Allons-y let's goooo, c'est parti les amiiiis ! ♫

Avec la schtroumpfette

« Papaaaa, tu vieeeens ? Je t'attends depuis des heuuuures ! »

Haletant, je dois accélérer le mouvement pour rattraper ma fille qui a déjà atteint le sommet de la petite colline. Bien plus vive et énergique que moi, cela doit bien faire la sixième 'course' qu'elle remporte haut la main. Et je ne triche même pas ! Je serais toujours étonné de sa vivacité, je crois. Cela m'amuse toujours d'ailleurs de constater sa différence avec son frère sur ce point-là : ce dernier préfère prendre son temps et profiter du paysage, tout admirateur de la nature qu'il est. Mais Noah n'est pas là aujourd'hui. Aidant comme il le peut du haut de ses huit ans à la Pension de sa mère, il a exprimé son désir de plutôt rester chez Makenzie pour s'occuper des Oeufs qu'elle gardait. J'ai donc pensé qu'une petite balade père-fille ne pourrait pas être une si mauvaise idée, et Maëlle a répondu avec un grand enthousiasme, comme à son habitude. Surtout que, aujourd'hui, j'aimerais bien lui montrer le grand lac gelé qui se trouve dans les montagnes du nord. Exploratrice en herbe, je sais en plus qu'elle adore la montagne en général, comme Baguin en est entouré. Les grands espaces la fascinent, de ce que j'ai pu remarquer.

« Doucement, mon Couaneton, je n'ai pas autant d'énergie que toi !
- Bah oui, c'est parce que t'es vieux ! »

Je glousse devant sa remarque et son air malicieux. Elle sait en plus que je n'aime pas qu'on parle de mon âge, cette chipie.

« Hééé, si j'étais si vieux, je ne pourrai pas faire ça ! »

Je m'approche de Maëlle avant de la soulever avec mes bras et de la faire basculer de telle sorte à ce qu'elle ait la tête à l'envers. Ses rires d'enfant élargissent mon sourire attendri et amusé, avant que je ne finisse par la mettre sur mon épaule comme un sac à patates.

« Hihi, papa, arrêêête ! J'veux desceeeendre ! »

Je sens ses petits poings qui tentent de frapper doucement mon dos et ses jambes qui s'agitent dans les airs, mais comme j'entends également ses ricanements, je ne m'inquiète pas outre mesure et me permets de la taquiner gentiment un peu.

Modération:

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Avec la schtroumpfette

« Bon, allez, petite chipie, je te relâche. »

Je repose doucement Maëlle au sol après l'avoir gentiment embêté quelques minutes pour la laisser gambader de nouveau sur le chemin montagneux. Puis, tout à coup, elle pousse des exclamations de surprise et de joie.

« Papa, papa, regarde ! De la neiiiige ! »

Ses yeux brillants contemplent le manteau blanc et froid, dont elle ne tarde d'ailleurs pas à s'approcher. Même si j'essaye de l'emmener en balade dans la nature dès que j'aie du temps, je n'oublie pas que la neige est rare sur Enola et que ma fille n'en voit pas si souvent. La glace que peut provoquer Ariel est bien jolie le temps d'instaurer une ambiance festive et pour les concours de luge, mais ce n'est pas tout à fait pareil que la neige sauvage qui préfère se cacher dans les plus hauts pics de l'île. En hiver, heureusement, nous avons parfois la chance d'en avoir un peu plus bas quand la température le veut.
D'une nature plutôt joueuse, Maëlle ne saute pourtant pas immédiatement dans le tas immaculé qui s'offre à elle. Elle approche d'abord timidement sa main pour effleurer la surface, avant de l'y plonger tout à fait. Elle la ressort bien vite cependant pour la frotter contre son vêtement et réchauffer sa mimine. Depuis tout à l'heure, elle n'a pas arrêté de sourire, admirant tout ce qui l'entoure.

« De la neige naturelle ! C'est trop bien ! On va voir des Pokémons tout glacés ?
- Eh bien... Il n'y a qu'un moyen de le savoir. Tu veux qu'on aille explorer ?
- Ouaiiiiis !

Comme je m'y attendais, ma proposition semble lui plaire, et elle hoche plusieurs fois la tête avant de venir prendre ma main pour me guider à travers le sentier que je connais à présent par cœur, sans me vanter. Après dix ans de vie ici, c'est qu'on commence à mémoriser certaines routes, et je ne me lasse pas encore du panoramique qui se donne à nous après une certaine altitude. Je n'emmène bien sûr jamais mes enfants aussi loin à leur âge, mais quand ils seront plus grands, j'aimerais bien leur faire découvrir ce que les montagnes nordiques ont à nous offrir, hormis des Pokémons Glace de toutes sortes. En parlant de Pokémon, d'ailleurs, je crois percevoir un bruit étrange, non loin d'ici. J'en déduis qu'il s'agit d'un être non humain car nous n'en avons pas croisé jusqu'à présent, mais peut-être que je me trompe ?..
C'est alors que Maëlle pousse un petit hoquet de stupeur et se met à tirer sur mon bras.

« Papa, regarde, c'est un Pokémon coquillage ! »

Je me mets à sa hauteur pour l'apercevoir à mon tour et finit par remarquer, effectivement, un Kokiyas qui essaye tant bien que mal de se dépatouiller de son calvaire : sa lange est retenue prisonnière de la glace. La malheureuse, si elle tire trop fort, risque de se faire très mal.

« Oh non, le pauvre ! Papa, faut l'aider ! »

Je cligne des yeux devant le regard tout à coup suppliant de Maëlle. Cela n'aurait pas été mon genre de laisser cette déplorable bestiole dans cette situation, même si la glace aurait fini par fondre, mais devant l'expression de Ponchiot battu que me lance mon aînée, de toute façon, je suis décidément bien trop faible.

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Avec la schtroumpfette

« Du coup dis-moi, qu'est-ce qui est efficace contre la glace ?
- Ça c'est facile ! C'est le feu ! Aurore elle pourrait le sauver ! On peut l'appeler, dis, papa ?
- À toi l'honneur. »

Après qu'elle ait poussé un petit 'yes !' enthousiaste, je tends la Poké Ball de Aurore à Maëlle et cette dernière la lance vivement pour en faire sortir la renarde de feu. Celle-ci bâille allègrement, curieuse de son apparition alors que c'est jour de repos, mais oublie bien vite son congé perturbé quand elle aperçoit l'enfant. Sans hésiter, Aurore s'approche joyeusement de la gamine avant de lui donner des coups de langue affectueux pour lui dire bonjour.

« Hihi ! Aurore, tu me chatouilles ! C'est sérieux, j'ai besoin de toi. Y'a un Pokémon qu'est coincé, là-bas. »

Tandis que la Feunard se calme et en profite pour se lustrer le pelage, la brunette enlève la salive qui recouvrait ses joues et pointe du doigt le Pokémon eau qui n'arrive toujours pas à se défaire de la glace. Quant à moi, je me rapproche doucement de l'enfant pour lui murmurer le nom dudit Pokémon à l'oreille.

« Tu veux bien faire du feu ici et ici ? »

La petite fille, en faisant quelques pas vers le Kokiyas, montre des endroits pour débarrasser la neige qui dérange le Pokémon. Aurore s'exécute et fait fondre la couche glacée qui empêchait le Kokiyas de bouger. Toutefois, si Maëlle crut avoir bien fait, elle cligne des yeux en constatant que le coquillage mauve se dandine encore, l'air hagard.

« Papa, pourquoi il bouge comme ça ?
- Regarde plus attentivement. »

Ma fille observe avec attention le Kokiyas et se concentre. Elle réfléchit quelques secondes, puis, me regarde avec interrogation.

« Il est... à l'envers ?
- C'est exact. Et si on l'aidait à se retourner ?
- Oh, j'peux le faire j'peux le faire ? »

Je hoche la tête, amusé, et la laisse se charger de retourner le Kokiyas, tout en sachant qu'il sera peut-être un peu trop lourd pour elle. Avec surprise, néanmoins, je constate qu'elle réussit à le soulever légèrement, mais pas assez pour le remettre à l'endroit. Aurore place alors sa tête sous la carapace pour pousser en même temps que la fillette et, ensemble, elles réussissent finalement à sauver le Kokiyas sauvage.

« Yay ! On a réussi ! T'as vu papa comment j'suis forte ?
- Héhé, oui, une véritable petite Wonder Woman, mon cœur. »

Avec la femelle chromatique, Maëlle dit au revoir au Kokiyas qui finit par s'en aller, non s'en avoir tenté de les remercier dans son langage, du moins de ce que j'en déduis. Je n'ai même pas remarqué le Blizzi rabougri un peu plus loin qui tente de ne pas se faire voir. Assis sur une grosse pierre, je reste un instant à regarder l'enfant qui ne tarde pas à prodiguer des caresses à mon alliée. Un sourire attendrie se dessine sur mon visage, mais j'éprouve en même temps une petite fierté en la voyant si vive, curieuse et surtout attentionnée même avec les créatures qui ne lui sont pas familières. Des moments partagés ainsi avec elle, je pourrais les troquer contre tous les Concours du monde. Je regrette seulement que Noah ne soit pas là.

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« Je voudrais un bonhomme de neiiiige ! Oui, s'il te plaît un bonhomme deeee neeeeige... »

Je sais que ce n'est pas le moment de regretter d'avoir offert à ma fille et à ma filleule une paire de poupées chantantes Elsa et Anna mais... Comment dire... J'ai eu de meilleures idées, vous voyez. Enfin bon, j'imagine que je dois assumer maintenant que les deux fillettes passent leur temps à faire toutes les musiques du film en question à chaque fois qu'approche la période des fêtes, comme tant d'autres gamins. Je ne vais pas dire que je suis lassé de l'entendre chanter, toutefois, en sachant qu'elle ne le fait que lorsqu'elle est heureuse. C'est plutôt de ses silences dont je m'inquiète généralement, mais ceux-ci sont bien rares, alors en un sens, je ne crois pas avoir de soucis à me faire pour le moment. Tandis que Aurore s'est allongée contre moi pour quémander des caresses, je surveille Maëlle du coin de l'œil, qui s'est mise à allier la parole aux gestes et vient de commencer un bonhomme de neige. Dans ces environs je sais que les Pokémons dangereux sont rares, heureusement, mais même si ma Feunard feint de dormir, ses oreilles en mouvement trahissent sa méfiance.

« Papaaaa ! Tu veux bien l'faire avec moi ?

Héhé, ça, je l'attendais. Dans ces moments-là, j'imagine que la présence de son frère doit lui manquer. Les bonhommes de neige, d'habitude, c'est avec lui qu'elle les fait. C'est toutefois une occasion pour moi de faire une petite activité ensemble, et je ne rechigne jamais à jouer avec elle.

« J'arrive, ma puce. »

La renarde chromatique geint de mon délaissement à son encontre, mais je ne peux lui offrir qu'un sourire désolé. Le devoir m'appelle, et elle sait comme j'y résiste difficilement... Bon d'accord, que je n'y résiste jamais. Je me lève alors de ma place et rejoins Maëlle qui a déjà formé une petite boule de neige. Elle me donne quelques directives que je suis à la lettre. Ce serait fâcheux de désobéir au patron ! Nous essayons de rassembler autant de neige que possible pour fabriquer le bonhomme en y passant plusieurs minutes, et rajoutant même des petits cailloux pour faire le visage, mais comme il fallait s'y attendre, le résultat est peu concluant.

« Waaaah ! Il est trop bieeeen ! »

… De mon point de vue, du moins.

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« Et maintenant, papa, on va où ? »

Je l'aide à descendre d'un rocher assez gros avant de la déposer au sol et d'esquisser un sourire énigmatique.

« Dans un endroit que je voulais te montrer depuis longtemps. »

Maëlle n'en demande pas plus, mais je vois bien à ses yeux pétillants de curiosité et d'excitation qu'elle est bien impatiente de voir la petite surprise que je lui réserve. Enfin 'surprise'... Tout est relatif, mais je sais que ça suffira pour l'éblouir. Elle me suit de près avec un mal fou à se tenir en place, toutefois son empressement m'amuse plus qu'autre chose. J'avais exactement la même réaction quand nous avions la chance de débarquer dans un autre pays et de voir de nouveaux horizons. J'avais énormément de peine à vouloir me rappeler de ce genre de détail pour tous les souvenirs douloureux que cela apportait, mais aujourd'hui, quand je vois ma fille gambader joyeusement en jouant avec Aurore, j'aime me dire qu'il y a eu du progrès. Que je peux même lui parler de mes parents et de ma sœur sans m'effondrer secrètement en larmes plus tard. S'ils me manquent bien sûr cruellement, la vie qu'apportent les jumeaux chaque fois que je peux les garder me donnent du baume au cœur, pour tomber dans la niaiserie. Ils sont comme des lumières qui apportent un peu de joie à la maison ; et si je sens que j'aurais du mal à me séparer d'eux plus tard, je suis fier pour l'instant de la façon dont ils grandissent, sans précipitation aucune. Ils ont la chance de pouvoir se développer dans un contexte bien plus sain et sécurisé que sous le Régime.
Je m'arrête sur un petit versant qui comporte moins de neige et attends que l'enfant monte à son tour. La Feunard sur les talons, cette dernière prend bien garde à ce qu'aucun Pokémon malveillant ne nous suive, mais jusque là, nous avons été plutôt chanceux. Enfin, d'ailleurs, nous arrivons à destination. Et lorsque Maëlle découvre ce qui se trouve derrière la minuscule colline qu'elle vient de monter, sa bouche s'ouvre en grand en même temps que ses yeux, et un immense sourire orne son visage rondouillard.

« C'est le lac ! Il est tout gelé ! »

Je lui réponds par un hochement de tête et ris légèrement de sa fascination pour le paysage. J'avais peur que cela ne l'ennuie et qu'elle préfère rentrer, ou qu'elle soit déçue. Mais c'est comme si elle avait découvert un nouveau monde, enfin presque. Devant nous s'étend le grand lac que le froid a recouvert de glace. Le ciel s'y reflète encore parfaitement. Y'a pas à dire, c'est l'un de mes endroits favoris, en été et en hiver. C'est un lieu assez reculé, il faut dire, et plutôt tranquille la plupart du temps.

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Avec la schtroumpfette

« Oooh y'a un Lippouti sur la glace ! J'peux aller l'rejoindre, dis, papa ?
- Hmm... Si tu veux Maëlle, mais ne t'éloigne pas trop, et fais attention à-
- Youpiiiii ! »

Elle s'en va déjà sur le lac sans même entendre mes recommandations. Les écouterait-elle même si elle les avait entendu ? Je ne miserais pas là-dessus. Mais bon, je ne m'inquiète pas outre mesure, puisque la glace semble solide. La preuve, un Lippouti, que nous venons de remarquer, s'amuse à faire du patin à glace dessus, tentant des pirouettes sans grand succès toutefois. Vu la façon dont ma fille regardait le Pokémon, elle semblait avoir très envie d'essayer elle aussi. Je la vois parler un peu avec la petite femelle avant de l'imiter dans ses mouvements. Amatrice de sport en tous genres, mon aînée n'est certes pas une enfant '''''précoce''''' dans son domaine comme peuvent l'exiger certains parents de leurs gamins, mais elle fait toujours de son mieux, et c'est déjà bien assez. Avec Lippouti, elle tourne sur elle-même avant d'avoir le tournis et de rire aux éclats lorsqu'elle retombe fesses premières sur le lac gelé. Aurore, quant à elle, fait le tour du lac en regardant son reflet à la surface. De temps à autre, je la vois poser une patte pour effleurer la glace et vérifier qu'elle tient bien en place. Si je comprends sa méfiance, je ne vois pour l'instant aucune raison de m'inquiéter. Ma fille est de toute façon trop légère pour que ça puisse se casser.

« Papa ! Papaaa ! »

Cette dernière revient d'ailleurs vers moi, toute guillerette, en courant sur la glace. Elle manque toutefois de trébucher à plusieurs reprises, n'ayant pas les chaussures adaptées pour se déplacer dessus.

« J'veux apprendre le patinage !
- Oooh... Vraiment ? »

Je me redresse pour l'accueillir, surpris et amusé par ce désir soudain. Au moment où je m'approche d'elle pour la prendre dans mes bras, toutefois, Maëlle glisse à seulement quelques mètres du bord. À quelques mètres du bord, la couche de glace se fissure et ma fille disparaît sous l'eau.

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