L'Elu auto-proclamé des Monarchistes fait son entrée ! La Compétition, Elixir et le Gouvernement sont en crise et les Anarchistes demandent la démission du Chef du Conseil.
EnsembleUne nouvelle fois je roule des yeux, impuissant (et faut le dire aussi : vachement agacé). C’est simple : je ne reconnais plus ma Primrose. Depuis qu’elle a évoluée en Gardevoir elle s’est subitement renfermée sur elle-même. Impossible de lui parler ou de la sortir de sa Pokéball sans qu’elle fasse la tronche. Je ne comprends tout simplement pas. Tout allait bien pourtant, puis du jour au lendemain pouf ! Plus de Primrose qui sourit, plus de Primrose adorable, juste Primrose qui tire la tronche et refuse de parler à qui que ce soit.
Au départ (j’avoue j’ai pas été très fin), j’ai accusé Caf. Je me suis dit que pour qu’elle soit aussi vexée ou blessée c’était forcément que Caféine avait fait un truc pas cool. Seulement voilà, Caféine n’avait rien fait. Du coup, je sèche, je ne sais pas quoi penser ou même quoi faire. J’ai beau envoyer Ariel, Ghost et Reiner pour tenter de renouer le dialogue rien n’y fait. J’avoue, je commence à perdre doucement patience. En fait, ce n’est pas tant le fait qu’elle fasse la tronche qui m’emmerde c’est de ne pas savoir pourquoi. Si au moins j’avais une réponse, un début de piste pour comprendre où j’ai merdé ou ce qui ne va pas… Sauf que j’ai rien. Rien du tout, que dalle, nada. Et c’est hypra frustrant. Je n’aime pas voir Prim dans cet état. Mais ce que je déteste le plus c’est que je suis incapable de résoudre le problème. Je culpabilise pas mal être incapable de lui apporter l’apaisement ou ce dont elle a besoin. Je ne peux que l’observer continuer de faire la tronche. C’est frustrant.
- « Raaaaah ! Puis zut ! » Assis sur mon canapé en mode « je boude » je cesse de ressasser ma contrariété pour sortir la Pokéball de Prim. « De toute façon, c’est pas en restant comme ça qu’on progressera. Tant pis si ça la vexe encore plus. J’en peux plus, moi. »
J’actionne le mécanisme de la Pokéball pour en libérer Primrose. Tellement plus grande qu’avant son évolution, la sublime Gardevoir me toise visiblement contrariée que l’ai sortie de sa prison adorée. Elle tourne la tête dans un mouvement léger et, comme elle le fait à chaque fois depuis son évolution, s’obstine à me tourner le dos.
- «Non Prim, ça suffit. Regarde-moi. »
La Gardevoir semble se raidir face au ton bien trop autoritaire que j’ai par rapport à l’angoisse qui me tors l’estomac. J’en ai ras-le-bol. Cette situation me rend fou. On ne peut plus continuer comme ça. J’ai bien retenu avec l’accident de l’Oppal que brusquer les gens c’est lourd et accablant mais on ne peut pas laisser les choses comme ça plus longtemps. Même si je n’aime pas vraiment l’idée d’une confrontation houleuse avec mon amie il n’empêche qu’il faut que je sache, quitte à ce que ça nous blesse. Mieux vaut être francs.
- « Visiblement ça va pas et ne me dit pas le contraire. La question, Prim, c’est pourquoi. Depuis que tu as évolué tu te comportes de façon étrange. Tu t’isoles, tu ne parles à personne que ce soit à moi ou aux autres. Tu fuis toutes interactions et pour être franc j’en ai plus que marre de ne pas comprendre pourquoi tu en as arrivée à ce genre d’extrémités. Si quelque chose s’est passé, si je ou on t’a fait du mal de quelques façons que je sois je veux savoir. Tu sais, je ne suis pas fâché contre toi je suis juste… Profondément frustré de ne pas comprendre pourquoi mon adorable Primrose n’est plus aussi joyeuse qu’avant. Je veux t’aider, je veux réparer et me rattraper si jamais j’ai fait une bourde mais pour ça faut qu’on communique, Prim. Je suis peut-être scientifique mais je suis loin d’être une flèche. Je ne comprendrais pas si tu me dis pas les choses. »
La Gardevoir se retourne. Bizarrement, son regard n’est pas aussi courroucé que je l’aurais imaginé. Non, il est plus… Triste ? Ouais, quelque chose dans ce goût-là. J’ai l’impression qu’elle est plus attristée qu’énervée... Mais pourquoi nom de dieu ?
- « Montre-moi ce qui ne va pas. Je ferais le nécessaire pour arranger les choses, promis. Tu veux bien ? »
Elle semble hésiter l’espace d’un moment. Son regard balaye la pièce quelques secondes avant de s’arrêter sur une peluche qu’a oubliée Lexie la dernière fois qu’elle est venue me voir. D’un coup, elle tend ce qui lui sert de main vers moi avant de la ramener sur sa poitrine. Je ne comprends pas trop au départ puis soudain je crois comprendre qu’elle veut me dire de faire comme-ci j’étais elle. Elle se dirige alors vers la peluche et la prend dans ses bras puis ensuite elle le pose en hauteur sur un petit tabouret avant de me regarder de nouveau. J’avoue que c’est un peu flou… J’essaye de comprendre mais je ne vois pas trop où elle veut en venir. Cependant, les choses me paraissent un peu plus clair quand elle essaye de saisir le tabouret et fait semble de peiner à le lever.
- « A-Attends… Tu boudes parce que tu es trop lourde pour que je te porte ? »
Elle s’arrête quelques secondes… Semble réfléchir et désigne sa taille en se montrant de haut en bas.
- « Tu… Trop grande et trop lourde ? »
J’avoue que là je… Oh. Oh. Oh je crois que je viens de comprendre !
- « T’es sérieuse ? Tu penses que ça change quelque chose que tu fasses presque ma taille ? Tu crois vraiment que, parce que je ne peux plus te prendre dans mes bras comme avant, j’ai moins d’affection pour toi ? Tu penses vraiment que parce que tu ne peux plus monter sur le dos de Ghost ou jouer de la même façon avec Caf et les autres, on ne t’aime plus ? Mais… Mais bon sang Prim c’est archi faux. »
Sur le coup ça m’a paru idiot mais il est vrai que j’ai été plus tactile avec Prim qu’avec Caf ou Ghost par exemple. Prim a toujours eu sa place privilégiée dans mes bras, c’est une habitude qui ne m’a jamais réellement quitté. Mais maintenant qu’elle a atteint son dernier stade dévolution la différence de gabarit fait que ce genre de contact n’est plus possible. Idem pour les autres. Mes Pokémons ont toujours eu l’habitude de jouer entre eux. Prim a dû avoir le sentiment d’être rejetée en réalisant qu’elle ne pourrait plus jouer de la même façon avec les autres à cause de sa nouvelle forme. Je n’avais pas pensé à ça. Vraiment. Je n’aurais jamais pensé que… Qu’elle… Je me sens con d’un coup.
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