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Un ange frappe à ma porte. [PV Silas] (/!/ contenu sensible)
Kendra T. Black
/!/ TW : mention de violences médicales & conjugales sous forme verbale et physique, de menaces & de manipulation, de pensées assez noires. Mention de mort fœtale, de fausse couche. Âmes sensibles, s'abstenir.
Ceci est valide pour tous les posts du topic /!/





Un ange frappe à ma porte.
ft Silas, PDV Kendra, 26 mars 2023.


"Le cœur ne bat plus."
Un monde qui s'écroule, des projets partant en fumée. Un choc asséné sans pincettes, avec le ton le plus mécanique & désintéressé qui soit. Une caricature de médecin parlant déjà d'interventions, sans se préoccuper du drame de sa patiente.
"Ces jeunes. Ca fricote sans se protéger, & après ça s'plaint."
Une infirmière jugeante, brutale. Sans rien savoir qui plus est. La jeune maman du lit d'à côté qui la jette dehors, outrée. Les pleurs de son bébé, n'arrangeant rien à la peine de sa voisine.
"Comment ça une AG? Vous allez accoucher comme tout le monde! Une AG! Décidément, on aura tout vu..."
Les requêtes ignorées. Les remontrances du personnel. La peur, la douleur ; un cauchemar. A un moment, tout devient noir.
"Récupérer le f..? Impossible. Il a été détruit, avec les autres déchets."
Pas de corps. Pas d'enterrement, donc. Comme si rien ne s'était passé. Comme si tout ça, n'avait finalement été qu'un rêve.
"Tu l'as tué! Sale garce, t'as tué mon enfant!"

Avec un cri paniqué, je m'éveille en sursaut, en nage & en larmes, terrifiée par l'image gravée sur mes paupières de ce visage déformé par la rage. Assise sur le lit sans savoir à quel moment je me suis redressée, la tête plongée dans les mains, les épaules agitées de sanglots incontrôlables sans parvenir à reprendre contact avec la réalité, tremblant de tous mes membres alors que m'assaillent la pire des souffrances, la culpabilité, la honte, la peur, l'horreur.. Toute cette vague de tourments, qui accompagne inlassablement ces images. Depuis que nous sommes.. Depuis que nous sommes rentrés, je les revois sans cesse. Les mêmes, encore & encore. Des bribes de souvenirs. Mais c'est la première fois qu'elles sont aussi claires, aussi nettes. Plus douloureuses encore qu'à l'accoutumée, me forçant à revivre bien plus clairement les pires évènements de ma vie, ravivant une plaie encore trop récente, toujours à vif quoique j'ai pu faire pour tenter de la panser. Je ne veux plus y penser. Je veux que ça s'arrête, je veux que ça reste derrière. C'est du passé. Pourtant, ils ne cessent d'affluer, insistants. Plus vivaces que jamais. Avec eux, les terribles souvenirs de toute cette période que je préfèrerai jeter aux oubliettes, pour ne plus en souffrir. Le deuil, la violence. La façon dont c'est arrivé, aussi vite ça avait commencé. Dont j'ai appris, subitement, sans préavis ni la moindre compassion, que tout était fini. Qu'il n'en resterait rien, rien d'autre que mes yeux pour pleurer.

Un enfant frappe à ma porte, il laisse entrer la lumière.
Il a mes yeux & mon cœur, & derrière lui c'est l'Enfer.

Yaëlle se glisse contre moi je crois, mais je la remarque à peine, n'analyse pas vraiment l'information, pour une fois sourde à sa seule présence. J'ai à peine conscience de la pousser doucement, au moment où mon corps se met enfin en mouvement après un long immobilisme, pour se saisir d'une petite boîte soigneusement rangée & dissimulée, à l'abri dans ma table de nuit. Mon petit coffre au trésor, sur lequel tombent de nombreuses perles salées sans pour autant que je ne parvienne à trouver la force de l'ouvrir. Ne pouvant me résoudre à y faire face de nouveau. Ramenant mes jambes autour de moi, je me recroqueville sur moi-même en quête d'un réconfort inexistant, avant de fermer les yeux douloureusement. Comme si cela allait pouvoir chasser ces images infâmes qui hantent mon esprit, ma mémoire. Evidemment, c'est un vain effort auquel je renonce bien vite, tant il rend les images plus vives, tangibles. La sonnerie de mon réveil, je n'y prête pas même attention. Oublieuse de tout le reste. Incapable d'agir comme à l'accoutumée, de me lever, me préparer, passer à autre chose. Condamnée à rester là, en pyjama, noyée dans le trouble & la souffrance, à fixer cette petite boîte entre mes mains tremblantes.

Je cache le vrai derrière un masque,
Le soleil ne va jamais se lever!..



*

Comme celui de sa dresseuse, le cœur de Yaëlle est bien serré ce matin. La seule fois où sa présence a eu aussi peu d'impact sur Kendra remonte à il y a bien longtemps maintenant. Elle avait claqué la porte au nez de ce foutu humain qui la traitait si mal à la veille d'une visite médicale durant laquelle tout avait dérapé. Ca s'était enchaîné si vite que la Givrali n'avait pas tout compris ; elle avait surtout vu sa chère amie se renfermer sur elle-même comme elle l'avait déjà fait pour d'autres raisons par le passé, enfermer sa douleur pour la faire taire. Ca faisait quelques jours que les symptômes revenaient en force ; depuis la naissance d'Alyzée en fait. & la jeune femme broyait du noir, faisait cauchemar sur cauchemar sans parvenir à s'apaiser. Comme l'évolition avait été contente d'entendre que Silas devait venir aujourd'hui, déjeuner avec eux! Elle avait pensé que cela ferait du bien à sa dresseuse. Elle n'avait pas envisagé qu'aujourd'hui aurait lieu le pic de la crise, cependant. Se glissant hors de la chambre dans l'espoir de trouver une idée pour lui remonter le moral, Yaëlle se fige en entendant retentir la sonnette de l'entrée. Déjà? Brièvement, elle pose un regard plein d'espoir sur la porte de la pièce qu'elle vient de quitter, avant de se rendre à l'évidence quelques instants plus tard. Non, Kendra ne réagira pas, pas plus qu'à son réveil ; elle est fermée à au monde extérieur, emmurée dans le cauchemar qu'elle n'arrive pas à quitter. Hésitante un instant, l'évolition finit par se décider à aller elle-même actionné la poignée de la porte, se dressant sur ses pattes arrières pour y accéder avant de bénir le fait que le petit colocataire de sa dresseuse oublie toujours de reverrouiller derrière lui quand les autres sont encore couchés à son départ. Retombant sur ses pattes, elle darde un regard grave sur l'eno-syrien.

Un ange frappe à ma porte, est-ce que je le laisse entrer?
Ce n'est pas toujours ma faute si les choses sont cassées.



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Kendra T. Black
Kendra T. Black
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Sam 23 Juin 2018 - 1:26
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Silas C. Fisher

Un ange frappe à ma porte

feat. Kendra Black
Quelque chose l’a retenu ce matin-là. Une hésitation, l’ombre d’un doute. Il a suspendu ses gestes destinés à coiffer sa chevelure paresseuse; d’un regard il a considéré la glace sans mettre le doigt sur l’origine de ce malaise qui l’a saisi. L’angoisse, il sait la reconnaître. Il vit avec elle depuis si longtemps maintenant qu’il a pris l’habitude de ses visites. Lorsqu’elle s’insinue dans son lit, cette amante au cœur dur qui le laisse brisé et fatigué au petit matin, sans avoir pu fermer l’œil. Celle-là qu’il ne sait jamais satisfaire, qui le retient. Son bourreau, l’araignée qui a tissé sa toile sur sa victime, lui. Des jours déjà qu’il appréhende le moment de revoir Kendra, même si les appels ont su décourager sa geôlière habituelle, même s’il a pris un peu plus confiance. Mais il a peur. Il ne peut s’en empêcher. C’est trop facile de tomber dans les vieux réflexes après tout. Puis il y a cette ligne qu’il aura toujours peur de franchir. Il a eu mal par le passé; il se refuse de ressentir à nouveau la peine, la déception ou il ne sait ce qu’il pourrait subir. Silas a oublié qu’il ne peut décider de telles choses, qu’à force d’éviter, vos démons finissent toujours par vous accabler. Puis il ne peut se mentir, même s’il le tente fortement. Ce qu’il a laissé à l’oubli lorsque les choses étaient peut-être plus compliquées, ces choses oui le hantent encore.

Le jeune homme soupire en fixant la glace. Ce n’est jamais assez pour lui. Il raccroche distraitement un bouton de sa chemise, tenté une nouvelle fois de faire demi-tour. Près de lui, Yassina surveille ses faits et gestes, inquiète tout de même par toute cette inquiétude qui assombrit l’obsidienne des prunelles de son dresseur. La Rozbouton a bon cœur, elle connaît assez Silas aussi pour savoir lorsqu’il se torture pour un oui, pour un non. Elle saute donc contre le comptoir, dans un état bordélique, et en profite pour se blottir contre le garçon. Pendant quelques instants, l’éleveur ne réagit que par la stupéfaction, avant de soupirer, comme soulagé d’être interrompu dans ses pensées contradictoires. Il referme son bras contre elle, insatisfait de son allure, de lui-même de tant de manières, mais au moins il se sait épaulé par le petit Pokémon plante qui partage sa vie depuis un moment. D’ailleurs, une chaleur contre son ventre le fait sursauter : la petite vient d’évoluer contre lui pour lui prouver quelque chose qu’il mettra sûrement du temps à comprendre. Il se penche pour mieux admirer sa nouvelle forme, touché par cette tendre attention.

Il y pense encore d’ailleurs dans l’autobus, malmené par une route inégale. Cela l’empêche certainement de paniquer à l’approche de Dimaras, la cité où elle l’attend. Un transfert et quelques arrêts plus tard, le voilà se dirigeant vers son immeuble, jetant des regards autour de lui. La vie à la Pension l’a rendu plus vulnérable aux foules, à l’attention qu’il peut attirer avec son handicap. Mal à l’aise, il se dépêche d’aller cogner à la porte, impatient soudain de retrouver son amie. Il repense à leurs conversations dernièrement, il l’a trouvée un peu plus «loin» peut-être, mais elle était probablement occupée. Il espère qu’il trouvera auprès d’elle ces rires qui lui font tant de bien. Mais en voyant apparaître Yaëlle à la porte, son air grave, l’angoisse s’empare à nouveau de lui. Il comprend sans mal que quelque chose s’est produit. Son cœur rate un battement, puis un autre. Il n’aime pas ce silence. Il entre, même sans être invité, il ouvre la bouche mais il ne sait pas quoi demander. Alors il erre dans l’appartement, il sait de toute manière où se diriger : vers elle.

Silas trouve Kendra, du moins une ombre d’elle-même. Il la trouve sur son lit, pas préparée dirait-on. Il ne voit que la vulnérabilité. Que le bris. Il se souvient de cette fois où il s’est couché dans l’herbe, dans la cour arrière, la fois où il a rencontré Suhana. Ça lui ressemble bien trop. Il accourt à ses côtés, même s’il ne comprend pas. Il n’a pas besoin de savoir de toute manière, il a juste besoin d’être là. Il a du mal à la soulever pour la hisser à moitié contre lui avec son bras, avec l’affolement. Sa gorge est coincée, il déteste la voir ainsi. Il n’ose pas piper mot, il a trop peur de lui faire plus mal encore. Il se contente alors de la serrer, probablement comme l’a fait l’evolition avant lui, confus et malade, malade de la voir dans un état semblable. Il ne dit rien; son éteinte lui dit tout. Reviens moi.

(c)Golden
Silas C. Fisher
Silas C. Fisher
Eleveur
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Sam 23 Juin 2018 - 22:48
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Kendra T. Black

Un ange frappe à ma porte.
ft Silas, PDV Kendra, 26 mars 2023. -


Amorphe, éteinte. Assise recroquevillée sur moi-même, condamnée à faire face aux pires de mes souvenirs. A ma pire erreur, au formidable cadeau & à la terrible déception qui en ont découlé. A l'angoisse, l'anxiété, la culpabilité, la souffrance. La Mort. Pourquoi je respire encore, moi? Pourquoi ai-je survécu à cette épreuve, ce traumatisme.. Ce massacre, dont ne demeurent que tous ces mots & évènements déchirants gravés au fer rouge dans mon esprit, dans ma chair, malgré tous les efforts produits pour les nier, plus ou moins consciemment. Pour oublier. Mon corps brisé s'est reconstitué vaille que vaille après ça, jusqu'à ce que peu de traces demeurent ; seulement des plaies mentales. Mon cœur émietté lui, ne s'en est jamais remis, il n'a pas fait son deuil, n'a pas pleuré son soul. Il a tout renfermé dans une boîte, un petit coffret à souvenirs, & remisé ça au placard ; comme si ça pouvait suffire bien longtemps. Mes doigts se crispent sur le petit objet, presque compulsivement. A faire blanchir les jointures, à en avoir mal. Je m'en aperçois à peine. Quelle heure est-il, je l'ignore. Quel jour sommes-nous, ça ne me revient pas vraiment. La sonnette de la maison, le son des portes qui s'ouvrent, je ne les remarque même pas. Je suis perdue, perdue dans ce vaste océan d'horreur, de douleur, où je me noie sans même vraiment me débattre. Je ne suis que renonciation.

Je t’ai vu tracer le long du paysage,
Une ligne des aimées qui détruisent ton langage...


Il y a ce cri que je retiens, coincé dans ma gorge. Ces sanglots incontrôlables qui n'en finissent pas, cette souffrance qui n'en finira jamais quoiqu'il puisse advenir. Ce corps soudain jeté contre le mien, qui ne m'arrache pas même un sursaut. Ce bras qui m'enlace, avec force. Me maintient, me soutient. Qu'on me laisse, qu'on me laisse! Je ne mérite rien de tout ça. Aucune attention. Un hurlement de révolte, de détresse se meurt avant d'avoir pu m'échapper. J'ai failli. Je n'ai pas su protéger ce qui était le plus précieux au monde, une fois encore. Cette vie que j'aurais dû encadrer, accompagner à chacun de ses pas.. Je l'ai laissée s'éteindre, en mon propre sein. Je ne mérite aucune compassion, rien. Mon corps a un mouvement de recul instinctif, instinct de bête blessée qui tente vivement de s'échapper ; mais le geste est interrompu. L'autre ne lâche pas prise malgré tout, maintient mon visage enfoui contre son épaule. Un de mes ongles crisse sur le bois du coffret fermement maintenu entre mes doigts, & alors tous mes muscles se relâchent d'un coup, sans crier gare, abandonnant la lutte contre celui que mon cœur a déjà reconnu, même si mon esprit malmené tarde à faire le lien. Le pilier, le phare.

Et quand tu chantais plus fort dans ton silence,
Je voyais les larmes couler toujours à contresens...


Les pleurs s'échappent à nouveau, en cascades de larmes qui inondent la chemise de celui qui s'est imposé dans cet espace vital, cette bulle d'intimité & de peine innommable. Un gémissement de souffrance, presque animal, monte dans ma gorge, faisant éclater la boule qui la nouait férocement jusque là en un cri silencieux. Un râle d'agonie, presque. Fébriles, mes doigts finissent par laisser choir le petit coffret entre les draps, pour se raccrocher finalement presque désespérément à cette chemise, à l'homme qui l'arbore comme à une bouée de sauvetage. Une ancre, un point d'attache à la réalité, au présent. Les sanglots ne s'apaisent pas, les terribles souvenirs ne cessent pas de danser sous mes paupières closes, de crisper un peu plus mon corps à chaque fois. Mais l'odeur épicée, ô combien familière, de celui qui s'est immiscé avec moi face aux fantômes d'un passé encore non résolu, me rassure un peu & me retient de céder aux accusations spectrales qui résonnent sans fin dans les méandres de ma mémoire. L'étreinte me force à me souvenir que je suis en vie, que je n'ai pas le droit d'abandonner même si une part de mon âme a également succombé ce jour-là.. En même temps que le petit être que je portais alors.

Mais quand les saisons attendront ton retour,
Ce sera le vent qui portera secours.



fiche by Nighty Jaegan, alias Rayquaza.
Kendra T. Black
Kendra T. Black
Elite
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Mer 27 Juin 2018 - 2:56
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Silas C. Fisher

Un ange frappe à ma porte

feat. Kendra Black
Il attend. Mesurant sa culpabilité et tout ce qu’il porte sur lui pour trouver coupable. Certaines choses ne lui appartiennent pas, ne lui appartiennent plus. Il doit tout de même s’approprier les misères, se prêtant un pouvoir destiné autrement aux dieux auxquels nous adressons nos prières. Il y a toujours une part d’égocentrisme chez ceux qui tendent les mains pour aider. Silas sent le gouffre, celui de son impuissance. Il s’imprègne de l’émotion de celle qui s’est échouée, il veut comprendre. Il ne le pourra pas, pas tandis qu’il est harcelé par le poids de ses propres sentiments. La surprise d’abord, la déception peut-être aussi; ces choses se décrivent difficilement par des termes absolus. Quelque part, il a cru que rien au monde ne saurait ébranler Kendra, qu’elle serait toujours plus forte que tout, plus forte que lui. Non pas qu’il la tienne responsable, mais la chute du héros s’avère toujours difficile pour ceux qui puisent leur énergie de l’autre, pour ceux qui se convainquent de leur propre faiblesse. Puis l’inquiétude dévorante, appuyée sur les colonnes solides d’un attachement profond, peut-être plus profond qu’il ne pourrait l’avouer. La panique, délicieux instinct de la survie humaine, l’étreint aussi. Il se raccroche à elle pour la préserver, pour se préserver aussi un peu.

Son mouvement de recul le force presque à lâcher prise. Il se sent déjà mal de la tenir contre lui, ce geste qu’il a si souvent désiré dans des contextes différents. Ici, l’attraction n’a plus lieu d’être. Il est simplement lumière, guide sur ses eaux troubles. Alors il s’affirme dans sa prise, dans sa conviction de pouvoir, de devoir l’aider. Une part de lui a peur. On l’a laissé tomber souvent dans sa vie. Quelque part, il a aussi envie de fuir, car c’est parfois plus facile. Sauf qu’il n’est pas ceux qui lui ont failli. Il a le cœur bon, un cœur qui éponge les douleurs de tous les autres. Il la sent s’abandonner à lui et la serre plus fort. Il caresse son dos avec d’infinies précautions : il a presque peur de la briser. Ses pleurs le déchirent; il les sait pourtant nécessaires. Il voit tomber sur le lit une petite boîte renfermant probablement de nombreux secrets, secrets que Silas n’est pas pressé de voir révélés. Il est patient, il attendra des jours et des nuits pour qu’elle se sente prête à se dévoiler. Elle s’agrippe à sa chemise et il frémit, il ne l’a jamais senti si près de lui. Sauf que celle qu’il espère n’est pas réellement là. Ses gémissements l’écartèlent, il aimerait tellement laver toutes ses douleurs et voir s’épanouir un sourire sur ce joli visage.

Sauf que certaines peines doivent d’abord s’écouler, parfois longtemps. À bien y penser, elle ne va pas depuis un temps. Il y avait quelque chose comme forcé dans leurs derniers échanges. Il a seulement mis du temps à s’en rendre compte. Le jeune homme laisse son amie pleurer son soul. Combien de temps s’écoule ainsi? Silas n’ira pas compter. Toutes ses heures il les lui a dédiées sitôt il a franchi cette porte de toute manière. Il a à peine bougé. Son bras blessé lui fait mal à présent, l’immobilité ne lui sert jamais bien. Les douleurs fantômes font partie de son quotidien après tout. Le brunet bouge donc prudemment, faisant rouler son moignon contre son épaule avant de se replacer avec douceur.

«Je… je suis là Kendra. Tu n’as pas besoin de parler, mais je suis là. S-si tu as besoin de quoi que ce soit, dis-le. Si tu préfères être seule aussi.»

Il a presque murmuré ces mots, comme dans la crainte de briser cet instant, d’empirer les choses. Il a penché la tête vers elle pour scruter ses traits qu’il ose regarder vraiment pour la première fois depuis son entrée dans la chambre. Es-tu là?

(c)Golden

Silas C. Fisher
Silas C. Fisher
Eleveur
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Lun 2 Juil 2018 - 17:18
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