L'Elu auto-proclamé des Monarchistes fait son entrée ! La Compétition, Elixir et le Gouvernement sont en crise et les Anarchistes demandent la démission du Chef du Conseil.
Dans l’obscurité de la nuit naissante, nous brillons de mille feux. La villa domine la plage, se rit des vagues sur ses sables encore chauds. De ses baies vitrées s’échappent musique, lueurs changeantes et conversations animées. J’erre en son cœur, insensible à la chaleur qui règne à l’intérieur, immunisée contre la foule, les faux sourires et les pas hésitants en raison des abus. J’ai moi-même adopté le rythme de la soirée, passant d’un pied dansant à l’autre tandis que je fends l’attroupement qui me fait face pour me frayer un chemin vers la découverte. La présence humaine aussi dense devrait faire tourner ma tête (plus que ce cocktail que je sirote distraitement) sauf qu’au contraire, je m’y sens parfaitement à l’aise. Être entourés de gens aussi importants, saucissonnés de leurs habits parfaitement pressés et leur assurance qui nécessairement ne vient qu’avec l’argent et le privilège me procure un sentiment d’euphorie. J’ai du mal à croire être présente à ce genre d’événements réservés à l’élite de la société, aux fiers représentants de la Compétition et leurs partenaires. Je ne sais même plus la raison de ce rassemblement. Sincèrement, j’ai l’impression de ne pas être la seule à l’avoir oublié. Sur la piste de danse de nombreux corps se bougent en laissant l’inhibition au placard. D’autres discutent ou flirtent près des tables, les lèvres près des oreilles pour parvenir à couvrir le son de la musique. J’ai l’impression qu’ils échangent des secrets. Et que moi aussi, je fais partie de leur univers, mais si ce n’est que pour l’espace d’une soirée.
Au loin, j’aperçois ma cousine Mercedes. Je prends un instant pour l’admirer dans sa robe noire, sobre, au décolleté plongeant. Elle me semble si à l’aise, d’un naturel presque effarant. Elle rit mais ses prunelles n’en disent pas autant. Son bras s’est posé sur celui d’un homme d’environ une quarantaine d’années au sourire doux et à la longue chevelure argentée. À la manière dont elle presse sa main, je la devine intime avec cet individu. Je mets un moment à le reconnaître… Il s’agit de Monsieur Image, l’ex-maître Coordinateur de l’île! Je me sens rougir intensément en réalisant son identité. J’ai passé un bon nombre de temps scotchée devant mon téléviseur lors de ses prestations. Est-il le petit ami de Mercy…? Mon dieu, mais elle me l’aurait dit non? Confuse, je finis ma consommation et réajuste ma propre robe, un attirail plutôt simple au bustier sans manches ou bretelles. Pâle comparée à mon incroyable cousine, je regrette de ne pas avoir mis quelque chose de plus voyant. Tant pis. Il y aura peut-être d’autres occasions que celle-ci. Oh, voilà que Mercy a quitté le groupe en entraînant Monsieur Image à sa suite. Ils semblent se diriger vers moi… D’accord, reste naturelle Marilou. Naturelle et posée.
«Bonsoir madame Roy-Morin.»
Oh. Mon. Arceus. Il connaît mon nom! Physiquement, l’homme n’a rien de particulier hormis sa grandeur. Il se dégage quelque chose de lui néanmoins, quelque chose de si assuré, d’un peu… spectaculaire?
«Marilou, je te présente mon ami de longue date, Maxwell Young. Tu le connais peut-être sous le nom de…»
«Monsieur Image. Wow… Je suis carrément trop… C’est que… Arceus…»
D’accord j’ai chaud. Je lui serre la main timidement, sur le point de m’évanouir. L’homme à la chevelure argentée n’émet aucun commentaire sur mon français approximatif. Et ma stupidité flagrante.
«C’est un honneur de vous rencontrer miss Roy-Morin. Vous avez le même accent charmant que votre cousine.»
Accent charmant? Il a entendu le sien? À ce point-ci, je suis convaincue de rougir autant que ma chevelure. Je tortille nerveusement une mèche de cheveux autour de mon doigt en me mordant la lèvre pour ne pas hurler comme une fangirl dans un anime japonais.
«Il va falloir que tu nous visites un jour, Max. Un petit repas avec Lexie et Lya aussi.»
«Rien ne me ferait plus plaisir, Mercedes. Vrai que je n’ai pas encore eu l’occasion de te visiter dans ta nouvelle demeure. Je verrai à t’envoyer quelques disponibilités.»
Le reste de la conversation, je me contente d’hocher la tête tel une automate, ne suivant pas trop, distraite par la perspective de me retrouver avec un personnage aussi important. Les deux quittent, me laissant très confuse. Je me remets en route en direction du buffet, y piquant quelques bouchées, les joues rosées et le regard plein d’étoiles. Un mec se tient non loin de moi, plutôt grand lui aussi et bien habillé. Je m’adresse à lui sans la moindre gêne, fidèle à moi-même. Les partys sont des occasions rêvées de faire connaissance de toute manière.
«Tu trouves pas que c’est le rêve? Juste maintenant, j’ai parlé à l’ex-maître Coordinateur d’Enola! En plus j’ai dit n’importe quoi j’ai eu l’air totalement idiote.»
Je lui adresse un sourire empreint de naïveté. Je me demande comment il a pu entrer dans ce monde lui aussi. Il me paraît tout aussi jeune que moi. Je réajuste une nouvelle fois mon bustier qui menace de trop m’exposer, rigolant un peu. Franchement, cette soirée pour rassembler des sous pour une charité quelconque s’annonçait plutôt moche au premier abord mais qui eut cru que la Compétition sait faire des fêtes aussi réussies?
«Je me demande combien de Champions se trouvent ici ce soir. Tu en connais toi? Mon dieu je dois me calmer moi, je crois que je vais fondre de bonheur!»
Peut-être qu’il pourra partager ma joie. Dans tous les cas, je dois en parler à quelqu’un, sinon je vais exploser! Je ne peux plus m’arrêter de sourire.
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Marilou Roy-Morin
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Dim 15 Juil 2018 - 17:22
Patrick Olson
Tu veux mon 06 ? /PAN/Patoche & Mari
••• Voilà un moment qu’il avait perdu Célia de vu. A vrai dire, sa sœur lui avait fossé compagnie dès leur arrivée dans la vaste et somptueuse salle de réception. Patrick avait, comme qui dirait, été traîné à ce gala de charité. Le dresseur se tenait en général loin de ce genre d’évènement, le regard de sa mère y était trop présent et la pression trop forte. Il savait que ce genre de réception était pour lui l’occasion de briller en société, de se démarquer et de se créer un véritable réseau mais bien souvent son naturel maladroit reprenait le dessus, et, très vite le jeune-homme perdait pied face à ces grandes figures du monde Compétitif. Sans doute se montait-il le bourrichon comme souvent mais face à l’aisance de sa sœur et le charisme de sa mère, Patrick avait le sentiment de faire bien pâle figure à tel point qu’il imaginait d’avance la déception se lire dans les yeux de ses interlocuteurs. Alors, comme à chaque fois, il laissait l’art de la conversation à sa sœur pour se retirer dans un coin et observer les festivités en tant que spectateur.
A ses yeux, la scène qui se déroulait devant lui appartenait à un monde qui n’était pas le sien. Oh, ce monde, il voulait en faire partie, il voulait même en être un membre à part entière mais le pouvait-il ? En avait-il le talent ? Les capacités ? Devant lui évoluait des gens talentueux, de futurs adversaires qu’il se devait de terrasser pour se faire un nom… Mais le pouvait-il seulement ? Son regard s’arrêta sur une femme qui naviguait avec aisance dans la foule en valsant d’un groupe à l’autre pour saluer et échanger quelques mots. La femme était à l’aise, impressionnante et malgré les forts gabarits qui l’entouraient on ne pouvait ignorer sa présence et le sentiment d’autorité et de respect qui émanait d’elle. Le regard que Patrick lui vola acheva de révéler ses angoisses et en une fraction de seconde il se retrouva à baisser les yeux et à s’éloigner en prétextant faire signe à un serveur pour s’emparer d’un verre de champagne. Sa mère le terrifiait dans ce genre de moment. Lorsqu’il la regardait évoluer au milieu de cette cour qui était la sienne il se sentait petit, faible et particulièrement indigne d’être son fils.
Son verre de champagne à la main il gagna non sans mal le buffet. Cette salle était vaste mais pourtant il étouffait. A cet instant il aurait tout donner pour croiser le regard encourageant d’Hank ou celui farceur de sa sœur. Il aurait tout donner pour qu’on lui tienne la main et qu’on le guide, parce qu’il sentait qu’il perdait doucement pied et que le malaise polluait son esprit. Le brun tira sur sa cravate et fit sauter les deux premiers boutons de son col de chemise dans l’espoir d’y trouver un peu plus d’air. Voyant qu’il ne trouvait pas l’effet escompté, il s’empara d’un petit four pour s’occuper les mains et surtout l’esprit. C’est à ce moment-là qu’elle arriva, elle. Insouciante et, aux premiers abords fichtrement agaçante. Elle envahit sans crier gare son précieux espace vital et la joie qu’elle exprimait lui hérissa les poils. Comment elle faisait, elle, pour ne pas fondre sous la pression ? La demoiselle à la chevelure flamboyante le déstabilisa quelque peu. Il mâchouilla son petit four pour garder un calme apparent et quand elle fit part de sa rencontre avec l’ex maître coordinateur il s’essuya les doigts avec une serviette avec un rictus en coin.
- « Whoua, truc de fou, hein ? »
Faire de l’ironie n’était peut-être pas la meilleure des idées mais il voyait mal quoi dire d’autre à cette inconnue. Elle semblait tellement… Heureuse et à l’aise que ça en devenait vexant. Lui, face à un serveur il était déjà à deux doigts de se chier dessus. Il aurait aimé jeter aux oubliettes ses angoisses de performances, cette façon dont il se rabaissait au moindre stress. Il aurait aimé être comme elle et sautiller comme une gamine parce que « Olalalala le grand Monsieur Image il m’a touché la main… Ouuuh je ne me la laverais plus jamais kyaaaaa » sauf que ce n’était pas le cas. Elle continua sur sa lancée et vu l’entrain qu’elle y mettait le monde de la Compétition devait lui être nouveau. Remarque, il l’était pour lui aussi dans le sens où ça ne faisait que très peu de temps qu’il était challenger officiel mais comparé à elle, lui, côtoyait ces visages et ces noms (même si c’était de loin) depuis qu’il gazouillait dans son berceau.
- « Hm. J’ai aperçu Mercy, tout à l’heure mais je n’ai pas vu Heng, Phantom, Zingaro, Sirius ou Mephisto. Ni les autres d’ailleurs. Par contre y a pas mal d’anciens. Maintenant qu’ils ont rendu le tablier ils doivent sacrément se faire chier. » fit-il en haussant les épaules avant de reprendre un petit four « Première soirée privée, j’suppose ? »
Patrick posa un dernier regard sur la foule avant de considérer un peu plus sérieusement la rouquine à côté de lui. Une partie de lui avait sincèrement envie de s’enfuir de cette soirée et d’aller pleurer sur sa nullité, bien au chaud, au fond de son lit. Mais sa mère risquait de lui reprocher son comportement (elle avait tendance à être intransigeante depuis qu’Idefix avait pissé dans son bureau) et Célia allait se faire un plaisir de titiller sa fierté mal placée, chose qu’il ne se sentait pas la patience de supporter (comme-ci il avait eu cette patience un jour, tien /PAN/). Cependant, et il ne pouvait l’ignorer, cette fille lui parlait. Elle n’était peut-être pas un grand nom de la Compétition mais c’était peut-être un début ? Sans doute qu’échanger deux/trois mots avec elle n’allait pas le tuer… Qu’avait dit Hank, déjà ? Au lieu de faire l’ours tu devrais un peu plus t’ouvrir ? Un truc dans ce goût-là. Puis, bon, elle n’avait pas l’air particulièrement méchante ? Agaçante de positivité sans aucuns doutes mais elle n’avait pas l’air d’être du même gabarit que les espèces de pestes superficielles dont il avait horreur. Puis… Elle ne l’avait pas encore vu sous son vrai jour, peut-être pourrait-il, avec elle faire, faire durer l’illusion un peu plus de dix minutes avant de se liquéfier sur place et de faire le con. Ça valait le coup d’essayer… Surement.
- « Laurell. » fit-il sobrement en lui tendant une main « C’est mon pseudonyme. Je suis challenger de la Compétition. » Il resta quelque seconde à la dévisagée avant de se souvenir qu’il avait sans doute oublié de l’encourager à se présenter. Il se racla la gorge avant de lâcher un léger « Et toi ? »
Mes frères me reprochent souvent ma familiarité en compagnie d’inconnus, particulièrement auprès des garçons. Je m’adresse régulièrement aux autres en partageant des détails que certains jugent privés au sujet de mes pensées, de mon vécu, de mes états. Je n’ai jamais compris les réserves que certains entretiennent envers les autres. J’ai beau raconter mes émotions à ce garçon que je ne connais même pas de nom, nous ne nous reverrons probablement même pas après ce soir. Il en fera donc ce qu’il en voudra, de toute manière il s’en fiche probablement. Si ma manière de me sentir par rapport à cette soirée peut briser la glace et permettre une conversation de voir le jour, alors pourquoi pas? Mes frères me trouvent naïve, parfois un peu trop facile d’approche pour les garçons, mais je ne cherche pas à draguer ici. Je vis une telle euphorie que j’ai mis de côté mes flirts habituels pour simplement profiter de la soirée. J’ai même du mal à me concentrer sur autre chose que tous ces visages familiers que je distingue parmi la foule. Au final, je me cherche simplement un partenaire avec qui partager tout ceci. En d’autres circonstances, c’est avec mes amis que je me serais égosillée de joie, sauf que ceux-ci vaquent probablement à leurs occupations, à des milliers de kilomètres d’ici dans une matinée ensoleillée. La pensée d’un party sans mes amis me peine un peu. Ce garçon pourrait être mon ami pour ce soir peut-être. Il me semble plutôt nerveux, peut-être que c’est quelqu’un de plutôt introverti?
Je ne saisis même pas le sarcasme au cœur de sa voix. Je l’écoute en buvant carrément ses paroles tandis qu’il énumère les gens qui auraient pu se trouver ici ce soir. De toute évidence, ce garçon en connaît pas mal. Peut-être a-t-il l’habitude de ce genre de soirées? Si c’est son cas alors quelle chance… J’espère que Mercy m’invitera à nouveau. J’adore les fêtes mais alors celle-ci remporte la palme. La musique, l’énergie qui se dégage de la foule, la qualité des invités, les délicieux canapés… Je me laisse osciller doucement au rythme de la musique bien que j’aille plutôt envie de laisser mon corps se laisser aller tout entier sur la piste de danse. Plus tard peut-être. Là, j’ai une conversation avec le gentil jeune homme.
«Ouais. C’est si évident? J’espérais avoir l’air à l’aise et me fondre un peu au décor mais on dirait que tu m’as eue! J’accompagne ma cousine en fait, je suis plutôt nouvelle sur l’île d’Enola, c’est mon premier événement du genre. J’aime bien les fêtes mais celle-ci dépasse totalement mes attentes. Sérieusement, la Compétition sait organiser des partys qui déchirent. Toi tu as l’air de t’y connaître, t’as l’air super à l’aise. C’est pas ta première fois hein? Tu pourras aider une pauvre touriste comme moi à m’y repérer?»
Le châtain se présente comme étant un dénommé Laurell en spécifiant qu’il s’agit de son pseudonyme compétitif. Je l’observe d’un drôle d’œil. Pourquoi choisir un vrai prénom pour son pseudo? Il n’est pas très créatif je trouve. Bon, Mercedes non plus avec tout simplement «Mercy». Enfin, j’imagine qu’ils ont leur raison. Je sautille presque sur place en l’entendant nommer qu’il s’agit de l’un de mes rivaux dans la Compétition.
«Enchantée Laurell! Moi c’est Pizzazz!» je dis en agitant les mains devant moi, ces fameuses mains jazz. «Enfin, tu peux m’appeler Marilou tout de même, c’est plus simple. Tu es dresseur aussi? Et tu es doué?»
Je pose la question innocemment. J’ai moi-même beaucoup à apprendre même si j’ai gagné quelques combats dans mon patelin de Sainte-Foy. Tiens, c’est la deuxième fois que je pense à la maison depuis mon arrivée ici.
«Après avoir vu ma cousine participer à la Compétition, j’ai toujours eu envie de suivre ses pas. J’ai aucun Badge encore mais disons que je me prépare bien. Ces Champions n’ont qu’à bien se tenir haha. J’en ai pas l’air mais je suis redoutable, je t’assure.»
Je lui fais un sourire qui doit me faire paraître telle une gamine plus que comme une dresseuse appliquée, mais faisons comme si nous n’avons rien vu.
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Marilou Roy-Morin
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Dim 15 Juil 2018 - 21:53
Patrick Olson
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••• Patrick ne put s’empêcher de se dire, qu’en effet, c’était plus qu’évident. Après tout, il n’y avait que les nouveaux ou les idiots finit pour s’extasier autant sur un gala de charité et sur le paraître d’un monde bien plus faux-cul et plus terre à terre qu’on en le pense. Enfin, non pas que ce soit un mal. Après tout, Patrick enviait, d’une certaine manière, cette facilité avec laquelle les gens s’émerveillaient pour ignorer, consciemment ou non, ce qui pouvait ternir le tableau. Lui n’en était pas capable et, disons-le franchement, ça le faisait bien chier. Sans doute qu’il serait plus prompt à rire et à vivre comme un « jeune » s’il arrêtait de voir le verre à moitié vide et remplit d’eau vaseuse.
- « Bworf. Question d’habitude. » fit-il en haussant les épaules. « Ce genre de réception, d’une certaine façon, ça fait partit du boulot aussi. Du coup, quand on voit quelqu’un d’hyper enthousiaste on se dit qu’il ne doit pas être d’ici. »
Enfin, il avait beau dire ça mais il n’était pas tellement « d’ici » non plus. En vérité, Patrick avait toujours plus ou moins vécu ces soirées comme des corvées ou des punitions. D’une part, petit, il n’y prenait pas part et reprochait beaucoup à sa mère de préférer cette partie de son travail à une soirée en famille. D’autre part, maintenant qu’il était en âge de participer à ce genre d’évènement, il y voyait plus une espèce de raison que s’était faite sa mère plutôt qu’une réelle envie de l’introduire, lui, son fils, dans son univers. Il n’avait jamais été « émerveillé » par la Compétition, aussi, il était quelque peu dérouté par cette vision ultra positive de la chose et il le fut encore plus quand la rouquine lui balança qu’il avait l’air « super à l’aise ».
Sur le coup, il la regarda avec des yeux ronds, comme pour se persuader qu’elle devait se foutre de lui ou faire de l’ironie. Puis, soudain, un sourire étira ses lèvres et sans qu’il puisse le retenir plus longtemps, Patrick pouffa, son verre ramener contre sa bouche pour étouffer son rire impromptu. L’idée qu’on puisse, lui, l’ado instable croisé avec un ours, le trouver à l’aise lui semblait totalement délirante et c’était bien la première fois qu’on lui balançait une telle chose à la figure. Il avait toujours l’impression que sa gêne se lisait sur son visage mais cette fille venait de mettre à mal ses idées reçues. Il avait un mal fou à s’arrêter de rire sous l’ironie de la situation mais d’un autre côté cet élan de positivisme lui fit ressentir une légère sympathie pour sa compagne qu’il n’osa pas trop accepter dans un premier temps avant de se dire que, meh, pour l’exploit qu’elle venait de réaliser il pouvait bien se montrer un peu plus jovial et amical qu’à l’accoutumé.
- « Faut croire que je suis devenu bon comédien avec le temps alors. » fit-il en buvant une gorgée de champagne pour se calmer avant d’offrir un léger sourire à son interlocutrice. « Bien, bah puisque je suis là autant que je te serve à quelque chose. Qu’est-ce que tu veux savoir ? »
Il n’en revenait toujours pas. Lui. A l’aise. Hahaha, cette Marilou était exceptionnelle. Si sa fierté de l’enfermait pas autant dans son rôle d’ado débile, sans doute se serait-il fait la réflexion que, là, tout de suite, il s’amusait. Que là, à ce moment précis, la soirée ne lui semblait plus si pénible et étouffante. Pour l’heure il ne réalisa rien du tout.
Il choppa un verre de champagne sur un plateau et le tendit à sa camarade dans un « Tu bois ? » avant de parcourir l’assistance du regard. Vrai que le challenge de la Compétition serait dur et Patrick devait bien s’avouer qu’il ne se sentait pas aussi confiant que la rouquine quant à la réussite de ses matchs. Il savait qu’il n’avait pas encore les bons réflexes, les bonnes méthodes. Hank l’aidait du mieux qu’il pouvait mais il ne pourrait réellement avancer que lorsqu’il entamerait les hostilités, face à un champion.
- « Doué, je ne sais pas. Je n’ai pas vraiment combattu grand monde jusque-là mais va bien falloir que je le devienne un jour si je veux aller botter le derrière du maître en place. » Il but une seconde gorgée de son verre avant de chercher sa mère du regard. « T’as de la chance d’avoir un modèle à suivre. Ta cousine, ce ne serait pas Mercy par hasard ? T’as son accent, je trouve, fin celui qu’elle avait quand elle commençait. » Enfin, il trouva la personne qu’il cherchait. Il tapota du bout du doigt (pas très tactile et toujours un peu gêné de toucher les gens) l’épaule de sa camarade pour lui indiquer de regarder une femme brune qui parlait avec animation au milieu d’un groupe. « Tu vois la nana en face ? C’est Eléonore Swan, c’est elle qui gère un peu tout ce qui se passe ici. C’est la patronne en quelque sorte. C’était un ancien maître mais je ne sais pas si tu l’as connu pendant qu’elle était en activité. Si tu veux te faire un nom ici c’est elle que tu dois impressionner. »
Les fêtes vibrent moi. Me procurent une sensation d’extase (qui, agrémenté de l’euphorie octroyé par quelques boissons alcoolisées) m’accompagnant plusieurs jours ensuite. Les rassemblements tels que celui-ci contiennent tout un tas de chose qui provoquent nécessairement la bonne humeur chez moi : la perspective de socialiser et de faire la rencontre de nouvelles personnes, de l’excellente musique pour bouger et danser, de quoi s’éclater toute la nuit et oublier tous ses problèmes… Vraiment, ce party me donne la sensation d’appartenir à un monde secret et interdit, d’avoir mis les pieds dans un cercle privilégié. Je ne parviens pas à réprimer mes sourires devant le jeune homme qui semble un peu moins emballé que moi. En fait, il me semble un peu coincé maintenant que je le regarde, comme mal à l’aise au cœur de cette animation festive. J’ai connu bien des personnes plus réservées ou au caractère moins propice à ce genre d’événements. Je parviens toujours à leur montrer une part cachée d’une fête, un aspect qui leur aura plu. Peut-être parviendrai-je à faire de même à cet habitué des lieux, un habitué qui a perdu goût en ce fruit aux délices insoupçonnés. Un boulot, dit-il? Si seulement il se détachait de son amertume, il réaliserait à quel point cette soirée est géniale. Et qu’elle restera longtemps gravée dans ma mémoire.
Je rigole un peu avec lui, le verre pendu au bout des lèvres. Je réalise sans trop de mal qu’il se moque un peu de mois, de ma naïveté, mais tant pis. Je l’accepte pleinement et la porte même telle une cape. Tant mieux si je parais naïve et influençable. Peut-être ainsi m’entraînera-t-il dans son monde plus aisément ainsi. Il accepte ma proposition, ce qui me tire un énorme sourire. Certains diront que je souris trop. Sauf que j’ai appris, il y a longtemps, qu’il s’agit d’une bonne manière de se faire des amis. Puis il faut dire que j’apprécie sincèrement voir l’autre se détendre un peu pour aborder une attitude plus relaxe. J’accepte avec plaisir la coupe qu’il me tend, même si je m’étais promis de ne pas boire davantage. Oups? Je l’écoute en penchant la tête sur le côté tandis qu’il me parle de ses propres expériences en tant que dresseur novice. Il me fait du bien d’avoir quelqu’un avec qui discuter de la Compétition sans trop me prendre la tête. De toute évidence, nous nous trouvons sur un terrain d’égalité, tous les deux encore à nos premiers pas dans cette vie de tourmente et de gloire. Là où je passe tout près de m’étouffer est lorsqu’il avance que Mercy serait ma cousine.
«Wow! Mais comment t’as su! Vous les enolians, vous êtes TROP forts. Haha ouais, je suis un produit 100% Québec, comme Mercy. Je viens juste d’arriver sur l’île en fait.»
Je rougis de plaisir en évoquant mes origines. J’aime bien qu’on me rattache à Mercedes, bien que nous n’ayons aucun trait en commun hormis cet accent qu’évoque Laurell. Après tout, elle a été adoptée. Le jeune homme me pointe un visage parmi la foule d’une dame d’un certain âge, visiblement bien à l’aise dans ce genre de rassemblement. À la manière dont la salle entière semble graviter autour d’elle, je devine aisément qu’il s’agit d’une personne importante, chose que le jeune dresseur confirme.
«Une… ancienne maître? La directrice? Oh là là… J’ai pas une mèche de travers ou un truc entre les dents hein? Arceus, je sais pas trop si j’oserais aller lui parler… En même temps ce serait l’occasion non? Ce n’est pas tous les jours qu’on la croise j’imagine. Bordel, elle est tellement jolie, j’aimerais lui ressembler à son âge.»
Son assurance, ses sourires, la sorte de détermination qui brûle au creux de son regard… Il ne fait aucun doute qu’elle a combattu un jour elle-même dans l’élite contre les plus aguerris des dresseurs. J’ai envie de faire tout comme elle, d’aller à la poursuite de mes rêves, de voir où ce chemin me mène.
«J’ai une idée. Puisque nous sommes deux novices… On devrait se faire un petit combat dehors. C’est sûr que ça attirerait son attention. Ça pourrait propulser nos carrières! Puis tu as dit toi-même que tu n’as pas assez combattu contre des dresseurs… Bah c’est l’occasion!»
Je lui ai attrapé le bras dans mon enthousiasme. Si certaines personnes ne sont pas très à l’aise avec le toucher, je n’ai jamais ressenti ces barrières à proprement parler. Je me contente de le regarder, des étoiles dans les yeux, en espérant qu’il acceptera.
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Marilou Roy-Morin
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Mer 25 Juil 2018 - 21:18
Patrick Olson
Si c'est autant de stress une fille je vais m'officialiser gayPatoche & Mari
••• Un léger sourire vint étirer ses lèvres suite à la réaction de sa camarade. Patrick n’avait jamais été très à l’aise pour déchiffrer les expressions et les intentions des gens. D’une nature très défaitiste (surtout en ce qui concerne la nature humaine), l’adolescent avait une sale tendance à voir des relations intéressées et de l’hypocrisie en puissance tout le temps. Ici, Marilou lui donnait l’impression de jouer volontairement aux idiotes pour le brosser dans le sens du poil. Parce que faut croire que ça plaît à certains mecs les filles qui fonctionnent aux « whoua t’es trop fort ». Fin, il devait bien avouer que le compliment lui faisait plaisir mais quant à savoir s’il était sincère ou non, Patrick préférait ne pas se prononcer. Malgré son attitude qui le mettait mal à l’aise, la rouquine ne lui semblait pas être quelqu’un de très… de très peste diront nous. Elle lui donnait l’image d’une fille juste profondément heureuse d’être-là. Fin, comparé aux demoiselles qu’il voyait souvent dans ces soirées, Mari lui donnait l’impression d’être beaucoup plus naïve et candide et c’était un bon point. En espérant que le petit monde très fermé de Haute Compétition ne la pousse pas à devenir tout ce qu’il haïssait profondément chez quelqu’un.
Enfin, pour l’heure, il rangea soigneusement dans le coin de sa tête l’identité de la fameuse cousine de son interlocutrice et rebu une gorgée. Ce n’était peut-être pas si mal de débuter avec une championne habituée à la vie de la Compétition. Avec un peu de chance, elle finirait par voir les « mauvais côtés » du milieu et peut-être pourrait-elle le rejoindre dans son club très très élitistes des « Pffffffff Screugneugneu les privilégiés de la Compétition ». Personnellement, avoir une mère présente dans le haut du panier l’avait très vite vacciné à ce niveau. D’ailleurs, en parlant de sa mère, Patrick passa du rire moqueur à l’expulsion de son champagne hors de prix par le nez en l’espace de dix secondes.
Au départ, il avait bien ri en voyant sa camarade aussi intimidée et agité que si elle rencontrait le membre de son boy’s band favori (note de la joueuse : Pas d’offense, faut savoir que Patrick, Emi et Brandon sont tous les trois fans d’un boy’s band Coréen et que chacun l’assume… Plus ou moins bien. /PAN/). C’était sans doute méchant de sa part mais voir quelqu’un se recoiffer pour recroiser sa mère alors que lui en était au stade où il pétait à table sans la moindre pression le faisait doucement marrer. Par contre, lorsqu’elle évoqua vouloir lui ressembler sa réaction fut toute autre : il manque de s’étouffer avec sa boisson.
- « Oui, alors, non. Juste non. Sérieux, je te connais que depuis dix minutes mais tu es déjà très bien comme tu es. Vraiment. »
Peut-être était-ce parce qu’on parlait indirectement de sa mère mais à aucune moment Patrick ne fut conscient d’un potentiel sens second pour sa tirade. Nan mais quelle idée ? Ressembler à sa mère ? Puis quoi encore ? Bon, il devait bien l’avouer, elle était jolie voilà, c’était dit. Mais passé le fond de teint et le mascara bon dieu… Comment pouvait-on, aussi jeune, souhaiter devenir une vieille mégère qui ne vit que pour son boulot ? Non. Vraiment. Marilou, peu importe ce qu’elle était, était très bien comme ça.
D’ailleurs, il manqua de recracher une seconde fois ce qu’il avait dans la bouche quand elle évoqua un combat dans le but d’attirer l’attention. Attirer l’attention ? Pourquoi faire ? Ils allaient les juger et le jugement c’est pas bien. C’est stressant. Puis dans le lot il y avait sa mère et… Oh, je vous avais dit que Patrick n’avait aucune confiance en lui ?
Le brun fit les yeux ronds puis rapidement il sentit une sueur froide parcourir son dos. Un combat ? Là ? Maintenant ? Bien sûr il avait Hercule et Ikki avec lui mais il ne se sentait pas prêt et encore une fois sa putain de père était présente et-
- « Qu’est-ce que ? Ma-Mari- ! »
Mais il ne put même pas protester qu’elle l’avait déjà entraîné avec elle. Pour son plus grand malheur, Patrick perçu rapidement que ce petit déplacement n’était pas passé inaperçu car plusieurs invités se retournèrent, curieux. Il sentait déjà les rumeurs venir, les murmures et… Non de Dieu cette fille était intraitable !
Patrick se renfrogna. Il voyait les petits sourires malicieux de certaines dames de l’assistance et roula des yeux. Ça y est, les petites vieilles voyaient une fille tirer un mec par le bras et tout de suite ça caquetait dans leur coin en s’imaginait des trucs. Brrr. Mais bon, quitte à choisir il préférait de loin mettre un terme au malentendu en se prenant une raclée qu’il ne pourrait éviter que d’avoir le droit à ce genre de regard.
- « Bon. Très bien. » il devait l’avouer, il était agacé. Il se doutait bien que Marilou n’avait pas pensé à mal mais bon. Bonjour la constipation aigue. « Je te propose un deux Pokémons chacun sans objet. »
Il se doutait bien que ça ne tournerait pas en sa faveur. Hercule était d’une nature plutôt imprévisible et Ikki n’était pas un combattant émérite. Ils manquaient tous les deux cruellement d’entraînement et d’expérience. La prestation serait sans aucuns doutes bancale et risible… La question était maintenant de savoir jusqu’où.
Si j’ai lancé un regard suppliant au jeune homme, mon attention se détourne de nouveau en direction de la brunette qui paraît avec aisance au cœur de la foule. Que penserait une femme de sa carrure d’une petite dresseuse novice comme quoi? Que faut-il pour attirer les faveurs d’une telle femme? Si je les possédais, je demanderais pour quoi exactement? Non, je n’ai pas tellement envie d’obtenir quelque chose de cette personne. Simplement lui parler, apprendre d’elle, être la prunelle de son regard ne serait-ce que quelques éphémères moments. Puis, un jour, lorsque je l’aurai pleinement mérité, me tenir devant elle pour lui dire que j’ai réussi. Oh, voilà que je perds le contrôle sur mes rêves éveillés. Il y a vraiment quelque chose dans cette Compétition qui vous tient en alerte, qui vous encourage à croire en quelque chose. J’ai encore du mal à croire que j’ai fait tout ce chemin, que je me trouve ici ce soir, que demain que je repartirai dans une quête de gloire que j’ai toujours cru inaccessible. Bordel, je dois reprendre contenance et me concentrer sur la tâche qui m’incombe : convaincre Laurell de combattre. Nous sommes dresseurs, voilà exactement ce que nous devons faire! Un petit combat, sur les plages, sous le regard des gens les plus importants de cette organisation. Avec accessoirement peut-être un verre de trop dans le nez. Tant pis, on a qu’une vie à vivre.
Mes yeux s’agrandissent de bonheur devant ce que j’interprètes tel un compliment à mon égard. Qui eu cru qu’il dissimulait derrière ses sourires mal assurés un véritable gentleman? Je souris de manière presque exagérée désormais, bien heureuse de ses paroles. Il a raison. Je ne devrais pas désirer devenir quelqu’un d’autre, mais Éléanore Swan fera définitivement partie de mes modèles en vieillissant. J’aimerais avoir ce petit je-ne-sais-quoi qui en fait un véritable aimant dans la foule. Je me demande comment on obtient un tel succès. Je reporte mon attention sur le garçon. Il ne semble pas bien heureux que je l’aille tiré par le bras ou même par ma proposition. Oups. Marilou, garde tes mains pour toi. Je ne désire pas le rendre mal à l’aise alors je laisse mes mains tomber le long de mon corps, sage comme une image. Mais je poursuis ma séance de «puppy eyes», bien désireuse de faire ce petit combat. Lorsqu’il cède enfin à mon petit caprice, je m’exclame de joie, sautillant d’un pied à l’autre.
«Ça me semble parfait! Aller viens, on va aller sur les plages, ici on risque de faire mal à quelqu’un.»
Tout sourire, je fends ce qui nous reste de foule à franchir, sortant de la demeure pour m’aventurer en contre-bas, sur les plages. Sitôt arrivée que je me déleste de mes petites sandales mignonnes revêtues pour l’occasion, courant avec délice contre la brise marine. D’ici, nous voyons sans mal Zazambes se dessiner dans un horizon sombre, par-delà la mer. Je suis du regard ses points lumineux, saisie encore une fois par la beauté des paysages enolians, par la douceur de ses climats. Mon pas dans le sable encore tiède pourrait être plus assuré, mais j’ai encore confiance de pouvoir mener un combat. Je retire les Poké Balls de mes deux alliés, les libérant au passage. Archibald baille et s’étire en se voyant appelé, il dormait probablement. Pour ce qui est de la Tritox, elle est déjà près de la mer, restant loin de la morsure des vagues, appréciant l’air nocturne. Je souris en la voyant, heureuse de partager ce voyage avec mes compagnons.
«Sérieux, Enola c’est magnifique. Voire que tu as vécu toute ta vie ici! C’est encore beau pour toi? Tu devrais voir le Québec c’est tellement… froid. Et humide. Mais il y a de bien jolies forêts. Des fois ça me manque.»
Je ressens une fois de plus la sensation doucereuse qui accompagne chacune de mes mentions de la maison. Aller. On n’est pas venus ici pour causer.
«Archie, tu te sens d’attaque? On va se faire un petit combat.»
Le Tortipouss acquiesce se plaçant devant moi dans le sable. J’attends avec impatience de découvrir l’équipe de mon adversaire. Dans la maison, certaines personnes se sont approchées des baies vitrées pour nous regarder. Arceus, j’aimerais que cette soirée ne finisse jamais.
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Marilou Roy-Morin
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Dim 2 Sep 2018 - 22:26
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Ou l'art de se faire balader de droite à gaucheFame I'm gonna live forever I'm gonna learn how to fly, high I feel it comin' together People will see me and cry, fame ( Fame → Remember My Name )Il ferma les yeux, tendit la nuque et respira la brise marine qui s’offrait à lui. L’air frai et le silence apaisant des lieux lui fit peu à peu oublier l’étouffement dont il souffrait à l’intérieur. Il n’y avait pas le brouhaha des discussions animés entre bonnes gens de la Compétition, pas les murmures et les regards oppressants, pas les fortes odeurs des parfums de ces bonnes dames et de ces bons messieurs. Non, il y avait seulement le bruit des vagues et l’odeur portée par le vent marin. Patrick inspira l’air iodé puis rouvrit les yeux, plus détendu. Bien sûr, il n’ignorait pas les quelques curieux qui s’étaient postés aux fenêtres. Mais il en était loin et une épaisse couche de verre étouffait leur voix. Autrement dit, la pression était plus qu’acceptable.
De son côté, Marilou avait ôtée ses chaussures pour profiter de la plage. Patrick avait un peu honte de l’avouer, mais il ne partageait pas totalement son euphorie à propos d’Enola. Bien sûr, Enola était son île, son pays et, pour être tout à fait franc, il ne s’imaginait pas vivre ailleurs. Cependant, il avait connu Enola dans ses pires moments. Comme beaucoup d’enfant de son époque, il avait vu son foyer se faire détruire et être ravagé. Là où il y avait des places bondées se trouvaient autrefois des ruines. Bien que relativement protégé à Nuva Eja il avait tout de même était choqué et secoué par toutes les horreurs qui c’étaient produites sur l’île, pendant le règne du régime. Et si le souvenir était aussi vivace et désagréable pour lui (qui avait vécu éloigné des combats) il osait à peine imaginer le traumatisme que ça avait pu être pour les pauvres citoyens du cœur de l’île.
- « Objectivement, t’as surement raison : c’est beau. Mais on est nombreux à avoir un peu oublié à quel point. » Il regarda un moment ses chaussures vernies plongées dans le sable et se fit la réflexion, qu’après tout, Marilou avait surement eu la meilleure idée du siècle en enlèvent les siennes. Il jeta un rapide coup d’œil à la salle, haussa les épaules et retira ses pompes qu’il abandonna sur le sable, sans regret. « Je ne sais pas si Mercy t’as mis au parfum mais Enola a traversé une période plutôt…. Compliquée et moche. Ça a été une expérience plutôt traumatisante pour les habitants. Nuva Eja n’a pratiquement pas été touchée par cet épisode donc je suis probablement mal placé pour en parler… D’autant plus que j’étais gosse, mais les gens, notamment à Baguin ou Amanil, ont vu leur ville se faire détruire. Même si le temps a fait son œuvre depuis, je pense que beaucoup d’Enolien souffre encore de ce qu’il s’est passé pendant cette période-là. Mais peut-être qu’un jour on réussira à regarder de nouveau notre île comme tu la regarde toi. Ce serait sympa, Enola le mérite bien après tout. »
Patrick n’a jamais été animé de cette flamme patriote que certains enoliens partagent. Cependant, il a toujours eu un grand amour pour son foyer. Enola avait toujours été sa maison, c’est là qu’habitait sa famille, son ami, c’est là qu’il avait rencontré ses Pokémons également. Il comprenait, dans un sens, la passion avec laquelle les habitants défendaient l’île. Il comprenait cette relation presque fusionnelle qu’entretenait certains habitants avec leur patrie. Malgré tout, Enola n’avait jamais sombré, elle s’était toujours relevée. Patrick avait toujours respecté cette force, à défaut de l’avoir.
- « Le Québec ? J’avoue qu’un voyage à l’étranger ne pourrait pas me faire de mal… Fin, je n’ai jamais quitté l’île. J’aurais peut-être du mal à m’habitué à un climat plus tempéré. Le froid c’est pas mon truc mais les paysages enneigés c’est cool. »
Les sports de glisse, notamment, sont des choses qui l’intéressent énormément. Cependant, si l’étranger avait quelque chose de tentant, Patrick avait le sentiment que le moment était mal choisit. Après tout, il avait encore beaucoup de chose à voir sur l’île et… Bon, d’accord, la perspective de partir seul dans un pays qui n’était pas le sien lui foutait les chocottes. C’était quelques de foutrement cool et qui le tentait bien maiiiiiiis maiiiiis c’était aussi foutrement impressionnant et angoissant comme histoire. Mais un jour, pourquoi pas.
- « J’imagine, ouais. C’est pas rien d’être à des centaines de kilomètres de chez soi. Mais je suppose que tu pourras toujours y revenir quand tu voudras, non ? »
Son regard se posa sur ses Pokéballs qu’il ne quittait pas. Bon, il était plus que temps de s’y mettre. D’un geste souple du poignet il enclencha le mécanisme des deux balls et libéra ainsi son Héricendre et son Pandespiègle.
- « Hercule, Ikki ? Je vais avoir besoin de vous. Un match, ça vous dit ? »
A l’évocation du combat Hercule se mit à pousser un cri triomphant, à croire qu’il n’attendait que ça. Ikky, en revanche, s’en trouva nettement moins… transporté. Le petit Héricendre ne semblait pas partager l’empressement de son ami d’en découdre. Il se rangea néanmoins sagement au côté de son dresseur, quoi qu’un peu en retrait.
- « Pardon Ikki, je ne veux te forcer à rien. Si tu ne veux pas, c’est pas grave, hein ? »
Mais l’Héricendre secoua la tête et se porta en avant du Pandespiègle. Visiblement, la peur était une chose, la fierté une autre.
- « Tu es sûr de toi ? Bon… Bah faisons comme ça. On peut commencer, Marilou. »
Bouyou !:
Du coup voilà, je suis parée pour le combat perso ! XD Dit moi comment tu veux qu'on s'organise et on met ça en route x)
Encore, la perspective de me trouver ici m’étourdit. Je peine à réaliser que j’ai franchi tout un continent puis tout un océan pour parvenir sur cette petite île perdue dans des eaux tumultueuses. Perdue dans un horizon qui me semble infini. Son ciel d’encre attire mon œil un peu engourdi par l’alcool et la fête. Mon esprit se laisse emporter par l’immensité des paysages d’Enola, ce petit monde qui désormais m’appartient. J’ai encore l’impression que mon temps ici n’est qu’emprunté. J’en savoure chaque seconde, jouissant d’une liberté que je n’ai jamais connu et d’une indépendance ô combien satisfaisante. Alors que Patrick me répond avec gravité, j’ai du mal à me concentrer de nouveau sur lui, surtout au vu de la lourdeur de ses paroles. J’ai envie de fuir ses discours, ceux-là mêmes qui assombrissent les prunelles de Mercedes. Elle ne m’a qu’assez peu parlé du passé de l’île qui la hante encore, ces images de violences que j’ai pu voir depuis le confort de mon salon. Comme un film. Sauf que j’imagine que pour les gens d’ici, tout ceci n’avait pas exactement un goût de fiction. Une part de moi refuse de me laisser emporter par de tels mots. Une part de moi y est aussi un peu insensible. C’était avant, n’est-ce pas? À quoi bon s’en morfondre encore? On ne peut plus rien y changer, de toute manière. Vaut mieux passer à autre chose.
Qu’en sais-je de toute manière? Je n’ai rien vécu de tel. Pas de morts ou de cités détruites. Je ne connais pas encore bien le nom des lieux importants de l’île, de m’approprier son passé n’est qu’encore plus inaccessible à mes yeux. Je n’en ai pas envie. J’aimerais découvrir les beautés d’Enola maintenant qu’elle respire de nouveau, pas m’alourdir de ses erreurs. Je me demande pourquoi les habitants y reviennent sans cesse, pourquoi ils se blessent ainsi. Je combats le sentiment désagréable et sourd qui m’envahit à chaque fois qu’on parle de tout ceci, offrant à Patrick un regard un peu désabusé mais surtout confus. J’ignore quoi lui dire. Comme lorsque ma cousine se lance sur ce sujet champ de mines, je me ferme un peu, baissant les yeux pour me réfugier dans les sables où mon futur adversaire a aussi abandonné ses chaussures. J’ai beau chercher, je ne trouve rien d’inspirant, rien d’intelligent à dire. Je me sens démunie. Je n’ai jamais vécu.
«Ouais qu’elle le mérite! Faut pas se concentrer sur le passé et oublier ce que vous avez… p-parce que c’est ça le plus important t’sais.»
La honte m’étreint la gorge. Je n’ai rien trouvé de mieux, dans la confusion de mes pensées ralenties par les effets heureusement encore contenus de l’alcool. J’ignore comment cette escapade légère a tourné ainsi. Je dois respirer le malaise, me dandinant d’un pied à l’autre, la tête penchée, les cheveux recouvrant presque mon visage tandis que je «danse» au gré des vagues. J’essaie de me promettre que peu importe ce que je vivrai ici, que je garderai toujours un œil objectif sur les paysages d’Enola. Je ne parviens pas vraiment à me débarrasser du certain malaise que je ressens malgré tout.
«Le froid c’est trop bien, ça va me manquer en fait! Les sports d’hiver, le patin, la luge, le ski… Puis le froid ça te fait apprécier la chaleur après. Genre quand tu rentres complètement glacé pour aller te caler sous une couverture chaude avec ta famille et tes Pokémon! T’y prendrais goût j’en suis sûre.»
Voilà un sujet plus sûr. Je me tourne vers Archie pour m’assurer qu’un adversaire de type avantagé ne lui fait pas trop peur. Heureusement, le Héricendre semble peu motivé. Bon, pas que le Tortipouss ne le soit vraiment beaucoup plus. Nerveux comme à son habitude, il considère son adversaire avec énormément de méfiance, déjà en position défensive. Je connais bien le style de mon ami et je compte l’utiliser pour nous donner une petite chance dans ce combat plutôt inégal.
«Héricendre hein? Il est vraiment cute! Mais attention, les reptiles sont plus résilients qu’ils ne paraissent.»
Comme pour confirmer mes dires, la tortue gratte le sol de sa patte, prenant progressivement de l’assurance. Archibald a beau être un grand anxieux, le son de ma voix lui permet souvent de prendre le dessus sur ses peurs surtout quand, de mon côté, je suis plutôt confiante. D’un ordre enthousiaste, j’ordonne à mon ami d’opter pour la défensive, qui sera un grand atout dans ce combat, je crois. Le Tortipouss s’entoure donc d’une vive lueur qui émane de sa carapace, Repli. Sa défense s’en trouve ainsi augmentée. Rapidement, je lui ordonne une Charge, profitant d’une vague pour le propulser en avant alors qu’il enfonce sa tête et ses membres dans la protection de sa carapace. Le seul hic est qu’il ne verra pas grand-chose ainsi… En espérant qu’il parvienne à toucher son adversaire!
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Marilou Roy-Morin
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Mer 26 Sep 2018 - 22:59
Patrick Olson
Ou l'art de se faire balader de droite à gaucheFame I'm gonna live forever I'm gonna learn how to fly, high I feel it comin' together People will see me and cry, fame ( Fame → Remember My Name )Ne pas se concentrer sur le passé et oublier ? C’était bien la première fois qu’il attendait un discours pareil. Depuis la fin des conflits avec le régime, la vie avait doucement repris son cours et si les habitants d’Enola semblaient mus par la volonté de passer à autre chose il y avait… Il ne savait pas trop comment l’expliquer mais il avait l’impression d’une certaine sacralisation des combats. Comme-ci cette part de leur histoire devait être constamment rappelée, mise en avant. Ce n’était jamais dit tout haut, jamais imposé en pleine face mais il avait l’impression que tout, de façon insidieuse, ramenait aux mauvais souvenirs de cette époque pas jolie jolie de l’île. Il l’avait notamment beaucoup vu dans le cadre de son activité dans l’association. Souvent, les gens se servaient de son atelier d’écriture pour coucher sur papier un traumatisme encore présent mais que le bon sens commun nous demandait de cacher. Il avait la sensation que tout le monde n’était pas encore prêt à tourner la page, à passer à autre chose. Le deuil des accidents qui ont bouleversés le quotidien de l’île n’était pas encore passé. En fait, Patrick avait le sentiment que maintenant qu’un semblant de paix et de stabilité était là, les gens en profitaient pour vraiment faire le point. 5 ans après, beaucoup d’Enoliens commençaient enfin à entamer les premières phases de leurs deuils. Seulement 5 ans après. Pour Patrick qui avait grandi dans cet univers ça lui semblait normal. Cette ambiance, cette façon de vivre c’était son quotidien depuis ses 12 ans. Il n’avait jamais connu autre chose. Aussi, la réflexion de Marilou le frappa de plein fouet, il n’avait jamais vu les choses sous cet angle.
- « Tu… Tu as peut-être raison. Je ne sais pas trop, en vrai. Je n’ai jamais réfléchi de cette façon. Mais tu as surement raison, faut être positif. »
Ce qui n’était pas vraiment sa tasse de thé. Sayons franc, la positive-attitude ça lui évoquait seulement une vieille chanson d’une chanteuse Française. Comment elle s’appelait déjà ? Loli ? Lomi ? Lori ? Lorie ? Ah oui, c’était ça. Lorie. Tien, c’était pas celle qui avait fait « Toute seule » ? Nan parce qu’en vrai cette chanson c’était la description de son adolescence puissance 1000.
Etre positif, oui. C’était sans doute le mieux à faire. Marilou n’avait pas tors sur ce point, c’était juste compliqué à mettre en place. Peut-être que le combat à venir allait l’y aider ? En tout cas, Ikki semblait prêt. Ça lui faisait un peu bizarre, d’ailleurs, de voir son compagnon en première ligne. Ikki n’avait jamais démontré un grand amour pour la violence ou les confrontations quelques qu’elles soient. Patrick avait un peu peur que son Pokémon se force. Il n’aimait pas avoir la sensation de leur imposer quelque chose. Dans l’idéal, il aurait aimé se servir de ses Pokémons pour soigner ses nombreuses maladresses sociales. Forcer quelqu’un, le chantage affectif, tout ça… Autant d’éléments sur lesquels Patrick travaillait. Car même si le dresseur était très mal à l’aise vis-à-vis de son comportement il ne pouvait s’empêcher d’en abuser lorsque la situation s’y prêtait. Ça le dégoûtait, ça le culpabilisait énormément. Le dressage c’était aussi un moyen pour lui de prendre du recul, de travailler sur lui-même et de devenir meilleur. Parce qu’il ne pouvait pas rester éternellement cet ado en colère, parce qu’il ne pouvait pas se créer un cercle social sain en se comportant constamment comme le dernier des crétins. Puis, c’était aussi l’occasion de prendre confiance en soi, et Dieu seul sait à quel point il avait besoin de confiance lui, de respect envers lui-même aussi.
- « Tu es sûr de toi, Ikki ? Vraiment, j’veux pas que tu te forces. »
Mais Ikki ne recula pas. Le petit Pokémon resta solidement campé sur ses positions. Il se cambra un peu, comme prêt à s’élancer lorsque le timing s’y prêterait. Patrick fut admiratif de cette force de volonté dont il n’était pas capable. Lui, à sa place, aurait probablement fuit. Bien que mal à l’aise, Patrick décida de respecter la volonté de son ami. Il soupira, hocha résolument la tête et laissa ses épaules s’affaisser légèrement.
- « Bien. Allons-y. »
Le brun avait décidé de ne pas se préoccuper de la foule, même, il l’ignorait. Prendre conscience qu’on l’observait était le meilleur moyen de succomber à la panique. Hank lui avait expliqué une fois que la concentration était le maître mot pour réussir un combat, c’était donc le moment de mettre tout cela en pratique. En face de lui, le Tortipouss de Marilou s’entoura d’une lueur que sur le coup Patrick ne comprit pas très bien. Le dresseur haussa un sourcil et au moment où l’adversaire s’élança il réalisa.
- « Tss ! Esquive-le Ikki ! »
Sans doute qu’Ikki ne s’attendait pas à cet ordre car il hésita quelques secondes. Quelques secondes de trop. L’attaque de son adversaire le frôla, manquant de peu de le toucher de plein fouet. Se jetant de côté, l’Héricendre roula sur la sable sous l’urgence de son esquive mal habile. Le temps qu’il se relève, une contre-attaque surprise n’était plus possible. Patrick fronça les sourcils. Quand il avait vu le Tortipouss de la rouquine il s’était bêtement dit qu’il avait l’ascendant sur elle, qu’il lui suffirait de placer une attaque de type feu pour en finir. Seulement, il avait été bien trop naïf. Première leçon : le type ne fait pas tout. Il rangea ce fait dans un coin de sa tête et tenta d’évaluer la situation. De toute évidence, Ikki avait suivi le même résonnement que lui, il n’avait pas eu dans l’idée d’être sur la défensive. Hors, si le Tortipouss persistait à se la jouer boulet de canon le toucher allait être compliqué. Patrick se tendit un peu plus : Hercule aurait sans doute été un meilleur choix niveau rapport de force. Ikki n’était sans doute pas assez fort pour détourner une attaque frontale du Tortipouss, si le Pokémon de Marilou réussissait à atteindre sa cible il serait en mauvaise posture. Il allait falloir la jouer fine. Autour d’eux il n’y avait que du sable, pas de quoi tirer avantage du terrain, donc.
- « Ça va Ikki ? »
Le petit Héricendre se redressa maladroitement. Si l’attaque ne l’avait pas touchée, elle l’avait fortement sonnée et surprise. Nul doute que pour atteindre le Tortipouss de Marilou il allait falloir faire preuve de ruse, la technique bourrine ne marcherait pas. Patrick Ravala sa fierté, Marilou était douée. Très douée.
- « Ikki ! Brouillard ! »
Ni une, ni deux, l’Héricendre cracha un épais nuage de fumée. La masse grisâtre brouilla la visibilité du terrain et si Patrick n’y voyait plus grand-chose, Marilou et son Tortipouss non plus. Le tout était maintenant de savoir s’il serait en mesure d’exploiter correctement cette fumée à son avantage. Galvanisé par l’adrénaline qui lui battait les tempes, Patrick tenta le diable et hurla à son compagnon d’user de Flammèche. Sans doute que ce n’était pas une bonne idée, le feu se verrait surement malgré la fumée, seulement Patrick se doutait bien que face à la carapace du Tortipouss une simple charge d’Ikki n’aboutirait à rien. Il allait donc falloir prendre des risques, et serrer les fesses.
Je ne parviens pas à comprendre les gens négatifs. Qui s’inventent toutes sortes de raisons pour se condamner au malheur. Je n’ai jamais vécu de situations tragiques ou quelque événement qui pourrait éventuellement me rendre ainsi et j’ai conscience de juger un peu trop promptement. Sauf que sans espoir que demain ira mieux, je ne vois aucun intérêt à continuer et à fouler cette terre. Pourquoi se répéter que les événements ne tourneront pas en notre faveur? Ce n’est pas une position qui peut nous avantager de quelque manière qu’elle soit; elle n’apporte rien à qui la porte. Alors aussi bien adopter une position que j’appelle «advienne que pourra». Espérer pour le mieux et accepter ce qui échappe à notre contrôle. C’est parfois difficile d’avoir cette pensée… Je dois avouer qu’après ma rupture avec mon ex, j’ai aussi cru que je ne trouverais jamais plus personne, que mes amis me détesteraient pour mon comportement peu flatteur. Sauf que maintenant que je me trouve ici, sur cette île promesse de nouveaux départs et d’aventures rocambolesques, j’ai la certitude que mes angoisses ne verront pas le jour. Que ma vie évoluera, tout simplement. Une île entière met plus de temps à évoluer mais je suis convaincue que les habitants ne laisseront plus jamais passer de dictature, qu’ils se battront jusqu’au dernier. Ils doivent aimer Enola comme je l’aime de mon œil de touriste sinon… à quoi bon l’avoir défendue et avoir enduré toutes les misères pour elle?
Je me sens étrange après cet échange. Heureusement, la foule qui s’amasse et le combat qui débute me permet de me concentrer sur autre chose que les misères passées de l’île d’Enola. Je suis venue ici pour étudier, découvrir, affronter toutes sortes de dresseurs aussi. Mais les leçons d’histoire, je ne suis pas certaine de vouloir les connaître. Je porte attention au combat. Mon allié a bien des forces mais la vélocité n’en fait malheureusement pas partie. Nous ne pourrons pas vraiment surprendre notre adversaire, mais au moins nous pourrons résister à ses attaques du mieux que nous le pouvons. Heureusement, l’environnement sur lequel nous nous trouvons nous permettra de faire quelques manœuvres un peu plus élaborées, du moins je l’espère. Archie file à toute vitesse vers l’Héricendre (décidément trop adorable, vous croyez qu’il a un frère que je suis puisse piquer?) et frôle de si près son adversaire que je crois un moment qu’il l’a touché. L’excitation me gagne et je me surprends à lâcher un petit cri d’excitation mêlé de déception entre mes dents. Le Pokémon feu roule dans le sable, visiblement désarçonné et ne peut ainsi répliquer rapidement. Bien! Archibald s’est beaucoup amélioré depuis peu, ça se sent qu’il a envie de se démarquer tout de même de sa comparse, Tetrox, qui ne porte même pas attention à lui, tournée plutôt vers le public qu’elle considère d’un mauvais œil.
Laurell aussi a plus d’un tour dans son sac. Il s’approprie le terrain d’un Brouillard qui me permet difficilement de discerner le Tortipouss. Je n’aime pas ça… Ça nous place dans l’eau chaude, surtout que mon allié semble totalement perdu dans cet environnement qui doit le rendre bien nerveux.
«Pas de panique, utilise Repli, Archie!»
Mon ami s’empresse de rejoindre sa carapace qui une fois de plus illumine les environs. Je ne réalise que trop tard mon erreur : déjà le petit hérisson crache sur mon ami une gerbe de flammèches sur une cible bien trop visible avec cette lumière… Puis Repli qui protège surtout des attaques physiques! Je crie un coup pour avertir le Tortipouss qui se jette au sol pour éviter l’assaut des flammes mais il est tout de même touché à une patte arrière. Il se redresse en boîtant. Mince. Il ne fera pas long feu dans cet état. Je cherche partout une idée de génie.
«Ikki est doué, Laurell, il fera sans doute un très bon allié pour tes matchs d’Arène.»
Je le pense vraiment. Ils se débrouillent bien, même si je sens que Laurell surprotège ou sous-estime peut-être un peu son ami. Ils en sont peut-être à leurs premiers combats ensemble qui sait? Bon pour notre part, nous nous trouvons tout de même dans l’eau chaude… Il faut faire quelque chose pour ce brouillard. Il me vient une idée et si je ne suis pas certaine que ça fonctionne, je décide tout de même de tenter.
«Archie, dans ta carapace, tourne!»
La tortue obéit et tourne le plus rapidement possible. Lentement, le brouillard comment à se dissiper. Enfin, Ikki nous apparaît.
«Il est là! Regénère-toi avec Vol-Vie!»
Cette fois, il ne nous échappera pas!
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Marilou Roy-Morin
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Dim 14 Oct 2018 - 23:12
Patrick Olson
Ou l'art de se faire balader de droite à gaucheFame I'm gonna live forever I'm gonna learn how to fly, high I feel it comin' together People will see me and cry, fame ( Fame → Remember My Name )Comme prévu, l’attaque d’Ikki n’avait pas brillé par son efficacité. C’était rageant, dans un sens, de constater que Marilou avait toujours une longueur d’avance sur lui. La jeune femme semblait capable d’anticiper ses attaques et de rebondir rapidement en mettant en place de nouvelles stratégies… Elle maîtrisait mieux le combat que lui. Même Patrick dû se l’avouer : ça n’avait rien d’étonnant. L’art du combat était encore nouveau pour lui, il n’y connaissait rien. Il s’était engagé dans cette voie pour quelqu’un et non pas pour lui et, même si, au final, il y trouvait son compte, sans doute que ce manque de passion et d’envie lui faisait défaut. La stratégie était aussi quelque chose qui lui était inconnu. Il réfléchissait à toute vitesse mais n’avait pas encore la force nécessaire pour optimiser et faire preuve d’ingéniosité. Sa réflexion et ses réflexes étaient encore hésitants, incertains et il se rendit compte d’à quel point cela pouvait lui couter durant un match.
Un match demandait bien plus de concentration et de capacités qu’il ne l’aurait cru. Finalement Hank n’avait pas tors sur certains points : il fallait se prendre une rouste pour prendre conscience de certaines choses. En l’occurrence, notre dresseur prit pleinement conscience de son manque de travail et ce qu’impliquait réellement un combat. Un dresseur n’était pas seulement un donneur d’ordre, c’était plus complexe, plus profond que ça. Patrick ne connaissait pas encore assez bien les forces et les faiblesses de ses Pokémons, contrairement à Marilou qui semblait savoir exactement comment gérer la chose. Il allait falloir redoubler d’effort, hors de question de baisser les bras. Son premier match se solderait peut-être par une défaite mais, meh, bizarrement l’idée de perdre ne le gênait plus depuis quelques secondes, il avait déjà gagné beaucoup en acceptant la proposition de la rousse.
- « Ikki est doué, Laurell, il fera sans doute un très bon allié pour tes matchs d’Arène. »
Le compliment le surprit. Pour être franc, Patrick ne voyait pas tellement d’où son adversaire pouvait tenir ce genre d’affirmation. Pour le moment, le jeune-homme avait la sensation d’avoir peu, voire pas du tout, brillé. De son avis, sa prestation était, pour le moment, de bien piètre qualité. Il n’avait pas pris le dessus encore, il avait juste tenté quelques trucs sans grands espoirs. Même avec un type feu, il n’avait pas réussi à renverser la situation à son avantage, ce n’était pas très jojo comme constat. Pourtant, elle trouvait Ikki doué. Le regard noisette du dresseur se posa sur son compagnon. Doué. Il ne savait pas vraiment si Ikki était doué ou non… Mais il en était très fière. Lui, le petit Héricendre timide, lui le pacifiste, le non-combattant. Il avait déjà accompli beaucoup en décidant de prendre part aux hostilités. Patrick avait envie de croire qu’il continuerait leur bout de chemin ensemble, que comme lui, Ikki n’avait jamais eu l’intention de se détourner de lui. C’était peut-être le cas, surement même. Un léger sourire vint éclairer ses lèvres et une légère teinte écarlate ses oreilles.
- « Ouais, il est plein de capacité mon Héricendre. »
Ouais. Plein de capacité. Il allait se battre.
Cette résolution eu le mérite de le ragaillardir davantage. Sans doute n’avait-il pas encore l’expérience pour faire la différence mais il ne baisserait pas les bras, pas après tous les efforts qu’avait fait son Pokémon. Il fallait à présent réfléchir, trouver la faille… Parce qu’il y en avait forcément une, n’est-ce pas ? Aucun pokémon ou dresseur peut se vanter d’être invincible, intouchable. Le tout était de trouver en quoi… Mais Patrick n’eut pas le loisir de pousser sa réaction plus loin. La fumée commençait à se dissiper. La poussière grise s’éparpillait sous la force du vent. Du vent… Non, pas vraiment. Patrick comprit qu’Archibald passait à la contre-attaque. Il fallait se replier et trouver un moyen de temporiser un peu tout ça. L’adolescent avait besoin de réfléchir, de penser à une stratégie.
- « Ikki ! Le Sable ! »
C’ était un peu désespérer comme tactique mais le sable lui semblait le seul refuge efficace sur cette plage. L’Héricendre comprit rapidement ce qu’on attendait de lui. Il se mit à creuser, et se tortiller dans l’espoir de se cacher et de pouvoir prendre à revers son adversaire. Malheureusement, Archibald était rapide, bien plus rapide que ce à quoi Ikki et Patrick s’attendaient et avant que l’Héricendre ne finisse de mettre en place son camouflage, le Tortipouss ennemi l’avait déjà dans sa ligne de mire.
L’attaque le toucha de plein fouet. Impossible d’échapper à cette emprise. Sous l’effet de Vol-vi, le petit hérisson enflammé se tortilla en glapissant rageusement. La peur semblait avoir totalement disparue de son être, ne restait que la rage d’être pris au piège… Et Patrick ne pouvait rien y faire. A ce stade de l’entraînement, Ikki n’avait que peu de marge de manœuvre. Pas d’attaque en mesure de le défaire du piège du Tortipouss, pas d’attaque pour, bah, attaquer…
- « Merde… »
Archibald faisait d’une pierre deux coups avec cette attaque. Le voilà de nouveau face à un adversaire au meilleur de sa forme. Que faire ? Patrick balança un regard à son Pandespiègle… Aurait-il, lui, les ressources pour se dresser face au Tank qu’était Archibald ? Il n’en savait rien. De toute façon, le combat n’était pas fini pour Ikki. Si son ami n’avait pas le pouvoir de le battre, il pouvait au moins l’affaiblir.
- « Ok Ikki, écoute-moi ! On va se battre jusqu’au bout, on lâchera rien ! Soit fort mon grand, on va lui montrer à ce Tortipouss d’où tu tiens ton prénom ! »
C’était… De la pure improvisation. Dans un sens, Patrick espérait semer le doute chez Marilou… Même si des deux, c’était sans doute elle qui était le plus à même de mener l’autre par le bout du nez. N’empêche que ça fonctionnait dans les séries et… Les matchs scénarisés. Et fallait bien le tirer de quelque part le scénario des matchs scénarisés, non ? Donc il y a bien fallu, un jour, qu’un bluff débile fonctionne en condition réelle, non ? Vous ne comprenez pas sa logique ? Pas d’inquiétude, lui non plus.
- « C’est ton dernier combo mon grand ! Charge ! »
Il espérait vraiment, en son for intérieur, que Marilou n’avait pas vu clair dans son jeu. Patrick avait tout misé sur l’idée que, vous dans l’état dans lequel il était, Mari et Archibald parieraient sur une conduite plus prudente de sa part. Il espérait réellement que la jeune-femme ne s’attendait pas à ce que Patrick choisisse de foncer et de tenter le tout pour le tout. Son espoir résidait dans la faiblesse de type. Si Ikki réussissait à sonner ne serait-ce que quelques secondes son adversaire pour lui lancer flammèche, alors Ikki pour enfin quitter ce match la tête haute et laisser à Hercule, le fier Pandespiègle, l’occasion de le venger et avec ça, un retour à l’égalité.
J’aime faire plaisir aux autres. Devant le sourire (le premier de la soirée?) de mon adversaire face à mon compliment sincère, je ne peux m’empêcher de ressentir une sorte de chaleur dans ma poitrine. Il n’y a rien de plus intime, à mon sens, que la relation qui unit un dresseur et son Pokémon. D’encourager le Pokémon provoque souvent la joie du dresseur… Tout comme lui je suis immensément fière des progrès de mes compagnons, particulièrement de Archie pour qui le combat est souvent très anxiogène. Depuis sa naissance, le Tortipouss a énormément progressé. J’adresse un sourire flamboyant à Laurell. Je me félicite de l’idée de ce combat. Il a l’air plus à l’aise que tout à l’heure là-haut en tout cas. J’ai presque oublié la présence de tous ces gens autour de nous, totalement absorbée par ce qui se passe dans le sable. Malheureusement pour Ikki, l’expérience d’Archibald a le dessus sur lui et pour le moment c’est mon ami qui a le dessus malgré le désavantage de type. Et cette idée me rend un peu imprudente peut-être, surtout que pour une fois, Archie me semble en parfaite possession de ses moyens. J’ai serré les poings, les pieds bien campés au sol, prête à savourer ma victoire d’un moment à l’autre. Dire que j’ai gardé ma meilleure option pour la fin en plus! La Tritox s’est d’ailleurs enfin retournée vers le terrain pour observer son compère en pleine action.
Arch’ est rapide. Dans sa carapace, en tournant sur lui-même, il parvient à combler sa vitesse habituellement plutôt limitée et fonce sur son adversaire sans la moindre hésitation. Il est tellement beau à voir! Je n’avais jamais vu mon ami si déterminé et concentré à la tâche. Son vol-vie fait couiner de douleur l’Héricendre et participe à la régénérescence de mon allié en plus! Archie respire mieux maintenant, sa patte moins douloureuse. Pauvre Ikki, sa stratégie de se dissimuler dans le sable n’a pas fonctionné. La voix de Patrick s’élève soudain et je redresse la tête pour le regarder. Il encourage de tout son cœur son Pokémon et sa foi en lui est touchante. Je me surprends à faire un petit «hooon» tout bas devant sa dévotion. L’énergie du garçon a quelque chose de nouveau et je suis prise de court par sa soudaineté. Lorsqu’il lance l’attaque Charge, je peine à réagir et mon ami est heurté de plein fouet. Une telle attaque ne suffira pas pour le mettre K.O., ainsi je commande à mon ami de contre-attaquer de la même charge sauf que l’Héricendre est plus rapide, nous prenant au dépourvu avec Flammèche. Ça, c’est tout de suite plus douloureux et Archie s’écroule, vaincu. Dubitative, j’observe mon allié évanoui dans le sable en me demandant comment le match a pu tourner aussi rapidement.
Je cligne des yeux, incapable de réagir pendant quelques secondes, jusqu’à ce qu’un sifflement mécontent se fasse entendre à mes pieds. Visiblement, Tetrox n’a pas apprécié qu’on vainque son ami. Je me reprends et rappelle Archibald à sa balle tandis que la femelle s’avance sur le terrain, menaçant l’Héricendre de ses sifflements.
«Bien joué, vous nous avez totalement surpris à la fin! Mais vous avez fâché Tetrox on dirait, je ne donne pas cher de votre peau.»
Après m’être assurée que nos adversaires soient prêts, je fais signe à la lézarde de passer à l’attaque. Il n’est pas question de le laisser filer plus longtemps avec cette victoire. D’un bond agile, la femelle est près d’Ikki, prête à lui balancer son attaque Griffe en plein sur le museau et vu la rage dans laquelle elle est présentement, je ne donne pas cher de sa peau si l’attaque touche…
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Marilou Roy-Morin
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Dim 11 Nov 2018 - 21:00
Patrick Olson
Ou l'art de se faire balader de droite à gaucheFame I'm gonna live forever I'm gonna learn how to fly, high I feel it comin' together People will see me and cry, fame ( Fame → Remember My Name )Patrick ne croyait pas en ses capacités. C’était ce qui en faisait quelqu’un de… De particulièrement défaitiste, de particulièrement réticent. Chaque victoire sonnait plus, pour lui, comme un coup de chance que comme une réelle concrétisation de son travail. Sans doute que cette mentalité faisait barrage, sans doute que c’était à cause de cette force négative que notre jeune-homme peinait à atteindre ses objectifs. Il avait pris part à ce combat sans grande conviction, sans trop y croire. Son objectif n’avait jamais été de gagner, mais seulement de limiter la casse, d’adoucir l’humiliation en faisant de son mieux. Cependant, là, tout de suite, Patrick commençait à y croire. Il commençait à doucement se dire que, peut-être, la chance ne lui tournerait pas le dos. Que cette fois-ci, il pourrait décrocher de cet échange quelque chose de positif. Ça avait quelque chose d’effrayant, d’ailleurs, le positif était loin d’être son quotidien. Avait-il raison de se laisser aller ? Avait-il raison de laisser ses épaules s’affaisser ? De laisser ses lèvres se surélever dans un sourire ? En voyant Ikki charger, toucher son adversaire et le mettre à terre par la force de son souffle ardent, Patrick s’était laissé aller à un cri de joie. Tel un gosse, la jeune-homme avait sauter, sourit, rit de bon cœur en complimentant son compagnon. Il avait réussi. Mais combien de temps durerait cette victoire ? Combien de temps réussirait-il à garder ce sourire ? Il y avait toujours cette petite pointe d’angoisse, cette petite masse sombre qui lui intimait de ne pas se laisser aller, qui lui disait que quoi qu’il fasse, ce moment d’euphorie laisserait bien vite place à une déception à la hauteur de son excitation actuelle. C’est, d’ailleurs, la voix de Marilou qui le ramena à la réalité.
Patrick releva la tête, devant eux se dressait leur nouvel adversaire. Un adversaire qui avait, visiblement, envie d’en découdre. Tout à sa joie, Patrick n’eut pas le réflexe de préparer sa défense, trop euphorique, trop confiant. La Tritox de Marilou arriva en éclair sur Ikki, qui, encore grisé de sa victoire et surtout fatigué de son combat n’eut pas le temps de se défendre. D’un coup sec, puissant, le pokémon de la rousse balaya l’Héricendre. La petite créature se retrouva projetée, à terre, inerte. Ikki avait été battu.
La joie de Patrick laissa place à une profonde déception. Lui qui avait cru tenir le bon bout se retrouvait de nouveau au point de départ. Cependant, quelque chose lui permettait de ne pas totalement voir le verre à moitié vide. Si lui avait perdu à compagnon, Marilou aussi. Ils étaient désormais à égalité.
- « Tu t’es bien battu, camarade. Repose-toi maintenant. »
De nouveau dans sa ball, Ikki pouvait désormais à loisir se remettre de son affrontement. C’était désormais à Hercule, le Pandespiègle, d’entrer en scène. Prêt à en découdre, Hercule roula des muscles en s’avançant sur le terrain et en foudroyant son adversaire du regard. Patrick le savait, il entamait la partie décisive du combat. Hercule était son meilleur atout mais la Tritox de Marilou était une adversaire redoutable et surement le Pokémon le plus fort de son équipe. Il fallait être prudent.
- « Ok. On va sortir le grand jeu. Hercule ! Attaque Rengorgement et cogne ! »