“C’est bon Trish, on va pouvoir s’en aller. J’ai toutes les données qu’il me fallait !”

Voilà un peu plus de deux heures que nous collections des données sur mon dernier prototype de communicateur de matière inerte. Les résultats étaient jusque-là satisfaisants et même si j’étais loin d’avoir un transfert suffisamment stable pour comparer à un système de boîte PC, j’avais au moins finalement trouver la bonne piste ! Enfin, je crois. Bref, j’avais enfin réussi à déplacer une pokéball sur un peu plus de vingt mètres par transmission sans câble ! Une avancée énorme comparé aux six derniers mois infructueux ! Mais alors que j’attendais une réponse de ma Tarsal qui se reposait jusque là non loin, le manque de réponse m'inquiète un instant. “Trish ?”

“Tri, tri, tri !”

C’est alors sa voix paniquée qui me fait laisser tomber toutes mes affaires alors que je me précipite vers le coin d’herbe où je l’avais laissé. Mais alors que j’arrive, je la vois courir paniquée, agitant ses petits bras vers moi. Elle n’avait pas peur des autres Pokémons alors que se passait il ? Et la réponse ne tarde pas à tomber alors qu’elle me pointe le ciel. Avait elle vu un rapace ? Un Roucoups peut-être ?
Je lève la tête pour voir ce qui la fait tant réagir. Et c’est là que je comprends : une boule de feu se dirigeait droit vers nous ! Un météore !

“Enfers et damnation ! Qu’elle poisse ! Vite, à couvert !”

Attrapant Trisha, je me précipite derrière un large muret non loin. Et me recroquevillant le plus possible au-dessus de Trisha, je me prépare pour l'impact. Je ne savais pas où il allait tomber, mais mieux valait éviter de mourir par le souffle de l’impact !

Puis les secondes semblèrent devenir des minutes qui se transformaient en heures.
Et soudain, l’impacte.
Terrible.
Suivi du son de l’explosion avec un souffle dévastateur. Et me voilà presque souffler de derrière mon muret alors que caillasse et poussière viennent s’écraser avec violence contre moi.
Puis plus rien.
Le calme.
Je relève légèrement la tête tandis que je découvre l’ampleur des dégâts : la prairie et le parking de l’aire de repos ou je me trouve sont à présent couvert de rochers et pierres de toutes tailles. Un épais nuage de poussière couvre l’endroit m’empêchant de juger l’état des lieux à plus de cinq-dix mètres. Et la j'écarquille mes yeux de plus belle alors que je me rends compte que le plus dangereux n’était pas encore passé.

Je me relève. Une douleur dans les côtes me lance vivement. Je ne m’en étais pas tiré indemne à priori. Mais ce n’était pas le moment. Ni une ni deux, j’attrape Trisha et cours vers les toilettes de l’air de repos. Je n’avais pas le temps de m’attrister sur mon état. Et alors que j’enfonçais la porte des toilettes, la pluie commença.

Une pluie de pierres et de rochers. Comme je l’avais craint, une large quantité de débris était encore dans les cieux. Et la gravité reprenait à présent ses droits sur tous ses dangereux projectiles de toute taille. Priant que le simple édifice de pierres tiennes, j’attendais, une Trisha apeurée dans mes bras. Et après quelques minutes sous cette pluie infernale, le silence revint finalement.
Je décide d’attendre encore un peu pour ne pas prendre de risques et décide finalement de sortir après avoir reposé Trisha à terre. Et le spectacle qui s’offre alors à moi alors que je fais mes premiers pas à l’extérieur est presque terrifiant. C’était comme un champ de bataille. Le nuage de poussière commence à se dissiper et il est évident que mon prototype est à présent détruit. Zut. Flûte. ET...bref, ne soyons pas vulgaire. Nous avons tous compris.

Le mini-van que j’avais loué pour amener mon prototype ici est en revanche démoli. Je me dépêche de m’y rendre pour en constater l’état. Mouais, aucune chance de rentrer avec. De toute façon, vu l’état de la route, j’étais pas prêt de pouvoir aller ou que ce soit avec un véhicule… Par chance, le peu de matériel que j’avais laissé à l’intérieur est encore intact. Tout comme mes pique-niques et les quelques friandises que j’avais pris pour Trisha et Ordo. Je fais l’inventaire : j’ai donc une lampe torche, un opinel, une couteau suisse, un fer à souder, un cutter laser, une boîte d’outils avec toute sorte de tournevis et tête de clefs ainsi que du fil de cuivre, d’étain, une bobine de fil d’or, des plaquettes de soudure, et des composants de secours du prototype dont notamment un compartiment de transfert pour pokéball. Avec une double batterie portable de secours pour le proto et une simple pour le cutter et le fer à souder.
Et sinon, bha un kit de secours qui se trouvait dans la camionnette, la tente.

Youpi.

Eh bha au moins j’aurais de quoi tuer le temps, je suppose ? Je commence par tout enfourner dans mon sac d’aventure et laisser la batterie double qui ne m'était d'aucune utilité. J’hésite à prendre la tente. Pas sur qu’elle me soit d’une grande utilité pour le moment. Je verrais après. Bouffe et eau, obligatoire.
D’ailleurs, est-ce-que j’ai du réseau ? Avant de faire des plans farfelus, peut-être que je pouvais appeler les secours non ?

Mais bon, manque de bol, la tour de relais de la région avait dû souffrir parce que mon S9 m’annonce bien vite que, nope, y’a pas de réseau disponible actuellement. Génial.

Bon, vu que l’endroit était pommé au milieu de nulle part et que littéralement PERSONNE ne sait que je suis ici...valait mieux pas que j’attende les secours. Il est presque midi. Il y avait plusieurs heures de route jusqu’à la prochaine ville. Donc c’était râpé pour y aller à pied en moins de six. Vu l’impact et le manque d’annonce, le météore avait dû dévier de sa trajectoire prévue. Quoique, vu qu’il avait touché c’était une comète maintenant me semble t’il. J’étais à quoi ? Une heure du pied des falaises où elle s’est écrasée ? Peut être moins. Autant s’y rendre. Si je peux en avoir ne serait qu’un bout, si pas la comète entière, cela couvrirait mes pertes et même plus. Et puis, obligé quelqu’un montrerai le bout de son nez pour trouver un truc pareil. Je pourrais en profiter pour demander un coup de main pour rentrer si je tombais sur quelqu’un de raisonnable.
Je réfléchis quelques secondes et décide finalement de prendre la tente. Juste au cas où. Sait on jamais...On est jamais trop prudent.

“TRI ! Triiii !”

“Je vais bien Trish, t’en fais pas.”

Bon ce n’était pas tout à fait vrai, mais bon, au vu des circonstances, à par le fait que mes vêtements étaient en mauvais état et que mes côtes me faisaient mal, j’avais connu pire. Et puis, j’avais pas vraiment le choix de toute façon.

“On va aller voir ce qui est tombé, ok Trish ? C’est notre meilleur chance de rentré, alors essayons d’en profiter tant qu’à faire ? On s’en est plutôt bien tirer jusque là tu trouves pas ?”

“TRI !” sa moue devant mon audace me tire un rire. “Allez, viens, on a de la marche…”

Finalement, le point d’impact avait été plus proche que je ne le pensais. Il ne m’avait pas fallu plus d’une dizaine de minutes pour l’atteindre. Mon cœur se mit à battre de plus en vite alors que je me voyais enfin approcher du cratère quand j’entends soudain du bruit. Des pokémons sauvages ? Ordo et Trisha se positionne immédiatement devant moi, mais alors que nous observons l’origine du bruit…

« Ouille… ah, Berylle, p-parfait, viens m’aider ! Prends Op-pale avec t-toi ! »

Hum...C’est qui ce type ? D’ailleurs, regardant plus haut je remarque qu’il est pas seul. En haut de la pente que le drôle d'hurluberlu vient de dévaler se trouve tout un groupe. Zut ! Bon, bha gardé la comète entière pour moi, c’est rapé. Après bon, soyons honnète, vu la taille du cratère doit largement en rester assez pour tous en profiter. Espérons juste qu’il n’y en aurait pas d’autres…

« E-euh ! T-tous va bien ici ? V-vous avez vu t-tomber la comète ?! Z’avez r-rien ? On-on ét-tait à l’observat-toire p-pas loin et on a-a entendu-- b-bref on est v’nus là, quoi ! »

Je cligne un instant des yeux. Pourquoi il me pose la question ? Évidement que je l’ai vu tomber ! Y’avait qu’à regarder ma tenue pour s’en douter. N’était-ce pas même la raison pour laquelle nous étions tous ici ?
Je m'apprête à l’ignorer quand il continu sur sa lancé :

« B-Berylle v-va vous exam-miner. »

Euh...si tu veux ? Bon, à vrai dire, vu mon état c’était peut-être plus sage. Alors je me prète et au jeu et m’accroupis pour laisser la Mélodelfe m’examiner. C’était bizarre de voir un autre pokémon que Trisha s’énerver de mon état personnel. Ordo semblait plutôt d’avis que les bafouillements de ce nouveau comparse l’énervait, mais voyant que je me faisais soigner, il se retenait d’aller lui mordre les chevilles. D’ailleurs, je décide de finalement lui répondre alors que la Mélodelfe me traite.

“Enchanté. C’est un plaisir de faire votre rencontre. Et merci d’être venu. J’avais bien peur d’être le seul humain dans les parages. Mon van et la majeure partie de mon matériel ont été détruits lors de la pluie de débris. Ça allait pour vous là-haut ? Arf, question bête, vu que vous avez l’air juste surpris je suppose que l’impacte à pas du tant remonter que ça...Mais vous auriez quand même du sentir une sacré secousse non ? Parce que bon, c’est pire que l’explosion d’une bombe là...Enfin bref, côté secours, je compterais pas sur eux tout de suite. Et je compte bien en profiter d’ailleurs. Je suis chercheur et j’avoue que ce caillou pourrait bien m’être utile.”

Et remerciant la Mélodelfe pour le traitement, je me relève et me dirige vers le cratère encore fumant. Un cratère rond signifiait un impact direct. Et vu le diamètre de près de cent mètres, la comète n’était pas petite du tout ! Je me demande bien ce qu’on allait y trouver. Me tournant de nouveau vers le drôle de bonhomme, j’ajoute :

“J’ai probablement de quoi en obtenir des morceaux et je peux faire quelques analyses superficielles. Mais je manque de matériels pour faire quoi que ce soit d’autre. Que diriez-vous de travailler ensemble pour en tirer le plus possible avant que Compétition ne viennent réclamer le site ? Hum ?”

Edwin:

Ah tiens, c’est vrai que j’avais oublié de me présenter.

“Edwin Skirata, spécialiste en électronique et en communications longues distances. Et t’en fais pas pour le van. Ce qui me fait plus chier…” “Tri !” “Pardon, ce qui me dérange le plus c’est surtout d’avoir perdu mon prototype. J’ai toujours les plans, mais c’est coûteux de tout perdre. Enfin, bref, je ne vais pas me plaindre vu qu’une mine d’or spatiale vient de s’écraser.”

Mais bon, c’était plus vite dit que fait.

« O-oui, j’suis assez d-d’accord. On va c-commencer à faire des r’levés et d’l’échantillonnage t-tant qu’on peut. P-premier arrivé, p-premier s-servi, hein ? »

Ah bha finalement on allait peut être bien s’entendre lui et moi. Mais bon, il fallait que je le pense pour que les choses se compliquent.
Je sens le sol trembler avant de s’affaisser soudainement, laissant apparaître une faille d’une dizaine de centimètres dans le sol.

*Putain, mais c’est une blague ou quoi ? Me dites pas qu’il y a un système de caverne en dessous.*

Je ne voyais pas d’autres explications quant à ce mouvement géologique soudain. Enola n’était pas sur une faille sismique, loin de là, donc les séismes n’avaient pas lieu d’être. La seule autre raison pour être un mouvement dans la croûte et les poches de magma qui alimentaient le volcan de l’île mais je préférais ne pas y penser. Je reste immobile, serrant des dents pour ne pas me couper la langue.
Puis...plus rien ?