Il est bo le lavabo /!\ Cet OS traite très directement de tout ce qui touche à la dépression et à la dissociation, donc évitez-le si ces thèmes vous sont difficiles à supporter.
C'est juste une de ces journées. Dans un coin de sa tête, là où il ne laisse personne entrevoir quoi que ce soit, il les appelle les « journées grises ». La psy disait que ça aidait, de mettre un mot sur les choses. Natsume ne voit pas trop en quoi c'est le cas, et il trouve ça un peu ridicule, mais il n'est pas vraiment du genre à chercher à contredire les gens quand il ne pige lui-même rien du tout. Et à vrai dire, il ne pige rien depuis plus ou moins dix ans. Il ne s'en rend pas toujours compte au réveil, ou même durant toute leur durée, que ces journées font partie de celles-là. Des fois, elles le prennent par la gorge jusqu'à asphyxier toute once de cohérence, de raison et de stabilité qui reste encore au fond de son esprit. Les émotions, normalement apathiques, s'affolent à un tel rythme qu'il se sent suffoquer sous leur pression soudaine et vive. Elles se taisent, puis hurlent de plus belle, le laissant baisser sa garde jusqu'à ce qu'il ne puisse plus qu'être sonné par la force de leurs assauts répétés contre ses tentatives de refoulement. Les portes, inévitablement, finissent par céder. Que ce soit dès le début de l'offensive, ou lorsque tous les murs sont tombés les uns après les autres, ne le laissant plus que capable d'attendre jusqu'à ce qu'elles ne viennent le chercher. Il n'est jamais sûr de ce qui est pire : la destruction soudaine de toute impression que la journée se déroulerait bien, ou la connaissance permanente que la situation ne pouvait qu'empirer. Peut-être au fond, que ce qui est bien le pire, c'est de voir qu'il ne peut catégoriquement rien faire, hormis ce qu'il fait actuellement. Les médicaments ne ressemblent pas à grand chose. Ce sont de vagues petits ronds, avec des initiales quelconques par dessus, censées représenter le labo qui est en charge de leur production, voilà tout. Blancs, bien clairs, comme si ils pouvaient éclaircir le voile grisâtre au fond de son crâne, sans le moindre succès. Il est d'ailleurs très facile de croire qu'ils n'ont aucune action, et il aimerait bien se convaincre qu'il n'en a pas besoin. Les jours où il se sent vif, de bonne humeur, et bien moins apathique que d'ordinaire, il a presque l'arrogance de croire qu'il peut les 'oublier', comme pour se convaince lui-même que le peu de stabilité qu'il connait ne tient pas à quelques cachetons ingurgités chaque matin. Car oui, cette vérité le complexe.
On lui a déjà répété que la honte quant à ça est stupide, mais, souvent, il réplique avec le rictus sarcastique et jaune de quelqu'un qui vous oppose une multitude de souvenirs sans les énoncer, que le monde pense tout autre chose. Et au fond, puisqu'il entend toujours la même chose, il ne voit même plus l'intérêt de dire quoi que ce soit. De toute façon, il n'arrive même pas à dire quelque chose ; c'est tout juste si sa thérapeute ne doit pas lui arracher les vers du nez à chaque fois qu'ils abordent le sujet. Il avait toujours été tabou, après tout. C'est tout juste si il ne claquait pas de la porte dès lors que l'on énonçait l'hypothèse alors qu'il était encore adolescent. Arrivé sur Enola, son approche de la thérapie s'était toujours faite en excluant catégoriquement le sujet. En le contournant avec une grossièreté qui n'aurait jamais trompé le moindre professionnel, il prétendait que tout cela était secondaire, résultant forcément d'autre chose, d'une nuée de petits détails qui était tellement multiple qu'à ce niveau, que décortiquer chacun de ces prétendues causes pour prouver la vérité aurait été un travail si gargantuesque que personne ne s'y serait risqué. C'était d'ailleurs bien le but : personne ne s'y tentait, et, sincèrement, pendant longtemps, il en était très satisfait.
Et puis bon. Il y a eu l'épidémie. La maladie, les crises de démence, les longues journées passées à hurler, à pleurer et à s'agiter dans des pièces qu'il ne reconnaissait même pas. Les heures de crainte, de panique, à se débattre dès lors qu'une main le touchait, même la plus amicale et la plus douce. Tout ça, évidemment, laisse des traces. Sarcastiquement, et un peu car le cynisme lui donne l'impression de soulager les plaies, il s'était demandé si l'épidémie n'avait pas été le bingo pour les psychiatres et les médecins en tous genres. Depuis les résurgences de ses années d'adolescence lors de cette période, il a accepté, certes avec réticence, de finalement aborder le sujet. Des fois, toutefois, il lui arrive de se demander si il a vraiment bien fait ; l'ignorance, malgré les dégâts qu'elle causait, ne provoquait pas la crainte toute naturelle qui parcourait ses veines à chaque fois qu'il croyait voir arriver une rechute. Comme une vague d'écume grise, qui, gonflée par le vent et le reflux de vagues, donnerait la vision catastrophiste d'un tsunami à venir, pour qu'au final, la plupart du temps, elle meure pathétiquement sur la lisière d'une plage ocre. Souvent, durant ces journées, il est persuadé d'être et de ne pas être en rechute tout à la fois. Il hésite lorsque vient le moment d'avaler ses cachets, après s'être tiré avec difficulté du lit, devant son miroir. Il se dévisage. Trace des yeux le contour de son visage un peu pâle, de ses traits qui ne sont ni ronds, ni totalement fins. Soupire devant les vagues noires sous ses yeux qu'il ne voit jamais totalement disparaître, sans que le nombre d'heures qu'il passe sous les bras de Morphée ne semble venir changer quoi que ce soit. Passe une main désabusée sur un visage qu'il n'a jamais vraiment aimé, et qui lui semble toujours morne, fade, comme si il était tout droit sorti d'un vieux film noir et que les filtres de lumière refusaient de le lâcher. Le pire, c'est peut-être cette lueur accusatrice dans son propre regard, trop menue pour être quoi que ce soit d'autre qu'une lassitude désabusée ; elle fait remonter toute l'amertume coincée dans sa gorge lorsqu'il la croise, alors il l'évite, en règle général. Le matin, de toute façon, si il fait bien attention à se peigner, il n'a pas à se regarder dans les yeux. Mais aujourd'hui, il n'a même pas la foi de le faire ; la simple pensée de l'action d'ouvrir les tiroirs et de s'activer ensuite à réaliser quelque chose de ce genre le convint de ne pas le faire. Ses cheveux resteront un cirque sans nom, et de toute façon, se dit-il pour oublier le fait qu'il devra éviter au maximum les clients (bien plus que d'habitude), il y aura toujours quelqu'un pour lui rappeler que 'roh mais ils sont toujours comme ça de toute façon'.
En outre, faire l'inventaire de sa journée fait remuer le nœud dans son ventre. Chaque chose à réaliser, et chaque possibilité de devoir croiser du monde le fatigue déjà. Il ne peut pas annuler, de toute manière. Le monde ne l'attendra pas, on lui a déjà fait comprendre plus d'une fois, depuis qu'il a pu commencer à marcher sur ses pieds ; c'est une leçon que les Shimomuras ont rentré dans son esprit avec une telle force qu'elle y est encore bloquée, en dépit de ses efforts. Alors il fait comme si. Il n'a pas non plus envie d'expliquer. C'est trop long, trop pénible, trop fatiguant alors qu'il n'a déjà pas l'énergie nécessaire pour se gérer lui-même. Parce qu'il faut prendre son ton, rester poli, écouter les commentaires de gens qui ne connaissent pas mais deviennent soudainement psychiatres émérites, écouter les « conseils » de ceux dont l'ego semble plus important que le fait de respecter des limites, et, pire que ça, supporter les regards apitoyés, méprisants, inquiets, lassés. Et encore, ce n'est que pour ceux qui ne savent pas. Ceux qui savent, au contraire, il faut désamorcer leurs doutes, déjouer les questions qui peuvent faire trébucher et laisser entrevoir quelque chose. Et c'est usant. Expliquer, c'est repenser à chaque fois à une vérité un peu trop brusque et amère, reprendre une claque à chaque fois que les mots échappent à sa bouche. Expliquer, c'est bien, bien trop d'engagement, c'est faire de la thérapie pour quelqu'un d'autre, et accepter de faire de la thérapie pour soi-même est déjà bien trop dur comme ça. Dans ces moments, Natsume aime bien cette métaphore ; comment diable expliquer une couleur à quelqu'un d'autre ? Comment diable expliquer quelque chose qui existe mais qui change, varie, bouscule, en permanence ? Alors oui, bien sûr, il y a la théorie. Le diagnostic, les bases, ce qui sort des livres, mais tout ça lui a toujours paru très lointain. Ce serait comme expliquer le rouge par des histoire de longueur d'onde ; la théorie est juste, mais au fond, quand on ne voit pas, ça ne change pas grand chose. Et personne ne peut voir, hormis lui-même, cette teinte-là. Il peut en parler, oui, quand il le remarque, quand l'humeur est là, quand il a conscience qu'elle existe. Mais ce n'est pas tout le temps.
Et puis, ce n'est pas comme si il pouvait vraiment se permettre de tout laisser de côté le temps que « ça passe ». Il ne mentirait pas en disant que l'idée ne lui paraissait pas tentante, lorsqu'il s'occupe d'Axel durant ces journées, et que le moindre souci, et il y a toujours des soucis avec les enfants, l'épuise et l'agace bien plus intensément que d'habitude. Il se contrôle, évidemment. Il n'a pas à subir ça, et il refuse catégoriquement que ses humeurs viennent le blesser, mais il ne peut pas empêcher l'enfant de sentir que quelque chose cloche. Qu'il ne répond pas à toutes ses approches, qu'il le fait pour ses questions avec mollesse et fatigue, et qu'il semble moins attentif à ses actions. Dans ces là, il s'en veut déjà de ne pas être plus discret ; ce n'est pas lui, qui doit s'inquiéter, entre eux deux. Alors il attend le soir, qu'il soit couché, pour pouvoir se permettre de ne plus forcer des sourires aussi crispés, en espérant que demain sera différent. Des fois, c'est le cas. D'autres, ça ne l'est pas. Ni blanc, ni noir, souvent.
Il n'y a pas que lui, en somme. Faire comme si devant un enfant, c'est compliqué, mais c'est faisable. Prétendre et tenir le jeu face à son amant, c'est autre chose. C'était plus facile lorsqu'il était absent et ne revenait que très tardivement, à vrai dire ; la fatigue était le meilleur des boucs émissaires pour faire comme si tout allait bien. Depuis que les retours tardifs s'amenuisent, toutefois, c'est une autre affaire. Ce n'est pas comme si ses expressions faussées et ses paroles toutes prêtes pouvaient prendre face à quelqu'un qui les connaissait par cœur et pouvait aisément reconnaître le moindre des signes trompeurs. Et en même temps, des fois, Natsume n'est pas contre le fait d'aller à l'encontre de ses tentatives d'aide ; c'est rassurant, en un sens, et oui, de temps à autre, le dialogue aide. De temps à autre, il a la sensation de pouvoir contrôler cette saloperie et lui briser le cou aisément. Sauf que ça ne marche pas tout le temps. Des fois, c'est même bien pire. Des fois, l'aide ne sert à rien, tout comme le simple contact qui peut devenir insupportable, et l'hôte ne se sent jamais très fier de n'avoir rien d'autre à dire que « c'est une mauvaise journée », du réveil jusqu'à l'heure de leur coucher. Natsume n'a jamais grand chose de plus à lui présenter que des excuses piteuses et bien maigres à la fin de la journée, en gardant dans un coin de sa tête la pensée que tout de même, ce doit être pénible et usant à vivre, au fond. Mais il ne le demande pas, car il a tellement peur de la réponse, qu'il préfère faire comme si elle n'existait pas. Malgré tout, lorsqu'il sait, dans des matinées comme celles-là, que la journée sera pénible, il se demande distraitement si il y aura moyen de lui dissimuler ; à cette heure-ci, il est quasi certain que c'est faisable. Dans les faits, toutefois, l'humeur change tellement d'une heure à autre qu'il est stupide de croire qu'une donnée pareille sera calculable. Il le fait, en dépit de ça, car c'est juste un peu rassurant. C'est juste un peu rassurant, d'avoir la certitude qu'il n'est pas un boulet instable entre eux deux.
Et il y a le travail, évidemment, qui est affecté. Il ne peut que l'être. Certaines fois sont différentes d'autres. S'oublier dans des tâches répétitives ou non est une manière comme une autre d'essayer d'oublier le lancement perpétuel dans sa poitrine, l'apathie générale, l'absence d'intérêt pour tout ce qui, d'ordinaire, faisait pétiller ses yeux d'une excitation et d'une impatience quasi enfantine. Ironiquement, il en est des fois bien plus efficace et talentueux que lorsque la mer est calme. Et d'autres fois, presque rien n'est fait. Il décale, recale, bâcle, soupire de lassitude face à des choses qui n'ont même pas été commencées, rate et retente des choses aussi bêtes que naturelles qu'il semble pourtant avoir comme oublié. Quand Natsume y pense, il se demande des fois si cela vaut même le coût de se lever, si c'est pour tout gâcher, et la pensée, étrangement attirante, le convaincrait presque de jeter un coup d’œil envieux vers son lit. Lui qui déteste pourtant y traîner sauf pour des raisons affectives en viendrait presque à considérer les grasses matinées.
En soupirant, il se force malgré tout à enfiler des vêtements. Mal mis, mal assortis, rapidement attrapés pour éviter de céder face à la tentation de ne rien faire. C'est un peu comme habiller un étranger, ces jours-là. S'occuper d'un corps qui ne répond plus correctement, qui n'a plus les goûts, les habitudes et les réactions ordinaires. S'agacer de ses comportements étranges, de ses caprices, de ses refus soudains de ce qui est pourtant toujours apprécié. Se mettre à en oublier de s'en inquiéter, ou même d'en prendre soin. Oubliées, les précautions de sécurité qui lui permettent de ne pas se faire de coupures. Oubliées, les crèmes de soin à mettre sur les cicatrices pour éviter qu'elles ne se rappellent à lui comme des lacérations brûlantes. Oubliées, enfin, les envies de mieux faire du jour d'avant. Oublier, en somme, qu'il s'agit de son propre corps. De ses émotions, de ses sensations, de ses mouvements. Il semble agir de lui-même, avec ses crispations, ses rejets, et cette sensibilité qui n'a jamais joué dans son camp. Alors oui, des fois, le matin, dans le miroir, il laisse la lueur de dégoût qu'il cache d'ordinaire passer dans ses yeux. Que ce soit le long de son corps qu'il trouve encore trop mince, trop anguleux. Tout un tas de petits défauts, de gros, d'éléments qu'il n'aime pas, placés dans une liste qui pourrait encore s'agrandir si il ne faisait qu'un mouvement vers la balance, qu'il fixe durant une seconde. Puis, durant un instant de lucidité et d'intelligence, il se détourne juste assez pour ne pas la voir, et ne pas s'angoisser davantage si il découvre avoir maigri. C'est étrange, en même temps, cette sensation de ne pas être le possesseur de ses propres émotions. Des fois, il a la sensation d'avoir une toute autre personne à surveiller, une chose au fond de sa tête qui refuse de faire autre chose que d'alterner entre les crises et les silences longs. On pourrait croire que c'est plus simple, ainsi, de comprendre ses pensées et ce qui peut le déranger ; ce n'est pas le cas. Souvent, Natsume ne comprend qu'une heure à deux heures plus tard que la chose qui faisait se tordre son ventre avec autant d'intensité était peut-être un détail tout bête, quintuplant d'intensité en quelques instants. Si il grommelle de frustration devant son capacité à se comprendre, il sait, pourtant, qu'il doit continuer à essayer. C'est pénible, évidemment. Et Natsume a la sensation que cette journée sera très pénible, aujourd'hui. Il n'avait déjà pas envie de quitter sa chambre, alors...
Un bon coup d'eau dans le visage ne lui rafraîchit pas vraiment les idées, à vrai dire, mais cela a au moins le mérite de lui donner une raison de sortir. Il remet la serviette en place sans trop faire attention, sans cette exigence habituelle qu'il a avec l'organisation et la mise en place des choses. Il est pourtant diablement exigeant avec d'autres tâches, durant ces journées, d'ordinaire. C'est un peu comme si d'un seul coup, en quelques heures, il se théorisait capable de tout comprendre à ses soucis, ou que le moment était bien choisi, pour penser à ce qui reste en trame de ses pensées depuis plusieurs mois. Et ce n'est pas comme si il en avait envie, d'ailleurs. Mais oh, tiens, on arrive à la fin de juillet, il va falloir inscrire Axel en cours primaire et lui expliquer qu'il ne pourra pas rester dans celle où il se trouve actuellement à cause des soucis qui ont eu lieu cette année. Et oh, bah ça alors, ça va faire deux mois que t'as laissé le sujet compliqué de 'est-ce que tu veux ou non passer le reste de ta vie avec ton partenaire dans un cadre particulier qui te fait flipper sans que tu ne parviennes à te fixer sur une réponse' sur la table. Évidemment, en plus, il y a cette histoire de 'as-tu laissé la santé de la personne que tu aimes se détériorer sous tes yeux sans rien faire' qui continue de lui manger l'esprit à chaque seconde, mais bon, une chose de plus, une chose de moins... Et tout un tas d'affaires ; le problème juridique avec l'ancien grossiste, un indice quant à un potentiel problème à venir apporté par l’œuf de Lilia, ou encore même de simples sujets aussi classiques que la thèse, les cours, gérer les moyens, le temps, et, pour le pompon, sa propre santé mentale. Non, en vérité, rien que d'y penser lui donne envie de replonger la tête dans son oreiller.
Il sait bien, pourtant, que tout ça n'a aucun sens. Que réfléchir à ça ne va servir à rien. Mais il va le faire. Pendant quelques heures, pendant une journée, pendant une semaine. Peut-être plus, peut-être moins ; il n'a aucun vrai moyen d'en être sûr. Il a quelques techniques pour tempérer les résultats et essayer de se fabriquer des journées plus tranquilles, en bricolant ici et là quelques techniques d'évitement et de gestion. Rien de bien folichon, de brillant, éclatant de lumière. Rien de bien sombre, en même temps. Un gris terne, morne, inintéressant. Un peu comme ce qui bourdonne au fond sa gorge, au ceux de son ventre, et qui fourmille au bas de ses pensées. Natsume serait presque vexé que ce ne soit même pas quelque chose d'un peu plus conséquent, d'un peu plus catégorique ; ce serait décidément plus simple. L'absolu, après tout, ça n'existe pas, en terme de santé mentale. Si c'était le cas, Natsume saurait ce qu'il peut faire. Mais non, il n'en a aucune idée. Alors docilement, il prend son traitement, suit sa thérapie, et attend de voir. Le pessimisme de gamin puéril, il a déjà donné, ça n'apporte rien.
Il gobe donc mollement ses médicaments qu'il descend avec un demi verre d'eau, sans grande conviction. Il ferme la porte de la salle de bains derrière lui, avec un peu trop de fermeté. Pas comme si c'était plus compliqué que ça ; les solutions miracle, ça n'existe pas. Cela ne rend pas ces journés-là moins pénibles, mais de toute manière, aujourd'hui finira par se terminer. Aujourd'hui se finit toujours. Dans le gris, ou non. |
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J U I L L E T
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