qui t'enguirlandent quand tu laisses tomber un papier par terre, enfin, sûrement, vu que je n'en sais rien dans les faits. Donc pour moi, croiser un autre lourdingue à la Natsu, au delà du fait que j'ai du mal avec Elixir, bah... Voilà, quoi. Bref. Je m'embrouille toute seule dans mes pensées les moins joyeuses, et ce n'est pas l'objectif de cette sortie.

Sauf que Lulu est en train de se moquer de moi, là. Je lève les yeux au ciel et marmonne un « gniagniagnia » en voyant qu'il n'est pas rentré dans mon jeu, mais j'aurais dû m'y attendre, personne n'est aussi neuneu. Je suis un peu déçue et vexée, mais... Bah j'peux pas faire grand chose hormis espérer qu'il finisse par céder, comme à beaucoup d'autres d'occasions.
Voilà qu'il se met à regarder sa carte. Je m'attends à ce qu'il me montre un autre chemin, me propose un autre cheminement, mais non. Pour mon plus grand plaisir, il se met à sourire, et j'attends avec impatience la suite. Je trépigne presque du pied. Alleeeez, Lulu, ça suffit ! Accouche !
… Oh si tu savais comme tu es génial, toi.
Je crierais presque comme une gamine en comprenant qu'il vient de me dire qu'il était chaud pour aller inspecter cette grotte. Héhé, j'ai vraiment le meilleur des meilleurs potes ! Toute excitée, je le suis religieusement, lui et ses pokémon, jusqu'à cette fameuse cavité qui retenait tant notre attention.

« J'dis prem's sur l'ordre des noms référencés ! »

Je plaisante, en vrai, mais mon excitation n'est pas faussée. Non, sérieux, on pourrait trouver des trésors, genre, ou des espèces inconnues, ça serait le comble de la classe ! Le nombre de gens qui nous admireraient, après... Et tous les pokémon qui pourraient y être ! L'obscurité ne me dérange en rien : je m'y sens comme chez moi. Par contre, j'avoue apprécier un peu moins de mettre ma main sur des araignées ou des trucs discutables... Un frisson de dégoût me parcoure quand je chasse une larve de ma main, peu friande de ces bestioles somme toute affreuses.
Lulu, lui, paraît en pleine panique. Enfin, je sens bien à sa voix qui faiblit progressivement qu'il n'est plus aussi à l'aise que toute à l'heure, et son assurance sonne assez faux. Je plisse un peu les yeux, prise d'un accès égoiste, car je préférerais de loin rester ici. Roh, allez, un peu d'courage ! Il va pas m'faire rentrer maintenant, non ? Meh, si il faut, je continuerais sans lui. J'préfère éviter de voir le ramener sur mon dos si il est tétanisé en fin de compte.

… Sauf que je vais peut-être le faire car il s'est cassé quelque chose, vu le bruit que je viens d'entendre. Prise de peur pour la première fois que nous sommes ici, j'amorce un mouvement vif, peut-être idiot au vu de la petitesse de la grotte, mais tout de même. J'veux pas qu'il se fasse mal, sérieux !
Mais alors que je me précipite à ses côtés, je me rends compte qu'il ne s'agissait que d'une simple chute, et je pousse un soupir rassuré. Bon, ça va, plus de mal que de bien, mais... Hm, tiens ! On dirait qu'il est tombé sur un œuf, enfin, un gros truc qui ressemble très, très fortement à un œuf, et je mettrais ma langue à couper que c'en est. Très curieuse, je me rapproche et m'accroupis à côté, avant de le tâter quand je l'entends mentionner une ressemblance avec un caillou. En effet, la coque est dure comme de la roche, un peu comme...

« Hm, ça m'fait penser à la coque de l'oeuf de Spyro ! Elle était dure pareille ! C'est sûrement un pokémon roche ou acier, mais... J'saurais pas dire lequel. Peut-être un Rocabot ou un Manzaï ?»

Je ne sais pas si ces espèces vivent dans le coin, mais je parle en l'air, un peu aussi pour étaler ma science et avoir l'air cultivée. Je ne sais pas du TOUT dans quoi je ne nous ai lancé, mais ça m'enthousiasme bien trop. J'en viens à imaginer que l'on va peut-être trombé sur tout un tas d'autres choses intéressantes, et donne donc de petits coups de coude amicaux à mon ami pour lui signifier à quel point nous avons fait la bonne pioche.

« Héhé, je t'avais dit qu'on trouverait des pokémon ! J'savais pas trop ce que je voulais, mais là, on dirait qu'on est tombés sur des trucs cools ! »

D'accord, nous n'avons pas vu grand chose encore, mais c'est bien la preuve qu'il faut persévérer, tiens ! On est tombé sur un œuf d'un coup, c'est quand même bien la classe ! On va peut-être trouver des pierres d'évolution, tiens, ou des objets laissés par des dresseurs, ou, ou... Découvrir ce qui se trouve dans cet œuf, aussi. Mais pour l'instant, la chose a l'air imperméable et refuse de sortir. Au pire, on pourrait attendre qu'il éclose, maiiis... Honnêtement, ça serait peut-être super long. Et en même temps, on ne peut pas trop l'emmener, car il y a de grandes chances que...

« Dis, si y'a un œuf, ça veut dire que y'a ses parents dans le coin, non... ? »

Mon ton est jovial, mais en vrai, je commence un peu à m'inquiéter. Papa m'a assez souvent rappelé ça pour que je m'en rappelle, et Natsu aussi : un pokémon sauvage peut-être dangereux, et un pokémon sauvage avec un œuf, encore plus. Hm. C'est embêtant, ça. Mais ça se trouve, le parent de cet œuf l'a abandonné, ou alors iel nous accueillera avec beaucoup d'amicalité ! Pourquoi tout voir en noir à chaque fois, roh, rolalala... Tss, je m'agace moi-même, des fois ! 

« Hmm... On va essayer d'le trouver. Faudrait pas que cet œuf soit perdu ! »

Je prends un air sérieux et responsable, mais en vrai, je veux juste voir de quelle espèce il s'agit. Mon comportement est irresponsable, mais ma curiosité dévorante m'empêche de le réaliser ou même de prendre du recul par rapport au danger dans lequel je pourrais potentiellement emporter mes pokémon et mon ami. Pleine de bonne volonté, je passe mes doigts sur la terre, là où je remarque quelques traces creuses, fraiches et pleines, sûrement laissées par des pieds. On dirait.. On dirait des pattes de poulet... ? J'sais pas. Je fais genre je suis une pisteuse, mais en vrai, j'suis très paumée. J'avance un peu, suivant des yeux ce qui a titillé mon intérêt, et retourme ma tête jusqu'à Lulu avec un grand sourire.

« Un pokémon est passé y'a pas longtemps ! Si on poursuit, y'a forcément moyen de... »

Je ne regardais pas devant moi. La surface sous mes pieds, rugueuse, est devenu lisse, plate, glissante. Je découvre qu'elle est humide au même moment où mes pieds me font trébucher et où mon dos rencontre avec force le sol, tandis que je dégringole jusqu'en bas d'une pente inconnue.
Je pousse des grognements de douleur alors que mon corps roule comme un sushi qu'on enroulerait pendant quelques secondes. C'est suffisamment court pour que je n'ai rien de cassé, mais en revanche... En revanche, je crois que j'ai cassé mon portable. Oh merde, l'écran est tout pété ! Je pousse un grognement alors que les couleurs se mettent peu à peu à prendre des teintes vertes, signe que les cristaux liquides sont touchés et qu'il n'y a plus rien à faire. Avec un grognement, je me rends compte qu'il n'y a donc pas moyen de mettre de la lumière, et que je ne peux pas voir où je suis.
En tatonnant, je me relève péniblement et tousse un grand coup. Mes pieds sont dans une flaque d'eau, enfin, je crois. En relevant la tête, je m'apperçois via la lumire de Lulu que je ne suis pas si loin de lui, Arceux soit loué. Spyro pousse des geignements aigus, probablement inquiet.

« Luluuu, dis à Lizbeth de venir me chercher, j'peux pas remonter ! »

J'ai l'air fine, moi, là... Et en vrai, je flippe un peu. J'ai mal et je flippe, donc je commence à me dire que c'était peut-être un peu stupide, comme idée, en fait.
MI-AVRIL 2023 (APREM)ft Ludwig Nagel-Jung
Alice C. Donovan
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Ven 27 Avr 2018 - 23:59
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Ludwig Green
Les kékés font de la rando.
Falaises de l'Ouest - Mi-avril - Après-midi
Ludwig   Alice
Au point où on en est, je peux le dire : j’aurais préféré qu’on trouve cet œuf en extérieur. Ce n’est pas que la grotte ça m’oppresse, mais en fait, si, pas mal. On était aussi bien, dehors, à discuter des Pokémon d’Alice offerts par son tonton. Je ne saurais pas trop dire lequel, par contre, elle a beaucoup de tontons, Alice... Tonton Samaël, Tonton Isaac, Tonton Clive, et d’autres. Enfin tout ça pour dire qu’autant que m’émerveille la vue d’un œuf, je suis pas non plus ultra chaud pour pousser plus loin l’exploration. Ça fait surtout de moi un gros trouillard, Alex serait pas fier de moi, tout ça… M’enfin. Je pensais qu’Alice irait un peu dans mon sens en plus. Vain espoir bien vite déçu. Alice est, genre, super déter pour continuer d’explorer la grotte. Elle est bien trop contente d’être dans cette cavité glauque. Bon, je sais qu’elle aime bien les endroits un peu insolites pour prendre des risques. Et moi aussi je suis casse-cou, des fois. Souvent, même. M’enfin, que voulez-vous, les grottes, ça fait fondre ma témérité comme neige au soleil.

Enfin, oui, pour revenir à l’œuf, chacun fait ses pronostics quant à son contenu.

« Hm… J’imagine ouais. Alex n’avait pas trop de Pokémon de ces types, alors j’m’y connais pas trop. »


A part son Kabutops. Mais tomber sur un œuf de Kabuto, ça me semble un peu gros. Alice revient à la charge avec son enthousiasme que je fais de mon mieux (j’vous jure, hein) pour essayer de la suivre. Ouais, certes, elle avait raison, hein, on a trouvé des trucs cools, des Pokémon tout ça.

« Ouais, ouais, c’était sympa, tu ne voudrais pas qu’on retourne dehors pour observer l’œuf— »


Meh. Tu parles, elle est déjà partie dans un autre délire, la Donovan. Retrouver ses parents ?! Et puis quoi encore ?! Elle a fumé, ou quoi ? C’est jamais une très bonne idée d’aller voir les parents d’un œuf la bouche en cœur… Bon, avec de bonnes intentions, à la limite ça pourrait le faire, m’enfin. Je ne sais pas si des parents qui laissent un œuf dans une grotte et qui vivent dans une grotte son très commodes. S’ils se cachent là-dedans, c’est peut-être justement car ils n’ont pas envie de voir des gens. Je ne sais pas comment faire entendre raison à Alice sans passer pour le dégonflé chiant de service, alors… Bah, je me ramollis.

« Hm… Si t’es sûre de toi… Mais si ça tourne mal, on reste pas là, hein… ? »


Mais pourquoi j’insinue que ça pourrait mal tourner, d’ailleurs… ? Héhé. Je m’enfonce tout seul, là. Lulu le paranooo. J’ai à peine terminé qu’Alice est déjà en train de scruter le sol de nouveau. Elle a trouvé quelque chose ! Il m’en faut peu pour piquer ma curiosité de nouveau. J’accours aux côtés de la rouquine pour scruter les traces qu’elle a trouvé. Hm, inconnu au bataillon pour ma part. Tandis qu’Alice continue son exploration, je fais volte-face pour surveiller les Pokémon. Lizbeth a baissé les yeux vers les traces, et les contemple à son tour. Je la sens quelque peu nerveuse. Mais j’ai à peine le temps de donner mon avis sur les traces ou de demander à la dragonne si tout va bien que le cri d’Alice retentisse dans l’obscurité, accompagné d’un bruit de glissement peu rassurant. Oh non !

« Alice !! »


J’oublie un instant ma peur de la grotte et du noir pour courir avec Lizbeth dans la direction du bruit. La Bruiverne me retient en m’attrapant par le col quand je manque de dégringoler sur la pente glissante à mon tour… Merde, j’espère que mon amie ne s’est pas faite mal.

« Liliiiice, t’es sûre que ça va ?! »


Lizbeth descend prestement pour cueillir Alice par le fond de la culotte et la ramener en haut de la pente. Puis, elle nous adressa à tous les deux un regard de reproche. Si elle avait humaine, elle aurait posé les mains sur les hanches et se serait baissée pour nous faire les gros yeux. Et je dois avouer que je suis un peu d’accord avec elle. J’ai vraiment eu peur pour Alice, pour le coup.

« Mais fais gaffe, quand même ! J’fais quoi, moi, si tu te casses un truc, h-hein ? »

Mon engueulade n’est pas très crédible, j’ai la voix qui tremble et limite envie de pleurer avec le contre-coup de mon inquiétude soudaine. Pour être honnête, j’aimerais bien m’en aller, maintenant, tant pis si Alice pense que je suis un gros rabas-joie. Avant de pouvoir ouvrir la bouche, néanmoins, mon attention est attirée vers Lizbeth, qui vient de redresser la gueule brusquement. Ses larges oreilles se dressent et son regard se fait plus brillant, plus acéré et attentif. Elle est tendue, sur ses gardes. Ses narines bougent frénétiquement tandis qu’elle balaye les environs des yeux en agitant sa tâte de droite à gauche.

« Liz, ça va ? »

De sa gueule dirigée vers l’obscurité sortent deux ultrasons, deux suraigus qui font une fraction de seconde plus tard vibrer ses grandes oreilles. La Bruiverne se calme un peu, mais je crois qu’elle a senti quelque chose. Elle retourne en arrière tout en nous invitant à en faire autant et retombe sur les traces trouvées par Alice sur le chemin du retour. La dragonne se baisse pour les renifler, l’air toujours aussi préoccupée. Elle scrute les traces qui me sont familières sans l’être, avec l’air d’y voir elle aussi quelque « déjà-vu ».

« Lizbeth, qu’est-ce q— »

Un cri retentit dans la grotte et m’empêche de terminer de poser ma question. Mon sang se glace et je me pétrifie sur place pendant quelques secondes. Lizbeth se redresse et se poste devant nous. C’était… Très proche ce cri, non ? Il était clair et un peu trop compréhensible pour être rassurant.

« ...D-dis moi que j’ai mal entendu… ? J-j’ai pas entendu un Kabutops h-hein ? »

Ma main saisit sans que je puisse me contrôler la manche du haut de l’ainée. Ma main tremble, et je suis paralysé sur place. Je connais un peu ces bestioles, ou celle d'Alex, au moins, et... Kaiser n'était pas le Pokémon le plus adorable du monde. Il ne m'a jamais attaqué, mais je ne serais pas allé l'approcher à moins de trois mètres, avec son regard sérieux de tueur. La Bruiverne est la première à bouger, fait quelques pas vers l’avant, en criant son propre nom à son tour.

« Liz, mais qu’est-ce que tu fais ?! Reviens ! »

Elle ne doit pas aller là-bas, c’est de la folie ! Un Kabutops dans son milieu naturel risque de l’endommager… Et je ne parle même pas des faiblesses de son type vol par rapport au type roche.

« A-A-Aliiiice… ? Q-Qu’est-ce qu’on v-va f-faiiiire… ? »


Mes jambes tremblent, mes yeux sont humides, je suis pendu au bras d’Alice et incapable de bouger et de prendre une décisions… Ouaip, mes parents avaient peut-être raison, je suis probablement pas bien utile ni bienvenu, dans ce monde.    
Ludwig Green
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Mar 1 Mai 2018 - 22:33
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Alice C. Donovan


Les kékés font de la rando
"Ou se la jouer Indiana Jones quand on l'est pas"
Je... J'ai pas peur, hein, ne vous trompez pas ! C'est juste désagréable, alors je veux remonter, voilà tout. Je fais mon bébé, mais je détourne les yeux devant l'inquiétude visible de mon amie et la Bruyverne. Mais, mais... Bon, ça va ! J'aime pas quand Lulu fait cette tête, j'ai l'impression de lui avoir fait mal, et, bah j'aime pas lui faire mal, c'est tout. Je baisse les yeux et marmonne une excuse piteuse, me sentant soudainement aussi honteuse qu'une môme. Mmmm. Idiote que je suis. Je suis un peu déçue de la tournure que prend cette expédition qui devait tout de même être plus drôle, mais je suppose que le principal est que nous ne nous soyons rien cassés, oui.
Je relève un peu les yeux, toutefois, quand je vois le comportement de plus en plus erratique de la Bruyverne. En fait, j'avoue que ça me préoccupe un peu, même si mon côté plus optimiste tente de faire passer ses réflexes pour de la paranoïa. Cela me paraît impossible, qu'il y ait vraiment quelque chose de dangereux dans ces grottes : j'veux dire... On est pas dans un film, quoi ! Dans la vraie vie, on ne tombe pas vraiment sur des gros pokémon agressifs ! … N'est-ce pas, hein ? Non, parce, que, enfin... Bon, ça va aller.

Sauf que non, ça ne va visiblement pas aller. Les ultrasons répétés, qui m'avaient déjà fait me crisper d'un coup sec, sont maintenant suivis d'un cri guttural et profond qui résonne entre chaque paroi de la cave. Je frissonne, sentant un tremblement désagréable me descendre l'échine. Mes doigts se serrent tellement fort entre eux qu'ils en deviennent presque douloureux. La nausée me prend les tripes. Je m'attendais à dire que l'on pouvait partir, quand Lulu reprit la parole, me faisant ouvrir de grands yeux épouvantés face à ce qu'il m'apprit. Un... Un Kabutops. Un foutu Kabutops. Ici. Genre, pas loin. Une créature qui pourrait nous déchirer en morceau comme si elle coupait du beurre, à proximité. Là, j'avoue que la petite crainte au fond de mon ventre s'est étendue à toute ma poitrine, et je ne fais plus la maligne : la preuve, je suis devenue brusquement silencieuse. Mon Kirlia, qui ne disait rien depuis tout à l'heure, tire brusquement ma manche pour me faire signe qu'il est temps de partir. Spyro, quant à lui, davantage inquiet par nos comportements que par le cri entendu, pousse des petits geignements attristés devant ma mine devenue livide.
Lulu n'est pas dans un meilleur état que moi. Il se perd en balbutiements et s'accroche fermement à mon bras. Je sens bien à sa terreur grandissante qu'il est tout aussi craintif que moi, et en vrai, j'avoue que ça me rassure, qu'il soit proche. Mais dans les faits, voir Lizbeth s'éloigner comme ça n'augure rien de très bon. Nan, mais... Mais une seconde ! P-pourquoi tout s'enchaîne aussi vite-là ? Une seconde, juste...

« J-j'en sais rien ! C-calme t-toi, je, je vais réfléchir, y'a sûrement un moyen de, enfin... »

Je lui dis de se calmer, mais en vrai, là, je devrais aussi me regarder dans la glace. Son angoisse résonne avec la mienne, et j'ai du mal à la maîtriser. Je décroche la pokéball de Prompto et rappelle Altair. J'aurais le temps de présenter l'évolution de mon Voltali plus tard : pour l'instant, la priorité, c'est d'être accompagné d'un pokémon qui pourrait nous aider. Kaine aussi, maintenant que j'y pense, enfin... Ce n'est pas en m'entourant de pokémon que je vais nous protéger. Je... Je ne peux pas faire grand chose, là, en vrai, hein ? Moi, non, mais peut-être que papa, enfin... Je fouille dans mes poches pour trouver mon portable, et offre un grand sourire à Lulu, comme pour me montre rassurante. En vérité, c'est surtout moi que je rassure.

« O-on va prendre l’œuf et partir. Genre, vite. Si on téléphone à mon père, il pourra venir nous chercher, et-... »

Lorsque mes doigts glissent sur l'écran du portable, je me rappelle alors de ce qui vient de se passer. Mon écran est aussi brisé que mes espoirs, et je pâlis davantage, si c'est possible.

« Oh, non, non ! »

Nous sommes coupés de toute forme d'aide possible, et la seule solution est de courir vers la sortie. Ma gorge se noue. Paniquée, j'attrape la main de Lulu, le forçant à me suivre. Il est temps que l'on s'en aille, et vite. Mes pokémon semblent suppléer cette idée.

« P-pas l'temps ! Allez, on s'enfuit, c'est trop dangereux ! »

Lizbeth ne le fait pas tout de suite, mais je suis persuadée qu'elle nous suivra lorsqu'elle nous verra partir : ce ne serait pas son genre de nous abandonner, non ? Dans un réflexe d'intelligence, je saisis l’œuf pour l'emmener avec nous, inquiète qu'il ne finisse en omelette si nous le laissons à son sort. Je me rends compte que ma prise est un peu forte autour du poignet du plus jeune, mais ma respiration accélérée confirme ce que je pense : la terreur m'ankylose presque complètement. Je ne fais pas attention au reste, ni aux bruits sourds qui résonnent depuis tout à l'heure dans la galerie. Ce n'est que lorsque j'ai suffisamment reculé sur nos pas, que je me rends compte que ce que j'entendais était en fait un petit éboulement, qui bloque maintenant l'entrée que nous avons prise. Il y a de fortes chances que les ultrasons, puis le cri du Kabutops, ait provoqué cette réaction. En attendant, maintenant que je suis devant la sortie bouchée, j'ouvre de grands yeux épouvantés et bafouille, confuse.

« … Mais non ! Je- ! »

Et je n'ai pas la ball de Tektiv aujourd'hui. Mon Gravalanch nous serait très, très utile, à l'heure actuelle, pour déloger ces pierres. Mais non, je l'ai laissé à Mamie en me disant qu'il serait à l'aise avec elle, et que je pouvais bien lui donner des vacances après ses longues heures d'entraînement. Sauf que là, je regrette amèrement ma décision. Impuissante et frustrée, les yeux rougis, je tape brusquement sur la roche, quitte à me faire mal. Mais je... Tout est de ma faute, je, bon sang... ! On va pas mourir, hein ? Non, non, on ne va pas mourir, mais en même temps... Honnêtement, je ne sais plus quoi penser. Craintive, je lance un regard vers mon ami, les yeux rouges. Les larmes me montent à la gorge, et je parle entre deux reniflements bruyants.

« J'suis désolée ! P-pardon, c'est moi, pardon ! »

J'en commencerais presque à sangloter. Mais quelle imbécile prétentieuse et inconsciente !
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Alice C. Donovan
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Mar 8 Mai 2018 - 3:18
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Ludwig Green
Les kékés font de la rando.
Falaises de l'Ouest - Mi-avril - Après-midi
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On est tellement dans la meeeeerde… Je n’aurais pas honte de trembler comme une feuille si cela ne m’empêcher totalement de bouger alors qu’il est désormais évident qu’il y a un gros, très gros danger dans le coin. Pour le coup, je remercie Alice d’avoir l’esprit un peu plus éveillé que moi en ce moment, ce qui lui permet de m’agripper pour tenter de réfléchir, chose que mon cerveau est incapable de faire pour le moment. Sauf que… Alice n’en mène pas plus large et ce n’est pas vraiment pour m’aider à cesser de paniquer. Je vais certainement lui déchirer la manche de son T-shirt avant qu’on ait décidé quoi faire, vu comme je m’y accroche comme si ma vie en dépendait. Au moins, même si elle est aussi flippée que moi, la rouquine a une idée : sortir et téléphoner à Faust qui viendra nous chercher. Elle se met de nouveau à paniquer en voyant l’écran brisé de son téléphone, mais heureusement, mon cerveau décide de se re-connecter pile poil à ce moment-là.

« P-Pas grave, on s’casse ! J’lui téléphonerais, m-moi ! »


Bon, si Alice n’a pas son numéro en tête, ça va être chaud, mais généralement (je ne parle pas d’expérience, hein), on connaît le numéro de son paternel par cœur. De toute façon, la priorité, c’est de vote sortir de cette grotte pour être en sécurité et partir loin de cette cavité qui… Où, c’est certain, je ne retournerais jamais de toute ma vie. Comme une seule personne, on se met à courir tandis que Lizbeth part dans l’autre sens, certainement pour nous faire gagner du temps. Alice choppe l’œuf par terre d’une main experte, puis continue de courir en me tirant sur le bras, vers la sortie… Mais, elle est où la sortie ?! Je crois qu’on s’est trompés quelque part, car l’entrée n’est pas là. Pourtant, je suis certain que l’œuf était à un endroit d’où la lumière du jour nous éclairait encore un peu.

« … On… On a dû se tromper de chemin, on va t-trouver la sortie… H-Hein… ? »

J’essaie surtout de me rassurer moi-même, ce coup-ci, car tous les deux, on a bien compris dans quel genre de bourbier on s’est fichus en entrant dans cette grotte. C’est pas comme si on avait pas envisagé que ça aurait pu arriver et que mes jambes tremblaient déjà deux minutes après être entrées. Alice commence à criser et à sangloter, totalement impuissante devant l’entrée qui vient de se boucher. Pour ma part, mes jambes me lâchent et un étourdissement désagréable me pousse à m’appuyer sur mes genoux. J’avoue que j’entends mal les excuses d’Alice et sa détresse, actuellement. Mes oreilles bourdonnent et j’ai l’impression d’avoir de plus en plus de mal à trouver mon air. Je ferme les yeux en espérant que tout se calme, que l’obscurité devienne lumière lorsque je les rouvrirais. Mais, non. C’est un cauchemar… C’est forcément un cauchemar ! Mes jambes finissent par me lâcher et je me retrouve les fesses par terre, en train de hoqueter pour trouver plus d’air. Quel crétin totalement inutile… Enfin, actuellement, j’arrive pas du tout à penser à me maudire ni à rassurer Alice ni… Non, la crise de panique prend toute la place, je ne peux littéralement pas voir plus loin que je bout de mon nez. Alex… Pourquoi tu n’es plus là pour me sauver ? Evidemment, il faudrait que je sois capable de m’occuper de moi sans lui et aussi de protéger mes ami.e.s… Et là, je suis juste en train de tomber progressivement en PLS par terre et de laisser Alice pleurer et s’en vouloir à mort dans son coin. L’idée que mon grand frère me recadrerait sévèrement pour ce genre d’attitude n’arrange en rien mon angoisse et les larmes coulent de plus belle.

J’entends un battement d’elle entre les bourdonnements qui ont obstrué mon ouïe. Lizbeth est revenue à nous, saine et sauve. Elle comprend sans difficulté la gravité de la situation et envoie de puissants ultrasons sur les pierres bloquant l’entrée, dans l’espoir de nous dégager la sortie. Quelques rochers tombent à terre et des rayons de lumières filtrent vers l’intérieur de la grotte, mais ce n’est pas suffisant à libérer la sortie. Je reprends espoir en voyant que tout n’est pas perdu mais avec l’irrégularité de ma respiration, je ne peux encore aider Liz à gratter le tas de roche pour libérer le passage. Je n’aurais pas dû quitter des yeux la Bruiverne pour observer, par curiosité mal placée, le fond de la grotte où se dessine de plus en plus clairement une silhouette maigre aux extrémités pointues, au crane sculpté en demi-lune, osseuse, dotée d’immenses ravisseuses. On entend de nouveau le rugissement de tout à l’heure, cette fois-ci très proche, un peu trop proche. Ma respiration semble se suspendre pour de bon. Lizbeth, pour sa part, se retourne et fait face au Kabutops qui se rapproche, encore partiellement dans la pénombre. Son regard dirigé vers la Bruiverne change soudainement de cible et son regard acéré, brillant de férocité, se planta sur Alice qui porte un œuf dans ses bras… Son œuf ? Puis, il fait un pas, et le voila quelques instants dans la lumière, alors qu’il se dirige vers mon amie. Lizbeth lui barre la route et c’est à ma grande surprise que le Kabutops ne lui saute pas à la gorge. Je crois… Je crois que je le reconnais. Je reconnais les cicatrices nombreuses qui entaillent sa carapace, dont l’une d’elle plus grande que les autres, formant un « X », qui a l’effet d’un flash dans ma mémoire. Un souvenir d’Alex, qui me permet d’approcher son Kabutops, pour me montrer, l’air bien content, ce fameux « X ».

« …K-Kaiser… ? »


Le Pokémon fossile cesse de s’avancer vers mon amie, s’arrête brusquement, et se tourne dans ma direction. Surement qu’il n’a pas attaqué Lizbeth car il la connaissait, et qu’Alex leur a toujours interdit de se battre entre eux. Kaiser n’a jamais été amical avec moi, mais je crois qu’il ne m’aurait pas attaqué, par respect pour consignes de son dresseur. Dans la grotte, le temps s’est suspendu, mais le Kabutops peste de plus belle. Il ne doit pas être content qu’on se soit incrusté dans son « chez lui » et encore voir une inconnue au bataillon en possession de son œuf… Bon, j’ai un peu du mal à voir Kaiser en papa protecteur, quand même. Mon souffle est pensant et rauque, mais je respire assez pour en placer une.

« A-Attaques pas Al… Alice… C’est… c’est mon amie. »


Réussis-je à placer, la voix et le corps tremblants. Mais le Kabutops ne m’écoute pas, il cherche encore à contourner Liz pour s’approcher de la rouquine. La Bruiverne finit par perdre patience et lui feule à la tronche, agite ses ailes devant lui pour l’intimider, bien décidée à le faire reculer et laisser de l’air à mon amie. Le Kabutops crie à son tour… Je n’aime pas vraiment ça. Une attaque roche ne fera qu’une bouchée de la courageuse Bruiverne. Pendant que les Pokémon s’hurlent à la gueule de l’autre et qu’ils sont apparemment en plein négociation, je retrouve la force de me redresser pour m’approcher à quatre pattes, non sans galérer quelque peu, d’Alice et de l’entrée obstruée par les cailloux.

« C-ça va… ? »

Je pose une main sur son avant-bras, espérant la rassurer, et espérant aussi me rassurer moi-même. Les Pokémon se calment petit à petit. Ils ne se sont pas battus, heureusement. Lizbeth recule, et recommence à gratter l’éboulement de l’entrée pour le dégager. Je crois que Kaiser lui en a donné l’autorisation, mais il continue de surveiller Alice d’un œil mauvais.

« …T-tu veux t-ton œuf, Kaiser… ? »


Il ne me répond pas. Je ne sais pas trop ce qu’il veut. Il inspecte la rouquine sans un bruit, ce n’est franchement pas rassurant. Pendant ce temps-là, le passage vers la sortie commence à s’élargir, l’air venant de l’extérieur passe et je respire un peu mieux.
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Jeu 10 Mai 2018 - 15:42
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Alice C. Donovan


Les kékés font de la rando
"Ou se la jouer Indiana Jones quand on l'est pas"
La panique, c'est autre chose que la peur. Je la connais bien, pourtant, comme son amie la terreur, mais elle me prend toujours pas surprise à chaque fois, et j'ai l'impression qu'elle est bien plus violente année après année. Mes tripes se sont tellement serrées que je suis surprise d'encore arriver à respirer. J'ai l'impression qu'elles vont éclater, ou que la nausée qui me donne la sensation d'avoir été frappée en pleine gorge va me faire recracher chacun de mes organes.
Mes doigts ankylosés peinent à amorcer une action qui pourrait nous aider. J'aimerais m'approcher de Lulu pour faire quelque chose, n'importe quoi, alors qu'il s'effondre au sol, mais non, rien. Je suis une très mauvaise amie, pour le coup. Le regarder fixement alors que son visage se décompose n'est pas forcément la meilleure des idées. Je... Je fais quoi ? Je n'ai personne pour me guider, d'un coup, et je me sens bien sotte. Spyro ne cesse de pleurnicher entre mes jambes, donnant des petits coups de tête comme pour essayer de me faire réagir, mais je n'ai pas la tête à ça. Prompto, quant à lui, s'est tendu d'un coup. Au même moment où Lizbeth revient, le Voltali s'est mis à grogner dans la direction de l'endroit par où elle est arrivée. De mon côté, je suis plus occupée à fixer les tentatives de la Bruyverne de nous dégager de là, reconnaissante mais bien incapable de l'exprimer dans mon état.

Plus préoccupée à fixer l'oeuvre de Lizbeth, je ne remarque pas le pokémon qui s'approche. Ce n'est que lorsque Lulu reprend la parole que je me tends d'un coup. Je ne suis pas sûre de vouloir savoir qui est 'Kaiser', en vrai. Je le découvre bien vite lorsqu'un bruit sourd, précédé d'un cri, me fait brusquement sursauter. Mes yeux ont du mal à distinguer les formes dans l'obscurité, mais je suis persuadé que l'éclat menaçant de ces lames et de ce corps osseux est bien celui d'un Kabutops. Un Kabutops au regard plus que mauvais, dirigé vers ma personne, et qui me gèle sur place. Je ne suis pas sans avoir une idée de ce qu'a pu commettre le frère de Lulu, alors un de ses pokémon, surtout celui-là... Je ne préfère pas imaginer, vu la tête qu'il tire, ce qu'il veut me faire ; quoique j'imagine bien trop bien, et c'est en partie le problème. Même les tentatives de Lulu de calmer le jeu ne me rassurent pas face à une telle bestiole. La Bruyverne tient le coup, pourtant. Je... Je lui en dois une sacrée, je crois, vu la violence de leur « conversation ». Si je rentre saine et sauve à la maison ce soir, c'est promis, je lui prends tout un paquet de friandises.

La situation se calme un peu, enfin, un minimum. Juste assez pour que Lulu, visiblement ragaillardi, se rapproche et ne touche mon avant-bras dans une tentative de me rassurer, ce qui fonctionne partiellement. C'est... Je me sens stupide. Il doit être terrorisé, mais il tente quand même de se préoccuper de ma tronche. Ma tronche responsable de tout ça, ou du moins ça l'est dans ma tête.

« Je, hm, je crois. »

Non, je mens ouvertement mais je ne pense pas qu'il s'attendait à une réponse particulière. Que j'arrive à parler correctement et à tenter de calmer ma respiration, c'est déjà un beau miracle. Mon regard ne quitte pas le Kabutops, comme si j'espérais que cela changerait quelque chose si il m'attaquait. Prompto se colle à mes jambes, lançant un regard mauvais à Kaiser, quand bien même la différence de puissance écrasante ne laisserait aucun doute face au résultat d'un affrontement. Je crois que je me rappelle de celui-là : lorsque le frère de Lulu s'était battu contre papa, je l'avais vu. Petite, je le trouvais juste impressionnant : je constate qu'il l'est encore plus de près.
Ce que dit le blond me prend d'ailleurs de court. Je cligne des yeux bêtement puis fixe l'objet dans mes yeux, constatant qu'il est encore dans mes bras. Je n'avais pas réfléchi sur le coup, pensant qu'il était tout autant en danger que nous, mais si c'est le sien, alors... J'ai du mal à imaginer cette chose avec un quelconque instinct paternel, ou affection envers quoi que ce soit, mais c'est peut-être mal de juger. Dans tous les cas, si il le veut, je n'ai aucune raison de le garder contre moi ainsi.

Je ne sais pas si c'est l'arrivée soudaine d'air ou le fait que j'ai été élevé par un demi fou-furieux, mais vu la situation, je ne vois que peu d'alternatives. Mon rythme cardiaque est bien trop élevé, et je transpire abondamment (c'en est cracra), mais j'avance de plusieurs pas en direction du Kabutops. J'entends Prompto japper pour me retenir et me faire part du fait qu'il trouve sans doute ma décision stupide, tandis que Spyro piaille, paniqué. Oui, je sais. Je fais une belle idiotie qui pourrait me valoir d'être découpée en sashimis, mais je ne crois pas voir une autre manière de réparer ma bourde. Et puis, de toute façon, si il veut vraiment me faire du mal... Ce n'est pas Lizbeth qui pourra le retenir longtemps, n'est-ce pas ? Il a l'avantage, alors pourquoi continuer à se cacher dans un coin ? Sans m'en rendre compte, j'ai arrêté de pleurnicher. Mon regard s'est asséché alors que, ne quittant pas celui du Kabutops pour qu'il voit que je n'ai aucune intention belliqueuse, je pose l’œuf au sol, le laissant à sa disposition avant de reculer précautionneusement.

« … Tiens. Je ne voulais pas le voler, je ne pensais pas qu'il était à toi. »

J'ai conscience que ça ressemble à une phrase de voleuse terrorisée, mais bizarrement... J'sais pas. J'ai peur, mais ça bloque. Ma gorge est nouée, et pourtant j'arrive à parler. Je n'ai pas les épaules qui tremblent, alors que je sens jusque dans mes tripes une profonde envie de fuir en courant. En expirant un coup, je me retourne, quitte à lui tourner le dos, et attrape le poignet de Ludwig. Je tente, malgré mes yeux humides, d'esquisser une expression assurée pour lui redonner confiance. Je sais que ça fait kéké de dire que je suis plus vieille donc je dois me comporter un peu mieux, mais je me raccroche plus ou moins à ça pour croire que je maîtrise la situation. Je ne la maîtrise évidemment pas. Puis, alors que ma main tient avec une certaine fermeté celle de Lulu, mes yeux s'en vont trouver ceux du Kabutops tandis que je reprends la parole d'une voix plus certaine.

« On va s'en aller. Nous n'avons pas de raison de te déranger ici. »

Nous en avions une, mais elle me semble bien ridicule, d'un coup. J'expire un grand coup, tentant de distiller ma peur dans cet élan d'audace qui n'est rien de plus que le résultat de l'adrénaline faisant battre mon cœur selon un tempo que je ne comprends pas. Je suis surprise, toutefois, quand j'entends le Voltali continuer à grogner sur le Kabutops, cachant sa peur par une attitude de chien menaçant. Je le sais courageux, mais là, cela tient de la stupidité. Agacée, je tonne d'une voix plus ferme que je n'en ai l'habitude, sûrement motivée par mon envie de sortir de là en vie.

« Prompto ! »

Le Voltali se tait immédiatement, surpris. Il n'a pas l'habitude que je le reprenne. Je ne les reprend jamais, à vrai dire, mes pokémon. Mais là, je n'ai pas envie que tout se passe mal. Spyro ouvre des yeux surpris mais lui, il me suit religieusement pour l'instant. En soufflant, je me retourne vers Ludwig et la sortie qui se dessine peu à peu.

« Lulu, tu viens ? Lizbeth ne se donne pas du mal pour rien. »

J'ai pas envie de crever, merci bien. J'ai des jeux à finir, quand même !
MI-AVRIL 2023 (APREM)ft Ludwig Nagel-Jung

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Mer 16 Mai 2018 - 16:05
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Falaises de l'Ouest - Mi-avril - Après-midi
Ludwig   Alice
Si j’ai l’air d’avoir repris un peu le contrôle et un chouia de courage, eh ben, c’est juste une apparence. Je préférerais vraiment m’évanouir et me réveiller dans un lit douillet, bien au chaud, avec un chocolat et des biscuits. Mon cœur bat bien trop vite tandis que Kaiser arrive à notre hauteur, et que je tente de « converser » pacifiquement avec lui. Il ne m’a jamais fait de mal, alors, j’imagine qu’il ne fera pas de mal à Alice non plus si je lui demande gentiment… ? Ça me semble un peu gros, quand même. En plus, Alice aussi a vraiment l’air désolée et surveille le moindre de ses gestes pour ne pas montrer de signes qui pourraient être interprétés comme de l’agressivité par Kaiser. A mesure que la lumière revient dans le tunnel, je constate que mon amie est livide. Je me demande lequel est le plus blanc entre nous deux. Je sais que j’ai un avantage naturel d’allemand sur le terrain de la pâleur mais… Eheheh. On se distrait comme on peut, hein ! Mon cerveau n’est pas franchement disposé à avoir des pensées logiques, actuelles, désolé pour vous, hein ! Mais, bon, tout ça pour dire que parfois, l’adrénaline prend le contrôle et vous fait avoir quelques excès d’audace insoupçonnés… Assez pour tenter de communiquer avec Kaiser le mécontent. Alice s’y essaie aussi pendant que Lizbeth continue de nous dégager la sortie. Mon ainée prend la décision raisonnable de rendre son œuf à Kaiser, mais ce dernier semble assez peu affecté par le geste d’Alice et de sa bonne foi.

J’avoue que la résignation de mon amie et son retour à la raison me rassure un peu. Même, si, en vrai, je n’ai aucune idée de si elle contrôle ou non la situation. Probablement que les seuls qui contrôle un peu la situation ici, c’est Lizbeth et Kaiser. Et encore, je suis pas certain pour la première… Brrr… Alice à raison, on ne va pas s’éterniser. La plus âgée repart vers l’entrée en ouvrant la marche avec Prompto tandis que je me relève le plus doucement possible pour ne pas énerver le Kabutops. Mon sang se glace lorsque Prompto grogne contre le Pokémon fossile et que sa dresseuse le recadre sévèrement. Mais, rien ne se passe de plus. Je souffle profondèment, soulagé de ne pas me faire découper sur-le-champ. Tête basse, je commence à reculer vers l’entrée dégagée par la Bruiverne.

« B -Bon… » Je relève un œil vers le Kabutops qui me fixe toujours de haut, avec son regard de vilaine mangouste tueuse. « P-Pardon de t’avoir dérang— »

Voyant que les inconnus sont partis, Kaiser fait brusquement volte-face, prêt à rentrer dans sa tanière. Il grogne en guise d’avertissement, me faisait implicitement promettre qu’on ne le suivra pas ni ne reviendront, puis retourne dans l’obscurité d’un pas agile, non sans surveiller ses arrières. Je reste interdit un instant et sens quelque chose rouler à mes pieds. En baissant les yeux, je vois l’œuf arriver jusqu’à moi. Il ne va pas le laisser ici, quand même… ?

« Mais, t-ton oeu— »

Je n’ai pas fini ma phrase qu’un nouveau rugissement, plus agacé, retentit et… J’ai comme l’impression qu’on vient de me crier « mais tu vas te casser, oui ou zut ?! ». Ce qui n’est pas une si mauvaise idée. Lizbeth est revenue à mes côtés. Rendu muet par les grondements du propriétaire des lieux, je me tourne vers la Bruiverne, en quête de réponse. Je crois qu’elle me presse de partir d’ici avant que Kaiser s’énerve pour de bon. Mes yeux reviennent sur l’œuf à mes pieds… Est-ce que… ? Un nouvel échange de regards avec Lizbeth, et un hochement de tête de la part de la dragonne me fait comprendre qu’on peut emmener cet œuf avec nous… Lizbeth a l’air confiante. Kaiser ne devrait pas le réclamer. En même temps, j’ai du mal à l’imaginer papa. Sans perdre plus de temps, je prends l’œuf dans mes bras et file vers la sortie. Alice et ses alliés se sont déjà éloignés d’une bonne dizaine de mètres pour nous attendre. Je les rejoins en courant et les dépasse histoire de les inviter à continuer de s’éloigner.

Pendant plusieurs dizaines de mètres, je suis toujours muet, occupé à digérer ce qui vient de nous arriver. Même si mes jambes tremblent comme de feuilles et menacent de lâcher à nouveau je veux qu’on aille le plus loin possible de cette grotte, pour trouver un endroit au calme… Sans Pokémon ultra-dangereux dans les alentours, si possible. Je crois comprendre les réserves d’Ellias à propos des Pokémons « dangereux » d’Alex, d’un coup… Si ce n’était pas nous, avec Lizbeth, qui avions croisé Kaiser, alors je ne sais pas bien ce qui pourrait arriver à d’autres promeneurs qui passeraient par-là par hasard. Je sens mon ventre se nouer. En tant que Ranger… je devrais signaler Kaiser dans sa grotte. C’est un endroit très dangereux. Mais en tant que Ludwig… Je.. je sais pas. Et si Alex m’en voulait d’avoir livré Kaiser aux autorités pour qu’il ne nuise à personne ? Ce n’est pas le moment de penser à ça… Rien qu’à me prendre la tpete avec, je sens les larmes qui montent. J’ai accélère le pas jusqu’à retourner vers les crètes. La vue sur la mer qui s’étend sous nos pieds à l’infini m’apaise. Le soleil a eu le temps de changer de position dans le ciel, signalant que presque deux heures se sont écoulées, le crépuscule commencera bientôt. Je ne sais pas où on se trouve et j’ai perdu ma carte en route, mais qu’importe, je ne vais pas retourner la chercher.

Pour le moment, je décide de faire volte-face vers Alice, Prompto, Lizbeth et Spyro, et fouille dans mon sac.

« Bon… euhm… z’avez f-faim… ? »


Ma voix tremble encore. J’ai envie de pleurer. Je sors quelques barres chocolatées de mon sac et ma grande bouteille d’eau en m’asseyant sur le bord de la falaise, les pieds pendant dans le vide. En tendant les snacks aux autres, je pose l’œuf sur le bord, entre Alice et moi. Lizbeth continue de surveiller, fidèle au poste, et pendant ce temps-là, je mâche doucement mon goûter de réconfort. Rarement j’ai mangé d’aussi bonnes barres au chocolat, je crois. Les sanglots coincés dans ma gorge n’ont pas fini de remonter, toutefois. Les larmes du soulagement commencent à envahir mes joues puis je renifle bruyamment.

« J-J’suis désolé Lilice… J-Je… J’sais pas pourquoi m-mais… C-c’est un peu ma f-faute s-si on est t-tombés sur l-lui… »

Je ne sais pas bien ce que je raconte, là, en vrai. En posant mon casse-dalle sur mon sac, j’enfouis ma tête dans le creux de mon coude pour camoufler mes yeux rougis et mon visage ruisselant de larmes.

« J-je sais que c’risqué avec les P-Pokémon d’Alex pas t-très loin… M-Même Ellias et Soltan z’ont dit que… Que je devrais f-faire attention à c-cause d-d’eux, mais… D-du coup j-j’vous ai m-mis en d-danger… »


Quel nul, et quelle ami de merde, je vous jure… Je ferais mieux d’aller m’enterrer plus loin et d’aller manger des racines jusqu’à la fin de mes jours pour me punir. J’éclate de plus belle en sanglots et m’enfonce encore dans ma propre honte.

« …Je—Je suis v-vraiment un Ranger de meeeeeeerde ! »


Bon, d’accord, c’est vraiment pas le plus important, mais cette idée, c’est un peu la goutte d’eau et… bah, j’ai pas les idées claire, là, toute façon.
Ludwig Green
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Ven 18 Mai 2018 - 22:29
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Alice C. Donovan


Les kékés font de la rando
"Ou se la jouer Indiana Jones quand on l'est pas"
Je crois que je ne vais pas tenir longtemps comme ça. Sincèrement, j'essaie de tenir debout et d'avoir l'air imperturbable, là, mais en vrai, je sens déjà mes genoux commencer à trembler. Il n'y a que le fait de sortir Lulu en dehors de là qui me permet de ne pas chanceler tout de suite. Je suis plus motivée par sa sécurité que la mienne, c'est quasi certain, sûrement car mon instinct de survie est un peu bugué. Au moins, et cela me rassure, il n'a pas envie de poursuivre son chemin dans la tanière du Kabutops, ce que je soupçonnais, mais il m'arrivait malgré tout de me demander, si, enfin... Je sais pas. Je ne connais pas trop la relation de Lulu aux pokémon de son grand frère. Et je ne veux pas trop savoir non plus, je crois. Mais je lui presserais presque le pas en tirant son poignet si je le pouvais, quand je le sens s'arrêter une seconde.
Je me rends compte, lorsqu'il prend la parole, toutefois, que c'est parce que le Kabutops nous a envoyé son œuf pour que... Pour que nous partions avec, je crois ? Je ne sais pas trop. Au moins, mon ami semble réagir et l'embarque avec lui, ce qui signifie que nous pouvons définitivement nous en aller. Ma respiration est toujours rapide, et j'ai l'impression que mon cœur va sortir de ma poitrine, mais j'accueille la lumière et l'air frais avec un soulagement immense. Je me sens exhaler nerveusement, pleine d'une angoisse qui commence tout juste à refluer.

J'ai besoin de marcher, de garder un peu le silence, aussi. Parler comme ça d'un coup ne m'est pas possible, car mes idées sont en vrac, et ma tête aussi, à vrai dire. Je ne sais pas si le bourdonnement que j'entends vient de mes neurones frits ou de ma peur qui me remonte encore au visage. Notre courte marche me permet d'essayer de me calmer, même si j'ai toujours les yeux rougis et que j'aimerais bien me terrer dans mon lit pour pleurer toute la journée et oublier cette escapade qui  a définitivement très mal tournée. L'odeur salée de la mer me parvient toutefois aux narines et je relève subitement la tête, surprise en constatant que nous nous sommes déjà rapprochés des crêtes. J'avais tellement l'esprit ailleurs que je me contentais de suivre bêtement Lulu, sans regard où nous allons. Mais quelle... Sans mon odorat, j'aurais bien été capable de foncer dans l'eau et de tomber, tiens. Vraiment, après ce qui s'est passé, ça aurait été une mort bien stupide, ahahaha. Z'imaginez la pierre tombale ? Heheh. Ahaha. Hm. J'ai la gorge nouée, pour le coup.
Lulu me prend de court quand il propose de s'arrêter pour grignoter. Je plisse les yeux en entendant sa voix chevrotante, sentant l'inquiétude remonter dans ma gorge déjà prise par la peur et le stress. Il n'a pas l'air, enfin... Disons qu'il n'a pas l'air d'aller bien du tout. Normal. Moi aussi, si je me mettais à parler, on croirait que je m'entraîne pour une audition d'opéra, et ce n'est pas un compliment du tout, croyez-moi, car j'ai une voix assez grave quand je chante. Enfin. Si je n'ai pas faim, je ne le dis pas et hoche distraitement de la tête, m'assurant à moi-même qu'il vaut mieux grignoter un truc, ne serait-ce que pour tenter d'apaiser l'angoisse par le sucre, et aussi car je ne veux pas refuser cette opportunité à Lulu. Je m'assois donc docilement, quoique un peu plus loin de la falaise que Lulu, que j'observe attentivement par crainte qu'il ne tombe. La barre chocolatée qu'il me tend attire assez peu mon attention, en vrai, et je la dévisage comme on dévisagerait une bouillie immonde tout droit sortie d'un Dickens. C'est p'têtre un peu con, d'avoir assuré avoir faim quand ce n'était pas le cas, parce que j'en viens à me demander ce qui se passerait si je la vomissais et-... Oui, ça y est, j'ai définitivement plus faim.

Et de toute façon, je ne pourrais pas avoir faim en voyant Lulu pleurer comme ça. J'ouvre de grands yeux surpris devant sa perte progressive de calme. Entre ses balbutiements et ses pleurs qui me serrent le cœur, je ne sais pas quoi dire, et j'ai un peu de mal à comprendre ce qu'il raconte, mais je fais de mon mieux pour saisir.
Sa faute... ? Mais qu'est-ce qu'il... Je tente de l'écoute pour saisir, mais je ne saisis pas vraiment. Toutefois, les précisions qu'il me donne me permettent de reconstituer un tout petit peu le puzzle, ou du moins ne serait-ce que comprendre comment il en est venu à pleurer aussi abondamment. Il m'avait bien parlé de son cousin et de son tuteur, mais je ne pensais pas que le sujet était déjà tombé sur la table... En même temps, je n'arrive pas à lui en vouloir. C'est vrai, quoi, comme si il avait eu envie qu'on se fasse mal ! On était peut-être tous les deux irresponsables, m-mais... Ça aurait une utilité se de blâmer ? J'crois pas. Je fais davantage confiance à mon instinct qui me fait me rapprocher et encercler l'autre dans mes bras avec ferveur, bien que je laisse une ouverture si il désire s'éloigner. Ma gorge est serrée, et j'aimerais éviter de parler de peur de me rendre ridicule par mes balbutiements, mais vu que Lulu s'est forcé à le faire pour s'excuser, je ne peux pas faire la pleutre. Je sens mes yeux s'humidifier de plus bel, mais tant pis.

« M-mais non ! Arrête de dire n'importe quoi ! »

J'ai un peu monté le ton, mais le sanglot que je lâche à la fin de ma phrase brise plus ou moins tout. Imbécile ! Imbécile de moi-même, aussi ! Qu'est-ce qu'on... Mais sérieux, qu'est-ce qu'on fait, là ? Pourquoi je chiale ? Pourquoi il s'en veut ? Pourquoi est-ce que je m'en veux, aussi ? J'ai du mal à trouver les mots, et renifle bruyamment, inquiétée par la douleur sourde dans ma poitrine qui m'empêche pendant quelques secondes de continuer à parler. Je ne sais pas trop ce que j'ai envie de dire, car y'a beaucoup de choses à dire, et mon cerveau n'arrive pas à tout enregistrer. Néanmoins, il y a bien une information que je voulais transmettre en premier lieu, et elle sort difficilement, mais tout de même.

« C'est pas... C-c'est pas ta responsabilité, l-les pokémon de ton frère. »

Alors certes, peut-être qu'il aurait dû m'en faire part. Mais j'men fous. Son intention n'a jamais été qu'on soit blessés, je le sais, parce que je lui fais confiance, à Lulu. Peut-être trop, d'ailleurs, mais peu importe. Je le pense sincèrement. Je ne sais pas si c'est ça qui lui faisait peur, mais j'avais besoin de lui réaffirmer, peut-être aussi car nous n'avions jamais discutés de ça ensemble : en même temps, je n'en voyais pas l'utilité jusqu'à maintenant. Mais moi, je ne comprends pourquoi il aurait un quelconque devoir dans cette situation. Je ne veux pas qu'il se rende responsable. Au delà de toute l'affection que j'ai pour lui, je trouverais juste tout ça tellement injuste, que ça m'est insupportable d'y penser. Alors je raffermis un peu ma prise et me force à continuer à parler, car je ne peux pas m'arrêter là. Je crois, enfin, j'suis pas sûre, mais on s'en fiche, en vrai.

« P-puis moi... P-puis sérieux, je suis quel genre d'amie, h-hein ? Quel genre d'amie normale emmène les autres dans des plans aussi foireux ? »

C'est bien moi, qui avait insisté pour explorer. Moi qui m'était dit avec arrogance que nous ne risquions rien, et qui me brossait l'ego en m'assurant à moi-même que je serais capable de nous défendre. La bonne blague. Je relève un peu les yeux, les mains sur ses épaules alors que je m'efforce de calmer les larmes qui doivent me donner un air des plus ridicules, pour tenter de poser mon regard dans le sien et rendre clair ce que je veux faire parvenir comme message.

« T-toi, tu te doutais que c'était pas très b-bien d'aller en dehors des routes... C-c'est moi, la grosse... La grosse débile ! »

J'ai du mal à le dire, mais il fallait que ça sorte. J'avais même un mot plus vulgaire à l'esprit, mais je me suis retenue, me disant que Lulu n'apprécierait peut-être pas ça. En tous cas, mes épaules tressautent de plus en plus, et je ravale ma salive comme je le peux. Mes balbutiements n'ont pas cessé, et je commence à me demander si ce que je dis est ne serait-ce que compréhensible. J'ai de la morve plein le nez, aussi. Je tente de me calmer en respirant un peu moins fort, mais c'est plus ou moins peine perdue.

« P-pis, on s'en est sortis, n-non ? J'vois pas p-pourquoi ils voudraient pas de toi, chez les rangers, t'es super courageux. »

Je me doute qu'il va réfuter mes propos, mais je tenais à le dire. Je me souviens bien du fait qu'il a tenté de me défendre, et qu'il a essayé de garder son calme malgré le fait qu'il était aussi terrorisé que moi. Et sérieux, c'est moi la plus vieille, mais je me sens très puérile, à côté. En plus, je ne veux pas l'entendre dénigrer son aspiration comme ça. Enfin, du moins, je ne veux pas qu'il y croit. Sûrement que je vais parler dans le vide, mais je m'en fiche. J'ai pas une opinion très haute d'Elixir, mais ils se fourrent le doigt dans l’œil si ils en arrivent à se faire une idée contraire !
Je sens toutefois que je me suis un peu calmée. Enfin, je chiale toujours et je pleurniche par intermittence, mais au moins, j'arrive à articuler mon propos plus régulièrement. Les yeux baissés, je reprends la parole une dernière fois d'une voix moins piteuse, les sourcils froncés.

« Je recommencerais plus, c'est juré. M-mais quand j'aurais entraîné mes pokémon, plus jamais o-on aura à avoir p-peur de Kaiser ! »

Je ne veux plus infliger ce genre de danger à quiconque. Au delà de ma propre personne, il y aussi les autres. Je ne peux pas, et je ne veux pas, revivre une pareille chose. Je ne veux pas non plus que Lulu revive ça. Ou quelqu'un d'autre, à vrai dire. Mais pour l'instant, je veux juste... Je veux juste m'assurer que nous sommes bien sains et saufs, c'est tout. Le reste peut attendre.
MI-AVRIL 2023 (APREM)ft Ludwig Nagel-Jung
Alice C. Donovan
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Sam 19 Mai 2018 - 17:43
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Ludwig Green
Les kékés font de la rando.
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Ludwig   Alice
J’ai eu tellement peur que je ne sais pas si je suis encore capable de penser droit. Mais je me sens vraiment mal. Ça me pendait au nez, tout ça, quelque part je le savais mais j’ai quand même entrainé Alice ici. Je n’ai même pas envisagé qu’un des Pokémon d’Alex pourrait se montrer si agressif avec nous. Ou alors, j’avais envie que ce soit le cas, car l’autre jour on s’est pris le chou avec Ellias sur le sujet et… je crois que je cherche effectivement un peu trop loin et que je commence à dire n’importe quoi. En plus, ça fait bader Alice, la pauvre, elle n’avait pas besoin de ça en plus. La voir ainsi, les yeux humides, entendre sa voix qui tremble comme la mienne, ça n’arrange en rien mon état. Je ne voulais pas la faire pleurer, mais quel abruti !

Vu que j’ai le nez bouché à force de chouiner, que je suis totalement à côté de mes pompes, j’ai du mal à bien percuter ce que me dit la rouquine. Pas ma responsabilité ? Pas ma faute.. ? Mais… ! Oui, c’est sûrement vrai, Alice ne serait pas la première à me dire que je n’ai aucune responsabilité à tenir vis-à-vis d’Alex ou de ses Pokémon. Soltan m’a souvent reproché de trop m’en occuper, plus que je ne devrais… Car je ne devrais pas du tout. Même Noah, quand je l’ai rencontré sur les falaises avec Sophie… Le cas de Sophie est particulier, mais… Rah. J’imagine qu’ils ont raison, de toute manière. J’aurais voulu avoir la force de protester, pour la forme, de dire que, quand même, je dois le faire, mais ce serait juste des paroles en l’air pour avoir l’air plus courageux.

« Mais… Mais, mais… »


Finalement, c’est comme ça que c’est sorti. De vaines protestations. Le moment n’est pas vraiment à ce genre de protestations, ça ne sert à rien, je ne veux pas débattre de tout ça après tout, j’avais juste besoin de… Je sais pas, ce n’est même pas car je ressens le besoin de me rabaisser, plutôt que j’ai vraiment la conviction profonde que tout ça, c’est ma faute. J’ai un peu trop l’habitude de penser ça, je crois. Les câlins qu’Alice m’offre me soulagent un peu, je renifle pour respirer correctement tandis que mon visage est déjà couvert de mucus dégueulasse. Ah, on a l’air malins, hein. Même Alice a envie de se flageller pour ce qui s’est passé, maintenant, c’est sans fin ! En plus, c’est pas vrai, c’est une super amie, y’a qu’à voir  les super câlins qu'elle donne quand j'ai un coup de blues !

« Tu d-dis des.. b-bêtises ! »


C’est n’importe quoi, j’ai accepté de la suivre, je l’ai presque défiée d’entrer dans cette grotte avec cette histoire de nommer notre découverte… Je suis le pire, en fait, je l’ai manipulée ! Et je pensais pas non plus que ça se passerait mal, c’est pour ça que je l’ai suivie, parce que… Je lui fais confiance de toute façon. Ce n’est pas ce qui s’est passé qui fera changer cet état de fait ! parce que bon, on est tous les deux tombés dans le panneau et on a bien compris qu’on ne nous y reprendrait plus.

« Mais ! Mais on s-s’en f-fout l’idée d’qui c’était si on est vi-vivants ! »


Finis-je par dire, entre deux sanglots, lassé qu’Alice mette toute la faute sur sa tronche à elle. En plus, elle le dit elle-même, on s’en est sortis ! Au moins, on est tombés d’accord là-dessus et on va arrêter de se maudire nous-même. Enfin, je crois. Alice continue de me dire de choses gentilles pour me réconforter et je renifle sans pouvoir retenir un début de sourire.

« Ah… Ah b-bon… ? »

Je suis courageux ? Moi… ? Mais pourquoi je pense qu’à mes fesses, là, Alice ne va pas bien non plus ! Elle aussi, elle a été super, sans elle je serais resté en PLS sur le sol jusqu’à ce que… je sais pas. Mais… j’aurais été dans la merde !

« J-j’te jure que si t’avais p-pas été là… B-bah… C-c’est aussi grâce à t-toi que j’au réussi à… à d-dire à Ka-Kaïser de p-pas n-nous… »

J’ose pas finir la phrase ni imaginer comment tout ça aurait pu tourner, en fait. Rien qu’oser l’évoquer de loin me redonne envie de sangloter. Et c’est ce que je fais d’ailleurs. Mais, Alice a raison, il faut qu’on s’entraine. Manière de dire qu’on va devenir plus fort de toute façon en grandissant, hein… ? Un peu ragaillardi par rapport à tout à l’heure, je renifle encore une fois et cherche un mouchoir dans mon sac pour m’essuyer le visage et le nez. Pas de chance, j’ai pas ça en magasin, je ferais donc avec ma manche, yerk. Petit à petit, mes larmes commencent à sécher et j’ai le réflexe de regarder l’heure. J’inspire profondément, contemple encore la mer qui s’étend sous nos pieds. Mon corps est encore tendu comme une arbalète, mais j’arrive à respirer correctement, à y voir clair, c’est le cas pour Alice aussi, qui comment à se calmer. C’est le plus important, en fait. Je prolonge notre accolade jusqu’à ce qu’on ait fini de renifler et que mon rythme cardiaque se soit calmé. Puis, je me détache doucement, yeux encore rougis, pour prendre la parole après que Lizbeth se soit penchée vers nous, frottant doucement sa tête contre la notre, chacun son tour, dans l’intention de nous réconforter.

« T-toi aussi, Liz, heu-heureusement que t’étais là. »

Déclarais-je d’une voix un peu coupable en offrant un câlin à la dragonne qui nous a sauvé d’un bien mauvais pas. En profitant de la proximité de la Bruiverne, une idée me vient, tout comme l’envie de bouger d’ici.

« D-dis… Tu veux qu’on aille à la ferme… ? On arrivera peut-être pour la fin du goûter et on sera au calme. Pis, y’a la vieille Came Cube que Riku avait acheté qui doit traîner kekpart. »


Bon, je ne sais pas si Soltan va ignorer trop longtemps vu notre état qu’on est allé trainer dans cette grotte. Et je crois pas que j’aurais envie de le pipeauter non plus. Parce que clairement, avec mon tuteur, ça sert pas a grand-chose, et il est largement moins sévère quand on apprend la vérité… rah, et si ça se trouve, il le dira à Ellias. Mais, sérieux, est-ce que rendu là, je peux vraiment espérer lui cacher la vérité ? J’ai pas trop d’espoir. Et je sais que ce qu’on a fait était franchement risqué et stupide, donc… Ouais, on a appris notre leçon.

« Lizbeth peut n-nous porter tous les deux s’il faut. »


La Bruiverne n’aura pas eu besoin de se faire prier deux fois. Je crois qu’il lui tardait de nous emmener voir d’autres horizons pour nous éloigner encore de cette fichue grotte. Tandis qu’Alice accepte de nous suivre, je remets mes affaires dans mon sac et ramasse l’œuf que nous avons toujours sur les bras.

« Faudra faire attention à pas le faire tomber, comme j’ai pu de place dans mon sac… T’en as, toi Lilice ? »

Je ne sais pas encore trop ce qu’on va en faire, mais qui vivra verra. Lorsque nous sommes prêts à repartir, nos Pokémon vol respectifs se préparent à leur tour pour nous transporter. Le vol ne devrait pas être bien long, comme le ciel est dégagé. Lizbeth s’abaisse pour que nous puissions grimper sur son dos et esquisse un geste de l’aile pour me faire comprendre de grimper devant Alice, comme je suis plus petit en taille. Nous devrions tenir sur la selle sans trop de soucis, à condition de bien s’attacher. Aussi, mieux veut mettre une bonne paire de lunettes d’aviateurs, heureusement, j’en ai toujours en double ! Il vaut aussi mieux se couvrir les bras, mais c’est déjà fait de ce côté. J’entame donc ma montée, m’accroche, puis indique à la plus âgée ou s’asseoir.

« Mets-toi derrière et accroches-toi bien. »

Je ne sais pas si elle a déjà eu l’occasion de monter à dos de Bruiverne, mais ça décoiffe pas mal, pour ça qu’il y a carrément un harnais intégré à la selle, pour éviter les catastrophes. Bon, je parlerais pas des trucs un peu extrêmes que Alex a déjà fait sans la selle pour tester des trucs que, j’ai beau être casse-cou, je ne ferais jamais.

Il nous faut voler une petite vingtaine de minutes avant d’atterrir dans la cour quelque peu boueuse de la ferme. Comme prévu, nous arrivons pour le goûter. Marilyn, Iris et Mikoto sont assis sur le bord de l’estrade qui borde la largeur de la maison et mangent leur pain tartiné de nutella au soleil. La bouche couverte de pâte à tartiner, ils nous saluent et Soltan se ramène à son tour en entendant les manifestations de ses enfants.

« P’pa, y’a Lulu et Alice ! Coucouuu ! »

Déclare Iris avec sa joie de vivre habituelle et en faisant de grands signes.

« B’jour. »


Marmonne Marilyn, la bouche encore pleine et pas l’air tout à fait ravie de voir Alice avec qui elle a tendance à se mettre en compétition pour tout et n’importe quoi. C’est comme ça qu’elle teste les gens apparemment. Quant à Mikoto, il regarde totalement ailleurs, l’air béat, et semble oublier de nous saluer.

« Z'avez goûté ? ‘Pouvez vous servir dans la cuisine si vous voulez. »


Fit Soltan lorsqu’on s’approche. A vrai dire, je suis tellement content d’être arrivé dans ce qui est en quelque sorte mon « chez moi » après tout ce qui s’est passé qu’on pourrait difficilement suspecter qu’on vient de pleurer avec mon amie comme des madeleines durant de longues minutes.

« Ok, cool ! On peut sortir les consoles ? »
« Hein ? Pourquoi vous voulez vous abrutir sur des écrans… ? »


Roh, mais quel relou, avec la technologie, lui… Il va encore sortir que si on joue trop on va se réveiller un matin avec les yeux carrés et pleins de caca de Papinox.

«  S’teuplé ! On revient juste de balade, on a envie de se poser ! »


Soltan roule des yeux puis hausse les épaules. En finissant sa cigarette, il nous laisse aller.

« Bon, ok. Mais, surveillez quand même les petits de temps en temps. »
« Eh ! Je suis pas petite, moi, P’pa ! »


Crie Marilyn à son Père, histoire de bien rappeler sa présence.

« Les petits ET Marilyn, donc. »

Se corrigea le fermier, d’un air quelque peu taquin qu’on ne lui voit que lorsqu’il est  avec ses enfants. Je ricane un peu de la scène puis invite Alice à me suivre. Avant qu’on entre et que Soltan se dirige vers la grange, il nous arrête brièvement.

« Ah, et Alice. Tu fais comme chez toi. »

A force, mon amie connaît la maison, mais Soltan le lui rappelle tout de même à chaque fois. On entre enfin dans la maison, débouchant sur le salon-salle à manger, qui est séparée de ce qui sert de « hall » par une estrade en bois. Je file poser mon sac près du grand canapé vers le frigo pour aller chercher des boissons dans la cuisine, désolidarisée du reste de la grande pièce principale de la demeure par un bar avec des chaises.

« Tu vas boire quoi ? Les consoles sont quelque part dans le gros placard sous l’escalier si tu veux les chercher… C’est le bordel là-dedans, par contre, j’te préviens. »

Je lui désigne l’escalier à l’autre bout de la pièce, au-delà de l’espace du salon. Je sens qu’on va avoir du démêlage de fils à faire !
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Mer 23 Mai 2018 - 21:37
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Alice C. Donovan


Les kékés font de la rando
"Ou se la jouer Indiana Jones quand on l'est pas"
J'dois me calmer. Chouiner comme ça n'amènera à rien de bien remarquable, et je le sais, mais c'est assez dur de ne pas réagir, au vu de la situation. J'expire péniblement. Mes yeux sont toujours rouges, et je ne sais pas quoi dire, mais je suis surprise lorsqu'il me répond vivement. Étonnée, je n'arrive pas tout de suite à saisir, mais sent ensuite la honte me remonter la gorge dès lors que je comprends ma bêtise, aussi gênant que ce soit de se le faire remarquer par mon ami. Je ne réponds pas, ne pouvant pas m'empêcher de me dire qu'il a raison, et surtout que si il trouve le courage de parler, il vaut mieux que je ne l'interrompe pas. Mais entre les larmes et la morve, clairement, nous sommes tous deux dépassés, pas besoin d'être un génie pour le voir. Au moins, le calme se fait peu à peu, et peut-être que l'odeur marine me parvenant aux narines n'est pas entièrement innocente quant à cette amélioration. Mes muscles se détendent peu à peu, et si je garde le regard attentif, je suis clairement moins tendue qu'avant.
Mais comme le dit Lulu, sans la Bruyverne, bah... Clairement, je... Hm. Je lui suis très reconnaissante, mais ne sait pas trop comment le signifier, et ose à peine caresser la dragonne lorsqu'elle se rapproche. Je me comporte un peu étrangement, je le sais, mais après un tel événement, il m'est difficile d'être très rationnelle, ou cohérente dans mes actes et paroles. Je me demande si j'ai l'air un peu froide, des fois, dans ce genre de cas, mais... Mais je n'ai pas de certitude, et je n'ose pas.

La proposition de Lulu est bien plus tentante que l'idée de rentrer à la maison après tout ça. De loin : je n'ai pas envie d'expliquer à quiconque ce qui s'est passé, et... J'avoue que j'ai envie de rester un peu avec lui, ne serait-ce pour me rappeler qu'il va bien. Je hoche donc timidement de la tête, tentant un sourire. En vrai, jouer aux jeux vidéos avec Lulu, ce n'est pas mal, mais je suis encore, légitimement je crois, un peu tendu. Bah, ça finira par passer, hein. Enfin, j'crois. Aller à la ferme est donc un plan qui me convient, et je le suis sans protestation aucune vers la Bruyverne.
J'en avais presque oublié l’œuf, à vrai dire. Ce n'était pas ma première priorité, mais nous ne pouvons pas le laisser ainsi, alors je hoche de la tête quant Lulu me demande si je peux le prendre sur moi. Nous verrons bien ce que nous en ferons : il faut juste y faire attention. Dans tous les cas, j'ouvre mon sac et répond prestement.

« J'vais pousser un peu mes affaires, mais ça devrait passer. »

Et par là, je veux dire que je vais écraser des trucs à la dizaine, mais on s'en fiche. Je m'en occupe avec précipitation, pressée de m'en aller et de quitter cet endroit qui suscite chez moi bien trop de malaise pour que ce soit supportable. J'avais déjà ramené mes pokémon dans leur ball, alors c'est ça de moins à faire. Je m'installe sur le dos de l'oiseau, plus à l'aise depuis ma sortie avec tonton : c'est pour cette raison, d'ailleurs, que je me permets un rictus désabusé devant l'avertissement de Lulu. C'est bon, j'suis passée par le dos de Scatha, je suis déjà morte de l'intérieur en balade, ce n'est pas Liz qui va ma terroriser. Je retiens toutefois ce commentaire arrogant, consciente que Lulu veut avant tout me mettre à l'aise et non m'embêter.
Le chemin se passe plutôt vite. Je suis toutefois étrangement silencieuse tout du long, me contenant de m'accrocher à mon ami, le regard se perdant dans le paysage qui, si il n'est pas désagréable au regard, me rend un peu indifférente pour le moment. Je constate avec une certaine curiosité que je suis plus intéressée dans le fait de profiter du silence pour reconnecter mes neurones frits, et ferme les yeux de temps à autre pour me reposer le plus possible.

Il faut bien, toutefois, à un moment où un autre que nous nous arrêtions. L'arrivée se fait en douceur, et nous sommes accueillis par les enfants de m'sieur Green et ce dernier. Je les salue brièvement tous par un sourire amical et un signe de la main auquel je donne peu d'énergie, n'y croyant pas moi-même, bien que la petite Iris me tire un regard attendri. Elle est mimi, faut dire. Même Marylin, qui me fait toujours la tronche, ça me fait plaisir de la voir après tout ça. Je ne me formalise pas du fait que Mikoto m'ignore, plus ou moins habituée à ça avec Morgane (sauf qu'elle des fois elle le fait en face des gens et c'est gênant, parfois), mais n'oublie pas de lui faire un signe de la main malgré tout : c'est plus pour moi qu'autre chose après, soyons honnêtes.
Si je suis toujours un peu intimidée par le tuteur de Lulu, je n'ose pas trop répondre à sa question directement, mais en vrai, je n'ai pas très faim. Quoique tu me diras, y'a souvent des bonnes choses à manger ici. Enfin, à la maison aussi, mais c'est juste que papa, il est pas très fromton. Enfin, sur des pizzas ça va, mais disons qu'il peut être intolérant au lactose des fois et-.. Ouais, bon, vous avez capté, y'en a pas tout le temps à la maison, donc je profite un peu des fois. M'enfin, pour l'instant, ça ira, alors je secoue négativement de la tête.

Je ne peux toutefois m'empêcher de glousser quand je vois la réaction que fait l'adulte en voyant que oui, nous abrutir devant des écrans, cela sonne comme un bon plan à nos yeux. Lui n'est pas de notre avis, et je dois faire de mon mieux pour ne pas ricaner face à cette réaction bien caricaturale, mais bon, je ne suis pas très inquiète. Je ne crois pas qu'il va nous empêcher de faire quoi que ce soit, et j'esquisse un rictus en voyant qu'il craque vite.
Je suis d'ailleurs un peu circonspecte quant au fait que Marylin veuille reste avec nous, mais ça ne me dérange pas : je me demande juste si elle va faire la tête tout le long, et ça serait bête. Mais bon, je suis plutôt optimiste, alors je hoche de la tête, pas dérangée par la présence des gamins. J'suis invitée, ça serait le pompom de me plaindre, tout de même ! Toutefois, quand le tuteur de Lulu me rappelle que je peux me mettre à l'aise, j'esquisse juste un hochement de tête un peu forcé. Oui, j'suis sans-gêne, mais... Bah, j'essaie de faire gaffe des fois. Mais bon, ça fait un bail que je viens, déjà, donc oui, il serait peut-être temps que j'arrête de demander quand je veux aller aux toilettes, héhéhé. Je me permets donc de donner ma demande après avoir déposé délicatement mes affaires sur le canapé, attentive à la sécurité de l’œuf. Je relève la tête, plus souriante que tout à l'heure, déjà.

« Si t'as du thé glacé, j'en veux bien. Même l'indus' m'ira, j'ai encore un peu chaud, en vrai. »

… Et j'aime un peu trop me geler le cerveau, pour être honnête. Ce qu'il me dit sur les consoles ne me fait pas trop peur : j'ai déjà vu pire, question cirque ! Enfin, chez moi, les consoles sont bien les seules choses que je range avec une propreté et une attention qui désarçonnent même Natsu. Je me permets d'ailleurs un rictus prétentieux et un faux ton on ne peut plus arrogant, profitant de cet instant pour reprendre de l'assurance par mes actes excessivement dramatiques.

« Oh, j'ai peur ! On va peut-être même voir une araignée ! Une araignée, tu imagines ! »

Je glousse toute seule, amusée par mon propre ridicule. En vrai, je serais probablement embêtée de tomber sur des insectes de ce genre, mais bon, je ne vais pas le dire. Je fais juste la maligne pour tenter de mettre un peu d'humour et oublier ce qui s'est passé tout à l'heure. En vérité, je suis plutôt motivée à bouger et à m'activer, tout à coup, alors après m'être assurée que l’œuf était en bon état, je me relève du canapé sans trop attendre.

« Allez, faut qu'on s'bouge un peu. C'est pas une pauvre Game Cube qui va m'faire peur ! »

J'vous jure, après avoir configuré un ordinateur pour faire de l'émulation lors de streams, bah on a vu l'enfer, hein. Et oui c'est gonflé de ma part de me plaindre quand j'suis une grosse gamine de richard qui profite d'un matériel impeccable sans rien faire, mais j'exagère, en vrai. Même si je complexe là-dessus, ce serait le comble de l'indécence de me plaindre que 'bouhouhou c'est dur d'être privilégié', et le pire, ça serait d'enchaîner sur une romantisation dégoûtante de la pauvreté. Bref. Je vais donc mettre la main dans le cambouis au plus vite. Je m'approche donc des escaliers mentionnés et ouvre le placard, sans être surprise par la dose de... Complet bordel que je trouve, oui, c'est le mot. Je me dis même avec une certaine prétention qu'il n'y a aucune raison que je me perde. Je décide donc de parler d'autre chose en même temps alors que je fouille, un élément me triturant toujours la tête.

« Dis, sinon, tu vas faire quoi, pour l’œuf ? Tu penses qu'il faudrait l'dire à ton tuteur ? Non parce que si il le voit, ça va pas te poser de soucis, enfin, je veux dire... ? »

Je ne sais pas trop, et je me sens coupable, à vrai dire. Je ne vais pas le dire, hein, parce qu'il va s'agacer si c'est le cas et il s'est embêté à me dire d'arrêter de chercher des coupables tout à l'heure, mais je trouve que je nous ai mis dans une situation embêtante, avec cet œuf. D'autant plus que je doute que Lulu veuille parler de notre rencontre avec Kaiser à son tuteur, car ça serait difficilement évitable après l'éclosion du bébé Kabuto. Nous sommes donc dans une situation un peu compliquée, et je m'inquiète pour lui, comme d'hab. Toutefois, ne voulant pas être oppressante, j'en reviens vite au sujet des jeux vidéos, que j'inspecte depuis tout à l'heure, sortant des boîtes d'un air désintéressé qui cache mon enthousiasme à l'idée de jouer pour me remettre de mes émotions. J'énumère donc les possibilités aussi mécaniquement que possible.

« Hm...T 'as une préférence ? Un truc de tennis, de course, de baston, ou juste de la co-op ? Au pire, y'a bien animal crossing, ou des trucs plus calmes. »

Je n'ai pas vraiment de préférence. Bon, si on pouvait éviter de se faire un resident evil ou un jeu méga violent aujourd'hui, ça me plairait (en plus avec les gamins dans le coin, c'est un coup à leur faire se faire dessus et à se faire démonter par les parents). Toutefois, alors que je continue de m'enfoncer progressivement dans le placard qui doit sûrement mener à Narnia, j'en suis intimement persuadée, je ne me rends pas compte que mes pieds se mêlent de plus en plus dans les câbles. Mes mouvements me portant vers la gauche et la droite, je ne remarque que je suis coincée dans les fils que lorsqu'il est trop tard, et qu'un pas un peu rapide me fasse comprendre la situation par un serrage rapide de mon mollet droit.
Surprise, je hausse les sourcils, mais suis prise d'un rire nerveux, consciente que je ne vais pas tarder à passer pour une idiote. J'hésite à demander de l'aide, mais d'un autre côté, si je continue de garder le silence de cette manière, je vais l'alerter, alors autant être directe. Je monte donc un peu le ton, tentant de cacher mon embêtement par un faux air confiant qui ne trompe personne.

« … Hé, Lulu, tu vas rire mais j'crois que je suis coincée, héhéhé. Enfin, attends je vais- »

Oui, oui, j'aurais dû le voir venir. Tenter de bouger dans ce genre de cas, ça laisse une seule solution probable : se ramasser lamentablement par terre. Et c'est ce qui arrive. Ma tête tombe sur le sol dans un gros « thump », et je me retrouve le regard fixé sur le plafond, me sentant soudainement très, très bête. La douleur, elle, bah disons qu'à ce stade, je n'y fais plus attention. Par contre, ma dignité... Bon, on n'est plus à ça près, tfaçon.

« … Oui non en fait, ça s'rait sympa de v'nir. »

Berf, de toute façon, je crois qu'après aujourd'hui, j'vais pas être embêtée par énormément de choses.
MI-AVRIL 2023 (APREM)ft Ludwig Nagel-Jung
Alice C. Donovan
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Ven 1 Juin 2018 - 19:30
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Ludwig Green
Les kékés font de la rando.
Falaises de l'Ouest - Mi-avril - Après-midi
Ludwig   Alice
Du thé glacé ? Oh, mais c’est loin d’être une mauvaise idée, ça ! J’allais opter pour un soda industriel de merde, mais je me rappelle que Riku m’avait appris a à faire du thé glacé carrément bon. Je crois que j’ai pris en photo la recette avec mon portable et que je l’ai toujours…

« Oh, pas con ! J’ai ptet la recette de ma cousine sous la main, attends voir ! »


Alice ouvre l’armoire pour commencer à chercher les consoles tandis que je cherche dans les fichiers de mon phone. Elle me fait marrer, l’autre, avec ses histoires d’araignées. Elle ferait pas tant la maligne si une grosse lui tombait sur le front et gambadait dans ses cheveux ! Moi non plus, en un sens. L’essentiel c’est que ça ne l’ennuie pas trop de chercher. Je m’occupe de faire bouillir de l’eau et de vérifier si on a bien des glaçons dans le congélateur pour quand il faudra faire reffroidir. La recette de Riku est pour du thé au citron et il était très sucré aussi. Je crois qu’il nous reste des sachets dans les placards. Alice s’enfonce un peu plus dans le placard rempli de câbles et je dévalise pendant ce temps la cuisine pour finalement trouver un bocal avec écrit « thé citron » dessus. Haha ! Je t’ai eu !

« Euh… Ah, ouais, mince, je pensais pu à ça… »

Je descends de la chaise sur laquelle je m’étais mis debout pour accéder aux placards du haut. En revenant au plancher des vaches, je tergiverse dans mon embarras, à la recherche d’une solution pour cette histoire d’œuf. Je crois pas que Soltan sera dupe trop longtemps si il voit qu’on a rapporté un œuf de Kabutops.

« Merde, si Soltan apprend pour la grotte ça va pas plaire… » Bon, à part hausser le ton quand la situation est franchement ingérable, Soltan n’est pas affreux quand il faut gronder. M’enfin, il connaît quand même des punitions qui génèrent une autre forme de souffrance. « J’ai pas envie qu’il me coupe internet ou qu’il me fasse sortir le fumier… Mais bon, je vais pas lui raconter des bobards s'il demande. »

En vrai, tout ça, c’est pas vraiment aussi désagréable que la conversation qu’on risque d’avoir et du fait que ça pourrait affecter sa confiance en ce qui concerne mes sorties en pleine nature. Mais j’ai pas envie de mêler Alice à tout ça.

« Je sais pas si j’vais le garder, maintenant que j’y pense… » Je me sens pas si à l’aise de garder un futur Kabutops avec ce qui s’est passé tout à l’heure. J’ai pas trop confiance. Alex aurait des conseils pour l’élever, probablement, mais est-ce vraiment raisonnable ? « Bah, au pire, on le donnera à une pension, non ? Faudrait voir si quelqu’un en veut. »

J’hausse les épaules, pas vraiment disposé à parler de ça en détails maintenant et un peu trop concentré sur la préparation du thé en train d’infuser et de refroidir. Le sujet de l’œuf reste en suspens pour le moment, donc, ce n’est peut-être pas le pied, mais je sais sincèrement pas quoi faire. A part qu’il faudra bien que j’en parle à Soltan à un moment. Je sens que si je ne suis pas honnête, je vais culpabiliser et empirer la chose et le temps mis à en parler. Plus on laisse les trucs qui fâchent traîner, moins bien c’est, en général… Enfin, c’est ce qu’on, dit, non ?

Pour parler d’autre chose, je ne me rappelais pas qu’on avait autant de jeux… Riku avait dû trouver la console au rabais dans une brocante avec pleins de jeux en plus, ou un truc du genre.

« Wah, sérieux on a Animal Crossing ?! Sinon, un peu n’importe quoi qui se joue à deux mais pas de la baston, vois ce que tu préfères, c’est toi l’invitée après tout, héhé ! »

Voila, je suis bien élevé et un très bon hôte ! Je juge avoir assez attendu pour le thé et verse le tour dans un pichet avec tout pleins de glaçons. Comme je doute encore d’avoir mis assez de sucre, j’en rajoute encore. L’air satisfait, j’observe ma préparation et prépare maintenant le joli plateau qui ira avec. Eh, il faut bien qu’on se gâte un peu après toutes nos émotions ! Avec deux grands verres, la carafe, je rajoute quelques biscuits au chocolat et une bouteille d’eau, ce petit goûter est juste nickel. Il ne manque plus que les jeux et Alice…

« Euh, Alice… ? »


Je crois qu’elle m’a appelé à l’aide, puis j’ai entendu un « shboume » bizarre aux alentours de l’armoire. Je repose mon plateau et presse le pas vers les appels à l’aide quelque peu déconnectés de mon amie. Je la trouve étalée par terre, non sans avoir l’air un peu endolorie et les jambes saucissonnées par les câbles qui abondent un peu trop dans le placard. Tout d’abbord interdit devant l’improbabilité de la situation, il finit par me monter au cerveau que mon amie a peut-être pu se faire mal…

« Ah ! Tu t’es pas fait mal, dis, hein ? »


Je m’empresse de me baisser vers mon amie et ne sachant pas par où commencer, j’essaie de débarrasser sa jambe du fil qui entoure son mollet. Quand j’avais dit que c’était le bordel, je ne pensais pas non plus que les câbles faisaient des rôtis avec tout ce qui osait y entrer… Pendant que je m’affère, je n’entends pas Marilyn entrer et s’approcher d’un air curieux de nous, en train de nous battre avec des câbles.

« …Bah ! Vous faites quoi ? »


Elle s’approche et commence à rigoler.

« Ahahaahaahaaaah ! Alice c’est un gros saucisson ! »
« Espèce d’andouille ! Aide-moi au lieu de rire comme une débile ! »


Tu parles, elle se bidonne bien trop pour donner le moindre coup de main. Elle préfère remonter dans sa chambre pour redescendre et ressortir en continuant de rire aux éclats. Pff, celle-là, elle mériterait de se faire attacher à sa chaise pour qu’elle arrête d’avoir la bougeotte et d’ennuyer tout le monde ! Enfin, je crois que Alice va pouvoir bouger sans ramener tout le contenu du placard, maintenant, au moins.

« Meh, t’as qu’à tout bazarder dans l’armoire comme ça, tant qu’on à les manettes, la console et les câbles. »

Je prends les quelques jeux qu’Alice à ressorti et m’en retourne chercher le gouter et poser le tout sur la table basse.

« Bon, euh…. Comment on branche tout ça ? Alice, c’toi la PGM ! »

J’en profite pour aller nous servir un grand verre de thé glacé. Hm ! Il est un peu sucré mais ça rafraîchit quand même bien ! Je commence à faire le tour es boites de jeux pour vérifier lesquelles sont vides ou pleines. Meh… Riku ne savait pas ranger les disques dans les bonnes boites ! Pourquoi y’a un jeu Doom dans la boite d’Animal Crossing ?!

« Roooh… Riku ! »

Gromellais-je en re-triant comme un gros tatasse les CDs dans les boites appropriées. Après avoir remis à leur place réservée plusieurs jeux, je trouve enfin des titres qui m’intéressent. Animal Crossing en premier comme il semble qu’on soit d’accord sur celui-ci, je mets aussi Mario Sunshine et Mario Kart dans le coup au cas où.

La console maintenant allumée, je glousse en voyant une des sauvegardes au nom de Soltan tout en cringeant aussi pas mal. Puis je refile la manette à Alice.

« A toi l’honneur ! Après tout c’est toi qui a affronté le bordel de l’armoire ! »

C’est à ce moment-là que je remarque la présence de Mikoto à côté du canapé, en train de fixer l’écran en mâchant sa manche de hoodie trop grande pour lui. J’émets un « Ah ! » surpris et Iris nous rejoint, l’air ravie, en escaladant l’accoudoir du sofa.

« Ooooh, c’est le jeu où tu plantes des fleurs ! Alice, tu pourras planter pleins de fleurs partout ? »
Elle désigna l’écran. « Regarde, t’as des cerises ! Tu peux les manger, après, les cerises ? Est-ce que y'a des vaches ? »
« Hé, Iris, laisses Alice jouer, elle vient de commencer… »


C’est pas qu’ils sont un peu relou, les gamins, à tous se ramener, d’un coup, mais… Un peu.
Ludwig Green
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Mer 13 Juin 2018 - 22:25
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Alice C. Donovan


Les kékés font de la rando
"Ou se la jouer Indiana Jones quand on l'est pas"
Héhéhé. Ahaha. Hm. Là, pour le coup, j'en oublie un peu ce qui s'est dit avant, notamment. Si j'avais réagi un peu en attendant qu'il comptait laisser l'oeuf dans une pension, et ri devant sa demande d'éviter les jeux de baston, je crois que là, j'aimerais bien être capable de ne pas réagir. Car je sais, je sais que les rires vont venir, et... Et j'ai eu tort, en fait. Je me contente d'un sourire se voulant rassurant, tout en sachant moi-même qu'il n'est pas vraiment très clair, car bon, bah, je ne suis pas une grande fan de ma situation, vous comprendrez. Je tente de faire comprendre à Lulu que je ne suis pas morte et que si ma dignité a été crucifiée quarante fois, j'en ai encore dans le ventre, mais j'avoue que mon attention est capturée par le fait de sortir de mon sac de nœuds.

« Non, non, c'est juste... »

Alors que j'étais persuadée que j'allais bientôt goûter de nouveau à la liberté, voilà que Marylin décida de se ramener, pour... Pour se moquer. Evidemment. Etant donnée ma situation, je n'ai pas très envie de rire, et gratifie la gamine d'un regard des plus méprisants, et une expression fermée. Non mais sérieux, qu'elle se mêle de ses affaires, celle-là, avec son besoin d'être chiante pour rien ! Gmblr... Je sais que je me retiens de dire quoi que ce soit car Lulu l'aime bien, mais des fois, sérieux, je vous avoue que j'aimerais bien l'envoyer aller se faire voir. M'enfin, au moins, elle se tire vite, et je suis enfin capable de me débarrasser de tous ces foutus fils.
Je me relève un peu maladroitement, tanguant temporairement, et hoche de la tête lorsque mon ami m'indique que je peux ranger les affaires sans trop d''efforts. Je ne me gêne donc pas, même si j'ai pitié de ce qui pourrait arriver au pauve malheureux qui s'essayerait à une pareille folie, et retourne vers le salon. On va peut-être réussir à quelque chose, hein !

Je glousse toutefois en voyant que le cadet fuit comme un lâche devant quelques pauvres câbles, et esquisse un rictus moqueur, amusée.

« Roh, sérieux, c'est pas dur ! »

Et c'est vrai, mais peut-être que lui expliquer au lieu de le vanner aurait été plus intelligent que de faire la pédante, mais bon, je suis un peu trop stupide pour m'en rendre compte. Je me mets donc à la tâche, pestant un peu dans mon coin quand je remarque ces fichues vieilles prises péritel (seigneur, ça existe encore sur les télés, ça ?!), mais m'applique à ne rien casser, parce que bon, manières, quoi. Bon, par contre, c'est pas compliqué, mais je vous assure que c'est pénible.
J'entends Lulu râler en voyant les boîtes être mal rangées, et glousse un peu. De ce qu'il m'avait dit de cette Riku, ça ne m'étonne pas trop qu'elle ait tout mélangé. Toutefois, il finit par s'en sortir et réussit à ramener le fameux disque, ce qui me fit devenir plus impatiente. Excitée, je sautille presque sur place, de bonne humeur. Je fais d'ailleurs la moue quan il me propose de jouer en première.

« Héhé, oui ! Pauvre de moi ! »

J'exagère, évidemment. Mais je ne fais pas la maligne longtemps, car ce n'est que maintenant que nous remarquons les présences d'Iris et Mikoto, qui... Qui sont arrivés comme par magie d'un coup, sérieux. J'ai pas d'autre moyen de le dire, je crois. Je suis toujours surprise par ça, mais en vrai, Morgane me fait le même coup en permanence (quand elle ne se cache pas dans le placard à vêtements pour « être à l'aise »). Je force toutefois un sourire qui doit être quelque peu maladroit, ne voudrant pas leur donner l'impression qu'ils sont des gênes (ça va, y'a pire comme mômes à supporter), tandis que je hoche de la tête et tente de ne pas faire rentrer mon personnage dans un arbre alors que je parle.

« Bah, faut déjà avoir de sous pour planter des fleurs ! Mais bon, on va en chercher, et j'crois pas que y'ait de vaches... »

En vrai, ça serait très cool, et plus sympa à matter que mon bonhomme très moche dans le jeu. C'est pas mon genre de juger l'allure mais là... On dirait un Insoulourdo dépressif, quoi. M'enfin. Mine de rien, même si les injonctions des enfants sont pénibles quand on les supporte en permanence, ce n'est pas trop le cas quand c'est une exception. Je fais donc signe à Lulu que ce n'est rien et répond aux questions d'Iris : si je peux lui donner goût aux trucs vidéoludiques, tiens... Vais tout de même pas me gêner !

« Enfin normalement, tu vois, les cerises, tu peux les vendre à ce bonhomme et après... »

J'explicite mes propos en faisant gesticuler le petit personnage auprès de ce gros rapias de Tom Nook, pour montrer comment ça marche, en faisant de bons gros mouvements avec mon pouce sur le controleur pour qu'elle comprenne ce qu'il faut faire. C'est un peu ridicule et excessif, et en fait, je ne fais pas vraiment attention au résultat pendant plusieurs secondes. Il faut que la télévision émette un crissement particulièrement aigu pour qu'elle capture de nouveau mon attention, et que je me rende compte que mon personnage a maintenant traversé le mur, et est entré dans une sorte d'immense écran noir, comme si il était sorti de la map. Surprise, j'ouvre de grands yeux étonnés.

« Oh. Oh, c'est pas normal, ça ! »

Je ne devrais pas sonner si excitée, mais en vrai, ça m'amuse pas mal. J'émets un petit gloussement, et continue de faire avancer mon gugusse avec curiosité, me demandant jusqu'à où je peux me rendre. D'ordinaire, avec ces choses, on finit parfois dans des écrans totalement différents et qui correspondent à la fin d'un jeu, alors je me demande si... Si je vais pouvoir voir cette fichue cinématique de fin dans ce jeu, mais j'ai des doutes. En vrai, je suis plus aventureuse, et adresse un coup d'oeil à mon ami pour lui parler.

« Dis, Lulu, t'as la caméra de ton phone ? Je crois que j'avais jamais vu ce bug, ça serait sympa de le noter. »

On pourrait toujours faire une vidéo à ce propos, d'ailleurs. J'suis persuadé que ça plairait aux gens, et que d'autres pourraient explorer le bug pour trouver plein de trucs rigolos ! Je m'amuse déjà en imaginant diverses situations loufoques, du moins, pendant un temps.
D'un coup, une tête aux traits particulièrement grotesques et quelque peu glauque s'affiche sur l'écran avant de disparaître, ne laissant derrière elle que le son d'un screamer particulièrement agressif. Je sursaute, prise par surprise, et fixe d'un air médusé les traits de cette tête ensanglantée et très cracra. Dans un dernier réflexe, j'essaie de cacher les yeux d'Iris et Mikoto, tandis que je passe la manette à Lulu pour qu'il nous éloigne de tout ça.

« Oh la vache ! Hm, Lulu, t'es sûre que le jeu est legit... ? On dirait un gros creepypasta, là. »

Non mais, j'ai toujours dit qu'il ne fallait pas acheter des jeux n'importe où !
MI-AVRIL 2023 (APREM)ft Ludwig Nagel-Jung
Alice C. Donovan
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Ven 29 Juin 2018 - 22:38
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